VIDEOSONKO PARLE DE SON CURSUS SCOLAIRE, EVOQUE LE PROJET ET GALVANISE LA JEUNESSE
Le format est inédit. Jamais, dans l’histoire du Concours général, les lauréats n’avaient eu auparavant la possibilité de dialoguer directement avec un Premier ministre. Et c’est pourtant le privilège auquel ont eu droit, hier, les lauréats de la cuvée 2024 de cette foire aux cracks. Après avoir été honorés le matin au Grand Théâtre, les lauréats du Concours général 2024 ont eu droit à un pot offert par le Premier ministre. Un pot qui s’est transformé dans l’après-midi en un jeu de questions-réponses. Une grande causerie qui a permis à Ousmane Sonko de parler de l’Etat, mais surtout de la jeunesse. Tranches de réponses choisies.
OUSMANE SONKO : « Ce qui a sauvé mon cursus scolaire »
La première interpellation adressée au Premier ministre par un lauréat portait sur son cursus scolaire. En réponse, le Premier ministre a surtout insisté auprès des jeunes pour qu’ils s’arment d’un courage à toutes épreuves. « Je n’ai jamais eu peur malgré les situations vécues, il faut continuer à se battre en toutes circonstances. Surtout, il faudra persévérer dans toutes vos entreprises. Ma scolarité a été sauvée par un enseignant du nom de Diène Sène. Je n’aimais pas l’école et j’ai été un garçon particulièrement turbulent. Je n’étais pas attiré par l’école. En classe de seconde, nous avions une prof française de maths qui, une fois en classe pour dispenser son cours, a trouvé sur sa table de l’herbe irritante « raye doute » qui l’a fait rougir jusqu’à l’empêcher de faire cours. Elle a alerté alors toute la direction de l’école qui s’était déplacée jusque dans notre salle de classe. Comme j’étais le plus turbulent, je fus indexé. Ce alors que ce jour-là j’avais séché le cours de maths. D’ailleurs, cette année-là, la direction avait refusé mon passage en classe supérieure c’est-à-dire en première. Je devais redoubler la seconde. J’étais prêt à démissionner de l’école. Un enseignant de sciences naturelles du nom de Diène Sène avait pris sur lui de se porter garant de ma scolarité. J’ai alors été admis en première. Le geste de Diène Sène, qui vit en retraite à Keur Massar, m’avait touché. C’est ainsi que j’avais pris conscience. Par la suite, durant tout le reste de mon parcours, j’étais classé parmi les premiers de ma classe » a expliqué le Premier ministre.
A propos des lauréats en situation de handicap
Interpellé par une lauréate en situation de handicap, sur ce que l’Etat entend faire pour elle, le Premier ministre a rassuré que c’est à l’Etat de développer des mécanismes spéciaux pour aider les personnes en situation de handicap à franchir les étapes de la formation et de l’insertion professionnelle. Il a promis que tous les lauréats du Concours général en situation de handicap auront une bourse d’études. Mieux, la Primature a décidé de les accompagner durant tout le reste de leur parcours universitaire.
Laïcité religieuse et port du foulard dans les écoles
Le Premier ministre Ousmane Sonko a évoqué la place de la laïcité dans le modèle religieux de notre pays. Devant les lauréats du Concours général, il a parlé d’une laïcité qui accompagne le système religieux du pays. Selon lui, il n’est pas question que la laïcité soit un frein à la pratique de la religion au Sénégal. D’ailleurs, a-t-il expliqué, une telle approche est prise en compte dans le programme politique du président Diomaye Faye et dans son livre « Solutions ».Ousmane Sonko a informé que, dans le budget 2025, il sera prévu une rubrique pour le culte qui permettra d’appuyer les mosquées, les daaras et les églises du Sénégal. Le Premier ministre a fait des révélations en informant que le président Bassirou Diomaye Faye a inscrit un de ses fils dans une école franco-arabe et que, lui-même, il a ouvert un daara chez lui. Le Gouvernement réfléchi aussi pour garantir l’insertion socio-professionnelle des sortants des daaras. Il a tenu à fustiger l’ostracisme qui entoure le port du foulard dans certaines écoles. S’il ne partage pas du tout l’ostracisme pratiqué en Occident sur cette question, il rejette avec fermeté toute idée d’interdire à un élève le port du foulard dans une école au Sénégal. Le Sénégal a son propre modèle d’une société de tolérance a-t-il dit.
Dérives des réseaux sociaux, faillite de l’éducation de base
Interpellé par un lauréat sur les dérives des réseaux sociaux, le Premier ministre s’est réjoui de l’éveil de conscience des jeunes qui ont détecté les dérives des réseaux sociaux. Il a souhaité que les lauréats du Concours général puissent être des ambassadeurs pour une nouvelle conscientisation de la jeunesse. Malgré toute la régulation, les réseaux ont démocratisé la prise de parole et l’accès aux informations. Pour le Premier ministre, les dérives des réseaux sociaux prennent leur source dans l’échec de l’éducation de base. Il est convaincu qu’un enfant bien éduqué ne pourra pas être détourné par les réseaux sociaux. Il a regretté qu’aujourd’hui, sous le prétexte de contraintes économiques, tous les parents ont démissionné. Cela se vit dans la rue lorsque des jeunes insultent à longueur de journée des personnes plus âgées. Toute la société est interpellée. « Nous avons l’obligation de repenser la base de l’éducation, à l’Etat de réguler, de sensibiliser et de sanctionner les dérives. Je resterai intolérant face aux écarts de langages. Il faut que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur. Les médias ont aussi leur part de responsabilité puisqu’ils invitent sur des plateaux des gens qui passent tout leur temps à insulter, calomnier d’honnêtes citoyens. Cela ne va plus continuer. Je ne suis pas contre le débat politique qui doit être orienté vers des questions essentielles comme la santé, l’éducation, les ressources naturelles, l’économie… Nous devons aller vers une solution globale de communication basée sur la sensibilisation, la réglementation et la sanction avec fermeté des dérives » a expliqué le Premier ministre Ousmane Sonko.
Une totale implication de la jeunesse dans la transformation systémique du Sénégal souhaitée
Une population constituée à 65% de jeunes, cela doit être un atout pour la transformation systémique du Sénégal. Cela ne doit pas être un handicap selon le Premier ministre. Ousmane Sonko a convoqué le formidable bond en avant des pays asiatiques ces 50 dernières années pour galvaniser la jeunesse. Ces pays asiatiques ont fait des sauts pour damer le pion à l’Occident parce que, tout simplement, ils ont tout simplement misé sur un investissement dans la matière grise et les ressources humaines. La Chine a mis en place un dispositif de suivi de ses jeunes génies partout dans le monde pour ensuite les récupérer et les réinsérer dans le système de production nationale. Ousmane Sonko a demandé aux jeunes Sénégalais de ne pas tomber dans le piège des organisations internationales et de certains intellectuels voulant faire croire à une Afrique peuplée. Le continent noir est le moins densément peuplé de toute la planète terre. « PROS » a demandé aux jeunes de porter le projet de transformation systémique mis en œuvre pour le président Diomaye Faye. Il s’est dit persuadé qu’un bon leader travaille pour les générations à venir parce que les fruits de la transformation ne seront perçus que par les générations futures. Du fait que les fruits actuels du Sénégal sont le legs des anciennes générations. « La jeunesse doit croire que le pari du développement doit être réussi. Cela demande aussi beaucoup d’efforts, de sacrifices. Depuis près de trois mois, nous attelons à l’exercice de l’état des lieux. Dans les jours à venir, nous dirons aux Sénégalais où nous en sommes actuellement, où nous voulons aller. Tout se fera dans un exercice de transparence. Les leaders politiques doivent être les premiers à donner l’exemple et ne doivent pas détourner l’argent du peuple ni s’adonner à une gestion clanique. En outre, il nous faut rompre avec cette pratique égoïste des hommes politiques qui font croire que tout doit être attendu de l’Etat ».
Redevable à cette jeunesse que nous comprenons
Toujours dans le sillage de la prise en charge des préoccupations des jeunes, Ousmane Sonko a lancé cette phrase. « Nous comprenons cette jeunesse et nous sommes redevables de cette jeunesse » a-t-il dit. « La problématique du chômage des jeunes est une forte préoccupation. Nous notons un grand désir de réussir des jeunes pour leurs parents, nous les comprenons. Nous leur demandons patience. En 4mois, le problème du chômage des jeunes ne peut se régler comme un coup de baguette magique. Le référentiel de notre projet sera prêt bientôt et il sera présenté à chaque Sénégalais. Nous voulons avoir des jeunes pour porter ce combat de nos ressources mal gérées à travers de mauvaises conventions. Nous voulons voir tout le peuple sénégalais à nos côtés pour renégocier ces conventions pour que le Sénégal en sorte gagnant e qu’on ait les moyens de financer notre développement. Les jeunes doivent s’éloigner des invectives pour un engagement citoyen. C’est dans cette optique que j’ai demandé au président Diomaye de me confier la direction du Service civique national logé désormais à la Primature qui a pour ambition de permettre l’éclosion d’un nouveau type de citoyen. Nous allons terminer l’élaboration d’un nouveau Service civique national. Notre combat, c’est la mobilisation, tous les jours, de la jeunesse pour le développement du pays et la réussite du défi de mobilisation de nos ressources pour notre développement endogène. Nous aurons beaucoup à faire, nous attendons de vous une totale implication » a encore dit le Premier ministre s’adressant à la jeunesse du pays à travers les lauréats du Concours général.
Pas dans une logique de partage
Le Premier ministre a aussi tenu à dire que tous les Sénégalais seront associés à la gestion du pays. «Ne pensez que nous sommes dans une logique de partage avec seulement les Sénégalais qui ont cru et qui se sont battus ou ont été emprisonnés à cause du projet Pastef. Des Sénégalais qui nous disaient qu’ils ne voulaient rien, n’attendaient rien de nous et qu’ils s’étaient engagés par conviction, nous disent à présent qu’ils doivent être nommés. Non, nous ne sommes pas dans cette approche de partage du gâteau. Tous les Sénégalais sont conviés à la gestion du pays car chaque Sénégalais est porteur du Projet a conclu le Premier ministre Ousmane Sonko.