DONALD TRUMP, ETATS-UNIS, ET TRANSFORMATIONS GEOPOLITIQUES
Le poste ministériel le plus crucial dans le prochain gouvernement sénégalais ne sera pas la Primature, mais bien le ministère des Affaires étrangères.
Le poste ministériel le plus crucial dans le prochain gouvernement sénégalais ne sera pas la Primature, mais bien le ministère des Affaires étrangères.
Ne nous y trompons pas : Donald Trump va accélérer la cadence des transformations politiques et économiques mondiales, redéfinissant la géopolitique à un rythme inédit. Les citoyens américains en ont ainsi décidé, et les répercussions de cette dynamique seront ressenties partout.
L’ambiance de sectarisme croissant en Europe et l’affirmation sans complexe des «extrêmes droites» laissent entrevoir une disparition progressive des idéologies traditionnelles. Nous sommes face à une mutation profonde, un monde où les anciennes alliances se fragiliseront et où chacun agira d’abord dans son propre intérêt, pour sans doute encore plusieurs décennies.
Trump va précipiter cette reconfiguration géopolitique et économique en instaurant un réalisme économique plus brutal dans les relations internationales. En ce sens, le présent sera toujours façonné par nos actions, mais ce seront toujours les générations futures qui porteront leurs conséquences.
L’élection de Donald Trump annonce quatre années de douleur pour asseoir ce nouveau monde bipolaire. Les victimes immédiates seront l’Europe, Volodymyr Zelensky et les Palestiniens. Poutine et Netanyahou pourraient bien s’en réjouir, mais les Européens eux, paieront un lourd tribut, pris entre le fardeau de la bataille économique que les Etats-Unis et la Chine imposeront au reste du monde, et le coût de la guerre en Ukraine.
A travers des alliances comme les Brics, la Chine et la Russie formeront un front face aux Etats-Unis, forçant les grandes puissances à se repositionner dans cette reconfiguration mondiale.
Si les Brics, menés par la Chine, l’Inde, la Russie, le Brésil, l’Afrique du Sud et la Turquie, favorisent l’émergence d’un Front face aux Etats-Unis, les laissés-pour-compte qui devront se repositionner, est-ce les puissances intermédiaires (Allemagne, Japon, France) ou bien la masse critique des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine ?
Dans la première moitié de ce siècle, les bases d’un nouvel ordre politique mondial seront, à n’en point douter, établies.
Dans la seconde moitié, l’économie numérique dominera et la technologie prendra de plus en plus de place. Le prochain siècle pourrait bien être celui du règne des machines, où les humains se contenteront d’observer un monde transformé.
Nous assistons à une fracture imminente
Les Etats-Unis et l’Europe d’un côté, les Brics de l’autre, chaque entité avec sa monnaie électronique et ses circuits économiques. Deux institutions mondiales émergeront pour coordonner les échanges : les Nations unies (refondées) et une organisation parallèle qui pourrait bien émaner des Brics.
L’Afrique se retrouvera au centre de cette rivalité pour les richesses naturelles de son sous-sol. Seule une unité politique africaine forte pourrait permettre au continent de faire face à ces puissances économiques dans un monde bipolaire.
La mission diplomatique à venir pour le Sénégal sera complexe et cruciale, marquée par une diplomatie économique subtile et stratégique. Il ne faudra surtout pas se tromper dans le choix du ministre qui dirigera ce poste.
Mamadou BAAL
Expert Communication Audiovisuel Consultant