LE CODE DE L’ENFANT BIENTÔT À L’ASSEMBLÉE NATIONALE
Renforcement du dispositif réglementaire pour la protection de l’enfance
Pour renforcer le dispositif réglementaire en matière de protection de l’enfance, un Code de l’enfant sera bientôt proposé à l’Assemblée nationale. Le directeur des Droits, de la protection de l’enfance et des groupes vulnérables, l’a annoncé hier, lors d’un atelier de partage sur les activités du programme de la protection de l’enfance.
Le Sénégal est en train de mettre en place un dispositif institutionnel et réglementaire «extrêmement protecteur pour les enfants». C’est ce qu’a fait savoir hier, le directeur des Droits, de la protection de l’enfance et des groupes vulnérables. Niokhobaye Diouf, qui s’exprimait lors de la présentation de la revue du Programme de la protection de l’enfance, souligne que «ce dispositif est parachevé par l’élaboration d’un Code de l’enfant qui sera bientôt proposé à l’Assemblée nationale».
Parlant de ce Code de l’enfant, M. Diouf soutient que c’est un document qui répondra au souci «d’harmoniser la loi interne par rapport aux conventions et traités internationaux auxquels le Sénégal a souscrit».
«Il y a beaucoup de domaines où il faudrait harmoniser la protection de l’enfance par rapport à ces conventions. Par exemple, par rapport à l’âge légal du mariage, la jeune fille est autorisée à se marier à 16 ans alors que pour le garçon, c’est 18 ans. Mais aussi sur beaucoup d’autres questions auxquelles notre loi n’a pas suffisamment répondu. Le Code vient apporter des correctifs et relever le niveau de protection de l’enfant à travers un dispositif juridique beaucoup plus adéquat», a-t-il expliqué.
Outre le Code de l’enfant, les activités du programme de protection de l’enfance, qui doit durer deux ans, ont permis «l’élaboration des rapports destinés aux différents comités des experts pour les droits et le bien-être de l’enfant mais aussi pour le Comité des droits de l’enfant à Genève».
De même, le directeur de la Protection de l’enfance informe que «des cadres de planification et d’harmonisation ont été mis en place pour permettre aux acteurs au niveau les plus décentralisés d’appréhender les questions de l’enfance, d’y apporter des solutions afin d’assurer un suivi». Mais aussi, pour que l’ensemble des questions de vulnérabilité auxquelles les enfants sont confrontés puissent être réglées.
La représentante de l’Unicef à cette rencontre a attiré l’attention sur les défis à relever dans le domaine de la protection de l’enfance. Selon Edele Thebaud, il s’agit, entre autres, de l’éradication de la mendicité, l’abandon des mariages précoces, l’exploitation de l’étude sur le coût du paquet de services de protection pour une budgétisation appropriée, la poursuite du plaidoyer pour l’adoption des textes de lois révisées.
Pour Mme Thebaud, l’atteinte de ces objectifs nécessite une plus grande implication de l’Etat, de la Société civile et des partenaires techniques et financiers.
Insuffisance du budget alloué à la protection de l’enfance
Interpellé sur la question du financement lors de son face à face avec la presse, le directeur de la Protection de l’enfance a fait savoir que ce secteur est «le parent pauvre dans la structure du budget du pays avec une allocation qui représente moins de 1% du budget national». Selon Niokhobaye Diouf, «face à l’ampleur des problèmes et le nombre important d’enfants qui constituent 48% de la population, la politique financière est en deçà des attentes du secteur».
Poursuivant ses explications, M. Diouf estime que «l’allocation est très faible compte tenu des problèmes dont sont confrontés les enfants, du point de vue de leur vulnérabilité, des offres de services et d’infrastructures adaptées aux enfants à besoins spéciaux».
«L’Etat devrait allouer des ressources suffisantes pour prendre en charge l’ensemble de ces questions, étant entendu que des phénomènes persistants comme la mendicité, la maltraitance nous interpellent», a-t-il dit.