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24 février 2025
LE PASSÉ LIBYEN DE SARKOZY RESSURGIT
Alors que l'ancien président français nie toute implication, de nouvelles révélations le placent au cœur de l'opération secrète pour faire rétracter Ziad Takieddine sur le financement libyen supposé de sa campagne 2007
(SenePlus) - Dans l'affaire du financement présumé libyen de sa campagne de 2007, Nicolas Sarkozy est depuis longtemps confronté aux accusations de Ziad Takieddine, considéré comme son "principal accusateur". Mais fin 2020, une opération baptisée "Sauver Sarko" avait été montée pour obtenir la rétractation de l'affairiste, moyennant finances.
Un récent numéro de "Complément d'enquête" sur France 2 apporte de nouveaux éléments accablants sur l'implication présumée de l'ancien président dans cette manœuvre, comme l'a rapporté Le Monde.
Ziad Takieddine lui-même affirme sans détour que c'est Nicolas Sarkozy le "marionnettiste" de cette opération. "Ah oui, c'est lui qui... bien sûr", déclare-t-il en mimant le geste d'un marionnettiste.
Un autre protagoniste de l'équipe chargée de le convaincre, Noël Dubus, un escroc déjà condamné, va plus loin. Selon lui, c'est Nicolas Sarkozy qui a donné son aval à un riche entrepreneur pour verser 72 000 euros afin de financer la deuxième phase : les aveux de Takieddine devant notaire.
"Mimi [Michèle Marchand, une figure du monde people] me donne des questions validées par [l'avocat] Thierry Herzog qui sont posées à M. Takieddine pour ses aveux", assure encore Dubus. Une affirmation que dément l'avocat de Me Herzog.
Au-delà de ces témoignages entachés par les profils interlopes des protagonistes, Le Monde révèle qu'une note des services de renseignement de décembre 2020 pointe déjà le rôle de Sarkozy : "Michèle Marchand œuvre pour le compte de Nicolas Sarkozy."
Des SMS exhumés du dossier vont aussi dans ce sens. "Rassurez Zebulon [surnom de Sarkozy] que tout va bien (...) et que maintenant les fonds sont là, c'est plus facile", écrit l'assistante de Dubus à Marchand.
Bien que démenti par l'intéressé, il semble donc désormais établi que Nicolas Sarkozy avait bien la main sur les manettes de cette opération avortée de rétractation de Takieddine. Un nouvel élément à charge qui s'ajoute au dossier déjà épais du financement libyen présumé, pour lequel il sera jugé en 2025.
300 000 EUROS VOLÉS À UN MINISTRE AFRICAIN DANS UN HÔTEL DE FRANCE
Sous une fausse identité, ils piègent leur victime et s'emparent de son butin. Pourtant, leur coup de maître va être leur perte : grâce à la vidéosurveillance, la police remonte patiemment leur piste, jusqu'à identifier et interpeller deux cambrioleurs
(SenePlus) - D'après des informations exclusives obtenues par BFMTV, deux hommes ont été mis en examen le 29 mars dernier pour le cambriolage particulièrement sophistiqué dont a été victime un haut fonctionnaire africain en octobre dernier à Courbevoie (Hauts-de-Seine).
Les faits remontent au 3 octobre 2023. Ce jour-là, un individu se présente à l'accueil d'un hôtel quatre étoiles courbevoisien, se faisant passer pour un vice-ministre en visite dans un pays d'Afrique centrale. Prétextant avoir oublié sa carte magnétique, il obtient une nouvelle clé lui permettant d'accéder à la chambre. Deux complices font alors irruption dans la pièce et dérobent montres, vêtements de luxe et environ 300 000 euros en liquide, le tout dans une valise rapidement déposée dans un véhicule.
Pensant leur forfait parfait, les voleurs prennent la fuite à pied. Mais ils sont filmés par les caméras de vidéosurveillance, qui permettent aux enquêteurs de la police judiciaire de Nanterre de remonter leur trajet jusqu'à Limeil-Brévannes. "Un minutieux travail de recoupement a permis d'identifier ces deux suspects, déjà connus pour vols avec effraction", confie une source proche du dossier.
Il s'agit de deux hommes de 38 et 39 ans, mis en examen le 29 mars dernier pour "vol en bande organisée" et "association de malfaiteurs". Placés en détention provisoire, ils ont fait valoir leur droit au silence lors de leurs auditions. À ce jour, le butin n'a toujours pas été retrouvé.
L'enquête se poursuit désormais pour identifier d'éventuels complices et récupérer les 300 000 euros dérobés en octobre dernier au vice-ministre africain, victime d'un "coup" aux contours dignes d'un véritable thriller policier.
L'OPPOSITION MALIENNE UNIE CONTRE LE POUVOIR
Les principales forces vives du pays signent un texte de grande fermeté. Ensemble, elles dénoncent la suspension dictatoriale de leurs activités et affirment leur refus de participer au dialogue sans libertés
Dans une déclaration commune, les principaux partis politiques et organisations de la société civile malienne dénoncent avec véhémence la décision des autorités de suspendre leurs activités, en violation de la Constitution. Ils jugent cette atteinte aux libertés démocratiques inédite et liberticide, et affirment leur refus de participer au dialogue national dans ce contexte.
"Déclaration de partis, regroupement de partis et organisations de la société civile signataires de la déclaration du 31 mars 2024 relative à la suspension des activités des partis politiques et des activités à caratère politique des associations
Les partis, regroupements de partis et organisations de la société civile signataires de la déclaration du 31 mars 2024 ont appris avec stupéfaction, la décision des autorités en place, de suspendre les activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations, en violation de la Constitution de 1992 et 2023 et des lois encore en vigueur au Mali, notamment la charte des partis politiques et la loi modifiée relative aux associations.
Les parties signataires de la déclaration du 31 mars 2024, attirent l’attention de l'opinion publique nationale et internationale, sur le fait que ces atteintes graves aux libertés démocratiques sont sans précèdent dans l'histoire du Mali depuis la chute de la dictature militaire du Général Moussa Traoré.
Les parties signataires de la déclaration du 31 mars 2024 regrettent qu'au moment où le chef de l'État en appelle à tous les Maliens, pour participer à un dialogue dit inter-maliens, on puisse suspendre les activités des partis et activités à caractère politique des associations, qui constituent un pan indispensable dans l’animation de la vie politique et publique, conformément aux textes de loi pertinents en la matière.
Les parties signataires de la déclaration du 31 mars 2024 regrettent également, les allégations infondées qui ont servi de justification fallacieuse à cette décision liberticide et tyrannique par les autorités en place.
Les parties signataires de la déclaration du 31 mars 2024 rejettent par conséquent le décret N°2024-0230/ PT-RM du 10 avril, et affirment qu’à partir de cet instant, elles vont non seulement l’attaquer devant toutes les juridictions nationales et internationales indiquées, mais aussi qu’elles ne participeront, dans ces conditions, à aucune activité organisée par le gouvernement, y compris le soi-disant dialogue inter-Maliens.
Les parties signataires de la déclaration du 31 mars 2024 exhortent les autorités en place, à lever sans délai, la suspension des activités des partis politiques et celles des activités à caractère politique des associations, afin de permettre à toutes les composantes de la société malienne de participer à l’animation de la vie publique nationale, en vue de jeter les bases d’une véritable refondation de nos institutions.
Les parties signataires de la déclaration du 31 mars 2024 réaffirment qu'aucune manœuvre ne les fera reculer dans le combat pour la liberté, la démocratie et le bien-être des Maliens.
Les parties signataires de la déclaration du 31 mars 2024 résisteront et elles triompheront."
Ont signé :
YELEMA
ADEMA
M5RFP-MALI KURA
PS YELEN KURA
PARENA
NEMA
ESPERANCE NOUVELLE JIGUIYA KURA
APPEL DU 20 FEVRIER
ASMA-CFP FORCES ALTERNATIVES POUR LE CHANGEMENT
CADRE D’ECHANGE DES PARTIS ET REGOUPEMENT DE PARTIS POUR LE RETOUR A L’ORDRE CONSTITUTIONNEL
LE RAS-LE-BOL NATIONAL
Pêcheurs appauvris, étudiants sans avenir, victimes de la répression : ils racontent leur quotidien d'injustice et leur rejet d'un système libéral jugé élitiste. Analyse d'un vote sanction massif qui a propulsé au pouvoir Bassirou Diomaye Faye
Pêcheurs ou étudiants, de nombreux jeunes Sénégalais ont exprimé dans les urnes leur désenchantement face à la gouvernance de Macky Sall, estimant avoir été laissés de côté des fruits de la croissance, selon un reportage du journal Le Monde.
A Kayar, petite ville côtière au nord de Dakar, la situation des pêcheurs illustre ce sentiment d'injustice. "Pour rien ou presque, la pêche a encore été mauvaise. Depuis des années, on ne gagne rien, on travaille seulement pour se nourrir", peste Serigne Diouf, 30 ans, prêt comme beaucoup de ses camarades à tenter sa chance en Europe tellement "la vie est devenue trop dure". La raison de cette précarité? "Les gros bateaux de pêche étrangers ont volé notre travail", déplore Aliou Diop, 21 ans, en référence à l'accord de pêche de 2014 entre l'UE et le Sénégal, signé sous Macky Sall.
C'est ce sentiment d'inégalité face aux investisseurs étrangers qui a poussé les pêcheurs de Kayar, comme de nombreux Sénégalais, à voter le 24 mars pour l'opposant Bassirou Diomaye Faye, élu au premier tour sur la promesse de "rompre avec un système injuste". Pourtant, sous Macky Sall entre 2012 et 2024, le pays a connu une forte croissance moyenne de 5% et s'est doté d'infrastructures modernes. Mais "comme beaucoup de Sénégalais, nous n'avons pas touché les dividendes de cette politique libérale", déplore Serigne Diouf.
Au-delà du milieu de la pêche, le désenchantement était également de mise dans les universités. "Sous Macky Sall, on voyait des étudiants sans diplôme trouver du travail car proches du pouvoir, pendant que des docteurs pointaient au chômage. C'est cette injustice sociale qui nous a fait voter Bassirou Diomaye Faye", explique Modou Diagne, président de l'amicale des étudiants en droit de l'université Cheikh-Anta-Diop de Dakar.
Symbole de ce ras-le-bol, des manifestations étudiantes violentes avaient éclaté en juin 2023 après la condamnation d'Ousmane Sonko, principal opposant, que beaucoup jugeaient politique. L'amphithéâtre de droit a été incendié. Dans le pays, les affrontements entre police et manifestants entre 2021 et 2023 ont fait plus de 1.000 blessés et 66 morts selon Amnesty International, comme le frère d'Abdoulaye Wade, tué lors d'une manifestation. La classe politique est jugée "violente" et "impunie".
Ce sentiment d'injustice s'est également cristallisé autour des multiples "scandales de corruption épinglant des caciques du pouvoir", révélés par des lanceurs d'alerte comme Mouhamed Samba Djim. Arrêté en 2023 alors qu'il dénonçait des détournement dans la gestion de la crise Covid, il a passé 374 jours en détention dans des conditions atroces.
Ces affaires, comme le scandale de la mauvaise gestion du fonds Covid mis en lumière par la Cour des comptes, "ont profondément choqué les Sénégalais" face à l'enrichissement d'une classe politique alors que l'inflation grignotait le pouvoir d'achat, estime Mamadou Lamine Sarr, enseignant-chercheur. Les citoyens ont ainsi exprimé dans les urnes leur "rejet de ce système" au profit du candidat du changement Bassirou Diomaye Faye.
par Souleymane Gueye
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ABDOURAHMANE SARR OU LE MIRAGE DE LA LIBERTÉ
L'idée selon laquelle un secteur privé fort, soutenu par un État fort, est la clé pour permettre aux citoyens de prendre leur destin en main est profondément problématique. De plus, l'idée de libérer les citoyens de l'État est une illusion dangereuse
Une critique de l'idéologie libérale du nouveau ministre de l'Économie
Dans un acte de défiance flagrante envers le mandat qui lui a été confié par le peuple, le nouveau ministre de l'Économie a choisi, lors de sa passation de service, de présenter son propre projet politique : Mom Sa Bop, Menel Sa Bop, en contradiction manifeste avec celui sur lequel le président a été élu. Ce discours, empreint d'une idéologie libérale, soulève des préoccupations profondes quant à la direction que prend notre gouvernement en matière économique et sociale.
Abdourahmane Sarr a affirmé son fameux "Yewwi Askan Wi" (libérer les citoyens de l’État), dont le but est de financer des biens et services publics de qualité au bénéfice des populations, en particulier les plus vulnérables, afin de leur permettre de prendre leur destin en main. Cependant, derrière cette déclaration en apparence louable se cache une conception dangereusement erronée de la gouvernance économique et sociale.
L'idée selon laquelle un secteur privé fort, soutenu par un État fort, est la clé pour permettre aux citoyens de prendre leur destin en main est profondément problématique. En réalité, cela crée une dépendance inquiétante à l'égard du marché, soumis aux intérêts privés souvent contradictoires avec l'intérêt général. Un État fort ne devrait pas se contenter de soutenir le secteur privé, mais plutôt le réguler de manière à garantir qu'il contribue effectivement au bien-être de toute la société, et non à l'enrichissement de quelques-uns.
De plus, l'idée de libérer les citoyens de l'État est une illusion dangereuse. L'État, en tant qu'institution démocratique représentant l'intérêt collectif, est le garant des droits fondamentaux et de la justice sociale. Libérer les citoyens de l'État revient en réalité à les livrer à la merci des forces du marché, où seuls ceux dotés de ressources financières importantes peuvent réellement exercer leur liberté. Cela conduit à une société profondément inégalitaire, où les plus démunis sont laissés pour compte.
Pour démontrer l'erreur fondamentale de cette vision libérale, nous pouvons nous tourner vers les enseignements d'éminents économistes sociaux. Amartya Sen et Joseph Stiglitz, tous deux lauréats du prix Nobel d'économie, ont souligné l'importance de l'État dans la promotion du bien-être et de la liberté des individus, ainsi que la nécessité d'une intervention active pour corriger les défaillances du marché. De même, les idées de John Maynard Keynes sur la nécessité d'une intervention étatique pour réguler l'économie et atténuer les cycles économiques sont toujours d'actualité.
En tant que partisan du Projet, qui promeut un État stratège et interventionniste (Page 20, Point 8 du Chapitre Pour une économie performante et résiliente sous-tendue par une gestion transparente des finances publiques), il est de notre devoir de dénoncer cette idéologie dangereuse et de défendre un rôle fort et responsable de l'État dans la protection et la promotion du bien-être de tous les citoyens. Nous devons nous mobiliser pour résister à cette tendance libérale qui menace les fondements mêmes de notre société et œuvrer pour une économie plus juste et équitable pour tous.
Ensemble, restons vigilants et engagés pour un Sénégal souverain, juste et prospère.
Souleymane Gueye est ingénieur projets numériques.
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RSF S'ARME CONTRE LES FOSSOYEURS DE LA LIBERTE DE LA PRESSE
La liberté de la presse est de plus en plus menacée en région ouest-africaine et au Sahel en général. Des journalistes et surtout des journalistes d'investigation sont menaces, traques, emprisonnes injustement parce que leurs enquêtes montrent les crimes impliquant les dirigeants et/ou leurs proches.
Face à cet environnement Reporters sans Frontières (RSF) n'entends pas rester inactif.
L'organisation internationale de défense des journalistes est en train de constituer son armée d'avocats qui plaideront partout dans la sous-région pour défendre des professionnels des médias qui seront traques par des pouvoirs allergiques à la liberté de la presse et qui menacent la démocratie et l'État de droits.
Les détails dans l'extrait de cette entrevue avec Sadibou Marong, le Directeur Afrique de l'Ouest de RSF.
SIWAAL, UN SITE SACRÉ TÉMOIN DE L’HISTOIRE DU VILLAGE DE THIOBON
Situé dans l’aire marine protégée (AMP) de Kaaloola Blouf-Fogny, Siwaal (des pierres en diola) est un site sacré, témoin de l’histoire du village Thiobon, une localité de la commune de Karthiack, dans le département de Bignona (sud).
Thiobon (Bignona), 11 avr (APS) – Situé dans l’aire marine protégée (AMP) de Kaaloola Blouf-Fogny, Siwaal (des pierres en diola) est un site sacré, témoin de l’histoire du village Thiobon, une localité de la commune de Karthiack, dans le département de Bignona (sud).
Pour rallier ce village ‘’traditionnellement reconnu dans le Blouf par son hospitalité, son savoir dans le développement’’, il faut passer par Tobor, Bignona et Tendiem. En cours de route, un paysage luxuriant défile sous le regard subjugué des voyageurs, à l’image de ce groupe de journalistes et d’agents de l’AMP qui a pris place à bord d’un bus dans le cadre d’une caravane sur les aires marines protégées de la Casamance.
Ces contrées de la région disposent d’un véritable trésor constitué d’une riche flore comprenant des manguiers, des orangers, des citronniers, des palmiers, des anacardiers, entre autres espèces végétales.
Après trois heures de route, la caravane arrive à Thiobon. Le véhicule doit cependant emprunter une piste latéritique pour entrer à l’intérieur du village.
Composé essentiellement de Diolas autochtones, ce village d’agriculteurs et de pêcheurs fondé par une famille Mané vers les années 1800, se distingue par son site sacré, situé auprès du quai.
Sur place, des femmes trient des graines d’arachide. Après les salutations d’usage, elles invitent les visiteurs à en grignoter. ‘’Prenez, prenez !’’, lance avec force insistance l’une d’elles.
Dans ce village du département de Bignona, la transformation des produits locaux est l’activité principale des femmes. Elles s’activent également dans la recherche d’huîtres, de crevettes, entre autres fruits de mer vivant dans les mangroves.
Vers la mi-journée, le village plonge dans le calme. Les enfants étant partis à l’école, les femmes, restées presque seules dans les foyers, s’occupent des affaires domestiques. Seules quelques habitants sont visibles dans les rues ou sur la place publique qui fait office de marché.
‘’Thiobon est un village traditionnellement reconnu pour son hospitalité’’, soutient Ousmane Coly, notable et président de l’aire marine protégée de Kaaloola Blouf-Fogny, qui polarise neuf villages pour une superficie de plus de 83.000 mètres carrés.
Thiobon fut l’un des premiers villages à être islamisés dans le département de Bignona et le premier dans l’arrondissement de Tendouck, renseigne Ousmane Coly. Selon lui, ‘’Thiobon est le premier village du Blouf à avoir aussi une mosquée construite dans les années cinquante par ses aïeux’’.
Ce village de près de 3. 000 habitants, a deux écoles primaires et un collège. Il est entouré au sud par Mlomp, à l’est par Karthiack, au nord par Kabiline et à l’ouest par le marigot de Diouloulou.
Thiobon provient d’‘’Ehimbane’’ (la tomate en diola)
Durant la période coloniale, des Français débarquèrent au quai de Thiobon où ils construisirent des habitats. Ils pratiquaient le maraîchage, plus précisément la culture de la tomate. C’est de là qu’est venu le nom de Thiobon, ‘’Ehimbane’’, c’est-à-dire la tomate, en diola, explique M. Coly.
‘’Les Diolas ne parlant pas français à l’époque, ont dit Thiobon au lieu de +c’est bon+. Puisque les Blancs étaient bien accueillis, ils disaient toujours +c’est bon+ pour manifester leur satisfaction’’, raconte le notable.
Siwaal érigé en AMP en 2020
Autour des aires marines protégées, les populations sont organisées suivant le processus de construction du territoire. Dans la plupart des cas, ces AMP comportent une dimension religieuse. C’est le cas du site de Siwaal. Le site est entouré de pierres, d’eau et diverses espèces d’arbres.
Situé dans l’aire marine protégée de Kaaloola Blouf-Fogny, il est considéré comme saint et spirituellement important. Il a une grande importance culturelle pour la communauté locale qui y pratique ses rituels. Les familles ‘’Diédhiou’’ du village de Thiobon continuent de conduire les activités sacrificielles de ce site qui, selon elles, a été découvert par leurs aïeux.
‘’Ici, c’est un lieu sacré. Nous y recevons pas mal de gens venant de partout au Sénégal. Nous recevons des autorités, des lutteurs et même des footballeurs professionnels et des élèves. C’est un lieu de prière’’, explique Bakary Walo Diédhiou, le conservateur des lieux. Il rappelle que le célèbre lutteur “Yékéni” y venait pour préparer ses combats.
Visiblement ravis de recevoir les visiteurs, le vieux Diédhiou prend son temps pour montrer comment formuler ses vœux afin qu’ils soient le plus rapidement exaucés par Dieu.
Le matériel des naufragés d’une pirogue à Erongol retrouvé à Siwaal
L’histoire de Thiobon, c’est aussi la confluence de bolongs à l’embouchure de Baïla, Diouloulou et Kafountine. Ce lieu est appelé Orongol (la rencontre des bolongs, en Diola). Erongol est l’endroit par lequel passaient les populations pour aller cultiver dans les îles. Ils considéraient ce lieu de rencontre des bolongs comme mystérieux, à cause du mouvement de l’eau, rappelle Ousmane Coly.
D’ailleurs, ‘’vers les années cinquante, dit-il, une pirogue s’était renversée à Erongol (…)’’. Un accident autour duquel continuer de subsister le plus grand mystère, même si le matériel des naufragés, à savoir les Kadiandous (houes) et les chaussures ont été retrouvés à Siwal, près du quai de Thiobon, renseigne-t-il.
‘’Du coup, Siwal est devenu un site sacré parce qu’il est en corrélation avec Erongol. Aujourd’hui, quand une pirogue se renverse de l’autre côté, à des centaines de mètres de Erongol, on retrouve les bagages sur le site de Siwaal’’, dit-il, ajoutant que des gens viennent de partout aujourd’hui pour implorer Dieu.
Ousmane Coly raconte qu’une lumière mystérieuse était visible la nuit sur ce site. Et les populations ignoraient son origine. ‘’C’est un lieu plein de mystère’’, soutient le notable.
”Chérif Mamina Aïdara a fait chasser les mauvais esprits d’Erongol”
‘’Depuis des années, nous avons eu à désamorcer la bombe. Comme c’était difficile de traverser, nous avons eu à demander l’aide des chérifs, en l’occurrence Chérif Mamina Aïdara qui a formulé des prières pour apaiser Erongol’’, rappelle-t-il.
‘’Un taureau noir a été [sacrifié] dans le fleuve. Et l’animal a disparu. Et on se rend compte que, durant ces années, Erongol est devenu passif’’, ajoute-t-il. A l’en croire, quand une personne se rapprochait d’Erongol, elle se taisait, jusqu’à ce qu’elle dépasse le lieu de rencontre des bolongs, qui était jugé dangereux.
L’île de Kareungueul investi par des pêcheurs maliens et guinéens
‘’Nous allons poursuivre notre voyage à l’ile de Kareungheul érigé en AMP en 2020’’, lance aux visiteurs le conservateur de l’aire marine protégée de Kaaloolal Blouf Fogny, le capitaine Augustin Sadio.
A partir du quai de Thiobon, le groupe prend place dans deux pirogues, l’une en fer et l’autre en bois. Chacun met son gilet de protection. Et c’est le coup d’envoi de cette visite. Tout au long du trajet, le regard se pose sur un bolong ceinturé par des rangées de mangroves.
‘’Cette île est un campement dénommé Keureungueul. Ici, on voit la présence de pêcheurs et de transformateurs. Ce sont des Maliens et des Guinéens. Ils pêchent le poisson et le transforment par fumage. Cette activité ne rime pas avec la conservation’’ de l’AMP, déplore le capitaine Augustin Sadio.
Le capitaine Sadio indique que ces pêcheurs ont été installés par le village de Thiobon, soulignant qu’il est interdit de s’implanter dans la mangrove et d’utiliser ses bois pour faire du fumage.
‘’Nous avons sensibilisé ces pêcheurs pour leur faire savoir que l’activité qu’ils mènent est interdite. C’est une problématique que nous essayons de gérer’’, ajoute le conservateur de l’AMP du Kaaloolal Blouf-Fogny.
Dans l’avenir, il veut ériger sur l’île Kareungueul un campement et un mirador pour surveiller davantage cette zone qui est à quelques encablures du fleuve Casamance.
L’OMC ANNONCE UNE REPRISE DU COMMERCE MONDIAL
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) prévoit une reprise progressive du commerce mondiale (OMC) des marchandises au rythme de 2, 6 % en 2024 et de 3,3% en 2025, après une chute à 1,2% en 2023.
Dakar, 11 avr (APS) – L’Organisation mondiale du commerce (OMC) prévoit une reprise progressive du commerce mondiale (OMC) des marchandises au rythme de 2, 6 % en 2024 et de 3,3% en 2025, après une chute à 1,2% en 2023.
‘’Le commerce mondial des marchandises devrait reprendre progressivement cette année après avoir connu une contraction en 2023, qui résultait des effets persistants des prix de l’énergie élevés et de l’inflation’’, indiquent les économistes de l’OMC dans une nouvelle prévision le 10 avril.
Ils précisent que ‘’la croissance en volume du commerce mondial des marchandises devrait être de 2,6% en 2024 et de 3,3% en 2025, après une chute à 1,2% en 2023’’.
‘’Les pressions inflationnistes devraient s’atténuer cette année, permettant aux revenus réels de croître à nouveau — en particulier dans les économies avancées — ce qui stimulera la consommation de produits manufacturés’’, annoncent-ils dans le rapport ‘’Perspectives et statistiques du commerce mondial”.
Reprise de la demande de biens échangeables en 2024
Selon le rapport, ‘’une reprise de la demande de biens échangeables en 2024 est déjà manifeste’’. Il relève que les indices des nouvelles commandes à l’exportation montrent ‘’une amélioration des conditions du commerce au début de l’année’’.
“Nous progressons vers une reprise du commerce mondial, grâce à des chaînes d’approvisionnement résilientes et à un cadre commercial multilatéral solide – qui sont cruciaux pour améliorer les moyens de subsistance et le bien-être’’, déclare la Directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala.
Elle estime qu’’’il est impératif de limiter les risques comme les troubles géopolitiques et la fragmentation des échanges, pour maintenir la croissance économique et la stabilité.”
Le rapport signale que ‘’les prix de l’énergie élevés et l’inflation ont continué de peser lourdement sur la demande de produits manufacturés, ce qui a entraîné une baisse de 1,2% du commerce mondial des marchandises en volume en 2023’’. ‘’La baisse a été plus importante en valeur, les exportations de marchandises ayant diminué de 5%, s’étant établies à 24 010 milliards de dollars EU’’, fait-il observer.
‘’L’évolution du commerce des services a été plus positive, les exportations de services commerciaux ayant augmenté de 9% pour atteindre 7 540 milliards de dollars EU, ce qui compensait en partie le recul du commerce des marchandises.’’
Diminution des volumes des importations
Le rapport constate une diminution des volumes des importations ‘’dans la plupart des régions, mais surtout en Europe, où elles ont fortement chuté’’.
‘’Les principales exceptions ont été les grandes économies exportatrices de combustibles, dont les importations ont été soutenues par de fortes recettes d’exportation, car les prix de l’énergie sont restés élevés par rapport aux normes historiques’’, fait-il remarquer.
Le niveau du commerce mondial ‘’est resté bien au-dessus’’ de celui d’avant la pandémie tout au long de 2023.
‘’Le rapport estime en outre que la croissance du PIB mondial aux taux de change du marché restera stable dans l’ensemble au cours des deux années à venir, devant atteindre 2,6% en 2024 et 2,7% en 2025, après être tombée à 2,7% en 2023 contre 3,1% en 2022’’.
Il avertit que ‘’les tensions géopolitiques et l’incertitude des politiques pourraient limiter l’ampleur de la reprise du commerce’’. Il fait état en effet de risque de ‘’fortes hausses’’ que pourraient connaître les prix des produits alimentaires et de l’énergie en raison des événements géopolitiques.
Il annonce une forte croissance du volume des importations en Asie (5,6%) et en Afrique (4,4%), laquelle ‘’devrait contribuer à soutenir la demande mondiale de produits échangés cette année’’.
Il fait état d’une augmentation de 9 % du commerce mondial de services commerciaux en 2023 ‘’malgré un recul du transport de marchandises, grâce à la reprise du commerce international et à la hausse des services fournis par voie numérique’’.
‘’Les exportations mondiales de services fournis par voie numérique sont montées en flèche en 2023, atteignant 4 250 milliards de dollars EU, soit une augmentation de 9,0% en glissement annuel, et représentaient 13,8% des exportations mondiales de marchandises et de services. ‘’
LE MAGISTRAT OUSMANE DIAGNE A PRIS FONCTION AU MINISTÈRE DE LA JUSTICE
Sur son compte X, le ministère de la Justice indique que ce jeudi, ”Madame Aissata Tall Sall, a transmis ses fonctions de Garde des Sceaux à Monsieur Ousmane Diagne (…)”.
Dakar, 11 avr (APS) – Le nouveau garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a pris fonction, ce jeudi, a-t-on appris auprès de son ministère.
Sur son compte X, le ministère de la Justice indique que ce jeudi, ”Madame Aissata Tall Sall, a transmis ses fonctions de Garde des Sceaux à Monsieur Ousmane Diagne (…)”.
M. Diagne, avocat général à la Cour suprême au moment de sa nomination, a été doyen des juges d’instruction, procureur de la République et procureur général.
ABDOURAHMANE SARR ÉVOQUE LES IMPLICATIONS DE LA SOUVERAINETÉ ÉCONOMIQUE
La souveraineté économique devrait permettre au Sénégal de “maîtriser son destin”, par le renforcement de la coopération bilatérale et multilatérale, dans l’objectif “de nous libérer des liens de dépendance dans nos politiques publiques”, a-t-il déclaré.
La souveraineté économique devrait permettre au Sénégal de “maîtriser son destin”, par le renforcement de la coopération bilatérale et multilatérale, dans l’objectif “de nous libérer des liens de dépendance dans nos politiques publiques”, a déclaré, jeudi, à Dakar, le nouveau ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr.
La souveraineté économique “sera le moyen qui nous permettra d’atteindre l’objectif de maîtriser notre destin”, a-t-il dit dans son adresse lors de la cérémonie de passation de service avec con prédécesseur, Mamadou Moustapha Ba.
Les progrès jusque-là réalisés par le Sénégal dans “beaucoup de domaines”, notamment celui des infrastructures, serviront de base pour “un nouveau cap”, a indiqué Abdourahmane Sarr.
Il souligne toutefois que ces réalisations ont “accéléré notre endettement en devises pour les réaliser, ainsi que pour faire face à des chocs extérieurs”, endettement qui, “dans une certaine mesure”, a “réduit notre souveraineté économique”.
“De ce fait, nous renforcerons la coopération bilatérale et multilatérale tout en ayant comme objectif de nous libérer des liens de dépendance dans nos politiques publiques”, a-t-il promis.
Le ministre entrant de l’Economie, du Plan et de la Coopération a appelé à “une affirmation d’un leadership devant faciliter la réforme du secteur public par une meilleure évaluation des dépenses en soutien à l’économie”.
Selon lui, cette perspective implique de construire “des consensus sur les mesures nécessaires aussi bien sur les recettes, les dépenses et la dette, afin d’atteindre les objectifs politiques assignés, tout en préservant des finances publiques saines et soutenables”.
“L’objectif principal assigné est d’avoir les moyens de financer des biens et services publics de qualité au bénéfice des populations, notamment les plus vulnérables […]”, a soutenu le ministre de l’Économie.
De cette manière, “l’État fort, aux finances publiques soutenables et aux marges de manœuvre certaines, accompagnera et trouvera les partenaires nécessaires pour soutenir nos entreprises capitalisant sur nos propres instruments financiers”.
Le ministre sortant, Mamadou Moustapha Ba, s’est félicité de passer le témoin, disant savoir qu’avec Abdourahmane Sarr, le Sénégal “continuera à consolider sa place de choix en matière de production de statistiques de référence, pour mieux asseoir notre adhésion à la norme spéciale de diffusion des données, en tirant le meilleur de la masse inestimable d’informations fournies par les enquêtes […]”.
“C’est autant d’éléments indispensables pour bâtir, dans un contexte marqué par des chocs multiformes, des politiques publiques adossées à des choix et options pertinentes, permettant de dégager des perspectives heureuses pour nos agriculteurs, nos jeunes à la recherche d’emplois, nos femmes en quête d’autonomisation et d’émancipation”, note-t-il.
Selon Mamadou Moustapha Ba, ces derniers points sont tout aussi indispensables pour “notre secteur privé en quête de plus de vigueur et de performance, et enfin pour tous nos compatriotes, qui aspirent légitimement à un accès aux services essentiels”.