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24 février 2025
par Célestin Monga
MAHAMMED
Les douleurs et les trahisons qui constituent la trame de nos vies intrinsèquement misérables par-delà nos pouvoirs d'achat supposés n'ont jamais ébranlé la fine conscience que Mahammed Boun Abdallah Dionne avait de notre devoir de vivre
De temps à autre, par inadvertance, de bonnes nouvelles aussi arrivent dans mon courrier. Comme ce message insolite reçu en septembre 2013 d'un certain Mahammed Boun Abdallah Dionne. Je n'avais pas l'honneur de le connaître. Il se présentait comme le responsable des programmes Afrique de l'Organisation des nations unies pour le développement industriel (UNIDO), basée à Vienne, Autriche, et disait être « le président de mon fan club ». Je m'en suis immédiatement méfié car très jeune, j'ai appris l'effet que les compliments (réels ou artificiels) provoquent dans le cerveau humain : ils font baisser inconsciemment la garde.
Intrigué tout de même par l'essentiel du message, qui m'invitait à donner un discours à de la conférence générale de l'institution, prévue le mois suivant à Lima, Pérou, j'en avais parlé à mon superviseur Kaushik Basu, le premier vice-président et économiste en chef du Groupe de la Banque mondiale. Sans hésiter une seule seconde, Kaushik dont j'étais le conseiller-directeur, m'avait encouragé à accepter l'invitation. Il estimait que l'UNIDO était une des meilleures agences des Nations Unies et Amartya Sen, son ancien directeur de thèse, le lui avait confirmé.
J'ai donc rencontré Mahammed Boun Abdallah Dionne au Pérou, en marge de la conférence. Debout dans un coin de la salle, à l'abri des micros et des caméras, il m'avait alors révélé la véritable raison de son invitation. Après m'avoir confié qu'il se préparait à abandonner sa carrière internationale pour retourner au Sénégal comme Directeur de cabinet et Premier ministre du président Macky Sall. Puis, il avait ajouté en dardant sur moi son regard droit comme une lame : « Peu de cadres africains qui pensent notre condition occupent les hautes fonctions de décision dans les organismes internationaux. L'ONUDI se prépare à recruter deux directeurs-généraux adjoints [Managing Directors]. Je voudrais que tu postules à ces postes. Même si tu n'en as pas envie, fais-le pour l'Afrique. Nous te soutiendrons. »
Interloqué par cette proposition décente, j'avais promis d'y réfléchir. Je travaillais depuis plus d'une quinzaine d'années à la Banque mondiale à Washington D.C. et j'y avais atteint le grade de directeur. J'aimais la quantité de savoirs que brassait l'institution, mais je savais aussi que mon parcours improbable et aléatoire dans cette maison de verre et peu transparente était constamment l'objet du courroux des gardiens du temple ceux qui ne supportaient ni l'indiscipline de mes idées publiées régulièrement dans des ouvrages non-autorisés, ni mon attitude jugée hérétique je ne jouais pas au golf le weekend avec les gourous et je ne socialisais pas avec les faiseurs de carrière. Je n'avais donc pas eu à réfléchir longtemps.
Après ce premier contact à Lima, Mahammed et moi avions continué nos échanges.
J'avais postulé donc aux offres d'emploi publiées quelques mois plus tard, après son départ de l'ONUDI. Le processus de recrutement avait duré un an, avec huit rounds d'interviews— y compris des séquences avec des psychologues ou avec des représentants du staff dont je voulais être le leader. Ma nomination à l'ONUDI et mon séjour au sein de cette merveilleuse institution m'avaient permis de densifier mon regard sur les grandes questions internationales et de renouveler mon métabolisme. Elle m'avait apporté aussi les nombreuses externalités positives qu'offre la vie à Vienne. Je la dois d'abord à Mahammed.
Tout chez cet homme était inhabituel. Sa bonté étrange chez un cadre africain de gros calibre suscitait de la culpabilité et finissait par être contagieuse. Sa chaleur était énergisante, son regard toujours vrai et profond. Ses yeux surchargés d'attention pour son interlocuteur ôtaient toute envie de dire des bêtises. Sa foi en l'Afrique et son sens de nos responsabilités d'« élites » privilégiées était intimidants.
Il parlait avec une ardeur qui reflétait son enthousiasme et son sérieux. Sa vérité intérieure surgissait de chaque syllabe, même humoristique, qu'il prononçait avec une franchise déconcertante.
Généreux et humble, il avait une grande idée de la responsabilité des Africains qui ont eu la bonne fortune d'aller à l'école et de se confronter à d'autres manières de voir et de faire. Il aimait le mouvement et la remise en question de soi. C'était une hygiène de vie. « Jaar jaar ! ...» : le parcours, me disait-il en wolof pour expliquer la nécessité d'avoir un itinéraire, une trace.
En sa présence, le temps s'étirait : l'échange était toujours intense, la parole lumineuse et le silence exaltant. Toute discussion économique avec lui-sur la dette ou sur la politique monétaire était une exploration des espaces ignorés, comme si on déambulait ensemble dans une grande maison fascinante et inconnue pour y ouvrir ensemble des armoires et des tiroirs abandonnés et y découvrir ensemble des poupées russes. C'était un exercice d'humilité, un défi pour le Bantou porteur de semi-certitudes que je suis...
Pas un grain de la frivolité et de l'agitation immobile qui donnent à beaucoup d'entre nous le faux sentiment d'avoir « réussi » leur vie. Un jour où je suis à Dakar, il promet de passer me chercher pour aller prendre un vers. Je l'attends devant l'hôtel Savanah où des véhicules divers se garent toutes les minutes. Il est en retard. Pas de problème : un homme d'Etat gère constamment les urgences mystérieuses de la République. Pendant que je l'attends, un véhicule garé depuis longtemps pas loin « fait des appels de phare ». Je ne m'en offusque pas : nous avons l'esprit magique et le sens du spectacle. Au bout de quelques minutes, le chauffeur de ce voiture ambiguë ouvre lentement la portière et descends : c'était Mahammed, qui m'attendait depuis un moment et il conduisait lui-même son véhicule !
« Tu gâtes le métier de Premier ministre », lui di-je étonné par tant d'incivilité. Chez nous et ailleurs, ça ne se passe pas comme cela. Un haut dignitaire de la République ne s'abaisse pas à conduire. Il sourit, me tape sur l'épaule, et m'emmène dans un café de la ville où tous les employés ne se gênent pas pour le tutoyer en lui faisant la conversation. Les douleurs et les trahisons qui constituent la trame de nos vies intrinsèquement misérables par-delà nos pouvoirs d'achat supposés n'ont jamais ébranlé la fine conscience que Mahammed avait de notre devoir de vivre. De vivre pour autrui pour se donner, peut-être, une raison valable d'exister. Même lorsqu'il s'est parfois retrouvé dans ce lieu inévitable où la vie nous renvoie comme un miroir nos impossibilités, « l'en-commun du grand désenchantement » (comme l'énonce Patrick Chamoiseau), Mahammed est demeuré stoïque dans la foi.
De temps à autre, les mauvaises nouvelles me parviennent avec un acharnement cynique. Comme celle reçue le 5 avril m'annonçant son décès. J'ai parlé hier avec Caty, sa lumineuse épouse bien-aimée. Elle m'a dit : « Mahammed était mon guide, mon conseiller, mon ami, mon mari, mon tout. Il était un homme parfait, j'ose le dire. »
Mahammed Boun Abdallah Dionne, mon grand-frère, a été inhumé ce jour, 10 avril 2024 à Touba.
par Mouhamadou Sall
L’HYDROGÈNE, LA SOLUTION VERS UN MONDE NET ZÉRO CARBON
Alors que les conséquences du réchauffement planétaire se font de plus en plus sentir avec leur cortège de catastrophes, il devient urgent de repenser notre modèle énergétique
Relever le challenge de l’Energie et du Numerique ou s’enfoncer dans la dépendance et le sous-développement :
Cet article aborde l’un des deux enjeux majeurs actuels à relever obligatoirement : les enjeux climatiques et environnementaux vers un monde décarboné. Un second article à venir aborde les enjeux du numérique.
Gaz à effet de serre
Les gaz à effet de serre, naturellement présents dans l’atmosphère, font office de paroi absorbant une partie de la lumière du Soleil et de la chaleur émise par la Terre et, de ce fait, garantissent les conditions de la vie sur notre Planète.
Sans ces gaz, la température moyenne globale à la surface de notre planète serait froide (environ -18 °C).
L’activité humaine génératrice de gigantesques quantités de certains gaz, et l’accumulation de nouvelles substances entrainent un dérèglement de l’équilibre naturel provoquant un réchauffement et un changement climatique qui mettent en danger le devenir des êtres humains et de toute autre forme de vie sur notre Planète.
D’après les Nations Unies les combustibles fossiles, à savoir le charbon, le pétrole et le gaz sont responsables de l’effet de serre :
plus de 75 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre
près de 90 % de toutes les émissions de dioxyde de carbone.
Aussi, la transition énergétique est -elle devenue un consensus à l’échelle mondiale pour assurer «le passage d’une société de consommation abondante d’énergies fossiles à une société consommatrice d’Energie renouvelable ou d’Energie faiblement carbonée. »
Feuille de route de l’AIE (Agence Internationale de l’Energie) Zero carbone en 2050« Net Zéro by 2050 »
L’AIE propose une feuille de route mondiale pour la décarbonation du secteur de l’énergie « Net Zéro by 2050 » : Net Zero by 2050 – Analysis - IEA. A. Il est donc recommandé d’utiliser toute ressource qui ne produit pas de gaz carbonique (ou CO2) lorsqu’elle produit de l’énergie.
Energie renouvelable ou faiblement carbonée.
Les énergies renouvelables provenant de sources dont le renouvellement naturel est assez rapide pour qu'elles puissent être considérées comme inépuisables à l'échelle du temps humain sont :
Énergie éolienne (terrestre et en mer)
Énergie solaire (photovoltaïque, thermique et thermodynamique)
Biomasse
Énergie hydraulique
Géothermie
Il est à noter que toutes les sources d’énergie renouvelables existantes sont exemptes d’émission de carbone, à l’exception de la biomasse qui émet un gaz CO2 local mais absorbé par les plantes ce qui contribue à la photosynthèse (absorption de CO2 et production d'oxygène (O2)).
Forte demande en énergie, de l’Afrique, horizon 2050
Selon OCDE (l’organisation de la Coopération et du Développement Economique) la croissance de la demande mondiale d’énergie n’est plus portée par les pays développés, mais par les pays émergents (la Chine, l’Inde et le Brésil) et aussi, d’ici 2050, par l’Afrique qui devrait connaître le taux de croissance urbaine le plus rapide du monde ce qui , en corollaire, entrainerait une forte demande croissante en Energie.
L’Hydrogène comme Solution vers un monde zéro émission CO2
Les projets à grande échelle qui s’appuie sur l’usage de l’hydraulique, des panneaux solaires et des éoliennes requièrent beaucoup d’espace qui peuvent impacter négativement sur l’environnement.
Eu égard aux besoins croissants en Energie, la solution durable pour atteindre les objectifs climatiques, vers un monde zéro émission de CO2, repose en grande partie sur l’hydrogène comme source d’ énergie:
Hydrogène naturel ou Hydrogène blanc
Hydrogène vert : produit par des énergies renouvelables telle que les éoliennes et les panneaux solaires. La seule émission qui en résulte serait de l’eau potable !
La fusion thermonucléaire, fondée sur les isotopes de l’hydrogène à l’état de recherche mais dont l’issue est certaine
L’hydrogène naturel ou natif (H2), ou hydrogène blanc
L’hydrogène a toujours été considéré comme un « vecteur énergétique » qui, contrairement aux énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon), ne peut être produit qu’à partir d’une autre source d’énergie.
Cependant, la découverte de puits d’hydrogène naturel, ces dix dernières années, ouvrent des nouveaux axes de développement.
L’origine et l’étendu des ressources en hydrogène naturel dont des traces ont été trouvées dans plusieurs endroits de l’écorce terrestre et dans les océans sont en cours d’étude.
Il est à noter que le premier puits a été découvert à proximité de Bourakébougou, au Mali. Depuis plusieurs années, il alimente ce village en électricité.
Entre autres applications de l’Hydrogène : La pile à Hydrogène
Entre autres applications de l’hydrogène : la pile à hydrogène. La pile à hydrogène utilise l’hydrogène et l’oxygène comme combustibles et produit directement de l’Energie en fournissant de l’eau et de la chaleur.
La production de pile à hydrogène, partant de l’hydrogène blanc (après évaluation de l’étendue des ressources) et de l’hydrogène vert, est un enjeu majeur pour une alternative aux énergies fossiles pour les carburants qui alimentent les transports.
Fusion nucléaire ou reproduction de soleil artificiel dans les centrales électriques
La fusion nucléaire, objet de recherche depuis environ 70 ans, semble être la solution comme source d’énergie durable illimitée. Il s’agit de reproduire du soleil artificiel, dans les centrales électriques, en utilisant une source d'énergie sans limite et sans risque de déchet à vie longue.
La fusion nucléaire est une énergie propre qui use d’un combustible quasi inépuisable, sans carbone ni déchets à longue durée.
Le principe de la fusionnucléaire consiste à faire fusionner deux noyaux atomiques légers d'hydrogène pour en créer un lourd, de l'hélium, afin de libérer de l'énergie. La fusion nucléaire n’émet pas de gaz à effet de serre mais de l’hélium (He) stable.
Par opposition, le principe de la fission nucléaire, utilisée dans les centrales nucléaires actuelles, qui consiste à rompre des liaisons de noyaux atomiques lourds radioactifs entrainant la pollution radioactives
La fusion nucléaire utilise comme source d’énergie des atomes légers isotopes de l’hydrogène qui constituent un carburant quasi inépuisable :
le Deutérium , disponible en quantité illimitée dans la mer
le Tritium , qui n’existe pas à l’état naturel. Il est extrait du lithium qui est présent dans l’écorce terrestre, et à l'état de traces, dans les océans.
D’évidence la mise en œuvre de la fusion est complexe en particulier :
atteindre une température très élevée de l’ordre de 100 Millions de degrés soit 10 fois plus qu’au cœur du soleil
maintenir le plasma (milieu totalement ionisé) sur la durée.
Deux méthodes de fusion sont utilisées pour atteindre le seuil de rentabilité énergétique à savoir ; libérer une énergie de fusion supérieure à celle produite pour amorcer la réaction.
Fusion par confinement magnétique
Fusion par confinement inertiel
Fusion par confinement magnétique.
Les atomes légers d'hydrogène (deutérium et tritium) sont chauffés et le plasme obtenu est confiné par des champs magnétiques intenses à l’aide d’aimants.
Cette configuration est la plus proche d’un futur réacteur à fusion destiné à fournir de l’électricité. Elle est celle utilisée par plusieurs projets dont le projet ITER issu de la coopération internationale qui a débuté dans les années 80.
Le projet ITER regroupe 35 pays dont les Etats-Unis, l'Union européenne le Japon, la Chine, la Corée du Sud ITER - une énergie pour notre avenir
Le réacteur ITER devrait générer son premier plasma au début des années 2030.
Fusion par confinement inertiel.
Des lasers de très forte énergie sont envoyés à l'intérieur d'une capsule cylindre, de la taille d'un dé à coudre, contenant l'hydrogène.
Le but de cette méthode est de démontrer le principe physique de la fusion nucléaire.
Cette méthode est utilisée par le NIF (National Ignition Facility,) un laser de recherche extrêmement énergétique, construit par le laboratoire américain LLNL (Laboratoire national Lawrence Livermore). Laboratoire national Lawrence Livermore — Wikipédia (wikipedia.org)
Le 5 décembre 2022, le NIF a atteint pour la première fois le seuil de rentabilité énergétique où l'énergie produite est supérieure à l'énergie consommée. Cet exploit a été renouvelé le 07 août 2023
Émergence de startups en Fusion
Aujourd’hui, la course à la fusion fait rage. En raison de l’évolution technologique, en plus des projets internationaux et nationaux, on assite, dans la course, à une émergence de starts up.
Les enjeux de la transition énergique et celle du numérique sont une chance à saisir pour les pays en développement et pour l’Afrique en particulier.
L’hydrogène est la source d’Energie incontournable à l’horizon 2050. Tel est le message de Cheikh Anta il y a plus de 60 ans.
L’évolution technique a brisé les frontières entre les pays et favorisé le partage du savoir, du savoir-faire et du faire-savoir à travers le cyber espace, ce qui offre l’opportunité pour l’Afrique et le Sénégal en particulier d’être des références techniques mondiales à l’image des GAFAM (Google Facebook, Amazon, Apple, Microsoft).
IDRISSA SECK AFFIRME ÊTRE AU SERVICE DU PAYS
Il a formulé des prières pour que les nouveaux dirigeants répondent aux attentes de la population sénégalaise en matière de coût de la vie, d'emploi des jeunes et de justice, entre autres.
Idrissa Seck, l’un des grands perdants de l'élection présidentielle du 24 mars dernier, s’est exprimé ce mercredi 10 avril à la grande mosquée Moussanté de Thiès, après la prière de la Korité dirigée par l'imam ratib Babacar Ndour. L'ancien Premier ministre estime que l'heure est à l'action, le débat étant clos.
« Le peuple a décidé souverainement, nous acceptons cette décision-là et prions pour que les nouveaux dirigeants délivrent les résultats qu'ils ont promis au peuple sénégalais sur la cherté de la vie, l'emploi des jeunes, la justice, entre autres », a déclaré l’ancien Premier ministre qui a obtenu 0,9% des suffrages, n’ayant pratiquement pas battu campagne pour des raisons non élucidées jusqu’ici.
Il a formulé des prières pour que les nouveaux dirigeants répondent aux attentes de la population sénégalaise en matière de coût de la vie, d'emploi des jeunes et de justice, entre autres.
L'ancien président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) a affirmé « être au service du pays » et qu'il restera toujours «au service du pays, quelles que soient les circonstances ». Il a rendu hommage à l'imam Babacar Ndour, renouvelant son serment selon les enseignements divins et ceux du Prophète Mohammad (SAW). Il lui souhaite longévité et santé afin qu'il continue à remplir sa mission à la tête de la grande mosquée.
POUR UNE AGRICULTURE PLUS PERFORMANTE ET UNE MEILLEURE ALIMENTATION
Pour Julien Huck le secrétaire général de l’Uistaac, "l’agriculture va mal dans le monde du fait de politiques patronales et capitalistes. Elle n’est pas considérée comme un bien public".
L’Union internationale des syndicats des travailleurs de l’agriculture, de l’alimentation, du commerce et similaire (UISTAAC) tient sa 5ème Conférence annuelle à Saly du 10 au 14 avril. C’est la première fois que cette Conférence qui regroupe 86 pays est organisée hors de Paris.
Cette 5eme Conférence annuelle qui a été retardée par la pandémie du Coronavirus fait suite à la rencontre du comité exécutif tenu à Paris du 11 au 13 mai 2023.
« C’est la première fois que cette rencontre se tient hors de Paris. Et nous nous réjouissons du choix de notre pays par le comité exécutif. Le monde est confronté à beaucoup de problèmes. L’alimentation est l’arme des pays développés. Or, la terre doit revenir à celui qui l’exploite. L’Afrique qui a 52% des terres arables ne doit pas connaître la faim », a déclaré Aliou Ndiaye, le secrétaire général de l’Union des travailleurs du Sénégal. À l’en croire, la souveraineté alimentaire n’existe pas chez nous parce que tout simplement il n’ y a jamais eu dans notre pays de bonne politique agricole.
« Chez nous, il y a plutôt une insécurité alimentaire. Toutes les politiques qui se sont succédé ont parlé de souveraineté alimentaire en riz. En fait, notre pays n’est pas prêt à atteindre la souveraineté alimentaire qui nécessite une politique agricole, ce qui n’existe pas. Une politique agricole va de la formation du producteur à l’écoulement du produit, ce qui n’est pas le cas. On ne peut pas atteindre la souveraineté alimentaire en deux à trois mois », soutient Aliou Ndiaye.
Pour Julien Huck le secrétaire général de l’Uistaac, "l’agriculture va mal dans le monde du fait de politiques patronales et capitalistes. Elle n’est pas considérée comme un bien public".
A l’en croire, pour inverser la tendance il n’ y a que la lutte syndicale qui s’impose.
« Il y a eu de nombreuses luttes d’organisations syndicales de travailleurs agricoles. L’exemple le plus récent est celui de l’Inde où 250 mille travailleurs agricoles ont montré leur capacité de mobilisation et ont imposé le recul par rapport à la loi de privatisation des terres », se réjouit Julien Huck.
« Le secrétaire général déplore, par ailleurs, le phénomène d’abandon des cultures vivrières au profit des cultures d’exportation qui éloigne l’agriculture des populations »
L’agriculture face aux inégalités extrêmes
La 5eme Conférence annuelle de l’Union internationale des travailleurs de l’agriculture, du commerce et similaire a déploré que « les inégalités extrêmes sont telles que des milliers de personnes se sont retrouvées sans ressources.
« Le gouffre béat entre les riches et les pauvres ne cesse de s’approfondir. Sur les 30 dernières années, le 1% des plus riches a capté 27% de la croissance du revenu mondial. Toutes les 26 heures, il y a un nouveau milliardaire dans le monde depuis le début de la pandémie du coronavirus. À l’opposé, un million de personnes basculent dans la pauvreté toutes les 33 heures. » déplorent les syndicalistes.
Pour eux, seule la lutte libère
« Les pressions s’accentuent sur les peuples. La crise profonde et indépassable que traverse le systéme capitaliste pousse l’humanité dans le gouffre. Nous nous affrontons à un système dominant corrompu et pourri, possédant puissance financière, militaire et idéologique. Seules les luttes vigoureuses durables et conscientes permettront de résister et de vaincre », clament-ils fort.
KOULIBALY DÉFIE BENZEMA EN FINALE DE LA SUPERCOUPE D'ARABIE SAOUDITE
Objectif premier trophée de la saison. En attendant d’être sacré pour une 19e fois record en championnat, Al-Hilal espère consolider sa confiance à travers la victoire.
iGFM (Dakar) Al-Ittihad défie Al-Hilal jeudi (17h30 GMT) en finale de la Supercoupe d’Arabie saoudite. Le duel Benzema-Koulibaly sera à l'honneur.
Objectif premier trophée de la saison. En attendant d’être sacré pour une 19e fois record en championnat, Al-Hilal espère consolider sa confiance à travers la victoire. Celle qui inaugurera un possible triplé cette saison, sachant que les Bleus et Blancs sont qualifiés pour les demi-finales de la Ligue des champions d’Asie. Pour les Jaunes et Noirs en revanche, il s’agit de sauver leur saison. Eux qui sont distancés en Saudi Pro League (4es à 30 points du leur adversaire du soir) en plus d’avoir été éliminés de toute compétition asiatique.
Mission parait quasi impossible pour Al-Ittihad ?
À première vue, la mission parait quasi impossible pour Al-Ittihad. En effet, la bande à Hamdallah a perdu ses cinq dernières confrontations cette saison contre le club de Bounou et compagnie. Pis, les coéquipiers de Kalidou Koulibaly restent sur une incroyable série de 35 succès consécutifs. C’est simple : ils n’ont plus connu de contre-performance depuis le résultat nul contre Damac (1-1) le 21 septembre passé.
Al-Ittihad devra livrer une partition quasi parfaite pour faire tomber l’ogre riyadien. Il pourra s’inspirer du Al-Nassr de Sadio Mané, qui a battu Al-Hilal lors de leur dernière finale, en Coupe arabe des clubs champions (1-3 le 12 août dernier), mais qui n'a pas fait le poids lundi en demi-finales (1-2).
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FAKE NEWS AUTOUR DE LA COOPÉRATION MILITAIRE FRANCO-SÉNÉGALAISE
Les réseaux sociaux se sont embrasés ces derniers jours avec la viralité d'une intox : Bassirou Diomaye Faye aurait réclamé le départ des soldats français stationnés sur le sol sénégalais. Des montages vidéos tronqués ont même circulé à ce sujet
Le nouveau président élu affiche une ferme ambition souverainiste. Mais contrairement aux rumeurs virales, il n'a nullement exigé le retrait des troupes françaises du pays.
Les réseaux sociaux se sont embrasés ces derniers jours avec la viralité d'une intox : Bassirou Diomaye Faye, le tout frais président sénégalais, aurait réclamé le départ des soldats français stationnés sur le sol sénégalais. Des montages vidéos tronqués, avec voix off artificielle, ont même circulé pour accréditer cette fausse information.
Pourtant, rien n'est moins vrai. Depuis son élection, le chef de l'État n'a jamais évoqué cette question épineuse. Son équipe de campagne l'a confirmé à France 24 : ce sujet est un "non-sujet" pour le nouveau pouvoir en place à Dakar.
Il faut dire que la France compte parmi les premiers partenaires économiques du Sénégal. Une rupture militaire semble donc peu envisageable, même si Faye prône incontestablement une vision plus souverainiste dans les relations avec l'ancienne puissance coloniale.
Rééquilibrage oui, rupture non. Un rééquilibrage qui pourrait d'ailleurs passer par une réduction conjointe des effectifs français. Environ 350 soldats sont actuellement déployés, essentiellement à des fins de formation auprès des armées locales et régionales.
Emmanuel Macron avait lui-même émis le souhait en 2022 d'une réduction du tonnage militaire français au Sénégal. Une volonté réaffirmée après l'élection de Faye, même si aucun chiffre officiel n'a encore filtré sur l'ampleur de ce potentiel redimensionnement.
C'est l'ex-ministre Jean-Marie Bockel, nommé envoyé spécial pour l'Afrique, qui planche actuellement sur des recommandations en ce sens. Réduire la voilure mais sans casser les amarres : tel semble être le cap à tenir avec le Sénégal, après les ruptures intervenues avec le Mali, le Burkina Faso ou encore le Niger ces dernières années.
LE SÉNÉGAL VERS DES PÉRIODES DIFFICILES, SELON LE MINISTRE DES FINANCES
Après la prière de l’Aïd el Fitr à Massalikoul Jinan, Cheikh Diba a appelé les Sénégalais à préserver leur capacité de résilience car le pays tend vers de moments difficiles au vu du contexte national et international marqué par des crises...
A la déclaration du président Bassirou Diomaye Faye comme quoi il a trouvé «une situation déplorable» à son arrivée au sommet le l’Etat, le ministre des Finances et du Budget est venu rajouter une couche.
Après la prière de l’Aïd el Fitr à Massalikoul Jinan, Cheikh Diba a appelé les Sénégalais à préserver leur capacité de résilience et de dépassement car le pays tend vers de moments difficiles au vu du contexte national et international marqué par des crises qui ont impacté et qui continent d’impacter l’économie.
«Ces derniers temps, le Sénégal a traversé des moments assez difficiles. Mais le peuple a encore montré qu’il détient des ressorts lui permettant, à chaque fois qu’il y a des divergences, de se retrouver autour de l’essentiel et de préserver l’unité et la cohésion nationale Nous avons la responsabilité de préserver nos acquis d’autant plus important que nous allons vers des moments assez difficiles », alerte-t-il.
Le ministre de l’Elevage, de l’Agriculture et de la Souveraineté nationale, Mabouba Diagne qui était dans la délégation conduit par Cheikh Diba, a pour sa part demandé des prières aux Sénégalais afin que la mission qui leur a été assigné pour sortir le Sénégal du gouffre puisse prospérer.
MALI, LE GOUVERNEMENT SUSPEND LES ACTIVITÉS DES PARTIS POLITIQUES
Le régime malien a annoncé mercredi suspendre "jusqu'à nouvel ordre" les activités des partis et des associations à caractère politique, coupables selon lui de "discussions stériles" et de "subversion".
Le régime malien a annoncé mercredi suspendre "jusqu'à nouvel ordre" les activités des partis et des associations à caractère politique, coupables selon lui de "discussions stériles" et de "subversion".
"Sont suspendues jusqu'à nouvel ordre, pour raisons d'ordre public, les activités des partis politiques et les activités à caractère politique des associations sur toute l'étendue du territoire national", dit un décret pris en conseil des ministres par le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, et lu devant des journalistes par le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement.
Il s'agit d'une nouvelle restriction à toute expression d'opposition ou de dissidence de la part des colonels qui ont pris le pouvoir par la force en août 2020 en renversant le président civil Ibrahim Boubacar Keïta. "Les actions de subversion des partis politiques et de leurs alliés ne font que se multiplier", dit le communiqué du conseil des ministres.
Ce nouveau tour de vis survient alors que les militaires se sont maintenus à la tête du pays au-delà du 26 mars 2024, date à laquelle ils s'étaient engagés, sous la pression de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), à céder la place à des civils élus. Ils n'ont pas non plus organisé de présidentielle en février 2024 comme ils en avaient pris l'engagement.
Le colonel Maïga a justifié la suspension des partis en invoquant un "dialogue" national initié le 31 décembre par le colonel Goïta. Le lancement de ce "dialogue" ainsi que le non-respect de l'échéance du 26 mars ont donné lieu à des "discussions stériles", a dit le colonel Maïga. "On ne peut pas mener un dialogue aussi crucial que l'est le dialogue direct intermalien dans la cacophonie et la confusion", a-t-il dit. "On ne peut pas accepter que des forces politiques, pour une raison ou une pour autre, prennent en otage une initiative aussi salvatrice", a-t-il insisté.
L'opposition est réduite à l'impuissance depuis août 2020 par les mesures coercitives, les mises en cause judiciaires, les dissolutions d'organisations et la pression du discours dominant sur la nécessité de faire corps autour de la junte dans un pays confronté depuis 2012 au jihadisme et à une profonde crise multidimensionnelle.
Plusieurs partis et organisations de la société civile se sont cependant émus dans une déclaration commune le 31 mars du "vide juridique et institutionnel" laissé selon eux par le non-respect de l'échéance du 26 mars, ont réclamé des militaires une "concertation rapide et inclusive" pour la tenue de la présidentielle "dans les meilleurs délais" et se sont réservé la possibilité de "toutes les voies légales et légitimes" pour le retour des civils.
"Phase critique"
Un collectif d'organisations de défense des droits humains a estimé le même jour que le Mali se trouvait "dans une impasse" et qu'il était temps pour les militaires "de retourner dans les casernes" et de "laisser d'autres citoyens élus gérer les affaires publiques du pays". "On n'est pas du tout dans un vide juridique, la transition continue", a rétorqué le colonel Maïga mercredi en parlant de la période supposée transitoire entre l'arrivée au pouvoir des colonels et la rétrocession de celui-ci à des civils.
Le colonel Maïga a aussi invoqué la poursuite de la lutte contre les groupes armés jihadistes et indépendantistes touareg. "Le Mali est dans une phase critique", a-t-il déclaré. "Dans ces circonstances, on ne peut pas accepter que des débats politiques stériles nous ramènent là d'où nous venons", a-t-il dit.
Le communiqué du conseil des ministres annonce par ailleurs l'extension du périmètre de sécurité autour de l'aérodrome militaire et de la poudrière de la cité garnison de Kati, centre névralgique de la junte à une quinzaine de kilomètres de Bamako. Depuis sa prise du pouvoir consolidée par un second putsch en mai 2021, la junte a multiplié les actes de rupture. Elle a rompu l'alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie.
Elle a poussé vers la sortie la mission de l'ONU Minusma. Elle a dénoncé l'accord signé en 2015 avec les groupes indépendantistes du nord, considéré comme essentiel pour stabiliser le pays. A la suite du Mali, des militaires se sont emparés du pouvoir chez les voisins sahéliens du Burkina Faso en 2022 et du Niger en 2023. Les trois pays en proie au jihadisme ont forgé une alliance et décidé de quitter la Cedeao.
DELPHINE DIALLO, CELEBRER LA FEMME ET L’AFRIQUE PAR LA PHOTOGRAPHIE
Diallo a décidé, il y a un peu plus d’un an, d’utiliser l’Intelligence artificielle pour l’accompagner dans les créations photographiques de son dernier projet, «Kush», exposé en ce moment au musée Picto de New York. Reportage.
Installée à New York depuis plus de dix ans, la photographe franco-sénégalaise, Delphine Diallo, vit ses expériences artistiques pleinement, en se concentrant, entre autres, à la valorisation des femmes et des mouvances culturelles liées à celles-ci sur le continent africain durant l’Histoire. En voulant parler du passé, et en voulant valoriser l’importance des femmes dans l’histoire des sociétés africaines, Diallo a décidé, il y a un peu plus d’un an, d’utiliser l’Intelligence artificielle pour l’accompagner dans les créations photographiques de son dernier projet, «Kush», exposé en ce moment au musée Picto de New York. Reportage.
Les clichés sont d’une précision rare, unique, presque troublante de réalisme. Détails de pigmentation, paysages qui rappellent l’Ethiopie, l’Egypte, mais aussi touches futuristes avec des costumes et tenues dorés qui rappellent certains classiques de science-fiction. Actuellement présentée au musée Picto de Brooklyn, l’exposition Kush, de l’artiste franco-sénégalaise, Delphine Diallo, est une rencontre entre le passé et le futur, avec, toujours, les femmes au centre de l’œuvre. «L’histoire oublie un peu trop souvent la place des femmes dans les sociétés, dans les sociétés africaines très patriarcales, alors que celles-ci ont eu, et ont encore de très nombreux exemples de groupes dont les femmes étaient/sont les leaders, les piliers de ces structures», précise Diallo. «Avec l’exposition Kush, j’ai voulu parler de celles dont on ne parle que trop peu dans les livres d’histoire. Une sorte d’hommage aux femmes noires de cette région qui couvrait une partie de l’Egypte et de l’Ethiopie actuelles, et qui étaient très importantes dans l’organisation de leur société.» L’idée originale de l’exposition est venue après un voyage en Egypte de la photographe, et des observations sur le terrain, mais aussi de longues heures passées à lire les œuvres de Cheikh Anta Diop et ses écrits sur les liens entre l’Egypte, l’Ouest de l’Afrique et l’importance de la femme dans les sociétés du continent. A cela, Diallo a voulu apporter une touche futuriste, avec l’utilisation de l’Intelligence artificielle, pour créer des clichés qui mélangent le passé et des projections d’avenir. «La mention d’Intelligence artificielle fait peur à beaucoup de monde, mais pour Kush et mes créations pour cette exposition, j’ai senti que mes idées et la technologie allaient de pair», souligne-t-elle. «J’ai donc pris le taureau par les cornes, et je me suis lancée. Ça m’a ouvert des perspectives, et j’ai pu sortir plusieurs centaines de clichés, pour, au final, en garder une trentaine. C’est un monde infini, qui permet de produire des créations qui plongent au plus profond de l’imaginaire et des observations de chacun. J’ai pris une claque énorme, et je pense qu’on n’est qu’au début de l’utilisation de l’Ia dans l’art.» Autre détail qui a son importance, les yeux ont été le point de départ de la création de ces images de femmes. Et leurs expressions, la profondeur de leurs regards ont été cruciales dans le développement de chacun des portraits. «Les yeux sont pour moi d’une importance centrale. C’est une partie du corps qui est d’une beauté inouïe et qui permet aussi de faire passer des sentiments, des émotions. Si le regard, les expressions des yeux ne me plaisaient pas, je ne conserverais pas le cliché», précise Diallo.
Déconstruire les clichés et célébrer les femmes noires
Au-delà de l’exposition Kush, Diallo a toujours voulu célébrer les femmes noires, montrer la beauté et les histoires de celles dont la société occidentale et la société patriarcale ont toujours voulu minimiser, voire nier l’existence. «La manière dont j’exprime mon art est guidée par les femmes, par le respect, l’amour. Le but est de rendre plus connues, plus visibles les histoires de celles-ci, qu’elles viennent de Dakar, du Caire, d’Addis Abeba ou bien de Nairobi», sourit Diallo. «L’histoire a beaucoup trop minimisé l’apport des femmes dans la société, et les exemples venus d’Afrique sont caractéristiques de cela, car de grandes ethnies ont été dirigées, portées par des groupes de femmes. Il est temps de mettre les femmes noires dans la conversation, et de leur rendre hommage à leur juste valeur. Il ne faut jamais effacer l’impact historique de celles-ci, jamais !»
Diallo, qui a grandi dans une famille franco-sénégalaise, a toujours été au milieu de l’art, entre la musique, le design et la photo. C’est une rencontre avec le célèbre photographe américain, James Beard, qui a changé sa vie. L’artiste a pris une nouvelle dimension. «J’ai pu prendre conscience de plusieurs choses : que la femme devait être déconstruite de l’hypersexualisation qui l’entoure, mais aussi qu’il fallait casser ces codes, ces clichés racistes et sexistes qui entourent la femme, noire essentiellement», précise-t-elle. Il y a une quinzaine d’années, Diallo s’installe aux Etats-Unis et prend cette mission à cœur de parler des femmes, de prendre les femmes comme centre de réflexion, de création artistique. «J’ai pris beaucoup de portraits de femmes que j’ai hébergées chez moi à Brooklyn, pour montrer les beautés, mais aussi les émotions que chacune peut éprouver», explique-t-elle. «J’essaye un peu de casser les codes des portraits classiques, en ajoutant des touches personnelles, des objets par exemple, des tenues, mais aussi en puisant une certaine inspiration dans l’expression de la spiritualité et dans mes expériences (voyages ou lectures) personnelles»
Diallo, qui a grandi dans une famille franco-sénégalaise, a toujours été au milieu de l’art, entre la musique, le design et la photo. C’est une rencontre avec le célèbre photographe américain, James Beard, qui a changé sa vie. L’artiste a pris une nouvelle dimension. «J’ai pu prendre conscience de plusieurs choses : que la femme devait être déconstruite de l’hypersexualisation qui l’entoure, mais aussi qu’il fallait casser ces codes, ces clichés racistes et sexistes qui entourent la femme, noire essentiellement», précise-t-elle. Il y a une quinzaine d’années, Diallo s’installe aux Etats-Unis et prend cette mission à cœur de parler des femmes, de prendre les femmes comme centre de réflexion, de création artistique. «J’ai pris beaucoup de portraits de femmes que j’ai hébergées chez moi à Brooklyn, pour montrer les beautés, mais aussi les émotions que chacune peut éprouver», explique-t-elle. «J’essaye un peu de casser les codes des portraits classiques, en ajoutant des touches personnelles, des objets par exemple, des tenues, mais aussi en puisant une certaine inspiration dans l’expression de la spiritualité et dans mes expériences (voyages ou lectures) personnelles»
UN VIBRANT HOMMAGE RENDU A MAGUETTE THIAM
Ancien Secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), l’éminent mathématicien a tiré sa révérence dimanche dernier
Un vibrant hommage a été rendu au professeur Maguette Thiam, avant-hier à l’hôpital Fann, lors de la cérémonie de levée du corps du défunt universitaire. Ancien Secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), l’éminent mathématicien a tiré sa révérence dimanche dernier
Une ambiance chargée d’émotion a fait jour à l’hôpital Fann, avant-hier. L’endroit était le point de convergence des acteurs politiques sénégalais. Ces derniers ont tenu à se rendre sur les lieux pour assister à la levée du corps du professeur Maguette Thiam. Arraché à l’affection des siens, dimanche dernier, Maguette Thiam a reçu une pluie d’éloges de la part de ses concitoyens au moment de rejoindre sa dernière demeure. «Maguette Thiam, un homme courtois, humble, généreux et résilient… !» Tel est le message unanime délivré de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) où il tenait ses activités professionnelles, en passant par son parti jusqu’à Ouakam ainsi que par ses proches. Les anciens ministres Mamadou Diop Decroix, leader d’Aj/Pads, et Mankeur Ndiaye, un ancien membre du Pit, ont pris part à l’enterrement du défunt.
Ancien ministre sous la présidence de Abdou Diouf et personnalité marquante de la Gauche, «constant» dans son parcours politique avec une «modestie inégalée» qui le caractérise, Maguette Thiam a été le maître penseur de Mansour Sy Djamil. Leader du mouvement politique Bes du niak, ce dernier a tenu à le souligner en reconnaissant avoir appris de l’éminent mathématicien.
Maguette Thiam, «c’est la tempérance», souligne-t-il. «Il nous apprenait comment mener le combat contre nos adversaires. Pour Maguette, nous ne devrions pas répondre à la violence par la violence et aux insultes par les insultes. Il m’a appris le sens de la pondération», témoigne l’acteur politique nostalgique de cette période où il apprenait de l’ancien ministre... L’ex-ministre du Travail, du dialogue social et des relations avec les institutions, Samba Sy, de témoigner à l’endroit du défunt professeur : «Maguette a été un militant résolu, un combattant infatigable des causes justes. Un homme constamment préoccupé par le sort du plus grand nombre. Maguette fut urbain, policé avenant, de commerce agréable, maîtrisant nombre de nos langues nationales. Il a toujours eu un mot gentil, surtout pour les jeunes dont il adorait la compagnie et qui le fréquentaient assidument», surligne Samba Sy. Maguette était un «féru de connaissances qui a régulièrement poussé ceux qui le fréquentaient à s’engager dans la recherche», rappelle l’ancien ministre du Travail, qui affirme que «Maguette a bien vécu». «Il fut un homme de vertu, conscient de la finitude humaine et de la vanité des choses», arguet-il. Maguette Thiam, ancien ministre de l’Intégration africaine, sous la présidence de Abdou Diouf, et personnalité importante de la Gauche sénégalaise, est décédé dimanche dernier.
Maguette Thiam est né le 26 mai 1938 à Ouakam (Dakar). Universitaire doublé de syndicaliste et homme politique sénégalais, Maguette Thiam était depuis 2010 le Secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), en remplacement de feu Amath Dansokho. Thiam fait partie des fondateurs du Syndicat unique et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes), le 20 avril 1976, alors qu’il était professeur à la Faculté des sciences.