Mercredi dernier, votre quotidien préféré « Le Témoin » a soufflé ses 34 bougies. Un tiers de siècle d’existence dans un environnement médiatique africain où les journaux surtout ne vivent généralement que le temps d’une rose et où les morts infantiles voire juvéniles frôlent les 90%, le simple fait d’exister pendant si longtemps ( machallah touchons du bois !) est déjà en soi un exploit. Hebdomadaire pendant plus de deux décennies puis quotidien, « Le Témoin » est devenu une institution dans le paysage médiatique sénégalais, ce dont nous avons tout lieu de nous féliciter.
Après « Le Soleil », « Sud quotidien » et « Walf quotidien », nous sommes le plus vieux journal de ce pays. Car, dans la floraison de titres qui paraissent chaque jour (de plus en plus en version numérique, hélas, le support papier ayant tendance à se raréfier), nous ne sommes sans doute pas les meilleurs mais nous ne portons pas le bonnet d’âne, pour ne pas dire que nous ne sommes pas la lanterne rouge, non plus !
Dans un environnement hyper-concurrentiel (plus de 54 quotidiens !), nous tenons notre rang et si nous avons sans doute plié quelques fois fort heureusement n’avons jamais rompu. Lorsque la première édition du « Témoin » paraissait sur le marché le 10 avril 1990, le nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Faye, avait 10 ans. Il en a 44 aujourd’hui. Nous avons vu passer les dix dernières années du magistère du président Abdou Diouf, les 12 ans du « règne » du président Abdoulaye Wade et les 12 ans au pouvoir du président Macky Sall qui vient de passer la main. Et nous prions Dieu qu’Il nous laisse encore là en 2034 au terme des dix ans à la présidence de la République de Bassirou Diomaye Faye. C’est du moins tout le bien que nous souhaitons à notre jeune président !
Comme toujours à pareil moment, nous ne pouvons manquer de rendre hommage aux six pères fondateurs du « Témoin » que sont le doyen Mbagnick Diop (voir son article dans ce journal), Mohamed Bachir Diop, Serigne Mour Diop, Ibou Fall, le regretté Mamadou Pascal Wane (qui repose dans sa bonne vieille ville de Saint-Louis) et Mamadou Oumar Ndiaye. Sans compter, bien sûr, notre imam Moussa Camara et l’espiègle Alassane Seck Guèye, l’enquêteur de choc Pape Ndiaye ainsi que tous les autres qui nous ont rejoints au cours de notre longue route. Un tiers de siècle d’existence, d’irrévérence, de gouaille, d’insolence, de navigation à contre-courant, de caresses à rebrousse-poil, d’impertinence, d’indépendance, de bonne humeur. Bref, de « Kaccoreries » !
Ce 34ème anniversaire est célébré à un moment où la presse écrite est à la croisée des chemins et où elle est malmenée par la presse digitale à traversle monde entier au point que desjournaux emblématiques dont certains avaient eu plus d’un siècle d’existence ont aujourd’hui disparu. Pour dire que l’avenir de la presse papier est plus que sombre. Toutefois, les derniers des Mohicans que nous sommes continuons encore à résister et à y croire soutenus par des nostalgiques qui s’échinent encore, contre vents et marées, envers et contre tout, à lire desjournaux en version papier. Mille fois merci à ces lecteurs courageux et aux annonceurs (qui se réduisent comme peau de chagrin) qui nous font encore confiance. Mais bon, nous n’allons pas enquiquiner nos chers lecteurs avec nos petites misères. En ce 34ème anniversaire célébré pile poil le jour même où — miracle ! — à une quasi unanimité le monde musulman a célébré la Korité, ce contrairement aux divisions d’antan, on pourrait dire comme les astrologues que les astres sont parfaitement alignés pour « Le Témoin » quotidien. Pourvu que ça dure. A nos lecteurs, donc, et à nos annonceurs, nous disons : mille fois merci !
PAPE GUEYE PROCHE D’UN RETOUR EN ESPAGNE
Selon le média Relevo, le milieu de terrain sénégalais, en fin de contrat avec l'Olympique de Marseille en juin, est en passe de trouver un accord total avec Villarreal, l’ancienne formation de son compatriote Nicolas Jackson.
Prêté au Sevilla FC la saison dernière, avec un titre de Ligue Europa, Pape Guèye est proche d’un retour vers l’Espagne. Selon le média Relevo, le milieu de terrain sénégalais, en fin de contrat avec l'Olympique de Marseille en juin, est en passe de trouver un accord total avec Villarreal, l’ancienne formation de son compatriote Nicolas Jackson.
Libre en juin prochain et annoncé depuis quelques jours à l'AS Monaco, Pape Guèye va prendre la direction de Villarreal, l’ex club de Nicolas Jackson. D'après les informations du média espagnol Relevo de mardi dernier, le dossier de l'international sénégalais serait très avancé. Les deux parties, en négociations depuis décembre, seraient proches d'un accord concernant le futur contrat du milieu de terrain des Lions. Lors du dernier mercato d'hiver, la formation espagnole voulait déjà recruter l'ancien joueur du FC Séville mais ce dernier avait finalement choisi d'attendre afin de quitter l'OM au terme de son bail le 30 juin prochain. L’intérêt du club Sous-Marin Jaune a été confirmé par Le quotidien La Provence. Son ancien entraineur à l’OM, Marcelino, qui officie dans le club valencien depuis son départ de la Marseille avait manifesté son intérêt pour le profil du milieu des Lions du Sénégal et aimerait le récupérer.
Le technicien espagnol avait utilisé le natif de Montreuil durant la préparation estivale avant que ce dernier ne purge sa suspension de quatre mois, point final de son litige avec Watford. Le champion d’Afrique avait été prêté au FC Séville à l’hiver 2023, où il avait su rebondir, signant notamment 16 apparitions pour 1 but inscrit. La Provence rappelle que le milieu sénégalais de 24 ans, peu utilisé par l’ex entraineur olympien Gattuso, a été relancé par Louis Gasset dès son arrivée sur le banc de l’OM. « J’ai parlé avec la direction. Si vous me donnez une mission, j’aimerais avoir tous les atouts. C’est un joueur que j’apprécie beaucoup. Ce qui s’est passé, ce n’est pas mon problème", relevait l’ancien sélectionneur de la Côte d’Ivoire.
A en croire le même quotidien régional, le départ du Sénégalais laissera en tout cas un goût amer à ses dirigeants. Pablo Longoria déclarait à son sujet en janvier, alors qu'il essayait de lui trouver une porte de sortie au mercato d'hiver pour récupérer une indemnité de transfert : "On a soutenu le joueur, on a couvert les frais d’avocat et payé une indemnité à Watford, on lui a permis de s’entraîner..." Malgré cela, la carrière du milieu défensif devrait plutôt se poursuivre du côté de l'Espagne, loin de l'OM.
Par Dr Mor SECK
L’ADAPTATION DE L’ADMINISTRATION
Le Secrétariat général du gouvernement est une institution administrative et non politique, peu connue du grand public, qui occupe une place importante dans l’organisation et les relations des institutions, particulièrement dans les pays francophones
Le Secrétariat général du gouvernement (SGG) est une structure stratégique extrêmement importante, un organisme interministériel, placé sous l’autorité du Premier ministre. Il est chargé de coordonner le travail du Gouvernement d’un point de vue administratif et n’a pas de prérogatives politiques. Il est donc chargé, dans un axe majeur, de coordonner l’action gouvernementale et d’accroître la place du travail interministériel.
Le Secrétariat général du Gouvernement est une institution administrative et non politique, peu connue du grand public, qui occupe une place importante dans l’organisation et les relations des institutions, particulièrement dans les pays francophones, et dont il est un rouage essentiel.
Le Secrétariat général du gouvernement est consulté pour chaque décision gouvernementale, il est donc chargé d’assurer le bon fonctionnement du Gouvernement, prépare l’ordre du jour du Conseil des Ministres, rédige, en principe, les comptes rendus des réunions interministérielles et du Conseil des ministres. Le SGG est une pièce maîtresse du dispositif d’élaboration de la prise de décision et remplit notamment une mission de conseil juridique auprès du Gouvernement.
Le SGG veille également à la publication des textes législatifs et réglementaires, et assure les relations entre le Gouvernement et le Parlement. A ce titre, il recueille l’ensemble des rapports transmis par les Administrations au Parlement lorsqu’ils sont prévus par la loi.
Pour tous les textes délibérés en Conseil des ministres (projets de lois, d’ordonnances et de certains décrets), le Secrétariat général du Gouvernement devait saisir le Conseil d’État avant et doit aujourd’hui, en lieu et place du Conseil d’Etat, saisir l’Assemblée générale consultative de la Cour suprême. Le SGG a donc la responsabilité de la transmission à la Cour suprême de tous les actes devant faire l’objet d’un avis. Une fois ces textes adoptés par le Parlement, le Secrétariat général du Gouvernement doit recueillir les signatures du Président de la République et du Premier Ministre. Aussi, cette saisine de la Cour suprême n’est pas, par ailleurs, une formalité substantielle dans le cadre de la procédure d’adoption des projets de textes législatifs et réglementaires. Lors de l’examen de la constitutionnalité d’une loi par le Conseil constitutionnel, le Secrétariat général du Gouvernement prépare les observations du Gouvernement sur le recours.
Il assure la publication des textes au Journal officiel et veille à ce que les décrets d’application prévus par la loi soient pris dans un délai raisonnable. Il n’intervient pas en général dans les médias et dispose en général au moins d’un Secrétaire général adjoint. Au Sénégal, il dispose aujourd’hui de deux Secrétaires généraux adjoints.
Pour son historique, il faut noter que le Secrétariat général du Gouvernement (SGG) a vu le jour dans l’Administration française à partir de 1934. Il avait l’appellation de Section administrative, puis de Secrétariat général des Services administratifs de la Présidence du Conseil, ensuite de Secrétariat général de la Présidence du Conseil, qui sont alors les ancêtres du Secrétariat général du Gouvernement.
C’est une institution qui doit être remarquable par sa grande stabilité. En effet, en France par exemple, lorsque André Ségalat a été nommé comme Secrétaire général du Gouvernement en 1946 en remplacement de Louis Joxe qui occupait cette fonction à la libération au sein du Gouvernement provisoire, il resta dans ses fonctions pendant 12 ans. Ce long passage de M. Ségalat à ce poste de Secrétaire général du Gouvernement a permis de montrer ainsi que l’organisme prend un caractère purement administratif et indépendant des changements de gouvernements. Son rôle restera identique pendant la Quatrième et la Cinquième République.
En effet, en France, seuls dix Secrétaires généraux du Gouvernement se sont succédés depuis 1947, donc depuis la IIIème République, comparé avec le nombre de Gouvernements sous la seule Vème République soit quarante-deux à l’été 2020. En effet, en France, entre 1946 et 2020, la durée moyenne dans les fonctions de Secrétaire général du Gouvernement est d’environ 10 dix ans.
Il faut noter qu’au Sénégal, sous le régime du Président Abdou DIOUF, nous avons connu, à une époque donnée, entre la fin des années 70 et le milieu des années 90, un Secrétaire général du Gouvernement, en la personne de feu Babacar Néné MBAYE, une personnalité nettement distante de la chose politique, qui est resté dans ses fonctions, indépendamment des changements de Gouvernements, pendant un peu moins de vingt ans. Nous avons pu constater, durant cette période, une véritable stabilité et une continuité dans le suivi du travail et de l’action gouvernementale dans notre pays.
Son appellation de « Ministre, Secrétaire général du Gouvernement” est une nouveauté au Sénégal qui ne date pas de très longtemps car n’existait pas jusqu’en 2000. Cette appellation répond en effet beaucoup plus à une récompense politicienne qu’à autre chose, rien n’empêchant de rester dans l’orthodoxie administrative tout en lui octroyant le rang et les avantages de Ministre comme récompense. D’ailleurs, en France, aucun SGG n’a jamais eu l’appellation de Ministre.
Même si nous pouvons le considérer comme une structure légère, il est souhaitable, pour lui permettre de remplir convenablement sa mission, de mettre à sa tête un Agent de l’État apolitique, haut potentiel, technocrate et expérimenté dans le fonctionnement et les rouages de l’Etat et de son Administration.
Le profil du titulaire dédié à cette fonction doit obéir à un minimum de critères objectifs. En effet, la personnalité à nommer à cette fonction doit indispensablement et nécessairement avoir une grande culture administrative, avec au moins 15 ans d’expérience professionnelle et de pratique avérée à des postes de responsabilité dans l’Etat et la haute administration. Il doit être reconnu comme étant un grand Commis et un grand Serviteur de l’État.
Chez beaucoup de nos concitoyens non familiers avec le milieu administratif et ses différentes structures, la confusion est souvent faite entre le Secrétariat général du Gouvernement (SGG) et le Secrétariat général de la Présidence de la République (SGPR). Aussi et en réalité, même beaucoup d’agents de l’Etat, tous niveaux confondus, auront du mal à faire la différence de leurs attributions et prérogatives.
LE SECRÉTARIAT GÉNÉRAL DE LA PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE (SGPR)
Le SGPR peut être considéré comme un cabinet «supraministériel». Il est dirigé par un Secrétaire général comparable à un homme de l’ombre qui doit être au centre de tout, au courant de tout. Sur le plan purement administratif, nous pouvons dire qu’il est de loin moins stratégique que le SGG mais plus sensible.
La plupart des Secrétaires généraux sont issus de la haute fonction publique et dispose en général au moins d’un Secrétaire général adjoint. Au Sénégal, il dispose aujourd’hui de deux Secrétaires généraux adjoints.
Cette fonction, inventée sous la Troisième République en France était purement administrative jusqu’en 1958. C’est le général De Gaulle qui fait évoluer la fonction avec des hommes de confiance à partir de 1958. Il occupe donc généralement aujourd’hui, à la croisée de la politique et de la haute administration, l’un des postes les plus sensibles des arcanes du pouvoir.
Mi-technocrate, mi-conseiller politique, le “SGPR”, comme on l’appelle, est le plus proche collaborateur du “PR”, même si sa fonction n’est pas clairement délimitée. Il est surtout le grand ou l’un des grands inconnus de l’appareil étatique.
Lui qui ne quitte quasiment jamais le Palais – il est théoriquement le premier arrivé et le dernier parti – est assurément un homme de cour. Dès l’aube, il est théoriquement le seul à voir le président, avec lequel il entretient une relation de confiance toute particulière. Toujours au côté du président, il est le témoin privilégié du quinquennat, même dans ses moments les plus intimes.
Le Secrétaire général était en réalité un trait d’union entre le président de la République et le Gouvernement pour la mise en œuvre des choix du Président de la République. Il devait veiller à ce que la politique du chef de l’Etat soit appliquée. Mais, il faut reconnaitre aujourd’hui que son travail varie d’une présidence à l’autre. Il est présent au Conseil des Ministres.
Le SGPR joue simultanément les rôles de collaborateur privilégié, d’animateur de l’équipe des Ministres Conseillers, des Conseillers spéciaux, des Conseillers techniques, des Chargés de mission, Ambassadeurs itinérants et autres personnalités qui travaillent auprès de lui.
Il existe une règle d’or non écrite qui hante cette fonction : le Président, en principe, a, envers cette personnalité, une confiance indéfectible. On peut dire qu’il est à la fois le bras droit du chef de l’État et son bras armé, ses yeux et ses oreilles. Inconnu du grand public en général, c’est lui que l’on voit sur les marches du Palais, au moment des remaniements ministériels, puisqu’il égrène la liste des noms de tous les membres du Gouvernement. Peu de gens le remarquent, et pourtant il est toujours là. Dans les photos officielles, presque effacé. Dans les réunions confidentielles, en train de prendre des notes. Le Secrétaire général de la Présidence de la République est un homme de l’ombre, qui voit tout, entend tout, mais ne dit rien. Il n’intervient pas en général dans les médias
Dans la pratique, ses attributions sont généralement les suivantes :
- la direction et la coordination des membres du cabinet présidentiel ; la coordination des décisions présidentielles avec les actions du Gouvernement et de l’ensemble des Administrations publiques ;
- l’information du Président ; l’annonce de la composition du Gouvernement lors de sa nomination ;
- la rédaction, au terme de chaque réunion du Conseil des Ministres, avec le Secrétaire général du Gouvernement, d’un relevé de décisions et d’un compte-rendu intégral des délibérations qui ne sont pas rendus publics ;
- enfin, il peut prendre de lui-même certaines décisions dont il estime qu’elles vont dans le sens de la politique du Président mais qui ne méritent pas d’être portée à son attention.
Même si le SGPR est considéré comme un homme de confiance du Président, il est souhaitable de tenir compte d’un certain profil avec les mêmes critères de nomination et de désignation proposés pour celui du poste de SGG toujours dans un souci d’une meilleure efficacité dans l’accomplissement de sa mission et de sauvegarde de l‘image de l’Etat et de l’Administration.
Comme la fonction de SGG, son appellation de Ministre ou de Ministre d’Etat ne répond pas à l’orthodoxie administrative même si l’intention est aussi de lui octroyer le rang et les avantages de Ministre qu’il peut toujours avoir sans l’appellation.
A un moment donné, du temps de feu Ousmane Tanor Dieng, il a été tout simplement créé le poste de Ministre d’Etat, Ministre des Affaires et Services présidentiels à la place de celui de Secrétaire général de la Présidence de la République. La raison fondamentale reste sa proximité légendaire avec le Président Abdou Diouf et la confiance absolue que ce dernier lui vouait à l’époque.
Par Mamadou Seck
LE SYSTEME ELECTORAL SENEGALAIS, UN MODELE QUI MARCHE
Nous dire que nous avons un modèle comportant une plus-value par rapport à celui français en ce que la CENA vient contribuer à la supervision et au contrôle de la régularité des actes posés par l’administration électorale lors du processus
Le président de la République lors de son allocution à l’occasion de la célébration de la fête de l’indépendance du Sénégal, a annoncé son intention de procéder à une série de réformes dont celle de notre système électoral. Tel que ce dernier se décline, nous pouvons affirmer qu’il est presque calqué sur le modèle français à la seule différence que la Commission électorale nationale autonome (CENA) ne figure pas dans l’agencement institutionnel français. Nous sommes même tentés de dire que nous avons un modèle comportant une plus-value par rapport à celui français en ce que la CENA vient contribuer à la supervision et au contrôle de la régularité des actes posés par l’administration électorale lors du processus. Le but ainsi visé est de prévenir les potentiels errements de l’administration électorale et d’apporter des correctifs le cas échéant à travers des injonctions, des rappels à l’ordre, etc. Ainsi, nous avons en définitive une administration qui gère et organise le processus et une instance (CENA) qui contrôle et supervise la régularité des actes posés par cette dite administration, avec des opportunités données aux compétiteurs politiques de prendre part à des étapes clefs du processus.
Il convient de rappeler que ce modèle électoral est le fruit d’un long processus entamé depuis le magistère du Président Diouf avec les contours qui se sont précisés au fur et à mesure fort des combats menés par l’opposition d’alors notamment les partis de gauche. Pour rappel, l’Observatoire national des élections a eu à jouer, jusqu’en 2000, le rôle de la CENA actuelle.
L’implication des directions du ministère de l’Intérieur (Direction de l’automatisation des fichiers - DAF, Direction générale de l’administration du territoire - DGAT), en collaboration avec la Direction générale des élections reste une approche pertinente. Le modèle sénégalais, nous a valu trois alternances en 2000, 2012 et 2024, la conquête de grandes villes lors des élections locales de 2009 par l’opposition d’alors (Benno Siggil Senegaal) et plus récemment en 2022, une forte entrée des acteurs politiques de l’opposition à l’Assemblée nationale lors des dernières élections législatives. Ce modèle nous vaut des acquis démocratiques réels et quelques instants de fierté. L’érection d’une Commission électorale nationale indépendante comporte quelques défis mais surtout une ingénierie institutionnelle qui devra tenir compte de l’existant. Les contributions de la DAF, de la DGAT ne sauraient être jetés aux orties.
Il convient de noter qu’historiquement, l’érection de commissions électorales (avec des appellations différentes selon les pays), organe de gestion des élections notamment en Afrique, venait répondre à un mal profond qui était celui de la politisation de l’administration électorale en Afrique à partir de la dernière vague de démocratisation consécutivement au discours historique de la Baule. Pour y pallier et instaurer un climat de confiance entre acteurs politiques, il fut décidé de mettre sur pied des instances à vocation ad hoc, temporaires, pour accompagner les phases de transition démocratique que les États africains étaient entrain d’amorcer avec des défis multiples. L’institutionnalisation actuelle de ces commissions électorales est d’ailleurs un baromètre éloquent renseignant sur les transitions sans fin de la plupart des processus politiques et sur les expériences cahoteuses des processus de démocratisation en Afrique notamment. Les commissions électorales, ont connu des fortunes diverses en Afrique et n’ont nullement réglé la question des processus électoraux en Afrique. Leur mission essentielle étant la gestion des processus électoraux retirée des administrations classiques. Quelques exemples :
Au Togo, la CENI est restée entre 2012 et 2013, empêtrée dans des conflits du fait que les forces politiques représentées ont transposé leurs contradictions politiques très fortes au sein de la CENI, rendant difficile son fonctionnement. La CENI n’avait aucun pouvoir de décision face aux atermoiements de l’exécutif et sa mauvaise volonté à organiser les élections législatives à date échue. Aucun acquis démocratique n’a été noté au Togo depuis plusieurs décennies de soi-disant ouverture au pluralisme démocratique.
En Côte d’Ivoire, la Commission électorale indépendante, n’a pas contribué à prévenir le conflit électoral en 2010. Elle en fut, au contraire, une partie prenante essentielle. Pour rappel, elle a été obligée de se réfugier à l’Hôtel du Golfe en 2010 pour proclamer les résultats de l’élection présidentielle souffrant ainsi d’un grave déficit de légitimité. Le troisième mandat du Président Ouattara est un indicateur éloquent relativement aux défis qui interpellent toujours le processus politique ivoirien, que l’on ne saurait exclusivement imputer à la CEI, mais elle en garde une part de responsabilité.
En République de Guinée, la CENI n’a point permis de régler les conflits électoraux et post électoraux depuis 2010, année de l’élection très controversée de Alpha Condé. Pour rappel, face aux grosses difficultés d’organisation d’une élection présidentielle crédible et libre à date échue, il a été fait appel au malien Siaka Toumani Sangaré (désigné par l’OIF) pour assurer la Présidence de la CENI d’octobre 2010 à aout 2011.
Tant pour la République de Guinée, le Togo que pour la Côte d’Ivoire, le choix des membres des CENI répond à la logique des forces politiques présentes au niveau de l’organe parlementaire ; ceci ne faisait que reproduire les travers des majorités mécaniques dans les décisions à prendre au sein de la commission, causant ainsi frustration, désaccord et déficit de confiance. Les exemples font foison, démontrant que dans beaucoup de pays où sont érigées des Commissions électorales nationales indépendantes pour la gestion des processus électoraux, la tenue d’élections répondant aux normes et standards internationaux reste une « bastille quasi imprenable ».
Le Sénégal, dans ce contexte, a su tirer son épingle du jeu. Il est vrai que le modèle a connu quelques péripéties lors des derniers processus électoraux (législatives et présidentielle), mais on ne saurait l’imputer à des contre-performances institutionnelles exclusivement. Par ailleurs, toutes ces difficultés se sont souvent produites en amont des scrutins, l’administration électorale restant dans les limites de ses prérogatives lors de la tenue des scrutins, lors de la publication des résultats et durant les phases post électorales. Ce n’est pas tant le modèle électoral que la qualité des hommes qui l’animent qui est problématique. Non au fétichisme institutionnel. Ce n’est pas en changeant les institutions que les comportements vont changer. Le vrai défi reste le choix des hommes tant à la tête de la Direction générale des élections, qu’au niveau de la CENA et un retrait de l’exécutif ou une limitation de ses prérogatives à certaines étapes du processus électoral. La rupture tant proposée et vendue aux Sénégalais pourrait s’exprimer pertinemment maintenant avec un choix d’hommes et de femmes indépendants, compétents, sérieux pour une mise en œuvre de processus plus intègres, plus transparents, plus libres. Une réforme du modèle électoral sénégalais nécessitera une clarification des attributions nouvelles, le rôle de la prochaine CENI (le cas échéant), les attributions de la DAF et de la DGAT, le rôle du ministère en charge des Affaires étrangères qui gère le processus à l’étranger, etc.
En définitive, le modèle électoral Sénégalais est un modèle acceptable. A la place de son remplacement par une CENI, des mesures importantes devront être prises pour renforcer l’intégrité et la transparence de nos processus électoraux. Pour ce faire, nous proposons :
De renforcer l’intégrité du processus notamment durant ses phases pré électorales : période de révision ordinaires et exceptionnelles, gestion du fichier, distribution des cartes d’électeur, découpage, etc.
De mieux repositionner la CENA afin qu’elle exerce la plénitude de sa mission
D’encadrer les périodes de revue exceptionnelle du fichier électoral pour prévenir la situation vécue cette année (décret cette année la circonscrivant dans un délai d’un mois)
De limiter le pouvoir de l’exécutif dans le choix des membres de la CENA
D’effectuer une réforme de la CENA dans le choix de ses membres ; privilégier le critère de la spécialisation sur les questions électorales et faire un appel à candidature
De mener une revue du Code électoral à l’occasion de laquelle, une réelle ouverture aux débats sera effectuée par une diversification des parties prenantes à cette revue avant de définitivement le sanctuariser. En effet, elle a trop évolué entre 1982, année des prémisses d’un Code électoral répondant aux normes et standards internationaux et aujourd’hui.
D’entamer une digitalisation du processus de parrainage ainsi que de l’identification des électeurs durant les scrutins.
D’extirper les travaux de la Commission de validation des parrainages du cadre du Conseil constitutionnel qui n’est pas, dans l’agencement institutionnel, un organe de gestion des élections
D’inscrire des modules de formation (initiale et continue) sur les questions électorales à l’École nationale d’administration à l’intention des futures autorités déconcentrées qui ont un rôle important à jouer dans le processus électoral ; ceci pour réduire les risques de contentieux pré électoraux foisonnants vécus lors des élections locales 2022
LE PRESIDENT DIOMAYE LIVRE SES 5 PRIORITES AU GOUVERNEMENT
A peine installé dans ses nouvelles fonctions, le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye sembler déjà engager la course contre la montre.
Le président de la République a présidé le mercredi 09 avril 2024 au Palais de la République, son premier Conseil des ministres. Lors de cette première prise de contacts avec les 30 membres de l’équipe gouvernementale du Premier ministre, Ousmane Sonko dont 25 ministres et 5 secrétaires d’Etat, le Président Faye a décliné les cinq (5) orientations majeures devant être érigées en axes prioritaires de l’action gouvernementale.
A peine installé dans ses nouvelles fonctions, le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye sembler déjà engager la course contre la montre. En effet, près d’une semaine environ après sa prestation de serment devant les membres du Conseil constitutionnel, le chef de l’Etat a présidé le mercredi 09 avril 2024 au Palais de la République, son premier Conseil des ministres. Lors de cette première prise de contacts avec les 30 membres de l’équipe gouvernementale du Premier ministre, Ousmane Sonko dont 25 ministres et 5 secrétaires d’Etat, le Président Faye qui s’était déjà signalé en donnant un délai d’un mois à tout membre du Gouvernement concerné par le cumul de mandat de se libérer de ses autres obligations, est encore revenu à la charge. En effet, selon le communiqué issu de cette réunion, il a demandé au Premier ministre et à son équipe « d’accélérer la réalisation intensive et cohérente du PROJET en travaillant avec précision, diligence, méthode et efficacité à la satisfaction des populations et au mieux des intérêts du Sénégal ».
Rappelant, selon encore ce document du Conseil des ministres, la nécessité de définir et de mettre en œuvre une politique inspirée par le « PROJET » de transformation systémique du Sénégal, il a décliné les cinq (5) orientations majeures devant être érigées en axes prioritaires de l’action gouvernementale. Le premier axe qu’il a formulé est, la jeunesse, l’éducation, la formation, l’entreprenariat et l’emploi des jeunes et des femmes.
En deuxième position, nous avons la lutte contre la cherté du coût de la vie et l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages. La modernisation de la Justice, la protection des droits humains, la bonne gouvernance, la transparence, la reddition des comptes et l’amélioration de notre système démocratique et électoral arrivent en troisième position suivi de la souveraineté économique et la prospérité du Sénégal, l’exploitation optimale des ressources naturelles et le développement endogène durable des territoires.
En cinquième et dernière position, nous avons la consolidation de l’unité nationale et des solidarités dans un renforcement de la sécurité, de la paix et de la stabilité du pays.
Par La « Collectivité de Ouakam »
VIDEO
LA COLLECTIVITE DE OUAKAM ALERTE LES NOUVELLES AUTORITE ET LE SYSTEME JUDICIAIRE SUR LEUR PATRIMOINE PRIVE TF 1751 NGA EX 5007 DG
La « Collectivité de Ouakam » propriétaire du FT 1751/NGA ex 5007/D6, continue de subir des agressions de la part de l'administration et d'autres institutions de la République,
La « Collectivité de Ouakam » |
Publication 12/04/2024
La « Collectivité de Ouakam » propriétaire du FT 1751/NGA ex 5007/D6, continue de subir des agressions de la part de l'administration et d'autres institutions de la République, A cet égard, soucieuse du respect de nos institutions, elle diffuse, depuis l'année 2018, en cas de besoin, par presse écrite des communiqués à l'attention de l'administration et diverses institutions.
Cependant, devant le manque de considération et l'intention ferme par ces dernières de s'approprier leur patrimoine, les populations de Ouakam disent non, à qui veut l'entendre. Autrement dit, leur conduite républicaine ne saurait indéfiniment souffrir de ces agressions dont la dernière frise à la limite un mépris, voire une insulte, tant par sa légèreté que par la tortuosité des actes posés par les parties s'activant autour de la tentative de mainlevée de la prénotation grevant le FT 1751/NGA depuis el 03 juin 2020 en vertu de l'Ordonnance N°352/2020.
En effet, Ouakam a subi :
En premier lieu, une première forfaiture à travers une dation en paiement actée le 07/ juin/2018 au bénéfice de Mr Issa GASSAMA, à notre insu, qui s'approprie un Titre Foncier N° 19481/NGA d'une superficie de 8736 m , issu du TF 1751/NGA (patrimoine de Ouakam) pendant que ce dernier est grevé d'une indivision depuis son immatriculation.
En deuxième lieu, une deuxième forfaiture à travers la signature le 29/avril/2020 à notre insu, suivie de sa notification le 08/avril/2021 à notre insu, d'un lotissement basé sur de faux actes, notamment la fausse déclaration de perte du TF 1751/NGA et la fabrication d'une réunion fictive en date du 21/fév./2019 ayant provoqué la levée de l'indivision, le 06/mars/2019 toujours à notre insu
En troisième lieu une tentative de mainlevée, de la prénotation au niveau des référés, alors qu'un recours devant statuer sur le fond, suit son cours au niveau de la Cour suprême.
Cette tentative de mainlevée, disons cette dernière forfaiture actée par le jugement du 18/mars/2024 Ordonnant la mainlevée de l'inscription de la prénotation sur el TF 1751/NGA ex 5007/DG) mérite une inscription dans la jurisprudence ou dans le GUINNESS des records pour être enseignée dans les écoles de droit.
L'affaire est tellement grossière et grave qu'elle nécessite son affichage dans toutes les chaumières de la république, raison pour laquelle nous sollicitons la presse pour sa large diffusion.
Les parties s'activant autour de la tentative de mainlevée de la prénotation ont posé les actes ci- devant :
.1 Octroie de droits réels de propriété à des personnes ne possédant pas de titre foncier individuel sur le TF 1751/NGA.
2. Tentative de vente d'une parcelle sur le TF 1751/NGA à une personne juriste officiant au Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar (TGIHCD), pouvant influencer le verdict de la tentative de mainlevée de la prénotation.
Signé : La collectivité de Ouakam (Récépissé n°0148/GRD/AA/ASO du 10/août/2011)
UNE CASTE INTOUCHABLE DE PRIVILÉGIÉS
Anciens chefs d'Etat et hauts dirigeants bénéficient de pensions et avantages flatteurs, aux frais des contribuables. Enquête sur le coût de ces privilèges "indécents" dans un pays encore considéré comme pauvre
La réduction du train de vie de l’Etat n’est pas partie, par certains de ses côtés, à être une œuvre aisée pour le nouveau régime en place. En témoigne cette lourde prise en charge des anciens chefs d’Etat au Sénégal. Des pensions qui renvoient à une retraite dorée des ex-présidents de la République et qui semblent gruger le contribuable sénégalais, ce pauvre gorgorgu englué dans une lutte sans merci contre la vie chère et l’amélioration minimale de sa qualité de vie. Sud Quotidien dresse l’état des lieux de ces pensions « frustrantes » dans un Sénégal encore dans le lot des pays pauvres très endettés (PPTT), qui semblent même bénéficier aux anciens présidents des grandes institutions du pays, comme pour ce qui concerne l’honorariat au CESE.
Les anciens chefs de l’État continuent de jouir d’avantages matériels et humains garantis à vie, et ce aux frais du contribuable sénégalais. Loyer, voiture de fonction, personnels, agents de sécurité, mobilier d’ameublement… ils sont bien couverts.
Au Sénégal, les ex chefs d’Etat peuvent en effet envisager leur prise en charge dans le confort et la sérénité. Le décret 2013-125 du 17 janvier 2013 pris par l’ancien président Macky Sall, quelques temps après sa prise de fonction en 2012, leur permet de bénéficier d’énormes avantages. « Un traitement mensuel de 5 millions francs CFA, en plus de l’octroi d’une assurance maladie étendue au conjoint, de deux véhicules, d’un téléphone fixe, d’un logement et du mobilier d’ameublement ». C’est ce que reçoit tout ancien président de la République du Sénégal. Tout de même, « en cas de renoncement au logement affecté, tout ancien président de la République perçoit une indemnité compensatrice d’un montant mensuel net de 4 millions 500 mille francs CFA ».
A ces avantages, le communiqué ajoute que «l’État du Sénégal prend en charge à hauteur de 40 millions francs CFA par an le coût des billets d’avion de chaque ancien président de la République et de son (ses) conjoint(s)», que « «tout ancien chef de l’État qui décide de s’établir hors du Sénégal peut s’attacher les services de quatre collaborateurs de son choix. Ces derniers sont rémunérés dans les mêmes conditions que les personnels affectés dans les postes diplomatiques et consulaires du Sénégal ».
Il y a également d’autres privilèges : « l’État fournit un aide de camp dont le grade n’est pas supérieur à celui de commandant et qui remplit sa mission exclusivement à l’intérieur du territoire national, des gendarmes pour assurer la protection du logement, deux agents de sécurité pour assurer la protection de sa personne, un agent du protocole, deux assistantes, un standardiste, un cuisinier, une lingère, un jardinier et deux chauffeurs».
Du coup, les anciens présidents de la République peuvent coûter aux contribuables sénégalais plus de 300 millions de FCFA par an. On est de fait bien loin des dispositions de la loi n° 81-01 du 29 janvier 1981 fixant la dotation des anciens Présidents de la République À la dotation annuelle, le législateur avait ajouté une indemnité égale à « l’indemnité la plus élevée allouée aux agents de l’État ».
Et l’indemnité la plus élevée se rapportait à l’indemnité de contrôle des Inspecteurs généraux d’État ou bien l’indemnité de judicature des magistrats fixée à la somme de huit cent mille francs CFA (800 000). Aujourd’hui, la prise en charge des anciens présidents par l’Etat du Sénégal, tient la dragée haute même face à celle des grands pays développés qui dirigent le monde, surtout occidentaux.
En effet, dans les pays européens, des avantages sont aussi accordés aux anciens présidents de la République. En France par exemple, selon une loi du 3 avril 1955, enrichie par des avantages détaillés le 8 janvier 1985 et revue en octobre 2016 par un décret émis sous François Hollande, les avantages des anciens présidents de la République comprennent donc à la fois des avantages « en nature » et des avantages financiers, selon le site ouestFrance. Il ajoute « qu’un ancien président touche une retraite équivalente à celle d’un conseiller d’État ordinaire, soit environ 6 220 € bruts mensuels (soit 4 millions de F Cfa). Sans oublier les éventuelles pensions et salaires auxquels il a droit au titre de ses autres activités professionnelles, leur mise à disposition de collaborateurs permanents, entre autres. Aux Etats-Unis, un ancien président a le droit à une pension à vie, à condition de ne pas avoir été destitué. Le montant de cette retraite s’élève à 226.300 dollars par an.
En Allemagne, les anciens chanceliers allemands ont droit à une pension d'un minimum de 4000 euros (près de 2 millions de francs), à condition que leur mandat ait duré au moins quatre ans. Mieux, le montant de cette retraite augmente en fonction du nombre d'années en poste. Il ressort par ailleurs dans tous ces pays, que la fixation des avantages des anciens Présidents de la République relève de la compétence du pouvoir législatif. Il revient plutôt au Parlement de légiférer sur les montants des avantages pécuniaires des anciens Présidents de la République. A défaut, le versement d’une quelconque indemnité sur le fondement d'un décret constituerait une entorse à la légalité.
Traitement princier, avantages indécents - l’ honorariat adoube le cese
Le Sénégal figure sur la liste peu enviable des pays pauvres très endettés (PPTE) selon les statistiques de la Banque mondiale (BM). Pour autant, il ne se gêne guère quand il s’agit d’octroyer un traitement dispendieux aux anciens présidents de ses institutions. Retour sur le décret N°2020- 964 «instituant un honorariat pour les anciens présidents du Conseil économique, social et environnemental (CESE) ! Le jeudi 14 mai 2020, une vive polémique s’était emparée du Sénégal. Là également, c’était une affaire d’argent qui était au cœur de l’Etat. Il s’agissait de la signature, par le Président de la République, d’un décret «instituant un honorariat pour les anciens présidents du Conseil économique, social et environnemental (CESE)». La toile avait largué les amarres, à l’époque, pour répandre toutes voiles dehors, une information qui allait devenir virale. Les communicants du Palais qui avaient tenté de démentir le faux-vrai décret, ne s’en sortiront pas indemnes. En témoigne l’énumération des avantages liés à ce que l’usage consacre comme la jouissance d’une «qualité ou d’une dignité par une personne qui conserve son titre après avoir cessé d’exercer la fonction» : indemnité de représentation (4 millions et demi net par mois), un véhicule de fonction avec macaron (laisser-passer permanent), un chauffeur particulier, une dotation mensuelle de carburant de 500 litres et un agent de sécurité rapproché, égards protocolaires, en cas de participation à des cérémonies officielles. A noter que l’honorariat est courant chez les militaires, avocats, et dans les universités (honoris causa), sans toutefois entraîner des avantages et des privilèges autres que protocolaires, et … honorifiques.
Par Vieux SAVANÉ
PROJET -BI
Il revient au président de montrer qu’ils vont à contre-courant de la logique qui avait prévalu lors de la première alternance et qui s’était traduite en des termes nauséabonds qui résonnent encore dans la tête de nombre de Sénégalais
Après l’élan de sympathie qui s’est exprimé un peu partout dans le monde pour soutenir l’alternance démocratique apaisée survenue au Sénégal, au soir du 24 mars 2024, il est désormais question pour le président élu, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, de s’atteler à la concrétude du « PROJET collectif défendu pour un Sénégal Uni, Souverain, Juste et Prospère» (Voir ci-contre Communiqué du Conseil des ministres).
Un impératif incontournable si tant est que l’objectif visé est qu’il n’apparaisse point comme un rêve dont l’horizon, à l’instar d’une chimère, ne cesse de s’éloigner lorsqu’on pense s’en approcher.
Même si les résultats ne seront pas immédiatement au rendez-vous puisque s’inscrivant dans les plis jusque-là indéfroissables, d’un temps plus ou moins long, force est de constater que les attentes sont si nombreuses, si brûlantes, l’avenir si obstrué, qu’il ne saurait y avoir de répit. Il importe alors, pour contenir et pacifier les impatiences, d’imprimer dans l’esprit des populations que loin des flonflons, le gouvernement est en ordre de bataille, déterminé à trouver des solutions aux problèmes de vie et de survie qui les taraudent. En lieu et place de ventres qui enflent, de joues qui s’arrondissent, il doit alors être prêt à voir perler de la sueur sur des visages soucieux, blanchir des cheveux du fait des lourdes charges qui pèsent sur les épaules et des énormes défis qui attendent à être relevés.
Il revient alors au chef de l’Etat et à son gouvernement de montrer qu’ils vont à contre-courant de la logique qui avait prévalu lors de la première alternance et qui s’était traduite en des termes nauséabonds qui résonnent encore dans la tête de nombre de Sénégalais. « Nos problèmes d’argent sont maintenant terminés » avait rapporté Idrissa Seck, qui disait l’avoir entendu de Wade, se donnant ainsi la liberté assumée de faire « main basse sur la caisse » alimentée par les taxes et les impôts payés par les contribuables. La voie était donc libre et ils pouvaient s’enrichir en toute impunité tout en se donnant bonne conscience à travers les « passes » offerts au petit peuple. Avec les conséquences qui en résultent et que le bon sens populaire retrouve dans la formule qui veut « que les grands bandits se disputent lors du partage du butin ». Comment s’étonner alors que le pays s’enlise du fait de ses ressources dilapidées, ses potentialités piétinées, par ces mêmes gens qui se targuent ensuite, autre ineptie scandaleuse, d’avoir suscité des milliardaires sans cause? Aussi l’actuel chef de l’Etat a-t-il été bien inspiré en conviant « les membres du Gouvernement à rester humbles et sobres, à cultiver l’écoute, l’efficacité, dans la collégialité et la solidarité ». En perspective de la mise en œuvre du «Projet de transformation systémique du Sénégal» et de « l’espoir immense » placé en lui, un cadre servant de «référentiel de politique économique et sociale» a été décliné autour de cinq orientations majeures : la jeunesse et les femmes ; le coût de la vie ; la justice sociale et économique ; la Souveraineté nationale ; la sécurité et la stabilité du pays.
« FIN DE CYCLE »
Parce que l’Afrique est riche de ses ressources humaines, de son sous-sol, rien n’explique aujourd’hui la pauvreté qui balafre le visage du continent sinon la démission de ses dirigeants plutôt intéressés à piller les richesses du continent pour se doter d’un luxe insolent placé dans des pays occidentaux. Au même moment, leurs populations croupissent dans la misère et voient leurs jeunesses en quête de vie meilleure, dans une désespérance absolue, contraintes aux affres de l’émigration. Aussi, être décomplexé ne consiste-t-il donc pas aujourd’hui à s’en prendre à un pays, un continent, fussent-ils dotés d’un passé colonial et esclavagiste ? Tout le contraire d’oser se regarder en face, s’interpeller, en dehors de tout mépris de soi, mû par une confiance en soi qui s’octroie le droit d’être créatif et de résoudre les défis qui se dressent sur son chemin.
Héritiers des générations qui les ont précédés, le nouveau chef de l’ Etat et son équipe gouvernementale doivent s’en inspirer tout en étant soucieux d’opérer les ruptures salvatrices qui consolident et pérennisent les acquis. Et cela, dans la perspective critique sans laquelle aucune avancée n’est possible. Aussi, avec la fin du « cycle senghorien*» qui s’est manifestée lors de la dernière élection présidentielle par la mise sur la touche de l’ancienne génération de politiciens professionnels, il est attendu de cette nouvelle séquence qui s’ouvre qu’elle initie des ruptures paradigmatiques, bouscule le statu quo. Une pensée de l’initiative donc, qui refuse de s’épuiser dans la seule réaction, au risque de créer selon le sociologue Elgas, « les conditions d’une nécrose des idées » (in Les Bons Ressentiments. Essai sur le malaise post-colonial. Editions Rive neuve).
Il est pourtant dans ce pays une énergie sourde repérable à travers moult initiatives individuelles et/ou collectives qu’il faut désormais expulser du confinement domestique et de la confidentialité pour la laisser s’exprimer et surtout l’accompagner dans la luminosité éclatante d’un soleil radieux qui ouvre des possibles. A travers cette élection inédite qui a consacré la victoire du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, s’est sans doute exprimée une volonté de rupture avec les « indépendances cha-cha », faites d’insouciance et de gabegie innommable. Le Sénégal, l’Afrique ont assurément besoin de modèles d’émancipation, d’égalité, de performance économique et sociale. C’est là aussi où se joue le modèle démocratique et où, confronté au réel, l’on attend d’être surpris voire éblouis par les lueurs du « Projet de transformation systémique » si cher au nouveau chef de l’Etat. Tels sont les véritables défis.
NB : *Pour Mamadou Diouf, historien, Professeur à Columbia University, le système politique créé par Léopold Sédar Senghor s’est longtemps caractérisé par sa stabilité. Reposant sur le « modèle islamo-wolof » et sur un contrat social entre la classe politique, les chefs religieux et les détenteurs de légitimités traditionnelles, un tel système dit-il a « permis d’éviter les coups d’État ». 64 ans plus tard, parce qu’il a désormais atteint ses limites, incapable de s’adapter aux nouvelles aspirations de la société, Mamadou Diouf décèle une première brèche dans l’ancien système avec la contestation du 3e mandat prêté à l’ancien président Macky Sall. Pour le Pr Mamadou Diouf, « le cycle Senghorien s’est clôturé » avec la mobilisation populaire inédite et la victoire surprise du candidat anti-système, Bassirou Dioum Faye. A ses yeux ,c’est « un véritable tournant historique que le Sénégal vient de négocier ».
L’APPEL DE BASSIROU DIOMAYE FAYE AUX FONCTIONNAIRES
L’Appel du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, aux fonctionnaires et agents de l’État qu’il invite à ‘’incarner les principes de droiture, probité et exemplarité’’ est largement commenté par les quotidiens reçus vendredi à l’Agence de presse sénégalais
Dakar, 12 avr (APS) – L’Appel du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, aux fonctionnaires et agents de l’État qu’il invite à ‘’incarner les principes de droiture, probité et exemplarité’’ est largement commenté par les quotidiens reçus vendredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Le Soleil annonce que dans une lettre adressée aux fonctionnaires de l’administration sénégalaise, le président de la République Bassirou Diomaye Faye appelle ces dernières à ‘’incarner les principes de jub, jubal et jubanti (droiture, probité et exemplarité) pour construire un Sénégal prospère’’.
‘’Diomaye fixe le cap’’, titre Libération.
Le Quotidien souligne que ‘’pour instaurer une gouvernance vertueuse, Bassirou Diomaye Faye compte sur le soutien des agents de l’administration’’.
‘’Dans une lettre, le président de la République les a invités à incarner pleinement les principes de droiture, de probité et d’exemplarité’’, rapporte la publication.
Selon Vox Populi, ‘’Diomaye fixe un code de +conduite+ aux agents de l’administration’’. Il veut que ‘’la droiture, la probité et l’exemplarité commandent chacun de (leurs) actes’’.
L’Info se fait également écho de ‘’l’appel de Bassirou Diomaye Faye aux fonctionnaires’’. Le chef de l’Etat veut que leur travail au quotidien soit imprégné de ce ‘’souci permanent du bien commun où le service à nos concitoyens et leur bien-être priment sur toute autre considération’’.
Le président de la République ‘’encense’’ les fonctionnaires et ‘’les met en garde’’ aussi, souligne Les Echos.
Le quotidiens EnQuête signale que les passations de services’’ dans les ministères ‘’se poursuivent en mode fast-track et dans la sobriété’’.
Dans sa livraison du jour, le journal Bës Bi aborde l’histoire du collier porté par le président de la République, le jour de son investiture.
‘’Là où l’histoire du collier s’est écrite’’, affiche le quotidien qui écrit : ‘’Le village de Ngano donne l’air d’une cité avec la structure de son habitat (maisons à étage, terrasses…) malgré son accès difficile qui sera un mauvais souvenir d’ici quelques mois avec la fin des travaux de construction de la route du Dandé Maayo. Situé sur la rive gauche du fleuve Sénégal dans la commune rurale de Ndendory (département de Kanel), Ngano est un village dont l’histoire est liée plus d’une fois à la République du Sénégal. Pour lui avoir donné le collier porté par le président de la République lors de son investiture par le Conseil constitutionnel, mais aussi les deux lionceaux représentés en sculpture au palais de la République’’.
Bés Bi est entré en contact avec la Grande Chancellerie. ‘’Pour l’heure, on ne confirme pas la version de Ngano. On n’infirme pas non plus. Il devrait y avoir une communication dans ce sens’’, précise la publication.