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24 février 2025
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TAHIROU SARR, LA DÉRIVE XÉNOPHOBE
Raevе, juriste, artiste et militant de gauche dénonce la montée inquiétante du "Zemmour sénégalais" et sa croisade contre les Guinéens. Si ce mouvement reste marginal, son influence grandit auprès d'une jeunesse en mal de repères
Dans une intervention remarquée lors de l'émission "Décrypter l'Afrique" présentée par Théophile Kouamouo, Raevе, juriste, artiste et militant de gauche sénégalais, a dénoncé la montée inquiétante de Tahirou Sarr, surnommé le "Zemmour sénégalais".
Ancien militant du parti Rewmi, Tahirou Sarr a créé le Mouvement Nationaliste Sénégalais, un parti ouvertement xénophobe et raciste. Selon Raevе, ce "parfait opportuniste" a profité du vide politique post-électoral pour imposer son discours haineux visant particulièrement les Guinéens.
"C'est quelqu'un qui porte un discours xénophobe, nationaliste, j'irai jusqu'à dire raciste" a tonné Raevе. "Il a plusieurs fois ciblé dans ses prises de parole les Guinéens, ce qui a été condamné par le CNRA."
Si le mouvement de Tahirou Sarr reste marginal pour l'instant, n'étant pas membre de la coalition au pouvoir, Raevе alerte sur les dangers d'un tel discours de haine qui séduit une partie de la jeunesse désœuvrée. "Ce type de propos naît souvent chez les jeunesses non formées, qui se laissent emballer faute d'ossature intellectuelle."
Face à cette menace, les autorités déploient une stratégie multiforme : réponses socio-économiques, lutte contre le racisme, défense de l'image d'un Sénégal de la Teranga. Selon Raevе, "les Sénégalais ne voudraient pas que ce discours de haine devienne la représentation du pays à l'international".
PLAIDOYER POUR UNE REVISION DE LA LOI ANTI-TABAC
Le tabac tue 8 millions de personnes chaque année. Pour lutter contre ce fléau, une loi a été votée en 2014. Seulement, les organisations de lutte contre le tabac militent en faveur de sa révision.
Le tabac tue 8 millions de personnes chaque année. Pour lutter contre ce fléau, une loi a été votée en 2014. Seulement, les organisations de lutte contre le tabac militent en faveur de sa révision. A Saly, l’association des journalistes en santé de la population et développement et le Forum civil ont échangé sur la taxation sur le tabac.
La cigarette nuit à la santé et peut même causer la mort. La Ligue sénégalaise contre le tabagisme tire la sonnette d’alarme. «Le tabac est une épidémie qui tue, cause des maladies, laisse des handicaps comme l’impuissance sexuelle. Le tabagisme a des externalités négatives sur le fumeur, son ménage, sa société. Notre pays compte 600 mille fumeurs. Dans 25 ans, la moitié, soit 300 mille fumeurs, vont mourir. Chaque année, 8 millions de personnes meurent de tabagisme en plus d’un million 200 mille de non-fumeurs dans le monde. Le tabagisme touche toutes les parties du corps et cause près de 23 maladies», déplore le professeur Abdoul Aziz Kassé de la Ligue sénégalaise contre le tabac. Cette association a obtenu du défunt régime l’adoption de la loi anti-tabac qui, à ses yeux, mérite une révision. «Il y a eu des avancées. Le prix du paquet de cigarettes est passé de 200 francs à 800. Il n’y a plus de panneaux de publicité sur le tabac, ni de promotion», s’est réjoui Pr Kassé.
Mais, déplore l’un des farouches combattants contre le tabagisme, «il y a eu l’ingérence de l’industrie du tabac dans le vote avec des espaces de fumeurs et ceux de non-fumeurs, ce qui est une catastrophe. Le tabac n’apporte rien à l’Etat. Si on gagne 22 milliards annuellement en taxes, on perd 54 milliards pour les méfaits». Professeur Kassé a, cependant, bon espoir que le nouveau gouvernement va corriger cette loi. «L’une des priorités du nouveau gouvernement est la jeunesse. Tous les experts ont montré que la jeunesse sénégalaise est tuée, au propre comme au figuré, par le tabagisme. Le Forum civil est sensible à ce combat et suggère la taxation sur le tabac pour le rendre inaccessible aux jeunes et l’interdiction du tabac dans les lieux publics», a pour sa part déclaré Birahim Seck, le coordonnateur national du Forum civil.
LE SORT DU FRANC CFA DÉPEND DES AFRICAINS, DIT PARIS
Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, estime que "la France n’a pas à se prononcer sur l’avenir du franc CFA". "Maintenant, aux États africains de décider", a-t-il déclaré
(SenePlus) - Le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, tenant d'une ligne souverainiste, a remis en question l'utilisation du franc CFA pendant sa campagne électorale, plongeant l'avenir de la monnaie commune ouest-africaine dans l'incertitude.
Interrogé sur le sujet lors d'une visite en Côte d'Ivoire, le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné a estimé que "la France n’a pas à se prononcer sur l’avenir du franc CFA". "Maintenant, aux Etats africains de décider", a-t-il déclaré dans des propos rapportés par l'AFP, laissant entendre que Paris accepterait une réforme ou un changement de nom initié par les pays concernés.
Certaines voix critiquent de longue date la parité du franc CFA arrimée à l'euro, jugée pénalisante pour les exportations. Plus récemment, au Mali, au Burkina Faso et au Niger désormais dirigés par des juntes militaires plus souverainistes, des appels à quitter le franc CFA se sont fait entendre. La montée du sentiment anti-français chez les jeunes Africains mine la popularité de cette monnaie toujours imprimée en France.
Interrogé sur ces évolutions politiques régionales, le chef de la diplomatie française a vanté lors de sa tournée en Afrique de l'Ouest et au Kenya "des partenariats équilibrés" construits avec les pays alliés comme la Côte d'Ivoire, où il a rencontré le président Alassane Ouattara.
Par Mamadou Ndiaye
LES HABITS NEUFS
De nouveaux visages arrivent aux responsabilités. Ventilés à divers postes d’un gouvernement qui a mis du temps à se dessiner, les ministres prennent possession de leurs départements respectifs sous la férule de leur chef, Ousmane Sonko déjà aux commandes
De nouveaux visages arrivent aux responsabilités. Ventilés à divers postes d’un gouvernement qui a mis du temps à se dessiner, les ministres prennent possession de leurs départements respectifs sous la férule de leur chef, Ousmane Sonko déjà aux commandes du navire !
Il a pris fonction hier dans une sobriété qui en dit long sur la nouvelle ère qui s’ouvre… Le Premier ministre Sonko a surtout décliné son programme de gouvernement puisé dans son fameux « Projet » qui sert de boussole aux nouvelles autorités.
Aussitôt sa nomination entérinée, il s’attelait, en accord avec le président de la République, à fixer la mission qu’il s’est assigné dans un contexte d’urgences et de contraintes qui ne laissent point place au répit. L’emploi, la sécurité, la jeunesse, la mobilisation citoyenne, la lutte contre la corruption et le coût de la vie constituent les axes pivots de la politique qu’il entend conduire.
A ces priorités, des budgets prioritaires ! Nanties d’un suffrage universel synonyme de plébiscite, les deux têtes de l’exécutif ne perdent pas de temps pour former une équipe qu’elles veulent homogène, complémentaire et soudée afin de traduire en actes les premières intentions présidentielles.
Pour beaucoup, les titulaires de portefeuilles ont le physique de l’emploi et surtout le profil adéquat. Certains CV sont… balèze ! D’autres intéressants. De ce fait, la diversité des horizons et des parcours demeure une richesse susceptible de forger un mental et un état d’esprit en quête de puissance. Ces technocrates manquent-ils de sens politique ?
Sous l’effet des contraintes, ils présentent des qualités distinctives pour enrayer les difficultés à l’origine du choix porté sur eux. D’ailleurs, nombre d’entre eux sont des technocrates à l’expertise avérée issus pour la plupart des milieux d’affaires, des banques, des institutions financières internationales, de la coopération ou des universités.
Tous, moins politiques que leur patron, vont apprendre le métier en s’éprouvant. La troisième alternance est donc en marche ! A cet égard, le terrain est la seule vérité qui compte. En clair, le savoir-faire et le vécu seront plus requis que l’épaisseur des diplômes empilés. N’empêche, la trajectoire académique reste un gage de sérieux, de présomption de compétence et pourquoi pas de talents qui prédisposent ceux qui s’en prévalent d’être à la hauteur.
Dans leurs relations de travail au quotidien, naîtront des liens personnels, base affective de solidarité gouvernementale propice à surmonter les écueils et les égos des uns et des autres. D’autres combats sont en ligne de mire pour ces ministres, de surcroît des novices dans leurs attributions : améliorer les conditions de vie des Sénégalais (sans distinction) une fois le chapitre de l’élection présidentielle clos, enchaîner les visites pour cerner les décalages en rencontrant les gens dans leur simplicité.
Au-delà du style, dont l’importance sera relative voire anecdotique, le ministre est attendu sur sa créativité et son impulsion pour entraîner son monde dans la dynamique voulue sans fausse note. Si les tâches prioritaires sont identifiées, leur mise en œuvre opérationnelle va s’avérer complexe en raison justement de la conjoncture politique qui prévaut en ce moment.
D’abord le budget 2024 est voté par une assemblée en osmose avec la majorité sortante. Il repose sur une loi de programmation et sert de référence à plusieurs exercices cumulés si bien que la modification ne surviendrait que dans le cadre d’une loi de finance rectificative nécessitant toutefois une réévaluation de la qualité des dépenses.
En d’autres termes, la même assemblée sera tenue de réapprécier la situation à l’aune du changement survenu depuis le 24 mars dernier. Une remise en ordre en perspective. La tâche s’avère délicate. Elle va induire des tractations pour arrêter une stratégie efficace au sein d’un Parlement souvent agité.
Mieux, il faudra aller vite (sans se hâter) et surtout donner un signal qui rassure. Le changement à la tête de l’exécutif postule une configuration nouvelle, voire inédite avec d’un côté un gouvernement qui reflète le choix voulu par les Sénégalais et une Assemblée nationale reposant sur un précaire équilibre des forces politiques.
Que nous réserve ce bouleversement du paysage politique ? Le PDS et le PS reculent, électoralement. Ils deviennent des partis de soutien et perdent ainsi l’initiative en se rangeant par nécessité derrière des forces qui montent. L’APR va-t-elle se saborder ou imploser ? N’ayant pas pu se structurer alors qu’elle était au pouvoir, va-t-elle pouvoir le faire maintenant qu’elle se retrouve sans préparation dans l’opposition ? Aucun cadeau ne lui sera fait ?
Et le Pastef ? Sa ligne politique a certes triomphé. Mais comment compte-t-il s’imposer dans une recomposition politique qui se profile en prélude aux prochaines élections législatives et municipales ?
De nouveaux combats se dessinent tant au pouvoir que dans l’opposition qui va nécessairement se chercher une figure d’incarnation. Le Président Diomaye Faye a fixé un cap avec en toile de fond une réorganisation de l’échiquier politique en vue de diminuer le nombre de partis, surtout ceux sans consistance ni épaisseur.
La récente consultation a révélé le poids électoral de beaucoup de prétendants sans réelle envergure ni emprise notable. Nul doute que certains dirigeants vont tomber en disgrâce.
En revanche, c’est la divine surprise et une onction de grâce pour ces jeunes ministres prêts à se durcir le cuir au contact du réel. Redoutables défis qui peuvent s’inscrire dans un temps long alors que les urgences exigent des réponses immédiates. Ils ont besoin d’un succès d’estime pour franchir les barrières psychologiques qui vont naturellement se dresser sur leur chemin.
Cependant, il est heureux de voir qu’un consensus se dégage sur le gisement d’emplois que recèle l’agriculture si jamais elle est mise sur les rails de la souveraineté alimentaire et surtout de la sécurité alimentaire. Pour y arriver, le choix porté sur le banquier Mabouba Diagne s’avère judicieux.
Il a fait montre d’une rare pugnacité dans ses fonctions antérieures pour réorienter les financements vers une économie verte en progression avec un succès retentissant. Par un subtile montage financier, il a créé un complexe agricole de transformation dans son terroir d’origine avec à la clé des emplois et des revenus accrus qui lui valent une immersion sociale très profonde.
Il en est de même du ministre de l’industrie, Sérigne Guèye, également maire de Sandiara qui, avec opiniâtreté, est parvenu à ériger une active zone industrielle dans son fief grâce à son carnet d’adresses et à son ingéniosité.
On le voit, il est possible d’accentuer la perspective en faisant de l’emploi le leitmotiv tous azimuts au grand bénéfice des jeunes de plus en plus nombreux sur le marché du travail, sans formation professionnelle, dépourvus de qualification. Ils constituent une chance (à saisir) et une non bombe ou une menace (à brandir) sur le chemin de la croissance inclusive qui les éloigne des affres de la misère et des tentations aventurières.
DIOURBEL EN MARQUE D'APPROVISIONNEMENT
Le marché de Diourbel (centre) est bien approvisionné en denrées alimentaires à la veille de la célébration de fête de l’Aïd el-Fitr, communément appelée Korité, a assuré à l’APS, le chef du service régional du commerce, Abdoulaye Dieng.
Diourbel, 9 avr (APS) – Le marché de Diourbel (centre) est bien approvisionné en denrées alimentaires à la veille de la célébration de fête de l’Aïd el-Fitr, communément appelée Korité, a assuré à l’APS, le chef du service régional du commerce, Abdoulaye Dieng.
”Le relevé de stock effectué ce (lundi) matin nous a permis de constater que le marché est bien approvisionné en denrées alimentaires de grande consommation”, a notamment déclaré à l’APS le commissaire aux enquêtes économiques.
Selon lui, la pomme de terre, l’huile et l’oignon, les denrées les plus prisées pendant la fête de Korité, qui marque la fin du Ramadan, sont disponibles en quantité suffisante et en qualité.
La situation du marché est acceptable avec un stock important en denrées alimentaires de première nécessité, a-t-il expliqué, relevant que les prix sont abordables.
M. Dieng a assuré que le contrôle des prix sur le marché va se poursuivre jusqu’à la veille de la fête pour contraindre les commerçants véreux à respecter les prix fixés. Il a invité par la même occasion les consommateurs à dénoncer en cas de hausse illicite sur les prix.
SAISIE DE BILLETS NOIRS D’UNE CONTREVALEUR DE 314 826 036 FRANCS CFA
La Brigade spéciale et de recherche des douanes (BSR) a saisi des billets noirs d’une contrevaleur de 314 826 036 francs CFA, a-t-on appris de source douanière.
Dakar, 9 avr (APS) – La Brigade spéciale et de recherche des douanes (BSR) a saisi des billets noirs d’une contrevaleur de 314 826 036 francs CFA, a-t-on appris de source douanière.
Dans un communiqué, la Division de la Communication et des relations publiques signale que cette saisie a eu lieu à la Cité Balabey de Thiès, dimanche, grâce à ‘’l’exploitation d’un renseignement sur des d’individus détenteurs de billets noirs à la recherche d’un laveur pour en faire des dollars’’.
Selon la même source, ‘’le dispositif de surveillance et l’intervention des éléments de la Brigade spéciale et de recherche ont permis de stopper l’opération de lavage desdits billets et de saisir le colis contenant les coupures de couleur verdâtre’’, soit au total cinq mille quatre cent (5400) billets noirs en coupures de cent (100) dollars américains.
Le communiqué annonce que six individus impliqués dans ce faux monnayage ont été appréhendés sur les lieux et mis à la disposition du Parquet de Thiès.
162 MIGRANTS SÉNÉGALAIS SERONT RAPATRIÉS DE DAKHLA
”Les 162 compatriotes candidats à l’émigration irrégulière qui séjournaient depuis le début du mois de mars 2024 dans les centres d’accueil de Bir-Gandouz et Argoub dans la région de Dakhla-Oued Eddahab seront rapatriés au Sénégal à partir du 9 avril".
Au total, 162 candidats sénégalais à l’émigration séjournant depuis le début du mois de mars à Dakhla-Oued Eddahab, une région du sud marocain, vont regagner le Sénégal à partir d’aujourd’hui, a appris l’APS d’une source diplomatique.
”Les 162 compatriotes candidats à l’émigration irrégulière qui séjournaient depuis le début du mois de mars 2024 dans les centres d’accueil de Bir-Gandouz et Argoub dans la région de Dakhla-Oued Eddahab au Royaume du Maroc seront rapatriés au Sénégal à partir du mardi 9 avril 2024’’, indique la source.
Elle souligne dans la note d’information que le premier convoi de ces migrants devrait arriver à Saint Louis mercredi en début d’après-midi.
Le deuxième convoi devant quitter Dakhla jeudi devrait arriver le lendemain (vendredi) à Saint-Louis en début d’après-midi, fait savoir le Consulat général du Sénégal à Dakhla.
Il signale que six femmes, un bébé âgé de moins d’un an et cinq malades en convalescence font partie du deuxième groupe devant être rapatriés au Sénégal.
Le Consulat signale qu’il ne restera plus de Sénégalais en attente de rapatriement après ces retours.
Il assure dans le même temps ne pas avoir enregistré d’arrivées de pirogues en provenance du Sénégal depuis le début de l’année 2024.
Toutes les pirogues à bord desquelles ont voyagé les 600 Sénégalais bénéficiaires d’un retour volontaire au cours de cette année avaient pris le départ de la Mauritanie, font remarquer les autorités consulaires.
AU NIGERIA, LE GRAND EXODE DES PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ INQUIÈTE
La crise économique, qui s'ajoute aux faibles salaires, au manque d'infrastructures sanitaires et à l’insécurité généralisée, fait fuir du pays les professionnels de la santé nigérians.
"Les élites préfèrent se soigner à l'étranger plutôt qu’au Nigeria et ça en dit long sur l’état des hôpitaux dans le pays", déplore Hassan Adewunmi, étudiant en deuxième année de médecine sur le chemin qui le mène à son université dans le nord de Lagos. Le jeune homme de 19 ans se dit toutefois prêt à quitter son pays, lui aussi, à la fin de ses études à la Lagos State University College of Medicine, mais à contre-cœur.
Face à une inflation galopante autour de 30% début mars, aux faibles salaires, au manque d'infrastructures sanitaires et à l’insécurité généralisée au Nigeria, les professionnels de la santé quittent le pays par milliers chaque année, d'après les associations du secteur médical.
Entre 15.000 et 16.000 médecins ont plié bagage au cours des cinq dernières années, a indiqué le ministre nigérian de la Santé, Muhammad Ali Pate, dans une interview télévisée pour la chaîne locale Channels TV, au début du mois de mars. Aujourd’hui, le pays le plus peuplé d’Afrique compte seulement 300.000 professionnels de la santé, dont 55.000 médecins, pour une population de 220 millions d’habitants, selon le ministre.
Liste rouge
"Les médecins au Nigeria gagnent en moyenne entre 2.000 (1.839 euros) et 4.000 dollars (3.679 euros) par an, donc près de 200 dollars chaque mois. Ils valent mieux que cela", a déclaré à l’AFP Moses Onwubuya, président de l’association des étudiants en médecine du Nigeria (NIMSA).
La plupart des soignants nigérians se trouvent dans les grandes villes du pays. Selon le ministre de la santé, il y a environ 7.600 médecins à Lagos, la ville la plus peuplée du pays, et 4.700 à Abuja, la capitale fédérale. Dans le reste du Nigeria, il y a environ 2 médecins pour 10.000 habitants.
"Nos établissements de santé ne répondent pas aux normes et sont en sous-effectif, ce qui entraîne un épuisement professionnel général", a déclaré à l’AFP, Dele Abullahi, le président de l’association nigériane des médecins résidents (NARS) et médecin généraliste à l’Université d’Ilorin Teaching Hospital dans le sud-ouest du Nigeria. En 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a placé le Nigeria sur sa liste rouge des Etats confrontés à une grave pénurie de personnels de la santé.
"Les soignants se dirigent majoritairement vers le Royaume-Uni, le Canada et les Etats-Unis, mais aussi de plus en plus dans des pays du Moyen-Orient comme l’Arabie saoudite. Ils vont aussi en Scandinavie", détaille Moses Onwubuya. Selon le Centre de recherche et de projets sur le développement (DRPC), une organisation à but non lucratif basée au Nigeria, près de 5.000 médecins ont déménagé au Royaume-Uni entre 2015 et 2021.
Fuite des cerveaux
Pour tenter de limiter la fuite des cerveaux, le député Ganiyu Johnson a proposé une loi en 2023 obligeant les diplômés en médecine à travailler pendant cinq ans au Nigeria, avant d'obtenir leur autorisation d'exercer complète.
Rejetée en bloc par les associations de médecins, cette proposition de loi n’a toujours pas été adoptée par les parlementaires. Du côté des infirmiers, la législation a changé depuis le 1er mars, les obligeant à exercer au moins deux ans au Nigeria avant de pouvoir quitter le pays.
"Il faut augmenter les salaires, acheter du matériel, rénover les hôpitaux, mettre en place des bourses d’études pour les étudiants. C’est ce que doit faire le gouvernement", a déclaré à l’AFP Stella Naomi Oluwadare, infirmière dentaire qui affirme gagner 250.000 nairas (200 euros) par mois avec dix ans d'expérience. Cette mère de famille de trois enfants s'apprête à rejoindre cet été son époux orthodontiste qui a émigré au Canada en 2022.
Pour Chomas Abiodun, 35 ans, infirmière généraliste dans un hôpital privé dans le nord de Lagos, la situation actuelle du corps médical met en danger la formation des prochaines générations d’étudiants. "Si tous les professionnels qualifiés quittent le pays, qui va enseigner dans les écoles et encadrer les jeunes lors de leurs stages dans les hôpitaux ? Quelque chose doit changer", s’inquiète-t-elle.
Le ministre de la Santé s’est engagé en mars à se pencher sur le sort des professionnels de la santé, en commençant par envisager une augmentation de leurs salaires.
L'ARMÉE BURKINABÈ REÇOIT UNE DOUZAINE DE DRONES TURCS POUR LA LUTTE ANTIJIHADISTE
Ces drones – des Bayraktar TB2 et Bayraktar Akinci –, ont été remis à l'armée par le chef du régime militaire, le capitaine Ibrahim Traoré, lors d'une cérémonie filmée et diffusée par la présidence.
L'armée du Burkina Faso a reçu lundi une douzaine de drones de combat livrés par la Turquie afin de lutter contre les groupes jihadistes, selon la présidence burkinabè.
Ces drones – des Bayraktar TB2 et Bayraktar Akinci –, ont été remis à l'armée par le chef du régime militaire, le capitaine Ibrahim Traoré, lors d'une cérémonie filmée et diffusée par la présidence.
"Tous les tests ont été concluants, c’est donc une fierté de confirmer que ces appareils rejoignent la flotte de l’armée burkinabè", a assuré le capitaine Traoré, en présence du ministre de la Défense, le général Kassoum Coulibaly.
Le "TB2" a "fait ses preuves depuis le début de cette guerre", a estimé M. Traoré, ajoutant qu'"Akinci" avait "surpassé les capacités techniques prévues par le constructeur". "L’agrandissement de la flotte permet donc d’intervenir en temps opportun" et d'effectuer "une surveillance permanente", a-t-il expliqué.
"Nous avons une multitude d’engins de ce type actuellement dans le ciel qui scrutent, qui recherchent pour retrouver et détruire tout ennemi grâce aux contributions des populations", a de son côté indiqué le général Coulibaly.
Le chef du régime militaire burkinabè a remercié le président turc Recep Tayyip Erdogan pour ce partenariat "sain et sincère". Après avoir tourné le dos à l'armée française l'année dernière, le Burkina s'est rapproché de nouveaux partenaires, parmi lesquels la Turquie et la Russie.
Le pays est confronté depuis 2015 à des violences jihadistes attribuées à des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique, ainsi qu'aux représailles attribuées aux forces armées et leurs supplétifs, qui ont fait quelque 20.000 morts et deux millions de déplacés.
LA PARITÉ S'ÉLOIGNE
Avec 13% de femmes nommées, le gouvernement Sonko affiche la plus faible représentation féminine depuis 24 ans. Un coup dur pour le Caucus des femmes leaders qui avait pourtant œuvré pour que les candidats s'engagent à atteindre un minimum de 30%
Face à un gouvernement aux allures masculines, le Caucus pointe du doigt une régression contraire aux attentes et demandes des Sénégalaises. Il réclame des à travers le communique ci-après, des mesures correctrices :
"COMMUNIQUÉ DU CAUCUS DES FEMMES LEADERS DU SÉNÉGAL
Le Caucus des femmes leaders félicite Son Excellence M. le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, suite à son accession à la magistrature suprême de notre pays. Le Caucus salue la nomination de Monsieur Ousmane Sonko au poste de Premier ministre, et félicite l'ensemble des membres du gouvernement particulièrement les femmes.
Le Caucus a suivi avec beaucoup d'intérêt la formation du nouveau gouvernement et exprime sa déception par rapport à la faible représentation des femmes.
De 2012 à 2024, le Caucus a contribué à toutes les élections (présidentielles, législatives et locales), soit à travers des actions de renforcement de capacité ou la production de documents pour une meilleure représentation des femmes dans les sphères de décision.
En 2019, le Caucus a fait un document « Quel président pour la famille sénégalaise » qui avait été accepté et validé par tous les candidats.
Pour l'élection présidentielle de 2024, le Caucus est allé à la rencontre des candidats pour qu'ils s'engagent à intégrer les points suivants dans leurs programmes :
- Le ticket présidentiel, avec une femme vice-présidente.
- La nomination au moins de 30% de femmes dans le futur gouvernement et dans les postes de Direction, de PCA, etc.
Une étude menée par le CAUCUS en 2022 sur la participation politique des femmes a montré que de 1978 à 2021 la présence des femmes dans le gouvernement a eu une évolution en dents de scie, mais après l'an 2000, a même atteint des pics de 30 à 33%.
Depuis plus de 24 ans, c'est pour la première fois que le taux de représentation est descendu à un niveau aussi bas avec seulement 13%. Cette rupture est aux antipodes des espérances des femmes qui représentent la moitié de la population, c'est pourquoi pour le CAUCUS, il est inconcevable d'accepter une telle régression.
Le Caucus fait appel aux autorités et à toutes les personnes favorables à élever la voix pour redresser cette situation."