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24 février 2025
BENNO, LES GERMES DE LA FIN D’UNE AVENTURE POLITIQUE INÉDITE
Décryptage du séisme politique du 24 mars avec le ras de marrée de Bssirou Diomaye Faye. Entre doute sur l'avenir de cette majorité et remise en question des partis alliés, le jour d'après s'annonce mouvementé
Fais-moi des textes d'accroche directe (de quatre phrases minimum chacun) en
Après 12 ans au pouvoir, la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) se trouve à la croisée des chemins. L’avenir de la majorité reste incertain après la débâcle qu’elle a subie à l’élection présidentielle du 24 mars dernier. Son choix contesté par certains membres de son propre parti, l’ex-Premier ministre, Amadou Ba, candidat de cette coalition, n’a pas pu faire le poids face au numéro 2 de Pastef, Bassirou Diomaye Faye. Il a été battu dès le premier tour. Une défaite prévisible tant la démobilisation des membres de Benno autour de leur candidat était manifeste. L’avenir de l’ex-majorité reste incertain après cette chute. Quant aux partis alliés de l’Alliance Pour la République (APR), la seule option pour eux serait de claquer la porte s’ils veulent survivre.
Seul le pouvoir de Dieu est éternel. A la continuité, le peuple a préféré une rupture à l’issue du scrutin présidentiel du 24 mars dernier. Les Sénégalais dans leur écrasante majorité ont porté leur choix sur le candidat Bassirou Diomaye Faye pour conduire les destinées de notre pays au cours des cinq prochaines années. Une élection qui marque la fin d’un règne riche sans partage de 12 ans de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Le journaliste Ibrahima Bakhoum explique les facteurs qui ont conduit à la défaite de Benno Bokk Yaakaar. D’après notre doyen, la coalition était déjà démobilisée avant l’élection. Une démobilisation qui n’est pas resté sans effet sur les résultats puisque expliquant la débâcle subie par Amadou Ba. « Parmi les facteurs explicatifs de la défait, il y a eu d’abord le dialogue convoqué par Macky Sall, accepté par les uns et refusé par les autres. Entre temps, l’Assemblée nationale avait déjà proposé le report de l’élection au mois de décembre. Avant cela Macky Sall, qui n’est pas candidat, avait initié avec ses partenaires, membres de la coalition Benno bokk yaakaar, un processus de sélection pour désigner un candidat. Ça tombe sur une personne qui s’appelle Amadou Ba. Après, l’on se rend compte que le président Macky Sall n’a pas suffisamment accompagné son dauphin. Les gens de la majorité ont laissé se développer une communication tellement négative sur l’accompagnement ou le non accompagnement d’Amadou Ba. Puis il y a eu trois responsables issus de la mouvance qui sont sortis pour déclarer leurs candidatures. Ils étaient mécontents du choix porté sur Amadou Ba. Cela a fragilisé la coalition Benno bokk yaakaar» note l’analyste politique Ibrahima Bakhoum.
Tout s’est joué en un tour avec un Pds maître du jeu !
Tout au long de la campagne électorale, le candidat Benno a affiché un visage serein et confiant malgré le malaise suscité au sein de sa coalition autour de sa candidature. Partout où il est passé, Amadou Ba avait beaucoup insisté sur l’unité des responsables condition nécessaire selon lui pour la victoire. Il a aussi rêvé de retrouvailles de la famille libérale en courtisant le Pds lors de ses meetings. Ce qui semblait d’ailleurs être impossible. Le Pds, pour être cohérent avec sa démarche après avoir accusé l’ex-Pm d’avoir corrompu des magistrats du Conseil constitutionnel, a décidé d’apporter son soutien à la coalition Diomaye Président. Selon le doyen Ibrahima Bakhoum, l’électorat du Pds a été un facteur déterminant dans la victoire obtenue dès le premier tour par Bassirou Diomaye Faye. « Les militants de Pds, dès qu’ils ont su que le président Abdoulaye Wade avait reçu le candidat de Pastef, se sont mis en ordre de bataille. Ils ont pesé de tout leur poids en faveur de Diomaye. C’est ce qui explique le gros écart entre les deux candidats alors que beaucoup s’attendaient à un second tour. Le Pds a choisi de verser ses suffrages dans le camp de Diomaye, c’est ce qui s’est passé» explique Ibrahima Bakhoum.
Benno, se remettre en cause ou disparaître !
Concernant l’avenir du Benno bokk yaakaar, ce qui est clair est qu’après le départ du président Macky et le vieillissement des leaders ou guides de partis alliés comme l’ancien président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, patron de l’Afp (Alliance des Forces de Progrès), la présidente du Haut Conseil des collectivités territoriales, Aminata Mbengue Ndiaye (secrétaire générale du Ps), la coalition aura de la peine à survivre. Dans les jours à venir, avec le revers subi par Amadou Ba, les instances de Benno et des partis alliés se réuniront pour évaluer le scrutin et en tirer des enseignements. Dans tous les cas, il faudra maintenir la cohésion ou disparaître de l’échiquier politique. «Des gens ont volontairement effacé leurs noms du paysage politique en se mettant derrière quelqu’un qui était le chef de l’Etat Macky Sall. Ce président de l’Apr avait son parti qu’il a voulu promouvoir au fur et à mesure qu’on avançait. Tous les cadres qu’il nommait venaient de l’Apr. Ce qui a fini par affaiblir les autres partis. Si Macky Sall était candidat pour un troisième mandat, l’on se serait retrouvés avec une Apr plus forte que ses alliés de Benno, une coalition dont la locomotive est ce parti présidentiel. C’est ce qui fait que si, après la défaite de dimanche dernier, l’Apr est démobilisée, évidemment, il ne resterait plus grand’ chose dans Benno. Il va falloir tout reconstruire ou alors décider qu’il est temps que chacun aille construire sa propre maison», développe Ibrahima Bakhoum.
La «pilule «amère des alliés !
L’ère de la reconfiguration politique est sonnée par une jeunesse assoiffée de changement. Dans toutes les alternances connues par notre pays, jamais un parti politique n’a gagné à lui seul une élection. Qu’il s’agisse de législatives ou de locales à plus forte raison d’une présidentielle. Celle de dimanche dernier n’a pas fait exception puisque, même si le Pastef qui a été plébiscité par les électeurs, il n’en demeure pas moins qu’il a bénéficié du soutien d’autres partis le plus important voire décisif ayant été, on l’a dit, celui du Pds. C’est le jeu des alliances et des coalitions qui gagne une présidentielle. Les anti-système sont obligés de se mêler aux gens du système pour pouvoir arriver au sommet pour être associés au pouvoir et à ses prébendes. Après la perte du pouvoir, la coalition Benno Bokk Yaakaar aura du pain sur la planche pour maintenir sa cohésion. Kadialy Gassama du Parti socialiste (Ps), membre de la coalition Bby, doute d’une continuité de la coalition. Il déplore l’attitude et le comportement de ses camarades de coalition, lesquels, à l’en croire, ont fait perdre le candidat Amadou Ba au premier tour. Il n’écarte pas l’hypothèse d’une fin de compagnonnage au sein de Benno. «Toutes les hypothèses sont possibles. Je crois qu’à partir d’une évaluation, après avoir situé les responsabilités des uns et des autres dans ce qui est arrivé ce dimanche, le cheminement ne sera plus le même. On s’est toujours plaints, nous, en tant que parti allié, des attitudes de nos camarades de l’Apr. Fondamentalement, le principal problème de notre coalition, c’est le manque d’engagement autour de notre candidat. Ça nous a coûté très cher. S’il y avait une union, alors on aurait dû, au pire des cas, arriver au second tour. D’ailleurs, j’ai été surpris des résultats obtenus par la coalition Diomaye Président. C’est ça aussi la réalité. Nous avions un bon candidat qui n’a pas été soutenu par son camp» déplore l’économiste membre du bureau politique du Parti socialiste.
Amadou Ba, un candidat banni par son mentor !
Le vin est tiré, il faut le boire. Selon Kadialy Gassama, le premier à avoir déstabilisé ou tiré sur leur candidat, c’est le chef de l’Apr lui-même, le président Macky Sall. Il dénonce aussi la floraison de candidats issus de la mouvance présidentielle et notamment de l’Apr. Ce qui a, selon lui, fragilisé le candidat Amadou Ba. « Ce qui n’a pas marché, c’est la cohésion interne. C’est l’une des causes principales de la défaite. Le candidat Amadou Ba a été fragilisé par sa propre coalition, notamment les responsables de l’Apr. C’est une réalité. D’abord, il n’a pas eu le soutien qu’il fallait venant du président de la République. Notamment quand Macky Sall disait que le candidat Amadou Ba est un choix de raison et non pas de cœur. Vous vous rendez compte de tels propos, c’est grave. Pour un candidat qui doit défendre les couleurs de Benno Bokk Yaakaar, recevoir de telles attaques, c’est difficile. On a vu des responsables de l’Apr qui s’attaquaient publiquement au candidat à la veille des élections. C’est grave. Donc ce soutien-là n’a pas été effectif. Ce qui a fait qu’aujourd’hui, malgré un bon comportement du candidat qui a obtenu 34% des suffrages, il n’a pas pu aller au second tour », déplore encore Kadialy Gassama.
Après la perte du pouvoir, les directives des instances dirigeantes de la coalition Benno Bokk yaakaar restent très attendue. Que ce soit à la LD qui réaffirme son ancrage dans Benno tout comme à l’Afp ou au Ps, les responsables souhaitent une évaluation électorale pour, disent-ils, voir et situer les responsabilités ayant conduit à la défaite et parler des perspectives. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’aprèsla chute, une fin de compagnonnage n’est pas à exclure. «Des alliés ont vraiment eu un comportement loyal du début jusqu’à la fin. Parce que les alliés ont eu, à travers des congrès de leurs partis, à investir Amadou Ba. On a vu des congrès extraordinaires de ces partis qui ont connu des mobilisations monstres. Il y avait un engouement en tout cas de la part des partis alliés pour soutenir le candidat Amadou Ba. Ce qu’on n’a pas constaté au niveau de son parti l’Apr, malheureusement. On aura le temps de mieux évaluer la défaite et de situer les responsabilités. C’est à partir de ce moment-là seulement que nous pourrions parler de perspectives de poursuite ou de fin du compagnonnage au regard du nouveau contexte» estime en conclusion Kadialy Gassama, membre du bureau politique du Parti socialiste lui-même composante de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY).
MOUSTAPHA GUIRASSY VEUT HISSER LE SYSTEME EDUCATIF AU RANG DE REFERENCE
Le nouveau ministre de l’Education nationale s’engage pour une éducation de qualité à travers le changement et l’innovation
Les syndicats d'enseignants souhaitent "une école qui nous ressemble, qui produit des ressources humaines et appelée à développer ce pays ".
Le nouveau ministre de l’Education nationale, Moustapha Mamba Guirassy, s’engage pour une éducation de qualité à travers le changement et l’innovation. Un engagement qui demande beaucoup de «pasteef» vu les maux et les défis à relever concernant surtout la situation des enseignants décisionnaires, les lenteurs administratives, la formation « diplômante », les abris provisoires, le déficit d’enseignants et d’infrastructures...
L’un des plus grands ministères du pays, celui qui a incontestablement le plus lourd budget, est désormais confié à Moustapha Mamba Guirassy qui fait ainsi son retour aux affaires en remplacement du Pr Moussa Baldé. De la communication sous le magistère de Me Abdoulaye Wade, il atterrit à l’Education nationale dans le premier gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko. Homme du sérail, il est certes en terrain connu mais beaucoup de défis l’attendent. Les problèmes de l’école sont très nombreux. Et à entendre parler les syndicalistes et les présidents d’associations de parents d’élèves, les choses peinent à bouger dans ce secteur vital. Les premiers évoquent surtout la question des lenteurs administratives portant sur les examens pratiques et les validations des expériences acquises tels que le Ceap, le Cap, la signature des arrêtés, projets et autres actes de rappel, d’avancement ou d’intégration. Il y a aussi les abris provisoires, le déficit d’enseignants et d’infrastructures scolaires, le problème de la formation. Sans compter la situation des enseignants décisionnaires concernant surtout ceux qui sont sur les listes d’attente et passerelles... !
S’attaquer aux problèmes avec des mesures fortes
Le mal est profond et complexe. Du préscolaire au supérieur, qu’il s’agisse des daaras, du privé comme du public, tout va mal. Des maux qu’il urge aujourd’hui de guérir «avec les acteurs de l’éducation notamment les inspecteurs d’académie, de l’éducation et de la formation, les directeurs d’écoles, les syndicalistes, les présidents des associations de parents d’élèves (Ape) et les élèves pour poser les problèmes sur la table et prendre des mesures fortes. Déjà, le maintien des enseignants dans les zones dites éloignées et une indemnisation d’éloignement mensuel pour résoudre le problème du déficit d’enseignants en zones éloignées sont une demande sociale, l’annulation de tous les ordres de services récemment signés par l’ancien ministre Cheikh Oumar Hann, supprimer aussi le dernier recrutement illégal basé sur le clientélisme et le militantisme politique. Oui au recrutement démocratique tout en évacuant les dossiers de milliers d’enseignants en instance et qui impactent négativement leur carrière. Les enseignants, dans leur grande majorité, pensent qu’il faut réformer le système, éradiquer les lenteurs administratives, changer les programmes scolaires qui, selon eux, «contient trop de matières inutiles». Ils demandent de faire de sorte que l’élève, à travers ses compétences, puisse être orienté trèstôt au métier du travail. Maintenir les enseignants dans le secteur avec plus de motivation, d’équité et de justice. Ce sont là en résumé les doléances des enseignants qui se félicitent de la nomination de Moustapha Mamba Guirassy à la tête du ministère de l’Education nationale.
Le secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels) Amidou Diédhiou a réagi à cette nomination. «Je me félicite de la formation du nouveau gouvernement et félicite par la même occasion le ministre de l’Education nationale Moustapha Mamba Guirassy et nous lui souhaitons plein succès. Au regard de son parcours et de son profil, nous avons une bonne appréciation de lui et espérons qu’il accomplira avec brio sa mission». Après les civilités, le leader du Sels, Amidou Diédhiou, rappelle au nouveau ministre que le secteur de l’éducation connait des crises cycliques qui durent depuis plus de 10 ans. «Il faut donc chercher à en comprendre les causes. Pour notre part, nous considérons qu’elles sont pour la plupart liées à des engagements pris ou accords signés mais qui n’ont pas été respectés. Il faut par conséquent cultiver le culte du respect de la parole donnée. Pour réussir sa mission, Moustapha Mamba Guirassy devra impérativement rester très ouvert et accessible mais aussi favoriser le dialogue social qui avait connu une panne. Il lui faut également tenir un langage de vérité et s’attaquer enfin aux dossiers qui sont sur sa table parmi lesquels on peut citer la question des décisionnaires, le résiduel du protocole d’accord de février 2022, les actes de nomination des directeurs d’écoles, le problème du déficit d’enseignants, la problématique des abris provisoires, la révision des curricula. Ce sans oublier la question de l’introduction des langues nationales dans les écoles. Bref le système scolaire doit être réformé à tous points de vues : gouvernance, contenu d’enseignement...».
Quant à Ndongo Sarr, le secrétaire général du Cusemss (Cadre unitaire des syndicats du moyen et secondaire du Sénégal), il dit prendre acte de la nomination de M. Guirassy pour qui il a des «préjugés favorables en raison de ses qualités humaines et intellectuelles. Cela dit, nous attendons de le voir à l’oeuvre pour aviser. Parmi les attentes, nous demandons surtout une rupture dans la démarche avec plus d’écoute et de réactivité pour une prise en charge des préoccupations avant qu’elles ne lui valent des crispations. Il y a aussi l’apurement du passif des accords signés avec ses prédécesseurs. L’Etat est une continuité. Entre autres éléments de ce passif, on peut noter la situation des décisionnaires, la formation « diplômante », les lenteurs administratives, le paiement des rappels, l’équité dans le système de rémunération, le recrutement conséquent d’enseignants par voie de concours et leur formation initiale, la résorption des déficits d’infrastructures, de tables-bancs, d’outils didactiques...». Ndongo Sarr plaide aussi pour une refondation du système et la construction d’une école «qui nous ressemble, qui produit des ressources humaines et appelée à développer ce pays». Last but not least, le patron du Cussems soulève la situation des enseignants contractuels et celle des décisionnaires ainsi que les lenteurs administratives... Avec Amidou Diédhiou, ils invitent ainsi le ministre à privilégier la concertation et le dialogue avec les acteurs. Ce qui ne semble pas tomber dans l’oreille d’un sourd.
Une éducation de qualité
A peine nommé, Moustapha Guirassy s’est engagé pour une éducation de qualité au Sénégal. Son ambition est de hisser le système au «rang de référence», en intégrant l’innovation tout en préservant les précieuses valeurs culturelles du pays. Il souhaite faire faire à ce secteur vital des progrès significatifs contribuant ainsi au développement du pays. «En tant que nouveau ministre de l’Education nationale, je prends conscience de la lourde responsabilité qui m’incombe et accueille humblement ma nomination. Je mesure pleinement les nombreux défis qui se dressent devant nous et je m’engage résolument à consacrer toutes mes énergies à l’amélioration de notre système éducatif. Mon objectif est de le hisser au rang de référence, en le dotant d’une dimension innovante tout en préservant jalousement nos valeurs culturelles et traditionnelles, qui constituent le fondement même de notre identité nationale», a indiqué Moustapha Mamba Guirassy, le nouveau ministre de l’Education nationale.
L’ESPOIR D’UNE RECONCILIATION DES FORCES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ AVEC LES POPULATIONS EST PERMIS
Avec la nomination des généraux Jean-Baptiste tine et Birane Diop à l’intérieur et aux forces armées - Les hommes qu’il faut aux places qu’il faut ! Cet adage a été respecté dans la formation du gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko.
Ces dix dernières années, les forces de sécurité et de défense (Police et Gendarmerie) étaient au cœur de la République en se distinguant par un excès de zèle dans les opérations de maintien de l’ordre. Un zèle ressenti négativement par la population. Policiers et gendarmes se sont illustrés négativement dans une répression sauvage et barbare des manifestations de l’opposition, et plus particulièrement du parti Pastef. Arrestations musclées, y compris d’adolescents, passages à tabac, tortures suivies d’emprisonnements de longue durée, traque aux « déviants » voire aux mal-pensants sur les réseaux sociaux, déploiement ubuesque de chars de combat, de véhicules de transport de troupes mais aussi de poulets et de pandores lourdement armés à tous les coins de rues…tout cela avait fini par exaspérer la population. Et donc à rendre impopulaires la Police et la Gendarmerie à ses yeux. Avec la nomination salutaire et pleine d’espoir des généraux Jean-Baptiste Tine et Birane Diop respectivement aux ministères de l’Intérieur et des Forces armées, il semble que le nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Faye, chef-suprême des Armées, entende placer l’Armée au cœur de la Nation. Autrement dit, restaurer la confiance perdue entre les populations, les policiers et les gendarmes. Ce qui ne sera pas une mince affaire tant le président Macky Sall a rompu le lien entre ces deux corps et les Sénégalais!
Les hommes qu’il faut aux places qu’il faut ! Cet adage a été respecté dans la formation du gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko. Et surtout au niveau des ministères très stratégiques, car liés à la sécurité et à la défense, comme celui de l’Intérieur avec la nomination du général Jean Baptiste Tine à la tête de ce département, et des Forces armées, ministère confié au général Birame Diop. Deux valeureux généraux connus qui se sont distingués respectivement à la tête de la Gendarmerie nationale et comme chef d’état-major général des Armées. Les deux généraux de la deuxième section promus qui font leur entrée dans ce gouvernement sont très appréciés pour leur rigueur, leur droiture, leur sens du commandement et leur caractère de militaires pour ne pas dire leur « militarité » (qu’on nous pardonne le néologisme !). Dans leurs feuilles de routes, entre autres missions, figurera celle de restaurer la confiance entre militaires, policiers, gendarmes, d’un côté, et populations de l’autre. Ils devront en quelque sorte placer l’Armée au cœur de la Nation puisqu’en matière de sécurité intérieure, la gendarmerie est sous tutelle du ministre de l’Intérieur, le général Jean-Baptiste Tine. Selon un ancien chef d’état-major général des armées (Cemga), le président de la République Bassirou Diomaye Faye ne pouvait avoir meilleurs profils pour occuper les fonctions de ministre de l’Intérieur et des Forces armées que les généraux Jean-Baptiste Tine et Birame Diop. « Donc deux hommes qu’il faut aux places qu’il faut ! Parce que ces dernières années, ces deux ministères clés étaient trop politisés au point que policiers et gendarmes faisaient trop de zèle pour faire plaisir à l’autorité politique. Comme quoi, réprimer dans le sang les manifestants etse glorifier d’avoir maintenu l’ordre public était de nature à sauver la tête du ministre. Ce alors qu’en matière de maintien de l’ordre, les blessés et les morts devraient être enregistrés dans le camp des forces de l’ordre et non le contraire » nous confie ce général à la retraite qui nous rappelle les années Sopi (1998-2000) où les manifestations post-électorales étaient très violentes mais durant lesquelles il n’y avait eu jamais eu de morts ou de blessés graves du côté des manifestants. « Avez-vous suivi les violentes manifestations de Paris avec les gilets jaunes ? La plupart des blessés étaient dans les rangs des forces de l’ordre et il n’y a bien sûr pas eu un seul mot » nous prend à témoin notre ancien Cemga.
Pour la petite histoire, il est bon de rappeler qu’au lendemain de notre indépendance (1960), le plus bel édifice qui faisait, et qui fait encore jusqu’à présent, la fierté de la nation tout entière, c’est l’Armée ! Une Armée républicaine, disciplinée et loyale, mais aussi professionnelle. Surtout, une Armée de métier sagement confinée par le président Léopold Sédar Senghor dans les casernes, faute d’ennemis parce que le Sénégal avait toujours entretenu de très bonnes relations avec ses voisins. Mis à part l’épisode de la lutte indépendantiste du Paigc en Guinée-Bissau où l’armée portugaise faisait souvent des incursions en Casamance pour pourchasser les combattants d’Amilcar Cabral.
« Armée/ Développement » sous Senghor
Cette paix à nos frontières sur fond de dictature silencieuse avait poussé le président Léopold Sédar Senghor à transformer notre Armée nationale en une Armée de Développement. Derrière ce concept, une politique qui consistait à faire participer les militaires au développement économique et social de notre jeune nation. Encore une fois, compte tenu de la stabilité politique du pays et de la sous-région, l’Armée sénégalaise, par le biais du Bataillon des travaux du génie, était donc engagée sur plusieurs fronts de développement. Appelé le corps ou l’arme des « cracks » et des « savants », le Génie militaire est composé, du moins pour sa partie encadrement, par de brillants officiers ingénieurs en ponts et chaussées ainsi que dans d’autres domaines du génie civil. A Dakar comme en Casamance, au Fouta comme dans le Baol ou dans n’importe quelle partie du territoire national, l’Armée construisait des barrages (Keune), des écoles, des lycées, des dispensaires, des pistes rurales, des forages, des ponts, plantait des arbres pour arrêter le désert etc.
Si le président Senghor avait à cœur de matérialiser son concept/slogan « Armée, un outil au service du développement », son successeur le président Abdou Diouf, lui, avait tout lieu d’être fier de son « Armée/Nation ». Deux notions différentes mais visant le même but : Mettre la Grande Muette au Service de la Nation. Pour montrer que l’Armée faisait partie intégrante de cette dernière, le président Diouf avait consenti beaucoup d’efforts pour promouvoir la solidarité et l’assistance des soldats à l’endroit des populations. Le Service de Santé des Armées symbolisait le mieux ce concept puisque, à travers tout le territoire national, l’essentiel des malades soignés dans les infirmeries et hôpitaux de garnisons sont des civils. D’ailleurs, l’actuel Cemga Mbaye Cissé a fait revenir la Santé militaire à l’orthodoxie.
« Armée/Démocratie » sous Wade
Hélas ! C’est avec l’arrivée du président Abdoulaye Wade au pouvoir en 2000 que l’Armée a commencé à être « politisée » au sens propre comme au sens figuré puisque les militaires avaient acquis le droit de vote. A l’opposé de ses prédécesseurs, Wade a choisi de mettre en œuvre le concept tout spécial « Armée et Démocratie ». Dieu sait qu’au début, ils étaient très nombreux les officiers, sous-officiers et hommes du rang à se perdre dans ce concept. Jusque-là enracinés dans l’ apolitisme et éloignés des choses politiques, les militaires ont connu le chemin des urnes sous le président Wade.
Cela dit, depuis notre accession à la souveraineté internationale, jamais les forces de défense et de sécurité (Armée, Police et Gendarmerie) n’ont été autant équipées, modernisées et bichonnées que sous le président Macky Sall.
« Police/Répression » et « Gendarmerie/Persécution » sous Macky
Comme l’avait si magnifié à l’époque « Le Témoin », sous le magistère du Président Macky Sall, les budgets ont été multipliés par plusieurs fois à des centaines de milliards cfa pour l’acquisition d’équipements et d’armements. Malheureusement dernière cette puissance militaire et policière se cachait la volonté de réprimer dans le sang les populations. Et surtout les manifestants de l’opposition incarnée par le « Pastef » d’Ousmane Sonko. Les arrestations et tueries de masse avaient fini par dévier la police et la gendarmerie de leur mission consistant à sécuriser les personnes et les biens. Ou alors à encadrer les manifestations d’ordre politique. Toujours est-il que sous le président Macky Sall était né le concept « Gendarmerie-Persécution » ou « Police-Répression » incarné par le ministre de l’Intérieur dès lors que les responsables des forces de sécurité et de défense ne faisaient qu’exécuter des ordres et faire appliquer de multiples interdictions décrétées officiellement par les préfets mais en réalité par le ministre de l’Intérieur. Des décisions encouragées et légalisées par le ministre de la Justice et suivies par leurs procureurs dans la chasse ou la « mort » à l’homme-opposant ! Certes, il y a des moments dans l’existence d’une Nation où il faut bander les muscles pour faire régner l’ordre public. Mais au rythme où les manifestants étaient tués ou blessés comme des animaux, on était plus dans une démocratie mais en pleine dictature sanglante.
Avec la nomination des généraux Jean-Baptiste Tine et Birane Diop respectivement aux ministères de l’Intérieur et des Forces armées, l’espoir d’une Police et d’une Gendarmerie enfin réconciliées avec le peuple est permis !
Korité à l'unisson
Même si la communauté musulmane a entamé le ramadan en rangs dispersés, il y a de fortes chances qu’elle célèbre la Korité à l’unisson, ce mercredi. En effet, la Commission d'Observation du Croissant Lunaire (C.O.C.L.) de la Coordination des Musulmans du Sénégal (C.M.S.) qui s'est réunie hier, pour scruter la lune, renseigne que le croissant lunaire n'a pas été aperçu sur le territoire. Par conséquent, ce mardi sera le dernier jour du Ramadan (Koor) et le mercredi 10 avril 2024 sera la Korité. Il faut signaler que l’association sénégalaise pour la promotion de l’astronomie (Aspa) a précisé dans un communiqué que le croissant lunaire sera aperçu au Sénégal ce mardi.
Premier Conseil des ministres
Le Président Bassirou Diomaye Faye tient son premier conseil des ministres aujourd’hui à la Présidence. La rencontre avec la nouvelle équipe gouvernementale est prévue à 10h. Il s’agit d’une prise de contact du Président Faye avec le gouvernement pour échanger sur la feuille de route, l’état des lieux et les critères de nominations à la tête de directions.
Oumar Demba Ba, administrateur de la Fondation de Macky Sall
La Fondation Macky Sall pour la paix, le dialogue et le développement, créée par l’ex-chef de l'Etat du Sénégal, a un nouvel administrateur. Il s'agit de l'Ambassadeur Oumar Demba Ba, récemment élevé au titre d'ambassadeur émérite du Sénégal, en même temps que l'ex-ministre des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye. L'Ambassadeur Oumar Demba Ba communément appelé ODB va gérer cette organisation mise en place par l'ancien président de la République Macky Sall, à la fin de son mandat. Un choix qui n'est pas fortuit puisque Oumar Demba Ba a été ministre, Conseiller diplomatique du Président sortant Macky Sall.
Marie Angélique Savané et Cie lancent une pétition
Pionnière dans la lutte pour la promotion de la femme, Marie Angélique Savané est sortie de sa réserve pour lancer une pétition contre la sous représentativité des femmes dans le gouvernement d’Ousmane Sonko. Elle rappelle que depuis hier, (avant-hier, Ndlr), des femmes et des associations féministes se concertent pour dénoncer non seulement la sous-représentation des femmes dans le nouvel attelage gouvernemental, mais surtout la nouvelle dénomination du ministère de la «Famille et des solidarités», ramenant ainsi les femmes à de simples reproductrices. D’après la sociologue, le Président Bassirou Diomaye Faye a rayé d'un trait tous les acquis des luttes des femmes sénégalaises pour leurs droits économiques, politiques, sociaux et culturels, depuis des décennies. Outre les femmes, elle indique que la question de la participation des hommes comme cosignataires a été soulevée puisque beaucoup d'hommes se sentent concernés.
Libération de détenus politiques à Thiès
Des partisans de Pastef avaient commencé à hausser le ton pour exiger la libération d’une dizaine de détenus politiques encore en prison. Eh bien ! Le coup de gueule a eu les effets escomptés. Puisque trois détenus politiques de Thiès ont été libérés hier, notamment Omar Fall, Djibril Sané et Oustaz Lamine Ndiaye. Présentement, il ne reste que deux à savoir Samba Lo et Moustapha Fall.
Règlement de comptes
Une rixe entre deux frères a atterri à la police des Parcelles assainies. K. S. et E. S. ont été déférés au parquet pour violences et voies de fait réciproques. Le sieur K. S risque gros pour avoir blessé aussi la femme de ménage P. Sambou à la tête. Cette dernière explique que le jour des faits, le sieur K. S. réputé belliqueux lui a versé de l'eau au moment où elle cherchait un objet dans le lavabo. Il donne une gifle à P. Sambou avant de la rouer de coups de poing. Son frère E. S. a filmé la scène avec le téléphone portable de P. Sambou. Il s’en est pris aussi à frère K. S. La dame s'est rendue à la police pour porter plainte contre K. S. pour coups et blessures volontaires. Kh. A. Sarr a confirmé le caractère belliqueux de K. S. qui, pourtant expulsé de la maison par voie d'huissier continue de la fréquenter et troubler la quiétude des occupants. C'est pourquoi, K. S. a blessé grièvement son frère E. S. ainsi que la femme de ménage P. Sambou. E. S. muni d'un certificat médical de 14 jours a porté plainte aussi pour coups et blessures volontaires contre son frère K. S. Après leur interrogatoire, les deux frères ont été déférés au parquet au terme de leur garde à vue.
Yewwi Askan wi à Sonko
La coalition Yewwi Askan Wi dont un des candidats est sorti vainqueur à la présidentielle adresse ses félicitations au Premier ministre, Ousmane Sonko qui a pris service hier à la Primature. Elle saisit l'occasion pour féliciter aussi l'ensemble des membres de son gouvernement qui suscite beaucoup d'espoirs aux yeux de la population sénégalaise, particulièrement la jeunesse. Yewwi rappelle s’être battue pendant 03 ans de façon ininterrompue pour avoir une alternance démocratique à la tête du pays.
Vol en réunion
Marchand ambulant de son état, F. Diagne et M. Wade croupissent en prison actuellement pour vol en réunion. Les mis en cause ont été alpagués suite à un vol commis à la cité Mixta au préjudice du commerçant P. Camara. Selon nos sources, les mis en cause se sont introduits nuitamment dans l'appartement de Camara pour le menacer avec des tessons de bouteilles et dérober son téléphone portable et son argent. Toutefois, Camara a pris son courage en poursuivant ses voleurs. Avec l’aide des voisins, il a mis la main sur F. Diagne après une course-poursuite. Ce dernier est conduit à la police des Parcelles assainies. F. Diagne a nié les faits de vol tout en reconnaissant s'être introduit dans l'appartement avec deux amis M. Wade et P.S. Diallo. M. Wade a aussi été interpellé, mais réfute les accusations. Quant à son ami P. S. Diallo, il est toujours en cavale. Ainsi F. Diagne et M. Wade sont placés en garde à vue et déférés au parquet pour vol en réunion.
162 migrants sénégalais seront rapatriés de Dakhla à partir de mardi
Au total, 162 candidats sénégalais à l’émigration séjournant depuis le début du mois de mars à Dakhla-Oued Eddahab, une région du sud marocain, vont regagner le Sénégal à partir de mardi, a appris l’Aps d’une source diplomatique. Ces migrants qui séjournaient depuis le début du mois de mars 2024 dans les centres d’accueil de Bir-Gandouz et Argoub dans la région de Dakhla-Oued Eddahab au Royaume du Maroc seront rapatriés au Sénégal à partir du mardi 09 avril 2024. Le premier convoi de ces migrants devrait arriver à Saint-Louis mercredi en début d’après-midi. Le deuxième convoi devant quitter Dakhla jeudi devrait arriver le lendemain (vendredi) à Saint-Louis en début d’après-midi, fait savoir le Consulat général du Sénégal à Dakhla. Il signale que six femmes, un bébé âgé de moins d’un an et cinq malades en convalescence font partie du deuxième groupe devant être rapatriés au Sénégal. Le Consulat signale qu’il ne restera plus de Sénégalais en attente de rapatriement après ces retours. Il assure dans le même temps ne pas avoir enregistré d’arrivées de pirogues en provenance du Sénégal depuis le début de l’année 2024. Toutes les pirogues à bord desquelles ont voyagé les 600 Sénégalais bénéficiaires d’un retour volontaire au cours de cette année avaient pris le départ de la Mauritanie, font remarquer les autorités consulaires.
Le maire de Sandiara démissionne de son poste
Le maire de Sandiara Serigne Guèye Diop a démissionné de son poste de maire pour être en conformité avec les promesses électorales du chef du gouvernement Ousmane Sonko. L’ancien ministre conseiller à la présidence de la République qui est devenu le patron du département de l’Industrie du pays devrait être suivi en cela par le Pcd de Bignona, le maire de Ziguinchor. On se demande tout de même si Birame Souleye Diop va démissionner et de son poste de député et de celui de maire. En tout cas, il avait catégoriquement refusé d’honorer cette promesse de Pastef. Au suivant….
Un million de $ de la BAD pour l’emploi vert au Sénégal
La Banque africaine de développement, par le biais de son Fonds fiduciaire multi-donateurs pour l’entrepreneuriat et l’innovation des jeunes (YEI MDTF), a approuvé un don de 999000 dollars pour soutenir une initiative visant à favoriser les emplois verts pour les femmes, les jeunes et les personnes handicapées. Le projet pour renforcer le micro-entrepreneuriat des femmes, des jeunes et des personnes handicapées pour des emplois verts dans le secteur des ressources naturelles («MicroGREEN») vise à favoriser une croissance économique inclusive en offrant jusqu’à 500 opportunités d’emplois verts et des services de développement commercial à des groupes marginalisés au Ghana et au Sénégal. Le groupe cible comprend les femmes, les jeunes etles personnes handicapées ou ayant des besoins spécifiques, engagés dans la gestion des ressources naturelles telles que l’agroforesterie, la pêche et la biodiversité. Le projet MicroGREEN, qui sera mis en œuvre sur une période de deux ans, permettra à au moins 1000 jeunes âgés de 15 à 35 ans d’acquérir des capacités entrepreneuriales et des compétences commerciales, parmi lesquels des femmes (60 %), des personnes handicapées ou ayant des besoins spécifiques (10 %) et d’autres jeunes (30 %) dans les deux pays. En se focalisant sur le renforcement des capacités et en utilisant des modèles de développement de PME basés sur la chaîne de valeur, indique Ecofin, le projet s’efforce d’améliorer la création d’emplois, d’assurer la durabilité des microentreprises et d’intégrer les bénéficiaires dans les systèmes économiques.
Quinze nouveaux huissiers de justice prêtent serment
Quinze huissiers stagiaires ont prêté serment, lundi, au Palais de justice de Dakar, prélude à leur intégration dans la profession, a constaté l’Aps. Devant le juge Ndiep Diouf, président de chambre à la Cour d’appel qui a reçu leur serment, ils ont juré de garder scrupuleusement le secret professionnel. Ils vont effectuer un stage de formation de deux mois qui va les préparer à l’exercice de la fonction d’huissier. Cette promotion, issue de la session 2023 du concours d’aptitude au stage d’huissier, vient renforcer les rangs de la corporation. Ce recrutement vient à point nommé, selon Adama Dia, président de l’Ordre des huissiers de justice du Sénégal qui prenait part à la cérémonie de prestation de serment. Selon lui, cet effectif vient combler un déficit noté dans la profession depuis près de cinq ans. En 2017 déjà, on avait organisé un autre concours pour lequel on avait 16 admis. S’agissant du secret professionnel, Adama Dia a rappelé aux stagiaires que le serment de l’homme de droit lie l’homme à son propos dans l’exercice de ses fonctions. Selon lui, l’huissier de justice ne peut pas, à l’occasion de l’exercice de sa profession, recueillir des secrets très sensibles et aller en parler en toute liberté dans le public. Me Ibrahima Ndiéguène, avocat à la Cour, secrétaire général de l’Ordre des avocats du Sénégal, a pour sa part exhorté les jeunes stagiaires à être fidèles au serment` qu’ils viennent de prêter.
Par Lamarana Petty Diallo
LE SENEGAL, UNE SOURCE D’INSPIRATION
Le Sénégal mérite plus qu’une tribune. Il a droit à un hymne. On doit le célébrer comme un modèle, un archétype, un symbole universel de la démocratie.
Le Sénégal est une source d’inspiration démocratique pour toute l’Afrique. Un exemple de démocratie que le monde entier doit retenir et célébrer.
Le Sénégal mérite plus qu’une tribune. Il a droit à un hymne. On doit le célébrer comme un modèle, un archétype, un symbole universel de la démocratie.
Le Sénégal vient d’ouvrir non pas une fenêtre, mais une porte rarement, pour ne pas dire jamais franchie, par un système politique. Et pour cause ?
Voyons ! D’est en ouest, du sud au nord de la planète, de toutes les démocraties qui, comme le Sénégal a acquis une maturité démocratique non pas exemplaire, mais exceptionnelle en un aussi peu de cheminement historique et politique ?
Une campagne en une quinzaine de jours à peine. Un candidat sorti de la manchette d’un autre prohibé par la justice. Un recalé, passez-moi l’expression, qui épaule son dauphin, son camarade, son colistier pour le porter à la place qui lui était destiné de facto.
Un peuple méritant, des dirigeants avisés, un pays qui fait nation.
Voilà un peuple serein qui, malgré les passages à vide, les temps d’incertitude, s’en remet d’aplomb et montre au monde entier qu’il y a quelque part en Afrique, un pays qui fait nation.
Oui, le Sénégal est une nation. Oui, il a un peuple en avance, bien en avance sur d’autres. Il n’est pas comme ailleurs, une entité composite, une addition d’ethnies, de groupes linguistiques, de sordides rassemblements politiques, parfois politico-religieux qui se donnent des coups de patte comme des insectes. Ce pays-là est un. Véritablement uni et indivisible.
Ce pays a un Conseil constitutionnel qui fait un pied de nez au système en place. Une Commission électorale nationale autonome (Cena) réellement autonome. Là, il ne s’agit pas comme ailleurs en Afrique de commission électorale nationale indépendante (Ceni) dépendante dans les faits du régime en vigueur. Des citoyens qui votent pour un projet, une rupture et non selon le patronyme (nom de famille) du candidat. Celui qui ne se réveille pas grâce à ce qui s’est produit au Sénégal ce 24 mars 2024 risque de rester durablement dans un sommeil profond.
La France, ancienne puissance coloniale, modèle séculaire de démocratie, conçoit-on pour l’Afrique et certains pays du monde, ferait pâle figure face à cette démocratie d’à peine sexagénaire (de 60 ans).
Le Sénégal présente au monde trois anciens présidents presque tous droits sur leurs pieds. En tout-cas, écoutés et encore choyés du fait de leur passage au sommet de l’Etat et de la manière dont ils ont cédé le fauteuil. À la républicaine. Oh, non, ! À la sénégalaise !
Qui, plus qu’Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et désormais Macky Sall en Afrique et ailleurs ont cédé, avec une main franche et légère, un héritage politique aussi pacifique et démocratique à leur peuple ? N’avons-nous pas vu la prise d’assaut des symboles de la démocratie dans un pays qui se targue d’être une puissance planétaire ? Si la Prise de la Bastille instaure la révolution démocratique ailleurs, celle du Capitole relève d’une guerre de succession qui ne soit pas à la sénégalaise.
Deux semaines à peine de campagne !
Au Sénégal, deux semaines à peine de campagne. Une élection sans incident. Des résultats bien peaufinés le même jour. Une victoire reconnue et acceptée par l’adversaire et le Président de la République avant la proclamation officielle. Des félicitations par l’un et l’autre.
Nous disons haut et fort que les Sénégalais devraient s’enorgueillir de leur système politique. Ils doivent porter la couronne, non pas en diadème, mais en diamant, de leur élection démocratique du 24 mars 2024. Aucune polémique n’a lieu d’être dans cette victoire et le processus qui l’a favorisé.
Ils sont un peuple méritant. Parmi les plus méritants. Nous Africains, nous devrions en être fiers et suivre leurs pas. Car, le pays de la Téranga, de terre d’hospitalité (en wolof) est désormais Terra de democracia (Terre de démocratie). Une nouvelle donne à assumer.
Le défi est de taille et doit être relevé
Ce défi peut se décliner en peu de points essentiels. En tout premier lieu :
Le défi face à la nation et au peuple
Il appartient au nouveau président élu, oh ! Je souhaiterais tant assister à sa prise de fonction, pas à son intronisation, car le Sénégal fabrique des démocrates et non des rois, potentiels potentats. Dans ce pays, il y a passation : un président qui s’en va dans la dignité et un autre qui entre glorieusement au Palais de la République pour sauvegarder l’héritage.
Le nouveau président a le devoir de se montrer à la hauteur. Le challenge est de taille, mais l’enfant qui trouve le champ de son père défriché saurait, en bon hériter, labourer et semer. Point de doute que l’acquis démocratique continuera à fleurir dans ce pays, phare de la démocratie africaine. Désormais mondiale.
Il appartient aux deux anciens colistiers dont l’un est désormais président de ne pas céder aux sirènes de la division, car nul n’est jamais aussi menacé que lorsqu’on le sent en symbiose avec quelqu’un d’autre. Autrement dit, que les adversaires n’ont pas de crainte de division ou d’opposition parce qu’ils le sont déjà. Mais les amis, surtout en politique, s’exposent aux manœuvres de toutes sortes ; aux pièges érigés par des adversaires anonymes ou avérés.
Messieurs Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, le Sénégal est tout simplement entre vos mains. S’il n’y a point deux présidents en exercice pour un même pays, il y a de la place pour tout citoyen à la dimension de monsieur Sonko. N’en déplaise à certains, serais-je tenté de dire.
Le défi face à la jeunesse !
Le nouveau président à l’impérieux devoir d’inspirer la jeunesse sénégalaise et africaine.
Cette jeunesse en vagabondage tant sur le continent que sur les chemins de l’exil. Cette jeunesse qu’on tue ailleurs pour de légitimes manifestations pour la démocratie. Cette jeunesse qui croupit dans le chômage, se noie dans la Méditerranée et qui peine, comme naguère dans les cales des navires esclavagistes, sur les routes du Nicaragua. Cette jeunesse qui deviendra dans le pays de l’Oncle Sam, les nouveaux forçats de la mondialisation et de la misère des Sud : un terme inventé à dessein pour nous contenter de notre place de continent-relais. Non ! En marge de ce que j’appelle une Globalisation poudre aux yeux.
Il est également de votre devoir moral et politique de montrer qu’en Afrique, les présidents inamovibles, quelque soit l’habit qu’ils portent, ces sortes de zombis ambulants, ces pères de la nation alors qu’ils sont des arrières grands-pères de ceux qu’ils dirigent, doivent céder la place aux jeunes générations.
Il en est de même des chefs de partis politiques qui, comme les potentats qu’ils prétendent combattre, s’agrippent à la tête de leurs mouvements et ferment toutes les portes d’une succession légale, légitime et démocratique.
Certes, j’en demande trop. Cependant, la porte que le Sénégal a grandement et fièrement ouverte ne doit plus être unique et ponctuelle. Elle devra être pérenne et multiple pour donner accès à la démocratie dans tout le continent africain.
Il ne nous reste plus qu’à souhaiter bon vent au président sortant Macky Sall et lui rendre modestement hommage en dépit des atermoiements qu’on lui reproche à tort ou à raison.
Nos souhaits, naturellement de réussite, au président nouvellement élu avec l’espoir que le soleil qui vient de se lever au Sénégal éclairera toute l’Afrique. Qu’il inspire la jeunesse politique. Qu’il servira de leçon aux pays voisins et lointains du pays de Blaise Diagne, de Cheikh Anta Diop, etc. Surtout, de Léopold Sédar Senghor, ce passeur de main et dont la vision non plus poétique, mais politique a fait du Sénégal le berceau de la démocratie africaine et une nouvelle inspiration mondiale.
Je ne doute point que ce berceau deviendra séculaire et confirmera, au-delà de l’universalité typiquement culturelle, notre universalité politique.
Lamarana Petty Diallo
Professeur d’Université (Guinéen) vivant en France
Email : lamaranapetty@yahoo.fr
LE GENERAL JEAN BAPTISTE TINE ENTEND CONCILIER LA SECURITE DE L’ETAT AVEC CELLE DES INDIVIDUS
Le ministre de l’Intérieur sortant, l’inspecteur général d’Etat Mouhamadou Makhtar Cissé, et son successeur, le général de corps d’Armée Jean Baptiste Tine, ont effectué hier leur passation de service.
Le ministre de l’Intérieur sortant, l’inspecteur général d’Etat Mouhamadou Makhtar Cissé, et son successeur, le général de corps d’Armée Jean Baptiste Tine, ont effectué hier leur passation de service. Le nouveau locataire de la place Washington a indiqué que le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, attache du prix à la protection des personnes mais également à la tranquillité et à l’ordre public au profit de nos concitoyens. Le général de corps d’Armée Jean Baptiste Tine s’engage à mener de larges concertations avec tous les cadres du ministère pour, ensemble, voir comment améliorer l’existant et comment apporter les changements inéluctables pour continuer à mériter la confiance des autorités et l’estime des populations. Il a exhorté tous ses désormais collaborateurs à garder en permanence et à l’esprit notre belle devise : un peuple, un but, une foi.
En présence des directeurs généraux, officiers généraux et sous-officiers mais aussi des employés civils du ministère de l’Intérieur, M. Mouhamadou Makhtar Cissé a félicité toutes les directions mobilisées pour la bonne tenue de la dernière élection présidentielle en saluant le sens des responsabilités des médias qui, selon lui, font un travail propre et utile pour le pays. D’après l’ancien directeur de cabinet du président de la République, avec la nation qui sort grandie de ce scrutin, il s’agit indiscutablement d’une victoire de la démocratie sénégalaise solidement renforcée dans ses fondements avec un bilan impressionnant et zéro contestation. « Cette victoire confirme que le processus, tel que structuré et dans sa mise en œuvre, est un processus réellement éprouvé. Le système est crédible même s’il reste perfectible comme toute œuvre humaine », s’est réjoui Mouhamadou Makhtar Cissé.
A l’en croire, le système ne peut rester valable que par le bon choix des hommes qui l’animent à l’image des institutions de la République qui ne peuvent exprimer leur plein éclat que lorsque le sens du devoir et l’éthique de responsabilité habitent les animateurs. « Le général Jean-Baptiste Tine fait partie de ces hommes qui ont le sens du devoir et cette éthique de la responsabilité. En lui passant le témoin de cette charge, je reste convaincu qu’il saura apprécier le poids et les contraintes pour l’avoir connu et côtoyé. Je sais que le choix porté sur ses étoiles ne relève point du hasard, il est l’homme qu’il faut à la place qu’il faut », a magnifié Mouhamadou Makhtar Cissé à l’endroit de son successeur.
Les recommandations de Mouhamadou Makhtar Cissé
Le sortant a confié le ministère de l’Intérieur, et particulièrement les policiers qu’il considère comme étant sa famille désormais, au général Jean Baptiste Tine. Cette famille, il demande à son successeur de la rendre plus sympathique aux yeux des citoyens. Le ministère de l’Intérieur, a-t-il expliqué, est, de par ses fonctions, au centre de l’Etat et au cœur de la nation. Pour le ministre de l’intérieur entant, une cérémonie de passation de service représente comme un temps de respiration pour l’administration dans un Etat de droit, elle consacre la continuité du service public. Le général Jean-Baptiste Tine, qui était jusqu’à la semaine dernière l’ambassadeur du Sénégal en Russie, a remercié le président Bassirou Diomaye Faye pour l’honneur et la confiance qu’il lui a faits de lui confier cette charge très importante de ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique. Le général Jean Baptiste Tine compte sur l’engagement et l’abnégation de ses collaborateurs pour réussir cette lourde mission. « En prenant les rênes du ministère de l’Intérieur, j’hérite d’une institution solide qui a été bâtie dans le long cours par beaucoup de générations de commis de l’Etat. Aujourd’hui encore, le ministère est servi par de hauts fonctionnaires tous pétris de beaucoup de qualités et de grandes valeurs. Je compte m’appuyer sur leur expertise et leur disponibilité pour conduire les missions qui lui sont assignées » a indiqué le ministre entrant. Il s’est engagé à hisser toujours plus haut le flambeau du ministère de l’Intérieur. Ceci conformément aux orientations du chef de l’Etat pour le plus grand succès de notre pays.
« En tant que ministre de l’Intérieur, mon action a vocation à participer au développement de notre pays à travers tous les démembrements de ses institutions notamment les préfectures et les sous-préfectures. Les objectifs de notre action doivent donc nécessairement avoir une convergence avec la recherche de l’efficacité économique et le progrès social qui sont visés prioritairement par l’autorité politique. Aujourd’hui, le contexte des périls et des menaces endogènes comme exogènes caractérise notre époque en particulier dans le contexte de la sous-région ouest africaine », a déclaré l’ancien Haut commandant de la Gendarmerie nationale en insistant sur l’importance de la stabilité intérieure qui est, selon lui, le premier marqueur identitaire d’un Etat de droit. Aujourd’hui, a-t-il ajouté, de plus en plus, la sécurité de l’Etat entre en compétition avec la sécurité individuelle. « Il s’agit sans exclusive de concilier les deux en centrant les efforts sur nos concitoyens par la proximité et surtout par l’inclusivité. Il faut discuter avec nos concitoyens et il faut humaniser nos actions. Il faut respecter les droits de l’homme, il faut tenir en compte la dignité humaine », a insisté le général Tine. Selon le nouveau ministre de l’Intérieur, « nous devons préserver les atouts précieux qui sont la stabilité politique et la solidité des institutions de notre pays ».
Le nouveau locataire de la place Washington a lancé un appel à toutes les directions de l’administration centrale, aux chefs de services et personnels de la police et, plus généralement, à tout le personnel du ministère de l’Intérieur pour continuer d’ouvrir leurs portes à nos concitoyens de sorte à trouver des solutions consensuelles et discutées à toutes les questions. Le projet de la politique des nouvelles autorités dans le domaine de la sécurité est de question de proximité, d’inclusion, de protection, a martelé le général Jean-Baptiste Tine. Il a appelé ses collaborateurs à travailler dans cet esprit, à agir sereinement dans un élan uni et solidaire pour que le ministère de l’intérieur joue pleinement sa participation dans l’exécution des politiques publiques du gouvernement. La remise de cadeaux au ministre de l’Intérieur sortant a clôturé la cérémonie de passation de service entre Mouhamadou Makhtar Cissé et Jean Baptiste Tine.
LE CHEF DE L’ÉTAT INVITE A EN FAIRE UNE PRIORITE
Après l’élection du président de la République du Sénégal, son Excellence Bassirou Diomaye Faye, des voix se font entendre pour porter le combat pour une meilleure prise en charge de la petite enfance dans les domaines de l’éducation et de la santé
Après l’élection du président de la République du Sénégal, son Excellence Bassirou Diomaye Faye, des voix se font entendre pour porter le combat pour une meilleure prise en charge de la petite enfance dans les domaines de l’éducation et de la santé. A travers une lettre ouverte au nouveau pensionnaire du palais de la République Fa Diallo, fondatrice de l’Institut Académique des Bébés, présidente de l’association Boyam, la Maison des 1000 jours et par ailleurs présidente aussi de l’association Jappo pour la petite enfance a soutenu que « ce secteur est en souffrance extrême dans notre pays. Récemment, le président sortant a signé le décret réglementant les enfants de 0 à 3 ans après quatre années d'âpres luttes et plaidoyers, et au prix de vies de jeunes enfants. Ce secteur a comptabilisé des pertes en trois ans aussi bien dans le milieu hospitalier à cause de graves négligences que dans les structures de la petite enfance. Des dispositions préconisaient en 1990 de porter le taux de préscolarisation à 30 % en 2000. Or, à ce jour en 2024, ce taux s'affaisse à 18,64 % (ANPECTP) ».
Pour Fa Diallo, les acteurs de la lutte de la petite enfance saluent les mesures clés que le président Bassirou Diomaye Faye prévoit pour le pays. Cependant, pour ce qui est de « construire des crèches », elle a évoqué que l'urgence de la petite enfance réside dans des aspects impérieux à prendre en charge et qui méritent toute votre attention. « La petite enfance exige un droit de regard et il est temps de la soigner par la formation en instaurant un personnel qualifié pour une meilleure prise en charge des jeunes enfants mais aussi pour un développement intégré de cette cible » ; a fait comprendre Fa Diallo. Et d’ajouter : « les expériences vécues dans la petite enfance ont un profond impact sur le développement du cerveau, ce qui affecte l'apprentissage, la santé, les comportements et, par finalité, les revenus ».
Pour la spécialiste de la petite enfance, des millions de jeunes enfants ne réalisent pas leur plein potentiel parce que leur développement est freiné par la malnutrition, un manque de stimulation et d'apprentissage précoces. Il est pour elle, essentiel de réaliser des investissements avisés dans le développement physique, cognitif, linguistique, social et émotionnel des jeunes enfants, dès avant la naissance et jusqu'à leur entrée au primaire, spécifiquement les mille premiers jours, pour les mettre sur la voie d'une plus grande prospérité et aider notre pays à devenir plus productif.
« Bonifiez les résultats de développement du Sénégal, notamment chez les familles pauvres, à travers des programmes de qualité à destination de la petite enfance pour aider les familles à offrir aux enfants des possibilités de stimulation et d'apprentissage précoces, dès la naissance, et la protection des enfants. Fertilisez le milieu rural par des solutions appropriées et améliorez l'économie sociale et solidaire », a-t-elle préconisé au Chef de l’État.
Pour de meilleurs résultats dans le domaine scolaire, elle a préconisé : « d instaurer des cantines scolaires et d’assurer au moins un repas équilibré par jour au jeune enfant. L’éducation inclusive est une solution favorable pour l’intégration de tous les enfants en milieu scolaire, aussi bien les jeunes enfants ordinaires que ceux porteurs de handicap. Cependant, leur prise en charge exigeante requiert une formation technique approfondie des enseignants ».
VERS UNE CELEBRATION A L’UNISSON DE LA KORITÉ
Tout porte à croire. En effet, l’Aïd el-Fitr 2024 sera célébrée demain, mercredi 10 avril 2.024, par une partie de la communauté musulmane sénégalaise.
Vers une célébration à l’unisson de la fête de l’Aïd el-Fitr ou Korité, marquant la fin du jeûne du mois béni de Ramadan, au Sénégal, en même temps que le reste du monde. La Commission d’observation du croissant lunaire (COCL) de la Coordination des musulmans du Sénégal (CMS), qui s’est réunie hier, lundi 8 avril 2024, annonce la Korité pour demain, mercredi 10 avril 2024, correspondant, dans le calendrier musulman (Hégirien), au 1er du mois de chawal 1445. A l’image de plusieurs pays ayant démarré le jeûne le lundi 11 mars dernier et où le Ramadan de cette année va durer 30 jours, notamment l’Arabie Saoudite et la France… En attendant, la décision de la Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire (CONACOC) du Sénégal et ceux ayant décrété le début du Ramadan le mardi 12 mars dernier, dont le Maroc etc. qui sera connue, ce mardi soir, après leur 29e jour de jeûne, équivalant à leur «nuit du doute»
Korité à l’unisson au Sénégal ! Tout porte à croire. En effet, l’Aïd el-Fitr 2024 sera célébrée demain, mercredi 10 avril 2.024, par une partie de la communauté musulmane sénégalaise. «La Commission d’observation du croissant lunaire (COCL) de la Coordination des musulmans du Sénégal (CMS) s’est réunie ce lundi 8 avril 2024, correspondant au 29 du mois de Ramadan 1445H. Après avoir recueilli des informations de nos correspondants régionaux, ici au Sénégal, et à l’étranger, au niveau sous régional et régional et à l’international, toutes les informations qu’on a reçues indiquent que le croissant n’a pas été aperçu. Donc le mardi 9 avril complètera le mois de Ramadan et le mercredi 10 avril, ‘’inchaAllah’’, sera le premier du mois lunaire chawal», correspondant à l’Aïd el-Fitr 1445H, ont révélé Serigne Talla Diop et Omar Sall, lisant la déclaration de la COCL. La même date a été retenue dans plusieurs pays du monde. Soit après 30 jours de jeun dans ces zones qui ont aussi scruté le ciel pour l’apparition du croissant lunaire hier, lundi 8 avril 2024, la «nuit du destin», en vain. Parmi ces derniers, des pays du Golfe dont l’Arabie Saoudite qui a officialisée cette date pour la fête de la fin du mois de Ramadan, à travers la Cour suprême saoudienne qui a confirmé le mercredi 10 avril 2024 comme étant celle de l’Aïd el-Fitr de cette année.
Le Qatar a également annoncé que le premier jour de chawal 1445H, marquant de l’Aïd-el-Fitr, sera le mercredi 10 avril. Il en est de même en Egypte où le Centre local d’autonomie a fixé, dimanche dernier, la date de l’Aïdel-Fitr pour demain mercredi, en raison de l’impossibilité d’observer le nouveau croissant lunaire annonçant la fin du Ramadan, le lundi 8 avril.
En France, la Grande Mosquée de Paris a fixé, hier, lundi 8 avril, l’Aïd el-Fitr 2024 au mercredi 10 avril. Elle confirme ainsi la date déjà avancée, la veille dimanche, par le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), en se basant sur des données scientifiques précises concernant la conjonction de la nouvelle lune. Pour ces pays ayant démarré le jeûne le lundi 11 mars dernier, le Ramadan de cette année va durer 30 jours.
Toutefois, cette célébration dans l’unité de la Korité au Sénégal est suspendue à la déclaration de la Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire (CONACOC), qui était à son 28e jour de Ramadan hier. La CONACOC, qui a annoncé le démarrage du jeûne le mardi 12 mars 2024, va siéger ce mardi soir à la RTS pour scruter la nouvelle lune et déterminer le jour de l’Aïd el-Fitr pour la majorité des musulmans sénégalais.
Aussi, au Maroc, en Indonésie, pays comptant le plus grand nombre de musulmans au monde, au Japon, entre autres pays qui ont débuté le jeûne le mardi 12 mars dernier, la date de la Korité sera déterminée ce mardi soir, qui est la «nuit du doute» dans ces contrées du monde.
L'Aïd el-Fitr ou «la fête de la rupture» en français est l’un des deux grands événements religieux du calendrier Hégirien. Il se caractérise par plusieurs rituels dont se nourrir avant de sortir, pour se conformer à l’essence de du mot Aïd el-Fitr qui signifie «rupture» du jeûne. Avant d’aller à la prière des deux rakkats. Il y a également le don de la «Zakkat al-Fitr» appelée aumône de fin de Ramadan au nécessiteux, toujours avant l’heure de la prière des deux rakkats.
LA PRISE DE FONCTION DU PREMIER MINISTRE OUSMANE SONKO A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MARDI
Les quotidiens reçus mardi à l’Agence de presse sénégalaise (APS) mettent en exergue la prise de fonction du Premier ministre Ousmane Sonko dont le gouvernement devra composer avec une opposition majoritaire à l’Assemblée nationale.
Dakar, 9 avr (APS) – Les quotidiens reçus mardi à l’Agence de presse sénégalaise (APS) mettent en exergue la prise de fonction du Premier ministre Ousmane Sonko dont le gouvernement devra composer avec une opposition majoritaire à l’Assemblée nationale.
Le nouveau Premier ministre, Ousmane Sonko, et son prédécesseur Sidiki Kaba, ont procédé, lundi à la passation de service actant l’entrée en fonction officielle du chef du gouvernement désigné par le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
‘’Le gouvernement d’attaque après la Korité’’, affiche à la Une Le Soleil notant que le Premier ministre Ousmane Sonko a pris fonction, lundi, tandis qu’au ministère de l’Intérieur, le général Jean-Baptiste Tine qui a aussi pris les commandes ‘’entend bien travailler pour mériter la confiance des autorités et l’estime des populations’’.
Ousmane Sonko ‘’donne le top départ du travail’’, selon Sud Quotidien, relevant que le président Bassirou Diomaye Faye tient son premier Conseil des ministres, ce mardi.
Le quotidien Vox Populi signale qu’une semaine après la prestation de serment du président Bassirou Diomaye Faye, ‘’le nouveau pouvoir prend ses marques’’.
‘’Sonko veut des ministères opérationnels immédiatement après la Korité’’, indique Bës Bi qui écrit : ‘’C’est le top départ pour le nouveau Premier ministre qui a pris fonction hier. Ousmane Sonko a salué +la qualité des documents de passation+ que Sidiki Kaba lui a remis et espère un démarrage effectif du nouveau gouvernement immédiatement après la Korité+’’.
‘’C’est le monde fast-track. Le gouvernement du nouveau président Bassirou Diomaye Faye, que dirige le Premier ministre Ousmane Sonko, veut aller vite et très bien. Son objectif : faire des résultats pour répondre aux préoccupations des Sénégalais’’, écrit L’Observateur.
Le quotidien EnQuête met en exergue le ‘’grand défi’’ auquel fait face le nouveau régime qui ne dispose pas d’une majorité à l’Assemblée nationale.
‘’Après sa brillante victoire au premier tour de l’élection présidentielle, Bassirou Diomaye Faye devra composer avec une Assemblée nationale dominée par Benno Bokk Yaakaar en attendant l’organisation de nouvelles élections législatives dans les mois à venir. Des élections qui comportent plein de risques pour le nouveau régime’’, souligne la publication.
Concernant l’Assemblée nationale, WalfQuotidien esquisse ‘’les possibilités qui s’offrent au duo Diomaye-Sonko’’.
‘’Minoritaires à l’Assemblée nationale avec leur groupe parlementaire Yewwi Askan Wi, les députés de Pastef n’ont actuellement pas les coudées franches pour permettre à leur président nouvellement élu de dérouler ses politiques et réformes. Deux cas de figure s’offrent au duo Bassirou Diomaye Faye-Ousmane Sonko. Il s’agit soit de cohabiter, en instaurant une discussion avec la majorité de Benno Bokk Yakaar à qui elle reste encore trois ans de législature, soit de procéder à une dissolution pure et simple du parlement, suivie d’une nouvelle élection législative pour chercher une majorité confortable’’, note Walf.
TRAVAUX ET CHAOS, LE COCKTAIL EXPLOSIF DE KEUR MASSAR
Chantiers interminables, commerce anarchique, embouteillages à répétition: entre la route des Niayes et la déviation de Castor, c'est le parcours du combattant au quotidien pour les populations
Les travaux d’entretien de la route des Niayes qui relie la commune de Keur Massar aux localités de Tivaoune Peulh, Ndiakhirat, Sangalkam etc. sont à l’origine de nombreux désagréments pour les usagers des transports publics qui empruntent ce trafic pour rallier le centre-ville de la capitale Dakar et autres quartiers environnants. A ce calvaire s’ajoutent d’autres difficultés occasionnées par la déviation créée à Castor, sur la route du Front de Terre, dans le cadre des travaux de construction de l’autopont sur les deux voies.
Pas un seul véhicule ! L’«arrêt station», nom emprunté de la station d’essence, est devenu inaccessible ou presque. Situé à quelques mètres du rond-point de Keur Massar, les véhicules en partance pour Darou Thioub, Niacoulrab, Niague, Sangalakam, Ndiakhirat, entre autres, stationnaient ici. Le décor a changé. Des barricades sont érigées, empêchant tout accès aux voitures, pour transporter des clients. Le bulldozer est en action sur une chaussée défoncée. Il dégage l’asphalte. Les gravats s’amoncellent, formant ainsi un grand tas finalement vidé par des camions bennes. Les pluies diluviennes enregistrées ont endommagé la route. L’intersection des deux voies, à hauteur du rond-point du marché, surtout pendant l’hivernage, ressemble à un étang. Les gens pataugent dans les eaux pour se frayer un passage. Elle est le réceptacle des eaux de ruissellements et usées. Car les canaux d’évacuation des eaux pluviales sont défectueux. Les habitants des localités citées ci-dessus sont exaspérés par les travaux d’entretien qui perdurent. «La circulation, fermée sur cette voie depuis la saison des pluies, n’est pas encore rouverte. Alors que moins de 2 kilomètres de l’axe sont concernés par les travaux», a déclaré amer, un riverain. Par ailleurs, ces voisins espèrent, «une fois l’entretien achevé» qu’ils «seront à l’abri à des eaux qui envahissent nos maisons pendant la saison des pluies».
Le casse-tête des évacuations sanitaires
Les évacuations sanitaires sont un goulot d’étranglement pour les populations. Il n’existe qu’un seul hôpital dans la zone, le centre de santé de Keur Massar. A part celui de Rufisque, l’hôpital Youssou Mbargane Guissé, très éloigné. Le prix du transport flambe en période hivernale. L’axe impraticable pendant l’hivernage est source de cette flambée du prix du transport. «Quand on a un malade, il faut payer cher pour son évacuation, qui se déroule dans des conditions déplorables, à l’hôpital de Keur Massar. Les nombreuses secousses compliquent les évacuations», confie un habitant de Niacoulrab. Les populations s’interrogent quand est-ce que les travaux vont s’achever sur cet axe très fréquenté. «Le pavage de la chaussée, ayant démarré depuis la fin de l’hivernage dernier, n’est pas encore achevé. Chaque jour, certains clients des «bus Tata» sont obligés de marcher sur de longues distances pour prendre un autre véhicule qui va les amener à destination», ont-elles révélé. Le transport urbain demeure est un casse-tête chinois pour les habitants de cette banlieue lointaine. Pour Mouhamed, «les infrastructures sont laissées à l’abandon. Les véhicules, quand ils arrivent tout neuf, au bout de quelques années, ils sont inaptes pour le transport. A cause de l’état de dégradation de nos routes».
Entre désordre et diktat des marchands tabliers occupant les trottoirs
Le désordre est total au niveau de ce point de passage «obligé» ou presque pour les usagers en partance ou en provenance de Keur Massar et environs. La situation est indescriptible. La chaussée et l’intersection des deux voies sont envahies par les commerçants. Difficile de se frayer un passage. Ils (les commerçants) ont occupé la chaussée et les trottoirs, laissant à peine le passage aux piétons et les «pousse-pousse men», pour signifier les manutentionnaires. Des tables de fortunes sont installées çà et là, sur lesquelles sont exposés divers articles. Il s’agit des tissus, des vêtements, de la friperie, des chaussures et accessoires de femmes, entre autres. Des mégaphones diffusent des annonces relatives aux articles ainsi que leurs prix, en cette veille de la fête de l’Aïd el-Fitr, la fête musulmane célébrant la fin du mois de Ramadan, appelée également Korité. Il faut user de la force, au risque de se faire parfois abreuver d’insanités par ces tabliers qui se plaignent que leurs étals soient secoués pas des piétons, pour se frayer difficilement un passage et venir à bout du chantier. Des engins lourds étant toujours en action sur la chaussée décapée. Certains prennent même le risque de descendre sur la chaussée en chantier, malgré les barricades et les mouvements des bulldozers et sans aucun équipement de protection dédié (chaussure de sécurité…), pour ne pas avoir à affronter le calvaire sur les trottoirs aménagés pour les piétons mais occupés par les marchands ambulants et autres tabliers. Le comble c’est aussi quand des motos viennent forcer ces passages. Une vendeuse déclare : «nous nous sommes installés au beau milieu de la route. Car la circulation est fermée temporairement aux véhicules. A cause des travaux d’entretien sur le trafic. Ce marché est trop petit pour contenir tout ce beau monde qui exerce dans le petit commerce. Avec la fête de Korité, il va sans dire que chacun voudra trouver un bon endroit pour vendre sa marchandise». Et, une fois cet obstacle de Keur Massar franchi, les usagers à destination des localités desservies par l’avenue Bourguiba (Castor, HLM, Jet d’Eau… jusqu’à Fann, etc.) doivent faire face à d’autres difficultés. Ils sont désormais tous les jours confrontés à des embouteillages monstres, occasionnés par la déviation créée à Castor, sur la route du Front de Terre, dans le cadre des travaux de construction de l’autopont sur les deux voies.
Le rond-point de la station, un croisement d’ouvriers a la recherche de chantiers
En outre, la station d’essence sous l’autopont de Keur Massar est un point de ralliement de nombreux ouvriers en quête d’un travail… temporaire. Particulièrement dans le secteur du bâtiment. Ils sont maçons, carreleurs, mouleurs (de briques), ferrailleurs-coffreurs, etc. et viennent essentiellement de l’intérieur du pays. Ce phénomène appelé exode rural ne fait pas que des heureux. Car la vie dans la capitale est différente de celle des villes de l’intérieur voire des villages. Compte tenu de la cherté de la vie. Moussa est l’un d’eux. «Nous avons fini de récolter nos exploitations. Avec mon métier de maçon-coffreur, je suis revenu dans la capitale pour gagner de l’argent afin de subvenir aux besoins de la famille. Mais, c’est dur. Il est difficile de trouver un chantier. Même quand on en trouve, la rémunération est en deçà de notre niveau de qualification. Normalement, un maçon-coffreur doit gagner 7000 FCFA par jour (au moins). Les employeurs nous payent moins de ce montant», confie-t-il. Par contre, ceux qui ne sont pas qualifiés gagnent 3000 FCFA la journée.