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24 février 2025
THIÈS, DES BILLETS NOIRS D'UNE CONTREVALEUR DE PRÈS DE 315 MILLIONS F CFA SAISIS PAR LA DOUANE
La saisie est le résultat de l’exploitation d’un renseignement sur des d’individus détenteurs de billets noirs à la recherche d’un laveur pour en faire des dollars.
La Brigade spéciale et de Recherche des Douanes(BSR) relevant de la Subdivision de Dakar-Extérieur, Direction régionale des Douanes de l’Ouest, a réalisé une saisie de billets noirs d’une contrevaleur de 314 826 036 francs CFA. Selon un communiqué transmis, la saisie a eu lieu le dimanche 07 avril 2024 vers 10h à la Cité Balabey de Thiès.
« La saisie est le résultat de l’exploitation d’un renseignement sur des d’individus détenteurs de billets noirs à la recherche d’un laveur pour en faire des dollars. Le dispositif de surveillance et l’intervention des éléments de la Brigade spéciale et de Recherche ontpermis de stopper l’opération de lavage desdits billets et de saisir le colis contenant les coupures de couleur verdâtre », indique le document.
« Il s’agit au total de cinq mille quatre cent (5400) billets noirs en coupures de cent (100) dollars américains. Six individus impliqués dans ce faux monnayage ont été appréhendés sur les lieux et mis à la disposition du Parquet de Thiès », ajoute le document.
LES DESSOUS D'UNE RÉUNION ENTRE AUTORITÉS LOCALES DE BASSE CASAMANCE, DE GUINÉE-BISSAU ET DES MEMBRES DU MFDC
Le MFDC n’est pas pour le moment favorable au déminage mais reste ouvert à des négociations imminentes pour discuter des mêmes enjeux.
Les autorités locales (de la Basse Casamance et de la Guinée-Bissau) et des membres du MFDC (dont une délégation de 23 membres) se sont rencontrés, dimanche dernier, pour discuter de l’ouverture routière des axes Ousssouye (Sénégal) et Karouhaye (Guinée-Bissau) et Ousssouye Boudiédiette ; la réouverture du Parc National de la Basse Casamance (PNB) et le déminage des zones et des villages touchés par le conflit casamançaise.
Selon Abdou Ndukur Kacc Ndao, Président du comité de veille pour le déminage, à l’issue de ladite rencontre les chefs et délégués des villages de Boudiédiette, Esuk-jak, Emaye, Loudia-Ouolof, Niambalang, Youtou, Essaouira, Effock, et de Santhiaba Man jack (Sénégal) et ceux des villages de Tegnate, Djirack, Kasolole, Esuk-jak, Baceor (Guinée-Bissau) se sont bien entendus sur les questions soulevées et qui, selon eux, sont des actes privilégiés pour le développement local des populations autochtones et dans les relations bilatérales entre le Sénégal et la Guinée-Bissau. Notre source indique toujours que la délégation des royaumes Bubajum Ayi, celle du roi d’Essaoute et celle du royaume de Karouhaye ont favorablement salué l’initiative et encouragé les acteurs à continuer à sensibiliser les parties prenantes pour la réconciliation et la paix durables.
« La résolution de ces dits points soulevés permettra aux populations de bien mener pleinement leurs activités socioéconomiques, culturelles et culturelles », a-t-elle ajouté. Avant de remercier vivement tous les acteurs impliqués et les membres du MFDC pour l’estime collaboration en attendant la suite de nouvelles rencontres prévues incessamment entre les deux parties.
Pour résumer, le MFDC n’est pas pour le moment favorable au déminage mais reste ouvert à des négociations imminentes pour discuter des mêmes enjeux. Rappelons que sur les 23 du MFDC qui étaient à la réunion, il y avait les cantonnements du front sud suivants : Casselol, la 2, le Fouladou, Première Bat. La réunion était présidée par Thérance en présence de François Ebomba Manga de Djivente et de Hendrix Diédhiou de Signanaar, Henry Diédhiou (Siganar), Guetan de Signanaar, Thiolo de Signanaar Adama Sané (Bagaya), Solo Diédhiou (Siganar), Denis Diédhiou (Signanaar), Bertrand Sané (Blouf), Lamine Dieme du blouf autres de la rébellion. Notons également que plusieurs rebelles de Diakaye nord sont aussi venus faire acte d’allégeance au front sud de François.
Par ailleurs, précise notre source, le comité de veille poursuivra ses rencontres avec d’autres acteurs comme les autorités administratives, les autorités militaires, les collectivités territoriales, le CNAMS et le PNBC.
DÉCÈS DE MIGRANTS, CES CHIFFRES INQUIÉTANTS
Selon un rapport de l’Oim, un migrant sur trois décède en essayant de fuir un conflit.
iGFM (Dakar) Selon un rapport de l’Oim, un migrant sur trois décède en essayant de fuir un conflit. Egalement, plus de 63 mille décès et disparitions enregistrés pendant la migration au cours des dix dernières années ne représentent probablement qu’une fraction du nombre réel de décès à travers le monde. Le rapport met en lumière la nécessité d’améliorer les efforts de collecte de données afin d’évaluer précisément l’ampleur du problème et de répondre aux défis plus larges de la migration dangereuse, poursuit l’organisation.
La plupart des migrants morts restent juste des chiffres… anonymes. Alors que plus d’un tiers des migrants décédés dont le pays d’origine a pu être identifié, provient de pays en conflit ou accueillant de nombreux réfugiés. Ce qui met en évidence les dangers auxquels sont confrontés ceux qui tentent de fuir les zones de conflit sans voie de migration sûre. «Toutefois, les informations sur les identités des migrants disparus sont très incomplètes. L’une des principales conclusions du rapport est le nombre élevé de décès non identifiés. Plus des deux tiers des migrants dont le décès a été recensé, restent non identifiés, plongeant les familles et les communautés dans le désarroi de la perte ambigüe de leurs proches. Ce constat met en lumière la nécessité de mieux coordonner la collecte de données et les processus d’identification afin de permettre aux familles de faire leur deuil», note l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) dans un nouveau rapport. «Malgré les nombreuses vies perdues dont l’identité reste inconnue, nous savons que près de 5 mille 500 femmes ont péri le long de routes migratoires ces dix dernières années et le nombre d’enfants non identifiés avoisine les 3500», poursuit Ugochi Daniels, Directrice générale adjointe de l’Oim chargée des Opérations. «Le tribut payé par les populations vulnérables et leurs familles nous exhorte à transformer les données en actions concrètes.»
Intitulé «A decade of documenting migrant deaths», le rapport s’est penché sur les 10 dernières années en évaluant les évolutions des migrations. Il a été recensé plus de 63 mille décès et disparitions pendant la migration au cours de cette période. Alors que l’année 2023 était la plus meurtrière. «Ces chiffres montrent qu’il est urgent de renforcer les capacités de recherche et de sauvetage, de faciliter des voies de migration sûres et régulières, et d’agir en fonction de données probantes afin de prévenir de futures pertes humaines. L’action doit également intégrer une coopération internationale plus importante à l’encontre des réseaux de trafic illicite et de traite peu scrupuleux», ajoute l’Oim.
Il faut noter que quand le Projet Migrants disparus a démarré en 2014, les informations étaient issues presque exclusivement d’articles de presse compilés dans une simple feuille de calcul. «Dix ans plus tard, la collecte de données s’est grandement améliorée, mais la réalité pour les migrants contraints d’emprunter des itinéraires dangereux n’a pas changé. Aujourd’hui, le Projet Migrants disparus reste la seule base de données mondiale en accès libre sur les décès et disparitions de migrants, regroupant des informations provenant de sources très diverses, notamment d’informateurs-clés des gouvernements, des Nations unies et des organisations de la Société civile», poursuit l’Oim.
Aujourd’hui, les principales conclusions du rapport font froid dans le dos : près de 60% des décès recensés pendant la migration ont pour cause la noyade, avec plus de 27 mille cas rien qu’en Méditerranée. Ce qui relance le débat sur «la nécessité de renforcer les capacités de recherche et de sauvetage pour sauver des vies en mer et souligne l’importance de travailler avec les gouvernements pour faciliter des voies de migration plus sûres». Il y a eu un signalement insuffisant des décès de migrants. «Les plus de 63 000 décès et disparitions enregistrés pendant la migration au cours des dix dernières années ne représentent probablement qu’une fraction du nombre réel de décès à travers le monde. Le rapport met en lumière la nécessité d’améliorer les efforts de collecte de données afin d’évaluer précisément l’ampleur du problème et de répondre aux défis plus larges de la migration dangereuse. Plus de 37 mille personnes sont décédées sans que l’on dispose d’information sur leur sexe ou leur âge, ce qui indique que le nombre réel de décès de femmes et d’enfants est vraisemblablement beaucoup plus élevé», ajoute l’Oim.
Des morts anonymes
Par ailleurs, il faut regretter l’augmentation du nombre de décès. «Malgré les engagements politiques pris et l’attention médiatique, les décès de migrants sont en hausse ; l’année 2023 étant la plus meurtrière jamais enregistrée avec plus de 8500 décès recensés. A ce jour en 2024, la tendance n’est pas moins inquiétante. Rien qu’en Méditerranée, tandis que le nombre d’arrivées est considérablement plus faible (16 818) par rapport à la même période en 2023 (26 984), le nombre de décès est presque aussi élevé que l’an dernier», ajoute l’Oim.
Pour l’organisation onusienne, il faut une attention politique accrue. «Un nombre croissant d’initiatives et d’instruments mondiaux, régionaux et nationaux encouragent à agir en faveur des migrants disparus. Les données du Projet Migrants disparus sont utilisées comme mesure (du manque) d’avancées dans la réalisation de l’objectif de migration sûre des Odd. La Déclaration de progrès 2022 du Secrétaire général des Nations unies sur le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières met en avant le rôle crucial des gouvernements dans la prévention des décès de migrants et appelle à émettre des recommandations concrètes pour améliorer la coordination internationale et l’aide humanitaire. Ces recommandations, qui devraient être publiées en 2024, constitueront une feuille de route mondiale pour faire face à la crise actuelle», note l’Oim.
Avec le nouveau Plan stratégique 2024-2028, l’Oim met en avant son principal objectif, sauver des vies et protéger les personnes en déplacement. «Mais nous ne pouvons y parvenir seuls. Nous appelons les Etats et autres partenaires à nous rejoindre dans notre travail pour mettre fin aux décès de migrants et remédier aux conséquences des décès de dizaines de milliers de migrants le long des routes migratoires à travers le monde», espère l’Oim.
Par Pape Touty Makhtar SOW, A feu Khasset Cissokho
BABACAR MBOW : TRAVAIL ET SPIRITUALITE À NDEEM ET MBAKE KAJOOR
Avec les populations locales de Ndeem et de Mbake Kajoor, et celles venues d’ailleurs, il s’est investi physiquement et spirituellement dans les terroirs du Baol désertifié pour bâtir une communauté active, ancrée dans les valeurs du mouridisme
Babacar Mbow alias Chacun a vécu1. Avec les populations locales de Ndeem et de Mbake Kajoor, et celles venues d’ailleurs, il s’est investi physiquement et spirituellement dans les terroirs du Baol désertifié pour bâtir une communauté active, ancrée dans les valeurs du mouridisme et ouverte aux souffles du Monde. Serigne Babacar laisse en legs un précieux patrimoine matériel avec des réalisations agro-écologiques, des infrastructures de formation et de fabrication artisanale et une importante œuvre spirituelle parla production d’une puissante pensée soufie centrée sur l’Amour²
Engagé dans les mouvements de jeunes contestataires issus de Mai 68, Chacun adhère dès 1970 au Mouvement des Jeunes Marxistes-Léninistes (MJML) d’obédience maoïste. C’est dans son quartier populaire de la Médina à Dakar, où il est fortement enraciné, qu’il milite activement dans des cercles de lecture composés de jeunes étudiants et ouvriers. Il se distingue par sa capacité à se lier aux plus démunis, à les servir et à les entraîner avec pédagogie dans la mobilisation pour le changement révolutionnaire de leurs conditions de vie
Ce moment de grand bouillonnement révolutionnaire a ébranlé l’ordre néocolonial incarné par le régime de Senghor et autorisait le rêve du grand soir, accoucheur d’une nouvelle société de justice, de fraternité, de liberté et de prospérité. Malgré les désillusions enregistrées, Chacun a gardé en lui ce besoin de rêve à réaliser et d’idéal à défendre. Il a refusé la désespérance et a continué à se nourrir de ces utopies qui font le levain d’une belle vie, utile aux autres.
Dès la fin de ses études en France en 1984, Chacun rentre au pays en vue de rendre réalisables les rêves des années de braise en fondant une communauté de vie, de travail, et d’épanouissement spirituel entre des citoyens librement associés. Cette initiative citoyenne volontariste ne s’enlise pas dans des élaborations chimériques, elle trouve comme cadre de mise en œuvre le village de ses aïeux à Ndeem, en compagnie de sa « Chacune », sokhna Aicha, une grande dame, simple, fortement engagée et dotée d’une âme généreuse.
Ndeem est au centre de la région du Baol, une zone aride, une contrée hostile, enclavée, marquée par un cycle de sécheresse sévère et prolongée, une nappe particulièrement pauvre en ressources hydriques, un bétail éprouvé et des infrastructures quasi inexistantes, des populations contraintes à l’exode…
Ces gros défis n’effraient pas l’ancien maoïste ; au contraire, Babacar Mbow, ni Robinson, ni Robin des bois, y trouve une stimulation supplémentaire. Il lance une initiative de réaménagement du territoire de Ndeem, de reconstitution d’une communauté socioculturelle, un projet d’expérimentation d’activités économiques et de transformation du capital humain. Il tente une forme d’autosuffisance alimentaire locale par un système de production agricole, animale et horticole.
Une chaîne d’activités de base est reliée à un dispositif de valorisation locale des produits destinés à la consommation locale des membres de la communauté et à la commercialisation sur les marchés de proximité. Parallèlement, il impulse une politique de diversification des opérations génératrices de revenus avec un secteur artisanal diversifié qui prend en compte des filières comme le cuir, le textile, la couture, la menuiserie, la forge… etc. Ces activités constituent à la fois un moyen de formation et une opportunité d’occupation des jeunes (parfois issus de la ville en « exode urbain »3). La priorité accordée aux technologies endogènes et le souci d’innovations ont rendu possible des percées significatives dans des secteurs comme la production de combustible écologique (bio-terre) et la boulangerie.
Mais dans la vision de Babacar, Serigne bi, le développement du capital humain est central. Il propose des services sanitaires de base et met en place un système éducatif par la construction d’établissements scolaires, en partenariat avec les institutions publiques. Il institue un centre de formation professionnelle multisectorielle des métiers composés de plusieurs ateliers dont : le tissage traditionnel, le tannage des peaux, la confection, la menuiserie, le design avec du métal de récupération, la teinture, la vannerie, la poterie…etc
L’organisation établie permet de prolonger les activités saisonnières par la stimulation d’une pluriactivité génératrice d’emplois et source de diversification des revenus et par la valorisation des ressources locales disponibles, une internalisation de la valeur ajoutée locale. Elle a aussi rendu possible l’accès à l’école et la promotion de loisirs pour l’épanouissement des enfants du village.
Ces capacités productives variées et intégrées, focalisées sur une agriculture écologique, assurent une relative autonomie alimentaire aux populations de Ndeem et génèrent des produits d’habillement et de décoration. Des opérations créatrices de richesses favorisent la préservation de l’écosystème parla régénération forestière, parla valorisation des composts et par la promotion des énergies renouvelables, notamment solaire.
Ni collectivisme ni communautarisme, l’Association des Villageois de Ndeem (AVND) organisée de manière harmonieuse bénéficie du leadership du fondateur qui a montré une capacité d’ouverture au monde et de partenariat avec l’administration publique centrale et décentralisée et aussi avec les ONGs nationales et internationales. Ainsi, Chacun a réussi à étendre le réseau AVND de commercialisation des produits labélisés « Maam Samba » à Dakar (Les Mamelles, Institut français, Galerie d’exposition et d’hébergement keur Maam Samba à Ngor4) et vers l’Europe notamment dans les circuits du « commerce équitable »
A la base de cette réussite matérielle, Serigne Babacar reconnait un souffle spirituel lié à l’amour, à la religion de l’amour: « la religion que je professe (Islam) est celle de l’amour. Partout où ses montures se tournent, l’amour est ma religion et ma foi.» C’est dans cette aspiration à l’Amour divin, dit-il, qu’il rencontre le mouridisme et l’appréhende de l’intérieur, en soufi. A ses yeux, « cheikh Ahmadou Bamba, dit Khadimou Rassoul est le modèle même de cet amour qui révèle les mystères divins et dévoile les vérités qui s’y rattachent. » Avec son « fou » (Mam cheikh Ibra Fall) sorti de néant, Khadimou Rassoul partage une haute vision de réalisation spirituelle dont l’envoyé de Dieu Mouhamad (psl) est la source. Mam Ibra Fall, le guide direct de Serigne Babacar, a fait de la mystique du travail, élevée au rang d’action pieuse, un devoir sacré auquel chaque être humain doit se conformer.
Le « success story » de Ndeem, obtenu grâce à cette sacralité du travail, a précisément convaincu le khalife des Bayfall, Serigne Dioumb FALL, de confier à Serigne Babacar un imposant projet de réhabilitation et de viabilisation du site historique de Mbake Kajoor5. Cette nouvelle entreprise ne consiste pas seulement à édifier des infrastructures mais surtout à promouvoir un nouveau développement intégré qui capitalise toute l’expérience de Ndeem. Ainsi, des actions impliquant les jeunes, en particulier les femmes, sont conduites dans les domaines de l’agroécologie, de l’aquaculture, de l’apiculture, de la régénération de plantes et arbres traditionnels et de la bioénergie, sans compter la formation professionnelle et la mise en place d’un système de financement décentralisé.
CONCLUSION
Serigne Bi, comme l’appellent affectueusement les membres de la communauté, a donc concrétisé avant terme ce que le système des Nations Unies appellera dix ans plus tard « Eco-village », défini comme « un espace rural mettant en œuvre : (i) un modèle économique alternatif, (ii) une place privilégiée à l’écologie et (iii) une vie communautaire active avec comme objectifs l’autosuffisance alimentaire, basée sur une économie sociale et solidaire (ESS).
C’est un système intégré, productif et culturel, de valorisation des ressources locales qu’il établit de manière autonome avec des mécanismes propres de co-construction et de cogestion. Cette approche communautaire de gestion durable et de développement adaptée à la communauté a servi de cadre motivant de mobilisation sociale.
Babacar Mbow dit Chacun n’a pas été seulement le jardinier de nos rêves de jeunesse de vouloir transformer le monde. A l’échelle de Ndeem, il a réussi à instaurer une communauté respectueuse de l’environnement avec l’humain au cœur de son projet de développement ; une communauté scellée par « le mourdisme » un liant spirituel entre les membres et un levain de leur mobilisation autour du travail et du partage équitable des fruits de l’œuvre collective. Une expérience à capitaliser dans ce qu’elle a de réplicable, à la veille de profonds changements politiques dans notre pays et dans la région ouest-africaine !
Notre ami Chacun, après près de 40 ans d’engagement social et de cheminement spirituel, laisse derrière lui un important patrimoine à la fois matériel et immatériel. Ses succès ont été obtenus grâce à une solide armature spirituelle, référée au Mouridisme, sur la base du culte du travail et d’une gouvernance partagée pour le bienêtre social des populations locales.
Pape Touty Makhtar SOW
L'APR PERD LE CAP
L'unité en péril chez les anciens maîtres du jeu : après 12 ans de cohabitation forcée, l'ex-parti présidentiel dévoile ses lignes de fractures, entre règlements de compte et positionnement en vue d'un remodelage de l'échiquier politique
Entre le communiqué qui est sorti dimanche et celui du 8 avril, l’Alliance pour la République (Apr) semble plonger dans une crise. Comme si la situation résultant du choix de Amadou Ba comme candidat semble prendre une autre proportion.
Y’a-t-il une division au sein de l’Alliance pour la République (Apr) ? 6 jours après avoir cédé son fauteuil de président de la République, Macky Sall, patron de l’Apr, semble être en face de sa première crise en tant que chef du premier parti de l’opposition. En effet, des membres du Secrétariat exécutif national (Sen) ont affirmé qu’un «communiqué daté du 7 avril 2024 et portant la signature du Secrétariat exécutif national de l’Apr (Sen), a été rendu public. De quel Sen s’agit-il ? Quand et où s’est-il réuni? En présence de qui ?». Faut-il le rappeler, dimanche passé, un document supposé provenir de l’Apr a indiqué ceci : «L’Apr rappelle au président Bassirou Diomaye Faye, le fait qu’il ne peut inaugurer son magistère par une violation flagrante du statut des magistrats suite au décret voulant rapporter la nomination du Premier président de la Cour suprême dans les règles de Droit en Conseil supérieur de la magistrature. Nous exigeons le respect du principe de la continuité de l’Etat et de celui de l’inamovibilité des magistrats, surtout en ce qui concerne le président de la communauté judiciaire qu’est le Premier président de la Cour suprême.»
Pour les apéristes, ce communiqué est une «manipulation d’un groupe téléguidé et qui n’engage pas le parti. L’obligation première du parti dans la situation actuelle, est plutôt de faire l’évaluation de l’élection du 24 mars, de situer les responsabilités dans la défaite de son candidat, en particulier celles de son président, et d’en tirer toutes les conséquences».
Cette situation est une grande première. En effet, l’Apr, durant les 12 années passées au pouvoir, n’a jamais sorti un communiqué pour se démarquer d’une position prise par un groupe de ses membres. Et cela en dit long sur l’atmosphère du moment. L’unité, qui était l’une des caractéristiques du parti de Macky Sall, ne semble plus d’actualité. Faut-il préciser que cette division est apparue à la veille du choix du candidat de la Coalition Benno bokk yaakaar (Bby). En effet, lorsque l’appel à candidatures a été lancé pour choisir le candidat de la coalition jadis au pouvoir, des divisions ont été notées. Amadou Ba, qui avait clairement soutenu qu’il a été proposé par Macky Sall sans qu’il n’ait été candidat, a été hué lors d’une réunion à leur siège. Aly Ngouille Ndiaye avait finalement choisi de déposer sa candidature, tout comme feu Boun Abdallah Dionne. Mais lors de la veille du report de la présidentielle initialement prévue le 25 février dernier, la division a pris un autre niveau. Les pro-Amadou Ba avaient jugé nécessaire d’élever la voix contre ceux qui s’opposaient à l’ancien Premier ministre. Macky Sall avait choisi de se murer dans le silence. Mieux, le chef de l’Apr avait approuvé une initiative du Pds -qui accusait Amadou Ba de corruption avec des membres du Conseil constitutionnel- visant à installer une commission d’enquête parlementaire.
Quand l’élection a été fixée au 24 mars par les 7 «Sages», Macky Sall avait promu des pourfendeurs deAmadou Ba, alors que ses soutiens ont été exclus du gouvernement. Les premières sorties du candidat Amadou Ba ont été marquées par l’absence des ténors de l’Apr. Il aura fallu que Amadou Ba interrompe sa campagne pour tirer la situation au clair. C’est ainsi que les supports de campagne ont été mis à disposition du candidat de la majorité. Le communiqué du Sen actant l’union sacrée (tardive) derrière Amadou Ba en disait long sur leur motivation. En effet, le document avait clairement félicité les membres de l’Apr qui avaient prêté une oreille attentive à Macky Sall et avaient rappelé que le choix de Amadou Ba ne faisait pas l’unanimité dans le directoire de l’Apr. Ainsi, cette formation politique est rattrappée par sa non structuration.
Est-ce que cette confusion matérialisée par les deux communiqués est le début de la discorde ? Les jours à venir vont y répondre. En attendant, Macky Sall va continuer à diriger sa formation politique alors qu'Amadou Ba se dit prêt à s’opposer.
par Souleymane Bah
FRANC CFA : ENJEUX DE SOUVERAINETÉ ET VOIES VERS L'AUTONOMIE MONÉTAIRE
Pour les pays de la zone CFA, le chemin vers une plus grande autonomie monétaire est semé d'embûches, mais il est essentiel pour assurer un développement économique et social durable
Le franc CFA, initialement acronyme de « Franc des Colonies Françaises d'Afrique », puis devenu « Franc de la Communauté Financière Africaine » pour les pays de l'UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine » et « Franc de la Coopération Financière en Afrique Centrale » pour les pays de la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale), représente un cas unique de monnaie partagée par plusieurs états dits souverains. Créé initialement en 1945, dans le contexte d'après-guerre et de reconstruction des économies européennes, le franc CFA illustre les complexités de liens monétaires étroites hérités de la colonisation française et leurs impacts sur le développement économique et social des pays membres.
Dans son article paru en 2011, Jérôme Blanc' met en lumière le rôle central de la monnaie dans les périodes de bouleversements politiques et économiques, ainsi que les conséquences de la subordination du monétaire au politique. Cette dynamique se retrouve dans l'histoire du franc CFA, bien que dans un contexte différent, illustrant comment la monnaie peut à la fois refléter et façonner les relations de pouvoir économique et politique.
A l'instar de la situation française durant la seconde guerre mondiale, où la monnaie était un instrument au service des stratégies de l'occupant allemand et du gouvernement de Vichy, le franc CFA a été critiqué pour son rôle dans la perpétuation de la dépendance économique vis-à-vis de la France.
L'introduction du franc CFA visait à faciliter l'intégration économique et monétaire des colonies africaine dans l'économie métropolitaine française, garantissant ainsi un accès privilégié aux ressources naturelles. Cette initiative s'inscrivait dans une logique de reconstruction économique de la France, où les colonies jouaient un rôle crucial en fournissant les matières premières nécessaires. 'Jérôme Blanc, 2011. Pouvoirs et monnaie durant la seconde guerre mondiale en France : la monnaie subordonnée au politique. Hal Open Science.
La zone franc CFA est caractérisée par une politique monétaire unique supervisée par la banque de France, jusqu'à des reformes récentes visant à alléger cette tutelle. Cette centralisation a eu des conséquences sur le développement économique et social des pays membres.
La garantie de la convertibilité du franc CFA par le trésor français a certes attiré des investissements, mais elle a également encouragé les fuites de capitaux vers des marchés et pays jugés plus sûrs, limitant ainsi les fonds disponibles pour des projets de développement local.
La zone franc CFA favorise historiquement et prioritairement les échanges avec la France et les pays de l'Union européenne, contribuant à une certaine dépendance et par conséquent freinant la diversification économique et l'intégration à l'échelle africaine.
La comparaison entre le franc CFA et la situation monétaire de la France durant la seconde guerre mondiale révèle l'importance cruciale de la souveraineté monétaire pour l'indépendance économique et le développement. Dans les deux cas, la subordination de la politique monétaire à des intérêts extérieurs a entravé la capacité des gouvernements à agir dans l'intérêt propre de leur développement économique et social.
Dans les années 1960, au début des indépendances des pays de l'Afrique de l'Ouest, la comparaison entre le Sénégal et la Corée du Sud aurait semblé pencher en faveur du premier en termes de potentiel économique. A l'époque, le Sénégal, avec ses ressources naturelles abondantes et son accès au vaste marché africain, était perçu comme un candidat prometteur pour la croissance économique et le développement. La Corée du Sud, quant à elle, était un pays ravagé par la guerre, avec peu de ressources naturelles et un avenir économique incertain.
Cependant, au cours des décennies suivantes, la trajectoire de ces deux pays a pris des directions radicalement différentes. La Corée du Sud, grâce à une politique de souveraineté monétaire affirmée, associée à une stratégie économique centrée sur l'industrialisation, l'éducation et l'innovation technologique, s'est transformée en une des économies les plus dynamiques et innovantes du monde. Cette transformation, souvent appelée le "Miracle sur le fleuve Han", a vu la Corée du Sud, l'un des plus pauvres du monde, se transformer en une puissance économique incontournable et devenir un leader mondial dans des secteurs tels que l'électronique, l'automobile et la technologie de l'information.
La pleine souveraineté monétaire a joué un rôle crucial dans ce processus. En contrôlant sa propre monnaie, la Banque de Corée a pu mener des politiques monétaires adaptées aux besoins de l'économie nationale, favorisant les investissements dans les industries clés et soutenant l'exportation par une gestion stratégique du taux de change. De plus, le gouvernement sud-coréen a utilisé sa capacité de financement souverain pour investir massivement dans l'éducation et la recherche et développement, établissant les fondations d'une économie basée sur la connaissance et l'innovation.
Cependant, le Sénégal, restreint par les contraintes du franc CFA et une certaine dépendance économique envers la France et d'autres partenaires occidentaux, a eu du mal à réaliser une croissance économique autonome à un rythme comparable. Bien que le franc CFA ait offert une certaine stabilité monétaire, il a aussi limité la flexibilité des politiques économiques du Sénégal, entravant sa capacité à répondre efficacement aux défis économiques internes et externes.
Cette divergence des trajectoires économiques met en évidence l'importance de la souveraineté monétaire comme facteur clé du développement économique. Récemment, des réformes ont été initiés pour redéfinir le rôle de la France dans la gouvernance du franc CFA, illustrant une volonté de réajuster les liens post-coloniaux vers une ère de partenariat plus équilibré et gagnant-gagnant
La question de la sortie du Franc CFA a été un sujet de débat intense parmi les économistes, les politiques, et les chercheurs, particulièrement en Afrique et en France.
Plusieurs auteurs et universitaires parmi eux, Nicolas Agbohou, Samir Amin, Demba Moussa Dembélé, Mamadou Koulibaly, Sanu Mbaye, Kako Nubukpo, Fanny Pigeaud, Joseph Tchundjang Pouemi, Mahamadou Lamine Sagna, Ndongo Samba Sylla et bien d'autres, ont apporté des contributions significatives à cette discussion, analysant les implications économiques, politiques et sociales d'une éventuelle sortie de cette zone monétaire.
Une solution de sortie du franc CFA, en espérant qu'elle sera dotée d'un nom qui résonne africain, implique plusieurs étapes stratégiques visant l'autonomie monétaire et économique tout en minimisant les risques de déstabilisation externes comme ce fût le cas de la Guinée juste après les indépendances. Une approche rigoureuse et bien planifié est crucial pour bien réussir cette transition.
Pour le Sénégal et comme pour les autres pays de la zone franc CFA, la réflexion sur la souveraineté monétaire et l'exploration de modèles économiques alternatifs, comme ceux proposés par la MMT (Modern Money Theory) ou Théorie Monétaire Moderne (TMM) basée sur les travaux de Randy Wray, Warren Mosler, Stephanie Kelton, et bien et d'autres, en concert avec une politique de gestion rigoureuse de l'inflation, offrent une voie prometteuse pour réaliser leur plein potentiel économique.
La MMT offre un cadre révolutionnaire qui pourrait redéfinir la manière dont les pays de la zone CFA perçoivent leur souveraineté monétaire et leur capacité à financer le développement économique et social. La MMT souligne que les gouvernements souverains, qui émettent leur propre monnaie, ont en fait une capacité financière illimitée pour financer des dépenses publiques et investir massivement dans l'infrastructure, l'éducation, la santé, et la technologie, stimulant ainsi la croissance et améliorant le bien-être social, à condition qu'ils opèrent dans leur propre devise. Contrairement à la croyance traditionnelle que les gouvernements doivent collecter des impôts ou emprunter pour dépenser, la MMT soutient que les gouvernements dépensent d'abord et collectent des impôts ensuite. L'émission de monnaie est le principal outil par lequel un gouvernement finance ses dépenses. Cette idée est particulièrement pertinente pour les pays souhaitant se défaire du franc CFA, car elle suggère qu'après avoir établi une monnaie souveraine, un pays comme le Sénégal pourrait embrasser des politiques ambitieuses de plein emploi sans la contrainte de financer ces politiques par l'emprunt extérieur ou la crainte d'un déficit budgétaire insoutenable. Un point critique de la MMT est sa prise en compte de l'inflation. Elle reconnaît l'inflation comme une contrainte réelle mais gérable, principalement à travers une politique fiscale efficace.
Pour optimiser la transition vers une monnaie pleinement souveraine et l'application de la MMT dans le contexte de sortie du franc CFA, il est vivement recommandé d'employer des modèles de simulation avancés, tels que ceux basés sur la dynamique des systèmes. Ces modèles offrent une méthode rigoureuse pour anticiper les impacts économiques, sociaux et financiers de telles politiques monétaires et fiscales avant leur mise en œuvre. En effectuant des tests de résistance (stress tests) approfondis, les décideurs peuvent identifier les risques potentiels, les vulnérabilités et les opportunités associés à l'introduction d'une nouvelle monnaie, garantissant ainsi une transition plus fluide et sécurisée.
Le débat sur le franc CFA aujourd'hui rappelle la période de reconstruction post-seconde guerre mondiale en France, où la souveraineté monétaire était cruciale pour la reconstruction nationale. Pour les pays de la zone CFA, une réforme du système monétaire, tenant compte des réalités économiques et les aspirations au développement du continent, est également cruciale. Toutefois, de tels changements nécessitent une coordination régionale et une volonté politique forte pour surmonter les inerties et les intérêts établis, à la fois au niveau national et international.
L'histoire de la monnaie, que ce soit en France sous l'occupation ou dans les pays utilisant le franc CFA, démontre que la monnaie est bien plus qu'un simple moyen d'échange, d'unité de compte ou de réserve de valeur ; elle est un reflet des dynamiques de pouvoir, de souveraineté, et d'autonomie. La manière dont une société gère et contrôle sa monnaie peut avoir des implications profondes et durables sur son développement économique et social. Pour les pays de la zone CFA, comme pour la France d'après-guerre, le chemin vers une plus grande autonomie monétaire est semé d'embûches, mais il est essentiel pour assurer un développement économique et social durable. L'implémentation réussie de la MMT dans le contexte d'une sortie du franc CFA impliquerait le renforcement des capacités institutionnelles.
LA MODE DE L'ÉCLAIRCISSEMENT TUE LA PEAU
Les cancers de la peau gagnent du terrain au Sénégal, particulièrement chez les jeunes, sous l'effet de la dépigmentation galopante. Les dermatologues réclament une loi pour mettre fin à la commercialisation des produits en cause
Les cancers cutanés dus à la dépigmentation sont en train de faire des ravages dans notre pays. a cet effet, l’association internationale d’information sur la dépigmentation artificielle (Aiida), en partenariat avec l’association des journalistes en santé, population et développement (Ajspd), a tenu une session de formation à la dépigmentation cosmétique volontaire et ses complications. Les dermatologues réclament une loi interdisant la vente de ces produits.
Une alerte rouge sur les produits de dépigmentation. Car les cancers cutanés font des ravages au Sénégal. Selon le Pr Fatoumata Ly, dermatologue à l’hôpital Dalal Jamm, il faut accentuer la sensibilisation et la prévention sur les cancers cutanés. «Tous les patients que nous avons consultés lors des quatre derniers mois sont décédés. Il faut une prévention par le diagnostic précoce parce que malheureusement, les patientes viennent à un stade tardif où les médecins ne peuvent rien faire. Les patientes dépensent beaucoup d'argent pour la chimiothérapie et la chirurgie et malheureusement, au bout du compte, elles décèdent. La mortalité ces quatre derniers mois est presque de 100% sur toutes les patientes qui ont été admises dans nos services», révèle-t-elle. A l’en croire, il y a eu un décret interdisant la vente de ces produits dépigmentants sur le marché au Sénégal mais on attend toujours une loi. «Aujourd'hui, il nous faut cette loi parce que ces produits sont en train de faire des dégâts dans notre société. Les patientes qui ont eu des cancers à cause de ces produits ont le regret de leur vie. Une peau noire non dépigmentée fera exceptionnellement un cancer de la peau parce que nous avons une mélanine», dit-elle.
Les cancers cutanes s’attaquent aux jeunes garçons qui depigmentent leurs levres et parties intimes
Pour sa part, Dr Awa Fall dermatologue déplore la dépigmentation des lèvres et des parties intimes. «Nous recevons chaque jour des cas de cancers localisés au niveau de la lèvre surtout chez les jeunes garçons où le phénomène est devenu une tendance chez ces ados. Il faut savoir que les dermocorticoïdes ou l’hydroquinone sont des produits très dangereux pour la peau. Donc, imaginez qu’on les mette sur des lèvres qui sont une partie sensible ou sur une partie intime, mais c'est la catastrophe», regrette-telle. Aujourd'hui les gens, selon elle, vendent des produits soi-disant spéciaux pour la dépigmentation des lèvres. «Je voudrais attirer l'attention des populations sur la dépigmentation chez les hommes.Nous notons de plus en plus aussi des hommes qui viennent se faire consulter à l'hôpital parce qu'ils ont des complications à cause d'un produit qu'ils utilisent pour rendre leur peau plus claire», annonce-t-elle. Selon la blouse blanche, certains le font à dessein pour avoir une peau plus claire par contre, d'autres utilisent des savons qui les rendent clair sans le savoir. «Il s'agit par exemple des savons à base de carotte. Tout récemment, nous avons fait une étude dans laquelle nous demandions aux patients quel est le lait de corps ou de savon qu'ils utilisent quotidiennement. Et à notre grande surprise, beaucoup de messieurs disent qu'ils utilisentle savon carotte ou le savon à base de citron», révèle Dr Awa Fall. Et ce sont des produits dépigmentants, insiste-t-elle, parce qu’il s’agit d’acides de fruits. «Donc les hommes qui se dépigmentent sans le savoir, c'est une occasion de leur dire que certains savons qu'on trouve dans les toilettes sont des produits dépigmentants», prévient la blouse blanche. Cependant, indique-telle, «ce ne sont pas des savons utilisés par le grand public ; souvent ce sont des savons que les femmes utilisent pour éclaircir leur peau. Ce sont des produits dépigmentants qui contiennent des dérivés mercuriels. Et lorsqu'on les met sous la douche, on expose même les enfants qui vont dans la douche pour utiliser ces produits».
PLAIDOYER POUR LE RATTACHEMENT DU DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE A LA SANTE
L’action sociale, un volet négligé par les politiques sanitaires - Cheikh Seck constate que 270 milliards sont alloués au ministère de la Santé en termes de budget, alors que seuls 3 milliards sont attribués à l’action sociale.
Après la publication de la liste des membres du gouvernement, des acteurs de la santé souhaitent une bonne réussite aux nouvelles autorités et proposent des axes prioritaires basés sur la bonne gouvernance, une bonne gestion des ressources humaines et l’utilisation des subventions. «Le ministère du Développement communautaire devrait être versé au niveau de l’action sociale», a suggéré le Secrétaire général national du Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social (Sdt-3S).
Cheikh Seck constate que 270 milliards sont alloués au ministère de la Santé en termes de budget, alors que seuls 3 milliards sont attribués à l’action sociale. Et pourtant, poursuit le Secrétaire général national du Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social (Sdt-3S), «le principal problème au niveau des hôpitaux, c’est la prise en charge des cas sociaux». Les mairies qui se substituent à l’Etat pour régler le problème ne parviennent parfois pas à couvrir tous les besoins. C’est pourquoi, estime-t-il, «l’action sociale devrait être versé au ministère du Développement communautaire pour que ça soit une entité assez forte afin d’éviter les mêmes erreurs, surtout dans le cadre des politiques de gratuité». Il souligne qu’en générale, l’Etat ne rembourse pas ces politiques de gratuité qui sont en train de se développer au niveau des structures sanitaires. Au nouveau ministre de la Santé, Ibrahima Sy, qui n’est pas directement du secteur, M. Seck pense «qu’un entraîneur n’a pas besoin d’être un bon footballeur, il suffit juste de faire un bon casting pour l’inviter à mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut». D’ailleurs il rappelle que le Sénégal ne manque pas de ressources humaines, mais la politique sanitaire est pendant longtemps basée sur du «clientélisme» et de la «politique politicienne». M. Seck a donné l’exemple du «scandale des fonds forces covid 19». «Beaucoup d’hôpitaux ont été construits à coup de milliards mais des éléments fondamentaux liés aux ressources humaines ont été oubliés. Le manque de spécialités dans certaines zones, le manque d’effectif et de personnel qualifiés sont autant de défis que les nouvelles autorités doivent relever», a insisté Cheikh Seck.
PLAIDOYER POUR UNE REVISION DE LA LOI ANTI-TABAC
8 millions de décès par an, La cigarette nuit à la santé et peut même causer la mort. La Ligue sénégalaise contre le tabagisme tire la sonnette d’alarme
Le tabac tue 8 millions de personnes chaque année. Pour lutter contre ce fléau, une loi a été votée en 2014. Seulement, les organisations de lutte contre le tabac militent en faveur de sa révision. A Saly, l’association des journalistes en santé de la population et développement et le Forum civil ont échangé sur la taxation sur le tabac.
La cigarette nuit à la santé et peut même causer la mort. La Ligue sénégalaise contre le tabagisme tire la sonnette d’alarme. «Le tabac est une épidémie qui tue, cause des maladies, laisse des handicaps comme l’impuissance sexuelle. Le tabagisme a des externalités négatives sur le fumeur, son ménage, sa société. Notre pays compte 600 mille fumeurs. Dans 25 ans, la moitié, soit 300 mille fumeurs, vont mourir. Chaque année, 8 millions de personnes meurent de tabagisme en plus d’un million 200 mille de non fumeurs. Le tabagisme touche toutes les parties du corps et cause près de 23 maladies», déplore le professeur Abdoul Aziz Kassé de la Ligue sénégalaise contre le tabac. Cette association a obtenu du défunt régime l’adoption de la loi anti-tabac qui, à ses yeux, mérite une révision. «Il y a eu des avancées. Le prix du paquet de cigarettes est passé de 200 francs à 800. Il n’y a plus de panneaux de publicité sur le tabac, ni de promotion», s’est réjoui Pr Kassé.
Mais, déplore l’un des farouches combattants contre le tabagisme, «il y a eu l’ingérence de l’industrie du tabac dans le vote avec des espaces de fumeurs et ceux de non fumeurs, ce qui est une catastrophe. Le tabac n’apporte rien à l’Etat. Si on gagne 22 milliards annuellement en taxes, on perd 54 milliards pour les méfaits». Professeur Kassé a, cependant, bon espoir que le nouveau gouvernement va corriger cette loi. «L’une des priorités du nouveau gouvernement est la jeunesse. Tous les experts ont montré que la jeunesse sénégalaise est tuée, au propre comme au figuré, par le tabagisme. Le Forum civil est sensible à ce combat et suggère la taxation sur le tabac pour le rendre inaccessible aux jeunes et l’interdiction du tabac dans les lieux publics», a pour sa part déclaré Birahim Seck, le coordonnateur national du Forum civil.
LES MEILLEURS JOUEUR DU MOIS DE MARS 2024 !
Pour la sixième levée, Seny Dieng (Middlesbrough), Mikayil Ngor Faye (Barça Atlètic) et Chérif Ndiaye (Etoile Rouge) sont les trois nominés pour le titre de meilleur joueur #wiwsport du Mois de Mars 2024.
Pour la sixième levée, Seny Dieng (Middlesbrough), Mikayil Ngor Faye (Barça Atlètic) et Chérif Ndiaye (Etoile Rouge) sont les trois nominés pour le titre de meilleur joueur #wiwsport du Mois de Mars 2024.
Alors que le sprint final est lancé dans la plupart des Championnats étrangers, notamment en Europe, certains footballeurs sénégalais semblent en grande forme. C’est le cas de Seny Dieng, Mikayil Ngor Faye et Chérif Ndiaye. Déterminant en sélection lors de la dernière trêve internationale, les deux cités ont aussi brillé en club pendant le mois de mars. De son côté, Chérif Ndiaye s’impose désormais dans le Championnat serbe. Raison pour laquelle ils sont nos nominés pour le titre du meilleur joueur du Mois de Mars 2024.
SENY DIENG, UN RETOUR DETERMINANT
Après avoir été laissé sur le banc des remplaçants à quatre reprises, au profit de Tom Glover, à son retour de blessure, le portier international de 29 ans a repris sa place de titulaire dans les cages de Middlesbrough le 2 mars, contre Stoke City. Au sortir d’une défaite 2-0 face aux Potters, où il avait quand même brillé avec trois arrêts, il a enchaîné et est l’un des grands artisans de la série actuelle de Boro en Championship. Seny Dieng a disputé six matchs avec son club pendant le mois de mars, réalisant trois clean-sheets et 14 arrêts. Des performances qui permettent à Middlesbrough de conserver leurs chances pour les play-offs. Il a aussi arrêté un penalty lors de la victoire 1-0 du Sénégal contre le Bénin, en amical, le 26 mars dernier.
MIKAYILNGORFAYE, LA REVELATION
Dans nos critères de sélection pour nos équipes types de la semaine des footballeurs sénégalais de l’étranger, ceux évoluant aux échelons inférieurs d’une Deuxième Division ne sont pas encore sélectionnables. Donc, le défenseur du Barça Atlètic ne figure pas dans nos TOTW. Toutefois, après avoir notamment connu l’Equipe Nationale A avec un but extraordinaire contre le Gabon, il est logique qu’il soit présent pour la première fois dans ces nominations du joueur dumois. Tant l’ancien pensionnaire de Diambars est exceptionnel avec la filiale du FC Barcelone, et a confirmé son excellent moment en mars, auteur notamment de deux buts en quatre matchs, dont un superbe coup franc pour offrir la victoire au Barça B contre Osasuna B, le 31 mars dernier. Son équipe occupe la deuxième place du Groupe 1 de la Primera RFEF
CHERIF NDIAYE A PRIS SES MARQUES
Arrivé de l’Adana Demirspor lors du dernier mercato hivernal pour un montant record (4 millions d’euros), l’attaquant de 28 ans en amis un peu de temps pour s’habituer au Championnat serbe avec l’Etoile Rouge de Belgrade. Mais il semble définitivement lancé depuis le mois de décembre. Auteur de six buts en Super Liga, il a marqué trois buts en cinq matchs pendant le mois de mars, dont une réalisation décisive lors du derby contre le Partizan et un premier doublé face à Radnicki 1923. Leader de la D1 serbe, l’Etoile Rouge compte quatre points devance sur le Partizan, à une journée de la fin de la phase régulière.