SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
8 février 2025
NOUVELLE DATE DES ELECTIONS, MACKY DANS LES TRACTATIONS
Suite à la décision du Conseil constitutionnel annulant le report de l’élection présidentielle, le président de la République va mener officiellement, aujourd’hui et demain mardi, les consultations avec les acteurs.
Suite à la décision du Conseil constitutionnel annulant le report de l’élection présidentielle, le président de la République va mener officiellement, aujourd’hui et demain mardi, les consultations avec les acteurs. A l’issue de celles-ci, Macky Sall fixera les nouvelles dates du processus électoral.
Au palais de la République, l’heure est aux consultations. Le Quotidien a appris, de bonne source, que le chef de l’Etat a décidé de mener officiellement ses consultations aujourd’hui et demain, à la suite de la décision du Conseil constitutionnel ayant annulé le décret abrogeant celui convoquant le collège électoral pour le 25 février 2024 et la loi constitutionnelle reportant la Présidentielle au 15 décembre 2024. Ainsi, les acteurs vont défiler individuellement devant le Président Macky Sall pour échanger avec ce dernier sur les éléments devant constituer le nouveau processus électoral (temps de la campagne électorale, dates des scrutins (1er et 2ème tours).
A l’issue de ces discussions avec les différents acteurs, le président de la République, Macky Sall, fixera les nouvelles dates du processus électoral : la durée de la campagne et la date du premier tour de l’élection présidentielle, et celle du second tour, si éventuellement celui-ci a lieu.
Par David DIATTA
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE FACE A LA REPUBLIQUE
En attendant le président de la République, nous restons comme le disciple Saint Thomas qui, avant de croire en la résurrection de Jésus Christ, déclare : «Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque ....
Suite aux recours formulés par des députes et des candidats déclarés à l’élection présidentielle du 25 février 2024, le Conseil constitutionnel, en sa séance du 15 février 2024, a pris la décision n°1/c/2024 par laquelle il déclare contraire à la constitution la loi constitutionnelle n°04/2024 portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la constitution portée à sa connaissance.
Par la même décision, il a aussi annulé le décret n°2024-106 du 03 février 2024 portant abrogation du décret convoquant le corps électoral pour l’élection présidentielle du 25 février 2024.
Pour avoir déjà apprécié la loi constitutionnelle et le décret au regard du droit dans mon article intitulé «Du décret et de la loi constitutionnelle inique, acte de violence et de menace contre la République du Sénégal», je ne reviendrai pas sur la portée du bien-fondé de la décision.
Mon analyse de cette décision portera plutôt sur ses implications juridiques au cas où l’administration électorale, à sa tête, le Président de la République, s’y soumet comme le veut l’état de droit dans une République. ?
En annulant le décret et en déclarant la loi inconstitutionnelle par le juge constitutionnel, le conseil constitutionnel remet en état le processus de l’élection du Président de la République déjà déclenché et qui, sur la base de cette décision, doit se poursuivre en droit. Cela veut dire que la date du 25 février 2024 fixée pour l’organisation de l’élection présidentielle reste en vigueur.
Toutefois, le conseil constitutionnel, dans son considérant 20, a estimé en constatant que l’élection présidentielle ne peut être organisée à la date initialement prévue à savoir le 25 février 2024 et a invité, par conséquent, les autorités compétentes à la tenir dans les meilleurs délais.
Au regard des dispositions de l’article 31 de la constitution, en son alinéa premier, les meilleurs délais dont dispose l’Administration électorale pour éventuellement fixer une autre date pour la tenue du scrutin présidentiel ne peuvent aller au-delà du dimanche 03 mars 2024 compte tenu de la date d’expiration du mandat du Président de la république en fonction qui prend fin le 02 avril 2024. Autrement dit, pour rester dans l’ordre constitutionnel, le 03 mars 2024 demeure la date limite du meilleur délai qui pourrait être fixé pour l’élection présidentielle. Le président de la République s’est engagé dans un communiqué, ce 16 février 2024, à «faire pleinement exécuter la décision du conseil constitutionnel».
En effet, la conformité de l’administration électorale à la volonté du juge constitutionnel de pouvoir fixer une autre date du scrutin présidentiel ne donne, cependant pas, à cette dernière aucune marge de manœuvre en dehors des dispositions constitutionnelles en la matière ci-dessus exposées.
En attendant le Président de la République, nous restons comme le disciple Saint Thomas qui, avant de croire en la résurrection de Jésus Christ, déclare : «Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son coté, je ne croirai point.»
Par Alioune Badara COULIBALY
DES AFFAIRISTES DECIDES A PERDRE LE PRESIDENT !
Vous faites malhonnêtement un mauvais procès au Président Macky SALL. Tous les hommes animés de bonne foi reconnaissent que le report s’est imposé au président de la République pour des motifs bien évidents.
«Vous faites malhonnêtement un mauvais procès au Président Macky SALL. Tous les hommes animés de bonne foi reconnaissent que le report s’est imposé au président de la République pour des motifs bien évidents. Aucun doute ne résiste face aux responsabilités évidentes des membres du Conseil constitutionnel qui ont failli dans leur mission. Après deux alternances démocratiques, le Sénégal ne pouvait pas se payer le luxe d’élections décriées impliquant la responsabilité des juges constitutionnels»… Si vous lisez cet extrait du texte publié par Samuel Sarr et intitulé : Ce n’est pas pour 44 jours ou 10 mois, qu’un dictateur s’accrochera au pouvoir, Hérésie !!!, vous percevrez de violentes attaques contre la décision du Conseil constitutionnel. Et, vous comprendrez bien toutes les difficultés qui jonchent le chemin du président de la République en cette période où il s’apprête à quitter le pouvoir.
Des affairistes de l’acabit de Samuel Sarr sont devenus pour lui des compagnons privilégiés qui cherchent par tous les moyens à fructifier leur fortune en le convaincant de travailler à prolonger son mandat, même si cela doit se faire au prix d’une violation flagrante de la loi fondamentale et d’un mépris de nos institutions.
Évidemment, des personnes de la caste de Samuel Sarr n’ont aucun intérêt pour que la République tienne debout face à toutes les aventures dans lesquelles elles voudraient la conduire. Le moment est très grave par rapport à ce qui est entendu, ce qui est dit et par moment par rapport à ce qui est fait. Mais enfin, je ne doute point que le Président Macky Sall comprendra le sens de l’histoire en ne les écoutant pas. Lui qui, dans sa déclaration historique du 3 juillet 2023 affirmait: «Aucun de nos fils, aucune de nos filles, ne doit payer de sa vie les désaccords qui s’expriment dans nos sociétés. La vie de nos concitoyens ne peut être sacrifiée sous l’autel d’intérêts politiques. Nous avons l’obligation de protéger la vie et la dignité de tous les sénégalais, de toutes les sénégalaises».
Ces propos auront un sens et seront historiques dans la seule mesure où les élections se tiennent, dans la transparence et la paix et que les décisions du Conseils constitutionnel soient appliquées à la lettre par l’Exécutif.
Samuel Sarr, qui s’érige en défenseur de Macky Sall a-t-il oublier ses diatribes contre le président de l’APR, pour qui il n’avait que du mépris. Je vous invite à lire l’intégralité de ce texte publié par Seneweb le 17 octobre 2006.
Samuel Sarr y affirmait:«Macky est incompétent, un complexé»
Il avait parlé avec le cœur et ses mots envers le Premier ministre d’alors étaient loin d’être tendres. Ainsi, Samuel Sarr crachait son amertume et se déchargeait sur Macky Sall qu’il accusait d’avoir voulu (et obtenu ?) sa tête. Cela, avant qu’il ne revienne sur les raisons de sa démission.
La promesse non-tenue de Me Wade de mettre fin aux délestages à l’époque n’était pas la cause de son départ de la direction générale de la Senelec. Il s’agissait d’une simple coïncidence, à en croire ses déclarations. De ses explications, il ressort que les causes de son départ sont plus profondes. Car, celle-ci découlerait de relations heurtées avec le Premier ministre d’alors Macky Sall. «Je suis en désaccord avec Macky Sall. D’ailleurs, il prétend qu’il avec la complicité de Hassan Bâ, Macky Sall avait demandé mon départ au Président. Ce que ce dernier avait refusé de faire. C’était lors de la réunion du 1er octobre 2006», révélait l’ancien directeur général de la Senelec. De ses tripes, il fait une juxtaposition de qualificatifs, comme pour se soulager : «Macky Sall est incompétent. C’est un complexé et il est là tout juste parce que Me Wade n’a personne d’autre à mettre à sa place».
Samuel Sarr, d’un ton emballé et empreint d’une bonne dose de rancœur, regrettait : «ces gens m’ont fait la guerre. Ils ont créé une crise bien que la Senelec ait subi les contre-coûts de la flambée du prix du pétrole au niveau mondial. Les gens ont vu que j’ai beaucoup réalisé et le Premier ministre avec qui je ne m’entends pas du tout m’a fait la guerre. Ils cherchent à politiser la Senelec et je me devais de protéger la société contre les prédateurs. Même les gens de la Cellule initiatives et stratégie (une structure du Parti démocratique sénégalais présidée par Macky Sall) se sont ligués contre moi.» Ainsi, par ses révélations, Samuel Sarr laissait entendre, la volonté de Macky Sall de placer un de ses hommes issus de la Cis à la tête de la société nationale d’électricité.
On se demande aujourd’hui, comment Samuel Sarr, principal pourfendeur de Macky Sall sous le régime libéral a pu changer de fusil d’épaule au point de le défendre, même quand il transgresse la Constitution et menace l’intérêt général. Pur opportunisme, et absence d’un sens élevé de l’Etat? On finirait par le croire. Quoiqu’il en soit, les démocrates de ce pays, ceux qui sont debout pour faire face à toutes les velléités de porter atteinte à la crédibilité de la République se dresseront face aux aventuriers, comme ils l’avaient fait en 2012. Nous y avons tous intérêt, car quand la République est solide, l’Etat est présent, nous sommes tous en sécurité alors. Mais quand les lois, les attributs de la République sont affaiblis, nous sommes tous faibles.
POUR LA GESTION DU MEMORIAL LE JOOLA
L’Association nationale des familles des victimes et rescapés du naufrage du bateau ‘’Le Joola’’ a fait part, dimanche, à Ziguinchor (sud), de son souhait de gérer le musée-mémorial ‘’Le Joola’’.
Ziguinchor, 19 fév (APS) – L’Association nationale des familles des victimes et rescapés du naufrage du bateau ‘’Le Joola’’ a fait part, dimanche, à Ziguinchor (sud), de son souhait de gérer le musée-mémorial ‘’Le Joola’’.
‘’Nous voulons qu’une personne issue des familles des victimes du naufrage gère ce monument’’, a déclaré Elie Jean Bernard Diatta, un membre de ladite association.
‘’Nous demandons au chef de l’État de confier la gestion de ce monument à une personne issue des familles des victimes’’, a insisté M. Diatta lors d’une assemblée générale de l’association.
L’ex-responsable des affaires juridiques de l’Association nationale des familles des victimes et rescapés du naufrage du bateau ‘’Le Joola’’ salue, par ailleurs, les efforts fournis par l’État du Sénégal pour le ‘’bien-être’’ des membres de ladite structure.
‘’L’État du Sénégal […] a beaucoup fait pour les familles des victimes du ‘Joola’‘’, a reconnu Elie Jean Bernard Diatta en citant, parmi les charges assurées par les pouvoirs publics, la prise en charge des orphelins des personnes décédées dans le naufrage du bateau en 2002.
Ces orphelins peuvent contribuer à la gestion du musée-mémorial, propose-t-il, estimant que l’ouvrage peut aider en même temps à la prise en charge psychosociale des familles des victimes.
Angel Boissy a été désignée présidente de l’association, pour un mandat de trois ans, en remplacement de Boubacar Ba.
Le musée-mémorial ‘’Le Joola’’ a été construit au bord du fleuve Casamance, à Ziguinchor. Il a été inauguré en janvier dernier par le Premier ministre, Amadou Ba.
Sa construction a démarré en décembre 2019. Elle était réclamée par les familles des victimes et des rescapés du naufrage survenu dans la nuit du 26 au 27 septembre 2002.
Le musée-mémorial a coûté 3 milliards de francs CFA, selon le gouvernement.
Selon un bilan fourni par les autorités sénégalaises, 1.863 personnes ont péri dans le naufrage du ‘’Joola’’. Soixante-trois passagers ont survécu à l’accident.
Baadoolo - Dou yeufi «tiounés» !
Il faut arrêter cette diarrhée verbale. On veut éteindre le feu par une logorrhée médiatique dans un océan de critiques. Et on a le toupet de rester encore sur des soupçons. Puisque la commission a désormais comme mission… de se ranger. L’heure est de parlementer pour sortir de cette impasse. Et quand les recalés, peu calés, veulent encore une reprise du processus… Dans cette haute compétition, il n’y a pas de place pour les «tiounés». Les erreurs et les fautes se paient cash ! Et les coups francs peuvent être fatals.
Cheikhou Diakhaté, vice-président du mouvement Sénégal nouveau «Rose Wardini a envoyé sa demande de renonciation le 1er août»
Le Conseil constitutionnel a décidé de la poursuite du processus avec les 20 candidats retenus définitivement. Or, le cas Rose Wardini dont la double nationalité a été découverte après la publication de la liste se pose encore avec acuité. Son mouvement, Sénégal nouveau, qui était à Kaolack ce weekend, est sorti de son mutisme. «Dr Wardini était de la bonne foi. Après sa décoration par le sénat français, à son retour au Sénégal, elle a envoyé le 1er août 2023 une lettre de renonciation à sa nationalité», a dit Cheikhou Diakhaté, vice-président du mouvement Sénégal nouveau.
Annulation du report de l’élection présidentielle Benno loue la réaction du Président Sall et appelle au dialogue
Benno bokk yaakaar salue la décision du chef de l’Etat de «faire pleinement exécuter la décision du Conseil constitutionnel». Cette décision, selon elle, prouve la «robustesse du fonctionnement régulier de nos institutions». Dans un communiqué, la coalition présidentielle appelle «les acteurs politiques de tous bords à s’engager résolument dans la concertation et le dialogue constructif, pour la tenue d’une élection présidentielle transparente et apaisée, dans les délais prescrits par le Conseil constitutionnel». C’est dans cette dynamique de paix et de stabilité, que la coalition Benno se réjouit «des interventions opportunes et fructueuses de hautes personnalités du pays, notamment les anciens présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, les dignitaires religieux, de certains membres de la société civiles». Pour la poursuite de «l’œuvre» du président Macky Sall, Benno sonne la mobilisation des militants, sympathisants afin d’assurer «le triomphe» de leur candidat, Amadou Ba».
Accusé de viol - Juan Branco encourt la radiation de l’ordre des avocats de Paris
L’avocat franco-espagnol va comparaître début avril prochain devant l’Ordre des avocats de Paris. Il lui est reproché la publication d’une série de tweets à l’été 2023 cumulant plus d’un million de vues. «Dans ces messages, l’auteur de ‘’Crépuscule’’ s’en prend vertement à Nissia B., une actrice qui l’accuse de viol et diffuse de multiples extraits de la procédure judiciaire qui le vise», a écrit «Marianne», qui rappelle que la procédure, secrète, a été ouverte en juin dernier par l’Ordre des avocats de Paris à l’encontre de cet avocat de Ousmane Sonko. Ce dernier comparaîtra devant le conseil de discipline de l’Ordre des avocats de Paris et encourt même la radiation.
Annulation de la loi reportant la Présidentielle L’Assemblée prend acte mais souligne un «revirement jurisprudentiel»
Le Conseil constitutionnelle a déclaré la loi portant report de la Présidentielle du 25 février au 15 décembre 2024 «contraire à la Constitution». L’Assemblée nationale a réagi. Et c’est pour dire qu’elle «prend acte » de cette décision. Mais, avec une réserve. «Quand bien même elle (cette décision) porte le signe d’un revirement jurisprudentiel quant au contrôle de constitutionnalité d’une loi constitutionnelle. Aussi, remet-elle en cause la souveraineté du pouvoir constituant de l’Institution parlementaire.» Cependant, l’Assemblée nationale «réaffirme son attachement aux valeurs de démocratie et plus particulièrement à la séparation des pouvoirs», assurant que «la promesse républicaine ne sera jamais trahie». L’Assemblée estime d’ailleurs que le dialogue politique initié par le président de la République «se situe dans ce prolongement» et «sera amplifié, afin de garantir une élection apaisée, libre, inclusive, transparente et démocratique», parce que «le Sénégal est au-dessus de tout».
Jeux de maillots, ballons aux écoles et centres de formation Lat Diop équipe le football du département
Le ministre des Sports a procédé, samedi, à la cérémonie officielle de remise d’un lot d’équipements sportifs composés de 4000 jeux de maillots et 1000 ballons aux écoles et centres de formation de football de Guédiawaye. Lat Diop en a profité pour exprimer ses ambitions d’«appuyer et de booster le sport dans le département». «Le sport, c’est notre passion à tous. Vous aurez auprès de moi un frère, un ami, un fils de Guédiawaye. La prochaine fois, on fera en sorte que toutes les disciplines existantes dans le département puissent être accompagnées. Je prends l’engagement de refaire la même chose prochainement. Aujourd’hui, c’est le football, mais prochainement toutes les disciplines auront leur part. Il est temps que Guédiawaye puisse produire de grands joueurs», a-t-il ajouté. Lat Diop a profité de cette cérémonie pour appeler la population de Guédiawaye à être derrière Guédiawaye football club (Gfc) qui est l’équipe fanion du département.
Pour la libération de Bassirou Diomaye Faye La Raddho interpelle la Cour d’appel de Dakar
La Raddho demande particulièrement «à la Cour d’appel de Dakar, chargée par le Code électoral (article LO 130) de veiller à l’égalité entre les candidats, de prendre toutes les dispositions pour que le candidat Bassirou Diomaye Faye, actuellement en détention préventive, puisse obtenir la liberté provisoire et mener sa campagne». Dans un communiqué, l’Ong appelle à poursuivre «la libération de tous les détenus politiques en vue de consolider la paix sociale et politique». Sadikh Niass et Cie recommande «de cesser toutes les pratiques policières et judiciaires (traitements inhumains et dégradants, voire actes de torture, retours de parquet», entre autres.
Un camion fou écrase deux personnes à Colobane
Le marché Colobane a été le théâtre samedi d’un accident spectaculaire. Un camion fou qui faisait la marche arrière a écrasé deux personnes et blessé grièvement deux autres, tous des marchands ambulants. Les victimes ont été évacuées dans des structures sanitaires après la réquisition des limiers. Cet accident pose l’épineuse question de la sécurité avec l’occupation anarchique des trottoirs.
Me Ngagne Demba Touré de Retour
Le vent de la décrispation du champ politique continue de souffler. En plus de la libération de centains détenus de l’ex-Pastef, les exilés commencent à rentrer au bercail. Le coordonnateur de la Jps, Me Ngagne Demba Touré qui était au Mali est rentré au pays. Il a eu droit à un accueil populaire à Grand Yoff. «Après 6 mois d’exil loin des miens, me voilà de retour parmi vous. Le 10 août 2023, face à la volonté manifeste de démanteler définitivement l’appareil de notre parti, Pastef, j’avais décidé de quitter mon cher pays pour continuer mon combat politique au service de mes concitoyens», a-t-il écrit sur sa page facebook. A l’en croire, l’histoire a démontré aux yeux du monde entier que «nous étions victimes d’une persécution injuste face à laquelle il fallait de la désobéissance civile et de la persévérance». A présent, Me Touré appelle ses camarades à faire cap sur la conquête du pouvoir.
Mimi reçue par le Représentant spécial du SG des Nations unies
Le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations unies pour l’Afrique de l’ouest et du Sahel, M. Simão, a reçu samedi l’ancienne Première ministre Aminata Touré. Les échanges ont porté sur les récents développements politiques au Sénégal et le rôle important de l’Onu dans l’enracinement de la démocratie et de l’Etat de droit. M. Simão a réitéré le soutien des Nations unies pour la cohésion sociale et la consolidation de la démocratie au Sénégal.
Grève des concessionnaires de nettoiement
Le collectif des concessionnaires du nettoiement décide de déterrer la hache de guerre pour entrer dans ses fonds. Attendant depuis plusieurs mois de voir l'État éponger sa dette, le collectif ne peut plus supporter les dépenses. Il va observer dès aujourd’hui un arrêt du travail jusqu'à nouvel ordre. Ce mouvement d’humeur risque encore de coûter cher aux populations qui ne verront plus les véhicules de ramassage des ordures ménagères.
Un accident de l'ambulance de Balinghor
L'ambulance du poste de santé de Balinghor, un village de l'arrondissement de Tendouck, département de Bignona, a fait un accident samedi. De retour de Diouloulou où il a déposé une dépouille, l’ambulance a fait des tonneaux entre les villages de Badiana et Baila. Le chauffeur qui voulait éviter un conducteur de motocyclette a fait une fausse manœuvre avant de se retrouver dans le décor. Le bilan est d’un blessé. Le médecin chef du district sanitaire de Thionck Essyl, Dr Kader Sarr, déplore l’usage des ambulances pour le transport de dépouilles alors que cela est du ressort des corbillards. D’ailleurs, il regrette l’absence de corbillard dans l'arrondissement de Tendouck. Les populations ont fait un plaidoyer à l'endroit des autorités administratives, locales et de personnes de bonne volonté pour trouver un corbillard afin de faciliter le transport de dépouilles.
La caravane de la coalition Diomaye Président gazée à Thiaroye
La caravane de la coalition Diomaye Président a été mouvementée, samedi à Thiaroye. A l’étape de la route 103 du marché de Thiaroye gare, les limiers ont tiré des grenades lacrymogènes sur le cortège. Les responsables à leur tête, le député Guy Marius Sagna, Rama Bodian, Dame Mbodj et Assane Ka ont poursuivi la distribution de flyers. Ils sont entrés au marché pour remettre des spécimens aux commerçants en leur demandant d’aller retirer leurs cartes d’électeur et se tenir prêts pour l’élection présidentielle afin de bouter hors du pouvoir le régime de Macky Sall.
La caravane de la coalition Diomaye Président bloquée
Restons avec la caravane de la coalition Diomaye Président qui s’est déployée aussi à Golf Sud. Arrivés au marché de l’unité 3, les limiers sous la houlette du commandant de police de Golf Sud ont bouclé toutes les issues pour stopper la caravane des militants de l’ex-Pastef. Et face au refus de ces derniers qui dénoncent leur persécution, les policiers ont interpellé trois personnes dont une femme. Des arrestations décriées par la député Rama Bodian qui fustige les intimidations et les harcèlements contre les militants de l’opposition.
Colère des travailleurs de Dakar Dem Dikk
Les travailleurs de la société de transport public Dakar Dem dikk sont remontés contre le maire de Tivaouane Peul Niague, Momar Sokhna Diop dit «Papis Diop». On reproche à ce dernier de vouloir faire main basse sur leurs terres d’une superficie de 25 hectares qu’ils avaient acquises sous le magistère de la délégation spéciale au profit d’un projet d’utilité publique. Un projet qui, selon le président de la coopérative d’habitat «Matlaboul Fawzayni», ressemble plutôt à un détournement d’objectifs avec les constructions de maisons constatées sur ce site. Ce, malgré les injonctions du président de la République Macky Sall et du ministre de l’Urbanisme, Abdoulaye Seydou Sow. Pour le syndicaliste à Dakar Dem Dikk, Mbaye Diaw, il s'agit d’une provocation de la part du maire qui tarde à livrer les terrains aux 700 bénéficiaires. Selon Mbaye Diaw, le sang risque de couler à Tivaouane Peul avec les actes posés par le maire. Le président de la coopérative, Bara Faye qui a fait face à la presse à Pikine, demande aux hautes autorités d’intervenir avant que la situation ne dégénère. Les travailleurs promettent d’occuper le site et prévoient des actions de tous genres pour conserver leur site. Nos tentatives de joindre le maire de Tivaouane Peul Niague pour recueillir sa version sont restées vaines. Toutefois, ses proches ont fait savoir qu’il ne va pas tarder à réagir.
ADHA s’interroge sur les motifs de libération des détenus…
Action pour les Droits Humains et l'Amitié (ADHA) encourage les libérations des détenus par les autorités sénégalaises. L’organisation salue l’initiative des autorités et demande la libération des détenus dans les autres régions. Toutefois, l’ADHA reste sceptique quant à la nature même de ces libérations. Dans un communiqué, l’organisation réclame l’éclairage sur ces libérations. «Ces personnes sontelles libérées au bénéfice d'une liberté provisoire, d'un contrôle judiciaire, d'une relaxe, d'un acquittement ou d'une libération d'office ?» s’interroge-t-elle dans la note. Rappelant que ces détenus étaient poursuivis pour des faits graves, notamment de terrorisme, d'actes et manœuvres de nature à compromettre la sûreté de l'Etat, de participation à une manifestation non autorisée ainsi que des actes de vandalisme. ADHA réclame également la lumière sur les personnes qui ont perdu la vie lors des affrontements avec les forces de défense et de sécurité. Aussi Action pour les Droits Humains et l'Amitié recommande-t-elle au président de la République, pour le temps qu'il lui reste à la magistrature suprême, de veiller à la consolidation de l'Etat de droit à travers le respect de la séparation des pouvoirs et la liberté des citoyens.
Le gang qui semait la terreur à Saraya arrêté au Mali (bis)
À Bantinkhoto, un site d’orpaillage dans la commune de Missirah Sirimana, un autre groupe de quatre personnes avaient attaqué vers 3 heures du matin deux commerçants d’or. L’un a été dépossédé de 3 millions de francs et 15 g d’or. Le second qui avait pris la fuite a été blessé par balle. Le vendredi 9 février 2023 entre Madina Berola et Diagoun, des assaillants au nombre de huit avaient barricadé la route avec des cailloux avant d’intercepter cinq motocyclistes dont un Sénégalais domicilié à Bondala, un Malien domicilié à Lefakho et trois Burkinabé domiciliés à Lefakho et à Khossanto. Les victimes ont été dépouillées de leurs biens dont de l’argent d’un montant total de 1 314 000 fcfa, 149 g d’or et 3 téléphones portables. Une série d’attaques qui avaient fini de causer la psychose au sein de la population.
Un incendie ravage une vingtaine de concessions à Passy Ndialakh
Une vingtaine de concessions ont été ravagées par un incendie qui s’était déclaré vendredi dans l’après-midi à Passy Ndialakh, une localité de la commune de Diamagadio, dans la région de Fatick, a appris l’Aps de source sécuritaire. L’incendie à l’origine encore indéterminée a engendré beaucoup de dégâts matériels, a indiqué la source. Elle fait savoir qu’une quantité importante d’arachide, de foin, de mil ainsi que quatre machines agricoles, d’autres engins roulants et de nombreux animaux domestiques ont été perdus dans cet incendie.
LES CONSULTATIONS SUR LA DATE DE L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE LUNDI
Les livraisons de ce lundi 19 février 2024, évoquent les consultations en vue de la fixation de la date du scrutin présidentiel et d’autres sujets liés à cette élection.
Dakar, 19 fév (APS) – Les consultations en vue de la fixation de la date du scrutin présidentiel et d’autres sujets liés à cette élection préoccupent les quotidiens parvenus lundi à l’APS.
‘’Macky Sall entame ses consultations’’, annonce Le Quotidien, ajoutant que les électeurs seront édifiés à l’issue de ces échanges, concernant la date de l’élection de son successeur.
Vox Populi relève la ‘’cacophonie’’ dont l’élection est l’objet.
‘’Les acteurs politiques [sont] divisés’’ sur la question, le choix de la date notamment, affirme-t-il.
Les coalitions de partis politiques et les partis ont chacun leur proposition, le camp du candidat d’opposition Bassirou Diomaye Faye proposant par exemple la date du 2 avril, l’ancien ministre El Hadji Malick Gakou, l’un des prétendants à la succession de Macky Sall, suggérant de tenir le vote le 3 mars.
‘’Présidentielle 2024 : la concertation en marche’’, annonce le journal EnQuête en mettant en exergue, à l’aide d’une photo, les principaux acteurs des concertations en vue de la fixation de la date du scrutin, Macky Sall, l’opposant Ousmane Sonko, les médiateurs Pierre Atépa Goudiaby et Aliou Tine.
‘’Macky Sall n’a pas une grande marge de manœuvre. Il ne lui reste alors qu’à engager l’organisation de l’élection présidentielle au pas de charge’’, lit-on dans Le Quotidien.
Les quotidiens évoquent aussi la dissolution de la commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur les soupçons de corruption concernant deux membres du Conseil constitutionnel.
‘’Tout ce désordre pour ça ?’’
‘’L’enquête parlementaire arrêtée’’, titre Le Soleil.
Sud Quotidien observe que ‘’l’Assemblée nationale enterre sa commission d’enquête sur la corruption présumée de juges constitutionnels’’.
‘’Tout ce désordre pour ça ?’’ se demande Tribune en faisant allusion à la cacophonie consécutive au report de l’élection présidentielle et à la courte vie de cette structure parlementaire.
Les députés de Benno Bokk Yaakaar et du Parti démocratique sénégalais ont dissous ladite commission après que le Conseil constitutionnel, nullement inquiété par les députés enquêtant sur certains de ses membres, a annulé la loi votée par l’Assemblée nationale en vue du report de l’élection présidentielle au 15 décembre prochain.
Sud Quotidien évoque la ‘’marche silencieuse et pacifique’’ tenue samedi à Dakar par l’opposition et la société civile en guise de protestation contre le report du scrutin.
‘’‘Aar Sunu élection’ (Protégeons notre élection) réussit son test’’, écrit-il, ajoutant que des milliers de Sénégalais étaient dans la rue pour dénoncer le report de l’élection et exiger qu’elle se tienne le 3 ou le 10 mars 2024.
Les journaux évoquent en même temps le rang du Sénégal dans un classement de la Banque africaine de développement (BAD).
‘’Le Sénégal parmi les 20 premiers pays’’ du continent en termes de croissance économique, note Le Soleil. Il s’agit de prévisions économiques pour l’année en cours.
Le Sénégal est deuxième, derrière le Niger, selon Le Quotidien.
LES MENUISIERS «EXPOSENT» LEURS DIFFICULTES
Les menuisiers exposant leurs œuvres sur le Canal 4 listent les difficultés. En plus de la rareté de la clientèle, ces menuisiers font face à la cherté des matériaux intervenant dans la fabrication de leurs œuvres.
Les menuisiers exposant leurs œuvres sur le Canal 4 listent les difficultés. En plus de la rareté de la clientèle, ces menuisiers font face à la cherté des matériaux intervenant dans la fabrication de leurs œuvres. Ce qui fait qu’ils ont une marge bénéficiaire très réduite. Ils lancent donc un appel aux autorités pour qu’elles les aident afin de faire face à la concurrence des meubles importés.
Le soleil est écrasant un peu partout à Dakar. Mais, cela ne ralentit pas le rythme du ministre de l’Artisanat, qui est en tournée pour rencontrer les acteurs de son secteur. Après le Village des arts de Soumbédioune, la première étape de cette tournée, la délégation ministérielle fait cap sur le Canal 4 de Fass, où exposent les artisans menuisiers. Une large gamme de meubles, des chambres à coucher, fauteuils, tables et autres accessoires pour embellir sa maison, s’offre aux visiteurs.
Pape Diouf, l’un des menuisiers exposants, partage ses préoccupations avec le ministre : «Le lieu où nous exposons nos meubles n’est pas commode pour abriter l’activité que nous menons. Il n’y a aucune commodité, nous n’avons pas de toilettes à notre disposition. L’odeur nauséabonde du canal met dans l’inconfort les clients marchandant nos meubles, alors que nous sommes habitués à cela. A force de humer cette mauvaise odeur qui s’échappe de ce canal, nous risquons d’en pâtir.» Bien sûr, le Canal 4 est ouvert et laisse échapper des odeurs pestilentielles. Leur vœu le plus cher est de disposer d’un lieu digne de ce nom, qui pourrait être aménagé à Diamniadio, afin d’y étaler leur génie créateur.
En plus de la concurrence que leur mènent les meubles exportés, plus prisés par la clientèle sénégalaise, les menuisiers exposants disent faire face à la cherté des matériaux intervenant dans la fabrication de leurs meubles. «Nous voulons qu’on nous aide à rendre accessibles les matériaux avec lesquels nous travaillons, en faisant que leurs prix soient moins onéreux», plaide Pape Faye. «Le prix du bois laminé varie entre 25 mille et 43 mille francs la feuille. Pour ce qui est du bois de Djibouti, la feuille coûte 750 francs. Pour arriver à avoir une chambre à coucher, il faudrait au bas mot casquer 500 mille francs. A cela s’ajoutent les matériaux relatifs à la quincaillerie, avec le vernis et les papiers à gratter le bois. Nous sommes contraints de brader nos œuvres en n’obtenant que 50 mille francs de bénéfices sur la vente. Parce que nous faisons face à des dépenses. Nous sommes tenus de payer le loyer et de faire face à d’autres charges aussi», explique Pape Diouf. Lequel doit chaque mois s’acquitter du paiement du lieu où il expose en versant 8 mille francs à la mairie. Le paiement varie selon les surfaces occupées par les exposants.
D’autres difficultés viennent davantage peser sur la balance, rendant ainsi la vie dure à ces menuisiers. «J’ai dû payer 150 mille pour des arriérés de location à la mairie», argue Pape Diouf, qui est aussi obligé de verser, chaque nuit, 500 francs au gardien pour veiller sur ses biens. «Souvent nous restons deux à trois mois sans voir de clients», insiste le menuisier, qui parvient clopinclopant à écouler certaines de ses œuvres avec une clientèle issue du haut d’en haut. «J’ai réalisé la plupart du mobilier qui se trouve à Diamniadio. Plusieurs fauteuils sur lesquels s’assoit le Président Macky Sall, c’est moi qui les ai réalisés. Les autorités utilisent les produits locaux. Il y a des personnalités qui viennent acheter des meubles ici la nuit, pour ne pas se faire remarquer», se targue-t-il. Un autre rencontré sur les lieux met le curseur sur d’autres difficultés. «Je suis là depuis deux ans. Il n’y a pas d’éclairage. Des sans-abris passent la nuit sur nos fauteuils chaque fois, et souvent ils les déchirent. Qu’est-ce qu’on y peut ? On s’en remet à Dieu», se résigne Mahmouth Fall, qui regrette néanmoins d’avoir été délogé de la Corniche, où il y avait moins de problèmes pour les exposants. C’est devenu la croix et la bannière pour écouler leurs produits, mais Mahmouth Fall s’en contente. «On peut vendre des meubles ce mois-ci et ne rien vendre le mois qui suit. Il y a des salons qu’on peut vendre à 250 mille, 275 mille francs, d’autres à 350 mille francs. Il y a des salons importés qui coûtent jusqu’à un million de nos francs. Je ne vois pas d’inconvénients par rapport à la concurrence. A chacun ce qu’il doit gagner», avance-t-il.
Gérante d’un salon d’exposition sur les lieux, Mlle Dalanda Diallo estime que les choses ne marchent pas comme sur des roulettes. «Ça marche un peu. C’est difficile de trouver la clientèle. On peut rester un mois sans rien vendre. Je travaille pour m’occuper. Nous vendons plus pendant les fêtes de fin d’année, de Tabaski, Korité, Magal Touba. On peut arriver à écouler nos œuvres avec un chiffre d’affaires qui varie entre 600 mille et 1 million de nos francs. Mais on vend à perte parce que le bois est trop cher», tient à préciser la gérante moulée dans son jean bleu et son haut, prenant ses aises sur une des chaises exposées dont elle se charge de la gestion.
Préposé à l’emballage des meubles, Yaya Séne guette la clientèle et lance un appel aux autorités pour pouvoir disposer d’un financement afin de booster l’activité des menuisiers exposants. «C’est un paradoxe de parler d’appui alors que des mécanismes de financement existent au Sénégal», dit-il Un des menuisiers exposants, Pape Diouf, explique : «Les gars (structures de l’Etat) sont venus ici. On a déposé nos dossiers, il n’y a eu aucune réaction en retour», déplore-t-il. Peut-être que la mise en place d’un fonds dédié au secteur informel en général, et en particulier au secteur de l’artisanat, annoncée par le ministre de l’Artisanat, Birame Faye, pourrait aider ces exposants menuisiers à tirer un meilleur parti de leur activité.
Par Madiambal DIAGNE
CHAQUE JOUR DE PERDU COÛTERA À MACKY SALL
L’astuce de travailler à repousser l’élection ne trompe personne. D’aucuns voudraient faire rebattre les cartes en vue de déposer subrepticement de nouvelles candidatures. Toutes les excuses sont bonnes, comme le Ramadan musulman et le Carême catholique
Le Conseil constitutionnel a annulé la loi adoptée le 5 février 2024. Initiée par les députés, elle portait sur le report au 15 décembre 2024 de l’élection présidentielle, initialement fixée au 25 février 2024. Le contexte était lourd du fait de l’emballement de la situation politique. Le 31 janvier 2024, une Commission d’enquête parlementaire sur de graves accusations de corruption de membres du Conseil constitutionnel a été mise en place. Le lendemain, 1er février 2024, il est révélé un motif de disqualification d’une candidate dont le nom figure sur la liste retenue par le Conseil constitutionnel. Le Groupe parlementaire du Parti démocratique sénégalais (Pds), soutenu par la majorité parlementaire de Benno bokk yaakaar (Bby), déposa alors, le 2 février 2024, une proposition de loi portant report de l’élection présidentielle. L’Assemblée nationale décida d’examiner le texte en procédure d’urgence. Prenant prétexte de cette situation, le Président Macky Sall prit, le 3 février 2024, un décret suspendant le processus électoral. La motivation était de laisser libre cours, à tout le moins, à la procédure législative enclenchée. Le Conseil constitutionnel a également déclaré sans fondement légal ce décret abrogeant la convocation du corps électoral.
Les œillères du Conseil constitutionnel
Je me suis amusé à faire remarquer que le Sénégal est une bien belle dictature bananière où les juges peuvent rendre un verdict désavouant et l’Assemblée nationale et le président de la République, et rentrer dormir tranquillement chez eux. Mieux, le président Macky Sall, sans objection ni murmure, a fait publier un communiqué à travers lequel, prenant acte de la décision, il s’est engagé à la mettre pleinement à exécution. C’est sans doute un pas de plus sur l’infini chemin du renforcement de l’Etat de Droit. Il n’en demeure pas moins que le citoyen s’incline, mais reste en droit de s’autoriser son droit d’objection ou de critique. C’est dans ce sens qu’on peut rester dubitatif à bien des égards. En effet, le Conseil constitutionnel souligne notamment «qu’au regard de l’esprit et de la lettre de la Constitution et de la loi organique relative au Conseil constitutionnel, le Conseil constitutionnel doit toujours être en mesure d’exercer son pouvoir régulateur et de remplir ses missions au nom de l’intérêt général, de l’ordre public, de la paix, de la stabilité des institutions et du principe de la nécessaire continuité de leur fonctionnement». Le Conseil constitutionnel doit, au nom de ce principe, exercer un contrôle sur ses propres activités. En d’autres termes, le Conseil constitutionnel, autant qu’il se reconnaît le droit légitime de contrôler les actes des autres institutions, ne saurait faire l’impasse sur ses propres turpitudes. Le Conseil constitutionnel doit se sentir obligé de se prononcer et s’expliquer sur le cas de Rose Wardini dont la double nationalité a été découverte et rendue publique, avec des preuves évidentes ; les mêmes preuves fournies pour disqualifier Karim Meïssa Wade. Il y a lieu de souligner cependant que ce dernier, avant le verdict du Conseil constitutionnel, avait rapporté la preuve de la renonciation à sa nationalité française. Est-ce pour détourner leur regard de ce manquement que les juges constitutionnels se sont gardés de préciser, dans leur décision du 15 février 2024, avec quelle liste de candidats en compétition devrait-on organiser l’élection présidentielle ? Cela ne saurait nullement être superfétatoire.
En tout cas, la liste des candidats, publiée le 21 janvier 2024, n’est pas encore modifiée et le Conseil constitutionnel devrait s’autoriser toutes les diligences nécessaires pour essayer de s’épargner que d’autres avaries de sa sélection ne viennent encore jeter le discrédit sur son travail. Le cas échéant, il se sera couvert de ridicule. Le président de la République a le devoir de consulter formellement le Conseil constitutionnel sur cette question de la liste des candidats, en vue de lever toute équivoque ou ambiguïté.
Un successeur élu avant le 2 avril 2024
Au demeurant, le Conseil constitutionnel a posé une balise très claire, celle de fixer que le mandat du président de la République ne saurait excéder la date du 2 avril 2024 et qu’il revient donc, à ce dernier, de prendre les dispositions nécessaires en vue de la tenue de l’élection définitive de son successeur avant cette date butoir. Le Président Macky Sall ne semble pas avoir d’équivoque quant à sa décision ferme de quitter le pouvoir le 2 avril 2024. Mais des voix, sans doute pas encore sevrées du pouvoir, s’élèvent dans son camp pour l’inciter à prendre son temps, quitte à laisser à un Président intérimaire, en l’occurrence le président de l’Assemblée nationale, le soin d’organiser le scrutin. Assurément, cela ne saurait être de l’intérêt du Président Sall. Ce serait une dérobade de sa part. Son image est déjà assez abîmée pour en rajouter la mauvaise ride qui le fera apparaître comme le seul président de la République du Sénégal à avoir à faire la passation du pouvoir avec un successeur intérimaire. On le dit le cœur gros, Macky Sall a assez fait dans ce pays pour ne pas mériter un pareil constat d’échec. Il devra rendre le pouvoir, avec la même dignité par laquelle il en avait hérité. L’astuce de travailler à repousser l’élection ne trompe personne. D’aucuns voudraient faire rebattre les cartes en vue de chercher à déposer subrepticement de nouvelles candidatures. Toutes les excuses sont bonnes, comme le Ramadan musulman et le Carême catholique. C’est à croire que toutes les activités cesseraient durant cette période. Dans d’autres pays aussi peuplés par des croyants que le Sénégal, ces périodes de cultes religieux n’empêchent pas la tenue d’élections.
Macky Sall n’a pas une grande marge de manœuvre. Il ne lui reste alors qu’à engager l’organisation de l’élection présidentielle au pas de charge. Les différentes administrations en charge du processus électoral étaient déjà prêtes pour un scrutin le 25 février 2024. La suspension du processus électoral, le jour même du démarrage de la campagne électorale, ne tenait point à des questions d’impréparation de l’Administration. C’est dire que pour faire redémarrer le processus, il ne s’agira que de réajuster le calendrier des opérations électorales. Le Conseil constitutionnel s’est gardé d’enfermer le président de la République et son Administration dans un corset, en ne leur fixant pas une date d’élection. Il aurait pu s’en expliquer d’ailleurs. C’est une bonne posture pour diverses raisons. Le principe de la séparation des pouvoirs et son corollaire, l’interdiction d’injonction adressée à l’Administration, ne sauraient autoriser la Justice à le faire. L’Administration seule connaît ses moyens d’action, et le temps qu’il lui faut pour tenir une élection. Aussi, le Conseil constitutionnel ne peut apprécier les moyens matériels, humains ou logistiques à la place de l’Administration compétente. Il n’en demeure pas moins, encore une fois, que le Conseil constitutionnel a clairement décidé que le mandat en cours ne peut être prorogé d’une quelconque manière. L’Administration doit s’organiser pour trouver les moyens et mécanismes afin que le président de la République, nouvellement élu, soit installé le 2 avril 2024. Le Conseil constitutionnel est resté dans son rôle, c’est-à-dire qu’il a voulu donner « un délai raisonnable » à l’Administration. Plus que jamais, le président de la République doit faire du Conseil constitutionnel son interlocuteur privilégié et travailler avec cette institution, en toute confiance, sur toutes les questions liées à la conduite du processus électoral.
Macky Sall doit invoquer l’article 52 de la Constitution
Pour satisfaire cette exigence dirimante, le président de la République ne saurait ne pas l’inscrire dans un cadre légal. Les délais légaux fixés pour les opérations électorales auront besoin d’être fatalement touchés. Pour autant, il faudra circonscrire le nouveau processus électoral dans un cadre légal, alors qu’il ne peut plus matériellement recourir à une procédure législative pour changer par exemple la durée de la campagne électorale ou les délais d’examen des contentieux électoraux. Il ne lui restera que de recourir à l’article 52 de la Constitution qui lui donne des «pouvoirs exceptionnels», comme à caractère législatif, à l’exception d’une révision de la Constitution. «Lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité du territoire national ou l’exécution des engagements internationaux sont menacées d’une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ou des institutions est interrompu, le président de la République dispose de pouvoirs exceptionnels.
Il peut, après en avoir informé la Nation par un message, prendre toute mesure tendant à rétablir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions, et à assurer la sauvegarde de la Nation. Il ne peut, en vertu des pouvoirs exceptionnels, procéder à une révision constitutionnelle» (article 52 de la Constitution de la République du Sénégal).
Ce nouveau procédé permettrait, sans doute, après en avoir discuté avec les candidats en lice, de réduire par exemple la durée de la campagne électorale du premier tour, comme celle d’un éventuel second tour de scrutin. Ainsi, l’élection pourrait être organisée même un jour ouvrable, que le chef de l’Etat pourra déclarer chômé et payé. Autrement, des lois votées en procédure d’urgence auront toujours besoin de satisfaire à la procédure et aux délais de promulgation, sans compter d’éventuelles obstructions parlementaires ou certaines autres manœuvres dilatoires. Le recours au mécanisme de s’arroger «les pouvoirs exceptionnels» reste une faculté que la Constitution confère au président de la République. On dira certes que le mécanisme peut sembler cavalier, pas trop démocratique et n’enchanterait pas un démocrate, mais il reste légal et légitime. C’est de la même façon, en France, quand le gouvernement invoque les dispositions de l’article 49-3 de la Constitution pour faire passer en force des textes de loi. On aura beau crier à l’antidémocratisme ou à la confiscation du débat parlementaire, que les lois adoptées sur la base de ce mécanisme ne seront pas moins valables et seront d’égale dignité et revêtues de la légitimité et de l’autorité de loi de la République. Il restera une voie plus douce, celle de l’habilitation législative, tirée de l’art.77 de la Constitution. Mais dans ce cas, il y aura forcément encore des jours de perdus.
LES CHEMINOTS RECLAMENT LA REPRISE ET LA CIRCULATION ET BRANDISSENT LA MENACE DE GREVE
Les syndicats des travailleurs des Grands Trains du Sénégal veulent renouer avec la confrontation pour exiger le respect des engagements pris par l’Etat pour la sauvegarde de leur outil de travail mais aussi le respect de leurs conditions sociales.
Les syndicats des travailleurs des Grands Trains du Sénégal veulent renouer avec la confrontation pour exiger le respect des engagements pris par l’Etat pour la sauvegarde de leur outil de travail mais aussi le respect de leurs conditions sociales.
En assemblée générale ce weekend, les cheminots ont reconduit Momar Sall comme secrétaire général à la tête de leur organisation. Sitôt réélu et le bureau mis en place, le secrétaire général a fait siens les objectifs de ses camarades et a décliné sa feuille de route pour la satisfaction de toutes les revendications des cheminots. D’emblée, le nouveau secrétaire général a fait de la reprise du trafic de voyageurs et le fret une priorité absolue. « Ce nouveau mandat sera placé sur certains points qu’on aura à défendre. Surtout nous aurions souhaité la reprise du trafic de voyageurs et le fret qui revient aux GTS », a dit Momar Sall. Pour ce nouveau mandat, le secrétaire a invité l’Etat à éclaircir les missions de chaque entité ferroviaire conformément à la « directive de l’UEMOA qui parle de la séparation du patrimoine et de l’exploitation alors que nous nous sommes de l’exploitation ».
Parlant des conditions sociales, Momar Sall a rappelé les accords signés avec l’Etat et qui tardent à être matérialisés par la direction générale de GTS. Il s’agit de la question de l’augmentation des salaires accordées depuis des années mais que la direction feint d’ignorer. Une situation que les travailleurs refusent d’accepter et menacent d’aller en grève pour ça. « Jusqu’à présent ils refusent d’appliquer les augmentations octroyées par l’Etat. Depuis deux, ans nous courons derrière çà et ça tarde à venir. Ça risque d’envenimer la situation mais surtout créer des problèmes et détruire le climat social au niveau de l’entreprise. Nous demandons à ce qu’elles soient appliquées le plus rapidement » a dit M. Sall. Les travailleurs ne veulent pas entendre parler de l’absence d’activité au niveau de GTS.
Pour eux, cette situation n’est de leur faute mais plutôt celle de l’Etat qui avec le projet du Ter les a obligés à arrêter les trains et l’Etat s’était engagé à leur garantir les avantages acquis. Pour le secrétaire général, la situation financière de la boîte impacte négativement les travailleurs mais aussi et surtout les retraités qui ont des difficultés à se faire payer leurs pensions de retraite, une situation qui à son avis ne saurait perdurer.