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7 février 2025
Texte Collectif
STOPPER LE COUP CONSTITUTIONNEL
Macky Sall s’aventure à entraîner le Sénégal sur la voie de l’instabilité, de l’anarchie et des troubles civils, et toutes les forces démocratiques en Afrique et dans le monde devraient converger dans une lutte unie pour stopper cette dérive
Nous, intellectuels africains et activistes de la société civile réunis à Abuja ce 7 février 2024, tenons à exprimer notre choc et notre profond dégoût face à l'utilisation des gendarmes pour expulser physiquement les parlementaires de l'opposition de l’Assemblée nationale la veille, en vue de l'adoption d'un projet de loi inconstitutionnel prolongeant le mandat du président Macky Sall pour un troisième mandat et reportant l’élection présidentielle qui étaient prévues le 25 février 2024.
Cet acte constitue une violation flagrante de l'État de droit et des droits démocratiques du peuple sénégalais. C’est également une violation de la Charte de l’Union africaine, de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, ainsi que du Protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance, auxquels le Sénégal a adhéré et intégré dans son droit interne.
Nous exhortons donc le gouvernement sénégalais à respecter la sacralité du processus démocratique.
Nous avons suivi avec un vif intérêt la détermination du peuple sénégalais à bloquer toutes les tentatives du président Macky Sall de se procurer un troisième mandat ainsi que son annonce de ne pas rechercher un tel mandat illégal, catégoriquement interdit par la Constitution du Sénégal. Il est désormais clair que sa déclaration publique n’était qu’une ruse pour tromper le peuple et poursuivre son ambition mégalomane de prolonger son règne.
C'est pour cette raison qu’il a déployé la police pour arrêter brutalement toutes les manifestations, couper Internet et continuer à utiliser le système judiciaire pour emprisonner et intimider tous ceux qui s’opposent à son ambition de continuer à gouverner par des moyens extraconstitutionnels.
Le président Sall s’aventure à entraîner le Sénégal sur la voie de l’instabilité politique, de l’anarchie et des troubles civils, et toutes les forces démocratiques en Afrique et dans le monde devraient converger dans une lutte unie pour stopper cette dérive et maintenir le Sénégal dans sa tradition démocratique.
Nous appelons le peuple sénégalais à maintenir sa lutte opiniâtre pour la préservation de la démocratie. Il s'agit d'une lutte commune pour tous les Africains et les forces démocratiques ;
Nous appelons la CEDEAO, l’UA et l’ONU à déclarer ouvertement que les actions du président Sall et des crapuleux législateurs qui ont soutenu son projet de loi anticonstitutionnel sont contraires à la Constitution, tout en exigeant un retour immédiat à l'ordre constitutionnel et au calendrier électoral prévu.
Le constitutionalisme et l’organisation des élections en temps voulu sont les fondements de la démocratie qui doivent être préservés.
Ont signé cette déclaration :
⎯ Prof Adele Jinadu
⎯ Prof Adebayo Olukoshi
⎯ Dr Kole Shettima, Abuja, Nigeria
⎯ Dr Emmanuel Akwetey, Institute for Democratic Governance, Accra, Ghana
⎯ Prof Jibrin Ibrahim, Senior Fellow, Centre for Democracy and Development, Abuja
⎯ Prof Mohammad Kuna, Usman Danfodiyo University Sokoto, Nigeria
⎯ Dr Charmaine Pereira, Independent Scholar, Abuja
⎯ Princess Hamman-Obels, The Electoral Hub, Abuja
⎯ Moussa Tchangari, Alternative Espaces Citoyens, Niamey
⎯ Adagbo Onoja, Abuja, Nigeria
⎯ Dr. Sa’eed Husaini, Abuja, Nigeria
⎯ John Odah, Abuja, Nigeria
⎯ Samson Itodo, Yiaga Africa, Nigeria
⎯ Professor Victor Adetula, University of Jos, Nigeria
⎯ Professor Istifanus Zabadi, Bingham University, Nigeria
⎯ West Africa Civil Society Institute
⎯ Professor Warisu O Ali, Abuja
⎯ Professor Remi Aiyede, University of Ibadan
⎯ Bernadette French
⎯ Gloria Ukpong, The Electoral Forum, Abuja, Nigeria
⎯ Everest Amaefule, The Electoral Forum, Abuja, Nigeria
⎯ Okechukwu Ndeche, Dispute Resolution Practitioner, Abuja, Nigeria
⎯ Dr. Lassane Ouedraogo, Researcher, CDD West Africa, Abuja, Nigeria
⎯ E.A. Johnson, Electoral Practitioner, The Electoral Forum
LE REPORT DE L’ELECTION AU SÉNÉGAL AU MENU DE LA SESSION D’URGENCE DE LA CEDEAO CE JEUDI
Après le report de la présidentielle sénégalaise, la CEDEAO a exhorté Dakar à respecter son calendrier électoral initial. Mais elle essuie de plus en plus de critiques qui remettent en cause son influence sur les Etats membres.
La CEDEAO se réunit ce jeudi en urgence. La crise politique au Sénégal est bien inscrite à l’ordre du jour. Le pays est en passe de traverser une crise politique sans précédent après le report de l’élection présidentielle qui aura finalement lieu ce 15 décembre 2024. Lors de cette réunion, il sera aussi question des situations au Niger, Burkina Faso et Mali. Ces trois derniers ont annoncé la semaine dernière leur retrait de l’organisation sous-régional.
Les ministres des affaires étrangères de la CEDEAO devront tous prendre part à cette réunion, la présence de leur homologue Sénégalais reste à confirmer. Nous apprend-t-on.
Après le report de la présidentielle sénégalaise, la CEDEAO a exhorté Dakar à respecter son calendrier électoral initial. Mais elle essuie de plus en plus de critiques qui remettent en cause son influence sur les Etats membres.
AAR SUNU ELECTION INVITE TOUTES LES COUCHES DE LA SOCIÉTÉ À MANIFESTER
La plateforme Aar Sunu Élection appelle les «mouvements citoyens et religieux, les organisations socio-professionnelles et les personnalités de la société civile à exiger le rétablissement du calendrier républicain.»
Dans un communiqué datant du 8 février 2024, la plateforme de lutte AAR SUNU ELECTION veut tenir tête au chef de l’Etat qui a annulé l’élection présidentielle du 25 février 2024. Ainsi, voulant coûte que coûte tenir les joutes à date échue, elle appelle les «mouvements citoyens et religieux, les organisations socio-professionnelles et les personnalités de la société civile réunis autour de la Plateforme Aar Sunu Élection » à exiger le rétablissement du calendrier républicain.
«Constatant avec indignation la signature par le président de la République, d’un décret violant la Constitution, abrogeant le décret 2023 2283 de la 29/11/2023 portant convocation du corps électoral dont la mise en œuvre autorise le démarrage de la campagne électorale le Dimanche 04 février 2024, et la tenue du scrutin présidentiel le 25 février 2024. Constatant que le Sénégal ne vit aucune crise politique ni institutionnelle qui justifie l’arrêt du processus électoral. Constatant que les députés ont voté sans débat la proposition de loi qui reportait la date de l’élection présidentielle au 15 Décembre 2024, et risquerait de prolonger le second mandat du Président de la République dont le terme est fixé au 02 Avril 2024, nous exigeons le rétablissement du calendrier républicain », renseigne la note. Poursuivant les membres de la société civile invite les 7 sages ainsi que la Cour suprême à prendre, en ces moments sombres, leur responsabilité devant l’histoire «en rétablissant immédiatement l’ordre légal et constitutionnel ».
Ne s’arrêtant pas là, la plateforme, décidée à en découdre avec le régime actuel, appelle à une mobilisation populaire sur toute l’étendue du territoire des citoyens soucieux de leur devenir et de leur démocratie. Mais encore à une union des prières des musulmans et des chrétiens.
En effet, tous les musulmans sont invités à se rendre massivement à la grande prière de ce vendredi 09 février 2024, habillés en blanc, « arborant des couleurs du drapeau national pour manifester colère et indignation face à cet affront fait au peuple sénégalais ». Les Chrétiens sont aussi invités le dimanche 11 février durant leur messe, à faire une grande mobilisation et formuler des prières.
Les imams et les évêques sont également invités dans leurs prêches de vendredi et dimanche à dénoncer la violation de la Constitution par Macky Sall.
VIDEO
LA PEUR DES URNES DE MACKY SALL
René Lake décrypte les motivations cachées du président sur VOA à travers l'émission « Straight Talk » diffusée en anglais. Selon lui, aucun des candidats pressentis n'arrangeaient le chef de l'État soupçonné de vouloir écarter certains noms menaçants
Le politologue sénégalais basé à Washington, René Lake, a analysé le report de l'élection présidentielle annoncé par Macky Sall sur le plateau de l'émission politique américaine consacrée à l'Afrique sur VOA Aftique « Straight Talk ».
Pour René Lake, « le paysage des candidats ne convenait pas à Macky Sall ». Selon lui, « le premier ministre Amadou Ba était donné perdant » et « Pastef représentait une menace, avec un candidat qui aurait de grandes chances de gagner ». Le président aurait ainsi voulu « redistribuer les cartes » pour choisir son adversaire.
Interrogé sur la perception de coup d'État institutionnel par l'opposition, l'analyste rappelle que des opposants comme Khalifa Sall « ont déjà été victimes de l'instrumentalisation de la justice ». Et d'ajouter : « Le nouveau candidat de Pastef, Bassirou Diomaye Faye, aurait été un scénario catastrophe pour Macky Sall ».
Sur l'image démocratique du Sénégal, René Lake indique que cette décision « a changé la perception ». Il rapporte même les propos d'un sénateur américain qualifiant la situation de « dictatoriale ». Pour l'invité de VOA, Macky Sall « utilise le système judiciaire de manière partisane » depuis son accession au pouvoir.
Les agents de l’administration reçus par le Premier ministre
Les agents de l'administration sénégalaise en grève depuis quelque temps étaient à la primature. Ayant sollicité à plusieurs reprises une audience, le secrétaire de l’intersyndicale, Oumar Dramé et ses camarades ont été finalement reçus hier par le Premier ministre Amadou Ba. D’après un communiqué parvenu à «L’As», la rencontre fait suite aux instructions données par le président de la République pour échanger autour des sept points de revendications dont le plus important est la généralisation de l'indemnité de logement. Oumar Dramé souligne que le chef du gouvernement s'est réjoui de cette rencontre et promet d'apporter des réponses nécessaires à leurs revendications. Il renseigne avoir saisi les différents ministères concernés pour la satisfaction complète des points de revendications. C’est dans ce sens qu'il a saisi le ministre des Finances et du Budget car les points saillants ont une incidence financière pour savoir l'impact budgétaire. A l’en croire, c'est à partir de là que le gouvernement dira s'il va accéder oui ou non à leurs requêtes. Selon le syndicaliste, Amadou Ba a promis en outre de leur revenir le vendredi pour une réponse.
Cri du cœur du troisième âge de Keur Massar
Les personnes du troisième âge résidant dans le département de Keur Massar veulent un centre gériatrique et une maison des retraités. Ce, pour faciliter leur accès aux soins sanitaires qui demeurent parfois difficiles du fait d’un manque de certains spécialistes. Ce qui les oblige du coup à se rendre à Dakar. Ces personnes du troisième âge, regroupées autour du « Conseil des aînés du département de Keur Massar » présidé par Alassane Thioune, ont fait ce plaidoyer au cours d’une journée de prières pour la paix organisée à Malika où elles ont également exhorté les jeunes à éviter la violence, et aux partis politiques d’aller au dialogue pour préserver la paix et la stabilité du pays.
Libération de Seydina Oumar Touré et Cie
Dix responsables de l’opposition dont l’ex-capitaine de la Gendarmerie Seydina Oumar Touré, arrêtés avant-hier à Pikine par la police, tous de la coalition « Diomaye président » et placés en garde à vue au Commissariat central de Guédiawaye, ont été finalement libérés. A l’exception de A. Baldé qui était recherché depuis quelque temps. Il est cité dans une affaire d’escroquerie au foncier. Nos radars renseignent que A. Baldé qui avait été convoqué suite à une plainte de sa victime avait refusé de déférer. Ces derniers ont eu donc la chance de le croiser à Pikine lors de cette manifestation interdite avant de le placer en garde à vue pour les besoins de l’enquête sur l’escroquerie au foncier.
Le Forum Civil va organiser des marches
Le Forum Civil est très engagé pour la poursuite du processus électoral stoppé par le Président Macky Sall. A cet effet, le bureau exécutif du Forum Civil donne mandat aux sections territoriales de formuler des demandes d'autorisation de marche auprès des autorités administratives compétentes pour dénoncer «le coup de force inacceptable» actuellement en cours, et demander le respect strict du calendrier électoral initial.
Des responsables de l’ex-Pastef arrêtés à Rufisque
Même si le pouvoir est dans une dynamique d’apaisement, les forces de défense et de sécurité continuent d’interpeller des opposants. En effet, le président du Conseil départemental de Rufisque, Pape Mamadou Fam, le 1er adjoint au maire de la ville de Rufisque Assane Diop, le président de la cellule communication de la coalition «Diomaye Président» Mamadou Thiombane, Ibrahima Mbaye de Maggi Pastef et responsable de massification, et des patriotes, ont été arrêtés hier vers 15h lors d’une caravane suivie de porte-à-porte qu'ils comptaient tenir pour les besoins de la campagne électorale présidentielle.
Pèlerinage aux Lieux saints de l’Islam
Le chef de l’Etat a insisté hier, en conseil des ministres, sur une bonne organisation du pèlerinage aux Lieux saints de l’Islam. A cet effet, il a demandé au Premier ministre et au ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur de prendre toutes les dispositions nécessaires avec les acteurs publics et les opérateurs privés, en vue d’assurer l’organisation dans les meilleures conditions, de l’édition 2024 du Pèlerinage aux Lieux Saints de L’islam. Dans le même sillage, il a exhorté le gouvernement de prendre toutes les mesures requises, en liaison avec les organisateurs, pour assurer le bon déroulement des célébrations de la 144e édition de l’Appel de Seydina Limamou Laye.
Oulimata Sarr nommée présidente de l’ITIE
Le président de la République a trouvé un remplaçant au Pr Awa Marie Coll Seck qui a claqué la porte après le report de la présidentielle. En conseil des ministres hier, il a nommé l’ancienne ministre et experte financière, Oulimata Sarr, présidente du Comité national de l'Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (ITIE).
Les pouvoirs du Conseil constitutionnel
C’est le Conseil constitutionnel qui tient la clé de sortie de crise. Du moins, selon le fondateur d’Afrikajom. Pour Alioune Tine, la seule voie de salut pour sauvegarder la République, l’ordre constitutionnel rompu et relancer le processus électoral passe aujourd’hui par le Conseil constitutionnel. A l’en croire, si le Conseil constitutionnel donne une suite favorable et annule le décret qui reporte l’élection présidentielle, il crée les conditions légales et constitutionnelles de sortie de crise. Il est d’avis que la saisine du Conseil constitutionnel par les candidats à la présidentielle, Amadou Gakou et Cheikh Tidiane d’une requête demandant l’annulation du décret demeure une bonne fenêtre d’opportunité de sortie de crise. Mais faut-il que l’exécutif ait la sagesse, le pragmatisme et le sens des réalités en acceptant et en exécutant cette décision de justice, s’interroge M. Tine. D’ailleurs, l’exécutif sénégalais a-t-il le choix aujourd’hui, poursuit-il, car jamais un régime politique sénégalais n’a été aussi seul et aussi isolé au plan national, africain et international. Alioune Tine pense qu’au regard des réactions nationales et internationales, le régime est de plus en plus frappé de malédiction et d’indignité. A l’en croire, le Conseil constitutionnel n’a pas d’autre choix. Il est interpellé et sa décision est attendue avec intérêt par la Nation et par le monde entier. «Il faut encore espérer et rêver des capacités du pays roseau qui plie et ne rompt pas», dit-il.
AFFAIRE DIFFAMATION, LE JOURNALISTE MADIAMBAL DIAGNE PERD FACE AU JUGE TÉLIKO
L’affaire de diffamation entre le juge Souleymane Téliko et l’administrateur du Groupe Avenir Communication, Madiambal Diagne, qui était pendante devant la justice depuis 2021 et après trois ans de procédure, est maintenant définitivement close.
L’affaire de diffamation entre le juge Souleymane Téliko et l’administrateur du Groupe Avenir Communication, Madiambal Diagne, qui était pendante devant la justice depuis 2021 et après trois ans de procédure, est maintenant définitivement close.
La Cour suprême, dans son verdict rendu hier, a confirmé la décision de la Cour d’appel de Dakar en rejetant la plainte du journaliste contre l’ancien président de l’Ums. Ce faisant, les juges contredisent l’avis de l’avocat général, Mansour Mbaye, qui avait jugé la plainte « recevable ».
Madiambal Diagne, poursuivi pour « diffamation », avait été condamné à six mois de prison, dont trois mois fermes, le 17 juin 2021, en première instance. Le tribunal lui avait également infligé une amende de 600 millions de francs CFA et lui avait ordonné de verser cinq millions de francs CFA à Souleymane Téliko.
De plus, il lui avait été ordonné de publier la décision dans les journaux à ses frais, sous astreinte de 100 000 francs CFA par jour de retard. Dans une sortie médiatique, le journaliste avait accusé le magistrat d’avoir indûment encaissé des frais de mission lors de la commission rogatoire au Tchad dans l’affaire feu Hissène Habré. En juillet 2021, outre son appel contre la décision en première instance, le patron du Groupe Avenir communication avait déposé une plainte avec constitution de partie civile pour « diffamation » contre le magistrat.
Par Babacar Justin Ndiaye
PRÉSIDENTIELLE 2024 : UNE ENTAILLE DANS LE PROCESSUS ÉLECTORAL
Fondateur de l’École nationale d’Administration (ENA) au lendemain de la Deuxième Guerre, Premier Ministre de France, Michel Debré martèle : « Tout ce qui touche à l’Assemblée nationale est d’essence constitutionnelle ».
Fondateur de l’École nationale d’Administration (ENA) au lendemain de la Deuxième Guerre, Premier Ministre de France, Michel Debré martèle : « Tout ce qui touche à l’Assemblée nationale est d’essence constitutionnelle ».
Ainsi, toute anatomie des tensions actuelles entre les députés du Sénégal et les magistrats sages et chevronnés du Conseil Constitutionnel, et toute réflexion autour de leurs prolongements perturbateurs dans le calendrier électoral, doivent se faire à l’aune de la leçon de ce dinosaure politique, père des énarques de France et, par ricochet, de leurs émules du Sénégal.
Le hic de taille est que la double image des députés-godillots et des parlements-croupions demeure si présente dans les esprits que les citoyens croient dur comme fer, à tort ou à raison, que les élus du peuple forment l’éternelle valetaille du Gouvernement.
De ce fait, l’empoignade en cours entre une fraction importante de députés et un étage supérieur de l’appareil judiciaire, le report acté du scrutin de février et les fureurs civiquement et légitimement déchainées commandent de placer le curseur du décryptage au cœur de la finesse qui catalyse habituellement la clarté et la vérité.
Voyons le catalogue des faits puis le chapitre des appréciations !
Au tableau des faits, c’est indiscutablement l’Assemblée nationale, bien assise sur ses robustes et constitutionnelles racines (allusion aux propos de Michel Debré), qui a lancé les accusations contre le Conseil Constitutionnel puis enclenché la procédure dont le point culminant demeure la résolution accoucheuse d’une Commission d’enquête.
Cette dernière a aussitôt balisé la voie au retentissant report du scrutin présidentiel. Jusque-là, l’Exécutif et son chef (le Président Macky Sall) sont peut-être habilement embusqués mais totalement absents sur le terrain des initiatives.
Dans le volet des lectures, figurent les savantes controverses juridiques et les inévitables polémiques politiques.
Les débats juridiques sont évidemment ardus ; parce techniques, scientifiques voire ésotériques. On y recense des arguments de qualité en faveur du report ; et des thèses remarquables en défaveur du report. Ce qui conduit vers les vaseux mais fertiles marécages du Droit.
Quant aux rageuses batailles politiques sans fin, elles indexent des combines, convoquent des soupçons, alignent des jugements et instruisent des procès. Y compris des procès en sorcellerie contre le Président Macky Sall. Normal. Point de cadeaux en politique !
Il va sans dire que l’entaille dans le processus électoral – et non l’enterrement du scrutin, n’est pas arrivée comme un éclair dans un ciel serein.
Le spectre électoralement effrayant du PASTEF (dissous mais toujours dodu) du leader Ousmane Sonko, les couacs dans le parrainage et la bouillabaisse de la cuisine interne à l’APR ont poussé le Président Macky Sall à ébaucher des plans anti-naufrage pour la coalition Benno Bokk Yakaar.
Toutefois, quels que soient le poids des arrière-pensées et le volume des calculs valablement imputables à la mouvance présidentielle, c’est le PDS qui a agi et assumé au grand jour, en tant que locomotive de l’alliance parlementaire désireuse du report de l’élection du 25 février 2024.
Le cocktail des accusations de corruption, de la résolution de l’Assemblée nationale, de l’amendement des députés et, in fine, du report du scrutin est là. Telle une peinture qui pâlît l’éclatante démocratie du Sénégal.
Une situation regrettable lorsque l’on sait les projections perpétuellement heureuses et roses faites sur la vie politique sénégalaise depuis l’extérieur.
En attendant la fermeture en douceur et en consensus de cette inattendue parenthèse, la nation a besoin d’une réelle dose d’aggiornamento (mot italien plus fort que le sursaut). Car le Sénégal est sur le bord de la falaise. Face aux abysses. Il s’ajoute que les pannes politico-institutionnelles sont débloquées ou surmontées par les deux B : le bulletin de vote ou la baïonnette du fusil.
MACKY SALL RENOUVELLE SA CONFIANCE À AMADOU BA
Le président de la République a renouvelé, mercredi, en Conseil des ministres, sa confiance à son Premier ministre Amadou Ba et à l’ensemble des ministres, a-t-on appris de source officielle.
Dakar, 7 fev (APS) – Le président de la République a renouvelé, mercredi, en Conseil des ministres, sa confiance à son Premier ministre Amadou Ba et à l’ensemble des ministres, a-t-on appris de source officielle.
‘’Le chef de l’Etat a notamment renouvelé sa confiance au Premier Ministre Amadou Ba et à l’ensemble des ministres, et demandé au Gouvernement de prendre toutes les dispositions requises, pour l’organisation dans les meilleures conditions du scrutin présidentiel à la nouvelle date fixée’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministres.
La même source souligne qu’à l’entame de sa communication, ‘’le Président de la République est revenu sur le vote par l’Assemblée nationale, de la proposition de loi fixant la nouvelle date du scrutin présidentiel au 15 décembre 2024 en réaffirmant sa décision de ne pas prendre part à l’élection’’.
Macky Sall ‘’a particulièrement réitéré sa détermination à poursuivre le dialogue avec tous les acteurs politiques et les forces vives de la Nation, en vue de renforcer, d’une part, notre démocratie à travers un processus électoral transparent, libre et inclusif et, d’autre part, la crédibilité de nos institutions’’.
Le communiqué rapporte que ”le Premier Ministre a tout d’abord réitéré sa loyauté au Président de la République et marqué son soutien à sa décision du 03 février 2024 suite à son message à la nation”.
Amadou Ba ”a également remercié le Chef de l’Etat pour la confiance renouvelée à son endroit ainsi qu’au Gouvernement en demandant aux ministres de prendre les dispositions nécessaires pour une bonne organisation du dialogue national et la parfaite conduite du processus électoral”, selon le texte.
MACKY SALL PROMET LA MISE EN ŒUVRE D’UN PROCESSUS PRAGMATIQUE D’APAISEMENT ET DE RÉCONCILIATION
Le président Macky Sall a fait part, mercredi, de sa décision d’engager les voies et moyens de mettre en œuvre un processus pragmatique d’apaisement et de réconciliation dans le but de préserver et consolider la stabilité du pays.
Dakar, 8 fév (APS) – Le président Macky Sall a fait part, mercredi, de sa décision d’engager les voies et moyens de mettre en œuvre un processus pragmatique d’apaisement et de réconciliation dans le but de préserver et consolider la stabilité du pays.
‘’Le chef de l’Etat a décidé d’engager les voies et moyens de mettre en œuvre un processus pragmatique d’apaisement et de réconciliation pour préserver la paix et consolider la stabilité de la nation’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministre.
Le président de la République a, dans cette dynamique, demandé à la Garde des Sceaux, ministre de la Justice de prendre les dispositions nécessaires pour matérialiser sa volonté de pacifier l’espace public dans la perspective du dialogue national et de l’organisation de la prochaine élection présidentielle.
Le communiqué ne donne pas davantage de détails sur les contours de cette initiative annoncée trois jours après le vote par l’Assemblée nationale d’une proposition de loi reportant au 15 décembre prochain la présidentielle du 25 février.
Ce vote est survenu 48 heures après que le chef de l’Etat a annoncé l’abrogation du décret convoquant le corps électoral, le 25 février.
Macky Sall, élu et réélu en 2012 et en 2019, a réaffirmé sa volonté de ne pas se présenter à cette élection, une promesse qu’il avait faite en juillet dernier.
Pour reporter l’élection, il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.
Une commission d’enquête parlementaire a été constituée à la demande de l’ex-parti au pouvoir, le PDS, dont le dossier de candidature a été rejeté par le Conseil constitutionnel en raison de la double nationalité de son candidat, l’ancien ministre Karim Wade.
Ce parti a demandé et a obtenu la création d’une commission d’enquête parlementaire après l’invalidation de la candidature de M. Wade.
LAMINE DIAGNE NOMMÉ ENTRAÎNEUR DU STADE DE MBOUR
Le président du Stade de Mbour, El Hadji Amadou Wade, a annoncé mercredi la nomination de Lamine Diagne au poste d’entraîneur de ce club de la Ligue 1 sénégalaise de football, en remplacement de Massamba Cissé.
Mbour, 8 fév (APS) – Le président du Stade de Mbour, El Hadji Amadou Wade, a annoncé mercredi la nomination de Lamine Diagne au poste d’entraîneur de ce club de la Ligue 1 sénégalaise de football, en remplacement de Massamba Cissé.
“Le Stade de Mbour et l’entraîneur Massamba Cissé sont convenus de mettre fin à leur collaboration”, a dit M. Wade lors d’une conférence de presse.
Les deux parties, “de manière consensuelle”, ont décidé de mettre fin à leur collaboration.
Lamine Diagne est chargé, en vertu du contrat signé avec les dirigeants du Stade de Mbour, de maintenir le club en Ligue 1. Il est actuellement 13e.
Il est également assigné au nouvel entraîneur du club mbourois de “jouer à fond” les compétitions interclubs au Sénégal, pour en atteindre les finales.
“En 13 rencontres de la phase aller, nous avons obtenu une victoire, huit matchs nuls et quatre défaites”, a rappelé El Hadji Amadou Wade.
Le Stade de Mbour a reçu, au cours de cette saison, 50 millions de francs CFA de la mairie et 10 millions d’un autre sponsor, selon son président.
Trente millions sont attendus d’un partenaire, ce qui fera passer de 25 millions à 90 millions les contributions des sponsors, de la saison 2022-2023 à celle en cours, a-t-il dit.