LES PROFESSIONNELS DES MEDIAS EN ORDRE DE BATAILLE
Défense de la liberté de presse, retrait de la licence de Walfadjri, coupure de l’internet mobile, un plan d’actions a été dégagé par les professionnels des médias.
Plusieurs actions sont prévues pour dénoncer le retrait de la licence deWalfadjri par le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique. Suite à une rencontre tenue hier, la Coordination des Associations de Presse (CAP) compte tout mettre en œuvre pour faire reculer l’Etat dans sa décision. La croisade sera aussi contre la coupure de l’Internet mobile qui entrave sérieusement l’économie des médias et le droit du public à l’information garanti par la Constitution. Un plan d’actions a été dégagé par les professionnels des médias.
La Coordination des Associations de Presse (CAP) a tenu une réunion élargie avec des responsables des médias et des journalistes hier, mardi 6 février 2024, sur la coupure du signal et le retrait de la licence des médias audiovisuels du Groupe Walfadjri.
Au sortir de la rencontre, il a été décidé la mise en œuvre de toutes les actions nécessaires à la restitution de la licence de Walf TV abusivement retirée. Les professionnels des médias demandent instamment au gouvernement de rapporter cette ordonnance de retrait de licence, mais aussi de prendre l’engagement de ne plus couper l’internet mobile au Sénégal. La réunion a permis de mettre en place un plan d’actions qui a démarré hier, mardi 6 février. Il comprend, entre autre actions, des journées sans presse et Conseil des médias, la saisine du président de la République, la publication d’un éditorial commun, une rencontre avec les patrons de presse et les organisations de la société civile, une veillée nocturne devant les locaux de Walfadjri. Les organisations de la CAP ainsi que tous les acteurs des médias s’engagent à poursuivre le combat jusqu’au retour à la normale mais aussi l’obtention d’un engagement du gouvernement à ne plus couper l’Internet mobile qui entrave sérieusement l’économie des médias et le droit du public à l’information garanti par la Constitution.
Les participants à la réunion ont unanimement dénoncé les atteintes graves à la liberté de presse et d’expression matérialisées parle retrait de la licence de Walf TV. Ils estiment que le ministre de la Communication, MoussaBocar Thiam, auteur de l’ordonnance, a outrepassé ses prérogatives. Il a ignoré toute la procédure prévue parles lois et règlements en vigueur en matière de suspension de signal, de retrait définitif de licence d’une radio ou d’une télévision. Plus grave, un journaliste ou entité des médias ne peut jusqu’ici dire quelle faute Walf TV a commise pour mériter cette sanction d’une telle gravité. Les professionnels des médias jugent que si l’autorité qui est chargée de veiller à l’application des textes, les viole allègrement, il y a de quoi s’inquiéter.
C’EST UN COUP D’ETAT CONSTITUTIONNEL
Daniele Darlan, ancienne présidente de la cour constitutionnelle de la république centrafricaine, s’est confiée en exclusivité à Sud Quotidien sur l’annulation du scrutin du 25 février 2024
A l’image de sa compatriote, Catherine Samba-Panza (République centrafricaine), Joyce Banda (Malawi), Sahle-Work Zewde (Éthiopie) et autres Ellen Johnson Sirleaf (Libéria), la juge Danièle Darlan fait partie des femmes africaines qui forcent le respect. Elle n’a jamais été Cheffe d’Etat comme les autres, mais l’histoire retient qu’elle a eu le courage de s’opposer à la tenue d’un référendum dans son pays visant à modifier la Charte fondamentale pour permettre au Président Faustin-Archange Touadéra de se représenter autant de fois qu’il voudra. Démise de ses fonctions de présidente de la Cour constitutionnelle, en 2022, elle vit depuis, à Bangui, sous haute surveillance des Casques Bleus des Nations Unies. Décorée par le département d’Etat des Etats-Unis du «Prix international de la femme de courage», Mme Danièle Darlan s’est confiée en exclusivité à Sud Quotidien sur l’annulation du scrutin du 25 février qu’elle qualifie de «coup d’état constitutionnel» et du président de la République et des députés ayant voté la proposition de loi.
Madame la Présidente, le Président Macky Sall a arrêté le processus électoral par un décret abrogeant celui qu’il avait pris pour convoquer le collège électoral. Que vous inspire une telle décision à quelques semaines seulement du scrutin du 25 février ?
Effectivement, je suis ce qui se passe au Sénégal avec beaucoup d’intérêt puisque nous avons connu aussi une période difficile (Centrafrique, Ndlr)) et puis je m’intéresse au droit constitutionnel et forcément j’avoue que je suis attristée par la voie qui a été prise. Le décret du Président de la République qui annule le précédent décret et qui a abouti à la loi constitutionnelle, est malheureusement anticonstitutionnel. Et il est pris en violation de la Constitution. La Constitution contient et c’est ça le problème, des échéances qui sont intangibles puisqu’elles s o n t fixées par la Constitution. Il y a le problème des mandants. Nous avons connu ici le même problème. C’est-à-dire qu’à quelques mois des élections qui devaient se tenir en 2020, les députés avaient préparé un projet de loi constitutionnelle pour prolonger le mandat pour cas de force majeur. La Cour constitutionnelle a répondu que ce n’était pas possible, que s’il y avait cas de force majeur, à ce moment-là, elle serait saisie et elle verrait quelle modalité adopter. Mais la Cour constitutionnelle même ne pourrait pas violer la Constitution. Donc, elle n’aurait en fait que deux possibilités. Soit demander à ce qu’il y ait un dialogue pour dégager un consensus national sur le report des élections. Combien de mois et quelles sont les modalités de ce report ? Soit, elle pourrait recommander de laisser terminer le mandant du président en place et de faire jouer les dispositions constitutionnelles concernant l’intérim et l’intérimaire désigné par la Constitution, à partir de ce moment-là, prépare les élections dans les délais qui sont fixés par la Constitution. Voilà les réflexions que je peux faire sur ce qui se passe actuellement et qui est malheureusement regrettable pour une grande démocratie comme le Sénégal.
Le mandat du Chef de l’Etat doit s’achever le 2 avril prochain. Or, des députés ont voté une proposition de loi qui fixe désormais le scrutin au 15 décembre 2024. D’aucuns parlent d’un coup d’Etat constitutionnel. Etes-vous de cet avis ? Si oui, pourquoi ?
Il y a une responsabilité. C’est effectivement pour moi un coup d’Etat constitutionnel malheureusement et autant de la part du Président de la République que de la part des députés. Surtout de la part des députés à partir du moment où ils ont voté cette loi constitutionnelle qui viole les dispositions de la Constitution. Je voudrais donc préciser qu’il y a la responsabilité effectivement du Président Macky Sall mais il y a surtout la responsabilité des représentants de la Nation, les députés. S’ils n’avaient pas voté cette loi constitutionnelle, je pense que cette affaire serait peut-être arrêtée là. En tous cas, que ce soit les représentants du peuple qui agissent au nom du peuple et en fonction de ses intérêts qui violent la Constitution, pour moi, la première responsabilité se situe à ce niveau.
Le Sénégal était considéré comme le modèle démocratique suite à ses deux alternances démocratiques en 2000 et en 2012. Etes-vous déçue de la décision du Président Macky Sall qui avait pourtant déclaré le 3 juillet dernier qu’il n’allait pas se représenter mais, qui, aujourd’hui, plonge le Sénégal dans une situation quasi insurrectionnelle ?
Je suis déçue de ce qui se passe au Sénégal et je ne suis pas la seule. Il y a beaucoup de gens qui se disent déçus que le Sénégal puisse emprunter une telle voie parce que le pays a été souvent un exemple pour les autres Etats africains en ce qui concerne l’aspect des règles démocratiques. Donc, c’est assez décevant et surtout c’est assez inquiétant non seulement pour l’avenir proche en fait de la démocratie en Afrique francophone particulièrement.
Comment expliquez-vous cette obsession des Chefs d’Etat africains à vouloir s’éterniser au pouvoir souvent avec un cortège de morts et de blessés de leurs concitoyens ?
Je ne sais si c’est une obsession mais vous voyez il y en a qui ont choisi cette voie mais où est-ce qu’ils se trouvent actuellement ? Donc, je pense que ça devrait faire réfléchir aussi nos Chefs d’Etat et surtout souvent ça entraîne des souffrances supplémentaires et inutiles pour les populations. Je ne peux pas parler d’un manque de sagesse, ce n’est pas possible. Moi, j’ai pensé à un moment donné que certains Chefs d’Etat, peut-être ayant mal géré, se disaient qu’il ne fallait pas partir pour préserver les acquis pour ne pas avoir des problèmes judiciaires etc. Mais là, je ne pense pas que ce soit le cas. Donc, on peut dire simplement «le pouvoir pour le pouvoir». Ce serait quand même dommage.
Vous avez fait preuve de courage en s’opposant à un référendum constitutionnel dans votre pays la Centrafrique. D’aucuns disent que c’est le pouvoir qui doit arrêter le pouvoir. Le problème de l’Afrique n’est-il pas l’hyper-présidentialiste où le Chef de l’Etat se prend comme un roi ?
Lorsque nous prenions la décision au niveau de la Cour constitutionnelle en ce qui concerne le référendum constitutionnel, personnellement je n’avais pas du tout l’impression de faire preuve de courage. Je faisais tous simplement mon travail. Je faisais le job comme on disait. Je suis juriste. J’examine les textes et à partir de ce moment-là le juge constitutionnel que j’étais, devait appliquer simplement la Constitution et puis, c’était une décision collégiale. Donc, ça suscitait des débats entre nous. C’est vrai que j’avais subi beaucoup de pression et surtout des menaces qui étaient assez graves, il y avait même des menaces de mort, mais le fait que je n’étais pas la seule à prendre la décision, le fait que c’était une décision collégiale, que c’était une Cour qui avait une mission à remplir, c’est cela qui m’a confortée et aussi dans le fait que je devais rester juriste et je devais tout simplement dire le droit et mes collègues aussi.
En ce qui concerne le pouvoir du Chef de l’Etat. Effectivement, ce sont des régimes présidentiels ou semi-présidentiels. Donc à partir de ce momentlà, il est vrai que le Chef de l’Exécutif a des pouvoirs importants dans ce genre de régime. Mais, il existe trois pouvoirs indépendants et chacun de ses pouvoirs a son rôle à jouer et la Constitution organise la collaboration entre ses pouvoirs mais pas de confusion. Donc, chacun doit jouer son rôle et le pouvoir à un moment donné de l’un arrête le pouvoir de l’autre. S’il y a une des parties qui essaient d’excéder ses pouvoirs, c’est à l’autre partie qui est chargée du contrôle de l’Exécutif qui est le Parlement. C’est à ce pouvoir-là de dire non, là vous allez trop loin parce que ça ne correspond pas à la Constitution. Qu’estce qui manque à partir de ce moment ? Les textes sont là mais nous péchons par leur application malheureusement. Il y a effectivement une séparation des pouvoirs mais à partir du moment où vous avez l’un des pouvoirs qui n e remp l i t pas s o n r ô l e . P a r exemple le rôle de contrôle de l’Exécutif ou alors en ce qui concerne la Cour constitutionnelle, le rôle de protéger la Constitution et de dire le droit en fonction des dispositions constitutionnelles. A partir de ce moment, il a de grosses difficultés. Les dispositions sont là mais c’est le fait qu’à un moment donné, vous avez un pouvoir qui outrepasse ses fonctions ou bien qui n’agit pas en fonction du rôle qui lui a été désigné par la Constitution.
Le cas du Sénégal qui était considéré comme un exemple, ne risque-t-il pas de pousser d’autres Chefs d’Etat africains de la sousrégion d’agir de la même sorte. Pire, est-ce que Macky Sall n’a pas ouvert la boîte de Pandore dans laquelle ses successeurs pourraient éventuellement s’engouffrer pour eux aussi s’offrir des « bonus » de quelques mois pour ne pas parler de «mandat cadeau» ?
Malheureusement, il n’y a pas que le Sénégal qui connait des problèmes actuellement. Nous avons assisté à un certain nombre de coups d’Etat qui se sont déroulés et il faut essayer de trouver la raison, c’est-à-dire de chercher pourquoi ils ont eu lieu. Qu’est-ce qui s’est passé pour qu’ils aient eu lieu ? Je crois que le moment est venu avec tout ce qui se passe au niveau de l’Afrique et particulièrement au niveau de l’Afrique francophone, de nous pencher sur la question fondamentale de notre avenir. Que voulons-nous pour notre avenir, l’avenir de nos Etats ? Comment faire en sorte qu’on puisse arriver à dégager le pourquoi et ensuite comment nous allons faire maintenant pour essayer de sortir de ce qui semble être un peu un tourbillon dans lequel nous nous engageons ? Comment faire en sorte que nos Constitutions soient désormais respectées ? Qu’est-ce qui fait qu’on ne les respecte pas ? Je pense que le nœud du problème est à ce niveau. Il n’y a pas de formule magique très certainement mais le fait de réfléchir ensemble peut amener à trouver quelques solutions.
Il y a une séparation des pouvoirs. Toutefois, dans ce cas d’espèce, c’est le Législatif qui a créé une commission d’enquête parlementaire sur un soupçon de corruption des juges du Conseil Constitutionnel ?
Si dans le cas du Sénégal, c’est le législatif qui doit mener l’enquête sur une supposée ou présupposée corruption des juges constitutionnels, s’il fait correctement son travail, il n’y aura pas de problème en respectant les normes. C’est quand on dévie de ses fonctions ou bien du travail qui nous est assigné ou de la mission qui nous est assignée qu’il y a de gros problèmes.
LE SAMES VA INTENSIFIER LA LUTTE DES LA SEMAINE PROCHAINE
Un combat en appelle à un autre. Après 48h de grève non renouvelable lundi et mardi dernier avec le respect des urgences suite à l’agression d’un des leurs le 31 janvier dernier à Saint Louis, voilà que le Sames a décidé de corser la lutte
Le Syndicat autonome des médecins du Sénégal, des chirurgiens-dentistes et pharmaciens (Sames) annonce des journées sombres dans les soins en milieu hospitalier sur toute l’étendue du territoire national. En point de presse hier, mardi 6 février, ledit syndicat a avancé : « Dans les jours à venir, nous allons placer un plan d’action national pour obliger l’Etat du Sénégal à venir s’assoir à la table des négociations et à donner des réponses sur les points essentiels ». Une rencontre qui fait suite à « l’agression » d’un de leurs confrères par les forces de police dans son lieu de travail.
Un combat en appelle à un autre. Après avoir décrété un mot d’ordre de grève de 48h non renouvelable lundi et mardi dernier avec le respect des urgences suite à l’agression d’un des leurs le 31 janvier dernier à Saint Louis, voilà que le Sames a décidé de corser la lutte la semaine prochaine si le ministère de la Santé et de l’action sociale ne répond pas à leur revendication dont un préavis a été émis depuis décembre dernier. Revenant sur les 48h de grève, Dr Fallou Niang chargé de la communication du Sames a fait savoir que son confrère était de garde au Service d’Accueil des Urgences (SAU) et que cette « forfaiture » est intervenue en marge de l’installation tumultueuse d’un nouvel agent comptable contestée par une partie des travailleurs. « Nous précisons que Dr Fall de garde au SAU, n’était mêlé ni de près ni de loin a ces évènements » a fait savoir Dr Diabèle Dramé, secrétaire général adjoint du Sames. Et de poursuivre : « le mot d’ordre a été suivi à 90,6%.
. Le Sames parla voix de son secrétaire général Dr Mamadou Demba Ndour a décidé de corser la lutte pour contraindre le ministère de la Santé et de l’action sociale à répondre à la plateforme revendicative allant dans le sens de sécuriser le médecin mais aussi de permettre aux malades de bénéficier de soins de qualité. Selon le Sames, dans leur plateforme revendicative il y a une panoplie de modes d’action mais il a jugé nécessaire de se limiter dans un premier temps au respect des urgences. « On va aller vers la centralisation des urgences. Par exemple, on peut décider qu’à Dakar une seule structure va s’occuper des urgences et les patients vont converger là-bas», a fait savoir Dr Ndour.
PLATEFORME REVENDICATIVE DU SAMES
Pour Dr Moussa Ndiaye chargé des revendications et des questions juridique du Sames, le syndicat a déposé sur la table du gouvernement du Sénégal depuis le 2 décembre 2023 une plateforme revendicative nationale, composée de quatre grands axes. Il s’agit du statut particulier du médecin. « Dans ce statut, nous revendiquons un privilège de juridiction pour que dans le cadre de l’exercice de sa fonction, le médecin ne puisse pas être interpellé de manière sauvage », a fait savoir M. Ndiaye. Et de poursuivre: « nous voulons que désormais si on veut poursuivre le médecin, qu’il ait des démarches préalables. Il s’agit de la saisine du ministère de la Santé et de l’action sociale pour pouvoir garantir en cas de détention une continuité des services de soins »
Le deuxième niveau de la plateforme reste la saisine des ordres professionnels dans la poursuite d’un agent de santé dans le cadre de ses fonctions. « Les ordres sont habilités d’apprécier le bien-fondé de tel acte ou autre. Il est impératif que si on veut poursuivre un agent de santé dans l’exercice de ses fonctions, qu’on donne avis à l’ordre » a déclaré Dr Ndiaye. Et d’ajouter : « au-delà du privilège de juridiction, nous demandons un régime particulier du médecin pour qu’on puisse définir une retraite décente pour les médecins. Il faut aussi mettre l’accent sur la gestion des carrières pour les jeunes des jeunes médecins.
LES BANQUES CENTRALES DANS LA REFLEXION
Le Réseau des Banques centrales pour le verdissement du système financier dont la Bceao engage une réflexion sur le rôle des Banques centrales face aux défis des changements climatiques
Le Réseau des Banques centrales pour le verdissement du système financier s’est penché hier, mardi, au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio (Sénégal) sur les effets et les défis des variations du climat. C’était autour du thème : “Le rôle des Banques centrales face aux défis du changement climatique.
Les effets du changement climatique sont réels et plus que préoccupants. En réponse à cela, le Réseau des Banques centrales pour le verdissement du système financier dont la Bceao a engagé hier, mardi 6 janvier, au Centre de conférence international de conférences Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio, une réflexion sur le rôle des Banques centrales face aux défis des changements climatiques. Une conférence internationale réunissant des gouverneurs des Banques centrales qui se veut un creuset d’échanges et de partage d’expériences, offrant des opportunités d’aborder les enjeux du changement climatique et leurs implications financières sur le développement économique régional et continental.
A ce propos, le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), Jean-Claude Kassi Brou, a soutenu que certes l’engagement des Banques centrales à l’égard du changement climatique est «récent». Toutefois, les actions qu’elles ont menées au cours des «10 dernières années reflètent bien la prise de conscience croissante» que le changement climatique peut avoir des répercussions importantes sur le système financier et, par ricochet, sur l’économie. Composé de 114 Banques centrales et superviseurs financiers, le Réseau des Banques centrales pour le verdissement du système financier dont la Bceao, créé en 2017, a vu la participation des gouverneurs et vice-gouverneurs des Banques centrales du Ghana, de l’Île Maurice, de la Zambie, des Comores, de la Gambie, de l’Afrique centrale, du Maroc, de la République du Congo, de Madagascar, de la Mauritanie, du Mozambique et de la Guinée.
Le Premier ministre (Pm) sénégalais, Amadou Ba, prononçant le discours du président de la République, Macky Sall, a d’emblée rappelé qu’à la dernière grande rencontre de la Cop 28, tenue en décembre 2023 à Dubaï, «les scientifiques ont relevé que l’Afrique contribue pour moins de 5% aux émissions mondiales de gaz à effet de serre»
Pour autant, soulignera-t-il, le continent africain serait le plus affecté par les conséquences néfastes du changement climatique, en particulier à travers les impacts de la matérialisation des «risques physiques liés aux inondations, à la sécheresse et à l’augmentation des vagues de chaleur». A l’instar des autres pays du continent, les pays membres de l’Uemoa ne sont pas à l’abri de ces effets.
En effet, fait-t-il remarquer, «l’Agriculture qui emploie plus de 40% de la main d’œuvre et contribue à 26% du Produit intérieur brut (Pib), demeure un secteur particulièrement exposé». Pour s’en convaincre, il cite une étude de la Banque mondiale qui renseigne que l’Uemoa subirait, en moyenne, «1 milliard de dollar» de pertes par an sur la production de ses cultures vivrières les plus importantes, dues aux sécheresses. A en croire Amadou Ba, les industries et services sont également exposés à des pertes notables, en zones urbaines inondables.
Sur les actions du Sénégal contre le changement climatique, le Premier ministre fera savoir que le «pays a signé, en juin 2023, un partenariat pour une transition énergétique juste (Jetp) dont l’ambition est de porter la part des énergies renouvelables, dans le mix énergétique, de 31% à 40% d’ici 2030».
Par ailleurs, Amadou Ba a souligné que, dans le cadre du partenariat Jetp, «le Sénégal étudie, avec le Fonds monétaire international (Fmi), les partenaires et le Centre mondial pour l’adaptation, la possibilité d’orienter des ressources prévues pour le remboursement de la dette vers le financement de l’action climatique».
Enfin, dira le Pm, «J’attends des institutions financières de l’Union des actions concrètes à identifier lors de vos réflexions pour favoriser les investissements dans les projets respectueux de l’environnement telles que les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique qui contribuent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre».
Baadoolo - Deukk ndoo day wallé
Communiqué 1. Communiqué 2... Eskey ! Non mais, Sénégal daanouna nak. Comme l’évolution de l’épidémie des putschs chez les voisins. C’est un coup d’État mais pas avec le treillis. Mais deukk ndoo day wallé nak. Voilà pourquoi il faut éviter les coups, quels qu’ils soient. Parce que tous les coups ne sont pas permis. Personne ne dira plus rien à l’autre. Nous qui pensions que nous sommes le vrai continang ! Louniouy wakh leegui wa continent bi ?
Affaire de la double nationalité : Rose Wardini placée sous contrôle judiciaire
La candidate à l’élection présidentielle, Rose Wardini est libre depuis hier. Mais elle reste sous contrôle judiciaire. Elle est poursuivie pour escroquerie au jugement, faux en écriture authentique et publique, inscription sous une fausse qualité, inscription tendant à dissimuler une incapacité, souscription à une déclaration inexistante sur son inégalité et sur sa présence sur une liste. Elle avait déclaré sur l’honneur être exclusivement de nationalité sénégalaise.
Campagne de DiomayePrésident - Abass Fall, Guy Marius et Capitaine Touré arrêtés
Au front contre le report de la Présidentielle, les députés Abass Fall, Guy Marius, Cheikh Alioune Bèye ont été arrêtés hier par les Forces de l’ordre. Le premier a été interpellé au moment où il tentait d’effectuer une caravane en compagnie du leader de Frapp qui s’était enfermé dans sa voiture. En direction du terrain d’Acapes des Parcelles Assainies unité 20 pour battre campagne, Cheikh Alioune Bèye de l’ex-Pastef a lui aussi été raflé par des policiers. Membre de la coalition DiomayePrésident, l’excapitaine de la Gendarmerie, Seydina Touré n’a pas non plus échappé à cette série d’arrestations. De même que l’activiste Aliou Gérard Keita, membre du mouvement Frapp. Alors que depuis hier, se sont produites plusieurs interpellations de jeunes manifestants contre le renvoi du scrutin.
Bataille contre la coupure de l’internet et des données mobiles - Les travailleurs des opérateurs de télécom haussent le débit
La décision du ministre de la Communication, des télécommunications et du numérique de couper l’internet et les données mobiles n’agrée pas les travailleurs des opérateurs de télécommunications. Ces derniers, regroupés en syndicat, sont montés au créneau pour exiger le rétablissement de la connexion des données mobiles. Ils ont par ailleurs lancé la première phase du plan d’actions de «défense du droit des Sénégalais à la connexion Internet». Le Syndicat des travailleurs de Sonatel, de Sentel, et de Expresso, comptent adresser une requête au ministre du Travail ainsi qu’aux organisations de défense des droits de l’Homme. Dans le cadre de cette lutte, le lancement du hashtag «Non à la coupure d’Internet» sera effectué.
Report des élections - Un sénateur américain demande au président d’annuler le décret
Le président de la Commission sénatoriale des relations étrangères des Etats-Unis a l’œil rivé sur le Sénégal. Dans une déclaration rendue publique, le sénateur Ben Cardin note «le report de l’élection présidentielle au Sénégal place le pays sur une voie dangereuse vers la dictature et ne doit pas être toléré». Il demande au Président Sall «d’annuler cette décision imprudente et de veiller à ce que les élections aient lieu avant la fin de son mandat constitutionnel».
Réaction des Universitaires de l’Apr sur le report - Moussa Baldé et Cie en phase avec le Président
Le Réseau des universitaires républicains (Rur) est en phase avec le Président Macky Sall dans sa décision de reporter l’élection présidentielle du 25 février 2024 au 15 décembre 2024. Le ministre Moussa Baldé, leur coordonnateur, et ses collègues se réjouissent «d’organiser des élections inclusives, transparentes et démocratiques qui restent intactes». Ceci démontre, selon eux, «son engagement pour un processus électoral équitable, basé sur un respect strict des dispositions pertinentes de la Constitution,
Pour la restauration de la justice sociale -Les travailleurs des collectivités locales décrètent 72h de grève
72 heures de grève. C’est le mot d’ordre décrété par l’Intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales du Sénégal. Ces derniers qui luttent pour la restauration de la justice sociale ont mis à exécution leur menace. C’est ainsi qu’ils ont prévu 72 heures de grève, les mercredi 7, jeudi 8 et vendredi 9 février 2024, sur toute l’étendue du territoire national. L’Intersyndicale n’exclut pas d’aller vers des grèves de 96 à 120 heures, pour corser son plan d’action pour la création de collectivités territoriales «viables et durables». Une situation causée par le retard de l’Etat à vider cette crise des territoires engendrée par les grèves des travailleurs des collectivités territoriales.
VIDEO
LE COUP D'ÉTAT DE MACKY SALL ET L'IMPÉRIALISME ÉLECTORAL
Pour Fanny Pigeaud et Ndongo Samba Sylla, l'histoire de la "démocratisation" en Afrique francophone n'est qu'une vaste mascarade électorale pilotée par Paris. Le cas sénégalais n’en est qu’un exemple de plus
C'est un véritable coup de tonnerre à Dakar. À peine un mois avant l'élection présidentielle du 25 février, le président Macky Sall vient d'annoncer son rapport sine die. Officiellement, il invoque un conflit entre l'Assemblée et le Conseil constitutionnel. Mais pour l'opposition, nul doute : il s'agit d'un "coup d'État" constitutionnel. Objectif : se maintenir au pouvoir après la fin de son mandat en avril.
Car le favori de ce examen n'était autre qu'Ousmane Sonko, figure de proue de l'opposition, aujourd'hui emprisonné. Or, Macky Sall semble bien décidé à lui barrer la route du palais présidentiel, quitter à piétiner la démocratie.
Malgré les émeutes des derniers jours, la France observe un silence embarrassé. Normal : l'histoire de la "démocratisation" en Afrique francophone n'est qu'une vaste mascarade électorale pilotée par Paris. Au nom de la "Françafrique", l'Élysée n'a jamais hésité à truquer les votes pour imposer ses candidats.
Alors, le vent du changement qui souffle au Sahel, porté par des militaires rebelles à l'ordre néocolonial, finira-t-il par balayer aussi les vieilles élites de Dakar ? L'histoire est en marche au Sénégal.