Dakar, 28 mai (APS) - L’ancien Premier ministre d’Abdoulaye Wade, Souleymane Ndéné Ndiaye, a lancé jeudi à Dakar son propre parti politique dénommé l’Union nationale pour le peuple (UNP, d’obédience libérale) et annoncé sa participation à la prochaine élection présidentielle.
''Si je devais créer un parti pour ne pas me présenter à l’élection, je ne quitterais pas le PDS (Parti démocratique sénégalais)'', a indiqué M. Ndiaye, lors d’une conférence de presse de lancement de son parti dont le slogan est ‘’Réussir ensemble’’.
''Nous serons candidat. La vocation d’un parti c’est de conquérir le pouvoir'', a affirmé l’ancien maire de Guinguinéo, dans le centre du Sénégal.
''Notre vocation à l’heure c’est d’exister par nous-mêmes. Nous attendons d’exister dans toutes les collectivités locales du Sénégal pour penser trouver des allés'' a-t-il répondu à la question de savoir s’il allait nouer une alliance avec d’autres partis.
Il en a profité d’ailleurs pour fustiger la transhumance politique qu’il a assimilée à ‘’une tare’’ de la démocratie sénégalaise.
Selon lui, la transhumance est ‘’une contre-valeur’’ et ‘’une trahison’’.
Souleymance Ndéné Ndiaye a annoncé que s’il est élu, il va introduire une disposition dans le code électoral pour bannir la transhumance, pour que ''quiconque quitte un parti défait à une élection perd ses droits civiques''.
Selon lui, ''c’est le seul moyen de lutter contre la transhumance''.
''Je ne serai jamais un militant de l’APR (Alliance pour le République de Macky Sall). Si je devais aller avec Macky Sall, je l’aurais fait depuis longtemps. Il ne m’a jamais traversé l’esprit de transhumer. Je ne suis pas du genre à transhumer’’, a dit l’avocat.
NIGER : LA PRESSE VICTIME COLLATÉRALE DE LA GUERRE CONTRE BOKO HARAM
Ouestafnews – La lutte que mène le gouvernement nigérien contre les insurgés armés de la secte Boko Haram est en train de causer des dégâts collatéraux dans les rangs de la presse et de la société civile nigérienne.
Depuis, le 18 mai 2015, Moussa Tchangari, journaliste mais également secrétaire général de l’ONG Alternative Espaces Citoyens Niger (AEC) est en détention préventive.
Après une longue période de silence sur cette affaire, le gouvernement nigérien à fini par se prononcer sur cette arrestation à travers une sortie du ministre de l’Intérieur Hassouni Massaoudou.
Ce dernier a accusé M.Tchangari de « collaboration » avec Boko Haram. « Depuis un certain temps ce monsieur collabore avec Boko Haram (…) et il mène une propagande active pour propager de fausses nouvelles en lien avec Boko Haram», a soutenu, le ministre Hassoumi Massaoudou.
Une allégation rejetée par les professionnels des médias nigériens dont certains se sont confiés à Ouestafnews, dans des échanges d’emails. Ces sources estiment que le gouvernement mène une campagne pour réduire au silence les « mal-pensants » à propos de sa campagne militaire contre la secte Boko Haram.
Durant une perquisition effectuée le 25 mai 2015 au domicile de Tchangari, Bonferey TV, une télévision privée locale qui filmait l’opération a vu sa caméra confisquée par la police a notamment appris Ouestafnews.
Le Niger a déjà payé un lourd tribut à la lutte contre Boko Haram avec une cinquantaine de ses soldats tués, le 25 avril 2015 lors d’une attaque de la secte dans l’île de Karamga sur le lac Tchad.
En plus de Moussa Tchangari, Nouhou Arzika, une autre figure de la société civile est également placé depuis le 24 mai 2015, en garde à vue pour « atteinte à la défense nationale ».
Selon beaucoup d’acteurs locaux, la misère faite à ces deux figures de la société civiles, est une réponse à leurs positions très critiques vis-à-vis du gouvernement et de son engagement dans la lutte contre la secte nigériane.
La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a sur son site Internet juge « arbitraire » l’arrestation de Moussa Tchangari et fait remarquer que celle –ci intervient seulement quelques jours après la publication par AEC de rapports de veille citoyenne sur la situation humanitaire et les droits humains dans la région (frontalière du Nigeria) de Diffa, foyer d’impact de la guerre contre Boko Haram.
Avec une superficie de 156 906 km2, cette région située à l’extrême Est du pays, est sous état d’urgence, plusieurs fois renouvelé depuis février 2015. Plusieurs voix se sont élevées pour y dénoncer une situation humanitaire et sécuritaire désastreuses.
Avec une contribution annoncée de 750 soldats, le Niger aux cotés du Nigeria, du Tchad, du Cameroun et du Bénin, fait partie de la force multinationale mixte (8700 soldats) qui affronte actuellement les insurgés de Boko Haram dans le bassin du lac Tchad.
Les opérations menées par ces groupes ont permis de libérer plusieurs otages et de sérieusement réduire la force de frappe de la secte sans toutefois l’anéantir complètement.
LE NOUVEAU PRÉSIDENT DE LA BAD
EN DIRECT D'ABIDJAN, EXCLUSIF SENEPLUS - LE NIGERIAN AKINWUMI ADESINA PREND LA SUCCESSION DE DONALD KABERUKA - PORTRAIT DU VAINQUEUR
(SenePlus, Abidjan) – Au terme d’un scrutin à suspense que www.SenePlus.Com vous a fait vivre en temps réel, le ministre nigérian de l’Agriculture, Akinwumi Adesina, a remporté l’élection pour la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), tenue ce jeudi à Abidjan. Il s’est imposé avec 58,1% des votes totaux et 60,5% des suffrages africains, notamment devant la Cap-Verdienne Cristina Duarte, sa principale concurrente dans la course pour la succession du Rwandais Donald Kaberuka. Ce dernier passe la main après 10 dix ans à la tête de l’institution continentale. Portrait du nouveau banquier du continent.
Lagos, 28 mai 2015 (AFP) - Elu à la tête de la Banque africaine de développement (BAD), le ministre nigérian de l'Agriculture, Akinwumi Adesina, va pouvoir faire profiter cette institution de sa riche expérience, ainsi que du soutien de son pays, première économie du continent.
Un homme qui "a fait ses preuves tout au long de sa carrière": c'est ainsi que le président élu du Nigeria, Muhammadu Buhari, qui prendra ses fonctions vendredi, a pu parler de M. Adesina.
Anglophone, Akinwumi Adesina, 55 ans, parle parfaitement français. Son élection à la présidence de la BAD, après le Rwandais Donald Kaberuka, intervient après des mois de lobbying intensif sur tout le continent.
"Il était soutenu par (le président nigérian sortant) Goodluck Jonathan et par Buhari," confie à l'AFP un de ses soutiens sous couvert de l'anonymat.
"C'est vraiment le candidat de toute une nation, qui fait consensus au Nigeria. Il a eu de bons résultats comme ministre de l'Agriculture. Quand il a pris ses fonctions, le secteur agricole avait vraiment mauvaise mine", poursuit cette source, avant d'ajouter: "il a une grande vision pour l'Afrique et c'est un véritable panafricaniste."
D'origine modeste, M. Adesina est né dans l'Etat d'Ogun, dans le sud-ouest du Nigeria, dans une famille de fermiers dont le père gagnait 0,10 dollar américain par jour.
Selon des proches, il a dû progressivement gravir les échelons. Il a d'abord décroché une licence avec mention en économie agricole à l'université d'Ife (sud-ouest), avant un doctorat à Purdue aux Etats-Unis en 1988.
Avant de devenir ministre en 2011, il a travaillé à l'Alliance pour une Révolution verte en Afrique (Agra), qui est soutenue par nombre de pays étrangers, d'entreprises et d'agences de développement.
'Milliardaires de l'agriculture'
Il a également occupé des positions élevées dans plusieurs organismes liés à l'agriculture et a collaboré avec la fondation américaine Rockefeller.
Premier producteur de brut africain, le Nigeria a longtemps été appelé à réduire sa dépendance pétrolière en diversifiant son économie, notamment dans le secteur agricole.
Des chiffres officiels montrent que les importations alimentaires ont chuté d'un trillion de nairas (4,6 milliards d'euros) à 466 milliards de naira (2,1 milliards d'euros) lors des trois dernières années sous la gestion de M. Adesina.
Ses thuriféraires affirment aussi que la transparence s'est améliorée dans la gestion et la distribution des engrais, longtemps synonymes de corruption et d'inefficacité.
L'an dernier, M. Adesina a déclaré que son objectif était "d'éliminer tout le bordel au cœur du système" afin de forger des politiques qui permettraient aux investisseurs privés de gagner de l'argent dans le secteur agricole tout comme ils le font dans le secteur énergétique.
En 2009, il a été désigné pour faire partie du groupe d'action des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), fixés par les Nations unies.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, l'a décrit comme une "personnalité éminente" qui a montré ses qualités de leader en défendant la mise en oeuvre des OMD.
En 2013, M. Adesina a été élu "personnalité africaine de l'année" par le magazine Forbes pour ses réformes agricoles. "C'est un homme en mission pour aider l'Afrique à se nourrir elle-même", écrivait alors le journal économique américain.
"Mon but est de faire autant de millionnaires, voire de milliardaires, de l'agriculture que possible", avait déclaré l'intéressé en recevant son trophée.
"JE CONNAIS DES CHOSES SUR L’AFFAIRE TALLA SYLLA MAIS…"
C'est un Mouhamed Sidibé très en colère contre l'entourage de l'ex-Président de la République qui a rejoint, hier, la rédaction de Grand-Place. Membre du collectif des calots bleus, il est revenu sur les raisons de la chute de son mentor tout en accusant Bro et Lamine Faye d'être les racines du mal. De plus, il met en garde l'actuel Chef de l'État, Macky Sall contre les "transhumants qui n'ont aucune dignité" ainsi que ses alliés de Benno Bokk Yaakaar. Dans un autre registre, l'ancien calot bleu révèle qu'il garde des secrets sur l'affaire Talla Sylla. Ce, au risque de subir le même sort que le maire de Thiès ou même pire. Car, dit-il, "en 2003, on me menaçait de mort".
"J'avais dit qu'en 2012, Abdoulaye Wade sera trahi par sa famille, ses amis et ses proches et effectivement cela s'est passé comme ça". Ces propos sont de l'ancien calot bleu, Mouhamed Sidibé. Pour avoir cheminé pendant longtemps aux côtés de l'ex-Président de la République avant son accession à la Magistrature suprême et milité dans le Parti démocratique sénégalais (Pds), il connaît presque tout de ce parti.
Ainsi, Mouhamed Sidibé accuse : "Après 26 ans d'opposition, Abdoulaye Wade a accédé au pouvoir grâce à Dieu. C'est un vieux et il a fait trop confiance à son entourage. Il pensait que ces derniers pouvaient l'aider à accomplir convenablement sa mission. Mais ce n'est pas le cas. Tout ce qui lui est arrivé de mal a commencé avec ses gardes du corps. Ceux qui étaient à ses côtés ne connaissent pas les réalités du pouvoir et ils devaient savoir ce que veut Abdoulaye Wade ou pas et ce qui est dans son intérêt".
À l'en croire, les deux gardes les plus proches ne connaissaient même pas ceux qui étaient là pour soutenir l'ancien Chef de l'État et d'autres qui étaient avec Wade uniquement pour se faire de l'argent.
"Nombreux étaient des gens comme moi qui voulaient s'entretenir avec Abdoulaye Wade afin de lui apporter notre compétence, expérience pour le devenir du Sénégal. Cependant, on bloquait nos audiences. Pourtant on était avec Wade pendant de la période des vaches maigres. Nous avons galéré ensemble. Et certains d'entre nous ne l'ont pas vu depuis son arrivée au pouvoir jusqu'à sa chute".
Avant de poursuivre : "Ils ne peuvent toujours pas le voir. Pourtant depuis 1988, nous avons tout perdu dans le Pds. C'est très dur pour nous. C'est au moment où, des gens sont devenus célèbres et riches à cause d'Abdoulaye et aujourd'hui, ils ne lui rendent pas la monnaie de sa pièce".
"Je ne veux pas que ce qui est arrivé à Abdoulaye Wade arrive à Macky Sall"
Pour l'ancien calot bleu, ces deux proches ne savent pas ce que veut Abdoulaye Wade. Car, ce qui se passait au Palais était indescriptible. "Il y avait du tout. Chacun faisait ce qu'il voulait. Alors que lors des périodes difficiles du Pds, il n'y avait que Lamine Faye. Bro est venu en 1998 dans le parti", peste-t-il.
Mieux, Mouhamed Sidibé relève qu'il y a des personnes honnêtes qui sont toujours au Pds et qui ne transhumeront pas malgré leurs frustrations.
Par contre, "il y a certains qui ne font que parler parce que c'est cela qui les fait vivre. Ceux qui transhument n'ont aucune dignité. Macky Sall est sorti du Pds par la grande porte et il a tout laissé derrière lui. Des gens ont commencé à parler lorsque Wade a mis son fils Karim Wade à la tête du Pds. Ils ont élevé la voix pour partir. Ce sont des traitres et on ne réussit pas avec les traitres", a-t-il martelé d'un cran.
Mouhamed Sidibé qui a vu pour la dernière fois son mentor en 2001, veut le revoir à son domicile sis à Fann. Un vœu irréalisable à ses yeux.
"On ne peut pas aller le voir. Ceux qui sont avec lui ne lui disent pas, donc ils barrent la route à tous ceux qui viennent pour jouer ce rôle. Je ne veux pas que ce qui est arrivé à Wade arrive à Macky Sall. Et cela ne doit pas se faire parce que Macky Sall n'a pas droit à l'erreur. De plus, il a toujours su garder sa dignité. Les gens doivent arrêter de parler et se mettre au travail. Le vote sanction est là et Wade l'a appris à ses dépens."
"Macky dou dem s'il confie…"
Revenant sur leur collectif regroupant 11 calots bleus, il explique qu'à un moment donné Abdoulaye Wade alors Président de la République, avait décidé de venir au secours des calots bleus. Du coup, il leur a offert des maisons ainsi que les chauffeurs et à ses fidèles souteneurs. En lieu et place, les personnes à qui on avait confié le travail l'ont détourné à d'autres fins. Seule une partie a reçu les cadeaux.
"C'est la raison pour laquelle, nous avons eu à observer des grèves de la faim, à faire des marches, des manifestations, mais toujours rien. Par la suite, nous nous sommes dits qu'un jour viendra où nous allons nous faire entendre. Et cette heure est enfin venue car bientôt nous allons déposer les documents nécessaires pour obtenir le récépissé de notre mouvement "Doyna Seuk (Ndlr : ça suffit) dont je suis le président. Nous voulons du concret", annonce-t-il.
Selon lui, "il y'en a parmi nous des gens qui sont toujours en colère et ils souffrent dans leur chair parce qu'ils n'ont rien eu sous le règne de Wade et c'est regrettable". Sur les motifs de la création dudit mouvement, Mouhamed Sidibé note que le peuple en a assez de se faire des illusions, des choses irréalisables que ce soit du côté de l'opposition ou du pouvoir.
"Les utopies doivent disparaître au Sénégal parce que Macky Sall peut réussir, mais à la seule condition qu'il donne les postes stratégiques à ses hommes de confiance comme l'Assemblée nationale et non pas à ses alliés pour ne pas citer l'Alliance des forces de progrès (Afp) et le Parti socialiste (Ps) qui lorgnent le fauteuil présidentiel".
"Ces partis ont échoué, ils ne peuvent rien lui apporter. Macky Sall doit s'entourer de personnes sérieuses et courageuses qui sont avec lui juste pour l'aider. Je souhaite qu'il réussisse dans sa mission mais Macky Sall dou dem s'il confie certains postes aux alliés".
Toutefois, ce fidèle militant du Pds indique que le pays va de mal en pis. "Le président Macky Sall doit prendre la situation en main. Il doit demander des conseils à qui de droit sans intermédiaire dans le but de trouver des solutions pour le bien du Sénégal", suggère-t-il.
"On me menaçait de mort"
Détenant des "secrets" sur l'affaire Talla Sylla, Mouhamed Sidibé a salué le travail de la gendarmerie et de la justice dans son ensemble. "L'enquête est bien menée. Sur les personnes citées, l'une est décédée mais il reste toujours des présumés agresseurs. Cela ne doit pas s'arrêter là. Je sais des choses sur cette affaire mais je ne veux pas subir le même sort que Talla Sylla", dit-il.
Avant de continuer : "Parce qu'en un certain moment de ma vie, j'étais très fatigué. On me menaçait de mort. J'avais même déposé des plaintes contre X. C'était vers 2003 2004, lors de notre grève de la faim pour revendiquer nos droits. On est même allé jusqu'à dire à Wade que je suis un pro d'Idrissa Seck alors que qui me connait sait que je suis un libéral".
Il ajoute : "C'est feu Adja Awa Sy qui m'a mis en rapport avec l'ex-Président Wade. Quand on était dans l'opposition on n'était pas des ennemis. On a tissé de bonnes relations au cours de ce compagnonnage. La famille libérale est indivisible. Pape Diop de Bokk Guis-guis, il a aidé les calots pourtant les gens le mettent toujours en mal avec Wade alors qu'il a tout fait pour le Pds".
Le séjour du Roi du Maroc Mohamed VI, accompagné par une forte délégation ministérielle et d’hommes d’affaires, a été profitable aux acteurs du tourisme. Un accord de coopération a été signé par le ministre sénégalais du tourisme et des transports aériens, Abdoulaye Diouf Sarr, et le ministre marocain du tourisme, Lahcen Haddad. Le Sénégal pourra ainsi bénéficier de 2015 à 2018 de l’expertise marocaine en la matière.
Cet accord signé en marge de la visite d’état et d’amitié du Roi Mohammed VI au Sénégal vise à renforcer la coopération bilatérale dans les domaines de l’investissement touristique et de la formation entre les deux pays, notamment par l’échange d’expertise, de collecte et de gestion des données relatives au secteur du tourisme.
Le Maroc étant une référence mondiale en matière de tourisme, cet accord arrive donc comme du « pain béni » pour le Sénégal qui, depuis plusieurs années, peine à relancer ce secteur jadis prospère. Le pays du Roi Mohamed VI va ainsi accompagner le Sénégal dans la formation des jeunes aux métiers du tourisme dans les écoles marocaines, ainsi que dans la mise en place de programmes de formation continue et l’organisation de stages de perfectionnement et de recyclage au profit des cadres sénégalais. Le programme prévoit aussi l’organisation de missions d'experts marocains en matière de gestion des établissements touristiques et hôteliers et du classement hôtelier, mais aussi l’expertise marocaine pour la collecte des données statistiques entre autres.
En plus de cet accord entre les deux ministères, le Sénégal pourra également compter sur la volonté de la compagnie Royal Air Maroc qui entend, dans les prochaines semaines mettre en place des actions incitatives pour booster le nombre de visiteurs. Il faut noter que de plus en plus d’acteurs internationaux s’intéressent à la destination Sénégal qui possède un grand nombre d’atouts, c’est le cas notamment de la plateforme de réservation d’hôtels en Afrique jovago.com dont le rapprochement ces derniers temps avec les autorités sénégalaises en charge du secteur pourrait déboucher sur une collaboration importante.
Pour rappel la visite de plusieurs jours du Roi du Maroc Mohamed VI a permis la signature de treize (13) accords de coopération dans de multiples domaines pris en compte par le programme Sénégal Émergent.
Abidjan, 28 mai 2015 (AFP) - Une femme ? Un anglophone ? Qui sera désigné jeudi président de la stratégique Banque africaine de développement (BAD), une institution cinquantenaire qui injecte chaque année 2 milliards de dollars dans des projets sur le continent ?
Depuis l'ouverture des Assemblées annuelles de la Banque, mardi à Abidjan, les rumeurs vont bon train autour de la salle des gouverneurs appelés à élire le remplaçant du Rwandais Donald Kaberuka qui cède son fauteuil après deux mandats et 10 ans d'exercice.
A quelques heures de l'issue du scrutin, impossible de dégager un favori indiscutable. Deux noms reviennent cependant régulièrement en coulisses : celui du ministre nigérian de l'Agriculture Akinwumi Adesina et de son homologue capverdienne des Finances Cristina Duarte.
A 52 ans, cette dernière pourrait être la première femme et la première lusophone à hériter de la présidence de la BAD. "Elle a beaucoup de soutien de la part des actionnaires non-africains", reconnaît un délégué zimbabwéen.
"La Banque veut s'impliquer dans les questions de genre et ça pourrait être un bon message de nommer une femme à sa tête", ajoute un conseiller d'une autre délégation d'Afrique australe.
Élu africain de l'année en 2013 par le magazine Forbes pour ses réformes dans le secteur agricole, M. Adesina, 55 ans représente de son côté un pays considéré comme la nouvelle locomotive économique du continent africain. Le Nigeria est le premier producteur de pétrole et le pays le plus peuplé du continent.
Un poids économique qui pourrait se retourner contre son candidat : une règle non écrite veut que la BAD soit dirigée par un ressortissant d'un pays de petite ou moyenne taille.
"Les petits pays doivent avoir leur chance", explique le délégué du Zimbabwe. "S'il (M. Adesina) est en finale, il pourrait y avoir des alliances contre lui", ajoute-t-il.
Grands absents de ce duo de favoris, les francophones se positionnent comme outsiders. Le nom du Tchadien Bedoumra Kordjé soutenu par la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac) est régulièrement avancé comme une surprise potentielle.
La France voudrait d'ailleurs un nouveau président "plus soucieux des intérêts" de l'Afrique francophone, selon son ministère des Finances.
Le Malien Birama Boubacar Sidibé, le Tunisien Jaloul Ayed, le Zimbabwéen Thomas Zondo Sakala, le Sierra-Léonais Samura Kamara et l'Éthiopien Ato Sufian Ahmed semblent moins bien placés.
"Tant qu'il y a encore huit candidats, c'est impossible d'avoir un pronostic fiable", nuance un membre de la BAD qui s'attend à une "longue journée" de tractations.
Une institution notée AAA
Mercredi, chacun des huit candidats a passé un dernier grand oral pour tenter de convaincre les gouverneurs des 80 états actionnaires de la banque (54 pays africains, 26 pays non-africains).
Passée la joute diplomatique, le nouveau chef héritera d'une institution financièrement solide, auréolée de la prestigieuse note AAA décernée par l'agence de notation financière américaine Fitch en 2013.
Après dix ans à la tête de la BAD, Donald Kaberuka part fier de son bilan.
Sous son impulsion, la banque a triplé son capital depuis 2003 pour le porter à 91 milliards d'euros.
"Aujourd'hui la banque est devenue un acteur majeur dans le secteur privé financier africain", s'est réjoui mardi le président sortant, rappelant que sous son mandat, la BAD avait "multiplié par 10" ses opérations de financement, de 200 millions de dollars à 2 milliards aujourd'hui.
M. Kaberuka restera également comme le grand artisan du retour de la BAD à son siège d'Abidjan, après onze années de relocalisation à Tunis.
Après le coup d'État manqué de 2002 en Côte d'Ivoire et la décennie de crise politico-militaire qui a suivi, l'institution avait été délocalisée à Tunis en 2003. Elle n'est revenue que l'an dernier dans la capitale économique ivoirienne.
Pour être élu, un candidat doit emporter la majorité des votes de tous les pays membres et la majorité des votes des pays africains. Si cinq tours de scrutin ne suffisent pas, la BAD peut décider d'ajourner et de procéder à un second vote. C'était arrivé en 2005, lors de la première élection de M. Kaberuka.
LA SGBS ENREGISTRE UN RÉSULTAT NÉGATIF DE 36,4 MILLIARDS F CFA
Jadis, première banque au Sénégal, la Société générale de banques du Sénégal (SGBS) a présenté hier ses résultats de l’année 2014. Elle a enregistré un résultat négatif de 36,4 milliards F CFA.
Les années se suivent et se ressemblent pour la Société générale de Banque du Sénégal (SGBS) qui a organisé, hier, une conférence de presse pour informer des résultats réalisés en 2014. Comme en 2012 et en 2013, la banque a encore affiché un résultat négatif de 36,4 milliards de F CFA, l’année dernière. "Les résultats de la SGBS ont été mauvais cette année", reconnaît le Directeur Afrique du Groupe Société générale. Même constat chez l’Administrateur Directeur général, le directeur des traitements bancaires et le président du Conseil d’administration. Toutefois, ce dernier relativise. Pape Demba Diallo souligne que "les résultats ne sont pas catastrophiques, ils sont juste négatifs".
Selon l’administrateur Directeur général, Yann de Nanteuil (photo), la SGBS a eu en 2014 "un résultat brut d’exploitation de 17,8 milliards de F Cfa, ce qui est positif, dit-il, mais, un résultat net négatif de 36,4 milliards de F Cfa". L’écart entre le résultat brut et le résultat net est lié, explique-t-il, à "une exigence du respect de la réglementation concernant l’approvisionnement comptable des crédits sensibles", c’est-à-dire des crédits qui ne sont pas remboursés normalement. Malgré des résultats médiocres ces 3 dernières années, Yann de Nanteuil croit toujours à la capacité de la banque. "La SGBS est bien là. Elle est bien vivante. La SGBS est bien ancrée et plus que jamais au Sénégal", rassure-t-il.
Redevenir leader
Par ailleurs, le Directeur Afrique du Groupe Société générale veut une "réaction rapide de la SGBS pour retrouver sa place dans un secteur bancaire de plus en plus concurrentiel. Si cette banque n’a pas réussi à se maintenir au top, c’est parce qu’elle ne s’est pas rendue compte de l’évolution de l’environnement bancaire. C’est pourquoi Alexandre Maymat veut des banquiers qui soient capables de faire face à l’évolution de l’environnement dans lequel ils sont. C’est surtout sur ce point, reconnaît-il, que la SGBS "a péché". "Le monde bouge, parce que l’Afrique croît et la compétition est plus forte. Il faut qu’on continue à développer une posture d’excellence, mais d’humilité. Ce n’est pas nous qui faisons vivre le client, c’est le client qui nous fait vivre. Et nous devons, chacun à sa place, avoir une posture vis-à-vis du client", appelle-t-il.
Des mesures fortes pour se redresser
En outre, même si les résultats sont négatifs, ces dernières années, la SGBS, d’après Yann de Nanteuil, a de l’espoir pour 2015. La SGBS, rassure-t-il, est sortie de la zone rouge et cette année va constituer celle du redressement. "La zone rouge, nous ne sommes plus dedans. En 2015, la banque va réaliser un résultat excédentaire", renchérit le Directeur des traitements bancaires. Mbassor Sarr informe que des mesures allant dans le sens de la mise en place d’un dispositif de contrôle beaucoup plus intensif ont été prises. Aujourd’hui, explique l’Administrateur Directeur général, les crédits sensibles qui expliquent en grande partie les mauvais résultats enregistrés par la banque "ont connu une baisse assez importante". Par contre, pour Alexandre Maymat, ce redressement doit surtout passer par une "professionnalisation". C’est-à-dire la "diversification des offres" pour la clientèle, la "segmentation du portefeuille de clients".
La SGBS compte partir sur de nouvelles bases, en 2015. Le Directeur Afrique de la Société générale a informé, à l’occasion de ce point de presse, des changements survenus à la banque, notamment, à la direction des ressources humaines où toute l’équipe a été changée. Toutes ces mutations qui sont en train de s’opérer et le travail de remise à niveau, dit-il, "est un exercice pour repartir sur des bases saines et asseoir le redressement de la société générale de banque du Sénégal". Il a toutefois réaffirmé le "soutien plein et entier" du Groupe de la Société générale à la SGBS pour assurer une restauration rapide. "Cet exercice, il est mauvais, mais il ne remet pas en cause l’importance qu’a le Sénégal pour le Groupe société générale", rassure-t-il.
MACKY REMBOURSE
Le chef de l’État ordonne le remboursement des prélèvements sur les salaires des enseignants
IBRAHIMA FALL DE SENEPLUS |
Publication 28/05/2015
Les enseignants dont les salaires du mois d'avril ont été coupés devraient être remboursés. Le président de la République a donné des instructions dans ce sens.
Macky Sall a tranché. Le chef de l’État a donné l’ordre aux services compétents de restituer les sommes retenues sur les salaires des enseignants. Le journal Le Populaire, qui donne l’information dans son édition de ce jeudi, rapporte qu’à la fin des exposés des ministres concernés par le sujet, hier en conseil des ministres, le président de la République a donné des "instructions fermes pour que les retenues soient immédiatement payées par ‘émission spéciale’".
Une bonne nouvelle pour les enseignants concernés. Un gros nuage noir au-dessus de l’école sénégalaise qui se dissipe. Car, pour protester contre les retenues sur les salaires du mois de mai, les syndicats d’enseignants avaient menacé de perturber une nouvelle fois l’année scolaire et, ainsi, de remettre en cause les accords trouvés avec le gouvernement pour une levée de leur mot d’ordre de grève et un réaménagement du calendrier des examens.
"Le fait qu’on reconduise les coupures au niveau des salaires pour ce mois de mai n’est ni plus ni moins qu’une provocation, a tonné dans Le Pop Gougna Niang, le coordonnateur adjoint du Grand cadre (tendance Abdou Faty). Si d’ici au 10 juin les ponctions ne sont pas remises, nous allons prendre nos responsabilités dans le sens inverse. C’est-à-dire en demandant aux enseignants de se mobiliser et d’arrêter totalement le travail."
"Nous tendons vers un 7ème plan d’actions qui est le boycott des examens. Si l’Etat ne se rétracte pas, nous ferons face", a renchéri dans le journal Enquête Oumar Waly Zoumarou du Grand cadre ‘tendance Dianté’. De son côté le Cusems déclare, dans les mêmes colonnes, que si la mesure est effective, "l’État aura posé un casus belli".
La mesure était bien effective. Interrogé par Le Pop, le directeur de la Solde, Bayal Niang, informe que les retenues concernent 1223 enseignants pour un montant global de 65 millions de francs Cfa, allant de 125 francs Cfa à 200 042 francs Cfa.
Mais Niang apporte une précision de taille : "Il ne s’agit pas d’une nouvelle génération de rémunération, donc de listes transmises par le ministère de l’Éducation nationale. Mais c’est simplement l’exécution d’une mesure conformément à la quotité. Parce que le système ne pouvait pas prélever l’intégralité des montants retenus le mois dernier, elle a reporté le reliquat sur le mois suivant."
En clair, aucun enseignant n’est victime d’une nouvelle sanction pour cause de grève. Les retenues effectuées ce mois-ci sont celles qui étaient décidées pour le mois dernier et qui concernaient 4123 enseignants pour un montant global de 300 millions de francs Cfa. Seulement, d’après les explications du directeur de la Solde, certains montants ne pouvaient pas être prélevés d’un coup sur les salaires des concernés. Il fallait alors reporter la retenu au mois suivant. Ce qui fut fait.
Ces explications de Bayal Niang ne semblent plus utiles puisque le chef de l’État a donné des instructions pour la suspension de la mesure de retenues sur les salaires des enseignants grévistes. Décision qui avait été saluée par 73% des sondés du Baromètre SenePlus qui demandait : Les ponctions sur les salaires des enseignants en grève sont-elles justifiées ?
Le président de la commission nationale de la réforme foncière, Moustapha Sourang, a présidé hier à Kolda un CRD axé sur la réforme foncière. La rencontre a permis de relever un certain nombre d'insuffisances sur la politique foncière au Sénégal, et l'épineuse question de l'accaparement des terres.
Le comité régional de développement (CRD) organisé hier à Kolda a permis de lever plusieurs équivoques et de rassurer les populations sur la réforme foncière en gestation. Le Professeur Moustapha Sourang, les élus locaux et les autorités administratives ont pu bénéficier d'un cadre d'échanges et de discussions autour de cette problématique.
En effet, les participants ont relevé un certain nombre d'insuffisances sur la politique foncière au Sénégal, avec l'obsolescence de certains textes de loi, et l'accaparement des terres dont les graves conséquences sur le plan social ne sont plus à démontrer. D'autres questions ont également été soulignées, notamment les enjeux et les défis de la gouvernance foncière à l'échelle régionale, le régime de la propriété et les institutions de gestion foncière au Sénégal.
Au centre des débats, il y avait aussi la problématique de l'accès à la terre, la sécurité foncière et la protection des couches spécifiques, le règlement des conflits et des litiges fonciers et la nouvelle gouvernance foncière au Sénégal.
Ces remarques et faiblesses relevées par les participants ont donné l'occasion au président de la commission nationale de la réforme foncière de faire des précisions. D'abord, il y a 152 000 titres fonciers au Sénégal sur 14 millions d'habitants, et "tout le monde a droit à la terre". Ensuite, le Professeur Moustapha Sourang a fait l'état des lieux.
"En 2004, il y a eu une réforme. Le Sénégal s'est adapté. Parce que nous nous sommes rendu compte que beaucoup de dysfonctionnements sont intervenus. Tout ce que la loi de 1964 interdisait était en cours. Et la terre faisait l'objet d'une spéculation intensive, avec l'accaparement noté par-ci et par là". Il fallait réagir et prendre des mesures correctives.
Le Professeur Moustapha Sourang de dire : "C'est ainsi que le président de la République a pris un décret qui a pour mission de recenser le texte sur le foncier et de trouver les éléments de dysfonctionnement, relever les difficultés et de proposer des éléments de remédiation et de solutions."
"La réforme foncière ne prend la terre de personne. Elle sécurise"
"Pour arriver à un climat apaisé, plusieurs textes législatifs et réglementaires ont été pris afin d'asseoir un système foncier apte à promouvoir une gestion foncière rationnelle, en conformité avec les plans de développement économique et social", souligne le professeur. Mais, ajoute-t-il, cette réforme doit être légitimée par les populations. D'où sa présence à Kolda.
"Nous sommes là pour recueillir vos préoccupations. Parce que nous ne voulons pas nous enfermer à Dakar et sortir un texte et venir vous le présenter. Parce que tout simplement, la terre est un bien économique, mais aussi un bien culturel. C'est la terre des ancêtres et c'est le siège de beaucoup d'activités."
L'idée est de construire un consensus avec la base, en échangeant avec la population, notamment les femmes, les jeunes, les élus locaux, les éleveurs, les chefs religieux et coutumiers, en leur présentant des propositions et hypothèses. "Le président de la République veut qu'on réforme la terre, en gardant l'esprit de 1964, mais en conservant la lettre de la loi 2004, c'est-à-dire de créer des droits réels, sans que l'Etat perde le contrôle de la terre et sans que les générations futures ne puissent être lésées".
C'est pourquoi Moustapha Sourang a fait cette précision : "La réforme foncière ne prend la terre de personne. Au contraire, elle sécurise."
UN VÉRITABLE CASSE-TÊTE CHINOIS POUR LES AUTORITÉS MUNICIPALES
À Kolda, l'encombrement de la voie publique par certains corps de métiers reste un véritable casse-tête pour les usagers de la route. La mairie a un plan de désencombrement et compte sévir. En attendant, conducteurs de motos Jakarta, vendeurs de légumes, mécaniciens, marchands ambulants, entre autres, ne cèdent pas le passage. Au centre-ville, il faut jouer des coudes pour se frayer un passage.
Des marchands ambulants, des camions gros-porteurs stationnant çà et là, des étals de mangues, de légumes en pleine rue, des charrettes tractées par des ânes et conduites par des enfants et occasionnant des embouteillages monstres, surtout en cette période d'année scolaire. C'est le spectacle quotidien au centre-ville de Kolda. A 10 heures du matin, à la rue Baol-Baol, tout comme à la rue Demba Koita en passant par la route principale, se frayer un passage n'est pas de tout repos.
Les occupants accusent la mairie d'être à l'origine de cette situation. Ils regrettent des chantiers inachevés et dénoncent un manque de politique de désengorgement et d'initiatives.
"Nous sommes conscients que nous occupons illégalement la route. Mais quoi faire ? La mairie est incapable de trouver d'autres sites. Certains marchés sont en construction depuis dix ans. Allez-y visiter le marché de Sikilo, situé derrière le Lycée Alpha Molo Baldé et le marché Mame Diarra. Vendeurs et commerçants y sont exposés aux rayons soleil et sont à la merci de la pluie. Ce sont des travaux qui ont été entamés par l'ex-maire Bécaye Diop", renseigne Awa Kandé, une vendeuse trouvée aux alentours du marché central.
Sa voisine Fatoumata Diao charge également la nouvelle équipe municipale.
"Cette nouvelle équipe dirigée par Abdoulaye Bibi Baldé ne fait que des promesses. Elle n'a rien fait de concret. Si elle avait terminé ces marchés et créé d'autres, afin de désengorger le marché central, peut-être que la question de l'encombrement de la voirie serait un vieux souvenir. S'il n'y a pas d'autres marchés et que la mairie continue à nous demander de payer les taxes, comment voulez-vous que nous quittions ces lieux ? Ici, nous parvenons à vendre nos marchandises et avoir de quoi à subvenir à nos besoins et ceux de nos familles."
Dans cette situation, les plus à plaindre sont les automobilistes. En l'absence d'aires de stationnement, "nous nous garons n'importe où et n'importe comment", déclare Salif Seydi, chauffeur d'un camion qu'il a stationné en pleine rue, tout près d'une banque de la place. Issa Mballo, chauffeur de taxi, préfère interpeller le ministre-maire, Abdoulaye Bibi Baldé. Il lui demande d'assainir le secteur parce que circuler au centre-ville est devenu un véritable parcourir du combattant pour piétons et conducteurs.
"Nous perdons beaucoup de temps pour sortir du centre-ville. Avec l'avènement des motos, c'est l'anarchie. Chacun fait ce qu'il veut sans se soucier des autres, surtout les conducteurs de motos Jakarta". Mais Harouna Diamanka, précisément conducteur de moto Jakarta, n'est pas de cette avis. Il a tout entendu. Il réplique : "Ce n'est pas vrai. Les conducteurs de motos Jakarta ne sont pas à l'origine de ces embouteillages. Avant l'avènement de ces engins, il y avait déjà des embouteillages. Nous sommes tous responsables de cette situation."
Les usagers sollicitent la mairie de déguerpir les occupants
Devant le chaos qui règne en ville, tous les yeux sont tournés vers la mairie. Les usagers attendent un déguerpissement des occupants. C'est le cas d'Idy Sané, vendeur en face de la station Totale. "Il n'y a pas de sens interdits. C'est à Kolda qu'on voit ça. Les autorités administratives et municipales doivent prendre leur courage et déguerpir les occupants".
Youssouf Seydi, habitant le quartier Doumassou, agrée cette solution. "C'est ça seulement qui pourra rendre la circulation fluide, dit-il. Car toutes les rues sont bloquées. On ne sait même pas où aller. A partir de l'école Saint-Charles jusqu'au centre-ville, il y a des problèmes. De 8 heures à 13 heures, il est difficile de circuler librement dans ces endroits. Une marée humaine inonde les rues, les conducteurs de motos Jakarta, qui circulent à vive allure, sont capables de vous renverser sur la chaussée. La circulation à Kolda est déplorable". De ce fait, l'argument selon lequel ces commerçants gagnent honnêtement leur vie ne saurait prospérer. "Les autorités compétentes doivent prendre à bras le corps le problème pour éradiquer le mal qui nous entoure."
La municipalité compte sévir
Consciente de la situation, la municipalité se dit prête à agir. Une opération de déguerpissement est prévue dans les jours à venir. "On s'est rendu compte que les piétons n'ont pas où passer. Pour la sécurité et le bien-être des gens, on s'est dit qu'il y a nécessité de déguerpir les occupants", souligne le troisième adjoint au maire Diénaba Diack. Pour la réussite de l'opération, les occupants ont été informés et sensibilisés sur la question.
"Les routes vont complètement être libérées. C'est quelque chose de concret et d'irréversible. Je puis le dire de façon claire et nette. Aucune dérogation ne pourra se faire à ce sujet. Nous avons rencontré tous les occupants pour les sensibiliser sur les dangers de la route. En plus de cela, nous avons tenu, au début de ce mois, un Conseil départemental de développement (CDD) axé sur la question. Cette rencontre a pu regrouper tous les acteurs concernés. Après cette rencontre, nous allons dérouler l'agenda prévu pour déguerpir les occupants", renseigne le premier adjoint au maire de Kolda, Daouda Sidibé.
Mactar Diop, préfet de Kolda : "Le plan de circulation doit être modifié"
L'encombrement de la rue à Kolda interpelle également les autorités administratives. Le préfet de Kolda, Mactar Diop, estime que le plan de circulation doit être modifié. "L'avenue principale pourra contenir seulement une seule voie et chercher un contournement. Ce qui permettrait d'avoir les effets de cette fluidité de la circulation. C'est la raison pour laquelle, de concert avec la mairie, une réflexion est en train d'être menée pour voir dans quelle mesure désencombrer les rues de la commune."
Lors du conseil départemental de développement (CDD) précité, la mairie a prévu comme mesures provisoires de déplacer les commerçants à l'intérieur du marché où dans les marchés secondaires, en attendant que les cantines, qui seront bientôt construites, soient disponibles.