Une réédition de la thèse de fin d'études de 3e cycle du chercheur Jean-Alain Goudiaby (en médaillon) a été présentée au public, hier, au cours d'une cérémonie tenue au siège de l'Harmattan Sénégal. L'ouvrage, intitulé "L'université et la recherche au Sénégal à la Croisée des chemins : Entre héritages, marché et réforme LMD", se penche sur les problèmes de l'Enseignement supérieur national.
L'Harmattan Sénégal a abrité, hier mercredi, la cérémonie de présentation de l'ouvrage du chercheur Jean-Alain Goudiaby, une réédition de sa thèse, publiée en 2004 au sujet de l'Enseignement supérieur au Sénégal, particulièrement à la lumière de l'instauration du système LMD. Intitulé "L'université et la recherche au Sénégal à la Croisée des chemins : entre héritages, marché et réforme LMD", cet opus de 388 pages fait état des résultats des travaux du chercheur alors qu'il poursuivait des études de 3e cycle à Toulouse, en France.
Ladite cérémonie s'est tenue en présence des professeurs Mamadou Sankaré, mathématicien, Ibou Sané, sociologue, et Abdoulaye Sané, de l'ANAC Sup. Le premier a eu la charge de représenter le ministre de l'Enseignement Supérieur, empêché, et le dernier, celle de faire une présentation synthétisée de l'ouvrage au public.
Le Directeur de l'Harmattan Sénégal, Abdoulaye Diallo, a dirigé la cérémonie, saisissant cette occasion pour rappeler aux chercheurs et Universités locaux la nécessité de faire davantage publier leurs travaux afin que le plus grand nombre puisse en bénéficier.
D'ethnie Diola, Jean-Alain Goudiaby a fait ses études à l'UGB puis a poursuivi en France pour son 3e cycle. Il explique le choix de son sujet de recherche par un besoin de comprendre de manière intrinsèque le système qui a fait de lui le chercheur qu'il est : "J'ai souvent entendu dire que le système "formait des chômeurs", ou que "des chercheurs qui cherchent on en trouve mais des chercheurs qui trouvent on en cherche"…
D'où ce questionnement, cette envie de susciter le débat. "Une vérité scientifique étant par définition vraie jusqu'à ce qu'on la prouve incorrecte. C'est donc une thèse en sociologie pour comprendre le système qui m'a formé", explique l'auteur.
Qualifié "d'ouvrage important" parce que donnant une occasion de réfléchir sur un système qui "pose problème", cela d'autant plus vrai au regard de la crise de l'Enseignement supérieur que vit actuellement le pays, l'opus a été analysé et discuté sous le prisme de la trinité méthodologique inhérente à la construction intellectuelle qui en sous-tend la rédaction.
Ainsi, il s'est agi de développer les trois dimensions essentielles de l'approche suivie par l'auteur que sont l'héritage institutionnel ou colonial, les mutations culturelles et la logique ou l'orientation marchande inhérente au système actuel de l'Enseignement supérieur et de la recherche.
Une problématique résumée dans la présentation du Pr. Sène : "Rendre compte de la dynamique de construction et des enjeux du développement du système d'enseignement supérieur et de recherche, c'est faire cette socio-histoire dudit système grâce à une méthode compréhensive nous permettant de découvrir et répondre aux enjeux du développement, en intégrant les contraintes internes et externes auxquelles le système est confronté (…).
L'élargissement de la carte universitaire du Sénégal ne se fera pas sans bouleverser l'architecture encore présente au Sénégal", croit savoir le sociologue.
PAR L'EDITORIALISTE DE SENEPLUS, JEAN MEÏSSA DIOP
"PRESSE DE DÉLATION"
Le journaliste devra aimer la vertu et éviter le vice qui conduit au lynchage
Les allusions sont si claires que l'identité du personnage ne fait point de doute ; et le garçon ainsi décrit aurait été surpris en pleins ébats homosexuels dans un hôtel de Saint-Louis où il était parti couvrir le festival Saint-Louis Jazz. Nous ne sommes pas loin de ce que Francis Balle, ce grand théoricien français de la communication, ancien membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel français (Csa) et d'autres sociologues des médias, désignent par "effet de cadrage".
Par ce procédé, on multiplie les allusions de manière à ce qu'on ne pense plus à personne d'autre qu'à celui qu'on croit. Et s'étant reconnu dans cette description, dans ce "cadrage" pour ainsi dire, l'animateur de variétés de la chaîne de télévision Tfm, Pape Cheikh Diallo, a décidé de porter plainte contre le site internet Xibaaru pour des informations qu'il considère sans doute comme une atteinte à son honneur. Dans le communiqué, M. Diallo déclare que "les indices décrits par la journaliste et repris par beaucoup de sites laissent penser de façon indubitable qu'il s'agit de ma personne qui est visée. De tels faits à moi imputés, sont d'autant plus mensongers que l'auteur de ce canular a porté atteinte à mon honneur et à ma considération."
Nous voilà en face d'un phénomène que d'aucuns considèrent comme étant la spécialité d'une "presse de délation", inscrivant ses pratiques et ligne éditoriale dans la propension à guetter tout de la vie privée des célébrités de la politique, de la jet-set... Si le journaliste français Jean-Claude Guillebaud soutient que le reporter a une "délégation de curiosité" (être curieux pour le compte de son public), ce n'est certainement pas de ce côté "trash" qu'il invite nos regards à se diriger.
Le reporter a d'autres objectifs que la délation. Surtout que lesdits ébats auraient eu lieu dans une chambre d'hôtel ; et c'est le caméraman accompagnant l'animateur qui en aurait été témoin, d'après le site. Devra-ton alors considérer le caméraman comme celui qui a vendu la mèche contre Diallo ? En tous les cas, et s'il est avéré qu'il a surpris la partie scabreuse, il peut avoir été la source du journal en ligne qui a fait de cette affaire ses choux gras.
Avec les conséquences que l'on sait et la suite que la victime promet de donner à ces révélations dont est si friande une société pudibonde, prompte à vouer l'homosexuel aux gémonies, voire à la lapidation... A ce sujet, on sait de quoi certains Sénégalais sont capables et jusqu'où ils peuvent aller dans la brutalité. L'opprobre, les avanies, la stigmatisation, l'exil forcé ou volontaire n'ont pas été épargnés à des personnes dont l'orientation sexuelle est jugée contraire à la doxa sociale.
Délégation de curiosité, mais pas délation ; le journaliste devra aimer la vertu et éviter le vice qui conduit au lynchage contre le député Moustapha Cissé Lô dont une conversation privée (assez rugueuse certes) fut "postée" sur un portail internet et qui lui valut une ratonnade en règle dans laquelle il a perdu de précieux biens comme des véhicules, une boulangerie, une maison...
Et voilà ce qui survient quand un média se fait délateur. Une source n'est pas toujours neutre à 100 pour cent, soutiennent des enseignants en journalisme ; pas toujours neutre parce qu'en donnant une information, cette source vise un objectif, une réaction (positive ou négative) à cette information. La personne qui aurait révélé les ébats homosexuels au média qu'est Xibaaru a bien atteint son objectif, du moment que l'affaire est sur les réseaux sociaux comme Facebook et d'autres sites internet.
Y a-t-il encore quelque pertinence à demander à l'ancien international du foot sénégalais, El Hadj Diouf, s'il voudrait être, de nouveau, sélectionné pour jouer en équipe nationale ? Il est vrai que l'ego du Diouffy n'est jamais pris en défaut toutes les fois qu'une telle perspective est évoquée devant lui ; il croit avec une surestimation déplacée qu'il a toujours du talent à revendre à son âge (38 ans et d'aucuns soutiennent qu'il est plus que quadragénaire) considéré comme avancé pour un footballeur international.
Il y a des questions qui n'en sont plus parce que pas pertinentes. Alors pas encore président de la République de France, Nicolas Sarkozy rembarra un journaliste en lui disant : "Vous n'avez pas besoin de prendre un air naïf pour poser une question qui n'en est pas une." De même, il ne faut pas croire être original en demandant à un footballeur vieillissant pour sa discipline s'il est encore prêt à jouer en équipe nationale.
En guise de "Post-scriptum", nous publions une réaction du professeur Serigne Maguèye Guèye, urologue, à notre "Avis d'inexpert" de la semaine dernière sur les médecins suspectés de communiquer des informations sur leurs malades.
"L'exploitation du contenu d'un dossier médical par les avocats n'engage pas du tout le médecin"
"J'ai lu votre éditorial sur le site www.SenePlus.com . Je partage largement vos propos, mais souhaiterais mettre un bémol. En effet, certaines de vos affirmations sont équivoques. Permettez-moi de préciser que le médecin traitant ou désigné expert agissant dans un dossier médico-légal adresse un certificat médical au patient (parfois) via son avocat ou son rapport directement au procureur si commis à cet effet. En retour, le procureur transmet copie de ce rapport d'expertise au président du Conseil de l'Ordre des médecins qui a proposé le médecin expert et aux avocats du prévenu. L'exploitation du contenu de ces documents par les avocats n'engage pas du tout le médecin.
A vous lire, on croirait a une malsaine connivence entre médecins et avocats. Ayant été personnellement commis expert dans un des dossiers dont vous citez quelques détails (contribuant, vous aussi, à la violation du secret médical), je me permets d'apporter ces précisions ; ayant été autant que vous indigné par le traitement fait dans la presse de documents médicolégaux frappés du sceau de la confidentialité. Mon nom ainsi que celui d'un jeune collègue ont été cités allègrement dans la presse comme étant les experts dans ce dossier. Donc rien de secret. Aussi, à vous lire, l'on pourrait croire que nous faisons partie de cette association de malfaiteurs (médecins avocats)
En matière de secret médical, nous avons appris qu'il faut SE TAIRE, TOUJOURS SE TAIRE, SE TAIRE QUAND MÊME. Rien ne pourra nous en délier.
Je fais copie de ce message au Vice-président et Secrétaire général du Conseil de l'Ordre des Médecins, le Dr Joseph Mendy.
Sur la gréve des prestataires de la Senelec, Pape Dieng a été ferme. «Ils n’ont ni contrat ni bulletin de salaire ce ne sont que de simples prestataires. Ils ne sont pas des agents de la Senelec» a-t-il précisé en marge de la signature du protocole d’accord. «Je me suis abstenu d’en parler depuis, parce que c’est un problème que j’ai trouvé à la Senelec», s’est-il défendu.
Expliquant ce qui serait à l’origine du problème, il note que «la structure passe de l’analogie au numérique, par conséquent le métier de releveur va disparaître. Il y aura à la place des hommes, des compteurs intelligents».
Ainsi, environ près de 600 agents de la Senelec chargés du relèvement des factures sont guettés par le chômage. Ils réclament leur régularisation au niveau de la Senelec, mais Pape Dieng, lui, oppose un niet catégorique.
«Ces prestataires nous ont attaqué à plusieurs reprises et font la grève depuis 1 mois, pourtant le travail continue à la Senelec et tous s’y déroule normalement», at-il confié.
Avant de poursuivre : «Nous ne pouvons pas augmenter l’effectif de la Senelec. Ce n’est pas possible. Ils doivent comprendre que ma mission est de redresser la Senelec».
Mais le retour des coupures de courant le directeur général de la Senelec est resté aphone sur les causes.
(SenePlus.Com, Dakar) - Le tribunal correctionnel de Dakar vient de relaxer Aïda Ndiongue, apprend ce jeudi www.SenePlus.Com de sources sures. À moins que le Parquet ne s’oppose à la décision du juge, l’ex-sénatrice libérale devrait recouvrer la liberté ce jeudi, près de 20 mois après sa mise en détention à la prison de Camp Pénal.
Aïda Ndiongue était poursuivie, notamment pour détournement de deniers publics et escroquerie portant sur 20 milliards de francs Cfa. Elle risquait 10 ans de prison, la peine (maximale) requise par le procureur. L’État leur réclamait 25 milliards de francs Cfa.
A priori, la responsable libérale n’a plus rien à craindre. Abdou Aziz Diop, l’un de ses co-accusés et frère de parti (Pds), non plus. Il vient d’être lui aussi relaxé. Il était poursuivi pour les mêmes motifs qu’Aïda Ndiongue dans le cadre de l’affaire du "Plan Jaxaay".
Le Cices va concomitamment abriter le 1er Forum international sur les innovations en santé et développement de Dakar et le 7ème Sisdak médical expo, dans le parc des expositions du Cices, en juillet prochain, une occasion pour le Sénégal de renforcer son plateau médical, au bénéfice des usagers.
Dakar sera la capitale du matériel médical du 22 au 25 juillet 2015. Elle va en effet, réunir pas moins de 200 exposants, au cours du 1er Forum international sur les innovations en santé et développement de Dakar, organisé en concomitance avec le 7ème Sisdak médical expo, dans le parc des expositions du Cices.
Une conférence de presse a été organisée hier, en prélude à cet évènement, pour définir les orientations de ce rendez-vous médical et exposer les enjeux du thème, axé sur «Santé, dividende démographique et émergence économique».
Un thème d’actualité, selon Dr Cheikh Ndiaye, Dg du Cices, qui estime que sujet ne peut pas être plus important que celuilà, au moment où le Sénégal ne bruit que pour son plan d’émergence économique. C’est ce qui explique d’ailleurs, la «pertinence» du premier Forum international sur les innovations en santé et développement de Dakar (Fiisdak).
A ses yeux, cette initiative est une innovation en ce sens, qu’elle va constituer une ouverture vers la co-organisation avec les universitaires et le secteur privé.
Pour le patron du Cices, l’intelligence de ce partenariat réside dans le Dakar Medical City, «une promotion du Plan Sénégal émergent (Pse) qui sera présenté aux investisseurs, en plus des sessions B2B avec des délégations tunisienne, égyptienne, marocaine et ivoirienne».
A propos justement de la Côte d’Ivoire, Raymonde Goudou, son ministre de Santé, est l’invitée d’honneur à côté de l’Organisation ouest-africaine de la santé (Ooas), qui demeure le parrain de ces rencontres d’échanges médicaux.
Faisant l’état des lieux de cette exposition internationale, Dr Cheikh Ndiaye indique que jusquelà, 80 exposants ont été enregistrés, sur un objectif de 200. Il annonce sous ce rapport, des délégations d’exposants et visiteurs en provenance d’Egypte, de Tunisie, du Maroc, de l’Inde, du Pakistan, de la Chine, du Bengladesh, de la Mauritanie et de la France.
Non seulement Dr Cheikh Ndiaye ne doute pas de l’importance de ce 1er Forum international sur les innovations en santé et développement de Dakar, organisé en concomitance avec le 7ème Sisdak médical expo, mais il fait le pari de réussir une belle mobilisation. Ce, dans la mesure où le nombre d’exposants a évolué positivement aussi bien au niveau de ceux groupés que des individuels, ces deux dernières années.
«En 2013, nous avons eu 135 exposants en provenance de 16 pays, en 2014, nous en avons eu 152 en provenance de 22 pays, soit 17 exposants de plus», a-t-il rappelé, tout en faisant pourtant remarquer, l’absence de financement de la Banque islamique de développement (Bid), pour la participation des pays les moins avancés, membres de l’Oci à la dernière édition.
Aussi, a-t-il soutenu que les dernières élections locales ont plus ou moins influé sur l’affluence en visiteurs grand public.
Pour cette année 2015, les partenaires de l’évènement sont l’Ooas, les professeurs Anta Tall Dia et Issakha Diallo, le Bureau de suivi du Pse, le New Africa Consulting, les comités d’organisation, la Chambre de commerce et d’industrie et d’agriculture de Dakar, Trade Point ou encore l’Association des journalistes en santé, population et développement.
Le Salon international de la santé et du matériel médical de Dakar est une plateforme d’exposition de matériel médical et de télémédecine, de produits pharmaceutiques et dérivés, de programmes et activités de santé publique.
Il est également un forum scientifique, cadre de concertation, d’information et d’échanges scientifiques entre les différents acteurs de la santé, des sessions portant sur le commerce et les investissements entre Etats.
197 SÉNÉGALAIS RAPATRIÉS DE LA LIBYE
CONTRE L’ÉMIGRATION CLANDESTINE DANS LE CADRE DE LA LUTTE
Le secrétariat d’Etat des Sénégalais de l’extérieur a annoncé le rapatriement de 197 sénégalais en provenance de la Libye, le mardi 26 mai dernier.
Selon un communiqué signé par le secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur, Souleymane Jules Diop, ces Sénégalais, arrivés à bord d’un vol spécial, ont été accueillis à l’aéroport Léopold Sédar Senghor.
«Il s’agit de la troisième opération réalisée depuis le début de l’année 2015, pourtant à 604 le nombre total de sénégalais rapatriés de Libye à leur demande», a-t-il indiqué.
De même, on informe que «ces six derniers mois, 1 066 sénégalais ont été rapatriés du Niger, dernier pays de transit avant l’entrée sur le territoire libyen».
«La semaine dernière, une mission s’est rendue au Niger, pour dissuader les jeunes Sénégalais présents dans ce pays de franchir la frontière libyenne», lit-on dans le communiqué.
Toutes ces opérations entre dans le cadre de la stratégie du gouvernement du Sénégal pour «lutter contre l’émigration clandestine, en organisant des vols pour le retour, grâce à la collaboration de l’Office des Migrations internationales».
DES DÉPUTÉS ÉVALUENT LE TRAVAIL DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Ils ont été seulement 5 sur 150 députés à avoir répondu hier à l'invitation du mouvement Y en a marre dans le cadre du projet "wax ak sa député". C'était à la place du Souvenir africain.
Seynabou Wade de Bokk Gis-Gis, Zator Mbaye de l'Afp, Thierno Bocoum de Rewmi, Cheikh Oumar Sy de Bes du niakk et Pape Birame Touré de Benno Bokk Yaakaar ont tenté de défendre le travail des députés à l'Assemblée nationale. La rencontre s'est tenue hier à la place du Souvenir africain. Elle s'inscrit dans le cadre d'un programme dénommé "wax ak sa député" initié par le mouvement Y en a marre.
Les députés présents ont été interpellés par des Sénégalais de divers horizons ayant pris part à la manifestation. Ainsi s'est invitée au débat la question de la rupture. "Il n'y a pas de changement à l'Assemblée nationale", dit d'emblée Seynabou Wade. Elle semble en savoir quelque chose elle qui est parlementaire depuis 1998. Sans faire dans la langue de bois, elle déclare :
"Ce pourquoi vous vous êtes battus, vous les jeunes de Y en a marre, n'a pas changé". Son collègue Cheikh Oumar Sy de renchérir : "Qu'on change Macky pour mettre un autre ne changera pas la donne. C'est le système qui est pourri à l'intérieur. Il faut arriver à extraire la pourriture."
Des propos que ne partage naturellement pas le vice-président du groupe parlementaire de la majorité Pape Birame Touré. A en croire ce dernier, "comparée aux autres législatures, celle-ci est la meilleure". A titre d'exemple, "le niveau du débat est plus élevé et il y a moins de laisser-aller". Cheikh Oumar Sy tranche la pomme en deux : "On est dans une dynamique et un processus de rupture. On a des sessions de formation et c'est bien. Mais il reste des choses à faire", pense-t-il.
Zator Mbaye semble, lui, dire que tout ne peut pas être rose en un seul jour : "La rupture n'est pas qu'un slogan, c'est un ensemble d'éléments." Ce qui n'empêche pas M. Sy d'identifier les éléments manquants pour l'instant. Pour lui, il manque un vrai débat entre les parlementaires et l'Exécutif. "Il faut libérer les énergies qu'il y a à l'Assemblée nationale. Il ne faut pas avoir peur du débat. Car quand on ne pose pas le débat à l'Assemblée, ça va finir à wax sa xalaat", affirme-t-il.
Pourtant, c'est dans cette optique qu'un face-à-face mensuel entre les membres du gouvernement et l'Assemblée nationale est initié. "Dans la forme, c'est bien mais dans le fond, il y a des choses à améliorer", déplore-t-il. L'un des intervenants du côté du public va plus loin et lance :
"On n'a pas élu des députés pour qu'ils aillent chanter les louanges des ministres et de Macky Sall ou les défendre. Macky Sall a un service de communication qui doit servir à le défendre quand le besoin se fait sentir." Mais Seynabou Wade ne croit pas en cette thèse.
"Le député est issu d'un parti. Il est investi par le chef de ce parti et généralement, c'est ce dernier qui verse la caution. Il faut alors qu'il le défende. Il faut que vous citoyens, vous vous intéressiez à comment vous élisez vos députés. Il faut revoir le processus. Cela vous permettra de choisir vous-mêmes vos élus", conseille-t-elle.
Et s'il y a un point sur lequel s'accordent ces représentants du peuple, c'est sur le travail du député. Un travail qui n'est pas facile, à en croire Cheikh Omar Sy. "Les ministres viennent avec leurs experts et leurs conseillers alors que les députés n'ont rien de tout cela. On est obligé d'aller chercher l'information nous même pour pouvoir être en mesure de savoir si ce que le ministre nous propose est bon ou non pour le peuple", fait savoir le député de Bes du niakk.
Par conséquent, tel que le dit Thierno Bocoum, "la mission d'un député est lourde parce qu'il représente le peuple". Aussi, "il ne passe pas tout son temps à dormir à l'Assemblée nationale", comme le croient certains, selon Zator Mbaye.
Plus de complaintes que de questions posées
"Wax ak sa député" devait servir de cadre d'échange entre les élus du peuple et le peuple lui-même. Malheureusement la rencontre tenue hier à la place du Souvenir africain sur l'initiative du mouvement Y en a marre avait des relents d'une "foire aux problèmes".
Le public a émis plus de complaintes qu'il n'a posé de questions. C'est ainsi qu'un groupe d'une vingtaine de personnes est venu représenter 600 agents de la Senelec qui seraient licenciés. "Pape Dieng a décidé de licencier 600 agents de la Senelec. Certains ont passé 10, 15 voir 20 ans dans la boite", selon Ousseynou Tounkara, l'un des membres du groupe présent :
"Il a voulu nous regrouper en GIE. Ce qu'on a refusé et qui nous a valu cette sanction", ajoute-t-il. On retrouve diverses catégories de travailleurs dans le lot des agents préposés au relevé des compteurs. "Le directeur marketing de la Senelec a décidé que tous les clients dont les demandes excèdent 5 ampères doivent forcément acheter des compteurs woyofal. Ce sont des compteurs à crédit. Cela n'arrange pas tout le monde et nous, avec ces compteurs, nous n'avons plus de raison d'être à la Senelec", affirme un autre des ex-agents, Lumumba Fall.
Seulement, ils semblent s'être trompés d'interlocuteurs. Car, selon Seynabou Wade, "ce problème doit être pris en charge par l'Etat. Nous, tout ce qu'on peut faire, c'est parler à votre responsable syndical et essayer de trouver avec lui un terrain d'entente".
"On ne peut pas accepter une politique qui cautionne des pertes d'emplois", a martelé Thierno Bocoum. Le député rewmiste soutient les ex-agents de la Senelec dans leur lutte. Ces derniers l'ont d'ailleurs souligné ouvertement. Ils ont rencontré M. Bocoum avant "wax ak sa député" et il aurait commencé à les aider.
Mais attention ! semble vouloir dire le député de BBY Pape Birame Ndao. "Arrêtez de vouloir politiser un dossier qui a des soubassements techniques", déclare-t-il. Ce que certains n'ont pas aimé et ont commencé à le huer. Mais ils ont vite été arrêtés par de jeunes Y en a marristes.
La centrale à charbon de Bargny était aussi objet à débat. Des gens de cette localité étaient présents à la rencontre pour attirer l'attention des députés sur le danger qui guette les populations de ce village lébou. Ils soutiennent que la centrale est installée au sein d'une cité lotissée alors que le code de l'environnement stipule qu'il devait être à 500 mètres des habitations.
Face à cette question aussi, les députés disent être impuissants même si Thierno Bocoum indique que le combat doit être mené. "Vous les populations devez vous battre pour montrer que vous n'êtes pas d'accord", suggère-t-il.
CHAMP LIBRE
L'Artp autorisée, par décret, de contrôler et d'auditer l'activité des opérateurs de télécommunication
Le Président a signé il y a moins d’une semaine, un décret autorisant l’Artp à contrôler et à auditer l’activité des opérateurs de télécommunication. Jusqu’à ce jour, la Sonatel invoquait l’absence d’un texte de loi pour se soustraire à ce contrôle. Et Tigo et Expresso l’avaient suivi. Le prétexte vient donc de sauter.
L’Autorité de régulation des télécommunications et postes (Artp) a maintenant la latitude légale de contrôler les appels des opérateurs de télécommunication. Le chef de l’Etat a signé le décret 2015-678, portant mise en place d’un dispositif de supervision et de contrôle de l’activité des opérateurs de télécommunication, qui permet enfin à l’Artp d’auditer et de contrôler «l’intégralité des informations commerciales, financières et techniques issues de l’activité d’exploitation des installations, réseaux ou services offerts par les opérateurs».
Le texte de loi ajoute que l’Autorité de régulation «exerce ce contrôle par tout moyen approprié, en vue de s’assurer que les coûts, produits et résultats de chaque réseau exploité ou de chaque service offert reflètent de manière régulière et exacte leur activité».
En vue d’être en mesure d’exercer ce contrôle du trafic, l’Artp a acquis il y a déjà longtemps du matériel qui lui a coûté plusieurs millions de francs Cfa. Mais, prétextant une absence de base légale, la Sonatel avait refusé à l’Artp de faire le survey, qui lui permettait d’identifier les points dans les centraux de télécoms, où devraient être installées les sondes qui doivent capturer les données du trafic.
Ce refus de la Sonatel a poussé les opérateurs Tigo et Expresso, qui au départ avaient accepté le survey, de refuser que soient installées les sondes dans leurs locaux. Ils ont fait remarquer qu’étant donné le désaccord de Sonatel, il n’y avait pas de raison qu’eux s’y plient de leur côté.
Cette fronde était restée impunie de la part de l’Artp. Seul l’opérateur le plus faible, Hayo, avait accepté de voir des sondes installées dans ses locaux, et de subir le contrôle de l’Artp.
Le décret du 22 mai vient donc priver la Sonatel d’un gros prétexte pour refuser le contrôle de son trafic. Car comme toujours, le décret dispose que toutes les dispositions antérieures contraires sont abrogées. Et le contrôle du trafic ne portera pas que sur les appels entrants, comme l’opinion a tendance à le croire, mais sur l’activité générale des opérateurs. Et il ne s’agit pas de mettre une surtaxe sur les appels entrants.
Toutefois, l’Artp, dont les employés affirment souvent que les opérateurs continuent d’appliquer les tarifs fixés dans le décret sur la taxation des appels entrants, bien que ce texte ait été abrogé, aura maintenant une base technique fiable pour vérifier l’activité des télécoms.
L’art 7 dispose en effet que «ce dispositif de supervision et de contrôle permet notamment d’obtenir au quotidien le montant collecté par les opérateurs au titre de recharges prépayées et d’avoir une réconciliation et une vérification portant sur l’Artp, le niveau des flux et de données, la sauvegarde des données, le niveau de rentabilité du secteur ou l’application de la législation et de la règlementation en vigueur».
Et en cas d’écart entre les informations collectées par l’Artp et celles fournies par les opérateurs, ce sont les informations de l’Artp qui feront foi.
L’Artp est donc maintenant, suffisamment armée pour faire entendre raison aux opérateurs.
«QU’ILS SACHENT QU’ILS NE SERONT PAS EMBAUCHES A LA SENELEC»
PAPE DIENG, DG DE LA SENELEC, SUR LA GREVE DES PRESTATAIRES DE LA SOCIETE
Que les prestataires de services de la Senelec en charge du relèvement des compteurs se le tiennent pour dit. Leur avenir n’est plus dans cette entreprise. Pape Dieng l’a fait savoir, hier, non sans annoncer que la Senelec va passer aux compteurs numériques. Ce qui signifie la fin du métier de releveurs à la Senelec.
Le Directeur général de la Société nationale d’électricité (Senelec), Pape Dieng, s’est prononcé, hier, sur la grève des agents prestataires de l’entreprise. En marge de la signature d’un protocole d’accord avec les sociétés Nebras et Mitsui, Pape Dieng a soutenu que «ces agents ne seront pas embauchés à la Senelec. Je n’ai pas voulu piper mot dans cette affaire, car on a des règles au niveau de notre société et une éventuelle grève ne leur permettra pas de décrocher un embauchement».
Poursuivant, le Dg de dire:«Il faut qu’ils sachent que c’est difficile pour moi de leur dire qu’on n'a plus besoin d’eux. Mais ils savaient que ça pourrait arriver un jour ou l’autre, car on ne leur a jamais promis un embauchement. Tous ces gens sont entrés à la Senelec par le biais d’un proche qui y travaille, ils ne sont pas passés par des concours ou autres voies normales. Et moi, j’ai mes obligations envers l’Etat, j’ai signé un contrat de performance. Et dans ce contrat, la Senelec ne peut recruter que 100 travailleurs par an. Sur ces 100 travailleurs, nous avons 80 départs à la retraite qu’il faut remplacer, plus les décès, les démissions et licenciements».
Pape Dieng annonce des compteurs numériques et la fin du métier de releveur à la Senelec
«Face à cette situation, a-t-il ajouté, même si nous le voulions, nous ne pouvons pas augmenter l’effectif de la société. Ce n’est pas possible, car ma mission est de redresser la Senelec. Donc, je dois trouver les moyens qui permettront de diminuer le maximum possible les délestages et je ne pourrai pas atteindre mon objectif en augmentant l’effectif de la société».
Sur un autre registre, Pape Dieng renseigne qu’au niveau de la Senelec, «nous allons passer des compteurs électromécaniques aux compteurs numériques. Ce qui fera que les compteurs deviendront prépayés. Donc, le relèvement et la facturation se fera sur place, par télé-relève. Ce qui fera disparaître le métier de releveur à la Senelec».
LA DOUANE RASSURE LES OPERATEURS ECONOMIQUES SUR LES ENJEUX DU TEC
Les enjeux de l’application du Tarif extérieur commun (Tec) au sein de la Cedeao suscitent des inquietudes chez les opérateurs économiques sénégalais. Et c’est pour les rassurer que la Douane a initié, hier, à leur endroit un atelier d’information et de sensibilisation sur le Tec-Cedeao.
Le Tarif extérieur commun (Tec) de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) est la taxe commune à l’importation pour tous les produits en provenance des pays non- membres de la Cedeao. Cela signifie que chaque pays de la Cedeao appliquera la même taxe à l’importation sur des produits venant des pays hors-Cedeao. D’où la nécessité pour tous les opérateurs économiques de mettre à jour leur connaissance en matière tarifaire pour s’adapter aux enjeux du Tec. C’est du moins la tâche que s’est assignée la Direction générale des Douanes sénégalaises qui a initié, hier, à l’endroit des opérateurs économiques sénégalais, un atelier d’information et de sensibilisation sur le Tec-Cedeao.
Selon des informations livrées par le Colonel Abdou Khadre Djeylani Niang, directeur de la Réglementation et de la Coopération internationale à la Direction générale des Douanes dans sa présentation, les pays de la Cedeao ont classé les produits en 5 catégories de tarifs. Il s’agit des biens sociaux de base (0%, 85 produits), des produits de premières nécessités, matières premières de bases (5%, 2146 produits), des intrants et biens spécifiques (10%, 1373 produits), des biens de consommation finale et autres produits non classifiés ailleurs (20%, 2166 produits) et des biens spécifiques au développement économique (35%, 130 produits).
«Le Tec, ce n’est pas un danger, ni une menace»
«Ces changements dictés par les raisons économiques vont induire des bouleversements perceptibles, notamment sur la fiscalité applicable aux marchandises importées. Mais le Tec, ce n’est pas un danger, ni une menace. C’est un outil de développement», a rassuré le Colonel Niang pour qui, la sensibilisation, la réactivité et l’anticipation de tous les acteurs, garantie une bonne maîtrise des opportunités du Tec.
D’ailleurs, fait-il remarquer, il est prévu un dispositif comportant des mesures complémentaires de protection. A savoir, «la taxe d’ajustement à l’importation et la taxe complémentaire de protection». Cela, pour permettre aux opérateurs économiques qui éprouvent le besoin de pouvoir s’ajuster sur certaines conditions durant les premières années de mise en œuvre.
Aussi, le Colonel Abdou Khadre Djeylani Niang de souligner que même si le Tec de la Cedeao et les Accords de partenariat économique (Ape) sont «étroitement liées entre eux», on doit clairement faire la différence entre ces deux instruments. «Le Tec-Cedeao est un outil conçu par et pour les Etats membres, afin d’harmoniser leurs tarifs à l’importation. En revanche, l’Ape est en cours de négociation entre l’Union européenne et la Cedeao, en tant qu’accord de libre-échange bilatéral», confie-t-il.
«C’est aussi une façon de répondre aux éventuelles menaces des Ape, si tenté qu’il y a une menace. Je pense que la sous-région est assez outillée pour y faire face», indique encore le Colonel Niang à propos de cette rencontre.