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5 février 2025
KOUYATE, GANA ET SADIO MANE AVEC LE «KOTO» DE LA REVANCHE
Sénégal – Côte d’Ivoire de ce lundi, Pour ceux qui ne se souviennent plus de ce match de septembre 2012 à Abidjan, sachez que les «Lions» avaient fait illusion pendant 60 mn pour finir avec une forte désillusion dans les dernières 30 mn (4-2).
Pour ceux qui ne se souviennent plus de ce match de septembre 2012 à Abidjan, sachez que les «Lions» avaient fait illusion pendant 60 mn pour finir avec une forte désillusion dans les dernières 30 mn (4-2). Douze ans après, trois échappés de ce groupe de Koto comptent réaliser une terrible revanche à la mémoire de ce dernier.
Tous les moyens pour galvaniser les «Lions» face à la Côte d’Ivoire sont les bienvenus. Et revenir sur la double confrontation du match Sénégal – Côte d’Ivoire sanctionnée par l’élimination du Sénégal à la Can-2013 et le limogeage de Joseph Koto sans compter la suspension du stade Léopold Senghor suite aux incidents qui ont interrompu le match retour ne ferait qu’exalter les «Lions». Parmi eux, il y a Cheikhou Kouyaté, Gana Guèye et Sadio Mané qui avaient pris part à la rencontre de tous les regrets disputée à Abidjan et perdu sur le fil (4-2). Douze ans après, les «Lions» se retrouvent sur le chemin des Ivoiriens chez eux en phase finale de Can après qu’ils avaient pourtant fini de faire une croix sur leur qualification avant de revenir grâce à une position de troisième place.
Le match de ce lundi s’annonce palpitant. Tout simplement parce que la bataille de la jungle de Charles Konan Banny sera terrible. Pour venir à bout de la Côte d’Ivoire et poursuivre l’aventure, il faut à Aliou Cissé plus que des enfants de chœur ou même des guerriers intrépides pour aller au front. Les vieux pachydermes y ont toujours des grimaces fatales surtout qu’ils ont été ressuscités… par le Maroc. Et avec ce retour inespéré après leur dernière défaite en match de poule, les «Eléphants» qui ont certes peiné en phase de groupe ont encore de l’énergie pour barrir de triomphe à la fin de a rencontre. Pour cela, il faudra faire face à des «Lions» qui ne badinent pas avec leur statut de champion en titre.
KOUYATÉ, GANA ET MANÉ EN PENSANT À KOTO
En septembre 2012, le Sénégal sous la houlette de feu Joseph Koto affronte la Côte d’Ivoire à Abidjan avec Sadio Mané, Cheikhou Kouyaté et Gana Guèye dans le onze. Avec une expérience très limitée, ces trois «Lions» à l’image du reste de l’équipe avaient tous les problèmes du monde à gérer un résultat qui leur tendait les bras. Ayant mené à deux reprises au score, ils ont fini par perdre par 4 buts à 2. Sans aucun doute, c’est l’un des revers les plus amères de leur carrière en équipe nationale. Le moment d’effacer ce mauvais souvenir est arrivé pour ces trois Lions seuls rescapés du groupe de 2012. Ce lundi, même s’ils ne sont pas sûrs de démarrer tous les trois le match, ils peuvent depuis le banc encourager Sadio Mané à régler ce vieux contentieux pour tout le Sénégal. Auteur d’une passe décisive en 2012, il peut être porteur d’une élimination ivoirienne qui restera dans les mémoires des sportifs. S’il le réussit, il pourra le célébrer en levant les deux doigts au ciel à la mémoire de Joseph Koto décédé il y a quelques années. Car c’est grâce à ce dernier qu’il a été appelé en équipe nationale pour la première fois. C’était en mai 2012.
Tout ce qui manquait à cette équipe du Sénégal de Koto se retrouve aujourd’hui dans l’actuelle équipe de Cissé. Plus complète que celle de 2012, elle n’aura aucun mal à gérer et exploiter même la plus petite avance. Que les Ivoiriens se le tiennent pour dit, ce Sénégal qu’ils avaient abusé en septembre 2012 (4-2) a grandi sur tous les domaines. Et trois des enfants abusés il y a 12 ans sont encore là décidés à en finir avec l’Eléphant pour que Koto depuis sa tombe soit fier d’eux pour oublier sa déception en 2012.
LA JUNTE DECRETE LA «FIN DE L’ACCORD D’ALGER, AVEC EFFET IMMEDIAT»
La méfiance s’accentue entre le Mali et son voisin du Nord, l’Algérie, pays garant de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, communément appelé «Accord d'Alger»
La méfiance s’accentue entre le Mali et son voisin du Nord, l’Algérie, pays garant de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, communément appelé «Accord d'Alger». Alors que la relation de confiance entre les deux voisins frontaliers semblait déjà s'être délitée depuis la reprise, en 2023, des attaques contre l'État central et l'Armée malienne par les groupes indépendantistes à dominante touarègue du Nord du pays, la junte au pouvoir a annoncé, avant-hier jeudi «sa fin», «avec effet immédiat». L’Algérie qui «prend acte de cette décision dont elle tient à relever la gravité particulière pour le Mali lui-même, pour toute la région», dit l’avoir appris «avec beaucoup de regrets et une profonde préoccupation». Et de prévenir la junte : «Répéter ces erreurs du passé, c’est prolonger indûment la tragédie et les malheurs pour le Mali et pour le peuple malien frère».
Le régime militaire au pouvoir au Mali a annoncé, jeudi 25 janvier 2024, la «fin, avec effet immédiat», de l'important «Accord d'Alger» signé en 2015 avec les groupes indépendantistes du Nord du pays, longtemps considéré comme essentiel pour stabiliser le pays. La junte a invoqué «le changement de posture de certains groupes signataires», mais aussi «les actes d'hostilité et d'instrumentalisation de l'accord de la part des autorités algériennes, dont le pays est le chef de file de la médiation», indique un communiqué lu à la télévision d'État par le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement installé par les militaires, cité par France24. Le gouvernement «constate l'inapplicabilité absolue de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d'Alger, signé en 2015, et, par conséquent, annonce sa fin, avec effet immédiat», dit le communiqué lu jeudi soir. Le colonel Maïga a lu jeudi soir un autre communiqué vigoureux, spécifiquement contre l'Algérie. Le gouvernement «constate avec une vive préoccupation une multiplication d'actes inamicaux, de cas d'hostilité et d'ingérence dans les affaires intérieures du Mali par les autorités», algériennes, dit-il. Il dénonce «une perception erronée des autorités algériennes qui considèrent le Mali comme leur arrière-cour ou un État paillasson, sur fond de mépris et de condescendance». Parmi différents griefs, la junte reproche aussi à l'Algérie d'héberger des bureaux de représentation de certains groupes signataires de l'accord de 2015 et devenus «des acteurs terroristes». Le régime malien «exige des autorités algériennes de cesser immédiatement leur hostilité».
ALGERIE PREND ACTE ET PREVIENT CONTRE LA REPETITION DES ERREURS DU PASSE…
En guise de réaction l’Algérie prend acte de la décision des autorités maliennes. «L’Algérie a pris connaissance, avec beaucoup de regrets et une profonde préoccupation, de la dénonciation par les autorités maliennes de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. L’Algérie prend acte de cette décision dont elle tient à relever la gravité particulière pour le Mali lui-même, pour toute la région qui aspire à la paix et à la sécurité, et pour l’ensemble de la communauté internationale qui a mis tout son poids et beaucoup de moyens pour aider le Mali à renouer avec la stabilité par la réconciliation nationale», informe le ministère algérien des Affaires étrangères, à travers un communiqué. Alger rejette tous ces griefs invoqués. «L’Algérie a un devoir d’information envers le peuple malien frère. (…) Le peuple malien doit aussi savoir et doit se convaincre que la longue liste des raisons invoquées à l’appui de la dénonciation de l’Accord ne correspond absolument ni de près ni de loin à la vérité ou à la réalité».
Pour l’Algérie, cette décision et préméditée et préparée depuis longtemps, avec des signes avant-coureurs, depuis deux ans, qui «en ont été leur retrait quasi-total de la mise en œuvre de l’Accord, leur refus quasi-systématique de toute initiative tendant à relancer la mise en œuvre de cet Accord, leur contestation de l’intégrité de la médiation internationale, leur désignation de signataires de l’Accord, dûment reconnus, comme dirigeants terroristes, leur demande de retrait de la MINUSMA, l’intensification récente de leurs programmes d’armement financés par des pays tiers et leur recours à des mercenaires internationaux». Et d’ajouter que «Toutes ces mesures systématiquement mises en œuvre ont soigneusement préparé le terrain à l’abandon de l’option politique au profit de l’option militaire comme moyen de règlement de la crise malienne. Le peuple malien frère doit savoir que des décisions aussi malheureuses et aussi malvenues ont prouvé par le passé que l’option militaire est la première menace à l’unité et à l’intégrité territoriale du Mali, qu’elle porte en elle les germes d’une guerre civile au Mali, qu’elle diffère la réconciliation nationale au lieu de la rapprocher et qu’elle constitue enfin une source de menace réelle pour la paix et la stabilité régionales. Le Mali a toujours besoin de paix et de réconciliation. Il n’a aucun besoin de solutions qui ne lui ont apporté par le passé que déchirements, destructions et désolations. Répéter ces erreurs du passé, c’est prolonger indûment la tragédie et les malheurs pour le Mali et pour le peuple malien frère», met en garde l’Alger.
«TOUS LES CANAUX DE NEGOCIATIONS SONT DESORMAIS FERMES»
"Tous les canaux de négociations sont désormais fermés", a dit à l'AFP Mohamed Elmaouloud Ramadane, porte-parole du Cadre stratégique permanent, alliance de groupes armés qui avaient signé l'accord de 2015, avant de reprendre les armes l'an dernier. «Nous n'avons pas d'autre choix que de livrer cette guerre qui nous est imposée par cette junte illégitime avec qui le dialogue est impossible.» Déjà, l’accord était considéré comme moribond depuis la reprise, en 2023, des hostilités contre l'État central et l'Armée malienne par les groupes indépendantistes à dominante touarègue du Nord, dans le sillage du retrait de la Mission des Nations unies (MINUSMA), poussée vers la sortie par la junte après dix années de présence. Par la suite, la question touarègue constituant un contentieux «inédit» entre le Mali et l’Algérie, l'accord avait reçu un très rude coup supplémentaire en tout début d'année quand le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, avait annoncé lors de ses vœux de Nouvel An la mise en place d'un «dialogue direct inter-malien» pour «privilégier l'appropriation nationale du processus de paix».
DEGRADATION DES RELATIONS ENTRE LE MALI ET L'ALGERIE
Ainsi, la fin de l'accord intervient par ailleurs dans un climat de profonde dégradation des relations entre le Mali et le grand voisin algérien, avec lequel le Mali partage des centaines de kilomètres de frontière. Le Mali est plongé dans la tourmente depuis le déclenchement d'insurrections indépendantiste et salafiste parties du Nord en 2012. Les groupes à dominante touarègue ont alors repris les armes pour l'indépendance ou l'autonomie ; une insurrection ayant ouvert la voie à des groupes armés liés à Al-Qaïda dans le Nord, nécessitant l’intervention militaire de la France. Après un cessez-le-feu en 2014, les groupes armés à dominante touarègue ont signé en 2015 avec le gouvernement et des groupes loyalistes qui combattaient à ses côtés l'accord de paix dit "d'Alger", qui prévoyait plus d'autonomie locale et l'intégration des combattants dans une armée dite "reconstituée", sous l'autorité de l'État. Les jihadistes continuent, quant à eux, de combattre l'État sous la bannière d'AlQaïda ou de l'organisation État islamique. La violence qui a fait des milliers de morts combattants et civils ainsi que des millions de déplacés s'est propagée au centre du Mali et au Burkina Faso et au Niger voisins, à leur tour théâtres de coups d'État militaires en 2022 et 2023.
DIOMAYE FAYE, CANDIDAT A LA PRÉSIDENTIELLE EN DÉTENTION
Interpellés par Sud quotidien, le consultant en droit pénal Amath Thiam et l’expert électoral Djibril Gningue, membre du Gradec, livrent leur analyse sur cette situation inédite avant de dégager des pistes
NANDO CABRAL GOMIS ET BARTHÉLÉMY COLY |
Publication 27/01/2024
Autorisé par le Conseil constitutionnel à prendre part au scrutin présidentiel du 25 février prochain, le candidat Bassirou Diomaye Faye est un véritable cas d’école dans cette élection. Interpellés par Sud quotidien, le consultant en droit pénal Me Amath Thiam et l’expert électoral Djibril Gningue, membre du Gradec livrent leur analyse sur cette situation inédite avant de dégager des pistes.
ME AMATH THIAM CONSULTANT EN DROIT PÉNAL «Dans la rigueur des principes, Bassirou Diomaye Faye devrait battre campagne comme les autres... »
Selon Me Amath Thiam consultant en droit pénal, « dans la rigueur des principes, le candidat Diomaye devrait battre campagne comme les autres à partir du 3 février prochain, date du démarrage officiel de cette campagne. Le consultant en droit pénal tout en faisant remarquer cependant qu’il n’existe « aucune disposition légale ou réglementaire dans notre droit positif qui résout de manière explicite la problématique d’un candidat à l’élection présidentielle qui est sous mandat de dépôt », a indiqué que c’est aux avocats du candidat de mener au niveau du Juge d’instruction et du Parquet la bataille de sa mise en liberté provisoire.
Autorisé par le Conseil constitutionnel à participer au scrutin présidentiel du 25 février prochain, la situation de Bassirou Diomaye Faye est un véritable cas d’école dans cette élection qui se profile. En effet, placé en détention préventive depuis le 18 avril 2023 dernier, quel sera le sort du Secrétaire général du parti Pastef dissout par décret présidentiel du 31 juillet dernier par rapport à la campagne électorale qui va démarrer le 3 février prochain ?
Interpellé par Sud Quotidien, Me Amath Thiam consultant en droit pénal fait état d’un vide juridique sur cette question. « Au Sénégal, à l'exception des individus frappés d'incapacité ou faisant l'objet d'une condamnation pénale devenue définitive, tous les citoyens, détenus ou en liberté, jouissent du droit de vote conformément à l'article 8 de la Constitution. Cependant, la mise en œuvre de cette disposition demeure actuellement inopérante sous la compétence des autorités en charge de son organisation. Il est à noter qu'aucune disposition légale ou réglementaire au sein de notre corpus juridique ne traite explicitement de la problématique d'un individu en détention provisoire se présentant comme candidat à l'élection présidentielle.
En revanche, la Constitution de l'Afrique du Sud, après l’apartheid, garantit constitutionnellement le droit de vote des détenus». Partant de ce fait, Me Thiam souligne que le Conseil Constitutionnel, « en tant que juridiction de droit et politique de surcroit le dernier rempart contre l’illégalité et l’injustice du processus électoral », devait aller au bout de sa logique en « se substituant au législateur et prescrire formellement les modifications requises ». « Le Conseil Constitutionnel pourrait en notre sens, remédier à ce vide juridique en recourant à son pouvoir d'interprétation moderne, à l'instar de son homologue au Bénin. Il pourrait ainsi créer une norme visant à apporter une solution ultérieure à la situation carcérale d'un détenu provisoire se présentant comme candidat à une élection présidentielle. Face à la progression du mouvement démocratique dans les années 1990 et la montée en flèche indienne des exigences citoyennes, le Conseil Constitutionnel se voit contraint d'imposer son interprétation, se substituant à celle du législateur et prescrivant formellement les modifications requises », a-t-il indiqué.
Avant de faire remarquer : « Si le Conseil Constitutionnel tient son candidat, le Procureur de la République et le juge d’Instruction tiennent un prévenu-candidat à qui, le Conseil a refilé la question préalable aux fins d’y statuer sur l’opportunité de sa détention à quelques jours de l’ouverture de la campagne électorale. En s’abstenant de trancher cette question juridique inédite dans l’histoire d’une élection présidentielle, il nous semble qu’en l’espèce, le juge Constitutionnel entend se conformer à sa Décision N° 2-C-2021 ; Affaire N° 2- C-21 Séance du 20 juillet 2021 « 34. Considérant que lorsqu’un droit ou une liberté est en concurrence avec une autre règle d’égale valeur, leur conciliation ne peut se faire que de manière à préserver l’intérêt général et l’ordre public qui sont des objectifs de valeur constitutionnelle ». Poursuivant son éclairage, Me Amath Thiam a indiqué que la détention de Diomaye Faye pourrait potentiellement entraver sa participation active à la campagne électorale, suscitant ainsi des interrogations quant à l'équité et à la justice du processus ».
Sous ce rapport, il n’a pas manqué d’interpeler la CENA sur cette question. « Conformément à la Constitution et à l'article 5, alinéa 2 du Code électoral, la CENA est tenue de veiller à l'observation stricte de la loi électorale afin de garantir la régularité, la transparence et la sincérité des scrutins, assurant ainsi aux électeurs et aux candidats l'exercice libre de leurs droits. La jurisprudence du candidat M. Khalifa Sall lors des élections législatives de 2017, demeurant détenu tout au long de la campagne, met en lumière les défis inhérents à la détention provisoire. Bien que chaque élection soit unique dans son organisation et les lois qui la régissent, la détention provisoire demeure le point commun entre ces deux affaires », a-t-il fait remarquer tout en balisant le chemin aux avocats de Diomaye qui dit-il, doivent saisir ce nouveau développement de la situation de leur client pour demander sa mise en liberté provisoire. « À présent que le Conseil Constitutionnel a officiellement validé la candidature de M. Diomaye Faye, ses avocats pourraient en bon droit solliciter sa remise en liberté provisoire s’il est déjà entendu dans le fond. En cas de rejet ou refus du Parquet, ils peuvent interjeter appel devant la Chambre d'accusation, et éventuellement en cas de refus de ladite Chambre, se pourvoir en cassation devant la Chambre Criminelle de la Cour Suprême. Il convient de souligner, selon la Loi organique 2016 sur le Conseil Constitutionnel, que ce dernier excepté le contrôle de la constitutionalité des Lois, n'a pas compétence pour statuer sur des affaires relevant du droit pénal et de la procédure pénale. Cette décision historique du Conseil Constitutionnel ne peut pas manquer d’observations à bien des égards au sein des professionnels du droit, des politiques ainsi que leurs militants et de la société civile ».
DJIBRIL GNINGUE DU GRADEC, EXPERT ELECTORAL : «Dans certains cas, il arrive que le droit électoral déroge au droit commun»
Alors que la campagne électorale pour la présidentielle du 25 février va démarrer dans quelques jours, le candidat Bassirou Diomaye Faye est toujours en détention préventive. Ce qui suscite beaucoup de questions à savoir ce que le Code électoral prévoit pour lui garantir le principe d’égalité entre les candidats, notamment sur sa présence sur le terrain et ses temps d’antenne sur la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS). Selon l’expert électoral, Djibril Gningue du Gradec, la situation peut être favorable au candidat en question, relativement à l’égalité entre les candidats retenus par le Conseil constitutionnel.
«Je pense que le Code électoral définit dans ses dispositions, notamment quelles circonstances peuvent lui permettre d’accéder justement à cette égalité. Par conséquent, d’exercer tous ses droits que cette égalité avec les autres candidats lui confère », a déclaré Djibril Gningue du Gradec. Pour lui, il s’agit notamment de l’article L.230 qui dit expressément que la Cour d’appel de Dakar veille à l’égalité entre les candidats, saisie par la CENA ou par le candidat. Elle intervient le cas échéant auprès de l’autorité compétente pour que soient prises toutes les me- sures susceptibles sans délai pour cette égalité. Mais au dernier alinéa de cette même loi, par rapport au contenu saisi d’une réclamation, la Cour d’appel en cas de besoin adresse des injonctions aux autorités concernées ou aux candidats dont l’attitude est incriminée », a-t-il fait savoir.
De son avis, « la Cour d’appel veille à la régularité de la campagne électorale, ses arrêts en la matière ne peuvent faire l’objet d’aucun recours. Donc, ce qui veut que la Cour d’appel investit pleinement toute l’autorité qu’il faut pour veiller non seulement à l’égalité entre les candidats mais veiller également à ce que la campagne puisse se dérouler en toute régularité ».
Par ailleurs, poursuit Djibril Gningue « le Code électoral en son article L.117 garantit une immunité aux candidats pour les propos tenus ou les actes commis durant la campagne et qui se rattachent directement à la compétition. Cela signifie que cette immunité ne couvre pas les actes commis antérieurement ou qui ne se rattachent pas à la compétition ». C’est pourquoi, souligne M. Gningue « il me semble qu’en abordant plutôt la question sous l’angle de l’égalité entre les candidats, cela pourrait beaucoup lui être favorable d’autant plus que dans certains cas, il arrive que le droit électoral déroge au droit commun ».
Sur ce, le membre de Gradec est d’avis que c’est aux mandataires du candidat Bassirou Diomaye Faye de prendre leur courage et de saisir la Cour d’appel pour faire garantir le droit d’égalité de leur candidat. « Je pense qu’il appartiendra à ses représentants de saisir le président de la Cour d’appel de Dakar pour lui demander conformément aux dispositions du Code électoral d’intervenir auprès des autorités concernées pour leur demander de garantir au candidat tous les droits que lui confèrent l’égalité entre tous les candidats à laquelle il lui revient de veiller pleinement », a précisé M. Gningue.
LES JEUX D’ALLIANCES EN PRÉLUDE À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE AU MENU DES QUOTIDIENS DU WEEK END
Les quotidiens du week-end tentent de lever le voile sur les jeux d’alliance qui se dessinent, à moins d’un mois de l’élection présidentielle du 25 février.
Dakar, 27 jan (APS)- Les questions politiques continuent d’intéresser les journaux qui tentent de lever le voile sur les jeux d’alliance qui se dessinent, à moins d’un mois de l’élection présidentielle du 25 février.
Le journal L’Obs évoque à cet effet un »indécent ‘’je’’ d’alliances », en jouant sur les mots.
Le même journal s’intéresse particulièrement à l’éventualité de retrouvailles entre le Parti démocratique sénégalais et l’Alliance pour la République, le parti au pouvoir. »Le PDS-APR l’union fait la force », écrit la publication, en faisant notamment allusion à la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire initiée par des députés du PDS contre le conseil constitutionnel pour des faits de corruption supposée.
WalfQuotidien se penche également sur ses jeux d’alliances en s’interrogeant »pourquoi ils veulent torpiller le scrutin ».
Voix populi a ouvert ses colonnes au candidat Thierno Alassane Sall qui dénonce une »République des dealers en faisant allusion à la commission d’enquête parlementaire initiée par le PDS contre certains membres du Conseil constitutionnel.
Il soutient que ce processus participe à une »décrédibilisation des institutions ».
»Le mépris envers les juges est le début d’un effondrement de la démocratie »
Le journal L’AS a décidé de s’attarder sur ce qu’il appelle »les limites objectives d’une commission parlementaire ».
Le quotidien Le Quotidien ouvre ses colonnes au Premier ministre qui rassure sur la tenue à date de l’élection présidentielle du 25 février. »Toutes les dispositions sont prises pour une élection le 25 février », affirme-t-il dans le journal.
Sudquotiden s’est intéressé au cas du candidat Bassirou Diomaye Faye encore dans les liens de la détention.
Le journal qui a sollicité l’éclairage d’un spécialiste en droit pénal affirme que »dans la rigueur des principes, Bassirou Diomaye Faye devrait battre campagne comme les autres ».
Un autre expert électoral dit également dans la même publication que »dans certains cas, il arrive que mle droit électoral déroge au droit commun ».
Le soleil est intéressé par ce qu’il appelle »la montée en puissance » de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers qui a réceptionné la veille quelque 515 véhicules et engins spéciaux pour un coût total de 91 milliards de FCFA.
Le journal Le Quotidien a fait une large ouverture sur la justice en donnant la parole au Premier président de la Cour d’appel de Dakar. Selon Amady Diouf »le mépris envers les juges est le début d’un effondrement de la démocratie ».