Baadoolo - Donc, ils ne sont ni «set» ni «sages» !
Donc, il ne fallait pas toucher au fils de… Donc, comme Karim, tous les recalés peuvent accuser les membres du Conseil qui ne sont pas «set» ni «sages» et faire enclencher une commission d’enquête parlementaire… Bayilen fowé seeni xel ! De toute façon, cette subite alliance ne fait que corroborer «l’inter-coalition» Benno-Wallu à l’Assemblée. Une procédure plus rapide que la procédure d’urgence. Un fast-track que le pouvoir a pourtant peiné à imprimer à ses actions. Et puis tout ça pour lan ? Il parait que c’est pour un report. Et ce serait un record pour Macky Sall !
Alliance Mimi Touré soutient le candidat de Sonko
Mimi Touré franchit le pas. Elle a décidé de soutenir le candidat de l’ex-Pastef. Dans un communiqué, la candidate recalée par le Conseil constitutionnel appelle ses militants «à ne ménager aucun effort pour une large victoire» de leur candidat au soir du 25 février 2024. «Suite aux larges concertations au sein de Mouvement pour l’intégrité, le mérite et l’indépendance, nous avons pris la décision de soutenir le candidat de Pastef», informe Mimi2024. Il s’agira, selon Mimi et ses camarades, de «mettre fin à l’hyper-présidentialisme» et au «népotisme de l’Etat actuel», mais aussi «d’établir une vie décente pour tous les Sénégalais».
Rappel à Dieu de l’écrivain emblématique : Abasse Ndione dans l’au-delà des lettres célestes
Rappelé à Dieu, jeudi dernier, l’écrivain Abasse Ndione a été inhumé, hier, à Bargny, sa ville natale. Né en 1946, l’homme a eu un parcours qui force l’admiration. Digne Lébou, il s’est fait connaitre par son premier roman, «La vie en spirale», paru en 1984. L’ouvrage, qui venait d’éblouir le monde des lettres, connaitra un franc succès jusqu’aux Editions Gallimard. Toujours, sous la plume exceptionnelle de Ndione, s’ensuivra «Ramata» (2000) et « ‘‘Mbëkk mi’’ à l’assaut des vagues de l’Atlantique». Deux ouvrages phares qui, tous, interpellent sur la marche du pays. «Son talent à raconter des histoires et l’enthousiasme qu’il mettait dans la narration ont fait de lui un écrivain dont le sens de l’observation est telle que ses œuvres offrent, sous le prisme de la critique sociale, un tableau d’un réalisme saisissant», a témoigné le journaliste Aboubacar Demba Cissokho. Mais de sa vie, l’on retiendra aussi que l’enfant du populeux quartier Penthioum Ngoudeu Bayé a servi le Sénégal comme infirmier d’Etat.
Prise en charge de la cataracte 1500 patients opérés à Touba et Yeumbeul
Un programme de chirurgie de la cataracte, organisé par le ministère de la Santé et de l’action sociale, en partenariat avec l’Ong Direct Aid Society, a permis d’opérer en 5 jours, 1500 patients à Touba et à Yeumbeul. Selon le coordonnateur du Programme national de promotion de la santé oculaire, Dr Mokhtar Dieng Badiane, la cataracte est la première cause de cécité au Sénégal avec 36 000 à 50 000 cas recensés tous les ans. Il a noté que seule la moitié est prise en charge. Le Sénégal compte un peu moins de 80 ophtalmologistes.
Ministre des Infrastructure et des transports Mansour Faye devient docteur en Sciences de gestion
Ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye s’est affiché, hier, avec sa toge de soutenance en tant que nouveau Docteur en Sciences de gestion. Sur son compte Facebook, le maire de Saint-Louis dit avoir «soutenu avec succès» sa «thèse et obtenu le titre de Docteur». Bés bi a appris que ce diplôme décroché par le beau-frère du Président Macky Sall à l’Université Paul Valery de Montpellier 3 de France avait pour thème d’étude «L’Hydro-diplomatie au sein de l’Omvs». Dans ses travaux de recherche, l’ancien ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement s’est penché sur «l’impact de la gouvernance du système de cette organisation sousrégionale dans les politiques de maintien de la paix, de développement et d’intégration de ces pays membres».
Idy, Déthié Fall, TAS, délégation de Bassirou Diomaye… Le maire de Thiès objet de toutes les convoitises
Recalé par le Conseil constitutionnel, Dr Babacar Diop est l’objet de convoitises de la part des candidats à la Présidentielle. Après Déthié Fall et Idrissa Seck, le maire de Thiès a reçu, hier, Thierno Alassane Sall, un autre Thiessois. Le leader de la République des valeurs et une délégation du candidat de l’ex-Pastef Bassirou Diomaye Faye étaient au domicile de Babacar Diop, sis au quartier Sampathé, pour une «alliance stratégique» en vue de la Présidentielle. L’édile de Thiès a servi à TAS les mêmes réponses que celles données à Idrissa Seck et Déthié Fall. Dr Babacar Diop disait qu’il devait consulter les militants de Fds-Les Guelwaars avant donner sa réponse.
ROME PRÉSENTE À L'AFRIQUE SON NEW DEAL SUR L'IMMIGRATION
Des accords énergétiques en échange de l'arrêt des migrations: la présidente du conseil des ministres italien Georgia Meloni dévoile ce week-end aux pays africains son "new deal" pour le continent.
Des accords énergétiques en échange de l'arrêt des migrations: la présidente du conseil des ministres italien Georgia Meloni dévoile ce week-end aux pays africains son "new deal" pour le continent, une approche "d'égal à égal" selon elle.
Arrivée au pouvoir en 2022 sur un programme anti-migrants, la cheffe du gouvernement italien espère faire de l'Italie un pont entre l'Europe et l'Afrique, en assurant à la première de nouvelles voies d'approvisionnement en ressources énergétiques et à la seconde des investissements massifs.
Les dirigeants de nombreux pays africains, dont la liste n'a pas encore été communiquée, sont attendus à Rome pour un sommet qui se tiendra de dimanche à lundi. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et des représentants des agences des Nations unies et de la Banque mondiale en seront.
Mme Meloni doit présenter son "plan Mattei", du nom d'Enrico Mattei, fondateur de l'Eni (le géant énergétique public italien), qui, dans les années 1950, préconisait un rapport de coopération avec les pays africains, en les aidant à développer leurs ressources naturelles. "Une certaine approche paternaliste et prédatrice n'a pas fonctionné jusqu'à présent. Ce qu'il faut faire en Afrique, ce n'est pas de la charité, mais des partenariats stratégiques d'égal à égal", plaidait Giorgia Meloni au début du mois.
L'Italie, qui préside cette année le G7, s'est engagée à faire du développement de l'Afrique un thème central de son mandat, en partie pour accroître son influence sur un continent où des puissances telles que la Chine, la Russie, la Turquie, l'Inde et le Japon ont accru leur poids politique. Mais des experts avancent que l'Italie pourrait avoir du mal à obtenir le soutien de l'Union européenne qui a déjà présenté un plan d'aide à l'Afrique de 150 milliards d'euros en 2022.
Urgence climatique
Pour le moment, le gouvernement italien, qui a réduit son aide bilatérale au développement l'an dernier (hors Libye), a fléché 2,8 millions d'euros par an entre 2024 et 2026 au titre du plan Mattei, dont on ne connaît pas ni le montant ni les modalités. En réalité, selon le quotidien Corriere della Sera Rome pourrait affecter quatre milliards d'euros à ce plan au cours des cinq à sept prochaines années, dans l'agro-industrie, le transport et les infrastructures – et surtout l'énergie.
Mme Meloni souhaite capitaliser sur la demande des autres pays européens qui cherchent à réduire leur dépendance au gaz russe suite à l'invasion de l'Ukraine par Moscou en février 2022. Une quarantaine d'organisations de la société civile africaine ont dit craindre cette semaine que l'objectif de ce plan ne soit simplement "d'accroître l'accès de l'Italie au gaz fossile africain au profit de l'Europe et de renforcer le rôle des entreprises italiennes dans l'exploitation des ressources naturelles et humaines de l'Afrique".
Pour Dean Bhekumuzi Bhebhe, responsable de la campagne "Don't Gas Africa", l'ambition de Rome "ne tient pas compte de l'urgence de la crise climatique et des voix de la société civile africaine". Les ONG appellent à un effort en faveur des énergies renouvelables pour répondre aux besoins de plus de 40% des Africains n'ayant aucun accès à l'électricité, au pétrole ou au gaz.
Francesco Sassi, chercheur en géopolitique de l'énergie au sein du groupe de réflexion RIE, estime que Mme Meloni poursuit une "stratégie à courte vue" et "trop simpliste" destinée à "faire face à l'insécurité énergétique et aux défis de la transition énergétique". Son approche "apolitique" signifie de fait "moins d'intrusion dans la politique intérieure des partenaires énergétiques africains, qu'il s'agisse de la défense des droits humains ou des politiques énergétiques et environnementales".
Enjeux migratoires
Et alors que l'énergie "pourrait être la partie la plus pertinente" du plan Mattei, "Meloni y investit du capital politique principalement en raison de la migration", selon Giovanni Carbone, responsable du programme Afrique au centre de réflexion (ISPI).
Bien que la dirigeante italienne ait promis d'arrêter les bateaux en provenance d'Afrique du Nord, les débarquements en Italie ont énormément augmenté depuis son entrée en fonction, passant de quelque 105.000 migrants en 2022 à près de 158.000 en 2023. Le plan Mattei prévoit de s'attaquer aux facteurs dits "incitatifs" et de persuader les pays d'origine de signer des accords de réadmission pour les migrants déboutés.
Les experts avertissent par ailleurs que l'initiative doit être structurée pour durer, l'Italie souffrant d'instabilité politique chronique. Giovanni Carbone souligne que si "l'Italie a une tradition de relations relativement étroites avec les pays méditerranéens tels que la Tunisie, la Libye, en partie l'Algérie et l'Egypte, c'est moins le cas avec l'Afrique subsaharienne, qui devrait être au cœur du plan Mattei".
L'Italie se repose en outre largement sur ses petites et moyennes entreprises, pour lesquelles l'export reste un obstacle.
LES MUSÉES BRITANNIQUES VONT RESTITUER LES TRÉSORS ROYAUX PILLÉS AU GHANA
Le British Museum et le Victoria and Albert Museum vont restituer au Ghana des objets en or et en argent de la cour royale ashanti dérobés à l'époque coloniale. Ces objets ont été accaparés après la troisième guerre anglo-ashanti en 1874.
Le British Museum et le Victoria and Albert Museum vont restituer au Ghana des objets en or et en argent de la cour royale ashanti dérobés à l'époque coloniale, ont annoncé jeudi les musées et le palais royal.
L'accord conclu avec le Ghana pour un prêt à long terme de ces objets s'inscrit dans un contexte de pression croissante sur les musées et les institutions internationales pour rendre les objets d'art africains pillés par les anciennes puissances coloniales. Parmi les objets restitués figurent une épée Mponponso vieille de 300 ans, utilisée lors des cérémonies de prestation de serment des monarques ashanti, les Asantehene, et un calumet de la paix en or.
Ces objets ont été accaparés après la troisième guerre anglo-ashanti en 1874, et comprennent un total de 32 pièces. Au Ghana, ils seront exposés au musée du Palais Manhyia à Kumasi, siège du royaume ashanti, pendant une période pouvant aller jusqu'à six ans, a indiqué le palais.
"Des objets en or et en argent associés à la cour royale des Ashanti seront exposés à Kumasi au cours de l'année dans le cadre d'un prêt à long terme consenti par le British Museum et le Victoria et Albert Museum", ont indiqué les deux musées londoniens dans un communiqué commun. "Nombre de ces objets seront exposés au Ghana pour la première fois depuis 150 ans", ont-ils précisé.
Cette décision intervient après un demi-siècle de discussions entre le Palais Manhyia et le British Museum. Le rapatriement coïncide avec trois événements marquants pour le royaume traditionnel des Ashanti, un des principaux groupes ethniques du Ghana: le 150ème anniversaire de la guerre de 1874, la célébration du centenaire du retour d'exil du roi Asantehene Agyeman Prempeh I, après avoir été banni, et le jubilé d'argent de l'actuel souverain, Asantehene Osei Tutu II, intronisé en 1999.
L'historien ghanéen Ivor Agyeman-Duah et l'historien écossais et ancien directeur-adjoint de l'université de Glasgow Malcolm McLeod ont été sollicités par Asantehene Osei Tutu II pour faciliter le retour des objets.
Le Nigeria négocie également la restitution de milliers de plaques métalliques, de sculptures et d'objets datant du XVIe au XVIIIe siècle, pillés dans l'ancien royaume du Bénin et actuellement conservés dans des musées et chez des collectionneurs d'art aux États-Unis et en Europe.
Il y a deux ans, la République du Bénin voisine a reçu des dizaines d'objets d'art volés en 1892 par les forces coloniales françaises dans la capitale de l'ancien royaume du Dahomey.
LE BURKINA FASO REÇOIT 25.000 TONNES DE BLÉ OFFERT PAR LA RUSSIE
Vladimir Poutine avait annoncé lors du sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg en juillet 2023 qu'il allait livrer gratuitement dans les mois à venir des céréales à six pays africains, dont le Burkina Faso.
Le Burkina Faso a reçu vendredi 25.000 tonnes de blé offert par la Russie au titre des 200.000 tonnes promises par le président Vladimir Poutine à plusieurs pays africains, a constaté un journaliste de l'AFP.
Vladimir Poutine avait annoncé lors du sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg en juillet 2023 qu'il allait livrer gratuitement dans les mois à venir des céréales à six pays africains, dont le Burkina Faso. Les cinq autres pays sont le Mali, la Centrafrique, l'Erythrée, le Zimbabwe et la Somalie.
"Nous recevons ce jour un don de 25.000 tonnes de blé de la Fédération de Russie (...). À travers ce don" elle "traduit sa réelle volonté d'accompagner les efforts des autorités" du Burkina Faso qui "traverse une situation humanitaire difficile consécutive à la crise" sécuritaire, a déclaré la ministre de la Solidarité et de l'Action humanitaire Nandy Somé Diallo, lors d'une cérémonie à Ouagadougou marquant la réception des céréales russes.
"Le gouvernement du Burkina Faso se réjouit" de ce "don inestimable dans la contribution de la prise en charge des personnes déplacées internes (par les violences jihadistes, ndlr) et des populations hôtes vulnérables", a-t-elle poursuivi, assurant que ces 25.000 tonnes de blé seront utilisés "à bon escient".
Ce don "est un signal fort de la volonté du président" russe "de donner un élan dynamique dans la coopération avec le Burkina Faso, l'un de nos partenaires stratégiques sur le continent africain", a déclaré Alexeï Saltykov, ambassadeur de Russie en Côte d'Ivoire accrédité au Burkina Faso.
"Ce don ne doit pas s'inscrire dans un cycle infini de dons. Il doit nous interpeller sur le travail urgent, nécessaire et impératif pour le développement de nos propres capacités de production afin de rompre à jamais la dépendance alimentaire vis à vis de l'extérieur", a de son côté affirmé Karamoko Jean Marie Traoré, ministre burkinabè des Affaires étrangères.
La Russie a rouvert fin décembre son ambassade au Burkina Faso qu'elle avait fermée en 1992, poursuivant ainsi un rapprochement avec ce pays sahélien dirigé par un régime militaire issu d'un coup d'Etat en septembre 2022 et qui cherche à diversifier ses partenariats depuis sa rupture avec la France, ex-puissance coloniale.
La Russie profite également du désengagement français au Burkina, au Mali et au Niger également dirigés par des régimes miliaires, pour apporter un soutien en matière de défense à ces pays dans leur lutte contre les groupes jihadistes armés qui y sont très actifs et violents.
BAISSE DU PRIX DE LA FERRAILLE, ACTEURS ET INDUSTRIELS À COUTEAUX TIRÉS
La tension monte dans le secteur de la ferraille entre certains acteurs et les industriels. A l’origine, la fixation du prix de la tonne à 175 mille francs.
La baisse du prix de la tonne de ferraille qui passe de 190 000 francs à 175 000 francs Cfa divise les acteurs de ce secteur. Certains ferrailleurs, qui observent une grève depuis une semaine, mettent en cause le ministre du Commerce Abdou Karim Fofana d’être de connivence avec les industriels. «Nous ne sommes pas surpris de la sortie du ministre du Commerce qui a pris sa robe d’avocat pour défendre les industriels. En tant que ferrailleur, nous voudrions l’entendre sur la violation de l’arrêté fixant le prix imposé par les industriels qui ont baissé le prix de 190 mille à 175 mille francs», affirme Assane Bichichi qui accuse le ministre d’ignorer les réalités du secteur.
Ces allégations sont battues en brèche par les industriels et exportateurs, par la voix de Mamadou Pène. Ce dernier qui s’exprimait au cours d’une rencontre avec la presse à Diamaguène Sicap Mbao, accuse les grévistes de «verser dans du dilatoire et de faire du chantage». Selon lui, tout ce qui s’est fait dans ce secteur, l’a été sur la base de la concertation. «Ces gens qui parlent de prix imposé par les industriels racontent des contre-vérités. Le ministère a fixé le prix de la tonne de la ferraille locale à 175 mille francs. Ce qui est plus cher que le cours mondial qui est à 160 mille francs», souligne Mamadou Pène qui invite les grévistes à cesser de spéculer et de dire du mal des gens.
A l’en croire, le ministre du Commerce fait correctement son travail et se bat pour réguler ce secteur. «Au moment où je vous parle, il a mis en place un cadre permettant l’arrivée de nouveaux acteurs qui ont commencé à investir et mettre en place des unités de transformation de la ferraille tant en métaux ferreux que non ferreux. De plus, le ministre a diligenté des études pour recenser les acteurs, les points de vente et de collecte pour permettre une meilleure visibilité du secteur. Ce qui a permis une augmentation des performances et des revenus dans le secteur».
ENQUÊTE PARLEMENTAIRE, LE DESTIN DU SÉNÉGAL RISQUE DE BASCULER, SELON CHEIKH OUMAR SY
Dans un post sur Facebook, l’ancien député dont le mouvement a rejoint la mouvance présidentielle a dénoncé mise en place de cette commission d’enquête parlementaire.
« Après l’acte 1 d’un report raté par les recalés (…) L’acte 2 du report à travers un scandale présumé de corruption au conseil constitutionnel » a-t-il écrit.
Selon le député, le destin du Sénégal risque de basculer dans les prochaines heures vers des lendemains incertains.
« Les manœuvres cousues de fil blanc qui se déroulent actuellement à l’Assemblée nationale sous le prétexte d’une une commission d’enquête parlementaire sont le fait d’un groupuscule bien identifié », soutient-il
À l’en croire, ces individus tentent par tous les moyens de faire dérailler le processus électoral pour garder des intérêts ‘’bassement égoïstes’’ au risque de plonger le pays dans le chaos.
Selon Cheikh Oumar Sy, les conclusions de cette commission d’enquête parlementaires ont déjà ficelées et préparées pour être vendues à l’opinion publique.
« Le président Macky Sall doit absolument honorer son engagement de quitter le pouvoir en préservant la stabilité du pays », a-t-il dit.
par Abdoul Mbaye
QUEL DÉSASTRE !
Comment le Conseil constitutionnel peut-il accepter de confier à un des candidats en compétition le contrôle du respect de la condition essentielle pour pouvoir être candidat, fut-ce par le biais d’agents obéissant à ses ordres ?
La décision n°2/E/2024 du 20 janvier 2024, rendue par le Conseil constitutionnel du Sénégal, établit la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 25 février 2024. Elle entachera longtemps l’histoire judiciaire de notre pays. Elle est en effet le résultat manifeste d’incompétences et d’erreurs aisément perceptibles par tout citoyen, tout observateur étranger, au fait ou non de la science juridique.
Commençons par rappeler que le système de parrainage citoyen sénégalais (SPCS dans la suite du texte) est une incongruité imposée par le président de la République préparant sa réélection en 2019. Elle fut mise en pratique tout en étant impossible à appliquer.
De l’incompétence du Conseil Constitutionnel à pouvoir contrôler le parrainage SPCS
En l’introduisant comme condition à respecter par tout candidat à l’élection présidentielle, l’article 29 de notre Constitution définit le parrainage comme « la signature » d’un électeur. Ce faisant le parrainage est impossible à reconnaître et à contrôler par le Conseil constitutionnel qui en a la responsabilité. Il lui est en effet impossible de vérifier des millions de signatures en quelques jours.
Dans un pays subissant la toute-puissance du chef de l’État, le juge constitutionnel de 2018 (date de la réforme constitutionnelle contestée par l‘opposition dont les manifestations ont été réprimées avec la plus grande violence) n’a pas eu le courage de souligner cette impossibilité.
Face à cette incompétence de fait à pouvoir contrôler et valider lui-même les parrainages, le Conseil constitutionnel s’est déchargé de cette tâche au profit de fonctionnaires de l’État. L’impossibilité du contrôle demeurant, il leur a été nécessaire d’abandonner le parrainage défini comme « signature », de violer la Constitution, et de l’apprécier sous la forme d’une saisie, à la fois sur un formulaire papier et sur une feuille Excel, de plusieurs données figurant sur les cartes d’identité et d’électeurs. Seule la feuille Excel peut être contrôlée.
De l’incompétence des fonctionnaires en charge du contrôle des parrainages
L’indépendance supposée du juge constitutionnel est une donnée fondamentale de son choix comme juge des élections. Le contrôle du respect des conditions pour pouvoir être candidat à l’élection présidentielle lui est confié à ce titre ; parmi elles la contrainte du nombre de parrains valides. Lorsqu’il s’en décharge au profit de fonctionnaires de l’administration, l’indépendance disparaît. Le fonctionnaire est en effet aux ordres de sa hiérarchie directe. En particulier lorsque le président de la République sortant est candidat ou lorsqu’il propose et soutient un candidat de surcroît Premier ministre et donc chef de l’Administration à laquelle les fonctionnaires sollicités appartiennent.
Comment le Conseil constitutionnel peut-il accepter de confier à un des candidats en compétition le contrôle du respect de la condition essentielle pour pouvoir être candidat, fut-ce par le biais d’agents obéissant à ses ordres ?
Par délégation de ses pouvoirs, le Conseil constitutionnel transforme ainsi l’une des parties, l’un des candidats, en juge constitutionnel chargé du tri des candidats. On ne peut donc s’étonner de toutes ces anomalies constatées dans le cadre du processus de contrôle mis en place. On peut relever parmi elles :
• Le chargement, dans l’ordinateur du préposé, du contenu de la clé USB exigée au candidat avant sa mise sous l’enveloppe scellée qui sera ouverte au moment du contrôle prétendu contradictoire en présence de la Commission présidée par le président du Conseil constitutionnel. C’est pourtant le contenu de la clé qui doit être préservé et non la clé elle-même ;
• Le rejet de parrainages sur la base de fautes d’orthographe sur les noms et prénoms alors que l’erreur matérielle se trouve dans ceux utilisés en référence. Le plus cocasse étant que les erreurs du fichier utilisé comme référence sont souvent absentes du fichier électoral rendu disponible et accessible en 2022 ;
• L’ajout manifeste et systématique de caractères sur les saisies opérées par des candidats ;
• L’impossibilité soudaine de lire une clé USB dont le contenu a pourtant été « visité » au moment du dépôt de la même clé entre les mains du préposé ;
• L’impossibilité de contrôler les rejets dont le candidat est informé par rapport aux fiches papier remises puisqu’elles ne sont pas rendues de nouveau disponibles.
• Etc.
De l’illégalité du double parrainage à sa légalité décidée par le Conseil constitutionnel
L’article 19 de notre Constitution dispose : « Un électeur ne peut parrainer qu’un candidat ». Les articles L57 et L91 du Code électoral précisent le double ou triple parrainage comme un délit en matière électorale, et rendent son auteur passible de peines d’emprisonnement et d’amende. Dès lors comment peut-on retenir comme valide le parrainage délivré hors la loi ? c’est pourtant le cas au Sénégal. Le Conseil constitutionnel fait bénéficier le parrainage en doublon, et donc illégal selon la loi, au premier candidat qui le présente. Il ne cesse d’être valable que pour les autres. Le respect de la loi devrait pourtant conduire à son rejet quel qu’en soit le bénéficiaire, parce que délivré de manière délictuelle. Une analogie pourrait être tentée entre un recel accepté légal selon son premier rang dans une suite de recels.
De l’injustice du tirage au sort devenu critère de sélection des candidats
La validité reconnue au premier parrainage présenté, même s’il est découvert plus tard en doublon illégal, crée le problème de l’organisation du constat de l’antériorité du parrainage concerné. Seule la bousculade et le crêpage de chignons avaient départagé les mandataires des candidats lors de l’élection présidentielle de 2019. Le premier venu dû être conduit au poste de police pour que sa place revint au mandataire du président sortant.
Le dispositif a été amélioré ; la force a cédé la place au tirage au sort, sans mettre fin à la terrible injustice suivante : le premier sorti de l’urne ne perd aucun parrainage illégal en doublon, les pertes par les suivants sont de plus en plus nombreuses. Dans mon cas précis, sorti premier au tirage au sort, j’aurais été retenu candidat; en 61ème position, je n’ai pu l’être.
Cette grave injustice fait du Sénégal la seule démocratie au monde où les candidats à l’élection présidentielle sont choisis après un mécanisme de tirage au sort.
De l’erreur sur la binationalité du candidat Karim Wade
Les sept juges du Conseil constitutionnel ont signé leur décision le 20 janvier 2024. Ils ont rejeté la candidature du candidat Karim Wade en raison d’une déclaration sur l’honneur déposée en décembre 2023 par laquelle il attestait être exclusivement de nationalité sénégalaise.
Un décret français prouve que le 16 janvier 2024, Karim Wade a perdu sa nationalité française par renonciation (sollicitée donc avant cette date). La date de ce décret est antérieure à la décision rendue par le Conseil constitutionnel.
Le bon sens ne peut que retenir ceci : au moment de la signature de la décision, Karim Wade est de nationalité exclusivement sénégalaise. Peut-on oser imaginer que notre Conseil constitutionnel doive privilégier la référence à une déclaration retenue inexacte à la lecture de notre Constitution (Art.28) dont ils sont les véritables gardiens ? qu’est donc devenue notre Constitution si nos juges constitutionnels en retiennent une telle appréciation ?
Et la déclaration dont il est question ne serait fausse que parce que la renonciation déjà effective à sa nationalité française n’avait pas encore donné lieu à la signature d’un décret tardant dans les circuits administratifs !
Retenons que si le Sénégal a pu en arriver à ce niveau de déni de droit et de justice, c’est parce que le SPCS n’a été inventé que dans le but d’organiser des élections non inclusives dont sont écartés des concurrents susceptibles d’être gênants. La condamnation du SPCS par la Cour de Justice de la CEDEAO (Arrêt N°ECW/CCJ/JUD/10/21 du 28 avril 2021) n’a pas conduit l’État du Sénégal à respecter son statut d’État de droit. Il a maintenu le SPCS malgré la sévérité de cette condamnation dont il n’est pas inutile de rappeler les termes : « Dit que .. le Code électoral sénégalais, tel que modifié par la loi n°2018-22 du 04 février 2018 viole le droit de libre participation aux élections ; Ordonne en conséquence à l’État du Sénégal de lever tous les obstacles à une libre participation aux élections consécutifs à cette modification par la suppression du système de parrainage électoral ; lui impartit un délai de six (6) mois à compter de la notification qui lui en sera faite pour soumettre à la Cour un rapport concernant l’exécution de la présente décision ».
L’espoir de la restauration d’un processus électoral libre et démocratique doit être porté par la prochaine alternance politique sénégalaise. Elle est devenue indispensable pour la sauvegarde de la paix et de la stabilité de notre cher Sénégal.
Abdoul Mbaye est ancien Premier ministre, président de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT), membre de l’Alliance SENEGAL2024.
RAPPEL À DIEU DE L’ÉCRIVAIN ABASSE NDIONE
L’écrivain Abasse Ndione. est décédé jeudi 25 janvier. Il est l’auteur d’une œuvre teintée de critique sociale et au réalisme saisissant.
L’écrivain Abasse Ndione. est décédé jeudi 25 janvier, a-t-on appris. Il est l’auteur d’une oeuvre teintée de critique sociale et au réalisme saisissant.
Parmi ses ouvrages les plus marquants : “La vie en spirale” (1984 et 1988 aux NEAS et en 1998 chez Gallimard), “Ramata” (Gallimard, 2000 – adapté au cinéma par le Congolais Léandre-Alain Baker), “Mbëkë mi” (Gallimard, 2008 – adapté au cinéma sous le titre “La pirogue” par Moussa Touré).
Son inhumation est prévue ce vendredi à 14h, à Bargny, sa ville natale.
DÉCLARATION DE PATRIMOINE, UN NOUVEAU PROJET SOUMIS AUX DÉPUTES MARDI PROCHAIN
L’ordre du jour porte sur l’examen du Projet de loi portant création de l’OFNAC et du Projet de loi relative à la déclaration de patrimoine.
Les députés sont convoqués en séances plénières le mardi 30 janvier 2024 à 09h.
Selon la direction de la communication de l’Assemblée nationale, l’ordre du jour porte sur l’examen du Projet de loi n°22/2023 modifiant la loi n°2012-30 du 28 décembre 2012 portant création de l’Office national de lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) et du Projet de loi n°23/2023 modifiant la loi n°2014-17 du 02 avril 2014 relative à la déclaration de patrimoine.
Ces deux textes seront défendus par le ministre des Finances et du Budget, Mouhamadou Moustapha Ba.