De nombreuses Africaines étaient activistes des droits des femmes bien avant la naissance du féminisme “institutionnel”. Selon la chercheuse Rama Sala Dieng, féminisme et panafricanisme ont toujours été étroitement liés, et le féminisme est aussi ancien que le continent.
PRESIDENTIELLE 2024, L'APS AFFUTENT SES ARMES
Un atelier de deux jours consacré à l’information et à la sensibilisation des journalistes de l'APS sur »la réglementation de la couverture médiatique de l’élection présidentielle», s’est ouvert samedi à Saly, en partenariat avec le CNRA
Saly, 27 jan (APS)-Un atelier de deux jours consacré à l’information et à la sensibilisation des journalistes de l’Agence de presse sénégalaise sur »la réglementation de la couverture médiatique de l’élection présidentielle », s’est ouvert samedi à Saly, en partenariat avec le Conseil national de régulation de l’audiovisuel.
La session de deux jours va essentiellement tourner autour du thème »pour une couverture médiatique normale et responsable du processus en direction de l’élection présidentielle de février 2024 ».
Les travaux qui se déroulent en présence du président du CNRA, Babacar Diagne et du directeur général de l’APS, Thierno Ahmadou Sy visent à sensibiliser les participants sur »la réglementation applicable en période électorale et sur la nécessité de la respecter », peut-on lire dans une note conceptuelle des organisateurs.
»Dans le cadre de sa mission de veille, pour le respect des dispositions législatives et réglementaires, le CNRA estime d’une importance cruciale de rencontrer les journalistes de l’Agence de presse sénégalaise, d’échanger avec eux et de les sensibiliser sur la réglementation applicable en période électorale et sur la nécessité de la respecter », indique l’organe de régulation dans les termes de références de la rencontre.
En période électorale, fait observer le CNRA, le défi consiste à »mesurer à sa juste valeur, l’implication responsable des acteurs des médias en prenant en compte les différentes caractéristiques de contenus médiatiques notamment la visibilité de l’actualité, le ton de la couverture médiatique et la mise en contexte de l’information ».
PRESIDENTIELLE 2024, LES IMAMS ET OULEMAS INVITENT A LA PAIX
L’Association nationale des imams et oulémas du Sénégal invite les autorités en charge de l’organisation de l’élection présidentielle à prendre toutes les mesures nécessaires allant dans le sens de créer un »climat de confiance mutuelle » sur le scrutin
Dakar, 27 jan (APS) – L’Association nationale des imams et oulémas du Sénégal invite les autorités en charge de l’organisation de l’élection présidentielle à prendre toutes les mesures nécessaires allant dans le sens de créer un »climat de confiance mutuelle » sur le scrutin du 25 février.
»Nous demandons aux autorités de ne pas laisser s’installer le laxisme et le désordre », a souligné El Hadj Oumar Diène, président de ladite structure.
Intervenant lors d’un point de presse, M. Diène a tenu à rappeler que »tous les Sénégalais sont en réalité des frères et sœurs liés par la religion ou par la patrie ».
Il a aussi invité les populations et les acteurs politiques à davantage »privilégier le civisme dans les agissements et le dialogue dans les rapports ».
»Nous lançons un appel à tous les acteurs concernés par les élections à dialoguer pour la paix et la concorde nationale pour trouver des solutions aux problèmes actuels », a martelé le président de l’Association nationale des imams et oulémas du Sénégal.
TAMBACOUNDA EN ATTENTE DU SÉSAME FERROVIAIRE
Située à la croisée de routes commerciales majeures, Tambacounda voit son dynamisme entravé par l'arrêt de sa ligne de chemin de fer depuis 7 ans. Ses habitants et commerçants déplorent les surcoûts engendrés pour leur approvisionnement
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 27/01/2024
À moins d'un mois de l'élection présidentielle sénégalaise du 25 février, la ville de Tambacounda, située à 500km à l'est de Dakar, reste dans l'attente de la réouverture de la ligne de chemin de fer, selon un reportage de RFI. Carrefour routier stratégique menant vers la Gambie, la Guinée et le Mali, Tambacounda souffre de l'arrêt du rail depuis sept ans, limitant son commerce transfrontalier.
"Plus que doubles, même, les effectifs des ouvriers ont été redoublés pour finir rapidement les travaux de réhabilitation de la voie ferrée", indique Malick Diedhiou, conducteur des travaux, cité par RFI. L'objectif est de relancer le trafic de marchandises d'ici les prochains jours vers Dakar. Mais le tronçon de 185km jusqu'au Mali dépend encore de la route, la ligne n'étant pas restaurée sur cette portion.
Or, sans chemin de fer, les échanges commerciaux avec les pays voisins s'en trouvent "bien plus limités", souligne le média. Huit cent cinquante camions transitent quotidiennement par Tambacounda, sur des axes routiers peu adaptés, générant retards et accidents.
Située à la gare depuis vingt ans, la famille d'Aminata constate l'impact négatif de l'arrêt du train sur son restaurant. Les commerçantes comme Aminata Sow, qui importe des vêtements de Tunisie et Turquie, espèrent une baisse de leurs coûts de transport. "C'est trop cher d'amener ici des marchandises", déplore-t-elle auprès de RFI.
Autres projets à l'arrêt : la construction d'un port sec et d'une université, alors que la jeunesse doit aujourd'hui étudier à Dakar de manière "très coûteuse". Si la majorité présidentielle détient historiquement Tambacounda, l'opposition progresse et fait jeu égal aux dernières législatives. La modernisation des infrastructures demeure la principale demande de ses habitants.
ABDOULAYE SARR PARTAGE SES EMOTIONS
Parcours, péripéties, anecdotes, souvenirs, perspectives…, le coach se livre
Propos recueillis par Abdou Rahim KA, Adjoua R. BASSENE (Quotidien TV) et Bocar SAKHO |
Publication 27/01/2024
Pendant que les performances de Sadio Mané, Lamine Camara et compagnie sont saluées et épiées du côté de Yamoussoukro, loin du tumulte de Dakar, à Deni Birame Ndao, l’on prépare et couve les talents de demain. Avec 5 Can au compteur (2000, 2002, 2004 et 2012 comme entraîneur adjoint et 2006 comme principal), Abdoulaye Sarr est le technicien sénégalais le plus capé, devant Aliou Cissé qui en est à sa 4ème compétition. Acteur majeur, témoin privilégié des sélections nationales, l’actuel Directeur technique de Génération Foot revient sur le long processus de développement du football sénégalais. Parcours, péripéties, anecdotes, souvenirs, perspectives…, le coach se livre (Itw à regarder sur Quotidien Tv).
Coach, vous avez fait cinq Can, dans quel contexte êtes-vous arrivé en Equipe nationale ?
C’est une sollicitation, une demande que je n’ai jamais formulée. Je travaillais dans mon club, le Stade de Mbour. Je faisais partie aussi de l’Association des entraîneurs. Un beau soir, en allant au terrain, le téléphone a sonné. On m’a appelé, je suis retourné, j’ai pris le combiné, et c’est la Fédération qui appelait. Au bout du fil, il y avait un monsieur -qui venait d’arriver au Sénégal et qui avait fait quelques semaines- qu’on appelait Peter Schnittger. J’ai eu à le rencontrer lors de deux stages de formation, à Thiès et Dakar. Ce monsieur que je ne connaissais pas m’interroge après les salutations pour me dire : «Je suis nommé Directeur technique du football sénégalais. Je voudrais que vous fassiez partie de mon attelage et j’ai un poste spécifique pour vous : travailler avec l’Equipe U17 en tant que sélectionneur adjoint. Est-ce que cela vous convient ?» Aussitôt j’ai dit : «Oui monsieur.» Il répond pour me dire : «Bravo ! Vous êtes concis et engagé. J’aime ces réactions. Est-ce que vous pouvez être à Dakar demain à une réunion organisée à la Fédération ?» Je dis : «il n’y a aucun souci», et on s’est quittés. Je suis parti à l’entraînement diriger ma séance au Stade de Mbour. J’ai dit à mes dirigeants que le lendemain je serai absent, sans révéler le pourquoi. «J’ai une obligation qui m’amène à Dakar.»
Le soir, en suivant le journal télévisé, je vois ce monsieur qui s’exprime dans la partie sport du journal. Il déclinait ses projets et parlait de ses collaborateurs. C’est là que j’ai entendu mon nom, et le lendemain, je suis parti tôt à la réunion à Dakar. On a tout officialisé et je suis revenu continuer mon travail au Stade de Mbour où j’ai reçu beaucoup d’encouragements de mon président, de ses collaborateurs, des supporters et des joueurs. Cette structure devait se préparer aussi à mon éventuel départ pour la Direction technique nationale.
Là-bas, on a commencé un travail. C’était en 1996. J’ai pris fonction comme les autres collègues que je connaissais déjà. Il y avait Lamine Dieng, paix à son âme, qui était sélectionneur avec comme adjoint Mayacine Mar. C’était l’Equipe A du Sénégal. Les «Espoirs» avaient comme entraîneur titulaire Karim Séga Diouf, paix à son âme aussi, et Boucounta Cissé. Pour les juniors, les U20 aujourd’hui, il y avait l’actuel Directeur exécutif de la Ligue professionnelle, Amsatou Fall, et Ablaye Ba, un ancien entraîneur qui est aujourd’hui en retrait du football. L’équipe la plus jeune était les U17, qu’on appelait les cadets. J’étais là-bas avec Momar Thioune, qui était mon titulaire. Voilà les attelages. On a commencé avec un président de Fédération qui s’appelait (Alioune) Abatalib Guèye. Le ministère des Sports et la Fédération avaient confirmé.
S’il s’agissait de l’Armée, on aurait pu dire que j’ai été en rampant. J’ai fait tous les attelages : Les U20, l’équipe espoir qu’on appelle olympique aujourd’hui, jusqu’à l’Equipe A. Pour l’Equipe A, avec les différentes réformes, M. Schnittger, qui était venu pour le développement du football, sur un contrat Sénégal-Allemagne, a été projeté à la tête de cette équipe après de longues discussions entre le Sénégal et l’Allemagne. Il cherchait un adjoint et a jeté son dévolu sur ma modeste personne. C’est comme ça que je me suis retrouvé en Equipe A, comme adjoint de Schnittger. On avait une feuille de route déclinée par la Fédération. Dans notre fiche de mission, on devait qualifier l’équipe à la phase finale de la Can après avoir manqué deux éditions (96 en Afrique du Sud et 98 au Burkina Faso). L’Etat demandait donc que le Sénégal participe aussi à la fête du football africain.
Ce n’était pas facile vu le contexte de l’époque ?
C’était une mission pas facile après analyse de l’existant à ce moment, mais réalisable. On s’est mis avec tout un encadrement qui s’est déployé, avec la Fédération et le ministère, jusqu’à atteindre l’objectif. Le Sénégal, après un parcours très difficile avec des déplacements très lointains -jusqu’au Zimbabwe-, a pu sortir de son groupe et se qualifier pour la phase finale de la Coupe d’Afrique Ghana-Nigeria. C’était la première co-organisation de la Caf. Après le tirage, on était basés au Nigeria. C’est après cette phase finale qu’on a vu une Equipe du Sénégal qui donnait quelques promesses dans le jeu. Avec la politique menée, on a un peu changé la donne en faisant venir des expatriés. Avant, c’étaient les «Sénéf», c’est-à-dire les Sénégalais de France, avec un nombre limité. On a eu un joueur comme Khalilou Fadiga en Equipe nationale. Il a participé à cette campagne. Il y avait d’autres comme Salif Keïta (Belgique), Adama Guèye (Belgique), Omar Daf (Sochaux), etc. On a concocté un groupe qui a participé à la campagne du Nigeria, et cela s’est bien passé.
La base, c’étaient les joueurs locaux du Jaraaf et de la Ja au départ ?
Oui. Cette année-là, la Ja avait monté un grand groupe avec feu président Omar Seck. Ce groupe avait fait une finale de la Coupe Caf et était la base de la sélection. Il y avait feu Assane Ndiaye, Malick Diop, Pape Niokhor Fall, Omar Traoré…, qui avaient fait leurs classes au Sénégal. Petit à petit, on a fait des greffons en appelant des Sénégalais qui étaient ciblés comme Fadiga. Ce groupe a trouvé de l’équilibre, et dans le jeu, le Sénégal a présenté un visage rassurant. On n’était pas les grands d’Afrique, mais il y a toujours eu de grands joueurs au Sénégal. C’est une écurie en matière de football et de grands joueurs sont passés par là, et ça perdure. C’est bien pour l’avenir. A ce moment, on ne parlait pas de l’avènement des académies. Il y avait les clubs traditionnels qui géraient le football et produisaient de grands joueurs.
Et vous êtes partis à Lagos où était logée votre Poule…
C’est comme cela qu’on a fait un groupe avec Peter Schnittger que je salue au passage et remercie pour son implication dans le réveil et le développement du football sénégalais. On a tendance à l’oublier, mais il fait partie des bâtisseurs. On est donc retournés en Can après deux éditions manquées. C’étaient les retrouvailles avec le football africain, mais le groupe n’était pas ridicule dans le jeu. On a été éliminés en quart de finale par le pays organisateur, le Nigeria, qui finit par être le finaliste. Ce Nigeria, avec Kanu, Taribo West, Aghawa…, avait de grands joueurs. On a eu des prestations dignes de ce nom. Ce pays finaliste et organisateur, on l’a tenu en haleine en quart à Surulere pendant des minutes. On a mené les débats dès la 7ème minute par un joli but de Fadiga sur un centre de Henri Camara. Ce groupe a servi de base pour la postérité. Depuis Nigeria, le Sénégal a enchaîné les participations.
En 2000, lors de ces quarts de finale, le match s’est déroulé dans une ambiance électrique…
Electrique ! Avec des chevaux qui sont entrés sur le terrain.
Comment vous l’avez vécu ?
On a même failli arrêter, mais nos dirigeants, conscients de l’image de l’Afrique, nous ont demandé de continuer quelles que soient les conditions dans lesquelles on devait jouer. Je crois que le vice-président chargé des compétitions, feu Mbaye Ndoye, est venu vers le banc pour nous demander de reprendre le match. Il y avait aussi un problème de sécurité qui s’est posé. Les joueurs n’étaient pas sereins. Continuer un match aussi important dans ces conditions, c’est prendre des risques, mais quand on a le bon mental et quand on défend une certaine image de notre pays et de notre continent, il ne faut pas donner aux yeux du monde un comportement qui laisse à désirer. Nous avons donc suivi les instructions des dirigeants. Nous avons continué la partie, même si c’était électrique, et finalement le Nigeria a gagné le match par 2 buts à 1. On était éliminés.
Une anecdote : même l’Equipe du Nigeria n’était pas sereine pendant ce match-là. Surulere plein à craquer, ce sont ces joueurs-là qui nous disaient : «Vous Sénégalais, qu’est-ce-que vous voulez ? Vous voulez qu’on nous tue ? Si vous nous éliminez, on est morts.» A la mi-temps, je me rappelle, dans les couloirs, dans le souterrain, quand on regagnait les vestiaires, Taribo West, Kanu et autres parlaient de ça. «Qu’est-ce que vous voulez faire de nous?» On les avait vraiment surpris avec un jeu très alléchant et solide. On a tenu la dragée haute à ce Nigeria.
Nigeria-Ghana 2000 est un point de repère important dans l’histoire du football sénégalais. Depuis, on a enchaîné les participations. La politique de la Fédération a continué avec l’arrivée en force des expatriés qui avaient vu que cette équipe était prometteuse. Ils voyaient qu’ils pouvaient ne pas attendre éternellement une convocation en Equipe de France ou d’autres pays et venir jouer pour leur Nation. On a donc libéré la sélection de certaines contraintes. C’était ouvert.
Après cette campagne, Peter quitte la sélection ?
Schnittger est parti en 2001, Bruno Metsu est arrivé. Avec lui, on a ouvert une nouvelle ère, un nouveau style, une nouvelle philosophie : aller chercher les meilleurs joueurs où qu’ils se trouvent et les libérer dans le jeu. On a vu le Sénégal jouer d’une autre manière, avec un jeu beaucoup plus offensif.
Bruno a amené un football créatif, inventif et poussé. Ce qui a plu aux Sénégalais. En 2002, on se qualifie pour la phase finale au Mali qui organisait sa première Can. Là-bas, nous avons eu un parcours assez exemplaire. On sort premiers de notre poule, qui était difficile avec deux pays maghrébins (Tunisie et Egypte) et la Zambie. On gagne le premier match contre l’Egypte (1-0). Au deuxième, contre la Zambie, on fait la différence encore. C’était la génération de Souleymane Camara. Et le troisième match, on le joue à Kayes, très proche du Sénégal, où on fait match nul (0-0) en mettant un groupe presque de remplaçants parce qu’on était déjà qualifiés après deux matchs. C’est ce parcours qui nous a menés jusqu’en finale face au Cameroun, mais pas n’importe lequel. Le Cameroun était la forteresse dans le continent, qui a gagné en 2000 et vient gagner finalement en 2002. Donc deux Can successives. Vous avez tous vu, les images sont encore là, le Sénégal avait des opportunités pour gagner ce match, mais finalement on le perd aux tirs au but. Je me souviens du dernier penalty qui devait nous ramener à égalité avec le Cameroun. Malheureusement, c’est Aliou (Cissé) qui le rate. Ce sont les aléas du jeu. S’il y a cet exercice, c’est parce qu’on est sûr qu’un joueur ratera sa frappe.
A notre retour, les Sénégalais nous ont encouragés et accueillis comme en 2000. Les autorités nous ont reçus. Par la suite, on se qualifie pour la première fois à la Coupe du monde. 2002, c’était une année faste pour le football sénégalais. Je pense que dans l’histoire du football sénégalais, c’est un point important dans notre évolution. Il n’y a pas eu de trophée, mais ça a boosté l’équipe, et au plan mondial, le Sénégal est mieux connu. Le Président d’alors, Me Abdoulaye Wade, disait lors de la réception au Palais : «Vous-êtes des ambassadeurs. Ce que vous avez apporté au pays, il y a des hommes politiques qui ne pourraient jamais l’apporter, qu’ils soient députés, ambassadeurs ou ministres. Partout où je vais dans le monde, on me reconnaît. Avec cette équipe, vous avez pu installer le Sénégal, par son image, la prestation de mes enfants et petits-enfants, sur la planète.» Je pense que le football peut aussi servir de détonateur, de catalyseur. C’est toute une Nation, avec sa culture, qui est engagée. Porter le maillot national est une lourde charge, même si c’est un honneur.
Cette équipe a tout changé….
Au Mali, c’était un parcours presque du combattant, avec des joueurs déterminés et un bon environnement. Il faut aussi parler des hommes de l’ombre. C’est vrai que les joueurs sont les personnages centraux, mais il y a des gens qui sont derrière, qui travaillent, organisent, mettent en œuvre toutes les stratégies dégagées. Sur ce plan, tout le monde a mis la main à la pâte et d’un coup, tout un pays s’est soulevé, surtout pour la Coupe du monde. On sentait ce que signifiait le sentiment national, la fierté d’appartenir à un groupe, à un pays, à une Nation. «Le Sénégal qui gagne» est sorti. Petit à petit, on a fait notre forte entrée sur la scène internationale en passant par le football. Nous-mêmes qui avions l’habitude de voyager, partout où on passait, les gens nous regardaient. Avec les joueurs, c’étaient des autographes, des photos avec le développement technologique qui avançait. Tout cela nous montrait qu’on avait plus droit à l’erreur et qu’il n’y avait qu’un crédo : le travail. Et le travail paie. Et quand on dit travail, on parle du travail bien fait.
Après le parcours exceptionnel en 2002, Bruno est parti aux Emirats ?
Oui, il a été sollicité parce qu’en Coupe du monde avec l’Equipe du Sénégal, il a fait des exploits. Comme on dit, c’est un collectif qui gagne, et les prestations sur le terrain ont été de haute facture face à certaines nations. Notre match contre la France par exemple a été un match référence ; la France qui remet son titre de championne du monde en jeu. Il y a eu d’autres matchs référence, contre l’Uruguay, la Suède… Le match qui paraissait le plus facile, on l’a perdu (contre la Turquie). C’est ça le football. C’est la magie parfois. On pensait atteindre pour la première fois comme pays africain, ce stade de la compétition, à savoir les demi-finales.
On a enchaîné avec un autre entraîneur français, Guy Stéphan. J’ai eu la chance, sans le demander, qu’il me confirme comme adjoint à ce poste. Avec lui, on s’est qualifiés facilement pour 2004 en Tunisie. Vous-vous souvenez sûrement de ce fameux match de Radès, avec le brouillard. Des gens disaient que ce brouillard n’était pas naturel parce qu’une bonne partie de la ville n’était pas couverte. Aussi, nous n’avons pas usé de notre expérience pour demander à la Caf, la visibilité étant presque nulle, d’arrêter le match un moment. Jouer le pays organisateur, ce qui nous est arrivé en 2000 au Nigeria et en 2004 à Tunis…, le pays était mobilisé, avec Roger Lemaire qui avait gagné en 2000 l’Euro avec la France, et ils avaient mis les moyens et les conditions de leur côté. C’est cela aussi organiser une compétition. Ils avaient aussi une équipe de qualité et gagnent en finale contre le Maroc.
Lors de ce match contre la Tunisie, on prend un but sur une faute sur El Hadji Diouf au départ de l’action…
Oui ! On a contesté. Le match a été arrêté pendant de longues minutes, mais on ne retient que le résultat final. Ils nous éliminent en quart comme au Nigeria. Après, il fallait faire les comptes et essayer de gérer la suite. On a maintenu notre stabilité avec Guy Stephan, mais il y a eu un malheureux incident de parcours sur l’autre compétition, les éliminatoires de la Coupe du monde 2006. Ce fameux «match nul-défaite» (2-2 au Stade Senghor), comme les journalistes l’ont appelé, contre le Togo, a fait encore une révolution de palais dans la Tanière. On a fait partir l’entraîneur. La Fédération a proposé au ministère de garder ses collaborateurs. J’ai été projeté comme l’entraîneur qui doit terminer le parcours. Pour le Mondial, c’était hypothétique, mais pour la Can, on avait encore gardé nos chances parce qu’il y avait un match important qu’il fallait jouer en Zambie. C’était un match déterminant qu’il fallait gagner. On a gagné. La Fédération a manifesté la volonté de nous garder. J’ai conduit l’équipe avec mon compère Amara Traoré, en Egypte, en 2006.
Vous débutez très bien cette Can avec l’intégration de certains jeunes…
Sur le plan du jeu, on a vraiment fait une démonstration de force avec une équipe soudée, révolutionnée. On a opéré en douceur une transition en amenant d’autres jeunes, du sang neuf, donné un peu de fraîcheur. Ce sont les Issa Bâ, Souleymane Camara, qui était Petit Jules dans le grand groupe qu’on a conservé, il a mûri. On a eu Rahmane Barry, qui était prometteur, mais malheureusement une blessure l’a écarté des terrains. Il n’a pas eu le parcours qu’on imaginait. Diomansy était en Italie, c’est un agent qui nous l’a proposé (Sidy Fall). On a fait une bonne Can avec Mamadou Niang qui a été meilleur buteur de France, titre que feu Jules Bocandé avait gagné aussi. On avait un groupe assez compact et on sentait un renouvellement de certains cadres qui devaient laisser la place aux jeunes. Par le biais du règlement, mathématiquement on était à égalité avec un pays comme le Ghana, on est qualifiés. Nous, on est sortis et on a gagné un match, on se projette et on va en quart de finale contre la Guinée avec dans l’équipe, l’actuel entraîneur Kaba Diawara, Pascal Feindouno, Mansaré…, de bons joueurs, leur mastodonte Dianbobo Baldé.
La Guinée a toujours été une équipe joueuse, avec individuellement des joueurs très outillés sur le plan technique. C’est la Guinée-même qui ouvre le score à Alexandrie, mais se fait reprendre par le Sénégal. On est allés jusqu’à 3-1 et vers la fin du temps réglementaire, ils ont hérité d’un coup-franc et c’est Pascal Feindouno qui le met et ça s’est stabilisé à 3-2. Et on est qualifiés en demi-finale.
Et L’Egypte se dresse sur votre chemin au Caire en demi-finale ?
Encore, le pays organisateur arrive, l’Egypte, qui avait d’énormes problèmes, et cette Can devait stabiliser aussi le pays parce que le football va aussi avec la politique. Une victoire finale pouvait redonner confiance à un Peuple qui doutait. L’Etat sous le Président Moubarak a mis les moyens. La preuve, la veille de notre match, d’abord à l’entraînement, au Stade du Caire, on nous a créé des problèmes pour qu’on s’entraîne sur le terrain du match. C’est ce qui était même arrivé au Nigeria à Surelere, alors que le règlement nous autorisait à le faire pendant une heure sur le terrain de compétition. En Afrique, quelques fois, il y a des aléas, il faut savoir composer avec. On a forcé, au Nigeria et au Caire, on s’est entraînés sur le terrain de match. A l’entraînement de l’Equipe égyptienne, le Président, avec sa délégation, était même venu les galvaniser parce qu’il y avait des intérêts en jeu. On va sur ce match, 110 mille spectateurs au Stade international du Caire. Les supporters sénégalais, une poignée, étaient parqués en haut, on ne les voyait même pas. Arrivés au stade le jour du match, tout était «blanc rouge noir». Au portail du stade, on nous a retenus pendant presque une heure pour nous fatiguer, nous faire sortir de notre match, il y avait beaucoup de conciliabules. Aujourd’hui peut-être, ces images-là ne pourront plus se répéter en Afrique, les gens sont plus organisés, il y a plus de rigueur, les stades aussi sont plus fonctionnels. Avant il n’y avait que certains pays qui étaient en avance sur le plan des infrastructures. Vous voyez la Côte d’Ivoire aujourd’hui, vraiment il y a de beaux stades, une belle ambiance, et les matchs peuvent se tenir quelle que soit l’adversité. Au Caire, on était submergés par une marée humaine, mais les joueurs ont tenu quand même sur le match. L’Egypte marque le premier but. Il y a eu même un moment, quand il y a eu cette altercation entre Mido et l’entraîneur, on a dit qu’ils sont en train de perdre pied. On doit reprendre le bon bout et les éliminer chez eux. On revient à la mi-temps, Mamadou Niang égalise. Pour dire que ce sont des matchs à haute pression et il faut un mental de fer pour pouvoir s’exprimer. Ces joueurs-là étaient prêts parce que quelque part quand on pense à la famille, à son pays, au drapeau national, on se sublime et le sens du dépassement arrive. On perd 2-1 finalement avec un penalty sénégalais refusé. L’arbitre a bien sifflé le penalty, mais le temps qu’on sorte Diomansy pour l’amener sur la main courante et lui prodiguer des soins, les joueurs n’ont pas fait preuve d’expérience et nous aussi on ne les a pas aidés. Il fallait tout simplement prendre le ballon et le poser au point de penalty. On ne l’a pas fait, on a laissé le ballon traîner là-bas. C’est ce qu’il fallait faire parce qu’aussi influencer, c’est avoir de l’expérience. Chacun essaie de jouer pour sa paroisse. Il fallait aider l’arbitre.
Il fallait sécuriser le penalty parce que l’arbitre camerounais, Raphaël Evehe Divine, s’est rétracté après ?
Anecdote pour anecdote, un policier m’a interpellé en France. J’arrivais à l’aéroport, je fais mes formalités, quand il a fini, il me dit : «Seul l’arbitre n’a pas vu le penalty.» Quand j’ai levé la tête, il me dit : «Je parle de votre match contre l’Egypte en demi-finale.» Sur ce plan, je crois que c’était une mission qu’on pouvait terminer par une autre finale de Coupe d’Afrique parce qu’on avait les moyens et l’équipe qu’il fallait. La vie continue son train-train.
Dans la foulée de cette Can, vous quittez l’Equipe nationale. Mais, vous revenez, avec Amara Traoré, pour qualifier les Lions à la Can 2012…
Après Egypte 2006, la dernière participation remonte à 2012. Catastrophique. (Rires). Ça fait rigoler, mais ça fait pleurer aussi. On a fait un excellent parcours en poule face à de grandes nations de football, le Cameroun, la Rdc. On les avait surclassés. On était en plein Ramadan quand on est partis en Rdc. Ils n’ont pas voulu jouer à Kinshasa. Ils nous ont amenés à Lubumbashi. Kinshasa est une poudrière pour eux. A Lubum-bashi, on leur a mis 4 buts, et rares sont les équipes qui gagnent là-bas. Ce groupe était composé de Issiar Dia, Mamadou Niang… C’est l’un des meilleurs parcours que nous réalisons. L’actuel groupe du Sénégal a fait ça. On a aussi gagné le Cameroun à Dakar (1-0, but de Demba Bâ) à la dernière minute. Ensuite, on a fait match nul, avec l’arbitre angolais qui a même accordé un penalty raté par Eto’o. Mais sur ce plan, il faut dire qu’en Afrique, il faut des nerfs solides et une tête d’acier pour pouvoir résister et dépasser certaines entraves. On sort avec un match nul et cinq victoires. Les joueurs qui formaient le groupe à l’époque, c’étaient les meilleurs attaquants sénégalais du moment en France, Moussa Sow (meilleur buteur du championnat en France), Papis Demba Cissé, Demba Bâ, Mamadou Niang, Dame Ndoye, c’était une équipe extraordinaire, mais arrivé en Coupe d’Afrique, aucun Sénégalais ne peut t’expliquer pourquoi cette déconvenue-là. Trois matchs, même score, trois défaites (2-1 à chaque fois). On est retournéS sans passer le premier tour, avec un groupe qui respirait la forme et des joueurs de qualité. C’est aussi la vérité du terrain. Et puis, il y a des jours sans. Peut-être qu’il faut le prendre comme ça, mais on n’était pas mal. On n’était pas mauvais. Jusqu’à présent les joueurs qui faisaient partie de ce groupe, les Souleymane Diawara et autres, ils me posent la question : «Mais qu’est-ce qui s’est passé ? Comment peut-on expliquer notre Coupe d’Afrique en Guinée Equatoriale ?»
Comment l’expliquez-vous aujourd’hui ? Qu’est-ce qui s’est passé en Guinée Equatoriale ?
Je pense peut-être qu’il y a eu un concours de circonstances. Par exemple, au premier match, on joue la Zambie. La Guinée Equatoriale jouait une équipe comme la Libye sur leur terrain. On va aux vestiaires, après les formalités, on doit partir s’échauffer. On nous dit qu’on ne s’échauffe pas sur le terrain de match «parce qu’avec la pluie qu’il y a eu aujourd’hui, ça s’est détérioré avec le premier match, on ne veut pas que le terrain soit plus détérioré. Vous allez partir dans le stade annexe». Et il fallait mettre du temps pour aller sur le stade annexe. C’était dans la même enceinte, mais au moment où l’équipe devait sortir, on a quitté les vestiaires pour aller dans le bus pour qu’il nous ramène, là, les policiers font un barrage pour dire qu’il y a le cortège présidentiel qui doit sortir, il faut qu’on attende. Les Zambiens étaient déjà arrivés, ils ont commencé leur échauffement longtemps avant nous. Au retour encore, ils nous bloquent pour nous dire que le cortège n’est pas encore passé. On a forcé pour rejoindre le terrain parce qu’il y avait les formalités administratives à faire et il était presque l’heure du coup d’envoi. On a forcé pour rejoindre le terrain. Tout cela déstabilise un groupe parce qu’il y a trop de conciliabules, de tiraillements et ça déteint un peu sur l’état d’esprit du groupe. Mais il fallait se ressaisir et aller jouer. Combien d’occasions on a eu ? On n’a jamais été dominés dans les matchs, au contraire. Je me rappelle, contre la Libye, Papis Demba Cissé a dit : «J’ai cadré ma frappe, mais c’est comme si le but s’est déplacé.» (Rires).
Certains ont parlé de faits surnaturels ?
Je ne rentre pas dans ces détails. La vérité des faits est là. Peut-être qu’on n’a pas été efficaces. L’efficacité offensive aussi existe dans le jeu, comme on l’a vu entre la Guinée Eéquatoriale et la Côte d’Ivoire. La fin n’était pas belle, mais c’est la loi du sport. Le Sénégal a continué sa trajectoire même si on a raté quelques Can (2010 et 2013). Le Sénégal y est arrivé petit à petit. Il y a eu de la patience, un projet qu’on a suivi, il y a eu des progrès. C’est pour cela que j’ai parlé de processus.
ALY, LE TALIBE DEVENU INGENIEUR EN INFORMATIQUE GRACE AU FOOTBALL
Plongée au cœur du livre du journaliste Ndiassé Sambe qui nous raconte cette histoire dans un style digeste, brillant et rempli d’anecdotes.
Après avoir consacré des années à vendre des journaux, le père d’Aly ne s’attendait pas à ce que son propre fils soit un jour évoqué dans la presse. Ne sachant pas lire, il ne sait s’il doit gronder ou féliciter le gamin. Après tout, qu’est-ce qui peut valoir à un enfant talibé des parcelles une mention dans la presse nationale ? La réponse tient en un mot : football. Oui Aly Fouta vient d’intégrer l’école Diambars où il va partager sa chambre avec un enfant chez qui il avait l’habitude de mendier. Il y côtoie aussi Saliou Ciss et Gana Gueye. Plongée au cœur du livre du journaliste Ndiassé Sambe qui nous raconte cette histoire dans un style digeste, brillant et rempli d’anecdotes.
L’Appel de Diambars marque un tournant dans la vie de Aly Sileymane Ly. En intégrant la prometteuse école de Football, il n’a pu s’empêcher de constater le contraste entre cette nouvelle aventure et son ancienne vie. Dès ses cinq ans, Aly est devenu un petit berger dans l’aride Fouta et s’est un jour évanoui de soif en menant ses bêtes aux pâturages. A 8 ans, il débarque à Dakar où l’attend la vie de talibé. En dehors de l’apprentissage du Coran et de la mendicité c’est le football qui occupe le temps du jeune garçon. Malgré son petit gabarit, il a un jeu individuel séduisant et un pied gauche magique qui l’aident à se démarquer et à se faire un nom : «Le Ronaldinho de Parcelles». «Un artiste que j’essayais d’imiter même s’il était droitier et moi gaucher», explique Aly. Comme dans chaque histoire, il faut souvent l’intervention d’un mentor pour guider et aider le héros. Ici, ce rôle revient à l’ancienne gloire du football sénégalais Alioune Ndiaye «Gaucher». «Il s’est investi comme jamais aucun de mes proches ne l’avait fait pour que je réussisse dans le foot», explique Aly. En plus de prodiguer encouragements et conseils, c’est lui qui lui achète ses premiers crampons et le présente à Saër Seck l’un des fondateurs de Diambars. Surtout, il s'est employé à convaincre la famille conservatrice du gamin de le laisser répondre à l’appel du ballon rond. Aly ayant entre temps achevé l’apprentissage du Coran, la famille finit par donner son accord à condition que le foot n’altère pas ses croyances et valeurs ainsi que son comportement.
Des prouesses à l’école et des difficultés dans le foot
Après de rigoureux tests de présélection, il intègre l’école de football. Dans la station balnéaire de Saly, une nouvelle vie commence pour le pré-adolescent de 13 ans. Pour l’ancien talibé habitué à un monde d’inégalités où certains enfants ont des droits dont d’autres ne peuvent que rêver, Diambars fait découvrir l’égalité des chances : «J’avais le même lit, les mêmes draps et le même équipement sportif. J’allais avoir les mêmes chances de devenir footballeur professionnel». Diambars dispense aussi un enseignement scolaire rigoureux à ses pensionnaires pour leur donner une chance de réussir en dehors du foot. L’ancien talibé qui n’avait jamais mis les pieds à l’école se retrouve en classe. Aidé par une détermination infaillible et des enseignants chevronnés, il apprend à lire et à écrire. A ses débuts, il est intégré dans la classe F (la classe des fous) qui réunit les pensionnaires ayant un niveau scolaire rudimentaire ou inexistant. A force de travail et de témérité, il intègre finalement une classe régulière et réussit à sauter plusieurs classes. Alors que son intégration scolaire se passait mieux que prévu, son adaptation sportive était un peu plus compliquée. Lui qui était habitué au foot de rue devait apprendre à mieux jouer en équipe et avec des crampons. Aussi, il y avait cette effrayante statistique : Seulement 7% des pensionnaires auront une chance de signer pro. Aly était tout de même confiant qu’il ferait partie des élus. En attendant, il profitait de chaque instant passé dans cet institut. L’équipe fait des tournées en Europe et Aly rencontre des idoles tels que Vieira, Henry, Ribery, etc.
Une amitié avec Saliou Ciss et Gana Gueye
A l’institut, Saër Seck et Jimmy Adjovi-Boco veillent à la discipline et au bienêtre de chaque pensionnaire. Aly se lie tout de suite d’amitié avec Saliou Ciss. Avec Gana Gueye, le lien n’est pas immédiat car les deux jeunes ne sont pas de la même promotion. Par la suite, ayant eu connaissance du statut de Hafiiz du Coran de Aly, Gana le sollicite pour des leçons. «Pendant plusieurs mois, je fus son professeur. Il continue aujourd’hui de m’appeler “Mon Marabout”». De son côté Aly ne tarit pas d’éloges sur le joueur d’Everton. «Pour beaucoup, Idy symbolise à lui seul la réussite du Projet. Il symbolise la philosophie Diambars dans le savoir-être et le savoir-faire. Il a toujours été un leader», explique-t-il.
La fin d’un rêve et le début d’un autre
Pour Aly, le rêve s’arrête 5 ans après sa venue à Diambars. Le couperet tombe lors d’une réunion avec Jimmy Adjovi-Boco. Tout en louant ses qualités humaines et sa progression scolaire, ce dernier adopte la franchise concernant son avenir dans le foot : «Aujourd’hui, le football professionnel demande un certain nombre de qualités. Tu en as certaines mais pas toutes. Et avec ton seul bagage, il est difficile d’envisager une carrière professionnelle en Europe». Pour Aly, c’est «une douche froide, un uppercut, une gifle». Jimmy l’incite à envisager un futur en dehors du foot et le choix d’Aly se porte sur... l’informatique. Un rêve que Diambars aide à concrétiser en aidant Aly à aller poursuivre ses études en France. Cette désillusion, loin de provoquer un ressentiment chez lui a été une occasion de mûrir, d’encaisser les coups de la vie et de se relever pour se livrer à d’autres combats. Après maintes péripéties, Aly Sileymane Ly devient ingénieur en Informatique en France. Durant tout ce parcours, il a pu compter sur l’ombre bienveillante de ses parents, de Diambars et surtout de Jimmy Adjovi-Boco. L’homme qui lui annoncé qu’il n’avait pas d’avenir dans le foot sera un soutien précieux tout au long de sa reconversion.
Le surnom Zam Zam donné à Aly par la bande à Gana Gueye
Avec sa parfaite maitrise du Coran, Aly était considéré comme le marabout de Diambars. En plus de dispenser des leçons sur le Coran, il faisait aussi des prêches dont l’une d’elles viendra écorner ce statut. Il existe une croyance selon laquelle, toute l’eau de la terre devient de l’eau de Zam Zam au lendemain de la tamkharite. Aly dit à ses camarades que le fait de prendre une douche avec cette eau garantissait une immunité contre toute blessure ou maladie pendant au moins un an. Dans le groupe il y avait Gana, Saliou Ciss, Kara Mbodj et Pape Souaré qui se levèrent tous très tôt pour prendre une douche et profiter de cette aubaine. Malheureusement, Saliou Ciss a eu une entorse de la cheville le même jour. «Mon mythe venait de s’effondrer et je venais de gagner le surnom de Zam Zam», se souvient Aly avec humour.
L’ACCES À LA JUSTICE POUR TOUS, UN DEFI MAJEUR POUR L’ETAT
Le ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall, a inauguré vendredi 26 janvier 2024, le palais de justice de Rufisque situé dans la commune de Diamniadio
Le ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall a inauguré, hier, le palais de justice de Rufisque situé dans la commune de Diamniadio. La réalisation de cette infrastructure judiciaire est inscrite dans le programme modernisation des infrastructures judiciaires de l’Etat piloté par le ministère de la Justice. Ce programme est estimé à hauteur de 250 milliards.
Dans le cadre de la politique de modernisation des infrastructures judiciaires, le ministre de la Justice a procédé à l’inauguration du nouveau palais de justice de Rufisque, hier, à Diamniadio. Bâtie sur une superficie de 16 743 m2, l’infrastructure judiciaire est composée de 73 bureaux, de 5 salles d’audience, d’un tribunal de grande instance et d’un tribunal d’instance. Selon Aïssata Tall Sall, la construction du palais de justice de Rufisque s’inscrit dans le programme de modernisation de la justice d’une manière générale et de la modernisation des infrastructures judiciaires de manière particulière.
D’après elle, ce programme de modernisation dispose d’un budget de 250 milliards pour une période de dix années. L’ancienne ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a également révélé que «dans quelque temps» d’autres palais de justice seront inaugurés à Guédiawaye, Tivaouane, Fatick… Elle a ensuite profité de l’occasion pour rappeler aux hauts magistrats «leur office et leur sacerdoce, celui de rendre la justice, de la distribuer avec harmonie pour réinstaurer la paix sociale par la règle et la loi».
Hamady Diouf dénonce «des attaques d’acteurs qui aspirent à des fonctions éminentes» Lors de sa prise de parole, le premier président de la Cour d’appel de Dakar, Hamady Diouf, a indiqué que l’inauguration du palais «marque la fin d’un temps ordinaire et consacre de façon effective dans le département des progrès dans l’avènement de l’accès à la justice pour tous et de l’égalité des personnes devant la justice». Il a exhorté les travailleurs de ce tribunal, avec l’animation des services d’accueil, à «mieux faire comprendre aux populations l’organisation de la justice, ces méthodes de travail et de fonctionnement souvent méconnues du grand public».
Le magistrat s’est également indigné «des attaques injustifiées contre la justice» par des «acteurs qui aspirent à des fonctions éminentes» et a invité ses collègues à «rester fidèles et loyaux à l’institution judiciaire et à leur serment que des soubresauts passagers ne peuvent pas défigurer». Les élus départementaux et municipaux, notamment le président du Conseil départementental de Rufisque, Pape Mamadou Fam, et le maire de Diamniadio, Mamadou Moulaye Gueye, ont salué la construction de l’édifice, qui est venue, selon eux, «à son heure».
LES ELEPHANTS MARQUENT LEUR TERRITOIRE
Le choc qui oppose le Sénégal et la Côte d’Ivoire ce lundi en 8e de finale de la CAN 2023 sera la troisième confrontation entre les deux équipes en phase finale de Coupe d’Afrique.
Le duel des 8e de finale entre Sénégal et la Côte d’Ivoire, ce lundi 29 janvier au stade Charles Konan Banny de Yamoussoukro, sera la 18e rencontre qui opposera les deux nations ouest- africaines. Mais elle sera seulement la troisième confrontation en phase finale de Coupe d’Afrique.
Le choc qui oppose le Sénégal et la Côte d’Ivoire ce lundi en 8e de finale de la CAN 2023 sera la troisième confrontation entre les deux équipes en phase finale de Coupe d’Afrique. Après leur toute première confrontation amicale disputée en 1962 à Dakar et soldé par un match nul (0-0), les deux nations ouest africaines ont livré leur première bataille lors de la Can 1965 en Tunisie. C’était un match de classement disputé le 21 novembre 1965 suite à des subtilités de l’algèbre qui a failli pousser le Sénégal au boycott du reste de la compétition. C’était contre la Côte d’Ivoire vainqueur de la rencontre (1-0).
La route des deux nations ne devra se croiser que 21 ans plus tard lors de la Can disputée au Caire en 1986. Après 18 ans d’absence, les Lions retrouvent les Eléphants aux pieds des Pyramides et se loge dans la même poule que l’Egypte pays organisateurs. Après la sensation réussie en match d’ouverture contre les Egypte (1-0) et la Mozambique, il ne restait aux «Lions» que de gérer leur courte avance et se propulser vers la demi-finale. Mais ce décisif match de ce 13 mars 1986 se transformera en cauchemar. Un but d'Abdoulaye Traoré dit Ben Badi aura suffi au bonheur des Ivoiriens (1-0) qui valident leur ticket en demi-finale.
En dehors de la Can, «Lions» et «Eléphants» se sont retrouvés sur d’autres terrains. Notamment au Championnat d’Afrique des Nations (Chan). C’était lors de la première édition organisée à Abidjan. Logés dans la même, ils se font face en match de poule et se quittent sur un score de parité (0-0).
Assidu en phase finale avec cinq participations d’affilée, le Sénégal tente de valider son ticket pour la Can de Johannesburg 2013. Après un succès (4-2) au match aller à Abidjan, le 8 septembre 2012, la bande à Drogba avait réussi à conforter sa domination le 12 octobre 2012 (2-0). Match interrompu à la 78e mn par des incidents qui ont poussé la Caf suspendre le stade Léopold Senghor. Un an après ils se retrouvent stade Houphouët-Boigny, en match aller des barrages de la Coupe du monde 2014 pour une victoire ivoirienne (3-1). Lors de la manche retour disputé le 16 novembre au stade Mohamed V de Casablanca, les deux équipes se quitteront sur un match nul (1-1).
Au décompte des matchs Sénégal-Cote d’Ivoire de l’histoire, toutes compétitions confondues, les pachydermes ont une avance. Sur les 17 rencontres, ils se sont imposés à 10 reprises contre quatre victoires des Lions et 3 nuls.
PREMIERE GROSSE AFFICHE DES HUITIEMES
Miraculeusement qualifié pour les huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des nations, le Cameroun affrontera le Nigeria dans ce qui constitue la première énorme affiche de la phase à élimination directe.
Miraculeusement qualifié pour les huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des nations, le Cameroun affrontera le Nigeria dans ce qui constitue la première énorme affiche de la phase à élimination directe.
Malmené comme jamais par la Gambie et même mené dans les dernières minutes, le Cameroun s'est finalement imposé sur un but du Rennais Christopher Wooh dans les ultimes secondes de la rencontre (3-2). Un succès, couplé à la défaite de la Guinée face au Sénégal (0- 2) dans l'autre match du groupe C qui a même offert aux Lions indomptables la deuxième place de leur poule.
Sur le papier, le Cameroun aurait pu bénéficier d'un adversaire plus abordable en terminant deuxième et non troisième derrière le Sénégal et la Guinée. Mais voilà, les nombreuses surprises lors de cette CAN disputée en Côte d'Ivoire ont tout bouleversé. Seulement deuxième de sa poule derrière la Guinée équatoriale, le Nigeria se retrouvera donc sur la route des Camerounais dès les huitièmes de finale.
Qualifiés de justesse pour la phase à élimination directe, les protégés de Rigobert Song devront donc sortir le grand jeu face à des Super Eagles toujours invaincus et qui ont notamment battu l'hôte ivoirien (1-0) dans le groupe A. Un match face au Cameroun où les partenaires de Victor Osimhen partent légèrement favoris et joué le samedi 27 janvier au Stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan (21h). Le duel entre les quintuples vainqueurs camerounais et les triple champions nigerians promet donc une rencontre à suspense entre entre deux nations qui visaient le dernier carré.
Cette stat inquiétante pour le Cameroun
Les huitièmes de finale de la CAN 2023 en Côte d’Ivoire promettent des affrontements passionnants, en particulier le choc entre le Nigeria et le Cameroun samedi. L'occasion de mettre en lumière une statistique préoccupante concernant le Cameroun. Les Super Eagles et les Lions Indomptables vont une fois de plus se rencontrer dans le cadre de la CAN. Le bilan des confrontations à la CAN entre ces deux géants du football africain est actuellement de 2 victoires pour le Cameroun, 2 nuls (dont un sacre du Cameroun aux tirs au but), et de 3 victoires pour le Nigeria, dont les deux derniers matchs. Il est à noter que les deux nations se sont affrontées trois fois en finale de la CAN par le passé, avec le Cameroun remportant chaque fois le titre (en 1984, 1988 et 2000).
DES VICTOIRES EN FINALE, MAIS…
En revanche, les quintuples vainqueurs de la CAN ont plus de mal lorsqu'ils croisent le Nigeria plus tôt dans la compétition, à l'instar de leur dernière confrontation dans le tournoi en huitièmes de finale de l'édition 2019, avec une élimination à la clé (2-3). Ainsi, ils n'ont jamais battu les Super Eagles à la CAN hors finale ! Motif d'optimisme en revanche : hors CAN, après une disette de 21 ans, le Cameroun est enfin parvenu à battre à nouveau le Nigeria, en match amical à Vienne en 2021 (1-0). Leur dernier affrontement en date.
SHALULILE ET LES AUTRES ESPERENT SURPRENDRE
Les huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des Nations CAF Total Energies Côte d'Ivoire 2023 débuteront par une rencontre entre l'Angola et la Namibie au Stade de la Paix de Bouaké, ce samedi 27 janvier.
Les huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des Nations CAF Total Energies Côte d'Ivoire 2023 débuteront par une rencontre entre l'Angola et la Namibie au Stade de la Paix de Bouaké, ce samedi 27 janvier.
L 'Angola a réussi à prendre la tête du Groupe D avec 7 points. Ils ont remporté des victoires sur la Mauritanie et le Burkina Faso et ont fait match nul avec l'Algérie. La Namibie, quant à elle, a enregistré sa première et unique victoire dans l'histoire de la CAN CAF TotalEnergies. Cette victoire a joué un rôle essentiel dans la qualification de la Namibie pour la phase à élimination directe. Le Stade de la Paix est un terrain familier pour l'Angola. Ils y ont joué deux de leurs matches de groupe à Bouake. Avec deux titres d'Homme du Match TotalEnergies, Deon Hotto a été l'homme clé des Brave Warriors. Gelson Dala, qui figure dans l'équipe-type de la phase de groupe de la CAF, a marqué deux buts jusqu'à présent pour l'Angola. Il sera le principal problème de la défense namibienne. Les deux entraîneurs sont ravis de leur qualification. Ils espèrent que leurs équipes se montreront à la hauteur lors des huitièmes de finale et qu'elles écriront une nouvelle page de l'histoire du tournoi.
PEDRO GONÇALVES - SELECTIONNEUR DE L'ANGOLA
« C'est un moment historique pour nous et nous avons un match important demain, peut-être le plus important des 14 dernières années de l'équipe nationale angolaise. Notre objectif est d'être sur le terrain, d'être à la hauteur et de battre la Namibie. Ce sera certainement très difficile, mais je suis convaincu que tout le monde fera du bon travail demain. La Namibie est une équipe très puissante et très courageuse. Nous devons être prudents dans nos passes. Nous devons être équilibrés car si nous perdons notre équilibre, la Namibie peut être dangereuse pour nous ».
COLLIN BENJAMIN - ENTRAINEUR DE LA NAMIBIE
« Nous avons de bons joueurs techniques avec un grand cœur et il y a la signature de l'entraîneur, il y a des joueurs qui sont avec l'équipe depuis 2019, et il y a une continuité et une sécurité. Nous sommes une très bonne équipe, nos garçons sont heureux d'être ici et il y a plus de plaisir. C'est la détermination, l'ambition, la mentalité, ces garçons veulent réussir et ils comprennent tout de l'équipe. Nous savons ce qu'il faut faire, il est très important d'avoir une défense stable. Nous voulions faire partie des 16 meilleures équipes d'Afrique et il est certain que nous faisons partie des 16 meilleures, c'est une motivation en soi. Je ne me souviens pas que la Namibie aborde un match avec les faveurs du pronostic, c'est toujours contre nous. Je suis d'accord pour dire qu'il n'y a plus de petites équipes dans le tournoi. Nos entraîneurs savent que les joueurs jouent à un bon niveau et qu'ils ont faim ».