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6 février 2025
GENERATION FOOT : PEPINIERE DE TALENTS
A Yamoussoukro, le Sénégal, qui joue ce lundi son 8ème de finale face à la Côte d’Ivoire, compte sur des talents «fabriqués» à Génération Foot. Il y a les guides, Sadio Mané, Ismaïla Sarr, et les pépites, Pape Matar Sarr, Lamine Camara,
Abdou Rahim KA, Adjoua R. BASSENE (Quotidien TV) et Bocar SAKHO |
Publication 29/01/2024
A Yamoussoukro, le Sénégal, qui joue ce lundi son 8ème de finale face à la Côte d’Ivoire, compte sur des talents «fabriqués» à Génération Foot. Il y a les guides, Sadio Mané, Ismaïla Sarr, et les pépites, Pape Matar Sarr, Lamine Camara, qui constituent la colonne vertébrale des Lions. Le Quotidien s’est rendu à Deni Birame Ndao où est logée Gf qui continue à couver les talents de demain.
Le Sénégal est un «roi-Lion» dont l’appétit est devenu insatiable. Il gagne dans toutes les catégories au niveau des sélections nationales. Depuis quelques décennies, le football sénégalais se construit beaucoup plus en interne et par la base. Ce qui se voit sur les écrans et terrains de compétition se conçoit et se forge notamment dans les académies. Génération foot, fondée en 2000, est l’une des pépinières qui pourvoit aujourd’hui les équipes nationales sénégalaises en talents. Sur les 23 joueurs présents à la Can en Côte d’Ivoire, 5 sont passés par l’académie située à Deni Birame Ndao, logée sur le littoral, mais balayée par un vent poussiéreux.
Au centre, des ouvriers s’affairent. De nouveaux chantiers sont en cours. L’on construit des infrastructures, l’on s’occupe des pelouses, mais l’on surveille, accompagne et encadre surtout la jeune pousse qui aspire à une carrière professionnelle, à l’image d’anciens de l’académie comme Sadio Mané, Ismaïla Sarr, Habib Diallo, Pape Matar Sarr ou encore Lamine Camara. Ils ont montré la voie.
Selon Abdoulaye Sarr, Directeur technique, rien n’est laissé au hasard et tout, des installations à la stratégie de recrutement et de formation, vise à stimuler la performance continue. «On a un président (Mady Touré) qui cherche toujours à faire mieux et pense que malgré les résultats, il est toujours possible d’aller encore plus loin. Tout le monde ici travaille dans ce sens et pour cette vision. C’est une grande organisation», explique l’ancien sélectionneur des Lions. S’il a disparu des radars médiatiques, il continue à labourer le champ sportif. Avec son expérience et son vécu, il participe, avec d’autres techniciens réputés comme Bassouaré Diaby, ex-coach des Lionnes, à façonner les nouvelles pépites encore brutes de décoffrage.
13h. A l’heure où les plus jeunes prennent le chemin du restaurant, dans une classe, d’autres pensionnaires terminent un cours de philosophie. Une occasion pour Abdoulaye Sarr de rappeler l’importance que l’académie accorde aux valeurs, à l’éducation et à la formation professionnelle. Pour lui, il ne faut pas voir Génération Foot comme une «machine à former des joueurs». Sur la centaine de pensionnaires, peu finiront professionnels, avec le rayonnement connu par Mané et compagnie. Il faut donc former des citoyens. «Ici, notre crédo, ce n’est pas de former des joueurs, c’est de former des hommes, leur inculquer des valeurs pour leur intégration harmonieuse dans la société. C’est le plus important, parce que le seul joueur ne peut pas faire son projet de vie sans être formaté à l’école des valeurs. Et je pense que de plus en plus, notre école le démontre même avec ses résultats : 100% au Bac pendant trois ans, et on va continuer comme ça», dit-il.
Bien sûr, il y a toute une machine derrière pour accompagner les jeunes vers les sommets footballistiques : terrains d’entraînement, salle de musculation, vestiaires, diététique, soins médicaux… «Même en Europe, il y a des structures qui n’ont pas ces infrastructures. Ce sont des choses sur lesquelles repose le succès. Ce sont aussi des cadres de qualité et une grande organisation», insiste M. Sarr.
La voie est donc tracée. Et elle devrait se poursuivre avec les «valeurs chères» au club, mais aussi en s’adaptant aux exigences évolutives et internationales en matière d’infrastructures, de formation, de philosophie et d’ouverture. D’ailleurs, à en croire le Directeur technique, une section féminine devrait voir le jour, conformément aux recommandations de la Caf.
BOXE ENTRE DEUX «BOX TO BOX»
Forcément, Lamine Camara et Séko Fofana vont se croiser dans l’entrejeu, dans un duel qui va forcément être scruté lors de ce 8e de finale très attendu, entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire.
Ils aiment partir de loin, en mode «box to box», dans une position de meneur reculé, en se projetant. Donc forcément, Lamine Camara et Séko Fofana vont se croiser dans l’entrejeu, dans un duel qui va forcément être scruté lors de ce 8e de finale très attendu, entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire.
Leur masterclass contre le Cameroun résonne toujours et continue d’alimenter les commentaires à Yamoussoukro et chez bon nombre d’observateurs
Pape Guèye, Lamine Camara et Pape Matar Sarr ont effet été monstrueux face aux Camerounais, domptés, 3-1, en match de poule. Dans ce trident médian, le jeune milieu du Fc Metz a marqué les esprits. Lamine Camara, déjà double buteur contre la Gambie, en dépit de son jeune âge, a en effet tenu tête aux milieux camerounais en laissant bouche bée Zambo Anguissa et Cie. Avec à l’arrivée un succès logique sur les Lions Indomptables qui sont finalement rentrés à la maison, après avoir été sortis par le Nigeria.
Absent contre la Guinée, celui qui a été élu «meilleur jeune joueur» du premier tour de la Can revient avec une grosse envie de poursuivre l’aventure.
Evidemment, les données seront autres face au pays-hôte, un vrai miraculé après avoir frôlé l’élimination. En face, il y aura aussi de sérieux clients, avec le trio du milieu des Eléphants : Franck Kessié, Ibrahim Sangaré et Séko Fofana. Nous nous sommes intéressés à ce dernier. Justement parce que le coéquipier de Sadio Mané à Al-Nassr a le même profil que Lamine Camara. En effet, tous les deux jouent en mode «box to box». Ils aiment partir de loin en se projetant. Donc forcément, Lamine Camara et Séko Fofana vont se croiser dans l’entrejeu, dans un duel qui va forcément être scruté de près.
Lamine en avance sur Séko
Si on passe à la loupe, leurs prestations jusque-là, le Sénégalais a donné la meilleure impression face à un Séko Fofana qui peine à être décisif, malgré une grosse activité dans l’entrejeu. Très remuant et courant dans tous les sens, celui qui a joué son meilleur match contre la Guinée-Bissau (2-0) en match d’ouverture avec un but, souffre un peu de la non-implication de ses deux autres compères du milieu, Kessié et Sangaré. Du coup, ses qualités de milieu «box to box» tardent à donner l’impact souhaité dans les transitions offensives ivoiriennes. Mais l’ancien Lensois devrait être surveillé de près.
Par contre, côté sénégalais, on s’attend à ce que Lamine Camara confirme ses deux matchs-référence, contre la Gambie et le Cameroun.
En tout cas, on devrait être servi ce soir dans ce duel entre deux «box to box» qui vont… boxer sur le ring de Yamoussoukro
LA BATAILLE DE YAMOUSSOUKRO !
Après un parcours parfait en matchs de poule, place aux choses très sérieuses pour les Lions qui défient à domicile, ce soir, les Eléphants, dans une bataille pour une place en quart de finale de la Can.
Après un parcours parfait en matchs de poule, place aux choses très sérieuses pour les Lions qui défient à domicile, ce soir, les Eléphants, dans une bataille pour une place en quart de finale de la Can.
Quand Lions et Eléphants se croisent, forcément il y a du spectacle. C’est en tout cas ce à quoi s’attendent les 20 mille personnes qui vont assister à ce duel très attendu, avec comme enjeu une place en quarts de finale de la Can.
Qualifiés en passant par un trou de souris, les Eléphants sont revenus de l’enfer après un premier tour catastrophique, marqué par une défaite humiliante (0-4) face à la Guinée Equatoriale.
Du coup, tout un Peuple reprend de l’espoir dans l’optique de poursuivre l’aventure en tentant d’aller jusqu’au bout.
Mais il vrai qu’avec le contenu noté lors du premier tour, le pays-hôte devra montrer un autre visage s’il veut voir son rêve se poursuivre. Car c’est surtout des Eléphants au jeu pauvre qu’on a vus.
Il fallait donc provoquer un électrochoc, avec le départ de Jean-Louis Gasset, remplacé par son adjoint. Mais avant, il a y eu l’affaire Hervé Renard, qui est venue confirmer les craintes des dirigeants ivoiriens de rater cette seconde chance qui les maintient en vie.
Et pour y arriver, le discours a son importance
«On était vraiment entre la déception de notre propre match et la peur de ne pas se qualifier pour notre Can. Donc ça a été 2 jours difficiles et aujourd’hui on va dire que la journée se termine bien, c’est une très bonne chose. Maintenant, on est passés grâce aux autres, on n’est pas passés parce qu’on a été bons sur le terrain ; donc il faut rester humble, il faut avoir une joie mesurée, se servir de cette qualification comme un soulagement. Maintenant, on doit quand même une revanche à notre Peuple», a déclaré Emerse Fae.
Mais il faut dire que cette suite du parcours ne sera pas du tout un fleuve tranquille pour la bande à Séko Fofana qui va défier le champion d’Afrique. Des Sénégalais qui ont été l’équipe la plus impressionnante du premier tour, avec le Maroc et le Nigeria. Et qui ambitionnent un «back to back» historique
Il est vrai que côté palmarès, il n’y a pas photo entre les deux pays. Ce que d’ailleurs rappellent les Ivoiriens. Mais c’est ce qu’on disait pour le Cameroun, 5 fois vainqueur de la Can, avant d’affronter le Sénégal. On connaît la suite. Comme quoi, tout va se jouer sur le terrain
Côté ivoirien, on devrait enfin voir le buteur-maison, Sébastien Haller, reprendre du service. Arrivé blessé à la Can, il n’a pas encore disputé de match. Espéré contre la Guinée Equatoriale, il n’était même pas sur la feuille de match.
Par Madiambal DIAGNE
JE REFUSE DE CROIRE QUE MACKY SALL VOUDRAIT GARDER LE POUVOIR
Pour la première fois, la majorité parlementaire du camp de Macky Sall s’allie officiellement avec le Pds, et à quelle fin ? Une action, sorte de collusion, destinée à jeter le discrédit sur le Conseil constitutionnel
Le Président Macky Sall indique que le calendrier électoral sera rigoureusement respecté et que le premier tour de l’élection présidentielle se déroulera normalement le 25 février 2024. Il l’avait confié en privé à des proches et à de hautes autorités religieuses, qui devenaient sceptiques quant à l’intention du pouvoir de respecter ledit calendrier. Il faut avouer que l’on n’avait pas manqué d’être choqué par la remarque narquoise d’un chef religieux, qui se demandait si on pouvait croire encore aux assurances données par le président de la République sur cette question. Mais Macky Sall a été amené à le redire en public, le 26 janvier 2024, à l’occasion de la Ziarra annuelle de la famille omarienne. On peut le croire sur parole, car sa posture et son statut ne devraient pas l’autoriser à agir autrement. Aussi, toute autre démarche de sa part équivaudrait à détruire de ses propres mains tout ce qu’il a construit durant son magistère et véritablement, il pâlirait devant l’œuvre de ses prédécesseurs. En effet, il a hérité d’un Sénégal avec des institutions démocratiques qui fonctionnent et une stabilité que lui envie toute l’Afrique. Le moins qu’on attendrait de lui est qu’il transmette le pouvoir à un successeur, dans les mêmes conditions de paix et de légalité républicaine et démocratique.
Karim Wade allume un feu qui ne le brûlera pas
La décision du Conseil constitutionnel rejetant la candidature de Karim Meïssa Wade à l’élection présidentielle a poussé le Parti démocratique sénégalais (Pds) et son leader charismatique et historique, Abdoulaye Wade, à rejouer la seule musique qu’ils savent jouer, c’est-à-dire celle des attaques, des accusations, des invectives et des menaces contre les institutions de la République et singulièrement les magistrats. Opposants, Abdoulaye Wade et ses camarades avaient acculé des membres du Conseil constitutionnel jusqu’à ce que son président, Kéba Mbaye, démissionne en plein processus électoral. Son vice-président, Babacar Sèye, a été victime des balles tueuses de la bande à Amadou Clédor Sène. Abdoulaye Wade, devenu président de la République, s’empressa de les libérer pour ensuite faire adopter une loi d’amnistie pour effacer leur crime. Cette même bande avait criblé de balles le domicile du juge Youssoupha Ndiaye, qui avait remplacé Kéba Mbaye. Durant tout son magistère, le Président Abdoulaye Wade n’a eu de cesse de pourfendre le Conseil constitutionnel et ses membres, qu’il aura pourtant nommés, chaque fois qu’ils ont eu l’outrecuidance de s’éloigner de ses volontés. En cherchant à jeter l’opprobre sur le Conseil constitutionnel dont la dissolution est exigée par son parti, avec la conséquence qui sera fatalement un brutal coup d’arrêt au processus électoral, Karim Wade parle de corde dans la maison d’un pendu. Il a certes de qui tenir, mais force est de dire qu’il joue un rôle bien trop facile. En effet, il ne lui arrivera rien de fâcheux, si le feu prend au Sénégal du fait de son initiative. Des Sénégalais pourront en mourir, le pays pourra être à feu et à sang, mais le déluge ne le rattraperait pas jusqu’à son exil doré de Doha.
Ce qui accuse Macky Sall
Un groupe de candidats recalés avait demandé le report de l’élection présidentielle et s’était fendu d’une missive hérétique adressée au chef de l’Etat pour lui demander d’intervenir dans le processus électoral.Contre toute attente, lePrésident Sall les recevra en audience, pouvant donner l’impression de son intrusion illégale dans les attributions du Conseil constitutionnel. L’audience tourna court et dans un communiqué, la présidence de la République a tenu à réaffirmer le respect du calendrier électoral et a restauré le rôle et les attributions souveraines du Conseil constitutionnel. Les apparences sont sauves. Abdoulaye Wade, qui place toujours son fils Karim au-dessus de tout et de tout le monde, avait demandé la dissolution du Conseil constitutionnel qui a osé refuser la candidature de son héritier. Cet appel était inaudible. Mais le Pds a surenchéri en saisissant le 24 janvier 2024, l’Assemblée nationale d’une demande de mise en place d’une Commission d’enquête parlementaire sur de supposés faits de corruption au Conseil constitutionnel. Le Pds ne dit pas encore qui a corrompu qui et comment, mais fait savoir partout qu’il détiendrait des preuves accablantes. Dans une procédure d’une rapidité vertigineuse, l’Assemblée nationale pose chaque jour un acte avec une cadence inouïe. Le Bureau de l’institution a été réuni instamment le jeudi 25 janvier 2024 pour donner une suite à la demande de mise en place de la Commission d’enquête. La Conférence des présidents se réunit le 26 janvier 2024 pour jouer sa partition et fait inscrire à l’agenda de la Commission des lois, cette demande en l’invitant à se réunir le premier jour ouvrable suivant, à savoir le lundi 29 janvier 2024. Des députés croient savoir que l’affaire sera inscrite à l’ordre du jour de la séance plénière prévue pour le mardi 30 janvier 2024 pour son adoption. Le Bureau de l’Assemblée nationale, encore moins la Conférence des présidents, n’a encore vu les fameuses preuves. Quelques journalistes triés sur le volet ont été appelés à écouter quelques extraits sonores de conversations ou à lire des bouts de courriels échangés. Assez léger me direz-vous, encore que la propension qui a cours au Sénégal, ces dernières années, de violer publiquement l’intimité et la vie privée des personnes sur les réseaux sociaux, n’est pas encore de mise dans le cas d’espèce. On peut bien présumer que si des preuves irréfutables existaient, elles seraient déjà sur la place publique pour alimenter les discussions dans les chaumières. La classe politique ne nous a pas habitués à autant de retenue et de pudeur !
De quoi le Conseil constitutionnel serait-il coupable ? D’avoir strictement dit le Droit dans le cas Karim Wade. C’est-à-dire de refuser à un candidat qui a fait une fausse déclaration dans son dossier, de pouvoir revenir pour régulariser sa candidature avec une pièce justifiant postérieurement un état ou une situation. Le Conseil constitutionnel aurait d’ailleurs pu demander au Parquet d’ouvrir des poursuites pénales comme il a eu à le faire avec un autre candidat qui avait présenté une fausse liste de députés dans son dossier de parrainage.
Le parti présidentiel, l’Alliance pour la République (Apr), a sorti un communiqué pour s’associer à l’initiative du Pds. Le crime est signé. Seulement, aucun calcul politicien ne devrait autoriser un tel acte. Pour la première fois, la majorité parlementaire du camp de Macky Sall s’allie officiellement avec le Pds, et à quelle fin ? Une action, sorte de collusion, destinée à jeter le discrédit sur le Conseil constitutionnel, une institution de la République, et entacher l’honorabilité de ses membres qui ont tous été nommés par Macky Sall lui-même. Sacrilège ! Il apparaît surréaliste que le régime politique qui avait fait condamner Karim Wade pour prévarication de ressources publiques et l’a accablé jusqu’à le pousser à l’exil, se réveille un beau matin, sans la moindre explication ou repentir ni contrition, pour l’absoudre de tout et chercher à pactiser avec lui. Peut-on s’imaginer que les magistrats ne feront pas bloc autour de leurs collègues ? Il aura sur les bras un lourd contentieux qu’aucun chef d’Etat n’a jamais eu avec la Magistrature de son pays.
Oseront-ils franchir le Rubicon pour recourir à l’article 52 de la Constitution et donner des pouvoirs exceptionnels au président de la République ?
Tout cela procèderait-il d’un plan ourdi pour maintenir Macky Sall au pouvoir ? Le cas échéant, rester au pouvoir sans aucune base légale, à la fin de son mandat constitutionnel, équivaudrait à un coup d’Etat institutionnel. Je ne vois pas Macky Sall s’engager dans une voie aussi dangereuse pour lui-même et pour la Nation. Il créerait les conditions favorisant de graves troubles politiques. On sait qu’il est si fier et a une haute estime de soi pour finir comme certains de ses pairs africains. Aussi avait-il expliqué tenir tant à sa parole donnée, jusqu’à renoncer à une candidature pourtant parfaitementlégale pour la Présidentielle de 2024. Franchement, il ne peut pas renoncer à une possibilité légale pour se risquer à emprunter des chemins de traverse et se voir accusé d’être un vulgaire putschiste. Macky Sall sait aussi que ses courtisans qui l’enjoignent, au vu et au su de tout le monde, à garder le pouvoir, ne l’aiment pas tant pour l’avoir déjà insulté publiquement quand ils étaient en disgrâce ou en désaccord avec lui. Dans un tel schéma, Macky Sall sera l’unique perdant et compromettra toute son aura et le bel avenir qui s’ouvre devant lui à son départ du pouvoir. Il est assez intelligent pour ne pas se laisser embarquer dans une telle folie. Au demeurant, l’accusation contre des juges du Conseil constitutionnel pourrait les pousser à démissionner, mais le cas échéant, l’institution ne continuerait pas moins de délibérer valablement, encore que le président de la République aurait la latitude de nommer, dans la minute qui suivra, des juges pour les remplacer. Pour ma part, je supplie ces juges de rester stoïques et de demeurer à leurs postes pour ne pas faire le jeu de leurs pourfendeurs. Aussi devraient-ils refuser de répondre aux éventuelles convocations de cette Commission d’enquête parlementaire. Les conjurés ne pourront ainsi rien attendre de cette Commission d’enquête autrement que de jeter en pâture des magistrats. Qu’ils sont bien bavards ces conjurés ! C’est ainsi qu’on sait qu’ils entendent créer, par ce moyen, un conflit artificiel entre le Conseil constitutionnel et l’Assemblée nationale. Mais on oublie qu’il appartient au Conseil constitutionnel de juger des conflits entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. En d’autres termes, le Conseil constitutionnel ne peut être en conflit avec aucun autre pouvoir. L’institution continuerait d’ignorer royalement la Commission d’enquête parlezentaire qui violerait le sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs. Il ne faudra pas non plus aller vite en besogne, car on ne saurait préjuger du vote final. Qui pourrait être assuré que la totalité des députés de Benno bokk yaaakar (Bby) vont voter aveuglément avec le Pds ? Quelle sera l’attitude des députés de l’opposition comme ceux de l’ex-Pastef, du Pur, de Taxawu Senegaal ou des députés non inscrits ? Et le plus absurde est que la demande du Pds est portée par des membres de l’Apr, qui sont assez connus pour manifester une hostilité ouverte à l’endroit du Premier ministre Amadou Ba, candidat désigné par Macky Sall. On sait aussi qu’ils se feront un plaisir à mieux lui savonner la planche, en cherchant à l’humilier et l’accuser d’avoir corrompu les magistrats. Le Premier ministre sera le premier client à être entendu par la Commission d’enquête. A sa place, je ne répondrais pas à leur convocation, car l’Assemblée nationale n’a pas compétence pour enquêter sur des faits délictuels relevant exclusivement de la compétence du judiciaire. En sa qualité de Premier ministre, il ne doit pas participer à saper les fondements de l’Etat de Droit et de la séparation des pouvoirs.
Les candidats Khalifa Sall, Idrissa Seck, Mohammed Dionne et autres, gardent-ils le silence parce que l’opération pourrait affaiblir Amadou Ba ?
La mise en place de la Commission d’enquête ne pourra certainement pas être un acte suffisant pour invoquer le blocage des institutions ou une situation devant autoriser le recours à l’article 52 de la Constitution, pour donner les pleins pouvoirs au président de la République. Dans le texte de la Constitution du Sénégal, on lit : «Lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité du territoire national ou l’exécution des engagements internationaux sont menacées d’une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ou des institutions est interrompu, le président de la République dispose de pouvoirs exceptionnels.Il peut, après en avoir informé la Nation par un message, prendre toute mesure tendant à rétablir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions, et à assurer la sauvegarde de la Nation (...).» Les «pleins pouvoirs» autoriseront-ils à reporter l’élection présidentielle ou à dissoudre le Conseil constitutionnel et créer une situation d’exception sur une année par exemple, comme l’a déjà précisément indiqué le Pds ? On a connu la spirale du report des élections en Côte d’Ivoire où, à force de reports répétés, d’une année à une autre, le Président Gbagbo avait obtenu «un mandat cadeau». Seulement, on sait comment l’histoire s’était tristement terminée. On ne soulignera jamais assez le jeu d’apprentis-sorciers assis sur des barils de poudre et s’amusant avec du feu. Jusqu’où tout cela pourra-t-il mener ? A l’autodafé du Conseil constitutionnel comme cela avait été le cas avec le Reichstag en Allemagne ? Il est de la responsabilité du Président Macky Sall de mettre un terme à ces graves périls qui guettent la Nation. Il en a les moyens, il lui suffira simplement de tenir un langage clair, sans ambiguïté aucune, à son camp, pour dire qu’il ne saurait cautionner des pratiques aux antipodes de la légalité. Abdoulaye Wade n’avait pas pu le réussir en 2012 pour garder le pouvoir par le truchement de l’offre d’un rabiot de deux ans préconisé par l’ancien Président nigérian Olesegun Obassanjo et le «droit-de-l’hommiste» Alioune Tine. Justement, cela n’avait pas pu se faire parce que Macky Sall s’y était farouchement opposé. (Voir notre chronique du 22 janvier 2024).
Macky Sall peut-il préférer Karim Wade à Amadou Ba ?
La question reste entière : Macky Sall sera-t-il à la hauteur de son rôle constitutionnel, celui de garant des institutions ? Il s’est engagé à préserver la paix civile et l’ordre républicain, et à rendre le pouvoir à l’issue d’une élection démocratique et transparente. S’il s’est exclu lui-même, de son plein gré, de la compétition électorale, contre l’avis de nombre de ses proches, on ne peut pas le croire possédé par un quelconque démon pour chercher à tordre le cou à la légalité et risquer ainsi de s’éclabousser pour chercher à donner le pouvoir à un autre.
Encore une fois, je ne le crois pas si décevant, en se montrant capable d’une telle forfaiture. Je sais également qu’il ne peut pas préférer Karim Wade à Amadou Ba. Alors, je reste à Abidjan pour encourager l’équipe nationale de football, engagée dans la Coupe d’Afrique des nations, et encore avoir des raisons d’être toujours fier de mon beau pays, le Sénégal.
«JE SUIS POUR LA MANIFESTATION DE LA VERITE»
Cheikh Tidiane Gadio a donné sa version sur la candidature rejetée de Karim et sur l’audience que le chef de l’Etat leur avait accordée la semaine dernière
Bés Bi le Jour |
Cheikh Moussa SARR & Pape Doudou DIALLO |
Publication 29/01/2024
Cheikh Tidiane Gadio a donné sa version sur l’audience que le chef de l’Etat leur avait accordée la semaine dernière. « Faux, la question du report n’a jamais été évoquée », jure le candidat recalé, qui préfère «candidat spolié». Le leader du Mpc/L approuve la commission d’enquête parlementaire du Pds sur le rejet de la candidature de Karim Wade et qui vise des membres du Conseil constitutionnel.
Il figure parmi les membres de la délégation du Collectif des recalés reçus par le chef de l’Etat. Invité du Jury du dimanche, hier, Cheikh Tidiane Gadio précise d’abord : «Le mot ‘’recalé’’, dans l’étymologie du dictionnaire Le Robert, c’est quelqu’un qui a échoué. D’accord. Mais nous, on a réussi. Et des gens ont décidé de faire ce qu’ils ont fait, qui est absolument abominable et indigne. Donc nous sommes spoliés.» Cela dit, le président du Mouvement panafricain et citoyen/Luy jot jotna (Mpc/L) estime que le contrôle du parrainage a été «injuste» en ce qui le concerne. «J’ai trouvé des choses pratiquement indignes du Sénégal. C’est un fiasco, il n’y a pas un autre nom», a-t-il fulminé.
«On n’était pas au Palais pour négocier le report des élections»
Cette audience des candidats recalés avec le chef de l’Etat, alors que le Conseil a rendu sa décision, avait fait grand bruit. Ils avaient saisi le Président Macky Sall d’une correspondance pour l’informer de la situation causée par le parrainage, entre autres. Cheikh Tidiane Gadio veut «clarifier certaines choses». Il dit : «Il n’y a qu’au Sénégal que des gens qui ne se sont pas informés correctement, se lancent maintenant dans des divagations intellectuelles, des conjectures, en train de faire des hypothèses. Dès qu’on a annoncé la rencontre avec le Président Macky Sall, j’ai vu de ces écrits hallucinants. Et des gens qui affirment que c’est le report des élections présidentielles qui est à l’ordre du jour. Comme je vous l’ai dit, et je l’ai juré sur le Saint du Coran, et ça pour moi, c’est du sérieux, le mot ‘’report’’ n’a pas été évoqué. Aucune allusion, ni évocation n’a eu lieu par rapport au mot report.» L’ancien ministre des Affaires étrangères sous Wade d’insister : «Nous avions les mains pleines de choses qui nous intéressaient à discuter, plutôt que d’aller faire des spéculations sur un report quelconque. Et pourtant, la presse nous a dit, partout : ils sont allés négocier un report, etc. Ce qui est faux.»
«Je trouve que c’est une bonne chose d’informer Macky Sall…»
Il précise : «En allant le rencontrer au Palais, je vous jure, je ne souhaitais pas que le Président Macky Sall, en recevant notre lettre, essaie d’interférer sur le processus entamé par le Conseil constitutionnel. Un homme d’État ne peut pas souhaiter cela. Cela n’a aucun sens. Parce que votre Constitution dit que le président de la République est la clé de voûte et le garant du bon fonctionnement des institutions de la République. Dans la lettre, ce que j’ai compris, c’est que les gens se disent que si on a atteint ce niveau de crise avec une institution de la République, celui qui est garant du fonctionnement des institutions s’appelle Macky Sall, il faut l’en informer. Même à l’époque, les gens avaient dit que tout cela est commandité par Macky Sall. Je trouve que c’est une bonne chose d’informer Macky Sall.» Il a indiqué qu’ils ont eu avec le chef de l’Etat «une discussion approfondie» sur beaucoup de questions importantes dans la marche du pays. Sur le cas Bassirou Diomaye Faye, Gadio dit : «On lui a dit qu’on ne veut pas avoir un candidat à l’élection présidentielle en prison, comme l’a fait un pays d’Afrique (Ndlr : le Niger avec Hama Amadou), où le candidat est allé au deuxième tour en étant en prison. Parce qu’il a le pouvoir d’accorder des grâces, etc. On lui a dit, dans ce secteur au moins, vous avez la compétence, le pouvoir de faire quelque chose. Nous voulons d’abord apaiser l’espace politique. Il y a trop de prisonniers d’opinion, les prisonniers politiques, ou des gens qui ont commis des infractions, mais qui n’ont pas été jugés rapidement.»
«Si des magistrats accusés sont coupables de quelque chose, ce serait le scandale…»
Après l’invalidation de la candidature de Karim Wade par le Conseil constitutionnel, le Parti démocratique sénégalais (Pds) a mis en place une commission d’enquête parlementaire. Parce qu’il estime que les juges Cheikh Tidiane Coulibaly et Cheikh Ndiaye auraient dû se récuser en raison de leurs «connexions douteuses et de leur conflit d’intérêts». Cheikh Tidiane Gadio trouve que «c’est une bonne chose». «Quand quelque chose n’est pas clair ou quand il y a des soupçons, il faut vider le contentieux. Maintenant, c’est le prestige de notre pays qui est en jeu. J’espère de tout cœur que ceux qui ont proposé cette démarche détiennent des preuves et des informations qui sont avérées. On a déjà eu le scandale du siècle, je crois que c’était le parrainage et la manière dont des milliers de Sénégalais qui ont parrainé ces 73 candidats rejetés, c’est plus de 3,5 millions d’électeurs, des centaines de milliers de Sénégalais qui ont été rejetés. Pour moi, c’est le scandale du siècle. Mais si des magistrats accusés sont prouvés coupables de quelque chose, ça va même effacer l’autre scandale pour en faire un scandale, parce que nos institutions sont remises en cause. Et tout le travail du Conseil constitutionnel jusque-là, sera remis en cause valablement par des citoyens comme moi et d’autres », soutient le leader du Mpc/L. «Je n’ai envie pas de me ranger derrière aucun candidat»
Beaucoup de candidats dont les dossiers ont été invalidés commencent à soutenir ceux qui sont passés. Alors, Cheikh Tidiane Gadio soutiendra qui? «Notre candidat s’appelle Cheikh Tidiane Gadio. Il a été spolié de ses droits de citoyen. J’ai eu beaucoup de demandes de candidats, intrigués mais validés, qui envoient des émissaires. Et je vous dis que c’est eux qui sont dans cette problématique. C’est eux qui pensent que ces élections-là peuvent être valables, peuvent être légales et légitimes. Nous ne le pensons pas. Nous sommes pour la réparation de l’injustice qu’il y a», a-t-il répondu. Il ajoute : «La gravité de la situation du Sénégal fait que l’interpellation première, c’est de sauver le Sénégal. Je ne vais pas me ranger derrière ceux qui sont là avec de grands programmes économiques, qui racontent des choses auxquelles je ne crois pas du tout. Et je n’ai franchement pas envie de me ranger derrière un candidat ? Maintenant, si un candidat se retrouve dans ce que je dis, et si je me retrouve dans ce qu’il dit ou ce qu’elle dit, pourquoi pas ? On pourra trouver peut-être des arrangements».
VIDEO
SONKO VOTE DIOMAYE FAYE ET DEMANDE AUX AUTRES DE SE RANGER
C’est sa deuxième vidéo pré-enregistrée qui a été diffusée, ce dimanche, sur les réseaux sociaux, notamment sur sa page Facebook.
C’est sa deuxième vidéo pré-enregistrée qui a été diffusée, ce dimanche, sur les réseaux sociaux, notamment sur sa page Facebook.
Dans la même apparence que la précédente, Ousmane Sonko a directement évoqué le nom de son candidat parmi les trois retenus par le Conseil constitutionnel. «C’est vrai que c’est mon petit frère et mon ami. Mais mon choix sur Bassirou Diomaye n’est pas un choix de cœur mais de raison. Je l’ai choisi parce qu’il remplit les critères que j’ai définis. Il est compétent et a fait la plus prestigieuse école du Sénégal.
Après presque 20 ans aux Impôts et domaines où il a abattu un travail exceptionnel, personne ne peut dire qu’il n’est pas intègre. Je dirais même qu’il est plus intègre que moi. C’est un homme extrêmement brillant. Il est posé, honnête et courtois. Il est aussi l’un des fondateurs du parti avec d’autres comme Birame Soulèye Diop. Nous lui avions confié la coordination du mouvement des cadres. Et c’est lui qui a travaillé sur mon programme», a justifié l’opposant en détention.
En guise d’alerte contre une probable discorde dans les rangs de son parti, Sonko s’est adressé à ses autres candidats retenus pour la Présidentielle. «Je suis convaincu que ce choix ne va pas nécessiter des justifications. J’invite aussi tous les candidats retenus à suivre ce choix et à le manifester publiquement. Je le dis parce que certains peuvent vite être tentés par le diable en refusant d’abdiquer», a-t-il mis en garde avant de demander la libération de son candidat : «Dès lors que le Conseil constitutionnel valide sa candidature, il doit être libéré au nom du principe de l’égalité des candidats, d’autant plus qu’il n’a pas été jugé.»
LES SCENARIOS QUI S’OFFRENT A BASSIROU DIOMAYE FAYE
Campagne électorale et temps d’antenne - Sera-t-il enregistré en prison ? Sera-t-il libéré ? Quels scénarios s’offrent à lui ?
La campagne électorale débute le 3 février prochain et va durer 21 jours. Ce lundi, les mandataires des candidats sont convoqués à la Rts par le Cnra pour assister au tirage au sort sur l’ordre de passage des candidats. Un seul attire l’attention : Bassirou Diomaye Faye. Babacar Diagne a précisé, ce week-end, que «seul le candidat lui-même peut en bénéficier». Sera-t-il enregistré en prison ? Sera-t-il libéré ? Quels scénarios s’offrent à lui ?
Babacar Diagne : «Le temps d’antenne est strictement réservé au candidat»
Depuis la validation de la candidature de Bassirou Diomaye Faye, le débat a été tout de suite posé. Ses proches, ses avocats et d’autres membres de l’opposition réclament sa libération pour qu’il puisse battre campagne. La question a été d’ailleurs soumise au chef de l’Etat par le Collectif des recalés. Et alors que le tirage au sort pour la répartition du temps d’antenne est prévu ce lundi, à la Rts, l’on se demande aussi comment le candidat en prison va enregistrer son passage. Le président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) ne tranche pas, mais donne une idée. «L’octroi du temps d’antenne est strictement réservé au candidat lui-même lors d’une campagne présidentielle, contrairement aux élections législatives. Seul le candidat lui-même peut en bénéficier, excluant ainsi toute représentation par un tiers», a dit Babacar Diagne, ce week-end, à Mbour, en marge de la formation des journalistes de l’Aps sur la couverture de la campagne et du scrutin. La précision «contrairement aux élections législatives» suggère que le cas Khalifa Sall n’est pas le même que celui de Diomaye Faye. Le Cnra va-t-il se contenter de mettre ses images ?
Pas de communication avec l’extérieur sauf autorisation expresse
Le candidat Bassirou Diomaye Faye va-t-il alors faire sa déclaration en prison ? Ce serait une première. Et pour cause, les textes de l’administration pénitentiaire interdisent à une personne placée sous mandat de dépôt de communiquer avec l’extérieur sauf autorisation expresse. Qui va donc donner cette autorisation ? Le ministère de la Justice ? Le juge ? L’autre scénario serait d’accorder une liberté provisoire au candidat de la coalition Diomaye Président. Et là, si on en croit la déclaration des candidats recalés à la Présidentielle au sortir de leur audience avec le chef de l’Etat, cette option paraît plausible à condition que la demande soit faite et acceptée. Or, des spécialistes voient mal cette libération à ce stade puisqu’il n’est pas encore auditionné sur le fond.
«Rupture d’égalité»
Le troisième scénario est que le candidat reste en prison, ne bénéficie pas de temps d’antenne, ce qui constituerait une violation de la loi parce que le code électoral dispose que tous les candidats doivent être égaux. Ce serait une «rupture d’égalité», comme l’avait dénoncé le Nigérien Hama Amadou. Argument brandi aussi par les avocats de Diomaye. Seulement, au premier tour, l’ancien Premier ministre du Niger, resté en prison, avait battu campagne par l’entremise de ses partisans. Et lorsqu’il est admis au second tour, il s’est vu refusé une liberté provisoire et l’opposition avait décidé de boycotter le scrutin. Ce même cas peut se produire au Sénégal où en prison, Bassirou Diomaye Faye va battre campagne virtuellement non pas sur les plateformes de la Rts.
FRANC CFA, UNE PATATE CHAUDE
L’argent, la liberté, une histoire du franc CFA de Katy Lena Ndiaye - Sept ans de labeur. Sept ans de recherche documentaire, d’iconographie, d’archives filmiques, de personnages-témoins et de financement.
Sept ans de labeur. Sept ans de recherche documentaire, d’iconographie, d’archives filmiques, de personnages-témoins et de financement. Sept ans à tirer les fils et à démêler l’écheveau du franc CFA. Si, cette monnaie commune n’est pas Tout, elle est dans Tout. La complexité du sujet l’exigeait pour qui avait à cœur de faire l’archéologie du CFA , une monnaie d’essence coloniale qui encastre l’économie des pays francophones. Une monnaie à parité fixe sous la double tutelle de la France et de l’Union Européenne parce qu’arrimée à l’euro. Le film documentaire : « L’argent, la liberté, Une histoire du franc CFA » de la réalisatrice Katy Léna Ndiaye est un enchevêtrement de trois histoires dont la première est personnalisée par l’emploi du je tout aussi inclusif. Cette petite histoire, c’est celle qui a trait à son royaume d’enfance à Saint Louis du Sénégal, ancienne capitale de l’Afrique Occidentale Française (AOF), ancienne capitale du Sénégal, ville fondée en 1659. La paume tendue d’une enfant de trois ou quatre et au creux de laquelle, sa grandmère dépose une pièce de franc, Cfa vaut bien la Madeleine de Proust. Ce geste anodin symbolise dans le film, la transmission, l’héritage. Il traduit la relation forte de cette monnaie avec les utilisateurs qui savent que c’est avec de l’argent que l’on gagne sa vie et qu’il est lié à l’économie.
La grande histoire retrace les mues du franc Cfa depuis sa création en 1939, officialisée en 1945 suite à la ratification par la France des accords de Bretton Woods. Le voyage du Cfa à travers les âges a l’air d’une fable : « Liboon, lepone, il était une fois. La métaphore du poème de Jean de la Fontaine : « Le laboureur et ses enfants » se glisse dans les arcanes de ce système monétaire si fortement lié à la colonisation jusqu’à nos jours. C’est dans les archives de l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) que Katy Lena Ndiaye est tombée d’une manière fortuite sur l’image de jeunes africains récitant le poème de Jean de la Fontaine. Une image qui a fait tilte dans son cerveau jusqu’à la contraindre à recourir à la fable qui a le bonheur d’adoucir le langage des experts.
La troisième histoire, qui compose la bandelette que tisse la réalisatrice, est le cinéma qu’elle introduit dans le cinéma avec la mise en image du geste du clapman, le rembobinage des archives, le drap blanc installé sur un terrain vague. Ce qui devait être hors champ rentre dans le champ. L’histoire du tournage est par allusion contée. Une audace dans le dispositif de narration qui, loin de dérouter le spectateur, entre dans le film comme un phénomène de mouvement naturel.
Katy Lena Ndiaye est conteuse et cinéaste. Elle sait que toute bonne conteuse aménage dans son récit des temps de silence, des pirouettes, des retours en arrière pour faire languir le public. Le montage du film en prend de la graine, la lumière tantôt intense, tantôt discrète aussi. Pour une réalisatrice qui n’a pas une once d’économiste, le pari était plus que risqué d’emboucher le jargon des experts et spécialiste de la politique monétaire. Le débat sur le franc cfa étant hors de portée du grand public.
L’idée du film est partie d’une banale conversation au détours d’un entretien qu’elle a eu avec un économiste camerounais, ce dernier lâcha ces quelques mots : « Le franc cfa est une patate chaude qu’on se passe de génération à génération sans y regarder de près. » Une phrase qu’elle considérait énigmatique, car jusqu’à cette rencontre le franc Cfa était lié à ce paradis perdu de l’enfance. Dès lors, l’idée lui vint de creuser. Les couches successives lui révélèrent que cette petite pièce de monnaie, offerte par sa grand-mère, relevait de l’économie mais davantage de la philosophie, de l’héritage, de la politique ; qu’elle renfermait une valeur sociale, une trajectoire. La lecture de L’aventure ambigu de Cheikh Hamidou et celle de Crépuscule de l’indépendance de Arnaud Kalika l’ont mise sur le chemin d’une narration singulière.
Le film de Katy Lena Ndiaye n’est pas celle d’une historienne mais d’une archéologue. Archéologie d’une histoire personnelle, archéologie du franc cfa, archéologie de l’histoire coloniale, archéologie d’un film en tournage. Un travail d’archéologue qui part des années 70 pour remonter le temps jusqu’au 18ième siècle ensuite revenir à aujourd’hui et finalement se projeter vers le futur. Récit à rebonds, loin du didactisme, le film semble être fait pour « les nuls » en économie. Le propos est limpide et renseigne sur les tenants et aboutissants du franc Cfa. Il soulève l’épais voile qui en faisait sa dorure. Katy Lena Ndiaye fait chausser au spectateur de nouvelles lunettes pour visiter le Cfa dont la porte de sortie est : Souveraineté.
REGNE D’UNE CRUAUTE A CONTAGION OU ACTES RITUELS PREMEDITES ?
Depuis quelques années, le Sénégal fait face à une montée en flèche de la violence physique d’une extrême gravité.
Depuis quelques années, le Sénégal fait face à une montée en flèche de la violence physique d’une extrême gravité. Elle est le plus souvent exercée sur des citoyens sans défense. Le plus inquiétant est la forme de décapitation jusque sur des âmes innocentes encore sous le régime allaitant de leur maman. Si d’aucuns y voient une démence qui charrie cette ignominie débordante, d’autres soutiennent tout simplement l’existence d’un réseau de pratiques rituelles à l’orée d’une élection au Sénégal. L’ampleur est grande, le mal aussi. Il peut se convertir en vendetta, si la puissance publique ne trouve pas les moyens d’y mettre fin.
La semaine dernière a été ensanglantée par un double meurtre et de la manière la plus atroce. Un homme égorge son semblable et sans état d’âme à l’accomplissement de cet acte ignoble ; c’est le comble de la barbarie humaine. Lundi dernier 22 janvier et des suites d’une dispute avec son collègue, Abdou n’a trouvé mieux que de lui trancher la gorge au lieu même où l’on abat les animaux à la Société de gestion des abattoirs du Sénégal (SOGAS). Quatre jours après, c’est un autre homme de 65 ans, gardien de marché, qui a subi le même sort à Thiès. Le fait n’est plus nouveau au Sénégal, avec une forte propension à la banalisation.
La banlieue dakaroise de Pikine en a connu plusieurs cas, avec notamment la dame Fatoumata Makhtar Ndiaye et une gérante de multi services en 2016 et 2022. La Casamance en a eu pour sa version, en janvier 2018, avec la décapitation de 13 jeunes coupeurs de bois dans les forêts de Boffa-Bayotte. La liste est loin d’être exhaustive ; mais l’on ne saurait occulter la boucherie sur les deux enfants de 7 ans froidement dépiécés à Mbao et à Touba. L’horreur de constater que des organes n’avaient pas été retrouvés sur leur dépouille avait insinué bien des pratiques rituelles sur des humains, avec à la clé des rapts d’enfants à l’époque. Loin de verser dans la naïveté de ce psychologue qui laisse croire que c’est l’expression d’une folie chez l’homme. Non !
Les actes posés qui accomplissent une décapitation sont généralement prémédités, pour vraiment faire mal. Les attribuer à une simple maladie de l’esprit serait imperceptible par la raison car combien de malades mentaux et violents en errance n’en font pas du tout ? Acte rituel avions-nous présumé, comme ce fut la version la plus répandue à l’approche des élections de 2019. S’agit-il d’un remake en perspective de la présidentielle de février 2024 ?
Serait-il le signe d’un retour au règne de «l’état de nature» selon la perspective de Thomas Hobbes, d’après qui «l’homme est un loup pour l’homme» ? Tant sa cruauté est sans appel. Plusieurs questions sans élucidation probable. De là à s’interroger sur l’impératif catégorique du «Léviathan» c’est-à-dire la mission régalienne de la puissance publique, pour proscrire de telles pratiques qui écornent l’image du pays de la «Teranga». Si certains pensent que la solution réside dans l’institutionnalisation de la peine capitale, nombreux sont aussi ceux qui prônent le retour en Dieu, par la foi et la loi et sans émoi, pour que demain, chacun ne se batte pas contre chacun.
LE CONSULAT DU SENEGAL APPELLE AU CALME ET A LA SERENITE
Le Consulat général du Sénégal en Côte d’Ivoire n’a pas été en reste à la sensibilisation des deux peuples durant presque tout le week-end.
Le Consulat général du Sénégal en Côte d’Ivoire n’a pas été en reste à la sensibilisation des deux peuples durant presque tout le week-end. «Dans la perspective du match comptant pour les 8e de finale de la Can-2023 prévu à Yamoussoukro le lundi 29 janvier 2024 à partir de 20h qui oppose les équipes du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, nous voulons inviter nos compatriotes au calme et à la sérénité », lit-on dans un communiqué rendu public le 26 janvier dernier.
La même source d’ajouter : «Nous les invitons à ne pas céder aux provocations et à continuer à rester mobiliser pour apporter tout le soutien nécessaire à nos joueurs dans un esprit de fair-play.» Le Consulat général du Sénégal en Côte d’Ivoire n’a pas manqué de «rappeler l’excellence des liens de fraternité et d’amitié qui existent depuis très longtemps entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire».
Toujours dans le cadre du match Sénégal-Côte d’Ivoire, la préfecture de la région de Yamoussoukro a organisé samedi 27 janvier, une marche de cohésion pour appeler les supporters sénégalais et ivoiriens à calmer le jeu. La marche qui a pris départ à l’esplanade de la Fondation Félix Houphouët Boigny a vu la présence de la communauté sénégalaise, du secrétaire général de la préfecture, Kouadio Arnaud, du commissaire divisionnaire Major Youssouf Binaté, de la députée de Yamoussoukro commune Massara Touré.
Dans son discours, la parlementaire a remercié la communauté sénégalaise pour sa participation à ce sport de cohésion avant de souhaiter un bon séjour à Yamoussoukro à la délégation sénégalaise. Après avoir marché quelques kilomètres à travers différentes artères de la ville, une séance de fitness a eu lieu sur l’esplanade de la Fondation Félix Houphouët Boigny