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5 février 2025
TOUS UNIS POUR DOPER LA LUTTE
La Journée mondiale des Maladies tropicales négligées (MTN), première édition, sera couplée avec la Journée mondiale de la lèpre. Au Sénégal, le district de Pikine va abriter la rencontre, le 30 janvier prochain.
La Journée mondiale des Maladies tropicales négligées (MTN), première édition, sera couplée avec la Journée mondiale de la lèpre. Au Sénégal, le district de Pikine va abriter la rencontre, le 30 janvier prochain.
Les Maladies tropicales négligés (MTN) sont des pathologies diversifiées de 20 affections qui sévissent principalement dans les zones tropicales, où elles touchent plus d'un (1) milliard de personnes dans les communautés les plus pauvres. Elles sont caractérisées très souvent par un manque de recherche, contrairement à des maladies infectieuses.
Les MTN constituent ainsi un groupe diversifié de maladies parasitaires, bactériennes, fongiques, non transmissibles et virales. Au Sénégal, six de ces pathologies sont pris en charge par une Division au ministère de la Santé et de l’Action sociale. Pour les acteurs de la lutte, l'Afrique est le continent le plus durement touché et supporte environ 40% de la charge mondiale des MTN. « Les MTN provoquent d’immenses souffrances. Elles n’entraînent pas seulement des problèmes de santé physique et mentale, mais perturbent également les moyens de subsistance. Elles affaiblissent, défigurent, mutilent et peuvent être mortelles. Elles affectent le plus souvent les plus vulnérables, ceux qui vivent dans des communautés isolées, et génèrent, chaque année, des cycles de pauvreté, mais aussi des frais de plusieurs milliards de dollars pour les pays en voie de développement», a fait savoir la coordinatrice de la lutte contre les MTN, Dr Kane.
Au Sénégal, 14 MTN sont endémiques dont 05 à chimio-prévention et 09 à prise en charge au cas par cas. Selon Dr Kane, l’épidémiologie des MTN sur le pays est très variable car, toutes les régions sont touchées par au moins cinq de ces infections et tous les 79 districts sanitaires sont diversement affectés, avec des niveaux de co-endémicité différents. «Par exemple, près de 90% des cas de schistosomiase dans le pays se concentrent dans les zones Nord et Sud-Est, dans le bassin du fleuve Sénégal. Plus de 70% des cas de lèpre sont enregistrés dans 9 régions notamment à Dakar, Diourbel, Thiès», a-t-elle fait comprendre.
Et de poursuivre : «les efforts déployés pour contrôler et éliminer les MTN dans notre pays s’intensifient. Les principaux engagements politiques pour lutter contre les MTN comprennent l’ambition à mettre fin aux Maladies tropicales négligées d’ici 2030 conformément aux Objectifs de Développement durable avec leur inscription comme ligne d’action prioritaire dans le PNDSS 2019-2028, l’adhésion à la nouvelle feuille de route de l’OMS 2021-2030 ».
Pour intensifier la sensibilisation, l’Organisation mondiale de la santé a inscrit dans son calendrier lors de la 74ème Assemblée Mondiale de la Santé la célébration de cette journée contre les MTN. Une journée qui sera couplée à celle de la lèpre. Au Sénégal, les acteurs comptent organiser la célébration le 30 janvier prochain au district de Pikine sous le thème de : « S’unir, agir, éliminer ».
LE SENEGAL N’EST PAS PROPHETE CHEZ LE PAYS HOTE
Pour certains, le match Sénégal – Côte d’Ivoire est le choc des 8es de finale. Pour le Sénégal du foot, c’est un match face à une bête noire. Que Aliou Cissé et sa bande sachent que c’est aussi un match contre le pays hôte.
Pour certains, le match Sénégal – Côte d’Ivoire est le choc des 8es de finale. Pour le Sénégal du foot, c’est un match face à une bête noire. Que Aliou Cissé et sa bande sachent que c’est aussi un match contre le pays hôte. Et que dans le passé, cela ne réussit presque jamais les «Lions». Le défi est majeur, il suffit de le relever pour poursuivre l’aventure.
Devoir jouer un match contre la Côte d’Ivoire dans son antre de Charles Konna Banny, n’est pas chose aisée. Et c’est d’autant plus compliqué pour Cissé et sa bande que le Sénégal ne réussit presque jamais ses matches contre le pays hôte en phase finale de Can. Mais puisque jusqu’ici Aliou Cissé a tué toutes les bêtes noires qui se sont dressées sur son chemin et exorcisé toutes les malédictions qui suivaient les «Lions» auparavant, gagner et poursuivre l’aventure ne serait pas un rêve de trop. Qualifiés en faisant le carton plein dans la poule C, les «Lions» ne devraient pas accepter de se défier de leur chemin qui mène vers le sacre final. Car il faut le reconnaître, la Côte d’Ivoire est un vrai obstacle difficile à surmonter. Et le passage à vide de cette dernière qui se s’est contentée d’une ignominieuse troisième place pour jouer le deuxième tour, n’est plus un indice de valeur pour la juger dans cette deuxième partie du tournoi. Ayant connu des complications en phase de groupe qui ont même fini d’emporter le coach Gasset, la Côte d’Ivoire pourrait puiser de ces difficultés une force mentale difficile à tenir par ses adversaires. Ce qui fait que de l’Eléphant un animal dangereux et prêt à tout pour faire face aux crinières du Lion. Il y aura de la poussière dans l’antre de Charles Konan Banny. Avant de devoir se frotter aux Ivoiriens lundi 30 janvier 2024 en 8e de finale de Can, les «Lions» ont dû affronter les pays hôtes en sept phases finales de Can pour une seule victoire contre cinq défaites et un nul.
CAN-1965 Un nul d’entrée face à la Tunisie
Le Sénégal a disputé sa première phase finale de Can en 1965. Une édition abritée par la Tunisie avec une participation de six équipes regroupées en deux poules de trois. Pour son match inaugural dans une compétition qu’il venait de découvrir, le Sénégal cale contre le pays hôte la Tunisie (0-0). Un nul suivi d’une victoire écrasante sur l’Ethiopie (5-1). Avec 4 points le Sénégal termine deuxième de sa poule et se qualifie pour la 3e place d’autant que les deux leaders de poules se sont qualifiées directement en finale.
CAN-1986 L’exception à la règle
La seule victoire du Sénégal face au pays hôte en phase finale de Can a eu lieu au Caire lors de l’édition de 1986. En deuxième journée des phases de poule, le Sénégal bat l’Egypte (1-0), mais se fait éliminer en poule. Une victoire certes précieuse mais qui n’aura pas servi à grand-chose. CAN-1990 Ça bute devant l’Algérie en demie Deuxième de la poule B derrière la Zambie, les «Lions» se qualifient directement en demi-finale face au leader de la poule A, l’Algérie. Une situation qui n’a pas facilité la tâche au Sénégal éliminé par le pays hôte sur la marque de 2 buts à 1. C’est ainsi que les Lions ont perdu devant son adversaire de poule la Zambie (1-0) en match de 3e place. Ils s’étaient neutralisés en poule (0-0)
CAN-2000 Les incidents puis l’élimination
Deuxième du groupe C dominé par l’Egypte qui a fait le plein de points, le Sénégal tombe encore sur le pays hôte en quart de finale. Le Nigeria qui avait co-organisé cette édition avec le Ghana a presque failli mordre l’hameçon à domicile. Ayant ouvert le score à la 7e mn, le Sénégal a bien géré le match jusqu'à la 85e mn avant d’encaisser l’égalisation nigériane. Un but suivi des incidents et un envahissement du terrain par le public Nigeria pendant plusieurs minutes. Perturbés par les incidents, les «Lions» ont perdu dans les prolongations (2-1)
CAN-2004 Sous le brouillard de Tunis
Encore une aventure stoppée nette par le pays hôte en phase finale de Can. Sur le chemin du deuxième tour le Sénégal hérite du pays hôte la Tunisie. Un match disputé sous le brouillard et surtout des fumigènes. Une élimination malheureuse par la Tunisie (1-0) suivie d’incidents qui ont abouti à des suspensions des joueurs sénégalais à l’image d’El Hadji Diouf.
CAN-2006 L’aventure s’arrête en demi-finale
Comme lors des précédentes éditions, le Sénégal est encore éliminé par le pays hôte du tournoi. Cette fois-ci c’est en demi-finale que le chemin des «Lions» se croise avec celui de l’Egypte qui abritait la compétition. Et sans difficultés, les Pharaons ont éliminé les «Lions» par 2 buts à 1 avant de remporter plus tard le tournoi.
CAN-2012 Et la Guinée-Equatoriale entra dans la danse
Parmi les trois défaites sur le même score de 2-1 qui ont sanctionné le parcours du Sénégal à la Can-2012, il y a celle subie face la Guinée-Equatoriale co-organisatrice du tournoi avec le Gabon. C’est lors de la deuxième sortie que le Nzalang National a battu les «Lions» d’Amara Traoré pour un deuxième revers de suite et synonyme d’élimination. Seulement, ils ont été achevés par la suite par la Lybie.
LE CNCR REVIENT SUR LES DEFIS ET FORMULE DES RECOMMANDATIONS
Atteinte de la souveraineté alimentaire au Sénégal, le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) a fait face à la presse hier, jeudi 25 janvier
Malgré les avancées significatives notées dans le secteur de l’agriculture, de nombreux défis persistent et appellent à une action urgente et concertée. C’est l’avis du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) qui a fait face à la presse hier, jeudi 25 janvier. Cette conférence de presse marque le lancement officiel d’une mobilisation qui rassemblera plus de 2000 paysans, à travers le pays.
De nombreux défis entravent les capacités des exploitations familiales à nourrir les Sénégalais et à assurer la sécurité alimentaire à notre pays. C’est du moins l’avis du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) qui a tenu une conférence de presse hier, jeudi 25 janvier. Cette rencontre avec la presse marque le lancement officiel d’une mobilisation qui rassemblera plus de 2000 paysans, à travers le pays. « Le statut juridique des exploitations familiales n’est pas toujours formalisé. Les personnes qui exercent les métiers de l’agriculture ne disposent pas de régime de protection sociale.
Le Conseil supérieur agro-sylvo-pastoral ne s’est jamais réuni. Ce qui impacte le dialogue entre les organisations professionnelles et les plus hautes autorités. Le système de financement agricole et rural reste encore peu efficace et peu efficient. Les réponses en faveur des interventions des jeunes souffrent encore de cohérence et de synergie. Ce qui nécessite de repenser leurs approches », a relevé Nazirou Sall président du Cncr. Selon lui, augmenter durablement la productivité des exploitations familiales en résilience face aux changements climatiques, énumérer mieux leur travail et protéger les consommateurs supposent des politiques publiques définies et mises en œuvre d’une manière concertée qui responsabilise les acteurs privés et surtout les organisations professionnelles agricoles.
Face à cette situation, le Cncr formule des propositions. Il s’agit de promulguer et mettre en application un décret qui formalise les statuts juridiques des exploitations familiales en application du chapitre 5 de la loi agro-sylvo-pastorale afin de faciliter leur accès aux crédits ainsi que de favoriser l’autonomisation des femmes et l’emploi des jeunes. Le Cncr suggère de mettre à jour et faire appliquer le décret relatif à la protection sociale des personnes exerçant les métiers d’agriculture pour garantir une protection sociale adaptée aux paysans ; d’organiser la première session du conseil supérieur agro-sylvo-pastoral en 2024 conformément aux dispositifs prévus par le décret 2007-11-47 afin d’améliorer la gouvernance des politiques agricoles ; d’améliorer de façon quantitative et qualitative les financements destinés aux exploitations familiales en mobilisant davantage des ressources publiques et en favorisant l’accès aux crédits aux structures financières ; d’améliorer la mobilisation des ressources publiques destinées au secteur agricole.
Le Cncr recommande également l’allégement des coûts du crédit par une bonification des taux d’intérêt de 7,5 à 5% et une baisse des frais de connexes; la bonification de la prime d’assurance agricole de 50 à 70% avec un délai de règlement de 6 mois maximum. Le Cncr appelle ainsi les autorités sénégalaises actuelles et futures à prendre en considération ces propositions et à les intégrer dans leurs politiques et programmes en faveur du monde rural. L’organisation reste convaincue que seule une action concertée de tous les acteurs concernés pourra permettre de relever les défis actuels et de garantir un avenir prospère pour le monde rural sénégalais.
HUIT CANDIDATS S’ENGAGENT
Auditionnés par la Coalition de la société civile, huit prétendants à la présidence se sont exprimés sur l'application des conclusions des Assises et de la CNRI, dont la mise en place d'une Cour constitutionnelle et le renforcement de l'État de droit
La Coalition de la société civile pour l’application des recommandations de la Commission de réforme des institutions (Cnri) a procédé hier, jeudi 25 janvier, à l’audition des candidats à l’élection présidentielle du 25 février prochain. Sur les 20 candidats retenus par le Conseil constitutionnel dans sa liste du 20 janvier dernier, seuls huit ont répondu présents à l’invitation de cette coalition présidée par l’ancien Premier ministre, Mamadou Lamine Loum.
La Coalition de la société civile pour l’application des recommandations de la Commission de réforme des institutions (Cnri) lance sa campagne pour la mise en œuvre des réformes institutionnelles préconisées par les Assises nationales. A une semaine environ du démarrage de la campagne électorale en vue de la présidentielle du 25 février prochain, elle a procédé hier, jeudi 25 janvier, à l’audition des candidats retenus par le Conseil constitutionnel dans sa liste du 20 janvier dernier, lors d’une session publique tenue dans les locaux de la maison d’édition Harmattan Sénégal. Huit des 20 candidats validés pour ce scrutin ont répondu à l’invitation de cette coalition présidée par l’ancien Premier ministre, Mamadou Lamine Loum, non moins ancien modérateur des Assises nationales. Parmi ces derniers, quatre se sont fait représenter et quatre autres ont fait le déplacement. Il s’agit entre autres de Cheikh Tidiane Dièye de la coalition Président Bi Ñu Begg, Thierno Alassane Sall, Mamadou Lamine Diallo, candidat de la coalition « Tekki » et Serigne Mboup. Les candidats représentés sont Bassirou Diomaye Faye en détention préventive, l’ancien Pm Mahammed Boun Abdallah Dionne, Rose Wardini, candidate de « Sénégal nouveau » et l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall. Devant les responsables de cette Coalition de la société civile pour l’application des recommandations de la Cnri, chacun de ces prétendants à la succession du président Macky Sall s’est engagé à mettre en application toutes les propositions de réformes s’il est élu au soir du 25 février. Premier à prendre la parole, Cheikh Tidiane Dièye de la coalition Président Bi Ñu Begg a indiqué que son programme de gouvernance est basé sur les recommandations des Assises nationales et de la Cnri. « Je n’ai pas enlevé une virgule de ce qui a été dit dans la Commission de réforme des institutions (Cnri) sur les mécanismes à mettre en place pour refonder les institutions : la justice, l’Etat de droit, la charte des libertés dans la Constitution et le pacte à mettre en place pour garantir le vivre ensemble entre Sénégalais », a-t-il annoncé avant de faire remarquer. « Nous avons également prévu la mise en place d’une Cour constitutionnelle à la place de l’actuel Conseil constitutionnel avec un changement dans sa composition et son mode de fonctionnement. Nous avons repris tout ce que la Cnri a proposé et il ne reste qu’à attendre le moment venu pour réunir tous les acteurs du système judiciaire et discuter de la réactualisation de certaines choses ».
Prenant la parole à son tour, Thierno Alassane Sall a proposé une grille de mise en œuvre des conclusions des Assises sous le contrôle d’un comité d’évaluation dont les membres ne seront pas nommés par le président de la République nouvellement élu mais issus de toutes les sensibilités parties prenantes des Assises. Poursuivant son intervention, l’ancien ministre de l’Energie a également suggéré un engagement de tous les candidats à mettre en œuvre les réformes de la Cnri avant les prochaines élections législatives et territoriales pour dit-il, éviter que le président nouvellement élu ne profite de ces scrutins pour se construire une forte majorité et se détourner ainsi de ses engagements, comme cela a été le cas. « Il faut que les gens s’engagent indépendamment du calendrier électoral à mettre en œuvre toutes les réformes substantielles avant les élections législatives et locales, quitte à repousser ces échéances électorales pourvoir réaliser une fois pour toutes ces réformes », a-t-il prôné. Abondant dans le même sens, Mamadou Lamine Diallo, leader du mouvement Tekki, soulignant qu’en tant que membre actif des Assises nationales, il ne peut pas renier les conclusions du travail auquel il a pris part, invite l’ancien Premier ministre Mamadou Lamine Loum et ses collègues du comité à prendre toutes les dispositions pour éviter ce qui s’est passé avec le président Macky Sall. « Nous avons vécu douloureusement l’expérience Macky Sall. J’espère que cette fois-ci, on ne va pas ouvrir une fenêtre pour qu’on puisse signer avec des réserves même oralement. Sinon ce n’est pas la peine. Nous devons être sérieux devant notre peuple et devant l’histoire ».
Dernier à prendre parole parmi les candidats ayant fait le déplacement à cette audition, Serigne Mboup s’engageant à mettre en œuvre toutes les réformes institutionnelles préconisées par la Cnri a indiqué avoir anticipé sur la question de la dissociation de la fonction de président de la République à celle de chef de parti politique en choisissant de mettre sur pied un mouvement en lieu et place d’un parti politique. Poursuivant son exposé, l’homme d’affaires et maire de la ville de Kaolack s’est engagé à mettre en application toutes les recommandations de la Charte de gouvernance démocratique des Assises nationales. Il a annoncé dans ce sens sa volonté de supprimer la liste proportionnelle aux législatives pour que tous les députés de l’Assemblée nationale soient élus directement à la base au niveau des départements.
Représentant du candidat Bassirou Diomaye Faye en détention préventive, Sidy Alpha Ndiaye professeur agrégé en Droit public tout en exprimant l’adhésion de son candidat aux conclusions de la Cnri a fait état d’une proximité idéologique et pragmatique entre les conclusions des Assises et de la Cnri et le programme Diomaye notamment pour ce qui est de l’Appel à candidature pour certains postes administratifs, de la question des réformes judiciaires et du système hyper présidentialiste.
Prenant à son tour la parole, son collègue professeur de Droit, Mounirou Sy, représentant du candidat Mahammed Boun Abdallah Dionne, a indiqué que son leader et sa coalition adhèrent totalement aux conclusions de la Cnri.
Poursuivant son exposé, il a dans ce sens préconisé l’institutionnalisation de la charte en loi pour en faire une norme juridique insérée dans le préambule de la Constitution. De son côté, Ousmane Badiane représentant la candidate Rose Wardini, a indiqué que cette dernière s’engage non seulement à appliquer toutes les conclusions des Assises nationales mais aussi à réformer la justice et l’ouverture du Conseil constitutionnel aux anciens chefs d’Etat et Premiers ministres.
Dernier orateur à prendre la parole lors de cette rencontre qui a vu la participation de plusieurs personnalités de la société civile, Moussa Tine, représentant de Khalifa Ababacar Sall indiqué que l’ancien maire de Dakar « a déjà déclaré clairement qu’il est non seulement militant des Assises nationales mais s’est aussi engagé à appliquer tous les points des conclusions ». Poursuivant son intervention, il a annoncé que son candidat a déjà préparé un certain nombre de décrets dans ce sens qu’il va signer à partir du 3 avril, après son installation ».
LA JUSTICE DIAGNOSTIQUE LE MAL
L’exigence de protéger la vie privée des citoyens a été au cœur du débat de la rentrée solennelle des cours et tribunaux célébrée hier, jeudi 25 janvier. Les différents orateurs sont revenus sur les violations constatées.
L’exigence de protéger la vie privée des citoyens a été au cœur du débat de la rentrée solennelle des cours et tribunaux célébrée hier, jeudi 25 janvier. Les différents orateurs sont revenus sur les violations constatées.
La justice a ouvert son année judiciaire hier, jeudi 25 janvier. Pour cette année, la rentrée solennelle des cours et tribunaux avait comme thème : « la protection de la vie privée ». Le procureur Général près la Cour Suprême, Mahamadou Mansour Mbaye, parlant du sujet estime « qu’il arrive que la protection de la privée soit en concurrence avec d'autres impératifs. C'est le cas, notamment de la nécessité de publier les décisions de justice qui pourtant, touchent parfois au plus profond, l'intimité des personnes ». Il tient à rappeler toutefois que « la Cour Suprême qui a la responsabilité de la publication de ses décisions s'est engagée dans une réflexion en vue de trouver le meilleur moyen pour parvenir à élargir l'accès à la documentation judiciaire, mais elle peine à trouver la bonne formule avec les outils dont elle dispose malgré que l'anonymisation des décisions de justice ne fait pas encore l'objet d'une réglementation adéquate ». Mamadou Mansour Mbaye insiste sur le fait « qu’il reste utile et nécessaire que les décisions de justice, pour des raisons pédagogiques et de prévisibilité, notamment les arrêts de la Cour soient accessibles de façon libre et gratuite, mais cela ne doit pas pour autant mettre en péril la préservation de la vie privée des parties ».
Pour le président de la République Macky Sall, la problématique du respect de la vie privée qui se pose avec acuité «nous interpelle tous au plus haut point, pouvoirs publics, secteur privé et citoyens et citoyennes ; mettant en lumière la nécessité d’assurer l’équilibre entre le principe de liberté et l’impératif de protéger ce qui relève de la sphère privée, y compris les données personnelles ». Il tient à rappeler que « la nécessité de concilier les avancées technologiques et l’exigence de protéger les droits fondamentaux attachés à la vie privée ».
Le président de la République Macky Sall, rappelle que « des lois et institutions dédiées à cette protection ne manquent pas mais, « qu’il y a lieu d’interroger leur adéquation avec les réalités évolutives de notre temps ». En somme, estime-t-il, « il s'agit surtout d’adapter notre cadre juridique en corrigeant ses imperfections et en anticipant sur les besoins futurs, au moment où nous entrons de plain-pied dans l’ère de l’intelligence artificielle.
La protection de la vie privée n’incombe pas seulement à l'État. Elle s’impose aussi au milieu socio professionnel privé pour préserver l'équilibre entre le travail et la vie personnelle, et établir une relation de confiance et de respect mutuels entre l’employeur et l’employé ». Le président Macky Sall note par ailleurs que « la même exigence s’applique aux procédures judiciaires, de l’enquête jusqu’au jugement, afin de protéger l’intimité et la dignité des personnes poursuivies et des témoins, s’agissant notamment des informations qui touchent à la vie privée ».
Le conseiller délégué à la Cour suprême, Barou Diop, qui faisait le discours d’usage a trouvé pour sa part que « la liberté́ d’expression ne peut justifier une atteinte ̀a la vie privée et que respect de la vie privée est une obligation de la presse ». Sur ce il souligne que, l’homme des médias, comme tout autre citoyen, fût-il un personnage public ou politique, n’est pas au-dessus de la loi, car dans un État de droit, l’irresponsabilité pénale est difficilement concevable».