SIX ANS DE PRISON FERME CONTRE KARIM WADE : La Crei abat le candidat du Pds
Karim Wade risque de battre campagne en 2017 en prison. La Cour de répression de l’enrichissement illicite l’a condamné hier à six ans de prison ferme, moins de 48 heures après sa désignation comme candidat du Parti démocratique sénégalais.
MIMI TOURE, ANCIEN PREMIER MINISTRE : «Le Sénégal entre dans une ère de bonne gouvernance»
Pour le deuxième Pm de Macky Sall et ancienne maîtresse d’oeuvre de la traque des biens supposés mal acquis en tant que Garde des sceaux d’alors, Aminata Mimi Touré, une condamnation de l’ancien ministre d’Etat Karim Wade «ne devrait pas avoir d’influence sur la décision de la justice».
AGRESSION DE SON REPORTER CHEZ WADE : Gfm sursoit à sa plainte contre les bourreaux de Mane Touré
Le Groupe futurs médias a finalement décidé de surseoir à sa plainte contre les Libéraux, qui ont agressé ce lundi matin, la journaliste de la Rfm, Mane Touré, au domicile de Me Abdoulaye Wade, où elle se trouvait après le verdict du procès de Karim Wade. Une décision qui fait suite à l’intervention du promoteur du Groupe futurs médias, Youssou Ndour.
«MA CANDIDATURE À LA PRÉSIDENTIELLE HANTE LE SOMMEIL DE MACKY SALL»
«Je me suis consacré au développement de mon pays, le Sénégal, notamment dans les secteurs des infrastructures, de l’énergie, de la coopération internationale et la recherche de financement pour améliorer le sort des populations sénégalaises.
Le pouvoir cherche à me condamner afin de m’empêcher de me présenter aux prochaines présidentielles car ma candidature hante le sommeil du président Macky Sall.
D’ailleurs, vous avez dû être étonné comme moi de la conférence de presse tenue par les avocats de l’Etat, sur ma probable candidature. J’ai la conscience tranquille et je n’ai rien à me reprocher.
J’ai foncièrement mal pour mes amis d’enfance qui ne sont là que pour répondre du délit d’amitié. J’ai mal pour tous ces prétendus complices innocents qui n’ont rien fait, qui n’ont jamais bénéficié d’un moindre marché de l’Etat.
Ils sont les victimes collatérales de cette machination, de ce complot dont l’objectif unique est de me nuire politiquement. J’ai une ambition, une seule : que mon pays occupe la place que lui assigne notre peuple, un peuple d’hommes et de femmes libres et fiers, un peuple qui a l’audace de prendre son destin en main au sein de l’Afrique.
Je tiens à remercier mes parents qui m’ont inculqué des valeurs et qui m’ont donné une éducation et une formation dans l’une des meilleures filières de notre génération»
En politique, il ne faut jamais dire jamais, parce que dans cet univers, tout est possible et rien n’est impossible. Universelle, cette vérité l’est davantage sous nos cieux. Un pays qui fait la particularité d’avoir un champ politique dans lequel, l’idéologie, la conviction et le programme n’interdisent aux acteurs aucun choix.
La position est essentiellement la résultante de la situation du moment, de son enjeu pour soi et des dividendes qu’elles vous procurent. Et si ce sont ceux que rien ne lie et tout oppose qui s’allient, rien de plus surprenant de voir ceux qui se réclament de la même chapelle aller ensemble.
Et ce deuxième cas de figure, les prochains jours risquent de le révéler, si on en croit des sources tapies dans l’entourage de Me Abdoulaye Wade. Elles font état de possible retour en grâce l’ex enfant banni de la famille Pds, Idrissa Seck.
Des retrouvailles entre Me Abdoulaye Wade et Idrissa Seck ne sont pas écartées avec comme but, porter le choix sur l’actuel Président du Conseil départemental de Thiès, comme candidat du Pds en 2017. Wade n’écarterait pas ainsi, l’option du fils d’emprunt pour remplacer le fils biologique.
«La carte Idy n’est pas exclue, on ne l’occulte pas», confient certains membres de l’entourage de Me Abdoulaye Wade. Ils soutiennent qu’un tel cas de figure est dans l’ordre du possible. «L’option de choisir Idrissa Seck pour porter la candidature des libéraux demeure très possible si la situation reste en l’état, nous allons mettre tous les atouts nécessaires de notre côté pour faire tomber Macky Sall en 2017», indique une autre source.
Ce choix du banni fils d’emprunt pour porter la candidature impossible aujourd’hui du fils biologique, dans les liens de la détention, ne fait pas l’unanimité reconnaissent nos sources. Elles font état d’un autre camp qui joue la carte Souleymane Ndéné Ndiaye.
Ce groupe est constitué, selon elles, principalement de gens qui n’ont jamais été d’accord pour se ranger derrière «ce gosse». Une fracture qui risque de ne pas se limiter à deux blocs avec l’éventualité de voir émerger les jours à venir, d’autres généraux pour porter la même guerre.
Du côté de Rewmi, parti d’Idy, on se refuse d’aller dans les conjectures. La question ne se pose pas et l’heure est au travail de massification de la formation politique et de grande écoute des préoccupations des populations afin de leur apporter des solutions idoines et pérennes à travers une série de consultations citoyennes.
CONDAMNE A 6 ANS DE PRISON POUR ENRICHISSEMENT ILLICITE : Karim Wade va humer l’air de la liberté en 2019
En détention préventive depuis le 17 avril 2013, Karim Wade a été condamné, hier par la Cour de répression de l’enrichissement illicite à 6 ans de prison pour enrichissement illicite portant sur 69 milliards de FCfa. Ces co-prévenus sont tous été reconnus coupable dudit délit à l’exception d’Aliou Samba Diassé et Pierre Goudjo Agboba. Ces deux derniers ont été relaxés.
KALIDOU DIALLO, ANCIEN MINISTRE DE L’EDUCATION : «Le verdict est pénible même pour le président, Macky Sall»
L’ancien ministre de l’éducation, Kalidou Diallo, se désole de la condamnation de Karim Wade tout comme le président Macky Sall
CANDIDAT DE RECHANGE A KARIM WADE AU PDS : Les options Idy et Souleymane Ndéné agitées
En politique, il ne faut jamais dire jamais, parce que dans cet univers, tout est possible et rien n’est impossible. Universelle, cette vérité l’est davantage sous nos cieux. Un pays qui fait la particularité d’avoir un champ politique dans lequel, l’idéologie, la conviction et le programme n’interdisent aux acteurs aucun choix. La position est essentiellement la résultante de la situation du moment, de son enjeu pour soi et des dividendes qu’elles vous procurent. Et si ce sont ceux que rien ne lie et tout oppose qui s’allient, rien de plus surprenant de voir ceux qui se réclament de la même chapelle aller ensemble.
ABDOULAYE KHOUMA, RESPONSABLE COJER A KAOLACK : «La mission de la Crei doit continuer sur d’autres riches douteux»
Les réactions continuent de tomber, suite à la condamnation de Karim Wade, fils de l’ancien président. Le jeune leader de la Convergence des jeunesses républicaines (Cojer) du département de Kaolack, Abdoulaye Khouma reste convaincu qu’il faut nécessairement laisser «la mission de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) continuer sur d’autres riches aux patrimoines d’origines douteuses ».
TERRAINS DE WADE AUX ALMADIES : Gorgui défalqué de 6 000 m2 sur les 14 000
On évoquait dans notre édition d’hier l’affaire des terres que l’Etat compte récupérer. Et on écrivait bien qu’une assiette foncière, derrière la Clinique du Cap, était visée. Eh bien ! Nous sommes en mesure de dire que la superficie concernée est de 14 000 mètres carrés. L’Etat n’a pas mis le grappin sur la totalité des terrains de Gorgui, pied dans l’eau, mais sur 6 000 mètres carrés. En vérité, la zone a été remembrée, car il y avait des titres fonciers qui n’appartenaient pas à Me Wade. Le problème qu’aura l’Etat, même s’il veut reprendre ces terrains, c’est que le Vieux a déjà engagé toutes les procédures en payant plus de 200 millions pour les frais de régularisation. Il semble bien qu’une procédure pour dédommager Gorgui de ces 6 000 mètres carrés est prévue. Quant aux terres de Viviane Wade dont l’Etat a engagé la procédure pour les récupérer comme nous l’écrivions hier, ils ont été nombreux, ces promoteurs et hommes d’affaires, à nous appeler, pour nous dire qu’à l’époque du règne de Wade, ils ont voulu ériger des projets utiles pour la société, mais se sont opposés au veto de Mme Viviane qui avait fini par mettre le grappin dessus.
ADIEU AUX LARMES
Pas de courroux paternel manifeste après l’annonce du verdict du procès de Karim Meissa Wade. Abdoulaye Wade a quitté la Cour tout de suite après l’énoncé de la sentence. Il fallait voir Gorgui, escorté par une kyrielle de militants partagés entre pleurs, sanglots, crises…et aussi des invectives à vous glacer le sang. Déjà à l’annonce des six ans d’emprisonnement, un jeune s’est levé au fond de la salle pour crier “ce procès est politique. C’est faux c’est faux, c’est faux !”, interrompant la lecture de la sentence. Après la prononciation des sanctions annexes, toute la salle s’est levée comme un seul individu pour regretter le verdict en des termes très peu courtois. Mais bon, la bouche qui saigne ne profère pas de saintes paroles, comme le dit un adage bien de chez nous.
ME BORSO POUYE
Pour peu, on aurait assisté à une foire d’empoigne, hier, entre Me Borso Pouye et Me Ousseynou Fall. Alors que le juge venait juste de commencer la séance, l’avocate de Mbaye Ndiaye interrompt Henri Grégoire Diop. “M. le président, je n’ai pas où m’asseoir, les places sont occupés par des avocats qui ne sont pas constitués”, dénonce-telle. En effet, le box des robes noires était bondé de monde, même
en l’absence des conseils de la défense. Interpellé par le juge, pour qu’il produise sa lettre de constitution, Me Fall a bien montré qu’il était constitué pour suivre le verdict. Finalement, c’est côte à côte que les deux avocats ont assisté à la séance.
SÉCURITÉ
Tout le monde savait que les forces de l’ordre ne badineraient pas avec la sécurité. Hier, on se serait cru dans un aéroport. Non contents du portail magnétique qui “s’affolait” pour un rien, les hommes en bleu ont passé tous les bagages au scanner installé à l’entrée secondaire du Palais de justice. Un premier niveau de fouille corporelle stricte est franchi avant l’entrée à la salle 4 où le même rituel est reconduit. Dans la salle, les libéralités d’habitude faites aux journalistes ont été purement annulées. Pas d’ordinateur portable, encore moins de téléphone. “On ne veut pas que les gens mettent ça en direct”, déclare un officier dans la salle. La psychose Abou Adolphe Dia est passée par là…
MANE TOURE RFM
Des sauvageons du Pds ont encore fait parler d’eux de triste manière. Et c’est la très dynamique et talentueuse Mane Touré de la Radio futurs médias (RFM) qui en a fait les frais. La journaliste a été prise à partie hier, par des militants du Parti démocratique sénégalais, après le verdict du procès de Karim Wade le condamnant à six ans de prison ferme. Suffisant pour qu’elle décide de porter plainte contre ses agresseurs. Surtout qu’elle les a identifiés. Mais dans un souci d’apaisement, il nous revient que le patron du Groupe Futurs Médias, en l’occurrence Youssou Ndour, a câblé la famille du journaliste pour leur demander de surseoir à la plainte. De son côté, le secrétaire général du syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) a réagi pour condamner vigoureusement cette agression. “Ce n’est pas aux journalistes de rendre les décisions de justice. Ce n’est pas normal qu’on les prenne comme des cibles. Nous invitons l’Etat à prendre ses responsabilités pour permettre aux journalistes de faire correctement leur travail “, a dit Ibrahima Khaliloulah Ndiaye. Qui n’exclut pas de porter plainte “contre ces actes irrespectueux envers les acteurs de la presse”.
AMBASSADES
Les représentations diplomatiques ont suivi avec une attention soutenue, les derniers soubresauts de l’affaire Karim Wade. Alors que tout le monde s’attendait à ce que tout Dakar s’embrase, la situation est restée bien calme. Selon des sources diplomatiques, ils ont été nombreux aussi bien des Etats- Unis, de l’Union européenne et autres, à avoir câblé des représentants de l’Etat, pour se féliciter de l’image du Sénégal. Et de saluer l’indépendance de la Justice sénégalaise et l’ambiance pacifique dans laquelle se sont passées les choses. Depuis 2012, c’est bien la première fois que tant d’attention est accordée à notre pays, sur le plan sécuritaire.
DROITS DE L’HOMMISTE
La condamnation de l’ex-ministre d’Etat, Karim Wade, à six ans d’emprisonnement et 138 milliards d’amende n’est pas du goût des organisations de défense des droits de l’Homme. Elles regrettent, à l’unanimité, cette page tumultueuse de l’histoire de la vie politique du Sénégal. ‘’Nous sommes gênés mais également indignés par le délibéré de ce procès. Le verdict n’est pas crédible et viole les droits élémentaires de l’homme. La Crei qui ne répond pas aux normes et standards internationaux n’autorise pas le recours, ce qui est inadmissible, car c’est un droit élémentaire. Elle doit pouvoir accorder une double chance à un être humain, quelle que soit la faute commise‘’. Pour Alassane Seck, secrétaire exécutif la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme (Lsdh), ce dossier est loin d’être un dossier judiciaire. ‘’C’est un instrument d’acharnement. Un instrument de règlements de comptes. Il ne va pas dans le sens de redressement de la démocratie’’, fulmine le secrétaire général de la Rencontre africaine des droits de l’Homme (Raddho), M Aboubacry Mbodj.
Me Amadou Sall
À la conférence de presse des avocats de la défense, hier, suite à la condamnation de Karim Wade par la Crei, l’ombre de Me Amadou Sall a plané dans la salle. En effet, une place a été réservée à l’avocat de Karim Wade qui séjourne en prison suite à ses propos contre Macky Sall. Une manière de penser à leur confrère victime de l’article 80 qui, à en croire Me Ciré Clédor Ly, «est une disposition politique qui est mise en oeuvre pour pouvoir arrêter les opposants politiques sous des motifs qui ne renferment aucune imputation précise, et qui permet de les mettre en prison». Et leur confrère a été victime de cet article, indique Me Ly.
Concertations tous azimuts
Bien qu’étant assommés par la condamnation de Karim Wade, les libéraux ne s’avouent pas pour autant vaincus. Ils entament des concertations tous azimuts pour apporter une réponse politique à cette affaire. Ainsi, dès aujourd’hui, la commission communication du Pds va se réunir suivie du conclave des cadres avant le Comité directeur de demain qui sera présidé par Me Wade himself. Le Pds prépare, dit-on, une réponse salée au cours d’une manifestation qu’il prévoit d’organiser vendredi prochain.
Nationalisation de sociétés
Selon nos sources, l’Etat a décidé de nationaliser les sociétés Handling : Ahs, Abs etc., suite au verdict de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Le patrimoine de ces différentes sociétés est évalué à 500 milliards. Aussi, notre source nous renseigne qu’au palais de la République, on est convaincu que le procès de Karim Wade n’est pas politique, parce que Wadefils n’a pas perdu ses droits civiques et civils. Ainsi, à les en croire, si le procès avait des relents politiques comme le soutiennent les avocats de la défense, Karim Wade aurait perdu ses droits civiques et civils. Ils déduisent également du verdict que Macky Sall n’est pas ébranlé par la candidature de Karim Wade.
Dakar Dem Dikk
Les usagers des bus Dakar Dem Dikk ont dû souffrir hier. Car, par mesure de prudence la société de transport urbain avait décidé d’immobiliser ses bus pour éviter une éventuelle attaque des libéraux qui avaient menacé de manifester si Karim Wade est condamné par la Crei. Les bus de Dakar Dem Dikk sont souvent ciblés par des manifestants qui n’hésitent pas à les saccager ou brûler. C’est pour cette raison que les bus étaient invisibles hier sur les artères de la capitale.
Mouhamadou Mbodj du Forum Civil
Le coordonnateur du Forum Civil, la section sénégalaise de Transparency International, Mouhamadou Mbodj a pris le contre-pied des défenseurs des droits de l’homme qui parlent de violation des droits de la défense de Karim Wade. Pour Mouhamadou Mbodj qui était invité par la Rfm, le pouvoir a posé un jalon important dans le cadre de la bonne gouvernance, mais il invite le régime de Macky Sall à poursuivre la traque. Pour lui, c’est la seule manière de redresser le Sénégal. «L’affaire Karim Wade est une séquence. C’est le début d’un message fort contre l’impunité», a dit le coordonnateur du Forum Civil. A l’en croire, le procès de Karim Wade est suivi au-delà de nos frontières. «Dans la sous-région, on a les yeux rivés sur le Sénégal qui va servir d’exemple en matière de gouvernance vertueuse», soutient- il. Selon M. Mbodj, il n’était pas évident que le procès arrive à terme parce que les libéraux ont utilisé tous les moyens pour bloquer la procédure. Mais, il a fallu résister. «Il faut aller chercher tous les autres qui sont sur la liste du procureur spécial, sans tenir compte de leur ancrage politique et de leur famille religieuse », souligne-t-il.
Tidiane Tamba
Notre confrère Tidiane Tamba continue d’exprimer sa loyauté à Karim Wade. Lui au moins n’a pas transhumé entre-temps. Hier quelques minutes après le verdict condamnant son mentor à six ans de prison ferme, il a posté sur facebook le texte suivant : «J’ai pris assez de recul pour digérer tout ce qui s’est passé ce matin. Le 17 avril 2013, j’étais dans le même état d’esprit. Je suis triste, déçu, remonté, j’ai honte et je suis malade, mais j’ai appris à mieux lire les événements comme me le conseille toujours mon grand-frère et ami Karim Meissa Wade. Une fois de plus, je reste convaincu qu’il est victime de son ambition pour le Sénégal. J’ai eu mal pour le Président Wade, la première Dame, les trois filles de Karim et sa soeur», a écrit le chargé de communication au ministère des Transports aériens. S’adressant à Karim Wade, il écrit : «je me fais moins de soucis. Car je sais que tu resteras fort dans la douleur et dans l’incompréhension. Je prie encore pour toi. Je suis de ton côté. Je connais Karim Meissa Wade le bon. L’autre a été inventé au monde pour détruire l’Espoir. Et il est loin de s’éteindre. La vie ne fait que commencer par la volonté d’Allah. Reste fort grand frère».
Tension ambiante
Dans la ville natale de Niangal, on craignait une réaction des libéraux après le verdict de Karim et Cie. Les autorités locales avaient pris toutes les dispositions pour parer à d’éventuelles manifestations. Bakhao Ndiongue et ses camarades libéraux de Fatick avaient menacé de mettre à feu la ville et le pays tout entier si leur candidat est condamné. Une menace qui a été bien prise au sérieux par les garants de la sécurité. Dès lors, un dispositif de veille a été mis en place par la Police dès les premières heures de la journée et les éléments de la gendarmerie ont été mis à contribution pour parer à toute éventualité. Toutefois, aucun soulèvement n’a été noté. Les «karimistes» disent prendre les choses avec philosophie.
Après le verdict, le recouvrement des milliards
Après le verdict du procès de Karim Wade, reste maintenant le recouvrement des milliards. Déjà, toutes les sociétés incriminées ont été nationalisées. Selon nos informations, plusieurs autorités diplomatiques occidentales ont joint le ministère des Affaires étrangères pour saluer la maturité du peuple et «le caractère équilibré du verdict et l’indépendance de la justice». Reste à savoir si la machine va s’emballer contre toutes les 27 personnes mises en cause par le Parquet spécial.
Mane Touré
Le Parti démocratique sénégalais (Pds) a renoué, hier, avec ses vielles habitudes. Des militants zélés s’en sont pris à notre consoeur de la Rfm, Mane Touré dont le tort est d’avoir fait son travail de manière professionnelle. Le Groupe Future Médias et le Synpics ont annoncé des plaintes contre x pour que les auteurs de l’agression soient arrêtés. Finalement, le Pdg de Gfm a pris les choses en main en décidant de ne pas attiser le feu. D’un commun accord avec la famille de notre consoeur, Youssou Ndour a décidé de retirer la plainte. C’est le Directeur de Rfm, Alassane Samba Diop qui a donné la nouvelle sur les ondes de la Rfm. L’As exprime sa solidarité à notre consoeur et au Gfm.
Macky Sall à Bruxelles
Niangal reprend les airs encore. Le chef de l’État est annoncé à Bruxelles, aujourd’hui. Mais ce sera un aller-retour, car il participe à une rencontre au sujet de la Guinée-Bissau qui a retrouvé le concert des nations avec l’élection démocratique d’un nouveau Président. Il était pourtant annoncé, aujourd’hui, au Centre de conférence de Diamniadio où la Bhs célèbre ses 35 ans. Le Dg Bocar Sy et Cie seront sans doute déçus si Niangal fait faux bond.
Toussaint Manga arrêté
Le Secrétaire général de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl), Toussaint Manga, a été arrêté, hier, par la police après le verdict dans l’affaire Karim Wade. Il lui est reproché d’avoir brulé des pneus avec un groupe de jeunes libéraux sur la Corniche ouest à hauteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) pour exprimer leur colère contre la Crei. Mais le leader des jeunesses travaillistes ne savait pas qu’il était bien surveillé par la police. C’est ainsi que la police l’a suivi jusqu’à son domicile pour l’arrêter. Le jeune libéral est en garde-à-vue au commissariat central. Son frère de parti, Waly Albert Faye avec qui il opérait, est aussi activement recherché par la police. Le responsable du Mouvement des élèves et étudiants libéraux (Meel) a intérêt à se terrer, sinon il retrouvera Karim Wade en prison.
Apr sans permanence à Fatick
L’Alliance pour la République (Apr) ne dispose plus de local à Fatick. Pour n’avoir pas payé la facture d’eau et d’électricité, le local qui lui servait de siège a été repris par le bailleur. Malgré la pléthore de responsables promus, Fatick ne dispose même de siège de l’Apr. Une situation que déplorent Dioumacor Ndong et Meissa Mhécor Diouf, deux jeunes responsables apéristes. «Ce qui se passe à Fatick est déplorable. Ne serait-ce que pour rendre au Président Macky Sall la monnaie de sa pièce, Fatick ne devrait même pas loyer un local pour servir de permanence, mais construire un siège», déclare Meissa Mahécor Diouf qui travaille aussi bien au Port de Dakar qu’à la fondation «Servir le Sénégal».
Apr sans permanence à Fatick (bis)
L’absence de permanence de l’Apr à Fatick favorise la léthargie de ladite formation politique dans la ville. «À Fatick, l’Apr est dans une léthargie profonde. On ne sent le parti que lors des visites de Macky Sall. Ce qui est regrettable pour un parti au pouvoir », peste Dioumacor Ndong. Le porte-parole des cadres républicains donne les raisons pour lesquelles l’Apr n’a plus de permanence à Fatick. «A un moment, la convergence des cadres avait trouvé un local pour abriter le siège du parti. Mais par la suite, le propriétaire de la maison a récupéré le local parce que nous avions des arriérés de factures d’eau et d’électricité. Une situation qui ne devrait pas survenir si certains responsables avaient un peu de reconnaissance vis-à-vis de Macky Sall», indique Mountaga Barro chef de cabinet du ministre des Sports.
1.300.000 FCFA à Mbellonguithie
Du 1er au 4 avril prochain à Mbelloguithie, situé entre Fatick et Gandiaye, il sera organisé un très grand gala de lutte sans frappe. À l’occasion, Laity Sène et Cie mettent sur la table un pactole d’1.300.000 FCFA (800.000 pour les lourds, 300.000 pour les moyens, 150.000 pour les légers et 50.000 pour les benjamins). L’animation sera assurée par Babou Ngom et Fatou Guèye.
10 tonnes de ciment à Diouroup
Du 3 au 4 avril, à l’arène Ibou Senghor de Diouroup, l’association Mbogayiif du Sine organise 72h de lutte traditionnelle avec une mise de 10 tonnes de ciment. Vincent Max Bidi et Birame Gningue en seront le s parrains. L’animatio n serra l’affaire de Mor Ngom et Mbayang Loum.
Boy Kaïré a perdu son père
L’ancien président des lutteurs en activité, Boy Kaïré, est en deuil. Il a perdu hier son père du nom de Habibou Laye Diaw, âgé de 79 ans, des suites d’une longue maladie. La levée du corps a lieu ce mercredi matin à Derklé Cité Marine, suivie de l’enterrement au cimetière musulman de Yoff, à 9 heures. Sunu Lamb compatit à la douleur de Boy Kaïré.
Pakala, Moussa Dioum à Fatick
Faute d’adversaires depuis le depuis de la saison, Moussa Dioum et Pakala ont fait le déplacement à Fatick. Ils ont participé, à leur manière, à rehausser la manifestation du jour. En attendant qu’un combat leur soit trouvé.
Boy Niang 2 / Farba, le 14 mai
Le promoteur Fouta Séras et la structure Daral Productions ont décroché un beau duel d’espoirs qui opposera Boy Niang 2 de l’école Balla Gaye et Farba de Pikine Mbollo pour le 14 mai prochain. En lever de rideau de la confrontation, Youssou Ndour de l’école Balla Gaye se mesurera à Bébé Birahim de Sakku Xam Xam.
Baye Mandione assiste impuissant à la défaite de son poulain
Pour apporter son assistance à son poulain et homonyme, Baye Mandione, le chef de file de l’écurie Guëm Sa Bopp s’était déplacé au stadium Iba Mar Diop, le samedi 14 mars dernier. Malgré ses conseils, Baye Mandione Jr n’a pu éviter la défaite contre Bambo. C’est avec beaucoup d’amertume que Baye Mandione quittera le stade.
Omar Séras met fin à sa carrière
Alors que son combat contre Youssou Ndour de l’éco le Balla Gaye étai t monté par la structure Daral Production pour le 14 mai, Omar Séras de l’écurie Bathie Séras s’est finalement désisté. Selon son manager Pape Diagne Séras, le lutteur a mis fin à sa carrière pou r respecter les consignes d e sa mère.
Sidy Diakhaté au gala de Sunu Lamb
Sidy Diakhaté était à Fatick lors du gala de Luc Nicolaï and Co. Le promoteur de la capitale du rail a interpelé le reporter de Sunu Lamb pour évoquer avec lui leur gala du samedi prochain. Il a promis d’honorer de sa présence ce grand rendez-vous de la lutte simple organisé par les journalistes de Sunu Lamb.
3 combats pour Lansar le 12 avril
Pour la journée du 12 avril, l’écurie Lansar a décroché trois combats. Akon, Ndiaye Lakh et Pape Diop 2 seront au front. Le directeur technique Max Mbargane et le coach Alioune Diop vont vers une journée très chargée.
ECHOS DE LA TANIERE - SENEGAL / GHANA : ENTRAINEMENT AU STADE HONFLEUR : 12 Lions pour la prise de contact
est une douzaine de Lions qui ont répondu au premier appel d’Aliou Cissé, pour la séance d’entraînement hier au stade Honfleur, en direction des matchs amicaux qu’ils joueront les 28 et 31 mars prochain contre le Ghana et le Havre AC.
Séance à la carte ce lundi, pour l’équipe du Sénégal, lors de son premier jour d’entraînement au stade honfleur du havre. Sous la direction d’Aliou cissé assisté de régis bogaert et de tony Sylva, une douzaine de Lions étaient sur le terrain pendant que le reste de la troupe arrivait au compte-gouttes. il s’agit majoritairement des joueurs qui ont joué dimanche dont le petit nouveau du groupe, babacar Khouma. Salif Sané, Diawandou Diagne, Kara mbodji, Lamine Gassama, cheikh ndoye, ibrahima mbaye, Zargo touré, Kouly Diop, moussa Konaté, ainsi que les portiers bouna coundoul, Pape Demba camara et Abdoulaye Diallo se sont pliés au programme suivant : échauffement rapide, jeu avec ballon puis opposition sur petits buts.
Deux séances ce mardi
Si les Lions se sont essayés au stade honfleur, Aliou cissé pourrait changer de terrain d’entraînement ce mardi où son groupe doit afficher le plein. Si nous ignorons les raisons de ce changement de terrain d’entraînement, les Lions auront au menu deux séances. D’abord, ils seront sur pied ce mardi à 09h30 avant de se retrouver dans l’après midi à 17h00. ce sera pareil pour le reste de leur séjour normand, même si leurs tâches seront allégées au fur et à mesure qu’on s’appoche de la rencontre du samedi. toutefois, bouna coundoul et ses camarades ne s’entraîneront sur la pelouse du stade océane que vendredi, la veille du match qui les mettra aux prises avec le Ghana. ce sera normalement à l’heure de la rencontre comme prévu par le règlement.
Lys Gomis forfait
Les Lions ne seront plus que 27 pour disputer les deux matchs amicaux contre le Ghana et Le havre Ac, le 28 et le 31 mars au havre. en effet, Lys Gomis, l’un des quatre gardiens de but qu’Aliou cissé a convoqués, a déclaré forfait suite à une fracture du nez. Gomis s’est blessé lors d’un match de la Serie b (D2) italienne entre son club, trapani, et bologne, comptant pour la 32ème journée suite à un violent télescopage avec un adversaire à l’heure de jeu. hier, il a confirmé son forfait sur son compte twitter.
DISCIPLINE DANS LA TANIERE : La FSF va proposer un code de conduite
La FSF veut profiter du stage des Lions en vue des deux prochains matchs amicaux pour mettre en place un code de conduite qui sera signé par tous les footballeurs.
Autrefois appliqué avec la plus grande rigueur, le code de conduite de l’équipe nationale a été, depuis, rangé aux oubliettes. mais, la FSF veut dépoussiérer le document et le soumettre aux pensionnaires de la tanière. ce document doit en principe subir quelques retouches afin que tout le monde s’y retrouve. «Nous avons toujours parlé de code de conduite, mais il n’est pas appliqué à la lettre», renseigne un responsable fédéral. Sur les raisons de ce vide, notre source explique : «Ce code est un document qui sera signé par tous les footballeurs. Ce qui aidera Aliou Cissé dans sa tâche. Il suffit de se baser sur le document pour appliquer le degré de sanction au cas où il y aura un fautif. S’il n’est pas encore appliqué, c’est parce que personne ne l’a signé», a dit notre interlocuteur. il promet dans le même temps que le bureau fédéral en rapport avec le sélectionneur national va discipliner ce «code d’indiscipline» qui pollue la tanière. «Nous comptons renouveler le code de conduite avant le nouveau départ de la sélection», avoue le fédéral qui pense que c’est la seule manière de ramener l’ordre et la sérénité dans l’équipe du Sénégal qui doit repartir sur de nouvelles bases
Henri Grégoire Diop…
Le président de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) était émotif, hier, lors du délibéré du procès Rimka & Cie poursuivis pour enrichissement illicite d’un montant global de 69 milliard et non 117 milliards de francs Cfa. En effet, Henri Grégoire Diop qui s’est montré coriace tout au long du procès a buté, hier, sur ses mots dans la lecture du volumineux arrêt. Il lui a fallu 2 heures pour vider les exceptions de nullité soulevées auparavant par les avocats de la défense et relatives au droit à un procès équitable et le respect des droits de la défense avant d’enchaîner par les considérants qui précèdent le prononcé de la peine. Un exercice fastidieux, tantôt c’était sa voix qui l’abandonnait, tantôt c’était dans sa lecture qu’il se perdait complètement.
… et son verdict fatidique
L’ancien ministre relaxé du délit de corruption visée dans la seconde mise en demeure, notamment avec les fameux 47 milliards de Singapour qui ont été écartés par la Cour, les pro-karim avaient cru que leur candidat serait blanchit. Leur visage se décontractait, mais le bonheur aura été de courte durée. Car Henri Grégoire Diop reconnaissait par la suite Rimka coupable du délit d’enrichissement illicite, avant de lui infliger une peine d’emprisonnement de 6 ans ferme assortie d'une amende de 138 milliards de francs Cfa et la confiscation de tous ses biens. A cette annonce, c’était une ambiance de deuil dans la salle. Des larmes coulaient, des propos déplacés fusaient à l’endroit à la Cour. Pourtant Henri Grégoire n’avait même pas fini la lecture de son verdict. Ces pro-Rimka dans la salle étaient intraitables. Raison pour laquelle d’ailleurs le président de la Crei a accéléré sa lecture avant de lever immédiatement la séance. Tout ça sous le regard impuissant de «Wax waxeet Wade» qui avait effectué le déplacement au tribunal. Il faut dire que ce verdict sonne comme une grande défaite pour 3W qui avait juré que son fils ne sera jamais jugé à Sunugaal ni ailleurs et qu'il est prêt à mettre le pays à feu et à sang.
Wade au tribunal
Restons avec le Pape du Sopi pour dire que contrairement à son fils qui continue de suivre sa logique c’est-à-dire bouder le procès, 3W, pour la première fois, a effectué le déplacement au tribunal pour venir écouter le délibéré de la Crei. En effet, c’est à 9 heures 15 minutes que l’ancien chef d’Etat habillé d’un boubou marron sombre assorti d’une écharpe noire au cou a fait son entrée dans la salle où se tient le procès de son fils, sous les envolées lyriques des griots et des pro-Rimka venus en masse. Aussi, Oumar Sarr, Farba Senghor, Samuel Sarr, Me Madické Niang, Mamadou Diop Decroix, Babacar Gaye ou Modou Diagne Fada, bref, tous les grands dignitaires du Parti (ex) «dolécratique» sunugaaliens ont effectué le déplacement pour venir au chevet de Rimka incarcéré depuis près de 2 ans. Djibo Leïty Ka, le Secrétaire général de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd) était aussi de la partie, assis derrière les avocats sur la même rangée que 3W et les dignitaires du Pds.
Chancelleries
Il n’y a pas que le Sunugaal et les Sunugaaliens qui étaient intéressés par le verdict du procès de Rimka et ses coaccusés. Les représentations diplomatiques à Ndakaaru ont également suivi de très près cette affaire. Et pour vous dire, hier, selon nos capteurs la quasi-totalité des ambassades ont saisi le ministère des Affaires étrangères pour saluer la maturité du peuple sunugaalien mais aussi et surtout le caractère équilibré du verdict et l’indépendance de la justice sunugaalienne.
Pour rappel
Rimka à l’ombre pour six ans, ses soutiens y sont allés de leurs condamnations, récriminations pour dire «nak» que ce n’est pas normal, que la peine est lourde, que c’est injuste et tutti quanti. Mais ces inconditionnels du fils de 3W qui ont tenté de faire monter l’émotion oublient certainement qu’en matière de peine de prison, Rimka peut s’estimer heureux d’écoper six ans pour un montant de 69 milliards. Pour comparaison, rappelez-vous l’affaire du vigile de Me Madické Niang (d’ailleurs un des avocats de Rimka). Jugé en 2009 par la Cour d’Assises, le gardien Amadou Tidiane Kanté avait écopé des travaux forcés à perpétuité parce qu’il avait tenté cinq ans auparavant (en 2004), muni d’un pistolet, de voler une mallette remplie d’argent que détenait son patron de ministre. Il s’en était même suivi une bagarre au cours de laquelle Madické avait mordu au bras son antagoniste. Ça c’est juste pour rappel...
Arrestation
Toussaint Manga, le Secrétaire général de l'Union des jeunesses travaillistes et libérales (Ujtl) a été arrêté hie. Il a été cueilli chez lui à Sacré-Cœur par des individus non identifiés, informe le site «leral» qui a parlé à sa sœur qui renseigne : «Ils sont venus avec un véhicule 4x4 noir. On ne sait pas où est-ce qu'ils l'ont amené. Toussaint n'a porté que son sous vêtement». Fait-il les frais des manifs d’hier à Fann ?
Le juge ôte les …
Ne quittons pas Rimka & Cie pour dire que les gens du Pds qui avaient comme argument massue que le procès avait un caractère purement politique et visait à priver le fils de 3W de ses droits pour l’écarter des élections notamment la Présidentielle, ont certainement dû déchanter au prononcé du verdict par Henri Grégoire Diop. En renonçant à prendre une peine complémentaire sur la base de l’article 34 du Code de procédure pénale liée à la corruption, le juge sauve Rimka de la déchéance de ses droits tant civiques, civils que familiaux. Sur le principe donc, Rimka garde intactes toutes ses chances de faire prévaloir ses ambitions politiques. Pour dire que, si d’aventure, le candidat du Pds était gracié même avant la Présidentielle de 2017, il pourrait alors se présenter.
…Relents politiques
La recevabilité ou non de sa candidature ne dépendant maintenant que du seul ressort du juge constitutionnel chargé de valider ou non les dossiers de candidatures et dans cette matière, un casier judiciaire chargé pèse lourd… Mais ça c’est un autre débat. Restons avec cette peine que récolte Rimka pour dire que les libéraux doivent dire ouf de ne pas l’avoir vu passer devant la Haute cour de justice (Hcj), comme ses frères de parti et lui-même le réclamaient. Parce qu’avec ce verdict de la Crei, Rimka et ses conseils sont susceptibles de faire un recours, comme ils l’ont d’ailleurs annoncé - c’est dans un délai de six jours à compter du prononcé du verdict - devant la Cour suprême qui va le faire examiner par sa chambre criminelle. Une possibilité qui n’aurait pas été possible si Rimka était jugé et condamné par la Hcj dont les décisions ne sont pas susceptibles de recours.
Commerce au tribunal
S’il y en a qui se réjouissent de la fin du procès de Karim Wade, ce sont les tenanciers des petits commerces installés aux alentours du Palais de justice de Ndakaaru. Ils se sont bien réjouis, hier, dernier jour du procès et ont même lancé un ouf de soulagement. Une gérante de gargote de souffler : «on était vraiment pressé d’en finir avec ce procès».
Avocats
Hier au Palais de justice de Ndakaaru, tous les yeux étaient braqués sur la salle 4 qui abritait le procès de Rimka. Dans les autres salles où se tenaient les audiences de flagrants délits, des avocats ont même renvoyé leurs dossiers pour aller assister au délibéré du procès du fils de 3W et sa bande. Ceux qui n’ont pas pu le faire se sont débrouillés pour suivre les affaires par la radio en mettant leurs écouteurs en pleine audience.
Dispositif…
Il faut vraiment reconnaître que les forces de l’ordre ont été à la hauteur, hier, au Palais de justice de Ndakaaru. Toutes les entrées étaient filtrées et les gens palpés. Le Palais était bien encadré, les dispositifs sécuritaires étaient tout simplement impressionnants. Les sapeurs pompiers étaient même déployés sur les lieux. Il faut dire qu’apparemment le dispositif sécuritaire mis en place n’a laissé aucune chance aux pro-Rimka de remplir à temps la salle 4 où s’est tenu le procès Rimka. En effet, ces souteneurs du fils de 3W ont fait l’objet d’un contrôle strict et sans faille en passant par 4 paliers de contrôle.
…Sécuritaire
A l’entrée du Palais de justice, à la petite porte du Palais de justice pour passer au scanner, dernier barrage pour vérifier si les portables sont éteints, et à la porte d’entrée de la salle 4 où tous les objets ou accessoires sont déposés avant de franchir la porte. A l’intérieur, c’est un impressionnant dispositif d’éléments du Gign armés jusqu’aux dents qui veillaient au grain. Mais il faut relever qu’ils ont été à la hauteur, lorsqu’Henri Grégoire a annoncé une peine d’emprisonnement de 6 ans ferme contre Rimka. Des pro-Rimka, en colère et larmes aux yeux ont été contraints de se calmer ou de quitter la salle, sans violence. Ils n’ont même pas manqué également de frayer un chemin à 3W qui a été assailli par les pro-Rimka à la fin du verdict.
Awa Guèye et ses 3000 F
Nombreux ont été les personnes qui ont eu honte hier au Palais de justice à l’occasion du délibéré de la Cour de l’enrichissement illicite (Crei) concernant le procès de Rimka. Et la cause n’est rien d’autre que le comportement de certains responsables de l’Alliance pour la République qui ont fait le déplacement. Par exemple, la vice-présidente de l’Assemblée nationale, Awa Guèye n’a rien trouvé de mieux à faire que de distribuer des 3 000 F Cfa à certains militants apéristes pour leur permettre d’acheter de quoi manger. Un comportement qui n’a pas été du goût de certains libéraux qui lui ont servi des huées. Elle a finalement été chassée par les forces de l’ordre. Elle a «nak» décampé en cachant son visage ignorant qu’elle avait déjà été reconnue.
Ignoble
Chaude matinée pour notre consœur Mane Touré Niang de la Rfm, hier chez 3W à Fann où elle a été violentée, suscitant l’indignation. La Convention des jeunes reporters du Sunugaal (Cjrs) «condamne avec fermeté l’agression perpétrée contre la reporter dans l’exercice de ses fonctions» et «lance un appel pressant aux autorités de ce pays de bien vouloir garantir la sécurité aux journalistes, soucieux de permettre aux (Sunugaaliens) d'avoir libre accès à la bonne information. Mais aussi et surtout d’ouvrir une enquête afin de situer les responsables de cet acte ignoble». La Ligue sunugaalienne des droits humains (Lsdh) par la voix de son Président, Me Assane Dioma Ndiaye, a également condamné cette agression et a rappelé que «le droit à l’information est essentiel dans une société démocratique et ne saurait effectif sans une presse libre et indépendante»
Dakar Dem Dikk
Souvent victime de casse, lors des manifestations politiques ou estudiantines, la société Ndakaaru "demul dikkul" - comme le disait un certain homme politique - a pris les devants, hier. Craignant des troubles de l’ordre public, à la suite du délibéré du procès de Rimka, les dirigeants de Ddd, ont tout de suite suspendu la circulation de leurs bus qui ont quand même roulé, en début de matinée. Une décision qui a pris de court certains usagers qui attendaient encore les bus Ddd au niveau des différents arrêts. Finalement, c’est la technique du bouche à oreille qui a sauvé les usagers qui se sont rabattus sur les Tata, à moins de tout simplement rebrousser chemin.
ME SIDIKI KABA ANNONCE LA POURSUITE DE LA TRAQUE
DÉTOURNEMENT DE DENIERS PUBLICS ET ENRICHISSEMENT ILLICITE
Après la condamnation de Karim Wade, pas question de mettre fin à la traque des biens mal acquis. L'annonce a été faite hier par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Me Sidiki Kaba.
Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Me Sidiki Kaba s'est prononcé hier sur le verdict rendu dans le procès Karim Wade. Lors d'une conférence de presse, il a tenu à apporter des éclaircissements sur l'arrêt rendu par la CREI. Me Sidiki Kaba considère que les juges se sont prononcés en toute indépendance et impartialité.
A son avis, la cour a exercé ses prérogatives légales en toute souveraineté en ce qui concerne la police de l'audience, la direction des débats et la décision rendue conformément à la loi n° 81-53 relative à la répression de l'enrichissement illicite et celle n° 8154, créant la cour de répression de l'enrichissement illicite du 10 juillet 1981.
"A compter de ce jour, la décision qui est rendue, c'est une décision d'Etat, elle est une vérité judiciaire. Ceux qui l'ont rendue, les magistrats eux-mêmes, ne peuvent plus rien contre cette décision. Chaque partie avait défendu une vérité, mais cette vérité elle est partisane et partielle. Ce que je peux dire, ce n'est que m'en tenir à cette décision", a-t-il soutenu.
Maintenant place à Abdoulaye Baldé, Tahibou Ndiaye et Cie
Suivant ses explications, ce dossier (celui de Karim) reste le premier, mais ne sera pas le dernier à être évoqué par la Crei. "Les poursuites vont continuer. Je signale à cet effet qu'il y a d'autres procédures qui sont en cours devant la commission d'instruction", a déclaré Me Sidiki Kaba devant les journalistes.
Ainsi, 25 personnalités sont ciblées et des poursuites engagées pour quelques-uns. "Il y a déjà certaines personnes qui sont devant la CREI, des péripéties ont été engagées contre Abdoulaye Baldé, Tahibou Ndiaye et d'autres personnalités qui ont reçu des convocations. Toutes ces affaires sont pendantes devant la CREI".
Selon ses explications, "à un moment, le procureur spécial avait estimé qu'il fallait se concentrer sur ce procès (celui de Karim), et ce dernier nécessitait beaucoup de ressources. Maintenant que ce procès est terminé, bien évidement, il va s'intéresser aux autres dossiers", a renseigné le ministre.
Pour revenir sur le verdict, il tient à préciser "que l'arrêt prononcé par la cour est toutefois susceptible d'un pourvoi en cassation du condamné ou du ministère public dans un délai de 6 jours à compter de son prononcé, conformément à la loi organique sur la cour suprême".
En ce qui concerne la collecte des biens, il note qu'une fois que la décision définitive sera rendue, après pourvoi en cassation, elle sera revêtue de l'autorité de la chose jugée. "A partir de ce moment, l'Etat du Sénégal peut, par la coopération judiciaire internationale, demander à des Etats qui ont une convention judiciaire avec l'Etat du Sénégal, de l'aider à récupérer l'argent."
"La grâce présidentielle est une prérogative prévue par la Constitution"
Interrogé sur le sort de Karim Wade et la possibilité pour lui de bénéficier d'une grâce présidentielle, le ministre a répondu : "La grâce présidentielle est une prérogative présidentielle qui est prévue par la Constitution. Que le président de la République a toute latitude d'examiner toutes les demandes de grâce et prendre la décision qui lui paraît être la plus juste et la plus opportune."
"Cela, dit-il, existe dans notre droit, mais il appartiendra au président Macky Sall de prendre une telle décision." Sur les allégations des membres du Pds qui crient à la mise à mort politique de Karim, le ministre considère que "c'est une affaire judiciaire et le juge, en toute indépendance, a estimé qu'il n'y avait pas corruption dont le Parquet avait poursuivi dans ce sens. Si le projet politique existait pour précisément couler un adversaire politique, il va de soi que le résultat n'est pas atteint".
Selon le ministre, l'Etat du Sénégal s'est engagé vis-à-vis du peuple sénégalais à lutter contre l'impunité, mais également à l'égard de la communauté internationale qui exige des Etats, qui ont ratifié les instruments juridiques internationaux, de lutter contre la corruption et les détournements des biens publics. Cette exigence de bonne gouvernance, dit-il, impose la reddition des comptes.
Lors de cette rencontre, le ministre a tout de même appelé la population au calme.