Le porte-parole du Khalife général des Mourides, Serigne Bass Abdou Khadre a précisé, à propos d’informations diffusées par des sites indiquant : « Affaire Karim Wade, Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre a manifesté sa colère ».
Selon le porte-parole, Serigne Sidy Makhtar Mbacké ne s’est jamais prononcé sur l’affaire Karim Wade. « Des informations faisant état de ma prétendue colère relative aux péripéties des relations entre le pouvoir et une partie de l’opposition relayées par un site web circulent dans les réseaux sociaux. J
e voudrais préciser qu’en tant que porte-parole de la communauté mouride, je ne peux pas me permettre d’avoir une position personnelle. Je n’exprime que la position du Khalife général et pour ce cas précis, il n’a pris aucune position jusqu’au moment où ces lignes sont écrites. Le jour où il me demandera de m’exprimer, je le ferai par ma propre voix ».
Les sites qui avaient relayé cette information ont été sommés de la retirer par les proches du porte-parole du khalife général des Mourides.
A Dakar pour les besoins du Chan U20, Diomansy Kamara s’est dit impressionné par la qualité des joueurs de l’équipe de Joseph Koto. Selon l’ancien international, qui s’est confié au Quotidien (avant la finale), l’avenir du football sénégalais a de beaux jours.
Qu’est-ce qui explique votre séjour au Sénégal ?
Si je suis là, c’est pour le Chan U20. J’ai rompu mon contrat en janvier dernier avec mon club. Il y avait cette opportunité de pouvoir venir suivre l’évolution du football sénégalais et les jeunes. J’avais du temps de libre et j’ai parlé avec Me Augustin Senghor (président de la Fédé foot) qui m’a gentiment invité à venir suivre le Chan. Je suis donc venu voir comment se déroulait un peu la compétition.
Pourquoi avoir décidé de rompre votre contrat ?
En janvier, j’ai eu des offres, mais j’avais besoin de faire un break. Je suis reparti dans mon premier club. C’était quelque chose à laquelle, je tenais. Celui-là même qui m’a donné la chance d’être professionnel : c’est Catanzaro, en Italie. C’est mon premier club professionnel quand j’avais 18 ans. C’est celui qui m’a lancé et qui m’a donné la chance d’être professionnel.
Je suis donc reparti là bas. Malheureusement, les objectifs n’ont pas été atteints. Et j’étais vraiment parti là bas pour gagner le championnat. A partir du moment où on ne pouvait pas gagner le championnat, je ne me voyais pas continuer. J’ai donc rompu mon contrat.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous orienter vers la petite catégorie ?
J’ai envie de travailler avec les jeunes. Au départ, je suis quelqu’un qui aime les jeunes, la formation. C’est vraiment sur cet accent que j’aimerai travailler. Je suis quelqu’un qui fait pas mal de social. J’aimerai pouvoir donner l’opportunité aux jeunes de profiter de mon expérience, de mon savoir-faire et de mes contacts.
Aujourd’hui, on parle beaucoup de l’Equipe nationale A, de reconstruction, mais je pense ça passe également par les catégories jeunes. L’Equipe nationale A est certes une vitrine, mais il y a beaucoup de talents chez les petites catégories et j’aimerais pouvoir être cette rampe de lancement pour les jeunes au Sénégal.
Vous avez eu l’occasion de suivre le Chan. Y a-t-il des jeunes qui vous ont impressionné ?
Au niveau du potentiel, il y a effectivement des joueurs qui m’ont marqué dans cette équipe. Il y a le petit Ibrahima Wadji, j’ai beaucoup aimé ce joueur. Le numéro 8 (Sidy Sarr) également a fait un bon tournoi.
Le 14 (Moussa Koné) de Dakar Sacré-Cœur est aussi un très bon joueur. Et j’ai eu vraiment un coup de cœur pour le numéro 15 (Moussa Wagué), le petit latéral de Aspire. Très jeune, très bon et je pense qu’il peut même aspirer à jouer en Equipe nationale A dans les années à venir.
Dans l’ensemble, vous êtes satisfait du Chan...
Oui. Certes on a pris énormément de buts. On aurait pu mieux faire, mais l’essentiel d’un tournoi c’est d’aller en finale. Et les gamins l’ont réussi. On a sous la main une équipe d’avenir. Pour l’organisation, tout s’est bien passé.
Est-ce que dans ce nouveau projet, c’est seulement le Sénégal qui vous intéresse ?
Je suis Sénégalais. Donc, je vais me concentrer sur le Sénégal. Je suis Sénégalais et Panafricain et je suis pour le retour aux sources des valeurs sûres. Aujourd’hui, je veux donner mon expérience au Sénégal. J’aurais bien pu aller vivre à Paris, à Londres, à Istanbul. J’ai pas mal bougé. Là, j’habite avec ma femme à Rome. On a pris la décision de revenir en Afrique.
Est-ce que vous avez un autre projet au-delà de votre nouveau rôle d’agent de joueurs ?
Dès que j’ai arrêté, on m’a proposé d’être consultant. Mais, je ne me voyais pas dans ce milieu. Je ne me voyais pas aller commenter des matches. J’aime le terrain, donner la chance aux jeunes. Etre entraîneur non plus, ce n’est pas quelque chose qui me plaît. Vous savez, j’ai eu des propositions pour continuer à jouer. Pour moi, ma carrière est derrière moi. Là, c’est travailler pour les jeunes et si on peut ouvrir d’autres centres comme Dakar Sacré-Cœur, ce serait pas mal.
J’espère pouvoir trouver des talents comme El Hadji Diouf, Kalilou Fadiga à Dakar, en Casamance, à Saint Louis, dans les coins reculés du Sénégal. Mon terrain ne sera pas seulement Dakar, je vais bouger, aller dans les régions et essayer de dénicher des talents inconnus. Babacar Khouma (attaquant de la Fiorentina) est un parfait exemple.
Il n’a jamais fait les sélections de jeunes. Il est parti très jeune en Italie et aujourd’hui, c’est l’un des meilleurs attaquants en Série A. Il a à peine 21-22 ans. C’est ce genre de talent que j’aimerais découvrir. Le talent au Sénégal, ce n’est pas ce qui manque.
Au-delà du monde du foot, vous vous activez énormément dans l’humanitaire. Par contre, on ne vous entend plus beaucoup dans ce domaine?
J’ai été pas mal pris par mes pro- jets divers. Je bosse pas mal avec l’Empire des Enfants. L’humanitaire fait partie de ma vie au quotidien. Je suis toujours à l’Empire de Enfants. C’est difficile de s’éparpiller, je travaille avec la seule structure.
D’ailleurs, il y a un grand événement au Grand Théâtre, le 30 avril pour une levée de fonds et je serai présent. J’appelle le plus de monde à venir apporter leur contribution. Il y aura un dîner de charité en juin à Londres.
C’est dans le but de leur trouver un nouveau lieu d’accueil. Je parraine deux enfants là-bas depuis deux à trois ans (Oumar et Yaya). Des gamins qui ne parlaient même pas français. Quand on voit le travail qui a été fait, c’est vraiment bien.
Il y a pas mal de joueurs qui sont impliqués comme Moussa Sow, Demba Ba, Issiar Dia, Jacques Faty, qui aident beaucoup. J’ai une super collaboration avec la directrice du Centre, Anta (Mbow). C’est quelque chose qui me tient à cœur, à moi et à ma femme. Malheureusement, ils vont être délocalisés.
Durant la carrière, quels ont été les moments de bonheur ?
C’est mon premier match en Série A. C’était un très grand moment, le premier match contre la Roma. Un moment aussi que je n’oublierai jamais, c’est la première fois que j’ai porté le maillot de l’Equipe nationale du Sénégal.
Ce sont des moments qu’on n’oublie jamais, jouer en Premier League en Serie A, jouer des coupes d’Afrique. Je n’ai pas de regrets vraiment. Si on m’avait dit à 18 ans que j’aurais eu cette carrière là je ne l’aurais pas cru. J’ai beaucoup travaillé et je remercie beaucoup le bon Dieu pour tout ce qu’il m’a donné et à ma famille. Certes, il y a eu des déceptions comme tout le monde. Je me suis cassé le genou.
J’ai eu du mal à revenir. Cela m’a pris du temps. J’ai eu trois opérations, c’est un peu cela qui m’a handicapé pour le reste de ma carrière. Mais je n’ai pas de regrets, j’ai travaillé... Je suis quelqu’un de croyant. Cela devait arriver.
Je me suis battu, c’était un mal pour un bien. Le bon Dieu éprouve celui qu’il aime et il m’a éprouvé par ces blessures. Et cela m’a permis de grandir, de découvrir une autre manière de travailler.
Y a t-il un championnat qui t’a marqué ?
Oui, la Premier League. C’est le plus beau championnat au monde. Pour moi, le football, c’est l’Angleterre. Aussi bien au niveau de la passion, de l’engagement, du jeu. En Angleterre, ils adorent le football. Il n’y a pas de violence et c’est ce qui m’a marqué.
Et le club ?
Je dirais Fulham. Je suis resté 4 ans là-bas. J’étais a Londres, j’ai joué la coupe d’Europe là-bas. On est allé jusqu’en finale de coupe d’Europe. J’ai été transféré a 12 millions d’Euros. C’est vraiment le club qui m’a le plus marqué dans ma carrière.
Vous avez décidé de venir vous installer au Sénégal. Pourquoi ?
Après avoir tourné pendant 15 ans, je pense que le Sénégal c’est ce qui correspond le mieux à mon signe de vie. Déjà en étant musulman donc c’est important pour moi de vivre dans un pays musulman. Aujourd’hui, Dakar m’offre cette opportunité de pouvoir éduquer mes enfants dans la religion musulmane. La qualité de vie qu’on a à Dakar, on n’a rien à envier à d’autres personnes qui sont en Europe.
C’est vraiment l’endroit où ma femme et moi nous nous sentons bien. Et même mes enfants, je les ai habitués à venir fréquemment ici. J’ai deux petites filles. C’est important qu’elles aient ces valeurs là. C’est dès le plus jeune âge qu’on doit leur inculquer certaines valeurs et je pense même qu’elles pourraient grandir en Afrique et même faire leurs études ici.
Cela leur rendra plus forte à l’avenir. On est en train de s’organiser pour l’inscription des enfants à l’école. Inchallah, début juillet ou mi-août, pour la rentrée de septembre, on sera à Dakar.
Quelle appréciation faites-vous de la nomination de Aliou Cissé sur le banc des Lions ?
On a toujours réclamé Aliou Cissé en tant que coach national. Je fais partie de ces gens-là. Vu l’homme, c’était la personne adéquate pour l’Equipe nationale. Il va falloir qu’il comprenne aussi que, ce n’est pas parce qu’il est Sénégalais que les gens ne vont pas le critiquer. Ce sont les résultats du terrain qui font faire que Aliou sera apprécié ou pas.
C’est un très grand joueur qui a beaucoup fait pour son pays. Mais c’est le plus grand défi qu’il va relever. Il a les capacités mais il va falloir qu’il le démontre sur le terrain qu’il arrive à faire l’union sacrée autour de l’équipe nationale.
Ce staff ou travailler dans l’environnement ?
Je serai à côté quoi qu’il arrive. On est tous à ses côtés dans le même sens. On l’a vu avec ce Chan des jeunes. Pour la première fois, tous les footballeurs et les anciens du foot, les journalistes, on a tous tiré du même côté. Et on a vu le résultat. Si on arrivait à faire la même chose avec l’équipe A, ce serait bénéfique pour tout le monde. Il y a des places pour tout le monde.
On n’a pas besoin d’être à côté de Aliou Cissé pour intégrer le staff. Il y a Kalilou Fadiga qui est ici, Salif Diao, Ferdinand Coly, Lamine Diatta, Tony Silva, moi... On n’a pas besoin d’avoir une fonction officielle pour être à ses côtés et donner notre avis. Que le Sénégal puisse dans les années à venir réaliser de grandes choses. On a énormément de talents et j’espère qu’enfin, on va tous tirer du même côté.
Un conseil à Aliou Cissé...
Je ne donne pas de conseil. Aliou est une grande personne. C’est un grand-frère. Il connaît le pays mieux que quiconque. J’ai toujours été pour l’expertise locale. On a vu l’exemple avec Alain Giresse qui part et qui tire sur le Sénégal.
C’est de la malhonnêteté intellectuelle. Quand on a des choses à dire, il faut le dire directement. Des personnes comme Kasperczak aussi en 2008, qui prend son avion et rentre après le deuxième match. Ce n’est pas correct.
Je crois à l’expertise locale et que dans les années à venir on aura beaucoup plus d’entraîneurs africains au rang de sélectionneurs et qu’on arrivera à gérer nous-mêmes notre propre football.
LA MARKETPLACE QUI SÉDUIT DE PLUS EN PLUS LES SÉNÉGALAIS
L’e-commerce n’a plus à faire ses preuves au Sénégal, il connaît d’ores et déjà une croissance significative et pourrait même relancer l’économie locale au vue de l’intérêt qu’il suscite auprès des intervenants et acteurs nationaux et internationaux.
Le commerce électronique se présente comme un terrain d’expansion idéal, c’est un investissement à forte valeur ajoutée et dont les avantages sont autant bénéfiques pour les distributeurs et les fournisseurs ainsi qu’aux utilisateurs finaux qui sont les internautes.
Aujourd’hui, le parc global d’internet au Sénégal avoisine les 3 millions d’abonnés, soit un taux de pénétration de 22%. Sur ces 3 millions d’internautes, 93,8% se connectent par mobile, 730 000 utilisent les réseaux sociaux et 31 % consultent leurs emails. Des chiffres qui en disent long sur l’essor de ce secteur et qui encouragent les acteurs mondiaux à investir davantage au Sénégal.
Toutefois, chaque pays a ses codes et ses spécificités locales et le Sénégal n’en fait pas exception. Pour qu’un acteur réussi son implantation dans le pays, il doit s’adapter aux exigences du marché en apportant des solutions novatrices et compatibles avec les attentes des internautes. L’exemple le plus éloquent est l’expérience de la Marketplace Kaymu Sénégal qui a réussi à séduire les Sénégalais après seulement une année de présence effective sur le marché.
Comment Kaymu a réussi son implantation au Sénégal ?
Kaymu Sénégal a apporté un concept novateur et à forte valeur ajoutée qui aide les commerçants locaux à sortir de l’informel et à développer leur chiffre d’affaires. Comment ? En leur offrant la possibilité d’ouvrir leur propre boutique virtuelle et en mettant en vente leurs produits à des milliers de Sénégalais.
Sur Kaymu, l’achat et la vente en ligne sont accessibles à tous, tout le monde peut acheter et mettre en vente un produit, que ce soit un professionnel ou un particulier, un magasin ou un vendeur ambulant, c’est en quelque sorte un marché de la place où se côtoient acheteurs et vendeurs dans le but de faire des affaires.
Pour faire face au faible taux de bancarisation qui entrave le développement du e-commerce au Sénégal, Kaymu a mis en place un système de paiement facile et à la portée de tous, qui est le paiement traditionnel, au moment de la livraison. Autrement dit, l’internaute Sénégalais peut commander et acheter un produit chez lui, sans avoir un compte bancaire et sans posséder une carte de crédit.
Afin de garantir une meilleure expérience d’achat et de vente en ligne et lutter contre les arnaques sur internet, Kaymu a développé un système rigoureux de contrôle qui consiste à vérifier à l’avance les annonces avant publication et qui se renseigne après enquête sur le vendeur et sa marchandise.
Outre ce système, Kaymu sollicite l’avis des acheteurs afin d’attribuer une note au vendeur, une note qui lui permet de gagner en notoriété ou de perdre en visibilité, autrement dit, le vendeur se forge une image à partir de la qualité de ses produits et de sa prestation. Un tel système garantit un service irréprochable et un shopping en ligne sécurisé et fiable.
In fine, La Marketplace Kaymu qui a fait ses preuves dans une trentaine de pays dont Kaymu Algérie, Kaymu Maroc, Kaymu Tunisie, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon…. est en train de bouleverser les habitudes d’achat des Sénégalais. Elle compte déjà plus de 6000 vendeurs dans tout le pays et a enregistré un taux de croissance de 30% en seulement une année de présence.
‘’80% DES POPULATIONS SÉNÉGALAISES NE BÉNÉFICIENT PAS DE COUVERTURE SOCIALE’’
ANTA SARR, DÉLÉGUÉE GÉNÉRALE À LA PROTECTION SOCIALE ET À LA SOLIDARITÉ NATIONALE
En visite à Kédougou dans le cadre d’une tournée de sensibilisation pour une meilleure appropriation du Programme national des bourses de sécurité familiale des collectivités locales, l’administration territoriale, Mme Anta Sarr, déléguée générale à la Protection sociale et à la solidarité nationale, s’est arrêtée pour évaluer le travail de la structure qu’elle dirige. Dans cet entretien, elle revient sur les missions de l’institution qu’elle gère tout en déclinant les objectifs et le bilan à mi-parcours de ses activités.
Dans quel cadre s’inscrit votre visite à Kédougou ?
La visite à Kédougou s’inscrit dans la tournée nationale de partage avec les acteurs locaux et l’administration territoriale. Pour une meilleure compréhension et appropriation du Programme national des bourses de sécurité familiale qui tient à cœur le chef de l’Etat Macky Sall. Cette visite de grande portée a permis de nouer un bon axe de collaboration qui débouchera sur une collaboration féconde avec les collectivités locales. Car, jusque-là, le problème du programme était au niveau du ciblage.
C’est pourquoi, pour ce qui est des 100 mille ménages ciblés pour l’année en cours, il fallait tenir de larges consultations avec les acteurs à la base sur le nouveau dispositif qui a été mis sur pied. Il s’agit en effet de la création de comités communaux pilotés par les maires, les comités de quartier dirigés par les délégués de quartier entre autres.
Tout sera mis sur pied pour que ces dispositifs puissent fonctionner d’autant qu’il y a un suivi de conditionnalités qui devra se faire avec l’administration territoriale pour arriver à une bonne mise en œuvre du programme.
Certains Sénégalais méconnaissent les missions de la Délégation générale à la protection sociale et à la solidarité nationale. Quel est le rôle de cette institution ?
Bien, la Délégation générale à la protection sociale et à la solidarité nationale a été mise en place par le chef de l’Etat Macky Sall dès qu’il a accédé à la magistrature suprême en 2012. C’est donc une vision du chef de l’Etat qui se traduit en actes concrets à travers ladite délégation.
Elle a pour missions de dérouler toutes les interventions de politiques sociales permettant de lutter contre la pauvreté, la création du registre national unique, la coordination de toutes les interventions visant à réduire la pauvreté au Sénégal, d’harmoniser toutes les actions dans le cadre de la protection sociale et la solidarité nationale, mais également la mise sur pied de la Caisse autonome de protection sociale universelle (Capsu) et la mise en œuvre du Programme national de bourses de sécurité familiale. Ce dernier a pour objectif majeur de renforcer la capacité productive et éducative des populations démunies.
C’est un programme qui englobe la scolarisation des enfants, le maintien des enfants à l’école, le bon suivi du carnet de vaccination des enfants. Ce, en développant le capital humain et en changeant le comportement des populations de ces couches vulnérables et démunies. La mise en place des bourses de sécurité familiale va, en outre, permettre aux bénéficiaires de pourvoir être accompagnés par des activités génératrices de revenus qui, au bout de 5 ans, vont sortir de leur situation de vulnérabilité et de pauvreté.
Ces ménages vulnérables, ciblés dans le cadre du programme de distribution de bourses de sécurité familiale, bénéficient également de la Couverture maladie universelle. La porte d’entrée est le ménage. La gestionnaire de la bourse est la femme quand bien même tout le ménage va bénéficier de la Couverture maladie universelle.
Quel est votre bilan à mi-parcours depuis votre accession à la tête de la Direction générale à la protection sociale et à la solidarité nationale ?
Il faut dire que 2013 a été l’année de la phase-pilote du programme, 2014 la phase de généralisation puisqu’en 2013, le programme se limitait uniquement aux familles pauvres ayant des enfants scolarisables. Toutefois, depuis l’année dernière, il y a un élargissement de ces cibles vers les ménages très pauvres n’ayant pas d’enfants, des ménages très pauvres ayant des personnes âgées de plus de 60 ans, des ménages très pauvres ayant des enfants de 0 à 5 ans plus les ménages qui ont été ciblés en 2013.
C’est-à-dire ayant des enfants scolarisables. Cet élargissement va donner beaucoup plus de chance à d’autres familles pauvres à bénéficier du programme des bourses de sécurité familiale.
Ensuite, le président de la République nous a donné des instructions pour cibler 100 mille autres ménages au lieu de 50 mille et de tous les autres enrôlés dans la Couverture maladie universelle. Déjà, nous avons de bons résultats, vu les appréciations des bénéficiaires et des non-bénéficiaires qui ont mesuré à sa juste valeur, l’impact et la haute portée sociale que ce programme a eu sur les populations en deux ans seulement.
Il y a eu une nette régression de la mortalité infantile, une augmentation du taux de scolarisation de ces enfants. Il y a également des familles, qui étaient complètement oubliées, qui reprennent vie à travers le programme des bourses familiales. Ces familles se sentent citoyennes. Elles sont conscientes qu’elles ne sont plus exclues de la société et c’est réconfortant.
Pourquoi avoir pris l’initiative de tenir une tournée nationale ?
C’est vrai que nous sommes en tournée depuis un certain temps. Il faut comprendre que la réussite du programme dépend en grande partie du ciblage des populations. Parce qu’on a un ciblage communautaire. Il se fait de la base vers le haut. Par conséquent, il doit se faire de façon transparente, impartiale avec une bonne représentation de toutes les parties prenantes.
C’est pourquoi, on a demandé l’instauration de comités locaux qui vont s’installer au niveau des villages, des quartiers avec comme représentation, les délégués de quartier, les imams, le curé, bref tous les acteurs. Pour qu’on puisse identifier les véritables ayants droit, les familles les plus pauvres.
Il y avait des erreurs d’exclusion qui se faisaient du fait d’un mauvais ciblage. Aujourd’hui, on a initié une nouvelle démarche pour que la population sénégalaise soit plus sensible, qu’elle s’approprie le programme et soit consciente qu’il appartient aux Sénégalais.
Il permettra d’ici des années de faire sortir beaucoup de Sénégalais de cette vulnérabilité, de cette pauvreté. Ce, en les permettant d’avoir une bourse de 25 000f Cfa par trimestre et pendant 5 ans, d’avoir des activités génératrices de revenus qui les permettront d’avoir d’autres sources de revenus que les 25 000f Cfa, de bénéficier gratuitement de la Couverture maladie universelle.
C’est une vision noble du chef de l’Etat qui doit être accompagnée par toutes les forces vives de la Nation pour l’intérêt et l’émergence des populations en luttant efficacement contre la pauvreté. C’est ce qui a motivé le chef de l’Etat à nous donner des instructions pour mettre sur pied le registre national unique qui va être la base de données de tous les ménages pauvres se trouvant au Sénégal.
En fin 2017 où nous atteindrons les 300 mille ménages, il y aura 450 mille ménages pauvres. Le registre permettra en outre de coordonner toutes nos opérations permettant aux ménages pauvres de sortir de la pauvreté. Pour cela, nous travaillerons avec tous les partenaires, les élus locaux, les Ong qui viendront utiliser ce registre national unique. C’est ce tir groupé qui nous permettra de sortir ces ménages de la pauvreté en un temps record.
Cette initiative a fortement porté ses fruits au Brésil où le Président Lula a été réélu. Est-ce avec la même cadence que vous comptez bâtir la réélection de Macky Sall en 2017 ?
Je vois bien. Vous avez fait référence au Président Lula. Parce qu’il y a son Peuple qui a bien compris l’objectif porté par ce programme. C’est la raison pour laquelle, je fais cette tournée nationale pour que les Sénégalais sachent réellement qu’est-ce que le Programme national de bourses de sécurité familiale. Il y en a beaucoup qui soutiennent que c’est politique.
Certainement des personnes de mauvaise foi. Mais, je vous assure que ce programme n’a rien de politique. C’est seulement que nous avons un chef de l’Etat qui a une vision noble, qui a un programme et qui veut depuis très longtemps, depuis la campagne je ne cesse de le dire, rehausser le niveau de vie des populations en sortant les ménages pauvres de leur situation de pauvreté. Il a sillonné tout le territoire national et il sait ce qui se passe. Il sait les difficultés auxquelles sont confrontées les populations.
C’est pourquoi, il a initié toute cette batterie de mesures, de projets et programmes pour venir en aide aux populations. 80% des populations sénégalaises ne bénéficient pas de couverture sociale.
Alors, si les Sénégalais ont aujourd’hui un tel programme et qu’ils se l’approprient, on le réussira comme l’a fait le Brésil. Malheureusement, chez nous, il y a toujours des politiques qui cherchent à interférer et à faire échouer le président de la République dans sa mission.
Or, c’est une vision salutaire qui n’a ni d’appartenance ni de coloration politique et qui doit être soutenue par tous. Partout où je suis passée, les populations ont magnifié cet élan de solidarité du chef de l’Etat et prient pour lui.
C’est le seul programme que nous avons depuis les indépendances et qui a été mis par le chef de l’Etat pour permettre à ces familles pauvres de bénéficier des fruits de la croissance économique de ce pays.
Wade-fils est condamné à 6 ans de prison ferme. On jubile à droite et on pleure à gauche. Et si tout cela n’était que mascarade et feuilleton pour berner un Peuple assoiffé de doux rêves ? Karim Meïssa Wade, fils de son père Me Abdoulaye Wade, lui-même condamné à maintes reprises dans maints procès, vient de boire à la source du graal.
On pourra le reconnaître désormais comme le fils de son père à tous points de vue. Rien ne l’empêchera désormais de sortir de l’affront du Palais de la justice pour gravir les marches du palais de la République. 6 ans ferme !
Le verdict sonne comme «un acharnement sur le fils de Me Abdoulaye Wade», ont dénoncé ses partisans. Et si ce n’était qu’une stratégie pour le conduire vers le sommet du pouvoir ? Karim ne pourra certes plus se présenter aux élections en 2017. Mais il pourra le faire en 2022. Rien n’est donc perdu. C’est le prix du sacrifice. Le prix à payer pour obtenir la grâce du Peuple.
Grâce du Peuple ? Oui ! Le Peuple sénégalais aime les victimes. Et une «grande victime», mais surtout un Messie vient de sortir du Tribunal de Ponce Pilate pour être crucifié à Rebeuss. La Crei a jugé et s’en est débarrassé. En attendant le verdict de la Cour suprême, le Peuple a pris acte, dans le silence de son cœur. Ce Peuple aime bien les victimes et il a pu capitaliser une certaine sympathie qui a poussé le Parti démocratique sénégalais (Pds) à l’investir comme son candidat pour 2017.
Ce Peuple sait toutefois que Karim dans cette histoire, n’est pas un enfant de cœur. Il a sa part de responsabilité et n’est pas blanc comme neige. On l’a bien vu tout le long du procès. Mais le Peuple n’aime pas l’acharnement. Pour lui, il faut également passer par la case prison pour devenir président de la République. Certains diront que cette période est révolue. Soit ! Macky n’a pourtant pas échappé à la règle.
Même s’il n’a jamais fait Rebeuss, le sort s’était acharné sur lui à un moment de son parcours politique. Il est devenu une victime et en a tiré de bons lauriers. Karim devenu lui aussi une « victime », il ne lui reste qu’un avenir radieux en politique.
La case prison en Afrique, osons le constater, est le lieu idéal pour se préparer à gouverner le Peuple. C’est là qu’il faut faire son chemin de croix avant la résurrection à Pâques.
Wade-père a fait la prison à partir de 1985 et est revenu en force au pouvoir en 2000. Wade-fils est en prison et reviendra sûrement en force en politique. La prison n’est ni sous nos cieux ni ailleurs une porte qui ferme le chemin du destin.
Au contraire. En Afrique, constate-t-on, «il y a président et président de la République, et tant de manières d’accéder au pouvoir suprême». «De toutes celles-ci, c’est l’initiation par la case prison qui confère parfois le titre de «vrai président de la République» ou de «président normal». Si vous êtes un homme politique, vous avez donc différentes initiations au choix», notet-on.
Pour preuve, en Afrique du Sud Nelson Mandela, après vingt-sept années d’emprisonnement dans des conditions souvent très dures, et après avoir refusé d’être libéré pour rester en cohérence avec ses convictions, a été relâché et est devenu le père de la Nation arc-en-ciel. L’ancien Président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, a lui aussi effectué plusieurs longs séjours en prison, notamment sous le règne de Sani Abacha (de 1994 à 1998).
Laurent Gbagbo, l’ex-Président de Côte d’Ivoire, avait eu son parcours initiatique en bonne et due forme. De mars 1971 à janvier 1973, il avait été emprisonné à Séguéla et à Bouaké. L’actuel Président du Niger, Mahamadou Issoufou, n’avait pas échappé à la case prison, en raison de son engagement politique. Il y a aussi le cas Alpha Condé en Guinée. Le défunt Colonel, Lansana Conté, l’avait fait emprisonner pour «atteintes à l’autorité de l’Etat et à l’intégrité du territoire national», avant de le relâcher 21 mois plus tard, soit le 18 mai 2001.
Karim Wade écrit donc lentement et sûrement son histoire. Il aurait confié il y a quelque temps à ses proches : «Je sais que je resterai en prison mais si ça peut me permettre de contrôler le Parti démocratique sénégalais, et d’affronter directement Macky Sall aux élections à venir, ce serait une bonne chose. La prison va m’ouvrir les portes du Palais présidentiel.»
Il ne lui reste donc qu’à s’inspirer de la philosophie de son père : «Laisser le temps au temps, prendre des coups et savoir en donner avant d’arriver à conquérir le pouvoir.»
Le remède paie toujours. Car en Afrique et plus singulièrement au Sénégal, même s’il y a l’exception Idrissa Seck, le mythe de la case prison sur l’imaginaire collectif n’est pas dévoyé.
LE PRESIDENT DE LA CAF AU RANG DE CITOYEN D’HONNEUR
Le président de la Caf a ce lundi, reçu tous les honneurs à la commune de Rufisque où il a été l’hôte. Issa Hayatou a été porté au rang de citoyen d’honneur en plus des clés de la ville qui lui ont été remis.
Rufisque a rendu hier un vibrant hommage au président de la confédération africaine de football. Après l’accueil populaire que lui a réservé la commune de Rufisque Nord fief de Badara Mamaya Sène, Issa Hayatou a été été porté au rang de citoyen d’honneur de cette collectivité locale.
La plus haute d’une commune selon Badara Mamaya Sène qui a signalé que lui le conseil municipal, dont il est membre, a voté à l’unanimité. D’ailleurs, les clés de la ville lui ont été remises avant qu’un boubou traditionnel, celui de jaraaf, lui a été offert et d’autres présents.
Dans son intervention, le patron du football africain n’a pas manqué de signaler les progrès notés dans le football africain. Cela est selon lui, dû à l’engagement des dirigeants du continent. Se soldant par, dit-il, le renouveau de la compétition qui est devenu manifeste ; ce qui est à ses yeux prouvé par l’intérêt grandissant porté sur le football africain au plan international.
Aujourd’hui, a-t-il signalé, « il est indéniable aujourd’hui que le football africain jouit d’une certaine respectabilité. Les compétitions majeures de la CAF sont aujourd’hui suivies dans le monde entier. Les footballeurs africains font le bonheur de nombreux clubs dans toutes les parties du monde et sont de plus en plus respectés.
Tout ce qui a été entrepris pour le rayonnement du football africain l’a été grâce à l’engagement de nombreux responsables ». En outre, à l’endroit de son ami Badara Mamaya Sène, il précisera que ce dernier fait partie des « acteurs qui ont contribué au développement du football africain, d’abord en tant qu’arbitre et ensuite comme membre de la commission des arbitres de la Caf depuis plusieurs années ».
Avant de rendre hommage à Mawade Wade. Selon lui, le défunt instructeur de la Caf « un digne fils du Séné- gal qui a remarqué d’une pierre blanche sa contribution au développement du football sénégalais, notamment dans le cadre de la confédération africaine de football dont il fut un éminent membre du comité exécutif.
Il fut pour un conseiller très écouté. Sa disparition a laissé un grand vide à la CAF ». Quant au ministre des sports venu représenter le président de la République, a salué le mérite d’Issa Hayatou Matar Bâ dont « la distinction couronne une vie de sacrifice et de labeur au service du foot africain et mondial. Issa Hayatou a réussi à donner au football africain ses lettres de noblesse en le hissant au niveau de respectabilité internationale », fait-il savoir.
Karim Wade, 47 ans, est l’histoire d’un homme qui avait atteint les étoiles avant de chuter dans l’abîme.
Dans l’étroitesse de sa cellule où il est confiné depuis le 17 avril 2013, Karim Wade doit revoir en images, le tracé de sa vie qui lui a tout offert sans réserve. En bien. Et en mal. Et le destin a poussé, à travers la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), la cruauté jusqu’au bout en lui confisquant 6 ans de liberté. C’est la tragédie d’un prince. C’était le divin enfant.
Aujourd’hui, Karim Wade est un grand pari manqué à la hauteur de son génie, célébré par son père, baba devant l’ingénierie financière de son brillantissime fils. Cette ingénierie financière le cloue pour pratiquement 4 ans encore à la citadelle de Rebeuss [maison d’arrêt située près du Palais de justice de Dakar].
Jusqu’ici, il était au cœur d’un écheveau difficile à démêler pour ses avocats, qui continuent de crier à «l’arbitraire» et à «l’injustice». Le juge Henri Grégoire Diop a planté le dernier clou du cercueil de l’ex-ministre.
C’est le début de la fin d’un feuilleton dont l’épilogue était pourtant prévisible. La longueur du procès créait un faux suspense préalable à l’évidence de l’emprisonnement de Karim Wade. Il est devenu une peste après avoir atteint les étoiles. Certains, dont la proximité avec le détenu ne fait aucun doute, ont renié cette amitié. D’autres thuriféraires, que l’intérêt et l’ambition bâillonnaient, donnent un libre vol à leur rancœur pour cracher sur sa tombe politique. C’est le temps des regrets...
Sans support paternel, son destin est en vrac. Quelle chute à la hauteur de ses ambitions ! Karim Meïssa Wade, omnipotent fils de l’ex-chef de l’Etat, cristallise toutes les attentions et toutes les rancœurs. Piédestal des rêves de grandeur de son père, la renommée et la réputation de Karim Wade s’effritent comme l’assemblage d’un puzzle mal façonné.
A présent, il lui reste 4 ans pour essayer de retrouver le cours de cette vie construite sur du faste. Et ce destin princier. Déplacement en jet privé, super ministère, le fils du Président Wade façonne ses ambitions sous l’ombre et la protection de son père. Au soir d’une visite sur les chantiers de la Corniche, il sort une phrase composée de dix mots qui choquent l’opinion : «Je dirai à ta maman que tu as bien travaillé.» C’était en 2008.
Il s’appuie sur les préparatifs du sommet de l’Organisation de la conférence islamique (Oci) pour lancer son envol vers le sommet. Il devient la tête d’affiche de la Génération du concret qui parasite le Parti démocratique sénégalais (Pds). Patron de l’Anoci, il multiplie la réalisation d’infrastructures routières qui lui confère une réputation de bâtisseur.
Mais, les câbles diplomatiques révélés par Wikileaks démontrent que les Américains, le Fmi et d’autres bailleurs et d’autres ambassadeurs s’inquiètent de ses pratiques en matière de gestion. Il est surnommé «M. 15%».
Juché au sommet de la pyramide, il attire une armée de flagorneurs à la recherche de prébendes et de postes juteux. Le chemin du fils de Wade est fleuri de propos dithyrambiques qui lui prédisent un avenir politique radieux dont le support est l’obscure Génération concrète. Les élections locales de 2009 constituent son «premier test électoral».
On lui prête l’ambition de devenir de maire de Dakar. Il fait campagne à Dakar, Thiès, Saint-Louis, Matam, Ziguinchor et se met au contact des masses. Il baragouine quelques mots en wolof qu’il parlait jusqu’ici à peine. C’est la douche froide. Il est battu dans son propre bureau de vote, à Dakar. La coalition Bennoo Siggil Senegaal rafle les grandes villes du pays.
Douché par cette défaite, Karim Wade n’aura pas le temps d’ergoter son avenir. Au lendemain des Locales, son père met sur pied un nouveau gouvernement. Souleymane Ndéné Ndiaye, qui ne voulait jamais être derrière le «gosse», est contraint de l’enrôler dans son gouvernement. Karim Wade est une pièce maitresse un pilier de cette nouvelle équipe. Il est nommé ministre de la Coopération internationale, des transports aériens, des infrastructures, de l’aménagement du territoire. Ces départements représentent 20% du budget national.
Désormais, il est devenu le «ministre du Ciel et de la terre». Quelques mois plus tard, il récupère le ministère de l’Energie après le renvoi de Samuel Sarr, emporté par les émeutes de l’électricité du 23 juin 2011. Inspiré par «Papa», il lance de grands projets : plan Takkal, Senegal Airlines, restructuration des Ics, construction de l’aéroport international Blaise Diagne.
Wade and see !
Bien sûr, cette ascension fulgurante est escortée de fortes suspicions que la lettre qu’il a envoyée aux Sénégalais n’arrivera pas à étouffer. C’est le temps de la dévolution monarchique. Me Wade dément. Karim rejette les accusations. Mais, l’ex-chef de l‘Etat pose un acte maladroit qui précipitera la chute de son régime. Il propose le 23 juin 2011 l’idée d’un ticket Président-vice président, élu à 25% au premier tour.
Les Sénégalais voient derrière cette réforme constitutionnelle, la confirmation du funeste projet de «dévolution monarchique du pouvoir». Ce jourlà, l’Assemblée nationale est assiégée par des milliers de manifestants qui obligent le chef de l’Etat à déchirer son ticket pour préserver la paix sociale.
Mais, Me Wade n’arrivera pas à préserver son pouvoir quelques mois plus tard. En mars 2012, il est balayé par Macky Sall qui avait voulu auditionner son fils à l’Assemblée nationale après le sommet de l’Oci. C’est la consécration de l’ex-Premier ministre. C’est la déchéance pour Karim. La Crei est ressuscitée.
Le Procureur spécial ouvre les auditions et coffre Karim Wade à la Section de recherches de la gendarmerie qui a mené les enquêtes. Après une mise en demeure sur son patrimoine évalué à 694 milliards, il est placé sous mandat de dépôt pour enrichissement illicite présumé. Finalement, l’accusation chute à 117 milliards de francs. Il est condamné à 6 ans de prison ferme.
Aujourd’hui, le candidat du Pds à la Présidentielle 2017, qui avait atteint les étoiles, est sans doute en train d’analyser le basculement de sa vie dans une dimension tragique. A 47 ans, il a encore une marge... pour retrouver le sommet. Wade and see !
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PRIMAIRES, SAISON 2
Après la condamnation de Karim Wade à 6 ans de prison, le Pds contraint de trouver un autre candidat pour la prochaine présidentielle
Karim Wade ne peut être candidat à la prochaine Présidentielle sauf si la Cour suprême casse la décision de la Crei. Sauf s’il bénéficie d’une grâce présidentielle. C’est une nouvelle équation pour Wade et le Pds qui doivent miser sur un candidat de rechange.
Six ans. C’est le «mandat» du candidat du Parti démocratique sénégalais investi samedi. Karim Wade, sauf cassation de l’arrêt de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), est écarté de la prochaine Présidentielle, quelle se tienne en 2017 ou en 2019. Puisqu’il ne peut recouvrer la liberté, sauf encore une grâce présidentielle, qu’en 2019. Et même si, éventuellement, un «Non» du référendum de 2016 maintiendrait le mandat constitutionnel à 7 ans, il ne devrait être libre qu’en avril, donc après le scrutin de févriermars.
En gros, de ce verdict, l’on peut retenir que la Crei semble avoir déjoué les plans savamment dessinés par Abdoulaye Wade qui espérait, en accélérant le choix de son candidat -celui du Pdsmettre Macky Sall devant le fait accompli.
Car, l’après 23 mars oblige le Pds à tenir compte de l’éventualité d’un plan B, donc d’un autre candidat. Babacar Gaye affirme qu’il n’y en a pas, même si au Comité directeur qui avait lancé le processus, les coulisses rapportent que l’idée de suppléance du titulaire Karim a été débattue. Et le désistement de Me Madické Niang de la présidence de la commission de réception des candidatures était, soupire-t-on, un premier essai pour l’adjoindre à Karim Wade.
Le secrétaire général du Pds avait posé ainsi une équation tout de même difficile à résoudre pour le régime actuel. Il se retrouve dans son propre piège car, il lui faudra bien une autre Wade-formula, qui sauvera le Pds d’une non-participation à la Présidentielle ?
Dans tous les cas, se pose une question : quel avenir pour Karim Wade ? Il est évident que pour un politique pressé, comme il l’a montré avec son ascendance supersonique au pouvoir, par l’escabeau discrétionnaire de son papa de Président, 6 jours, 6 semaines, 6 mois, peuvent compromettre les folles ambitions. Et il est vrai aussi qu’un séjour, si court soit-il, dans le palais sombre de Rebeuss, peut faire rêver de l’autre Palais, surtout quand on a goûté à ses lambris dorés.
Ça peut se réaliser, mais faudrait-il encore que l’on soit libre. Comment ? Quand ?
Lorsque seul celui qui «détient» désormais in fine son destin, le président de la République, en décide. Il faut dire que la Crei a refilé tout de suite après son verdict, la patate Karim à Macky Sall. Parce que l’article 18 de la loi 81-54 du 10 juillet 1981créant la Crei dispose : «Les arrêts de la Cour sont immédiatement portés à la connaissance du président de la République par l’intermédiaire du Procureur spécial et du ministre chargé de la Justice.»
Voilà qui suppose que la liberté de Karim Wade dépend du chef de l’Etat. Mais l’embarras politique est là : Karim accepterat-il de négocier pour sa libération ? Macky Sall se lancera-t-il dans cette opération ?
Idrissa Seck l’avait fait avec le «Protocole de Rebeuss» pour participer à la Présidentielle de 2007. Et, il faut le dire, Wade avait perdu le duel de l’opinion, même s’il a fini par être réélu dès le premier tour.
Pour Karim, il ne faut cependant «tuer» un avenir ... à venir. Puisque le fils de l’ancien Président peut rejoindre le cercle de ces «politiques qui ne meurent jamais» après la prison. En politique, tout est, dit-on, question de temps, de contexte et de prétexte.
Il ne faut pas se limiter à la condamnation de l’ancien ministre d’Etat Karim Wade, la traque doit être étendue à toutes les personnalités visées au départ par le Parquet spécial près la Crei. Mais, chemin faisant, les tenants et dirigeants actuels du pouvoir doivent aussi passer au scanner de l’Ofnac et des organes de contrôle de l’Etat comme l’Ige et la Cour des comptes, avant la fin même du mandat du chef de l’Etat Macky Sall.
Poursuivre la traque des biens supposés mal acquis pour qu’elle ne se limite pas à la seule personne de l’ancien ministre d’Etat Karim Wade doit être le credo de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).
La logique, qui a prévalu dans le traitement d’un gros dossier comme celui de Karim Wade et de celui de l’ex-directeur du Cadastre sous Wade, Tahibou Ndiaye, doit prévaloir et être appliquée aux autres personnalités visées -elles sont au nombre de 24par le Parquet spécial près la Crei. Afin que la traque ne soit pas du tout sélective.
Entendre toutes les personnalités visées par le Parquet spécial
Qu’ils s’appellent Abdoulaye Baldé, Samuel Amète Sarr, Madické Niang, Oumar Sarr, tous ces anciens ministres sous le règne de Abdoulaye Wade et l’ancien directeur de l’Urbanisme Doudou Diagne, doivent être entendus.
La procédure engagée contre ces anciens ministres et hauts fonctionnaires ne doit faire l’objet d’aucune suspension ou connaître un coup d’arrêt. Le Parquet spécial près la Crei, qui engage les poursuites dans la conduite des dossiers relatifs à l’enrichissement illicite, doit éviter de s’arrêter en si bon chemin.
Car, le moment est venu pour le Sénégal de donner un signal très fort aux bailleurs de fonds et autres partenaires financiers qui l’appuient dans la mise en œuvre de ses politiques publiques devant aboutir à un mieux-être des populations et au développement du pays.
La traque des biens supposés mal acquis ayant été une très forte demande sociale confirmée par la réaction des électeurs sénégalais dans les urnes, au soir du 25 mars 2012, ne doit souffrir d’aucune faille. Au contraire, elle doit aider à la promotion de la bonne gouvernance maintes fois prônée, chantée et voulue sous nos cieux.
Rendre compte avant la fin du mandat de Macky
Au-delà de cette traque des biens supposés mal acquis, les autorités étatiques actuelles sont appelées à avoir à cœur d’œuvrer pour l’érection de manière définitive de la culture de la reddition des comptes dans la gestion des finances publiques. Une autre façon d’éviter que les élites dirigeantes du pays ne mettent celuici en coupe réglée, au point de constituer au sein de l’Etat des sphères privées à la place de la seule sphère publique qui nous est commune à tous.
Et dans le prolongement du rôle et de la mission de la Crei, la mise en branle d’outils comme l’Office national pour la lutte contre fraude et la corruption (Ofnac) et le suivi des rapports des corps de contrôle de l’Etat comme l’Inspection générale d’Etat (Ige) et la Cour des comptes est nécessaire pour que cette reddition des comptes s’applique aux dirigeants et tenants actuels du pouvoir.
Ce contrôle, pour rassurer les citoyens qui veulent être confortés dans leur position, doit être effectif et suivi d’effets palpables avant la fin du mandat du Président Macky Sall, qui continue de prôner la gouvernance sobre et vertueuse.
LA CREI A ÉTÉ LE ‘’BRAS ARMÉ’’ DU POUVOIR EXÉCUTIF
LA DÉFENSE APRÈS SA DÉCISION DE SE POURVOIR EN CASSATION
En réaction à la condamnation de 6 ans de prison ferme assortie d’une amende de 138 milliards de francs Cfa infligée à Karim Wade, les avocats de ce dernier compte saisir la Cour suprême pour se pourvoir en cassation. Face à la presse hier, ils ont tiré à boulets rouges sur la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).
Visages fermés. Mines sereines. Au moment de faire face à la presse hier, quelques minutes après le verdict de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), les avocats de Karim Wade s’efforcent de laisser transparaître un quelconque sentiment dépressif.
D’emblée, Me Ciré Clédor Ly relaie le comportement de Karim Wade au terme du procès. D’une voix gonflée d’amertume, il relaie : «Nous venons de la prison. Je vous apprends qu’il a accueilli cela avec beaucoup de sérénité, beaucoup de calme et sans surprise.» Loin d’être ébranlés par les six ans de prison ferme et les 138 milliards d’amende infligés à leur client, les robes noires comptent saisir la Cour suprême pour se pourvoir en cassation.
«Il ne faudrait pas que le procès le plus important de l’histoire du Sénégal ne puisse pas être repris. Nous allons, dès cet après-midi (Ndlr : hier), saisir la Cour suprême», décrète Me Seydou Daigne.
Pour les conseils de Karim Wade, la lutte va aujourd’hui se poursuivre à l’échelle internationale. «Sur le plan international, nous avons des voix de recours qui ne sont pas encore épuisées. Nous attendons des décisions des organismes internationaux ou des juridictions internationales. Nous avons aussi des recours que nous allons former immédiatement dès que nous sortirons d’ici sur le plan international», informe Me Ly. Qui précise que Karim Wade et ses avocats «sont toujours sur le pied de guerre pour faire respecter de la justice».
«La procédure commence aujourd’hui. Nous allons faire en sorte que force reste à la loi», tempête Me Demba Ciré Bathily, qui estime que le Peuple sénégalais reste le «grand perdant» de ce procès de la «honte».
«Le Sénégal a démontré au monde qu’il vit un recul démocratique»
Comme une catharsis, les avocats font le procès de la Crei. Me Ly mène la danse : «Tout le monde a la conviction que c’est une juridiction politique qui poursuit des infractions de nature politique avec un objectif à atteindre, avec une condamnation que nous vous avions déjà annoncée.»
Pour lui, la condamnation de Karim Wade est l’épilogue d’une «comédie judicaire qui avait commencé avec 4 000 milliards pour dégringoler jusqu’à 117 milliards au moment du jugement avant d’accoucher d’une misérable somme de 5 milliards». En somme, il en déduit que la Crei a été le «bras armé» du pouvoir exécutif et vient d’accomplir sa mission.
Venu directement de la prison, Me Madické Niang est au bord des larmes. Le phrasé amer, il a le cœur meurtri : «Cette décision de la Crei vient de fouler au pied les règles fondamentales du droit et de la justice. Le Sénégal aura démontré au monde entier qu’il vit un recul démocratique énorme.»