La Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) a rendu hier, lundi 23 mars, le verdict tant attendu dans le cadre du procès pour enrichissement illicite. Elle a reconnu Karim Wade et certains de ses co-accusés coupables du délit d’enrichissement illicite portant sur un montant de 69 milliards de francs Cfa. Pour autant, la Cour a prononcé une peine de six (06) ans de prison ferme assortie d’une amende de 138 milliards de F CFA pour Karim Wade. A l’encontre de ses complices, la Cour a retenu des peines allant de 5 ans de prison ferme et 138 milliards de francs d’amende à dix ans et 138 milliards de francs d’amende.
La Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) a rendu son dernier acte, dans le cadre du procès d’enrichissement illicite opposant le fils de l’ancien président de la République, Karim Wade, à l’État du Sénégal. C’était hier, lundi 23 mars, lors d’une audience tenue en présence de l’ancien président de la République et de plusieurs responsables du Pds ainsi que des partisans de Wade fils. La Cour a reconnu Karim Wade et certains de ses co-accusés coupables du délit d’enrichissement illicite portant sur un montant de 69 milliards de francs Cfa. Il s’agit d’Ibrahima Khalil Bourgi dit Bibo, Pape Mamadou Pouye et Alioune Samba Diassé, ses principaux co-prévenus dans le cadre de ce procès des biens mal acquis. Elle a ainsi condamné Karim Wade à une peine de 6 ans de prison ferme assortie d’une amende de 138 milliards de francs CFA. Certains de ses complices, quant à eux, ont écopé chacun de 5 ans de prison ferme et 138 milliards de francs d’amende et dix ans plus 138 milliards de francs d’amende pour tous ceux qui sont en fuite, à l’instar de Vieux Aïdara, Karim Aboukhalil, frère de Bibo, Mbalo Thiam.
Avec ce verdict, il faut dire que toutefois que la Cour n’a pas tout à fait suivi le réquisitoire du procureur spécial près la Crei qui réclamait une peine de 7 ans de prison, une amende de 250 milliards, la perte des droits civiques et la confiscation des biens de Karim Wade. Cependant, dans son délibéré, le président de la Crei, Henry Grégoire Diop, dès l’ouverture de l’audience sur la base d’arguments juridiques a annoncé le rejet par la Cour de toutes les exceptions de nullité soulevées par la défense de Karim Wade et co-prévenus. Celles-ci portent notamment sur la violation des droits de la défense, le droit à un procès équitable, l’interdiction de sortie du territoire, la durée des interrogatoires. La Cour a également retiré du dossier le compte de Singapour et les bijoux attribués à la défunte femme de Karim Wade.
A la suite de cette étape, le président de la Cour, toujours sous le regard anxieux et impatient du papa de Karim et ses partisans, a évoqué plusieurs éléments de preuve pour asseoir la culpabilité de Karim Wade. Estimant les revenus légaux de l’ancien ministre d’Etat, de 2002 à 2012, à 504 millions de nos francs, le juge Henry Grégoire Diop a ainsi procédé à lecture d’une longue liste du patrimoine attribué à Karim Wade. Le listing est allé des comptes dans les banques de la SGBS et de la CBEAO où une somme estimée à 910 millions est versée par Kantoussan et Victor Tendeng, ses gardes du corps, et que Karim a dit recevoir de son père, aux voitures qu’il y aurait reçues comme don de chefs d’État étrangers, en passant par un autre compte de 8 milliards destinés aux dépenses familiales. Évoquant la Loi 103- 10 du Code Pénal, le président de la Crei a rejeté l’argument de «don» évoqué. Il a ainsi déclaré illicites les voitures et autres biens connexes. En outre, le président de la Cour a confirmé l’attribution de la paternité des sociétés Ahs, Abs.Sa, Abs. Corporate, An Media, Cd Media... à Karim Wade.
Pour tous ces éléments, Henri Grégoire Diop a donc déclaré coupable du délit d’enrichissement illicite Wade fils, jugé depuis le 31 juillet devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) pour avoir amassé de manière illicite une fortune de près de 117 milliards de Francs CFA grâce à des montages financiers complexes.
MBAYE NDIAYE ET PIERRE AGBOBA ACQUITTES
A l’inverse de Karim Wade, de Bibo Bourgi et cie, l’ex-directeur général de l’Agence des aéroports du Sénégal (ADS), Mbaye Ndiaye, et l’ancien Président du conseil d’administration d’Aviation Handling Services (AHS), Pierre Agboba, ont été les seuls chanceux de la journée d’hier. Les deux ex-présumés complices de Karim ont bénéficié de la relaxe.
LES LIBERAUX QUITTENT LA SALLE 4, LARMES AUX YEUX
Venus nombreux assister au verdict de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) qui a condamné le fils de l’ancien chef d’État a 6 ans de prison ferme assortie d’une amende de 138 milliards de francs Cfa, les militants libéraux et partisans de Karim n’ont pu retenir leurs larmes, à l’énoncé du verdict. Sitôt que le président de la Crei Antoine Grégoire Diop a annoncé les charges qui pesaient contre Wade fils, (paternité de toutes les sociétés visées dans la procédure : Ahs, Abs.Sa, Abs. Corporates, An Media, Cd Media...), et prononcé la condamnation de Karim, le silence de cathédrale qui régnait depuis le début de l’audience a fait place à une atmosphère très tendue.
Les partisans de Wade fils qui avaient très tôt, dans la matinée, pris d’assaut les lieux, se sont mis à crier de partout, à tel point que le juge Henry Grégoire Diop a été obligé de marquer un arrêt dans sa lecture de la suite du verdict, notamment concernant les autres co-prévenus de Karim Wade. Dans la salle, des pleurs accompagnés de slogans hostiles à la Crei mais aussi au chef d’État en place fusèrent de partout : «Juge corrompu, verdict politique, Macky Sall…, Karim prisonnier politique, Karim président, Karim sera libéré de force…».
Il a fallu attendre quelques minutes avant que le calme ne revienne sur les lieux et cela, pour quelques instants. Pour cause, dès que le président de Crei a déclaré l’audience levée, les libéraux se sont mis encore une fois de plus à proférer des injures et à traiter les membres de la Cour de tous les noms d’oiseaux sous les regards impuissants des éléments de la Gign. Certains partisans de Karim Wade sont même tombés en transe. C’est dans ce tintamarre qu’Abdoulaye Faye du Pds est sorti de la salle en pleurant, pendant que des militants se roulaient à terre, en criant sourdement.
ACCUEILLI EN HEROS, WADE QUITTE LA SALLE 4 SANS MOT
L’ancien Président de la République, Abdoulaye Wade, s’est rendu comme prévu, et pour la première fois, au tribunal pour assister au verdict de la Crei contre son fils. Arrivé sur les lieux aux environs de 9 heures du matin, Me Wade a eu droit à un accueil très chaleureux de la part des libéraux venus nombreux pour assister également à ce moment historique. A son entrée dans la salle 4 du tribunal de Dakar où le verdict de la Crei devait être rendu, Me Wade a été fortement acclamé par la foule, malgré les appels au calme de certains responsables libéraux. «Goorgui ya baré doolé», «Ohé ohé buur yalla nioun guilay niane Karim dieul ndam lii» ou encore «Dieureudieuf Serigne Touba». Habillé en marron, Me Wade a pris place, sous les acclamations de ses inconditionnels, près des avocats avant d’être rejoint quelques minutes plus tard par Djibo Kâ, le leader de l’Union pour le renouveau démocratique. L’ancien chef de l’Etat était entouré par certains de ses lieutenants Me Madické Niang, Oumar Sarr, Amadou Tidiane Wone et Samuel Sarr, voire Awa Diop et Woré Sarr pour ne citer que ceux-là. Aussitôt après que le président de la Crei a levé l’audience, l’ancien chef de l’État envahi cette fois-ci par un public en larmes, a quitté la salle d’audience pour rentrer chez lui, en toute quiétude. Entouré de sa garde rapprochée, l’ancien président n’a pas fait de déclaration.
REACTIONS... REACTIONS... REACTIONS...
Me MADICKE NIANG, EX-MINISTRE ET REPONSABLE LIBERAL : «Cette décision n’honore pas la justice sénégalaise»
« Je marque ma désapprobation totale. J’ai honte pour avoir été ministre de la Justice, pour avoir été avocat inscrit depuis 1982 au Barreau. Cette décision n’honore pas la justice sénégalaise parce qu’elle foule au pied les principes de droit que nous partagions avec l’essentiel des pays du monde. Elle foule au pied des règles fondamentales».
MAMADOU DIAGNE FADA, PATRON DU GROUPE PARLEMENTAIRE LIBERAL : «Nous sommes déçus du verdict»
« Comme nous l’avions toujours dit, le procès a été un procès politique et le résultat a été aussi politique. Bien attendu que nous dénonçons et nous pensons que le parti va se réunir et voir ce qui y a lieu de faire après ce verdict. C’est dire une fois de plus que nous sommes déçus du verdict et beaucoup de Sénégalais sont meurtris de ce qui vient de se passer dans ce tribunal. Personne ne s’y attendait »
BABACAR GAYE, PORTE-PAROLE PDS : «Cela ne me surprend pas venant de la Crei»
«Je n’étais pas venu ici pour le Pds, mais pour le Sénégal. Mais j’ai le cœur gros pour ce que j’ai entendu aujourd’hui, car cela ne repose sur rien. Mais, cela ne me surprend pas venant de la Crei. Pour mon pays, je suis vraiment déçu, et c’est pour cela que je ne peux pas m’étaler là-dessus. Il ne pouvait pas y avoir de motif car tout le monde savait que ce qu’ils voulaient, c’est de condamner Karim Wade parce qu’il les gêne. Mais, pour ce que j’ai entendu à l’intérieur, que beaucoup se préparent ! La Crei arrive».
Me EL HADJI DIOUF, AVOCAT D LA PARTIE CIVILE : «Le juge a bien motivé son verdict»
« Le juge s’est voulu très prudent. Sur tout ce qui n’a pas été clair, le juge n’a pas voulu prendre une attention. Par rapport à Singapour, il y a des informations, corrections, données par Alboury Ndao et la Cour a désigné une commission rogatoire qui n’est pas rentrée. On peut pas savoir si ces informations sont exactes ou pas parce qu’elles n’ont pas été confirmées par ladite commission. Le juge a écarté le compte de Singapour pour être certain de ce qu’il dit. Le juge a aussi écartés les bijoux de la dame de Karim Wade. Il n’a retenu que les bijoux et montres hommes appartenant à Karim, après il a parlé des immeubles, des voitures, des comptes bancaires ici, au Sénégal, et dans les paradis fiscaux. Il a su montrer l’implication de Bibo Bougi condamné à cinq ans, de son frère qui a pris la fuite, de Mamadou Pouye condisciple de Karim. Le juge a bien motivé le verdict ».
SEYDOU GUEYE, PORTE-PÄROLE DE L’APR : «Poursuivre les poursuites»
«Ce que je remarque également, c’est que la peine prononcée par la Cour est moins sévère que le réquisitoire du procureur. Concernant les enseignements à tirer de ce procès, je pense que le premier est une réflexion beaucoup plus sereine autour de notre mécanisme de lutte contre le délit de l’enrichissement illicite puisque l’instrument que nous avons, la Crei, a soulevé beaucoup de débats du point de vue politique. Je pense qu’il faudrait et peut être penser à une autre rédaction de cette Cour. Deuxième enseignement qu’on peut tirer, cette procédure de lutte contre l’enrichissement illicite ne peut pas s’arrêter à Karim Wade. Il faut continuer les poursuites déjà engagées à la limite en débusquer d’autres ».
«LE VERDICT EST PÉNIBLE MÊME POUR LE PRÉSIDENT, MACKY SALL»
L’ancien ministre de l’éducation du régime Abdoulaye Wade, Kalidou Diallo, se désole de la condamnation de Karim Wade, estimant que la sentence est pénible même pour le président Macky Sall.
Grand-Place: Que pensez-vous du verdict que la Crei a prononcé à l’endroit de Karim Wade ?
Pr Kalidou Diallo: Je fais partie de ceux qui ont toujours remis en cause la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Et je regrette que ce procès soit tenu dans certaines conditions d’iniquité. Le verdict est pénible pour moi et certainement même pour le président de la République, Macky Sall. Mais, dès qu’un jugement est prononcé, ici, après le rejet de toutes les exceptions, on peut considérer qu’il acquiert la qualité d’autorité de la chose jugée. C’est-à-dire, la force de la vérité légale. Cette décision de justice a, aussi, en même temps, force de chose jugée. Car elle n’est susceptible d’aucune voie de recours ordinaire (Appel), elle n’est pas suspensive et, est immédiatement et obligatoirement exécutoire. Ici, le juge a dit le droit dans le cadre strict et restrictif de la Crei, décriée par certains. Ce qui veut dire qu’au nom du droit, entendu au sens des droits de l’hommistes et des conventions internationales, et aussi pour le Parti démocratique Sénégalais (Pds) et ses alliés, le procès va se poursuivre, certainement à la Cour de Cassation, dans la rue, au niveau et dans les coulisses.
Quid de l’attitude du Chef de l’Etat, Macky Sall ?
En usant de la hauteur de sa position institutionnelle, tenant compte de tous les paramètres et en prenant une mesure d’apaisement, il prouvera ainsi sa volonté de réunir les Sénégalais sur l’essentiel. Ce qui renforce sa dimension d’homme plein de générosité et profondément humain. C’est vrai que la Grâce présidentielle dispense un condamné frappé d’une condamnation définitive mais ne fait pas disparaître la condamnation qui reste inscrite sur un casier judiciaire. Ce qu’il faut, dans ce cas de figure, c’est une amnistie qui supprime l’infraction mais qui conditionne l’effet au paiement de l’amende. Ici, c’est un acte législatif relevant de la compétence exclusive de l’Assemblée nationale, le préalable étant la sérénité, le dialogue inclusif, la concertation et le consensus au sein de la classe politique.
Quelles conséquences suite à la condamnation de Karim Wade ?
L’unité des libéraux autour du régime de Macky Sall, tant souhaitée par beaucoup de ses amis et sympathisants chez les populations se réclamant du libéralisme, peut être lourdement menacée au moment où ses alliés socialistes et de la gauche marxiste se retrouvent et s’organisent. Des leaders comme Idrissa Seck, pourrait sortir très rapidement de l’ombre et prendre la tête des défenseurs de Karim Wade et constituer ainsi une alternative à sa candidature. La prochaine présidentielle risque de ne pas être facile pour lui s’il ne prend pas, ici et maintenant, la décision majeure de créer un pôle présidentiel solide, sûr et ouvert assis sur une politique économique et sociale à la dimension de l’enjeu, et de prendre des mesures d’apaisement mettant ainsi le Sénégal et la population à l’abri des violences politiques et de toutes les tentatives de déstabilisation internes et externes.
LES JEUNES RESTENT DES REFRACTAIRES DU PARTI AU POUVOIR
L’ambiance est morose hier, à la permanence Mamadou Lamine Badji du Parti démocratique sénégalais (Pds). Le sentiment le mieux partagé dans cet édifice, reste la mélancolie, la tristesse et la désolation. Pleurs et ivresse de vengeance, prédominent chez certains. La rancune se lit dans les yeux des militants wadistes, une fois le seuil de la permanence franchie.
Les militants du Parti démocratique sénégalais (Pds) refusent de baisser les gardes. Ces derniers, très remontés rejettent le verdict des juges de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Ils dénoncent le dénouement politique du procès qui a abouti à une condamnation de Karim Wade. Une fois, au seuil de la porte de la permanence Mamadou Lamine Badji, l’atmosphère demeure hostile.
Les mines décontractés, l’esprit emporté, ces militants ne veulent être des réceptacles de toute idée imposée par des adversaires politiques, dont l’ambition prioritaire est de fragiliser le candidat de leur parti.
En groupuscules, certains se laissent envahir par l’émotion. Tandis que d’autres, en héros vaincus, gardent le calme. Quelques minutes plus tard, le décor change. Un petit déplacement s’impose. Ils s’installent sur des chaises et des nattes, étalés à même le sol. Sous un soleil rayonnant, ils supportent la température.
L’ambiance «mortuaire» s’impose. Tout le contraire, des jours de jouissance ou de tiraillement pour des raisons de positionnement où souvent la distraction prend ses marques. Ainsi, la colère reste apparente.
Ces militants commencent à dé- verser leur courroux sur le Président Macky Sall. « Macky Sall n’a qu’à venir parler directement avec nous. Abdoulaye Wade n’est pas son égal. Et, il n’a rien à lui dire. Karim est son petit frère, il ne devrait pas le mettre derrière les barreaux », s’indigne Khady Thioune, une militante libérale.
Avant d’ajoute : «Karim sera toujours notre candidat aux élections prochaines. Donc, nous invitons tous les Chefs d’Etats africains à se réunir pour résoudre ce problème. Il n’y a pas de démocratie au Sénégal.
Macky Sall l’a stabilisé. Il n’a qu’à faire attention à son entourage, parce qu’ils vont le trahir après. Il ne doit pas faire de mal à son père Abdoulaye Wade », regrette-t-elle, tout en pleurs. Les jeunes ont différé leurs agissements. Ils disent devoir dérouler un plan B pour la riposte face à l’offense.
«QUAND JE PARLE DE SINGAPOUR, VOUS REGARDEZ VOS BABOUCHES»
«On m’attriibue les 47 milliards FCfa sur un soit disant compte bancaire à Singapour. Il s’agit d’un montage grotesque qui illustre parfaitement le complot et la machination dont je fais l’objet.
Cette affaire a été créée et montée de toute pièce à la dernière minute pour tenter de justifier mon renvoi devant la Crei et tenter d’impressionner l’opinion.
Au final, après 2 années d’enquête planétaire impliquant le Sénégal, la France, l’Angleterre, les Etats Unies, les Pays Bas, de très nombreux pays et la Banque mondiale, 16 mois d’emprisonnement, d’isolement de privation, deux ans d’interdiction de sortie de territoire m’ont totalement blanchi des accusations fantaisistes.
La meilleure illustration de cette machination est que je n’ai jamais été entendu sur ces 47 milliards à Singapour et que la commission rogatoire à Singapour pour, entre autres, vérifier l’existence de ce compte.
Le faux compte de 47 milliards à Singapour a été crée pour tenter de justifier les accusations de corruption et créer des flux et liens financiers artificiels entre les prétendus complices et moi-même.
Cette machination orchestrée par la présidence de la République avec la complicité de l’expert Pape Alboury Ndao du cabinet Rma et la complaisance de la Commission d’instruction. Les Sénégalais attendent de voir des milliards. Mais, quand je parle de Singapour vous regardez vos babouches».
PAPA ALBOURY NDAO ET LES 47 MILLIARDS DE FCFA «FANTAISISTES»
Le compte de Singapour ! Une montagne qui a accouché d’une souris. Pour cause, les 47 milliards ont été enlevés du patrimoine de Karim Wade. Pape Alboury Ndao n’a pas convaincu la Cour de ré- pression de l’enrichissement illicite (Crei).
Alors que, persiste-t-il, son rapport sur le compte de Singapour a été «vérifié et validé » par la Commission d’instruction (Ci) de la Crei. Et c’est cette même accusation qui a enfoncé davantage l’ancien ministre d’Etat avant de lui ouvrir les portes de la prison de Reubeuss.
«Karim Wade allait vers un non lieu après une année d’instruction. Mais, 3 jours avant la clô- ture, Papa Alboury Ndao dit qu’il a trouvé un compte à Singapour d’un montant de 47 milliards FCfa et il le met dans son rapport.
L’expert soutient que le titulaire du compte Thunder 2011 est Aviation handling services (Ahs) Guinée Bissau, une société Off Shore, détenue à 100% par Karim Wade et immatriculée aux Iles Vierges Britanniques».
Mieux, le prévenu est également poursuivi pour corruption d’enrichissement illicite portant sur 7 milliards de FCfa à la suite de ce rapport. Mais, lors de sa comparution devant la Crei et devant le tribunal correctionnel de Dakar (il est traduit devant cette juridiction par Karim Wade), l’expert comptable a soutenu qu’il n’a pas de preuves qui attestent que Karim Wade est le propriétaire de ce compte.
Il dira : «Ma mission est un succès et je m’en limite à cela. La Ci a pris mon rapport pour en faire une commission rogatoire», s’enorgueillit-il. Et d’avouer : « Je n’ai aucun élément qui atteste que Karim Wade est le propriétaire de ce compte si ce n’est le rapport que mes sapiteurs m’ont donné. Car, je n’ai pas accédé aux statuts d’Ahs.
Cette information est juste tirée des actes déposés dans les banques». Des allégations battues par la défense. Pour Me Demba Ciré Bathily et Cie, le 27 février 2015, une attestation de la banque Icbc signée par le Directeur général adjoint a démontré que le compte n’existe pas.
Par ailleurs, la reprise de son procès l’opposant à Karim Wade est prévu ce jeudi 26 mars pour le réquisitoire du parquet et la plaidoirie de ses avocats. Le Substitut du procureur avait demandé le renvoi de cette affaire pour étudier le document brandi par les conseils de Wade-fils. Après la Crei, le tribunal correctionnel de Dakar va-t-il désavoué Pape Alboury Ndao.
LA DÉFENSE AFFÛTE SES NOUVELLES ARMES POUR CASSER LE VERDICT
KARIM WADE CONDAMNE À 6 ANS FERME ET 138 MILLIARDS D’AMENDE
6 ans ferme et 138 milliards d’amende. C’est la sentence prononcée par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) et vivement contestée par la défense de Karim Wade qui compte saisir la Cour suprême. Non sans assurer que la vraie bataille judiciaire vient de démarrer.
«Il ne faudrait pas que le procès le plus important de l’histoire du Sénégal ne puisse pas être repris. Nous allons dés cet après-midi (Ndlr: hier) saisir la Cour suprême».
Cette phrase, lâchée, hier, par Me Seydou Diagne, un des avocats de Karim Wade lors d’une conférence de presse, en dit long sur les nouveaux contours du combat judicaire que compte mener la défense de l’ex ministre d’Etat.
Les avocats de Wade fils, condamné à 6 ans de prison ferme et à payer une amende de 138 milliards de francs, restent convaincus que le verdict prononcé par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) n’est pas conforme à la loi. C’est d’ailleurs ce que la Cour suprême se chargera de vérifier une fois que le dossier arrive entre ses mains.
«Le combat judiciaire ne fait que commencer. Car ce qui s’est passé à la Crei n’est pas un procès, la condamnation de Karim est l’épilogue d’une comédie judiciaire», s’est indigné Me Ciré Clédor Ly. Et d’expliquer:
«Cette comédie a démarré avec 4000 milliards d’enrichissement supposé, pour dégringoler jusqu’à 117 milliards et accoucher d’une souris de 5 milliards. Si la fortune de Karim est supposée évaluer à 5 milliards d’enrichissement, et que le reste est partie de la fortune de Bourgi et de Mamadou Pouye, c’est-à-dire que cette juridiction aussi grande qu’elle soit, a accouché d’une misérable souris».
Tout comme ses collègues de la défense, Me Demba Ciré Bathily ne cache pas son amertume suite à ce verdict contre Karim Wade. Il reste, tout de même, convaincu «que la vérité finira tôt ou tard à jaillir et que Karim Wade sera innocenté».
Et cette innocence de Karim, la défense espère fort l’obtenir en cassation auprès de la Cour suprême. «Nous allons partir vers la vraie justice qui fonctionne conformé- ment aux règles en vigueur au Sénégal. Pour nous, la procédure commence aujourd’hui et nous allons faire en sorte que force reste à la loi», déclare Me Demba Ciré Bathily.
Dakar, le 23 Mars 2015 jour du verdict du procès de Karim Wade : Il est 9 Heures à la fann résidence, le Pape du sopi, franchi la porte de sortie de son domicile. Très serein et très calme, il jette des regards et passe le salut à quelques militants juste en levant la main pour faire signe de sympathie.
Escorté par deux de ses garde du corps qui l’accompagnent jusqu’à ce qu’il embarque dans un Pick up noir. Il sera suivi par deux autres voitures de même marque pour rallier le palais de justice où le verdict du procès de son fils est attendu.
12H 35 minutes, le verdict est tombé, wade revient à son domicile
Arrivé au tribunal un quart d’heure après, il a été chaudement applaudi par les militants. Répondant par un geste, il s’est assis. Il avait à ses cotés son ancien ministre, Djibo Ka.
L’attente a été longue pour Me Wade de savoir le soir ré- servé à son fils. Elle a duré plus de trois heures, puisque le verdict tant attendu n’a été prononcé que à 12h35 minutes. C’était l’abattement chez l’ancien président Wade.
Mais il a gardé son sang froid malgré l’émotion qui était vive dans la salle et les réactions de colère et de surprise des partisans de Karim dans la salle. Il est sagement retourné à sa villa de Fann Résidence.
Arrivé chez lui, il a pris la parole depuis le balcon de la terrasse pour remercier ses militants qui ont fait le déplacement avant de leur donner rendez-vous vendredi prochain, à 16heures à la place de l’Obélisque, pour d’autres déclarations.
13H 20 minutes, affrontements entre force de l’ordre et militants du Pds
Déchantés et abattus à cause de du verdict de la cour de répression de l’enrichissement illicite qui condamne leur mentor à 6 ans de prisons ferme, les militants du partis démocratique sénégalais n’ont pas digéré la sentence du juge Henry Grégoire Diop.
Ne restant pas là, les jeunes libéraux se dirigent vers la corniche pour exprimer leur désarroi. Mais peine perdue aves les forces de l’ordre qui étaient plus que déterminées qu’eux.
Des affrontements s’éclatent entre les forces de l’ordre et les militants du Pds, qui ont tenté de bloquer certaines artères du quartier de Fann résidence. Des échanges violents de pierres et de grenades lacrymogènes ont eu lieu entre les policiers et les jeunes militants du Pds. Les forces de l’ordre ont repoussé les militants mécontents.
EN PLUS D’UNE AMENDE DE 138 MILLIARDS : Karim écope de 6 ans ferme
La Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) a rendu hier, lundi 23 mars, le verdict tant attendu dans le cadre du procès pour enrichissement illicite. Elle a reconnu Karim Wade et certains de ses coaccusés coupables du délit d’enrichissement illicite portant sur un montant de 69 milliards de francs Cfa. Pour autant, la Cour a prononcé une peine de six (06) ans de prison ferme assortie d’une amende de 138 milliards de F CFA pour Karim Wade. A l’encontre de ses complices, la Cour a retenu des peines allant de 5 ans de prison ferme et 138 milliards de francs d’amende à dix ans et 138 milliards de francs d’amende
PROFESSEUR MODY GADIAGA SUR LE POURVOI EN CASSATION DE KARIM : «Si la décision de la Crei est cassée…»
Sitôt le verdict de la condamnation de Karim Wade à 6 ans de prison ferme assortie d’une amende de 138 milliards de F cfa annoncée, les conseils de l’ancien ministre d’etat ont décidé de se pourvoir en cassation. Seulement, même si cette décision venait à être cassée, il reviendra à la crei, composée autrement de juger Karim Wade et cie. Aussi, l’absence du principe du double degré de juridiction (crei) ne constitue pas une atteinte aux droits de la défense. Mieux, c’est faux de dire qu’il y a, dans le cas de l’enrichissement illicite, un renversement de la charge de la preuve. eclairage avec le professeur (pénaliste) Mody gadiaga, enseignant à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’ucAd.
LIBRE PROPOS : Qu’ils nous rendent notre argent !
Après huit mois de procès dans l’affaire dite Karim Wade et ses neuf autres co-prévenus poursuivis pour enrichissement illicite, le verdict est tombé hier, lundi 23 mars. L’ancien ministre d’Etat, ministre des infrastructures, de la coopération internationale et de l’Energie a écopé de six ans de prison ferme et de 138 milliards d’amende.
EN PERSPECTIVE : Le 23 mars confirme le 23 juin
Wade a toujours voulu passer le témoin à son fils. Il avait, à l’époque, enfoui ce projet dans le fameux ticket Président-vice-président. Ce qui nous avait valu la journée du 23 juin au cours de laquelle, le peuple était monté au créneau pour montrer sa détermination à ne pas avaler la pilule. Wade était alors, contraint à faire machine arrière, mais, sans jamais renoncer à ce projet. Le Prince utilisera, à deux jours du verdict, la ruse du renard pour arriver à ses fins, sans en donner l’air d’y toucher. Cette fois-ci, il s’est servi de l’appareil du parti démocratique sénégalais (pds) pour faire aboutir ce que d’aucuns ont appelé «son projet de dévolution monarchique ».
KARIM WADE VA HUMER L’AIR DE LA LIBERTÉ EN 2019
CONDAMNE A 6 ANS DE PRISON POUR ENRICHISSEMENT ILLICITE
En détention préventive depuis le 17 avril 2013, Karim Wade a été condamné, hier par la Cour de ré- pression de l’enrichissement illicite à 6 ans de prison pour enrichissement illicite portant sur 69 milliards de FCfa. Ces co-prévenus sont tous été reconnus coupable dudit délit à l’exception d’Aliou Samba Diassé et Pierre Goudjo Agboba. Ces deux derniers ont été relaxés.
Henry Grégoire Diop perd le contrôle. Il est perturbé par le public venu, en masse, pour le verdict du dossier Karim Wade et Cie devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). L’ancien président de la république du Sénégal et non moins père de l’ancien ministre d’Etat, Me Abdoulaye Wade est présent dans la salle 4 où se tient l’audience.
L’instant est grave. Mais, l’affaire doit être vidée. Le jour de vérité est, enfin, arrivé. Sur ce, le juge prononce la décision tant attendue. Karim Wade est reconnu coupable d’enrichissement illicite portant sur 69 milliards de FCfa avant d’être relaxé pour le délit de corruption.
Ainsi, il a été condamné à six ans de prison et à verser une amende de 138 milliards de FCfa. De plus, tous ses biens présents sont confisqués. Là où ses co-prévenus Ibrahima Abou Khalil dit Bibo, Pape Mamadou Pouye et Aliou Samba sont condamnés à 5 ans d’emprisonnement pour le même délit. Toutefois, seul Bibo Bourgi va payer une amende de 138 milliards de FCfa.
Car, les deux autres vont verser au Trésor publique la somme de 69 milliards de FCfa. Par ailleurs, la peine maximale pour le délit d’enrichissement illicite a été infligée à l’encontre des complices qui ont pris la fuite.
Il s’agit de Vieux Aïdara, Evelyne Riout Delatre, Mballo Thiam et Karim Abou Khalil. Ces derniers ont pris chacun de 10 ans de prison, une amende de 138 milliards de FCfa pour chacun ainsi que la confirmation du mandat d’arrêt international.
Cependant, Aliou Samba Diassé et Pierre Goudjo Agboba ont poussé un ouf de soulagement. Ces deux co-prévenus de Karim Wade ont été relaxés de toutes poursuites. De plus, Karim Wade et ses complices devront allouer la somme de 10 milliards de FCfa à la partie civile qui n’est autre que l’Etat du Sénégal.
Pour Henry Grégoire Diop et les assesseurs, Hamath Diouf, Emmanuel Correa, Magatte Diop et Takhir Ka, le candidat du Parti dé- mocratique sénégalais (Pds) à la prochaine élection présidentielle s’est enrichi illicitement sur le dos des Sénégalais de 2000 à 2012. Pour étayer son propos, le juge soutient que Karim Wade n’a pas apporté la preuve contraire. Il ne terminera pas sa phrase.
Surpris par ce verdict, les souteneurs de Wade-fils ont manifesté leur mécontentement. Des cris fusent de partout. Une cacophonie indescriptible règne dans la salle. « Non, c’est faux ! », entend-on. Ou encore : « Ce procès est purement politique ». Ces «facteurs de troubles» seront vite expulsés de la salle d’audience pour permettre à Henry Grégoire de terminer sa lecture.
Selon lui, le délit d’enrichissement illicite puni d’une peine de 5 à 10 ans est bien applicable au prévenu Karim Wade. «Il s’est enrichi alors qu’il occupait des fonctions de l’Etat que sont Conseiller du Président de la République, président de l’Anoci et ministre d’Etat et que jusqu’au moment de sa mise en demeure, l’ancien ministre n’a donné aucune information de l’origine licite de son patrimoine qui s’élevait avant 2000 à 8 milliards», déclare Henry Grégoire Diop.
Au finish, ce dernier a rejeté toutes les exceptions soulevées par les avocats de la défense au début de ce procès qui a dé- marré le 31 juillet 2014. Placé sous mandat de dépôt depuis le 2013, Karim Wade devra encore purger 4 ans de prison. Il sera libre en 2019.
SIX ANS DE PRISON FERME CONTRE KARIM WADE : La Crei abat le candidat du Pds
Karim Wade risque de battre campagne en 2017 en prison. La Cour de répression de l’enrichissement illicite l’a condamné hier à six ans de prison ferme, moins de 48 heures après sa désignation comme candidat du Parti démocratique sénégalais.
MIMI TOURE, ANCIEN PREMIER MINISTRE : «Le Sénégal entre dans une ère de bonne gouvernance»
Pour le deuxième Pm de Macky Sall et ancienne maîtresse d’oeuvre de la traque des biens supposés mal acquis en tant que Garde des sceaux d’alors, Aminata Mimi Touré, une condamnation de l’ancien ministre d’Etat Karim Wade «ne devrait pas avoir d’influence sur la décision de la justice».
AGRESSION DE SON REPORTER CHEZ WADE : Gfm sursoit à sa plainte contre les bourreaux de Mane Touré
Le Groupe futurs médias a finalement décidé de surseoir à sa plainte contre les Libéraux, qui ont agressé ce lundi matin, la journaliste de la Rfm, Mane Touré, au domicile de Me Abdoulaye Wade, où elle se trouvait après le verdict du procès de Karim Wade. Une décision qui fait suite à l’intervention du promoteur du Groupe futurs médias, Youssou Ndour.