Dakar, 25 mars (APS) - Les journaux reçus mercredi à l’APS traitent en priorité le troisième anniversaire de la deuxième alternance politique avec l’arrivée du président Macky Sall au pouvoir, tout en continuant à épiloguer sur le destin politique de Karim Wade et du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition).
‘’An 3 de Macky Sall : le temps des réalisations’’, titre Le Soleil avec une photo du Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) en illustration. ‘’Après les deux premières années marquées par une rupture et un retour aux fortes valeurs républicaines, c’est le temps des réalisations. Des actes concrets ont été posés pour répondre aux aspirations du peuple qui avait choisi le changement’’, estime le quotidien gouvernemental.
L’Observateur dresse à sa Une ‘’les rêves, les chiffes et la réalité des trois années de pouvoir du président Macky Sall'', en indiquant que ‘’l’inflation est en baisse de 1%’’.
Dans le même journal le ministre en charge du Suivi du Plan Sénégal émergent (PSE) Abdou Aziz Tall estime que ‘’le PSE est la réponse concrète aux agitateurs politiques’’.
Pour Le Populaire, les Sénégalais sont ‘’entre espoirs et déceptions’’ pour l’an 3 de Macky Sall au pouvoir. ‘’Ce règne de trois ans depuis l’arrivée de Macky Sall au pouvoir est articulé autour de certaines réalisations et acquis sociaux, mais aussi des attentes toujours non satisfaites’’, commente Le Populaire.
Le Quotidien, qui s’intéresse au même sujet, fait dans un jeu de mots pour expliquer les lenteurs notées dans la mise en forme de plusieurs projets. ‘’C’est lent 3’’, titre le journal, qui cite les retards sur l’exécution du PSE, les réformes institutionnelles, la politique de l’emploi, entre autres.
Deux jours après le verdict du procès de Karim Wade et ses co-prévenus, les journaux continuent d’épiloguer sur le destin politique du fils de l’ancien président de la République Abdoulaye Wade condamné à six ans d’emprisonnement ferme assorti d’une amende de 138 milliards de francs par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI).
‘’Présidentielle 2017 : le code électoral disqualifie Karim Wade’’, titre L’As. ‘’Certes la préservation des libertés civiles et politiques de Karim Wade a été certifiée par le ministre de la Justice, mais certaines dispositions du code électoral constituent un barrage à une éventuelle candidature du fils d’Abdoulaye Wade’’, explique L’As.
‘’Lendemain de condamnation de Karim : le dilemme de Wade’’, écrit à sa Une Enquête. Le journal, qui recueille l’avis de certains spécialistes, rapporte que ‘’les possibilités qui s’offrent au PDS sont très minimes’’.
LES CADRES DE L’AFP SALUENT ‘’UNE NOUVELLE ÈRE DE GOUVERNANCE’’
Dakar, 25 mars (APS) – L’Alliance nationale des cadres pour le progrès (ANCP), une entité de l’Alliance des forces du progrès (AFP, majorité présidentielle) estime que le verdict donné à l’issue du procès de Karim Wade et ses co-prévenus constitue ‘’l’ouverture d’une nouvelle ère de gouvernance au Sénégal’’ pour une meilleure préservation des deniers publics.
Dans un communiqué transmis à l’APS, les cadres de l’AFP ont estimé que la décision rendue par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) est ‘’de haute portée républicaine et ouvre une nouvelle ère de gouvernance avec un seul souci : préserver les deniers publics et les intérêts supérieurs de la nation’’.
La CREI a prononcé, lundi, à l’issue d’un procès fleuve son verdict, condamnant Karim Wade à 6 ans d’emprisonnement et à payer une amende de 138 milliards de francs CFA.
Les cadres de l’AFP ont réaffirmé ‘’leur attachement à l’Etat de droit et à la bonne gouvernance dont la réédition des comptes est un pilier essentiel’’.
Selon le texte qui rend compte d’une réunion sur la vie du parti et la situation nationale, les camarades de Moustapha Niasse ont salué ''la maturité du peuple sénégalais'', suite à la décision rendue par la CREI.
La tuberculose est la première cause de décès chez les personnes vivant avec le Viv (Pvvih) a relevé, mardi, le chargé de programme de l’Alliance nationale de lutte contre le Sida (Ancs), Massogui Thiandoum. «C’est une maladie opportuniste qui pose un problème par rapport à la prise en charge des Pvvih», a-t-il expliqué dans un entretien avec l’Aps, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose célébrée à Kaffrine sur le thème : «Atteindre les manquants.»
Selon lui, au niveau communautaire, l’Ancs est en train de dérouler des programmes qui intègrent la stratégie de prévention de la tuberculose chez les Pvvih, mais aussi la prévention de la co-infection au niveau de la population générale. «On donne en même temps des informations de prévention du Vih, mais aussi la prévention de la tuberculose à la population générale», a précisé le chargé de programme de l’Ancs.
Il a souligné que dans la mesure où la particularité du Vih est que c’est une maladie qui attaque le système immunitaire, «cela permet au bacille de Koch qui est en circulation dans l’air libre de s’attaquer aux Pvvih».
Massogui Thiandoum a fait savoir qu’au Sénégal, le taux de séropositivité chez les patients atteints de tuberculose tourne autour de 10%. «Ce qui fait que 10% des malades qui ont la tuberculose, ont également le Vih», a-t-il expliqué.
A ce propos, il a indiqué que cette situation mérite une attention particulière des autorités sanitaires. D’ailleurs, a-t-il dit, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) a fait «des recommandations basées sur des axes majeurs pour opérer des activités conjointes de lutte contre la tuberculose et le Vih».
Il a fait comprendre que la première est liée à la mise en place ou au renforcement des mécanismes de collaboration pour la prestation de service intégré du Vih et de la tuberculose, tandis que la deuxième consiste à la réduction de la charge de la tuberculose chez les Pvvih.
«Dès l’instant qu’on dépiste une personne positive au Vih, il faut rapidement regarder si cette personne n’a pas la tuberculose et commencer rapidement son traitement antirétroviral qui permet de renforcer le système immunitaire de la personne», a-t-il fait savoir, soutenant que lorsque le système est renforcé, il résiste mieux à la tuberculose.
Il a relevé une autre recommandation de l’Oms qui consiste à réduire la charge du Vih chez les patients présumés ou diagnostiqués tuberculeux, indiquant que ce sont de fortes recommandations par rapport à la co-infection Tb-Vih. «Cette co-infection TbVih, a expliqué M. Thiandoum, doit être intégrée dans les plans stratégiques des deux programmes, aussi bien le Programme national de lutte contre la tuberculose que celui de lutte contre le Vih.»
«Si on a ces deux principes fondamentaux de base, ça permet une meilleure application des recommandations de l’Oms qui promeut des instances de décisions fortes qui s’appliquent jusqu’au niveau opérationnel, c’est-à-dire sur le terrain», a-t-il fait observer.
Selon lui, «il faut une meilleure implication et un renforcement de capacités des acteurs communautaires pour la prévention de la tuberculose, parce qu’ils ont un rôle extrêmement important à jouer dans la détection des cas et dans la référence».
AUGUSTIN TINE IMPLIQUE LES DOUANIERS DANS LE COMBAT
Pendant quatre jours, les douaniers, issus des pays membres de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (Oiac), vont être sensibilisés sur les méfaits des produits à nature chimique. Présidant l’ouverture de la formation hier, le ministre des Forces armés, Augustin Tine, a mis l’accent sur les effets nuisibles de ces produits sur la santé humaine.
Le phénomène fait des ravages dans les zones en guerre : et tout le monde connaît les effets dévastateurs des armes chimiques qui ont été utilisées en Syrie. Cela avait ému la Communauté internationale, qui a avait même programmé une intervention militaire pour punir Bassar Al-Assad avant qu’elle ne batte en retraite. Evidemment, le Sénégal ne fabrique pas d’armes chimiques et ne détient guère cette catégorie d’armement.
Pourtant, il n’est pas à l’abri des risques liés à l’utilisation légitime ou non des produits chimiques. Commercialisés anarchiquement sur le territoire sénégalais et jouant un rôle essentiel dans le fonctionnement de la vie sociale, les produits chimiques telles que les cimenteries, les industries médicales, pharmaceutiques, agricoles, cosmétiques et textiles foisonnent.
Et mettent en péril la santé humaine. Leurs propriétés font qu’ils peuvent présenter des dangers de sûreté et de sécurité. L’explosion d’une citerne contenant de l’ammoniac lors de l’accident de la Sonacos, le 24 mars 1992, occasionnant 129 morts et 1 150 blessés, invite les autorités à davantage de vigilance.
Hier, s’est ouvert à Dakar, un cours sous-régional de formation à l’intention des fonctionnaires des douanes des Etats parties d’Afrique centrale, du Nord et de l’Ouest sur des aspects techniques du régime des transferts de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques. «Les propriétés dangereuses des produits chimiques peuvent être volontairement utilisées par des acteurs non étatiques pour nuire à l’homme et à son environnement.
Les produits peuvent être utilisés comme des explosifs et leurs propriétés toxiques peuvent entraîner la mort, une incapacité temporaire ou des dommages permanents chez l’homme ou les animaux», explique Dr Augustin Tine, ministre des Forces armées, qui présidait la rencontre. De plus, le ministre renseigne sur les menaces sécuritaires que peuvent engendrer les produits chimiques.
Il alerte : «Les criminels et les terroristes peuvent aussi essayer de fabriquer des armes chimiques avec ces produits, à l’instar des membres de la secte japonaise Aum Shinrikyo qui ont recouru à l’agent neurotoxique sarin dans deux attentats au Japon en 1994 et en 1995.»
Les douaniers à l’épreuve des armes chimiques
Pour la deuxième année consécutive, la capitale sénégalaise accueille cette rencontre organisée par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (Oiac), composée de 190 pays, et qui permettra aux douaniers de confronter leurs expériences aux bonnes pratiques.
«C’est aux douaniers qui sont aux frontières de contrôler ce qui passe là-bas. Aujourd’hui, ce cours leur permet d’échanger pour qu’ils puissent comprendre qu’il est important de contrôler et de notifier tous les produits chimiques qui passent à travers nos frontières», insiste le ministre.
Invitant les industriels à une franche collaboration avec les services du ministère de l’Industrie et des mines, la Direction générale des douanes, M. Tine estime que la formation est importante à plus d’un titre puisque, dit-il, ils sont des acteurs incontournables de la mise en œuvre effective de la Convention.
CONDÉ DANS LES CORDES
Affaire des 4 milliards de la Banque centrale de Guinée saisis à Dakar
La Banque centrale de la République de Guinée (Bcrg) n’a pas eu gain de cause devant le journal Le Quotidien qu’il avait attrait pour le délit de diffamation devant le juge correctionnel pour l’affaire des 4 milliards du Président guinéen Alpha Condé saisis à Dakar, le 8 août dernier par les douaniers sénégalais. La Brcg réclamait au journal Le Quotidien en guise de dommages et intérêts, la somme de 500 millions de francs Cfa.
Le journal Le Quotidien est sorti vainqueur de son bras de fer judiciaire qui l’opposait à la Banque centrale de la République de Guinée (Bcrg). Cette institution financière de la Guinée poursuivait Le Quotidien pour diffamation. L’affaire judiciaire les mettant aux prises avait atterri sur la table du juge du Tribunal correctionnel de Dakar. Et pour les réparations, l’institution bancaire guinéenne réclamait au journal Le Quotidien, la somme de 500 millions de francs Cfa en guise de dommages et intérêts.
Mais le Tribunal correctionnel de Dakar, après avoir vidé le dossier, le jeudi 19 mars 2015, a débouté la Bcrg de toutes ses requêtes. Le même Tribunal a relaxé des fins de la poursuite le directeur de publication du journal Le Quotidien, Mohamed Guèye, auteur de l’article en cause.
A l’origine, 4 milliards de Condé saisis à Dakar
Dans son édition N°3468 datée du 23 août 2014, le journal Le Quotidien titrait : «La Douane met la main sur les devises du Président guinéen : 4 milliards de Condé interceptés à Dakar.» Le Quotidien écrivait en substance que le 8 août 2014, les douaniers sénégalais avaient intercepté et saisi des valeurs monétaires de l’équivalent en dollars et en euros d’une valeur de 4 milliards de francs Cfa débarqués d’un aéronef en provenance de Conakry, et qui devaient embarquer sur l’avion de la compagnie Emirates reliant Dakar à Dubaï. Cet argent avait été bloqué parce qu’il ne remplissait pas les conditions d’entrée des devises, ni non plus forcément de sortie du territoire.
Le Quotidien poursuivait en indiquant que l’ennui était que ces devises n’étaient pas déclarées à l’entrée, et forcément, pas non plus à la sortie du territoire. Et leur transport ne répondait pas aux normes internationales en matière de transfert de devises. Ainsi, les gabelous sénégalais avaient décidé de procéder à la confiscation des montants et de l’aéronef qui a servi à leur transport. Et ils avaient avisé leur hiérarchie.
Par acquis de conscience, les autorités sénégalaises ont demandé à celles guinéennes, si elles étaient informées du voyage de l’avion et du contenu de sa soute. Grande fut donc leur surprise d’apprendre que non seulement les autorités guinéennes étaient bien informées du déplacement de l’avion, mais que mieux, c’étaient elles-mêmes qui l’avaient affrété. Et l’ordre aurait même été donné au plus haut niveau, depuis la présidence de la République.
Ainsi, les douaniers sénégalais n’avaient pu que, la mort dans l’âme, assister à l’embarquement des 4 milliards de francs Cfa en devises, pour Dubaï. Et ce, sans préjudice aucun pour les transporteurs. En ces temps assez troublés, où Ebola rendait déjà difficiles les canaux de communication, les dirigeants sénégalais n’avaient surtout voulu donner aux Guinéens aucun motif de ressentiment à leur égard.
Pourquoi avoir fait transiter autant d’argent par Dakar au lieu de faire un simple transfert interbancaire, comme cela se fait couramment en matière de transferts de fonds importants d’Etat à Etat ?, s’était encore interrogé Le Quotidien.
Qui ajoutait que les Guinéens avaient expliqué que, du fait de la suspension par Emirates de son escale de Conakry, à cause d’Ebola (toujours !), ils étaient obligés, pour envoyer de l’argent dans ce pays, de se rendre à Dakar, d’où ils pouvaient prendre la correspondance pour les EmiratsArabes Unis.
Quand Conakry exigeait un démenti et des excuses à Condé
Et pas besoin d’explications, officielles ou pas, pour comprendre que l’argent ainsi transféré ne passait pas par les circuits officiels, mais était destiné aux besoins personnels des dirigeants de Conakry. Ce qui pouvait très logiquement s’interpréter comme un trafic de devises. Mais cela est une histoire dans laquelle Dakar n’avait pas osé entrer.
Par ailleurs, les «autorités de la Guinée» avaient même, à l’époque, exigé du journal Le Quotidien, un démenti et des excuses à présenter publiquement au Président Alpha Condé. Elles avaient aussi tenté de démentir l’information du Quotidien sur les ondes de la Rfm dakaroise, ces autorités, notamment celles de la Banque centrale de la République de Guinée (Bcrg), s’étaient épanchées sur les sites d’informations guinéens, qui avaient largement repris l’information du Quotidien, certains, comme des sites sénégalais, sans même se donner la peine d’en citer la source.
Avec son marché, ses rues animées et son ambiance, la Médina est un quartier qui attire. Chaque jour, ce sont des milliers de personnes qui se croisent entre les allées du marché. Cette affluence n’est pas sans risque. Selon les autorités du district sanitaire, la prévalence de la tuberculose tend à devenir inquiétante dans ce quartier.
Chaque jour, jusqu`à 2 millions de personnes se retrouvent dans le centre de Dakar pour y mener diverses activités liées à la vie économique de la capitale. Une bonne partie de ces actifs se dirigent vers la Médina, au cœur de Dakar. Mais si cette affluence fouette l’économie urbaine, elle n’est pas sans danger. Elle est aussi synonyme de pressions pour les autorités médicales. Et c’est ce qui explique la place névralgique qu’occupe le District Sud de Dakar dans le système de santé dakarois.
Pendant toute cette période où la menace de l’épidémie d’Ebola a plané sur le pays, ce district a été surveillé comme du lait sur le feu par les autorités médicales. Le médecin chef de la région médicale de Dakar, Dr Marie Khemess Ngom, en témoigne tout en réaffirmant l’importance de ce district qui polarise les communes de la Médina, de Gorée, du Plateau, de Fass Colobane et Gueule Tapée.
Selon Dr Mohamed Ly, médecin chef de ce district, les inquiétudes concernent aussi la prévalence élevée de la tuberculose qui ne cesse de grimper. «La Médina est un des quartiers avec le plus de cas de tuberculose dans la capitale», alerte le médecin-chef du district, Dr Mohamed Ly. Sur les raisons de cette prévalence élevée, Dr Ly pointe le nombre élevé de ressortissants des pays limitrophes. Mais à la Médina particulièrement, cette prévalence s’explique surtout du fait de la mobilité élevée des populations qui y vivent.
Ces populations, souligne Dr Ly, ne suivent pas les traitements jusqu’à leur guérison et passent d’un pays à un autre, contribuant à répandre ce mal. «Cela a d’ailleurs comme autre conséquence de développer des résistances au traitement», indique Dr Ly qui souligne qu’en règle générale, «partout ou il y a la promiscuité et où les locaux sont exigus, la tuberculose se développe».
Un nouveau centre de santé de référence
Pourtant, depuis 2011, ce maillon essentiel que constitue le centre de santé de référence est resté inexistant après que les autorités ont érigé le centre de santé de l’institut d’hygiène sociale (Ex-Polyclinique) en établissement public de santé.
Cette situation, qui a perduré pendant presque trois ans, a été finalement corrigée par les autorités du ministère de la Santé qui ont octroyé les locaux de la Pmi de la Médina au nouveau district «Depuis mars 2011 où le 1er directeur a pris fonction à l`hôpital de la polyclinique, on attendait d’avoir un centre de santé de référence. C’est en novembre 2014 qu’une note ministérielle nous a affecté la Pmi de Médina comme centre de santé de référence. Mais il se trouve que c’était un centre spécialisé dans les soins pour la mère et de l’enfant et qu’il y a beaucoup de services qui manquent comme la maternité, le service d’hospitalisation, la radiologie.»
Pour attirer l’attention des autorités étatiques ainsi que celles des collectivités locales, le nouveau district a organisé ce 19 mars, une journée de mobilisation sociale. L’objectif, selon Dr Ly, est d’attirer l’attention des populations sur la nouvelle structure.
«Nous avons organisé cette manifestation pour informer les populations qu’il y a un centre de santé de référence parce que la fréquentation est faible. Et pour que les gens sachent qu’ils peuvent régler un certain nombre de problèmes de santé ici et faire une mobilisation pour que les autorités puissent nous aider à réhabiliter les locaux.» Dans cette
lutte comme dans cette mobilisation sociale, les populations sont restées collées à leur médecin. Elles ont lutté pied à pied pour revendiquer leur centre de référence. Aussi, ce jeudi, plus de bandeaux rouges. Les populations de la Médina ont arboré à la place, des écharpes vertes sur des tenues toutes blanches. Une façon de célébrer la naissance de ce bébé que tout un quartier a ardemment désiré.
Mais l’on se rappelle encore les difficultés créées par l’absence d’un centre de santé de référence dans le quartier. «Les districts sont des structures qui sont plus proches des populations et qui sont plus accessibles financièrement alors que les hôpitaux sont un peu chers. Et si le district n’existe pas, il y a une grande partie de la population qui est exclue des soins de santé.
Et dans la Médina, il y a des quartiers, quand les femmes doivent accoucher, elles ont tous les problèmes et vont de maternité en maternité, parfois jusqu’à Rufisque ou Guédiawaye», explique Dr Ly. Ses propos sont aussi ceux de Sokhna Khady Guèye, une Bajeen Goxx qui officie au Plateau.
Des bâtiments en ruine
Mais tout n’est pas rose dans le tableau. En effet, les nouveaux locaux affectés au district sont dans un état de délabrement avancé et nécessitent des travaux urgents pour les rendre fonctionnels et surtout, pour permettre au district de jouer tous les rôles qui lui sont dévolus par la carte sanitaire. «Au premier étage, il y a beaucoup de salles mais il y a un problème d’étanchéité et de réseau électrique défectueux.
Si cela est réparé, nous pourrions disposer d’une vingtaine de salles et cela permettrait d’ouvrir une maternité et un service d’hospitalisation, étant entendu qu’ils vont nous affecter du personnel pour faire face à ces besoins», souligne Dr Ly.
«Ce que nous voulons, c’est que les structures soient accessibles géographiquement et financièrement», indique Dr Khemess qui a donné l’assurance que la Pmi de la Médina sera bientôt réfectionnée.
En attendant, le ministère a octroyé au district, une ambulance et une voiture de liaison. Cela s’ajoute aux efforts que la commune de Médina compte faire à l’endroit des bajeen goxx et des relais communautaires.
LENT 3
Le troisième anniversaire de l’accession de Macky Sall au pouvoir est marqué par le retard à l’allumage dans la mise en œuvre du Pse
Macky Sall fête ce jour, ses trois ans au pouvoir. Durant l’année qui vient de s’écouler, le Plan Sénégal émergent est entré dans sa phase active. A l’heure de l’évaluation, le gouvernement semble poser des pas de tortue, loin de la cadence souhaitée et rappelée aux exécutants à chaque Conseil des ministres. Au même moment, le front social bouge, en dépit des réformes annoncées et des baisses des prix des produits de grande consommation.
Vu sous l’angle de sa mise en œuvre officiellement proclamée, le Plan Sénégal émergent (Pse), l’outil de gouvernance économique conçu par Macky Sall, cherche encore la cadence adéquate et des intrants pour remplir son «cadre logique des résultats».
En effet, en répondant à une question du député Babacar Diamé lors du passage du gouvernement à l’Assemblée nationale, le jeudi 12 mars dernier, le ministre de l’Economie, des finances et du plan a avoué que l’Etat est encore presque encore à l’an zéro de son application. Ce plan de développement du Président peine à dépasser l’étape de la mobilisation des ressources financières pour ses 27 projets phare, depuis le retour de l’opération de fundraising devant le Groupe consultatif de Paris, en fin février 2014.
«A ce jour, nous avons signé 67 conventions de financement soit un cumul de 1 275 milliards de francs Cfa. Signer une convention est une chose, faire décaisser les fonds en est une autre...», a déclaré l’argentier de l’Etat. Amadou Ba a tenté de rassurer que le gouvernement ne ménagera aucun effort pour faire aboutir les procédures de décaissement.
Le périple de marketing du Pse avait été précédé d’une visite d’Etat en Chine où un accord de financement portant sur 2 200 milliards de francs avait été annoncé, bien plus que les 1 864 initialement recherchés pour lesdits projets phare.
L’on comprend donc pourquoi le chef de l’Etat insiste à chaque Conseil des ministres sur la nécessité pour son équipe gouvernementale «d’intensifier» ou «d’accélérer» la mise en œuvre des projets.
A l’étape des poses de première pierre
A défaut, la deuxième alternance peut se contenter d’avoir construit le Centre international de conférence Abdou Diouf (à Diamniadio) qui souffre aujourd’hui d’avoir accueilli une seule rencontre d’envergure, à savoir le 15ème sommet de la Francophonie, au mois de novembre dernier. Juste à côté, il y a eu la pose de la première pierre de la deuxième université de Dakar qui, pour la construction, l’Etat a réservé 20 milliards obtenus de Arcelor-Mittal.
En dépassant Diamniadio, les autoroutes Aibd-Mbour et Diamniadio-Aibd sont en train de prendre forme. L’autoroute Thiès-Touba a également vécu la pose de sa première pierre tout comme le premier Institut supérieur d’enseignement professionnel, le pôle urbain de Diamniadio. Toujours dans le domaine de la carte universitaire, la pose de la première pierre de l’université du Sine-Saloum n’a pas encore eu lieu.
Peut-être au cours d’une tournée économique au centre du pays, le bassin arachidier en proie à des difficultés liées à la commercialisation de l’arachide. Le chef de l’Etat a préféré parcourir le Nord et le Sud du pays où l’exécution des projets du Millenium challenge account (Mca) connaît des avancées notables.
A Ziguinchor, il a présidé la cérémonie de réception des navires Aguene et Diambogne. Les mêmes jours, le premier coup de truelle du pont sur le fleuve Gambie étaient donnés par son homologue gambien Yaya Jammeh, à côté du Premier ministre Mahammad Dionne.
L’éducation toujours en crise
Macky Sall s’est réjoui d’avoir appliqué la baisse du coût du loyer. Cette mesure, saluée par les locataires, a perdu ses effets au gré des déménagements et des volontés de réviser les contrats par les bailleurs.
Par ailleurs, le gouvernement ne manque jamais l’opportunité de se glorifier de la baisse des impôts sur les revenus, de la réduction et de la stabilisation des prix des denrées de première consommation.
L’année 2014 a vu les coûts du carburant et du gaz butane chuter grâce à la tendance baissière des cours du pétrole sur le marché mondial. Cependant, la crise qui secoue encore le secteur de l’éducation a noyé les réalisations sociales. Et pour cause, les enseignants reprochent au gouvernement de ne pas respecter le protocole d’accord signé le 17 février 2014, surtout la question relative à l’avancement des enseignants.
Certains courent après leurs actes depuis plus de sept ans. Du coup, les mots d’ordre de grève se succèdent. Le quantum horaire continue d’en souffrir. Les années scolaires continuent d’être sauvées.
Pourtant, l’Etat avait poussé à l’optimisme lorsqu’il justifiait la signature de ces accords par les bons résultats de l’audit de la fonction publique et des économies qui en ont découlé avec la suppression de milliers d’agents qualifiés de «fictifs».
Mais la crise a atteint sa phase aigue dans les universités. Les réformes prônées par le ministre de tutelle sont pour la plupart rejetées par les enseignants. L’université Cheikh Anta Diop ne parvient pas encore à réguler les années académiques qui se chevauchent à cause des cycles de grèves.
C’est dire que les Assises de l’éducation et de l’enseignement supérieur tardent à produire des résultats. A l’instar de Me Abdoulaye Wade marqué par le décès de Bala Gaye, Macky Sall devra comptabiliser dans son bilan, la mort de l’étudiant Bassirou Faye à cause de retards constatés dans le paiement des bourses. Les présumés meurtriers ont été arrêtés. Le dossier est entre les mains d’un juge d’instruction. Macky Sall a promis de tirer cette affaire au clair.
La méforme des réformes
Le chef de l’Etat s’est également engagé à conduire une réforme des institutions inspirée des conclusions des Assises nationales et du rapport de la Commission nationale de réforme des institutions. De la Chine, il a reporté sa décision jusqu’au lendemain des élections du 29 juin 2014. Dans le panier des réformistes, Macky Sall a juste versé un référendum pour 2016. Ce scrutin a marqué le début de la mise en œuvre de l’Acte 3 de la décentralisation.
Après huit mois d’application, la montagne semble accoucher d’une souris. Ni les capacités financières ni les compétences des collectivités n’ont évolué. Au contraire, l’Acte 3 est aujourd’hui l’un des prétextes du blocage de l’emprunt obligataire de la ville de Dakar. Macky Sall tarde à entrer dans la phase 2 de la réforme consacrée à la décentralisation financière.
Comme si la lenteur dans le rythme des réalisations constitue l’élément de «rupture» le mieux partagé.
ÊTRE "DIFFÉRENTS", QUELLE CHANCE !
DÉBAT - "PEUT-ON AUJOURD’HUI PARLER D’UN CHOC DES CIVILISATIONS ?"
La Librairie Athéna accueillait ce lundi 23 mars un débat sur ce thème : "Peut-on aujourd'hui parler d'un choc des civilisations ?". Autour de la table, les philosophes Mamoussé Diagne et Souleymane Bachir Diagne ainsi que l'économiste Makhtar Diouf, avec pour modérateur le journaliste Baba Diop. Si l'on a forcément évoqué l'ouvrage de l'Américain Samuel Huntington auquel renvoie le thème, en mettant à l'épreuve quelques-unes des idées controversées de l'auteur, on a surtout envisagé la différence comme une chance.
Lorsque deux penseurs ou alors deux philosophes comme Mamoussé Diagne et Souleymane Bachir Diagne se rencontrent et qu'ils parlent de "choc des civilisations", on songe forcément à l'ouvrage éponyme qu'un certain Samuel Huntington, professeur américain de science politique (1927-2008), publiait en 1996. C'est à lui que l'on doit toute la controverse rattachée à ces quelques mots devenus malgré eux une sorte d'expression fourre-tout.
Même si, précise l'économiste Makhtar Diouf qui s'est retrouvé pris entre deux philosophes, Samuel Huntington s'est surtout permis quelques emprunts à son mentor, l'historien britannique Bernard Lewis, qui trouvera la formule lors d'un colloque sur les tensions au Moyen-Orient. C'était en 1957 à Washington.
Ce que dit en substance le texte de Huntington, c'est que nos conflits ont plus des racines culturelles que des fondements idéologiques. Mamoussé Diagne dit d'ailleurs que l'on est souvent prêt à se battre, que ce soit pour un drapeau ou pour un symbole, et que les conflits qui opposeraient des civilisations sont les plus violents.
A cela s'ajoute aussi que dans la conquête de n'importe quel morceau de territoire par exemple, tout l'enjeu de la bataille consiste finalement à pouvoir s'approprier l'imaginaire d'un peuple quel qu'il soit. Ou alors suffirait-il tout simplement de s'en prendre à la manière "dont les hommes vivent leur rapport au monde à et tout cet ensemble de représentations qu'ils se font d'eux-mêmes".
Mamoussé Diagne explique aussi comment l'ouvrage de Samuel Huntington ne se contente pas de fournir à la guerre contre le terrorisme sa "base idéologique" puisqu'il désigne ou identifie les "ennemis de l'Occident" : "l'Axe du Mal" disait Bush fils, alors président des Etats-Unis lorsqu'il déclara la guerre à l'Irak.
Ce qui devait donner à son intervention une sorte de "légitimité". On trouve encore, toujours chez Huntington, tout un discours sur un Islam "congénitalement incapable de progresser". Et si ce livre qui se contente d'une "définition essentialiste" des civilisations est "dangereux", c'est parce qu'il "conforte les fondamentalismes les plus irréductibles".
Ce "stupide" livre de Huntington
Le livre de Huntington n'est pas "faux" dira Souleymane Bachir Diagne, il est tout simplement "stupide", ne serait-ce que parce qu'il finit par nous convaincre que nous en sommes en conflit les uns avec les autres, toujours obligés que nous sommes d'avoir à "choisir notre camp", qu'il s'agisse de nos origines culturelles ou de notre foi. Et sans doute aussi parce qu'il nous installe dans l'idée que nos religions et nos origines culturelles expliqueraient à elles seules que l'on soit forcément en guerre contre d'autres hommes ou d'autres régions du monde.
Souleymane Bachir Diagne donne l'exemple du problème palestinien : un conflit territorial auquel on a prêté une "signification religieuse", ce qui ne fait qu'aggraver les choses. Et idem au Nigéria dit aussi Makhtar Diouf, où les belligérants s'identifient bien plus à l'ethnie qu'à la religion. Difficile de négocier, pour ne pas dire impossible, quand on est dans le domaine de l'absolu et quand on touche à nos émotions ou à nos "raisons de vivre et de mourir".
Non, il n'y a pas de "choc de civilisations" selon Souleymane Bachir Diagne, même si, comme il dit, la réponse peut paraître plus ou moins naïve. Ce qu'il faut surtout, c'est refuser l'essentialisme, refuser de réduire les individus à leurs origines ethniques ou à leur foi, et éviter par exemple de dire d'une religion comme l'Islam qu'elle est "par essence" incompatible avec la laïcité.
S'il y a une responsabilité qui nous incombe aujourd'hui, c'est de pouvoir construire une "société ouverte à la différence et capable de se transformer en fonction des populations" qu'elle accueille. L'être humain qui s'intègre ne se désagrège pas en mille et un "fragments d'identité" ; il ne se désintègre pas, il se "démultiplie" ou s'enrichit.
"Il ne perd pas, il gagne (…). L'appartenance religieuse de l'autre m'enseigne sur mon propre rapport à la religion." Souleymane Bachir Diagne pense aussi que l'on devrait cultiver une sorte de métissage "par devoir éthique", qui irait bien au-delà d'un métissage biologique qui ne serait rien d'autre qu'un "accident de naissance". En d'autres termes, "faire un pas en dehors de nous-mêmes et nous regarder nous-mêmes par la fenêtre".
Si le discours du philosophe peut sembler tout à fait rassurant, l'historienne Penda Mbow s'est dite quelque peu troublée par ce qu'elle a entendu. Et aussi un peu circonspecte surtout quand elle se demande si "la réalité au quotidien permet d'avoir un discours optimiste sur les civilisations".
On ne devrait plus écarter une probable année blanche au rythme où les mouvements de contestation des syndicats d’enseignants plombent déjà le quantum horaire qui figure sur les emplois du temps. En effet, le mois de mars de la présente année académique sera bouclé à partir du samedi 28 mars où les élèves prendront les vacances de Pâque et de la semaine nationale de la jeunesse jusqu’au 13 avril. Une reprise des cours où le Grand Cadre des syndicats d’enseignants envisage de mener un 5e plan d’actions pour l’application sans délais du protocole d’accords. Par conséquent, il ne restera un seul mois pour les élèves et enseignants de boucler le programme national jugé « fastidieux » en perspective des examens de Cfee, Bfem et de Bac. Voilà un climat d’incertitude qui plane sur l’année 2014-2015.
Si les grèves étaient devenues incontrôlables dans le système éducatif sénégalais au point d’aboutir à année blanche en 1988 et une année invalide en 1994, il n’en demeure pas au rythme où vont les choses, pareille situation peut se reproduire au grand dam des élèves et parents. En effet, le Grand Cadre des syndicats d’enseignants continue toujours la lutte pour amener le gouvernement à l’application effective des points inscrits dans le protocole d’accords signé le 14 février 2014. Mamadou Lamine Dianté, coordonnateur du Gcse, et Cie en sont déjà à leur 4e plan d’actions depuis le début de leurs mouvements de contestation. Les enseignants ont profité de l’anniversaire de l’an 1 de la signature du protocole d’accords, paraphé par les deux parties le 17 février 2014, pour vaquer les classes. Par conséquent, le quantum horaire est drastique, atteint depuis presque un mois, et les choses ne semblent pas évoluer du bon côté en dépit de la tenue des Assises nationales de l’Education et de la Formation pour une refondation de l’école sénégalaise.
Pour l’heure, les enseignants reprendront, si on se réfère au 4è plan d’actions avec 72 heures de grèves totales à compter d’hier, mardi 24 mars, le chemin des classes que le vendredi (27 mars) et le samedi (28 mars). Bonjour alors les fête de Pâque et de la semaine nationale de la jeunesse. Les élèves reprendront le chemin de l’école à partir du lundi 13 avril. Force est de constater que l’école sénégalaise a été perturbée pendant 2 mois où les cours ne se font plus, selon le calendrier établi durant l’année académique. Dès lors si le Gcse reste prompt à observer un 5ème plan d’action pour le bien fondé du motif de son contestation, afin de voir une application sans délais des points inscrits dans le protocole d’accords, le mois d’avril sera écoulé sans le moindre cours. En tout état de cause, les enseignants et les élèves n’auront justement que le mois de juin pour terminer le programme national jugé déjà fastidieux. Chose impossible dans la mesure où les acteurs peinent même dans une année académique normale à respecter le rythme de travail qui figure sur les emplois du temps. D’où la mise en route certaine, au regard où évoluent les choses, une année blanche.
En attendant une meilleure approche dans la sensibilisation pour éviter toute grève à la reprise des cours en mi-avril, les deux parties restent dans un mutisme total. Les syndicats d’enseignants continuent de procéder à une rétention de notes, le boycott des cellules pédagogiques et une tournée de mobilisation pour sensibiliser les différents acteurs du secteur. Ils dénoncent les manœuvres du gouvernement qui fait dans le dilatoire en initiant un simulacre de rencontres en dépit des résultats du comité de suivi des accords « réalistes et réalisables ».
Pendant ce temps-là, le ministre de l’Education nationale soutient sans ambages que le fil du dialogue n’a jamais été rompu. Serigne Mbaye Thiam a estimé que « certains points du protocole peuvent être d’application immédiate mais d’autres points obéissent à un processus, parce que ce sont des actions à mettre en œuvre». Avant de poursuivre : «sur les 33 points qui ont fait l’objet d’évaluation, 18 points ont été appliqués, 10 sont en cours d’application, parce qu’obéissant à un processus et cinq n’étaient pas encore appliqués, parce que liés à la Loi-cadre sur les universités».
KARIM ECLIPSE MACKY
TROISIEME ANNIVERSAIRE DE LA DEUXIEME ALTERNANCE POLITIQUE
Contrairement aux années précédentes où la célébration de l’accesion de Macky Sall à la magistracture suprême occupait le devant de la scène médiatique à la veille du 25 mars, le verdict de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) condamnant Karim Wade à 6 ans de prison ferme, a complètement relégué au second plan la célébration des trois ans de magistère du président de la République.
La célébration de la troisième année de l’arrivée du Président Macky Sall au pouvoir est complément noyée par le verdict du procès de Karim Wade. Selon le chef de desk politique du quotidien Walfadjri, «personne ne s’en est rendu compte. On ne sent aucunement qu’on s’achemine vers un troisième anniversaire ». Et Georges Nesta Diop d’estimer que «la ville est toujours dominée par cette peur bleue qui a envahie les gens depuis presque une semaine, car des forces de l’ordre sont visibles à chaque coin de rue de la capitale ».
Les raisons qui expliquent la cristallisation des médias sur le verdict de la Crei sont, selon le journaliste, dues au fait que le procès a été clos, depuis un mois, et que les gens n’attendaient plus que le délibéré. Georges Nesta Diop a fait par ailleurs remarquer que même les cadres du parti présidentiel n’ont pas envoyé de communiqué et autres demandes de couverture de manifestations commémorant l’événement.
Aliou Diarra, rédacteur en chef de la radio Sud Fm, est lui aussi du même avis. Selon le journaliste, l’ampleur du procès de Karim Wade a fini par éclipser le troisième anniversaire de l’accesion de Macky Sall à la magistrature suprême. Pour cause, beaucoup de reportages ont été consacrés à l’affaire. Le directeur de la Radio futur média (Rfm), Alassane Samba Diop a constaté, quant à lui, une timidité dans la couverture de l’événement non sans reconnaître toutefois que le sujet intéresse les médias. Seulement, a-t-il indiqué, «l’importance accordée à la célébration est beaucoup plus accrue le Jour j ».
Quoique l’actualité reste toujours dominée par l’affaire Karim Wade, les responsables des médias interrogés prévoient de revenir sur les trois années de gouvernance de Macky Sall. Pour la radio Sud Fm, Aliou Diarra et son équipe comptent revenir sur le bilan du Président de la République en donnant la parole à la classe politique et aux syndicalistes. Le directeur de la radio Rfm, Alassane Samba Diop, annonce pour sa part la diffusion de dossiers et l’ouverture de son antenne aux auditeurs afin de permettre aux citoyens de se prononcer.
Aucune avancée pour la presse
Les journalistes interrogés ont été cependant unanimes. Pendant ces trois dernières années, l’Etat n’a fait aucun pas pour améliorer l’exercice de la profession journalistique. Selon Alassane Samba Diop, le Code de la presse est mis en place depuis le temps d’Abdoulaye Wade, et la question de la dépénalisation des délits de presse n’est toujours pas réglée. Pis, déplore-t-il, il y a encore toujours des prérogatives qui donnent la possibilité à des autorités administratives de fermer des organes de presse.
Par ailleurs, renchérit le directeur de la Rfm, le pouvoir ne s’occupe pas de l’environnement des médias qui est devenu « compliqué et concurrentiel ». En outre, il s’est insurgé contre le fait que les budgets ne sont pas bien répartis.
La position d’Alassane Samba Diop est partagée par nos confrères, Georges Nesta Diop et Aliou Diarra qui estiment qu’à part le code de la presse qui tarde à être voté, on ne peut retenir grand-chose pour les journalistes, relativement aux trois ans de magistère Sall.