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15 mars 2025
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, IBE NIANG ARDO
COUPABLE !
Karim Wade n'est pas condamné à mort, mais seulement à six ans de prison, pour avoir manqué de philosophie de vie, comme Socrate, jusqu'à se compromettre dans des délits plus infamants
Ibe Niang Ardo, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 26/03/2015
Coupable ! Tel est le verdict. Karim dans les liens de la détention, le pays est depuis divisé en deux groupes, les uns aussi passionnés que les autres, selon qu'on le croit bel et bien coupable ou seulement victime d'un complot de revanchards. Le procès s'est quand même tenu et là est la grande victoire de notre pays. Un petit pas, rien de plus normal dans le processus judiciaire, mais un véritable bond de géant de notre démocratie.
Cette démocratie qui n'a de cesse d'exalter notre fierté lorsque, par des actes inédits, nous l'auréolons de victoires et de prestiges, que le monde nous reconnait et envie. Tout cela a un prix. Un prix plus élevé que les intérêts personnels ou partisans.
Aujourd'hui que le verdict attendu est tombé, il s'agit pour tout citoyen de notre République de savoir souffrir stoïquement au cas où personnellement cela lui porterait une affliction, pour éviter que le pays qui nous unit n'ait à connaître le pire.
L'éthique réside dans ces ambition et capacité à s'émanciper des clivages de toutes sortes, sacrifier ses propres jouissances pour des ravissements suprêmes.
Si ce pays n'a pas brûlé au moment où Cheikh Ahmadou Bamba (Rda) était condamné à l'exil, ni quand les éminents hommes politiques, pères de notre indépendance, Mamadou Dia et consorts (paix à leur âme) furent injustement emprisonnés, suites à des parodies de procès bien politiques cette fois, ou encore quand l'un de nos plus brillants universitaires de son temps, Oumar Blondin Diop (paix à son âme), était martyrisé, il ne devrait pas l'être aujourd'hui juste parce que le fils d'un ex-président est condamné, alors même que ce dernier avait attendu que son père soit élu président, pour se rappeler qu'il avait un brin d'attache sénégalaise et rentrer pour bien en tirer profit. Sinon il faudrait alors se rendre à l'évidence que la corruption des mœurs et consciences a entretemps atteint gravement notre société.
En tout état de cause, il est vrai que condamner un fils de président est une première chez nous et je comprends que cela perturbe quelques incrédules. Cependant être le premier des ministres à être condamné pour enrichissement illicite ne serait-il pas la conséquence la plus probable pour un habitué du haut du podium sans honneur- premier fils de président à être dans un gouvernement de son père, premier à occuper quatre ministères à la fois, premier des ministres de l'histoire du pays à ne voyager qu'en jet privé, etc.
Ceci dit, retenons que pour le moins, cet aboutissement condamne le népotisme et élève une balise dissuasive pour qui voudrait abuser à l'avenir de son pouvoir, pour prospérer avec les siens. Si ce procès n'avait pas abouti, l'on pourrait se retrouver demain dans ce pays avec un élu qui nomme sa dame vice-présidente, son fils Premier ministre et ses trois frères respectivement ministres des Finances, des Forces armées et de l'Intérieur.
Par bonheur ce procès du domaine des rêves impossibles s'est tenu et le verdict est un argument pertinent venu créditer la légitimité de la CREI et des diligences, dont elle s'est si bien acquittées. Elle n'a pas à être parfaite comme institution mais juste bonne et utile à apporter des solutions nécessaires aux problèmes de notre société. Pour en arriver là, malgré les écueils, il a fallu un engrenage d'actes posés par toute une chaine d'intervenants directs et indirects.
La volonté du Président Macky Sall à lui seul n'aurait jamais suffit. Il faut louer entre autres les magistrats de la CREI et leurs collaborateurs pour leurs courage et professionnalisme, mais aussi les avocats, aussi bien à charge que de la défense, pour leurs rôles respectifs joués dans le respect de la déontologie de leur profession, également les journalistes, sans oublier les autorités religieuses pour la hauteur de vue qui les a caractérisé tout au long de ce procès, où les tentatives de les instrumentaliser n'ont pas manqué.
Aujourd'hui, après tout ce parcours jonché d'embûches que nous avons traversé, il s'agit de savoir raison garder, car personne ne peut prétendre disposer d'autant d'informations dans cette affaire que les magistrats qui étaient mandatés pour instruire, juger et donner le verdict.
Pour que la leçon à tirer de toute cette aventure «Wade père et Wade fils» puisse profiter aux générations futures, il reste une autre étape plus élevée, moralement, à réussir : la digne acceptation. Cette sagesse que l'on peut remonter à Socrate, plus de deux mille quatre cent vingt ans avant notre ère. Déclaré coupable pour le crime d’avoir, en tant qu'athée, une mauvaise influence sur la jeunesse qui l'admirait pour le message qu'il s'était donné mission de diffuser- «je suis le plus sage de tous parce que conscient de mon ignorance».
Condamné à mort il fit simplement observer aux jurés qui avaient voté cela, qu'il était insensé de craindre quelque chose que l'on ne connait pas et, que personne ne savait ce qui se passait après la mort. Il avait ainsi assumé, sans se défausser, sa conviction et fut condamné par des hommes ignorants, emprisonnés dans leurs certitudes. Il est prouvé aujourd'hui qu'il était le plus sage.
Chaque gain de connaissance nous révèle combien l'on est ignorant des affaires de ce monde, pour autant que l'on ait un peu de sagesse. Pour notre cas d'espèce, Karim n'est pas condamné à mort, mais seulement à six ans de prison, pour avoir certainement manqué de philosophie de vie, comme Socrate, jusqu'à se compromettre dans des délits plus infamants. Permettons au calme de revenir, à la lumière d'illuminer les cœurs et esprits, pour que chaque citoyen puisse apporter sa meilleure contribution à la construction de notre société. Passons aux choses plus importantes.
Dakar, 25 mars (APS) – L'accueil et la prise en charge des urgences dans les établissements de santé implique des dispositions nouvelles et des sanctions aussi bien positives que négatives, pour l'amélioration des services offerts aux patients et accompagnants, a annoncé, mercredi à Dakar, le directeur des établissements de santé, Saliou Diallo.
"Il ne suffit plus de dire aux hôpitaux qu'il faut bien accueillir les malades, il faut bien les soigner et pour que cela se fasse, il faut prendre un ensemble des dispositions nouvelles, des mesures dissuasives pour éviter certains comportements à l'accueil pour une prise en charge d'urgences", a-t-il déclaré.
Saliou Diallo intervenait au terme d'une visite suivie d'une rencontre à huis clos avec la directrice de l'hôpital Le Dantec et une partie du personnel.
Ces dispositions vont de la mise en place d'un Bureau pour les usagers, pour recueillir leurs complaintes, à la création d'un Service d'accueil et d'urgence, en passant par la nomination d'un coordonnateur pour l'accueil et une catégorisation du personnel par le port d'une blouse spécifique avec identification.
"Le port de la blouse est fonction de la catégorie professionnelle et participe également de l'accueil, a souligné le directeur des établissements de santé, selon qui "tout le monde ne peut pas se mettre en blouse blanche".
Il y a "des catégories qui doivent se mettre en blouse blanche, d'autres en blouses roses ou vertes avec des inscriptions qui indiquent le nom, la qualité de l'agent", a-t-il signalé.
Un ensemble de mesures qui seront consignées dans un nouveau règlement intérieur de l'hôpital et des notes de service pour les sanctions prévues en cas de mauvais comportements d'un agent ou de non-respect des directives, a soutenu M. Diallo devant la presse.
"Il faut nommer un coordonnateur pour permettre à l'usager d'avoir un interlocuteur quand il y a urgence, un service accueil et orientation pour leur indiquer les services, un bureau des usagers pour créer des espaces où le malade peut s'exprimer et avoir une écoute attentive pour les problèmes d'accueil auxquels il a été confronté à son arrivée", a-t-il expliqué.
Ces directives ont été adressées aux hôpitaux il y a plusieurs mois, "il fallait venir pour voir les efforts fournis dans ce sens", a-t-il dit. "C'est dire que le ministère de la Santé n'est pas resté sourd aux récriminations des populations d'accueil qui restent sur des questions isolées", a indiqué M. Diallo.
Selon le directeur des établissements de santé, "de façon globale, le personnel des hôpitaux se comporte comme il se doit et se bat pour prendre en compte les usagers, mais il y a toujours une minorité qui donne une mauvaise image aux structures de santé publiques".
Le SAMU national est en train de travailler pour la mise en place d'une régulation médicale afin de faciliter la référence des malades dans les structures de santé, a-t-il annoncé.
"Les Sapeurs-pompiers ne doivent pas amener directement les malades dans les hôpitaux, mais cela doit être fait en rapport avec le SAMU qui doit savoir la structure habilitée où il y a de la place", a-t-il expliqué.
Pour le directeur des établissements sanitaires, un malade ne doit être reconduit faute de place mais gardé dans la structure le temps qu'il faut pour lui trouver une place dans une autre structure hospitalière".
Ces visites vont se poursuivre dans d'autres structures pour les accompagner à mettre en œuvre les directives du ministère et arriver à une performance au niveau de l'accueil et de la prise en charge des urgences.
LE PSE DOIT PERMETTRE A KAOLACK DE RETROUVER SON MOTEUR ECONOMIQUE
Dakar, 25 mars (APS) - Les projets retenus pour Kaolack (centre), dans le cadre du Plan Sénégal émergent (PSE), devraient permettre à cette région de retrouver un rôle moteur dans l'économie nationale, a indiqué, mercredi, Mayacine Camara, coordonnateur de la direction générale de la planification et des politiques économiques au ministère de l'Economie, des Finances et du Plan.
"Sur les 27 projets phares retenus par le PSE, au-delà des projets d'éducation, d'aménagement du territoire, d'assainissement, de création d'emplois, il y a des projets qui intéresseront la région de Kaolack dans le cadre du PSE", le dernier programme gouvernemental censé conduire le Sénégal à l’émergence à l’horizon 2035, a souligné M. Camara.
Il intervenait au cours d'un comité régional de développement (CRD) de vulgarisation du PSE et des outils de planification. Cette rencontre était présidée par l'adjoint au gouverneur de Kaolack, Abdou Aziz Diagne, en présence des chefs de services régionaux et de partenaires.
"Le PSE ne se limite pas uniquement à des programmes phares, certes il repose sur des programmes phares, mais il est aussi basé sur les projets et idées qu'on pourrait mettre en œuvre pour redonner à l'économie régionale tout son rayonnement d'antan", a-t-il expliqué.
Pour la région de Kaolack, il a cité le port de Mbadakhoune ou l'Université du Sine Saloum de Kaolack (USSK). "Ce sont là des projets structurants qui devraient permettre à l'économie régionale de bouger, de fonctionner pleinement", a-t-il dit.
"A côté de ces projets phares de la région, des dispositions sont prises pour la réforme de la filière arachide, un secteur important et très structurant pour Kaolack et ses alentours", a-t-il poursuivi, relevant la nécessité de faire en sorte que filière arachide reprenne son fonctionnement correcte.
La réforme de la filière arachide vise la production, mais aussi la commercialisation, a par ailleurs indiqué le coordonnateur de la direction générale de la planification et des politiques économiques au ministère de l'Economie, des Finances et du Plan.
"Bref, a-t-il dit, il s'agit ici de réformer toute la chaine de valeur de cette filière jusqu'à l'acheminement des semences et des engrais".
''Un soutien aux entreprises existantes, tout en développant des unités de transformation et d'exploitation de certaines potentialités de la région, fait partie intégrante des dispositions prises pour relancer l'économie régionale'', a-t-il encore souligné.
"La ville de Kaolack sera érigée en hub et la région aura des infrastructures de stockage, mais aussi d'offres de services d'éducation à l'image de la volonté exprimée dans le PSE de faire de Dakar un pôle d'excellence", a relevé M. Camara.
"Kaolack pourrait être aussi un relais pour le développement de la région mais aussi de la nation", a-t-il soutenu.
UNE EXPOSITION RETRACE LA PUISSANCE MÉCONNUE DES FEMMES ANTI-ESCLAVAGISTES
Dakar, 25 mars (APS) - La Galerie nationale a inauguré mercredi une exposition retraçant l'histoire des femmes esclaves à travers plusieurs biographies consacrées à des personnages "puissants" mais "peu connus", malgré l'ampleur de leur combat pour se libérer et transmettre la culture africaine à leurs descendants.
Cette exposition coïncide avec la Journée internationale de commémoration des victimes de l'esclavage et de la traite transatlantique des esclaves. Il obéît à "un devoir de mémoire et de reconnaissance envers plus de 5 millions de femmes africaines", selon la représentante de l'UNESCO en Afrique de l'Ouest, Guiomar Alousa Cano
Des femmes telles que la reine Anne Zingha d'Angola (1582-1664), Sojourner Truth des Etats-Unis (1787-1883) ou les Amazones du Dahomey au Bénin (1708-1740), par exemple, ont toutes joué "un rôle prépondérant" pour la cause des femmes et l'abolition de l'esclavages, tout en essayant de préserver la dignité et l'unité de leur communauté.
Selon Mme Cano, "la question du genre et du rapport entre les hommes et les femmes n'a pas été abordée très souvent dans les recherches et débats sur l'esclavage". "Or, force est de remarquer que les conditions des hommes et des femmes n'ont pas été les mêmes dans le rapport de servitude", a ajouté la représentante de l'UNESCO.
Aussi a-t-elle souligné la nécessité "d'approfondir la réflexion sur les conséquences contemporaines de ces tragédies et leur implication sur nos sociétés, qui se traduisent par le racisme, la discrimination raciale et l'intolérance, mais également toutes les formes modernes d'esclavage et d'exploitation".
Du point de vue de la coordinatrice des programmes d’ONU-Femmes Sénégal, Marie Pierre Chaupin, "l'organisation et la mentalité patriarcale de toutes les sociétés esclavagistes de l'époque ont eu des répercussions directes sur les modes d'exploitation de l'esclavage féminin et masculin".
La femme "a été une esclave sociale dont les fonctions étaient essentiellement liées à l'univers domestique et familiale des maîtres", a indiqué Mme Chaupin, selon qui "les femmes esclaves de sexe féminin vivaient dans une grande promiscuité avec leurs maîtres et maîtresses qu'elles devaient laver, habiller et accompagner en toute circonstance".
"Les femmes esclaves pouvaient se marier et fonder une famille, mais la séparation de leur famille (…) était une épée de Damoclès avec laquelle elles devaient vivre en permanence. Les pratiques voulaient également que l'enfant d'une esclave soit arraché durant la petite enfance ou adolescence", a-t-elle expliqué.
Si l'on en croit Marie Pierre Chaupin, "la cruauté morale de cette pratique a souvent poussé un grand nombre de femmes esclaves à vouloir briser le cycle héréditaire de l'esclavage et surtout épargner leur descendance des chaînes qu'elles portaient elles-mêmes par le biais de l'infanticide et des avortements".
"L'exploitation sexuelle des esclaves de sexe féminin constitue sans doute l'une des pratiques sociales les plus spécifiques et les plus répandues du système esclavagiste", a-t-elle rappelé, avant de préciser que "cette journée doit nous rappeler que le combat pour la liberté, l'égalité et la fraternité est d'actualité dans un monde marqué par d'autres formes d'esclavage".
Cette exposition est organisée par le Centre d'information des Nations unies (CINU), en partenariat avec le Mémorial de l'abolition de l'esclavage de Nantes (France).
LE TCHAD IMPATIENT DE FAIRE ADOPTER UNE RESOLUTION DU CONSEIL DE SECURITE
Nations unies (Etats-Unis), 25 mars 2015 (AFP) - Le Tchad souhaite qu'un projet de résolution de l'ONU soutenant la lutte contre le groupe islamiste nigérian Boko Haram soit adopté au plus vite et s'impatiente des réticences de certains de ses partenaires, a indiqué mercredi son ambassadeur à l'ONU Mahamat Zene Cherif.
Le Tchad a présenté la semaine dernière à ses 14 partenaires du Conseil de sécurité un texte par lequel le Conseil donne un appui politique et financier à une force anti-Boko Haram de 10.000 hommes créée par l'Union africaine. Il s'agit d'un texte sous chapitre 7, c'est-à-dire autorisant l'utilisation de moyens coercitifs, dont la force militaire.
"Je ne sais pas pourquoi nous continuons à discuter s'il faut utiliser le chapitre 7 ou non", a lancé à des journalistes l'ambassadeur tchadien. "La communauté internationale dans son ensemble a reconnu que Boko Haram est une menace pour la paix et la sécurité internationales".
"Je pense que Boko Haram est plus dangereux que (le groupe) Etat islamique, ce que nous faisons contre l'EI nous devrions le faire aussi contre Boko Haram", a-t-il affirmé. L'ambassadeur n'a pas voulu se prononcer sur une date pour l'adoption du texte.
Il n'a pas précisé quels pays traînaient des pieds. Mais selon des diplomates du Conseil, le Tchad a été particulièrement irrité par une volte-face du Nigeria, qui après avoir participé à la rédaction du projet pendant des semaines a remis en cause l'inclusion du chapitre 7.
Les mêmes diplomates estiment que ce revirement pourrait s'expliquer en partie par l'approche des élections au Nigeria. Selon ces diplomates, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont aussi émis des réserves.
Ils craignent de mettre le doigt dans un engrenage qui amèneraient à lancer une intervention onusienne et rechignent à financer une opération dont ils n'auraient pas le contrôle. Le secrétaire général Ban Ki-moon serait chargé de mettre en place un fonds destiné à recevoir les contributions des pays désireux d'aider à financer la force sur une base volontaire.
Le Tchad, soutenu par la France, insiste pour obtenir une vraie couverture du Conseil pour les opérations militaires qu'il a déjà engagées dans la région contre Boko Haram.
Selon le projet de résolution, la force régionale rassemblant cinq pays (Tchad, Nigeria, Cameroun, Bénin, Niger) serait chargée de "créer un environnement sûr et un climat de sécurité dans les zones touchées par les activités de Boko Haram".
Le Conseil menacerait aussi de sanctionner tous les soutiens au groupe islamiste nigérian, qui a plaidé allégeance à l'organisation Etat islamique.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, ALYMANA BATHILY
PAR-DELÀ L'AFFAIRE KARIM
Macky Sall doit cesser d’être ce "monarque républicain" que les constituants de la Vème République française ont créé et dont nous avons hérité en Afrique francophone dans toute son incongruité
Alymana Bathily, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 25/03/2015
Les gens qui ont l'oreille du Président, ses conseillers, notamment ceux en charge de sa communication, ses amis ainsi que ses visiteurs du soir, devraient lui faire voir la signification du retournement de l'opinion publique- au moins en partie- en faveur de Karim Wade à la suite de son incarcération !
Alors que le fils du Président Abdoulaye Wade symbolisait la patrimonialisation des biens publics par le régime de son père, qu'il avait fini par cristalliser autour de son nom toute la rancœur des Sénégalais au point de provoquer les émeutes du 23 juin 2012, ne vient-il pas d'être adoubé par une partie de la population, plébiscité candidat unique du Parti démocratique sénégalais à la prochaine élection présidentielle ?
Alors même qu'il est poursuivi pour enrichissement illicite, crime dont tous les Sénégalais conviennent de la nocivité et demandent l'éradication !
Ce retournement de l'opinion dû plus, qu'aux erreurs de la procédure judiciaire, à des méthodes bien connues : corruption de certaines élites et de certains médias, manipulation de valeurs féodales encore prégnantes dans la société, menaces d'atteintes à la paix sociale.
Mais c'est surtout la méthode et les modalités de la communication du régime du Président Macky Sall avec les Sénégalais qui est en cause.
Il est maintenant démontré qu'il n'est plus possible de diriger ce pays en continuant à parler avec son peuple à longueur d'années à coups de discours de campagne électorale, ponctués de comptes rendus soporifiques et édulcorés des "médias d'État", d'analyses rarement professionnelles et objectives des médias privés, en confiant la fabrication de son image à des "médias internationaux" !
Ce qui est en cause ici, ce n'est pas la "communication gouvernementale", c'est-à-dire des techniques et outils pour faire passer des mots d'ordre et des slogans et pour construire une "image" et, in fine, fabriquer et manipuler une opinion.
Pour communiquer véritablement avec le peuple, il s'agit d'abord de mettre en place un système de médias en rapport avec notre système politique démocratique.
De permettre que les "médias d'État" fonctionnent véritablement comme des "médias publics", c'est-à-dire en toute indépendance des pouvoirs exécutifs et judiciaires ainsi que des pouvoirs d'argent et d'influence.
De s'assurer que les médias privés soient tenus au respect de leurs engagements vis-à-vis du public par le respect strict des règles d'éthique et de déontologie qui les régissent.
Mais il s'agit aussi et surtout que le président de la République établisse un nouveau rapport sur le registre de la communication, avec les Sénégalais.
Le président de la République doit cesser d'être ce "monarque républicain" que les constituants de la Vème République française ont crée et dont nous avons hérité en Afrique francophone dans toute son incongruité.
Le président de la République doit désormais parler directement et régulièrement aux Sénégalais.
Il doit ajouter à ses devoirs et obligations celui d'informer l'opinion publique et notamment "l'opinion publique populaire", celle des plus pauvres et des plus déshérités et pas seulement celle des élites.
En rapport avec le procès fait à Karim Wade, il doit expliquer aux Sénégalais que les autorités administratives et politiques doivent être à leur service et doivent rendre compte de leur gestion, notamment en ce qui concerne les ressources financières dont ils ont été responsables.
Le président de la République doit s'assigner de faire connaître et de partager les valeurs de la République par le peuple qui est généralement motivé par les traditions et coutumes féodales.
Il lui faut expliquer inlassablement que la République est celle de citoyens égaux entre eux, hommes et femmes, par-delà les castes et égaux en droits et en devoirs.
Il s'agit de faire comprendre que notre République est laïque ou pour lever toute équivoque, qu'elle est "séculaire". Qu'elle ne fait pas fi de l'Islam et des autres religions, mais qu'elle constitue une institution spécifique et séparée.
C'est une véritable campagne d'information et de discussion sur ces sujets entre le président de la République lui-même et le peuple qui pourrait amener aux changements de comportements indispensables pour établir les bases de l'émergence projetée par le Plan Sénégal émergent.
Le futur que ce plan ambitieux propose ne peut se réaliser en effet sans la participation consciente et active du peuple débarrassé de ses manières de penser habituelles, de coutumes et même de pans entiers de sa culture traditionnelle.
Le Président Macky Sall a la chance de parler couramment le wolof et le pulaar, deux langues qui sont parlées et comprises par au moins 80% de la population sénégalaise.
Pourquoi ne discute-t-il pas directement avec les Sénégalais du PSE en termes simples, dans ces langues ?
Qu'il explique en wolof et en pulaar le concept et les implications de l'émergence !
Qu'il explique que le futur qu'il leur propose est possible si et seulement s'ils y croient eux-mêmes et consentent les changements de comportements et les réformes structurelles indispensables !
Qu'il appelle les Sénégalais au travail dans la discipline et au respect de la Loi et de l'Ordre tout en les assurant de son engagement à faire respecter les lois et règlements qui s'imposent de la même manière à tous les citoyens de ce pays.
La radio qui est le média par lequel la grande majorité des Sénégalais s'informent et qui plus que tout autre établit une grande proximité, une intimité même avec les auditeurs, serait tout à fait approprié pour un tel exercice.
Pour mobiliser le peuple américain autour de son programme de redressement économique et social (New Deal) face la grave Dépression qui avait ruiné son pays, le 32eme Président des États-Unis d'Amérique, Franklin D. Roosevelt, instituait dès son élection en 1933 des émissions radiophoniques hebdomadaires.
Le succès du New Deal est indissolublement lié à ces émissions radiophoniques. L'émission hebdomadaire du Président américain est même devenue une institution : le Président Obama y a encore recours.
Le Président de la République du Sénégal devrait utiliser aussi la télévision en appoint pour amener ses propos dans les grand-places, les arbres à palabre et dans l'intimité des maisons.
Il lui faut également utiliser l'Internet qui est maintenant accessible à plus de 2 millions d'usagers, en grande partie jeunes, pour récréer un "pinch" à l'échelle de tout le pays et incluant même la Diaspora.
Dites-le donc au président de la République : Monsieur le Président, parlez directement et régulièrement aux Sénégalais ! C'est la condition indispensable pour établir un leadership à même de conduire le Sénégal à l'émergence !
Après avoir crié à « une parodie de justice », les avocats de Bibo Bourgi et de Mamadou Pouye, condamnés pour complicité d’enrichissement illicite, ont annoncé hier, en conférence de presse, s’être pourvus en cassation. Ils espèrent que la Cour suprême dira le droit dans ce dossier.
« Une comédie judiciaire », « une mascarade », « décision scandaleuse, inadmissible », etc. Les mots sont durs et sont à la hauteur de la colère des avocats de Bibo Bourgi et Mamadou Pouye. Maîtres Boubacar Cissé, Leïty Ndiaye, Moustapha Ndoye, Moïse Amadou Dioh, crient à une parodie de justice après la condamnation de leurs clients avant-hier à cinq ans de prison et au paiement d’une amende de 138 milliards de FCfa par la Cour de répression de l’enrichissement illicite. Ils ont annoncé s’être pourvus en cassation. « Nous espérons que la Cour suprême dira le droit en toute indépendance », a déclaré Me Boubacar Cissé.
Face à la presse, les avocats de Bibo Bourgi et de Mamadou Pouye ont laissé éclater leur colère. « C’est le procès de tous les extrêmes », a affirmé Me Leïty Ndiaye. Il en veut pour preuve le montant des condamnations qui, selon lui, dépasse toutes les mesures, la durée du procès (8 mois), des détentions préventives (22 mois) pour des délits, le nombre de témoins auditionnés (97). « Tout ce qui est excessif est dérisoire », a raillé Me Leïty Ndiaye.
« Cette décision nous aurait pu faire rire si les conséquences humaines n’étaient pas dramatiques », a renchéri Me Corine Dreyfus du barreau de Paris. Me Moustapha Ndoye estime que l’esprit de la loi sur l’enrichissement illicite est faussé puisque celle-ci visent les fonctionnaires et des gens qui ont géré des fonds publics. Ce qui a le plus irrité les avocats de Bibo Bourgi et de Mamadou Pouye, c’est l’absence de motivation par la cour pour asseoir la complicité d’enrichissement illicite reprochée à leurs clients.
« On est en face d’une mystification totale. 27 commissions rogatoires internationales ont été envoyées et aucune preuve n’a pu être établie. La cour s’est affranchie de la moindre démonstration », a indiqué Me Corine Dreyfus. « Ce dossier est une construction du procureur spécial validée par la commission d’instruction et la cour », enrage-t-elle.
En fait, Me Corine Dreyfus parle d’une décision visant à déposséder Bibo Bourgi de son patrimoine acquis de longue date. « Qui peut payer 200 millions d’euros dans le monde !» s’exclame-t-elle. Pour Me Leîty Ndiaye, Mamadou Pouye et Bibo Bourgi ont eu le seul tort d’avoir réussi dans leurs affaires.
« Aujourd’hui deux Sénégalais qui ont eu la bonne idée d’entreprendre des choses et qui ont réussi sont en train de payer le prix fort pour avoir eu cette idée », s’est indigné Me Leïty Ndiaye.
Une fois de plus, les avocats de Bibo Bourgi et de Mamadou Pouye ont décrié cette juridiction. « La Cour de répression de l’enrichissement illicite est un monstre juridique qu’il faut extirper dans notre arsenal juridique », a-t-il déclaré.
Dans la moralisation de la vie publique et de la lutte contre le détournement des deniers publics et l’impunité, le pouvoir actuel a lancé la traque des biens supposés mal acquis. Le procès Karim Wade et de ses compagnons est le premier dossier à être appelé sur une longue liste.
Des hauts fonctionnaires et des dignitaires de l’ancien régime libéral sont ciblés dans cette traque des biens supposés mal acquis.
"JE NE VOIS PAS COMMENT ON POURRAIT M'ÉCARTER DE LA LUTTE ANTITABAC"
DOCTEUR ABDOUL AZIZ KASSÉ, PRÉSIDENT DE LA LIGUE SÉNÉGALAISE CONTRE LE TABAC
Créée en 2011, la Ligue sénégalaise contre le tabac (LISTAB) a beaucoup œuvré pour le vote de la loi antitabac. Avec ses moyens, elle continue de lutter pour son application. Dans cet entretien, Docteur Abdoul Aziz Kassé, qui dirige la coalition, revient en large sur leurs ambitions, mais aussi sa contribution dans ce combat qu'il a entamé, depuis 1975.
Depuis mars 2014, la loi antitabac a été votée au Sénégal. Où en est-on aujourd'hui avec son application ?
Il y a exactement un an que la loi a été votée. Depuis son vote, elle a été promulguée par le président de la République, ce qui veut dire d'emblée qu'elle est devenue une loi. Donc, il y a des dispositions très nombreuses qui sont prises et qui nécessitent des décrets d'application ou pour certains des arrêtés. Au total, nous avons identifié 9 dispositions qu'il faudrait mettre en place pour appliquer la loi. En écoutant le ministre, lors de l'installation du comité national de lutte contre le tabac, une bonne partie de ces décrets est en cours de rédaction, tout comme les arrêtés. Donc il faudrait s'attendre dans les temps à venir à voir apparaître les décrets d'application.
Et comment comptez-vous travailler avec ce comité installé tout récemment ?
Il y a deux éléments extrêmement importants qu'il faut prendre en compte dans toute la discussion autour de la lutte contre le tabac. La société civile ne fait pas de loi. C'est un gouvernement qui écrit les lois et celles-ci ne sont pas votées par la société civile. Il est de la responsabilité du gouvernement, sur une loi qui a été votée, de l'appliquer. La société civile ne peut pas se substituer à la gouvernance sanitaire du pays. Elle ne peut pas venir en concurrence avec le gouvernement ou l'administration. Par contre, elle peut faire beaucoup de choses. La première, c'est le plaidoyer : dire qu'il y a un problème de l'épidémie du tabagisme en Afrique, au Sénégal, qui mérite qu'on légifère. Et c'est ce que nous faisons. La deuxième chose, nous pouvons également porter le plaidoyer à d'autres niveaux qui ne sont pas que dans l'administration. C'est de dire qu'il faut aller chercher des personnes influentes pour attirer l'attention de l'administration. La société civile peut faire de la sensibilisation, en demandant un changement de comportement à la population vis-à-vis du tabac. Parmi les membres de la société civile, il y a des personnes qui ont une compétence technique. La société civile peut mettre à disposition ses compétences pour aider dans le processus d'implémentation de la loi. C'est tout cela que nous comptons amener à la disposition du comité national de lutte contre le tabac. Nous amenons notre capacité à faire le plaidoyer, notre capacité à faire la sensibilisation pour un changement de comportement, notre appui technique pour implémenter la loi. Le comité technique dans lequel nous travaillerons à pour mission de veiller à ce que les dispositions de la loi soient traduites fidèlement dans les décrets d'application. Veiller à ce que ces dispositions de la loi soient appliquées sur le terrain. Quand on dit interdiction totale de fumer, qu'il y ait une interdiction totale de fumer en public. Quand on dit que la publicité, la promotion et le parrainage direct ou indirect sont interdits, il en sera ainsi. Donc, c'est cette veille que nous devons faire avec eux. Le Sénégal, ce n'est pas que Dakar, beaucoup de personnes sont tentées de croire que l'application ne se fera qu'à Dakar. Il y a 14 régions au Sénégal, dans lesquelles il faudrait travailler à une application efficace. C'est pourquoi le comité national aura des démembrements dans les régions. Et c'est pourquoi nous devons former d'autres membres de la société civile, recueillir d'autres membres de la société civile, les mettre dans la grande coalition de la Listab pour leur permettre de s'installer dans les régions.
Lors de l'installation du comité, nous avons senti une division des associations qui composent la Listab. Pourquoi ?
La Listab avait 22 associations et même plus. Chacune d'elles a son secteur d'activité. Je suis de l'association "Prévenir". J'ai commencé à faire de la sensibilisation depuis 1975. Je crois que je suis la plus vieille personne qui ait de façon structurée, organisé la lutte contre le tabac, en matière de sensibilisation. Il y a d'autres associations qui s'intéressent à la sensibilisation en milieu sportif. Il y en a d'autres qui sont des juristes qui aimeraient bien réfléchir aux aspects législatifs. Donc effectivement, il peut y avoir des associations qui soient tentées de s'écarter un peu de la grande coalition pour mener leurs activités. Je crois qu'il ne faut pas le leur reprocher. Il faut simplement leur rappeler que pour être le plus efficace possible, il faut que nous restions unis. Il n'y a que l'industrie du tabac qui a intérêt à ce que la société civile soit divisée. Nous avons remarqué que dans beaucoup de pays africains, dès qu'il y a une loi, il commence à y avoir des divisions. Mais ce sont des techniques d'ingérence de l'industrie du tabac qui nécessitent que l'on soit vigilant. Personnellement, on me tromperait difficilement dans ce genre de jeux et je n'ai pas la conviction que nous avons tous la même connaissance des stratégies d'ingérence de l'industrie du tabac.
Est-ce que ce ne sont pas des stratégies de l'administration pour vous écarter de la lutte ?
Ecarter ! Je ne sais pas si quelqu'un peut m'écarter de la lutte contre le tabac. Je ne le crois pas. J'ai commencé à lutter contre le tabac en 1975. La première conférence de sensibilisation que j'ai faite, c'est à la maison des jeunes et de la culture du Sénégal Oriental à Tambacounda. Et depuis lors, je n'ai pas arrêté. Je crois qu'aujourd'hui, si vous voulez parler du tabac au Sénégal, forcément quand vous parlez à la population, les gens vous demanderont Dr Kassé. Deuxièmement, je ne parle pas du tabac comme un novice. Je suis allé payer une inscription à la faculté des Saint Peres pour m'inscrire dans un diplôme de tabacologie que j'ai passé en 1993. Et depuis lors, je me mets à jour sur tout ce qui concerne le tabac pratiquement toutes les semaines. Donc, je ne crois pas pouvoir être écarté de la lutte contre le tabac. Je pense qu'il faudrait que je puisse contribuer en même temps que les autres dans ce qui doit se faire pour que la lutte contre le tabac soit efficace au Sénégal. Il n'est pas dans mon intention de m'éterniser à la tête, parce qu'il faut une alternance générationnelle. Et cette alternance doit être conduite par des personnes plus jeunes et cela me permettra de me consacrer à ce que je sais faire le mieux : enseigner. Et sous peu, très probablement, je ne vais m'intéresser qu'à l'enseignement, à la sensibilisation, pour un changement de comportement. Parce que le changement de politique est déjà en cours, à travers cette loi. Je n'ai pas non plus d'ambition dans la gouvernance sanitaire du pays. Cela veut dire que je ne veux pas entrer au ministère de la Santé, être fonctionnaire à ce ministère ou exercer des activités politiques. Donc, je ne vois pas comment on pourrait m'écarter de la lutte contre le tabac. Par contre, une administration a sa politique, son organisation. Elle a le droit de choisir ce qu'elle veut faire.
Y-a-t-il un budget alloué à l'implémentation de cette loi ?
J'ai regardé le détail du budget tel qu'il a été voté, l'année dernière. Je ne crois pas avoir vu une rubrique consacrée à l'implémentation de la loi sur le tabac, à moins que je ne me trompe. Posez plutôt la question à l'administration du Sénégal. Cela peut rendre les choses un peu difficiles. C'est pourquoi il me paraît important que tout le monde puisse s'impliquer. Parce que, s'il n'y a pas au rendez-vous les moyens qu'il faut pour assurer l'implémentation dans toute sa diversité et son étendue, cela peut rendre les choses difficiles.
Et comment la Listab arrive-t-elle à travailler sans ce budget ?
Jusqu'à plus ample information, l'association et la coalition que je dirige n'ont reçu qu'une seule fois de l'argent venant du ministère de la Santé, c'était pour l'organisation de la journée mondiale contre le tabac en 2012. Nous avions reçu en son temps, venant de l'OMS, par l'intermédiaire du ministère de la Santé, une somme de moins de 600 mille francs Cfa, c'est-à-dire à peine 1 000 dollars. Et depuis lors, je n'ai pas connaissance d'un financement qui soit venu de l'administration pour soutenir la lutte contre le tabac. Il y a eu des subventions qui nous ont été données pour organiser la sensibilisation, le plaidoyer, la formation des parlementaires, et cela nous venait de deux ONG américaines. Voilà de façon exhaustive l'intégralité des sommes reçues par les mouvements de lutte contre le tabac.
Aujourd'hui, comment faites-vous pour vous en sortir ?
Le gros de l'argent que nous utilisons vient de nos membres. Nous avons un siège et depuis 2008, c'est un de nos membres qui paye le loyer. Nous avons du personnel qui travaille sur place. Les contributions de quelques-uns de nos membres permettent de les payer. Nous avons des meubles à la Listab, ce sont des contributions volontaires de quelques-uns de nos membres. Donc, nous avons des contributions volontaires de membres de l'association Prévenir pour soutenir un peu. Et c'est clair qu'on ne le fera pas longtemps. Il y a besoin qu'il y ait soutien à la société civile. Il y a 7 ans, j'avais proposé que sur la taxation du tabac, ou des produits de la taxation du tabac, on tire un pourcentage pour soutenir la société civile pour un changement de comportements. Je ne crois pas que l'administration pourra entrer jusque dans les quartiers pour changer les comportements. Si nous faisons une partie du travail de l'administration, ça serait juste que celle-ci puisse nous appuyer pour faire le travail. L'argent ne viendra pas du budget de l'Etat du Sénégal, mais des taxes tirées du tabac et des produits du tabac. Ça serait une voie juste, autrement, les associations seront tentées d'aller chercher de l'argent ailleurs. Et je vois très bien que l'industrie du tabac essayera de tirer quelques associations du lot pour leur donner de l'argent soi-disant pour les désolidariser des autres. Pour éviter cela, il faudrait que l'autorité administrative s'organise pour tirer de l'usage du tabac des taxes et remettre une partie aux associations qui continuent le travail du gouvernement au niveau des associations.
PAR CHEIKH THIAM
VOLONTARISME ET ÉMERGENCE
Macky Sall a, à cœur, de permettre aux Sénégalais de juger son action par les actes de développement qu’il aura posés dans les chantiers physiques mais aussi sur le plan de la bonne gouvernance et de la lutte contre la gabegie
Ce 25 mars 2013 consacre la troisième année de l’arrivée au pouvoir du président Macky Sall, plébiscité à la même date, en 2012, avec 65% des suffrages, à l’issue du deuxième tour du scrutin présidentiel.
S’étant volontairement engagé à réduire son mandat de sept à cinq ans, en dépit des avis défavorables de certains ténors de son camp politique, le patron de l’Alliance pour la République (Apr) entend être en conformité avec cet engagement fait aux Sénégalais durant sa campagne électorale. Ainsi, le chef de l’Etat s’élève et crée la rupture par rapport à certaines promesses politiciennes qui émaillent les discours de quelques hommes politiques.
Trois années, jour pour jour, le bilan à dresser sur les réalisations du président Macky Sall peut être apprécié comme très satisfaisant, en raison du délai assez court, des contraintes financières et budgétaires et de la situation de crise mondiale qui n’épargne pas le Sénégal. Arrivé au pouvoir dans un contexte où les finances publiques étaient dans une situation peu reluisante, le pari était risqué de mener des actions et réalisations concrètes, au bénéfice des populations.
La baisse des impôts sur les revenus et celle sur les loyers, par leurs effets conjugués sur les revenus des ménages, ont été les premières mesures prises d’emblée par le gouvernement de la seconde alternance au Sénégal. Ces deux décisions majeures ont eu, pour effet, d’augmenter les revenus des chefs de famille. Dans la foulée, sensible aux conditions des Sénégalais les plus démunis, le chef de l’Etat a lancé les bourses familiales, suivant un programme inspiré par le modèle brésilien. Sur le plan sanitaire, la Couverture médicale universelle (Cmu) est venue compléter le dispositif d’un filet social bâti sur la solidarité et une forte implication de l’Etat.
Par l’Acte 3 de la décentralisation et la hausse du fonds de dotation des collectivités locales, Macky Sall a pour ambition de réduire les déséquilibres et les disparités entre les régions de l’intérieur du pays et Dakar, mégalopole au développement anarchique. Il s’agit d’exploiter, au mieux, les potentialités intrinsèques de chaque région, favoriser l’éclosion de forces productives locales et impulser un développement inclusif et endogène.
Cette approche explique sa volonté traduite par le lancement du pôle urbain de Diamniadio dont la première réalisation a été le Centre international de conférences Abdou Diouf, inauguré lors du sommet de la Francophonie que le Sénégal a organisé avec succès, et qui a consacré le renouveau de la diplomatie sénégalaise, grâce au leadership salué du président Macky Sall.
Ce pôle urbain abritera, très bientôt, le projet Dakar ville numérique soutenu par la Banque africaine de développement (Bad).
Toujours au chapitre des réalisations, le président de la République peut être satisfait des inaugurations opérées récemment en Casamance, avec la mise en service de deux bateaux pour désenclaver la Casamance, l’ouverture de l’hôpital de Ziguinchor, l’inauguration de la centrale électrique de Boutoute, toujours dans la région sud, celle du pont de Kolda.
Un important programme d’infrastructures routières et hydrauliques est présentement en cours, notamment avec le prolongement de l’autoroute à péage qui va relier le futur aéroport international de Diass ainsi que la ville de Mbour. L'autoroute Ila Touba dans la première pierre à été posée en présence du Khalife Cheikh Sidy Moukhtar ériger une dorsale routière importante pour le développement du bassin arachidier.
Dans la même veine, le programme de dotation de bus de transport urbain pour les régions est une initiative nouvelle saluée par les acteurs du secteur. Sur le plan sanitaire, des actions concrètes ont été déployées, notamment à travers l’inauguration du centre de traitement d’hémodialyse de l’hôpital Le Dantec, ainsi que l’unité moderne de traitement du cancer. Le ministère de la Santé et de l’Action sociale continue de développer un important programme d’infrastructures sanitaires, en faveur d’une politique de santé accessible pour tous et à moindre coût.
Le secteur de l’éducation n’est pas en reste avec les projets démarrés de la deuxième université de Dakar, dans le pôle urbain de Diamniadio qui tient une place de choix dans le Plan Sénégal émergent (Pse). Un plan qui, sur plus de quinze ans, dessine les contours des projets et programmes économiques et sociaux.
La pose de la première pierre de l’université du Sine Saloum est programmée dans les semaines à venir. Volontariste, le Pse a acquis le soutien des partenaires au développement lors du Groupe consultatif tenu à Paris en février 2014.
Le président Macky Sall y consacre beaucoup d’énergie et de temps, en raison du fait que ce plan dessine les contours et pose les jalons pour un Sénégal émergent à moyen terme. Sur ce chemin, le président Macky Sall est convaincu qu’il faut réaliser l’autosuffisance en riz, qui permettra d’accomplir d’importantes économies de devises sur la facture d’importation actuellement très salée. Le Pse ambitionne aussi de booster l’agriculture et permettre la création de milliers d’emplois, par le biais des Domaines agricoles communautaires (Dac).
Durant les deux prochaines années, le rythme des réalisations seront certainement accéléré. Le président Macky Sall a, à cœur, de permettre aux Sénégalais de juger son action par les actes de développement qu’il aura posés dans les chantiers physiques mais aussi sur le plan de la bonne gouvernance, de la reddition des comptes et de la lutte contre la gabegie.
Un pays pauvre ne peut se permettre le luxe de dilapider les fonds publics, pendant que des milliers de Sénégalais sont en quête de mieux vivre. C’est tout le pari et le fondement du Plan Sénégal émergent.
L'Association Horizons Sahel Solidarité, qui œuvre dans l'action humanitaire, a doté hier l'hôpital Principal de Dakar d'un conteneur de matériels pour les urgences et du mobilier d'une valeur de 60 millions de F CFA. Le médecin chef Boubacar Wade, y voit une amélioration de la qualité des soins.
Un important lot de matériels, estimé à plus de 60 millions de F CFA, a été remis à l'hôpital Principal de Dakar. Ce don, constitué d'un important lot de dispositifs chirurgicaux pour les urgences, vient de l'association Horizon Sahel Solidarité qui a scellé un partenariat avec le Sénégal, en 2009.
"C'est du matériel et mobilier hospitalier. C'est le onzième conteneur que l'Horizon Sahel octroie à l'hôpital Principal et c'est une valeur de plus de 60 millions de F CFA, fait essentiellement de mobiliers, matelas et de matériels pour les urgences", a listé le médecin-chef de l'hôpital Principal Boubacar Wade. "Ce matériel, a-t-il ajouté, va améliorer la qualité des soins et l'accueil des malades et c'est extrêmement important ; vous savez, c'est le véritable problème du Sénégal." Ce matériel va contribuer au renforcement du plateau médical.
Selon le directeur, les besoins ont été déjà identifiés, avec une liste précise. L'ambition de la structure est de se positionner parmi les structures de santé les plus modernes d'Afrique. A cet effet, le président de ladite association, Daniel Milliere, a reçu l'insigne d'officier de l'Ordre national du Lion, des mains du ministre des Forces Armées Augustin Tine qui a présidé la rencontre.
Selon lui, la confiance entre l'hôpital et l'association a fait que les efforts se sont intensifiés. M. Milliere confirme que depuis quinze ans, l'association apporte du matériel médical scolaire au Sénégalais. Il a apprécié la reconnaissance de l'Etat du Sénégal.