La connexion entre la compagnie Tigo et ses employés est devenue vraiment défectueuse. L'externalisation du réseau est la cause du différend. Une réunion a eu lieu hier entre les deux parties. Mais à la sortie, les travailleurs ont crié à l'intimidation.
Entre la direction générale de la compagnie de téléphonie Tigo et son personnel, le bout du tunnel est encore loin. Pour le moment, les deux parties sont dans deux positions diamétralement opposées.
Hier, la direction a convoqué des travailleurs dans un hôtel de la place pour parler du projet d'externalisation du réseau. Mais la réunion s'est terminée dans la discorde, les concernés refusant ce à quoi la direction les invitait. En fait, d'après Assane Fall le coordonnateur des délégués du personnel, les responsables veulent transférer une partie du personnel de Tigo à Ericsson. Ils sont au total 91 agents : ingénieurs, techniciens et chauffeurs.
Arrivée dans la salle, raconte Papa Ndao un des employés concernés par le transfert, le directeur des ressources humaines de Ericsson a d'abord commencé par leur faire une présentation. Par la suite, deux personnes qui, à son avis, ont été sélectionnées à l'avance avec un questionnaire préétabli, commencent à poser des questions. Après quoi, sans jamais avoir droit à la parole, on leur demande de changer de salle. "Et là, on nous demande de signer une fiche de transfert. J'ai refusé de le faire", révèle M. Ndao pour qui, tout ce qui a été fait "est du cinéma".
Si l'on en croit le syndicaliste Fall, la direction de Tigo s'est livrée à des menaces et du chantage, car ayant affirmé au cours de cette rencontre que celui qui ne signait pas la lettre de transfert serait considéré comme démissionnaire. Il a par ailleurs précisé que ce qui est appelé, par euphémisme, lettre de transfert est en réalité une lettre de démission.
A propos du projet, les responsables veulent affecter le réseau à Ericsson qu'ils considèrent comme mieux outillé en la matière. Son objectif est donc d'améliorer la qualité de service. Ce que rejette M. Fall selon qui le cœur de métier même de Tigo est le réseau avant le service. Ils ont d'ailleurs été félicités lors des dernières cérémonies religieuses pour la qualité du réseau, ajoute-t-il.
Ce qui lui fait dire qu'il y a une violation du cahier des charges. L'autre argument des syndicalistes, c'est que le projet a des non-dits. Si l'on en croit M. Fall, il y a le risque de perdre les avantages et même les emplois. "Dans d'autres pays où cela a été tenté, il y a eu des licenciements économiques. L'objectif ici est double : agir sur le réseau et l'optimisation des coûts. C'est ce qui fait qu'au Niger, 90% des personnes ont été licenciées après 6 mois", souligne-t-il.
Pour toutes ces raisons, les délégués de la société ont déjà saisi l'autorité. Vendredi prochain, une rencontre entre le ministère de tutelle et les deux parties est prévue à la direction du travail. Ce sera l'occasion de statuer sur un différend collectif.
La contre-offensive de la direction
La direction générale de la société Tigo a sorti un communiqué hier, en réaction à la déclaration de presse du Secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de Sentel du 21 mars 2015. Le communiqué aux allures de contre-déclaration a pour objectif d'apporter des précisions sur un certain nombre de points. A propos de la légitimité du processus, Tigo affirme : "Ce processus est admis en droit des sociétés, et ses effets sur le personnel de l'entreprise sont prévus et gérés par les articles L66 et L67 du code du travail."
Quant à la légalité d'une telle initiative, Tigo conteste la version des syndicalistes selon laquelle c'est le cœur de métier qui est transféré. La société réplique :
"Le projet d'externalisation d'une partie de nos services techniques, notamment la gestion opérationnelle du réseau, est conduite en parfaite conformité avec notre législation. En effet, la gestion externe de notre réseau ne signifie aucunement la dépossession de notre cœur de métier".
Poursuivant son argumentaire, la compagnie soutient que l'appel à un équipementier de haut niveau "laisse intacts les domaines techniques aussi important que la planification stratégique, les décisions d'investissement et la propriété des équipements qui constituent incontestablement les moyens de l'exécution de notre mission".
Ainsi, c'est pour faire face aux défis technologiques que la décision a été prise, à en croire toujours Tigo dans son communiqué. D'ailleurs, à en juger par les termes de la note, les dirigeants de la société ne comptent pas faire marche arrière. "L'appel à un équipementier reconnu et qualifié est une démarche incontournable pour la réussite de notre mission et ne revêt aucunement une violation du cahier des charges", répliquent-ils.
A propos de la manipulation des données personnelles des abonnés de Tigo crainte par les syndicalistes, la société assure que "la gestion de cet aspect reste du domaine et sous la responsabilité exclusive de Sentel et non de Ericsson". Il s'y ajoute également que, d'après Tigo, la société Ericsson est une société de droit sénégalais qui reste soumise aux lois et règlements de ce pays.
La confrontation tant redoutée entre d'une part les libéraux et les forces de l'Ordre et d'autre part entre les sympathisants de Karim Wade et les riverains de la place de l'Obélisque n'aura pas finalement lieu.
Et pour cause, le Pape du sopi a décidé hier de surseoir à sa manifestation de demain suite, dit-il, à un Ndigueul de son marabout le Khalife général des mourides.
Mais Cette décision du Secrétaire général national du Pds de renoncer à la tenue du meeting n'est pas du goût de tous les militants, et certains n'ont pas manqué de le manifester.
Il nous revient de sources ayant pris part au comité directeur d'hier, qu'un militant libéral s'en est violemment pris à Me Madické Niang.
A ce dernier, il est reproché d'avoir travesti la teneur de sa conversation avec le porte-parole du Khalife général des mourides, en l'occurrence Serigne Bass Abdou Khadre Mbacké. C'est dire que certains "disciples" de Wade ne croient pas à ce Ndiguel, même s'ils se sont gardés de manifester leur désaccord.
D'ailleurs, certains ont vite fait de franchir le Rubicon en y voyant la main du régime qui, pensent-ils, aurait peur de la confrontation. En tout cas, pour le porte-parole du Pds, Me Abdoulaye Wade a reçu, en revenant de la prison où il était parti rencontrer Karim Wade, un appel du Khalife général des Mourides.
"Serigne Cheikh Sidy Makhtar Mbacké lui a demandé de surseoir au meeting de vendredi, le temps de voir comment négocier avec Macky Sall.
Me Abdoulaye Wade, en bon mouride, a demandé au Comité directeur de donner acte à cette demande en renonçant à cette manifestation", a révélé Babacar Gaye selon qui, "tous les chefs religieux se battent pour que Karim Wade soit libéré".
PART YOUSEN CATALAN SAMBOU
CONSIDÉRATIONS SUR LA CREI ET LE RENVERSEMENT DE LA CHARGE DE LA PREUVE
Après avoir écouté les débats qui ont suivi la décision de la Crei sur l’affaire Karim Wade, il me semble que certains veulent faire croire, que le renversement de la charge de la preuve opérée dans la loi sur la Crei est une abomination juridique, un Ovni, qui serait synonyme de violation de la présomption d’innocence. Mais il est important de revenir sur cette technique juridique efficace, qui bien que discutable, est aussi précieux que le besoin, qu’ont toutes les Nations spoliées, (notamment les plus faibles), de mener une traque systématique des deniers confisquées par des dirigeants véreux.
«Il suffit de dix minutes pour transférer une somme d’argent d’une juridiction à une autre, mais trois à six mois sont nécessaires pour obtenir une entente d’assistance juridique mutuelle», un punchline aussi retentissant que pertinent qui décrit la réalité du voyage de l’argent sale à travers les chemins tortueux de la finance de l’ombre. Il apparaît dans un pays et s’évapore dans un autre (je vous conseille sur le sujet, l’excellent numéro 85 2012/1 de la revue internationale et stratégique, intitulé : L’argent des dictateurs).
Le secret bancaire, les montages financiers, l’inventivité des banksters, des avocats et experts-comptables véreux, etc. sont autant de facteurs qui rendent impossible pour beaucoup de pays (parfois parmi les plus puissants) toute prétention à récupérer de l’argent après qu’il ait effectué son voyage vers l’inconnu.
Si aujourd’hui, une puissance comme l’Union européenne peine à se mettre d’accord sur un simple principe d’échange d’informations en matière fiscale qui pourrait permettre de mettre la main sur des milliards d’euros cachés parfois au sein même de l’espace européen, on imagine mal comment un petit pays comme le Sénégal peut mettre en échec un système bien établi et soutenu par les plus puissants.
Avant de rentrer dans le cœur du sujet, il me semble important de revenir sur les astuces utilisées par les dirigeants corrompus pour faire disparaître les milliards qu’ils dérobent des caisses de leurs Etats.
On dénombre principalement trois types de refuges permettant de mettre à l’abri de l’argent volé.
En premier, et dans une moindre mesure, il y a les places offshore du Proche-Orient (Dubaï, Beyrouth, Bahreïn, Koweït, Ryad) : ce sont des refuges inviolables. Les criminels financiers profitent ici de l’autoritarisme monarchique, exacerbée par une diplomatie de résistance, qui bloque toute prétention d’un Etat extérieur à embêter le «protégé» (Exemple de Ben Ali en Arabie Saoudite).
En second, il y a les grandes places financières (La City de Londres, Wall street, Singapour) : La pression de l’Etat hôte est ici supplée par un lobby extrêmement puissant de professionnels de l’argent (les banksters, les avocats, les experts comptables, etc.) dont l’infinie ingéniosité (fonds d’investissement, Levarage buy out, Lbo, les montages en cascade, le blanchiment d’argent) met en échec toute tentative de récupérer le moindre dollar une fois qu’il atterrit dans le «capitalisme de l’ombre».
Il existe, en outre, ceux qu’on appelle communément, les paradis fiscaux assumés, c’est la Suisse, Le Luxembourg, Monaco ou le Delaware aux Etats-Unis. Ici, très souvent, des mécanismes comme le secret bancaire, les trusts, les fiducies, les sociétés anonymes, la technique des prête-noms, permettent de cacher les identités des propriétaires réels, y compris en cas de demande judiciaire, l’Etat auteur de la demande se heurtant souvent à l’Etat censé coopérer qui se trouve être l’auteur du mécanisme en cause.
Par ailleurs, il convient également de noter et c’est une lapalissade, qu’il n’y a nul besoin, pour pomper l’argent d’un pays, de le planquer à l’étranger. Beaucoup de dirigeants, notamment ceux qui se considèrent «Président à vie», optent pour la création de systèmes locaux de pompage de l’économie tel que le démontre le journal Mediapart, concernant l’affaire des «Bongoleaks» (Cf.
Dans de telles conditions, il est important pour tout Sénégalais, d’avoir conscience que l’impérieux objectif de préservation du denier public ne peut être atteint que par des outils révolutionnaires tels que la Crei symbolisée par le renversement exprès de la charge de la preuve qu’il opère. Le Président Abdou Diouf l’avait compris, il a été suivi dans cette voie par les institutions internationales.
En 1981, lorsque la Crei fût créée, elle n’était clairement pas de l’ordre de la normalité. D’aucuns ont prêté au Président Diouf un moyen de pression sur ses adversaires politiques de l’époque. Peu importe. Le constat est aujourd’hui qu’il s’agit là de l’outil judiciaire le plus avancé à la disposition des Nations «faibles» face aux schémas précédemment décrits.
Pour mieux comprendre les termes du débat, il important d’opérer une nette distinction entre corruption pure et enrichissement illicite.
Dans la loi du 10 juillet 1981 sur la Crei, celle-ci «était chargée uniquement de réprimer l’enrichissement illicite ou tout délit de corruption ou de recel connexe» (Cf. Exposé des motifs). C’est peu dire, que dans l’esprit des auteurs de la loi, la distinction était ténue entre les notions de corruption et d’enrichissement illicite. Mais elle existait.
Les récents développements en la matière confortent ce point de vue et incitent à opérer une claire distinction entre les deux. Et c’est bienvenu.
Sur le plan international, on s’intéressera principalement à deux grandes conventions qui traitent de la notion spécifique d’enrichissement illicite que l’on distingue donc de la notion pure de corruption (plusieurs autres conventions internationales existent en la matière).
Ce sont, la Convention des Nations unies contre la corruption du 31 octobre 2003, dite Convention de Merida, signée et ratifiée par le Sénégal le 16 novembre 2005, ainsi que la Convention sur la prévention et la lutte contre la corruption, adoptée par les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine le 12 juillet 2003, complétées, pour ce qui est de la Cedeao, par le Protocole sur la lutte contre la corruption signé (mais non encore ratifié) à Dakar le 21 décembre 2001. Ces deux conventions vont au-delà de la notion de corruption et abordent la notion d’enrichissement illicite qu’elles définissent.
Ensuite, sur le plan national, dans sa première véritable application de la loi, dans le cadre de la toute nouvelle «décision Karim Wade», la Crei a semble-t-il opéré une claire distinction entre la corruption et l’enrichissement illicite, relaxant ce dernier du chef de la première accusation et le condamnant au titre de la seconde.
Cette distinction permet ainsi de mieux appréhender les situations de captation privée des deniers publics, en se passant ainsi de l’exigence de preuve de l’existence d’une tierce personne (selon les cas, le corrupteur ou le corrompu), nécessaire à la qualification de corruption pour se concentrer sur l’existence d’une augmentation injustifiée du patrimoine de la personne en cause.
Injustifiée, c’est le mot à retenir. Dans l’enrichissement illicite, tout est question de justification. Il s’agit de justifier comment en un laps de temps déterminé, une personne, généralement détentrice de l’autorité publique ou d’une mission de service public, a vu son patrimoine augmenter de manière significative sans pour autant que cela ne puisse raisonnablement résulter de ses revenus légalement identifiables.
La notion d’enrichissement illicite va ainsi de paire avec une inversion naturelle et systématique de la charge de la preuve, qui en aucun cas ne viole la présomption d’innocence. Il ne s’agit pas d’accuser, au contraire, c’est le contrat de confiance qui lie les membres d’une société à leurs dirigeants, qui obligent les seconds à se justifier auprès des premiers. Quoi de plus naturel !
Cette idée est d’ailleurs facilement repérable aux travers des définitions que donnent les conventions Mérida et de l’Union africaine sur la notion d’enrichissement illicite.
La Convention Mérida la définit dans son article 20 comme étant «une augmentation substantielle du patrimoine d’un agent public que celui-ci ne peut raisonnablement justifier par rapport à ses revenus légitimes». En vertu de cette convention Mérida, les justices des pays signataires considèrent qu’il y aura une présomption d’enrichissement illicite quand l’enrichissement est exorbitant par rapport aux revenus perçus, sauf pour la personne accusée à justifier une origine licite de sa fortune.
C’est le même raisonnement qui a été retenu par la convention de l’Union africaine, ici également, l’enrichissement illicite existe lorsqu’il y a «augmentation substantielle des biens d’un agent public ou de toute autre personne que celui-ci ne peut justifier au regard de ses revenus» (Cf. article 1 sur les définitions).
Aujourd’hui, cette tendance à l’inversement de la charge de la preuve, notamment lorsque sont en cause des personnalités publiques, n’est en rien scandaleux. S’il en fallait une preuve supplémentaire, notons que la Suisse a adopté une loi fédérale sur la restitution des valeurs patrimoniales d’origine illicite de personnes politiquement exposées (Lrai), surnommée Lex Duvalier (du nom de l’ancien dictateur haïtien), entrée en vigueur le 1er février 2011, permettant la restitution à Haïti de quelque 5,7 millions de dollars déposés sur des comptes en Suisse suite à une décision du Tribunal fédéral suisse datant de décembre 2011 (cf. Cette loi consacre un renversement de la charge de la preuve de nature à faciliter la confiscation : c’est à la personne mise en cause de démontrer la licéité de l’acquisition des valeurs patrimoniales et non pas au juge de prouver son illicéité.
C’est exactement le même raisonnement qui est appliqué par la loi sur la Crei, pionnière en la matière.
On ne saurait terminer sans rappeler aux juristes en herbe que le renversement de la charge de la preuve même si elle reste exceptionnelle, n’est en rien quelque chose d’inédit en droit. Ce n’est rien d’autre que la réaction du droit aux situations décrites par la locution juridique latine, «probatio diabolica», c’est à dire lorsque le fardeau de la preuve nécessite de fournir une preuve impossible à obtenir de par sa nature.
Ce qui se rapproche clairement des situations rencontrées fréquemment dans les situations similaires ou analogues à l’affaire Karim Wade.
Dans ces situations, la loi renverse la charge de la preuve de façon à ce que ce soit à la partie accusée de prouver son innocence, et non à la partie attaquante de prouver la culpabilité de l’autre.
PAR PAPA AMETH DIALLO
RÉLEXIONS SUR LA RELANCE DE LA POLITIQUE DE PROMOTION DE L’HABITAT SOCIAL INITIÉE PAR LE PRÉSIDENT MACKY SALL
La problématique de l’habitat social a toujours été considérée au Sénégal comme étant l’un des socles de la politique des différents gouvernements qui se sont succédé à la tête de l’Etat, tous plus ou moins soucieux de donner une réponse satisfaisante à la forte demande en matière d’accès à la propriété. Un logement décent et à faible coût. Tel est l’un des vœux les plus chers au commun des Sénégalais. Le président de la République toujours à l’écoute de ses concitoyens en est conscient.
Aussi, dès son accession à la Magistrature suprême, le chef de l’Etat, son Excellence, Monsieur Macky Sall a posé des actes qui témoignent de sa volonté d’assurer une réelle politique de promotion de l’habitat social au Sénégal. C’est d’ailleurs un des axes majeurs de la politique économique et sociale de son gouvernement.
Partant de cette volonté, l’actuel locataire du Palais a pris la décision d’ériger une nouvelle ville sur le site de Diamniadio. Si l’ensemble de ce projet dépasse 2017, une bonne partie de ses objectifs est prévue à cet horizon. A Diamniadio, seront réalisés à terme 40.000 logements. Les 15.000 seront édifiés d’ici la fin 2017. Pour le Président, la réalisation d’un tel projet pourrait être une bonne opportunité pour le Sénégal de se rattraper sur beaucoup d’autres pays de la sous-région, comme la Côte d’Ivoire et le Mali.
Dans le même registre, le chef de l’Etat a instruit le gouvernement de mettre en œuvre un Plan national de rénovation urbaine, afin de restructurer les centres urbains, de moderniser l’habitat rural, avec des programmes pilotes dans des villages bien ciblés du territoire national.
Et dans cette perspective, le gouvernement va s’appuyer sur les institutions déjà existantes pour relancer la politique d’habitat social par la mise en œuvre d’un Plan d’intensification des réalisations de la Sicap et de la Sn-Hlm en mobilisant les moyens de la Caisse des dépôts et de consignation (Cdc) et de la Banque de l’habitat du Sénégal (Bhs) notamment.
La Sicap et la Sn-Hlm qui ont reçu mission de la part de l’Etat de faciliter l’accès à un logement convenable pour toutes les franges de la population, particulièrement les populations à revenus faibles ou intermédiaires ont beaucoup souffert de la gouvernance Wade de 2000 à 2012.
L’ex-Président Wade, prétextant d’un libéralisme économique, avait mis en place un mécanisme de reconfiguration du patrimoine foncier du pays, dans lequel s’est développée une spéculation foncière et immobilière sans précédent.
Cette démarche d’attribution de terrains à des privés au détriment des sociétés nationales intervenant dans le logement social, a pratiquement plombé durant les douze années du règne de Wade la réalisation de programmes immobiliers à caractère social, excepté «Jaxaay» dans une moindre mesure.
Aujourd’hui, grâce à la volonté politique affirmée du Président Macky Sall, la Sicap et la Sn-Hlm vont pouvoir retrouver leur vocation initiale et remplir leurs missions d’intérêt général à côté des promoteurs privés.
D’autres actions d’envergure sont également retenues, notamment la facilitation de l’accès au foncier qu’envisagent les pouvoirs publics au profit des sociétés de promotion immobilière intervenant dans l’habitat social. Cette démarche permettra à ces intervenants de produire des terrains destinés aux Sénégalais désireux d’accéder à la propriété par le biais de l’auto-construction ou de réaliser des logements sociaux «clefs en main».
Cependant, l’Etat devra engager une réflexion pour voir dans quelle mesure les sociétés concessionnaires placées sous sa tutelle pourront participer à l’effort de relance de l’habitat social en appliquant aux promoteurs immobiliers un tarif préférentiel sur les opérations de réalisation des Vrd dont les surcoûts peuvent impacter sur le prix de cession des terrains aménagés et des logements réalisés par lesdits promoteurs.
Ceci dit, l’Etat doit également veiller à la protection du droit de propriété. Car il ne s’agit pas de réaliser des projets immobiliers disons «en quantité» pour satisfaire une demande sociale pressante et ensuite laisser les attributaires dans une situation de précarité
juridique. En effet l’expérience a suffisamment montré que la situation juridique des lotissements réalisés il y a de cela quelques années par des promoteurs publics ou privés sur des assiettes foncières reste encore assez confuse : pour défaut d’immatriculation, non finalisation des procédures de mutation ou d’expropriations, non établissement des plans de division des appartements des immeubles en co-propriété. Une situation qui apparaît comme le talon d’achille de certains projets immobiliers réalisés principalement dans la région de Dakar: Diamalaye II Yoff, Gibraltar Centenaire, Immeubles des Lionnes aux Maristes, Immeubles espace résidence Maristes, etc...
Ainsi beaucoup d’attributaires ayant fini de rembourser les crédits immobiliers qui leur avaient été consentis par des banques se trouvent aujourd’hui sans titre de propriété. Et dans cette catégorie, ceux qui avaient pris l’option de payer comptant leurs logements n’ont pas encore la possibilité de les apporter en garantie auprès des institutions financières dans l’objectif d’obtenir des prêts pour procéder à des travaux de rénovation ou de réhabilitation, ou financer les études de leurs enfants, entre autres besoins. Dès lors, il s’avère nécessaire d’étudier sérieusement la question et de trouver les solutions idoines.
Il appartient à l’Etat d’exiger de tout promoteur immobilier de se soumettre aux obligations légales et contractuelles à sa charge, notamment en matière de respect des normes de construction et de disponibilité des titres de propriété à la fin des opérations de commercialisation.
Aussi nous considérons que la création d’une Agence nationale de contrôle du logement social serait une excellente opportunité. Entre autres missions, cette agence serait chargée : d’exercer le contrôle des attributions d’assiettes foncières au profit des sociétés de promotion immobilière intervenant dans le logement social et de s’assurer de leur destination finale;
de recueillir et de gérer les suites données aux réclamations formulées par les attributaires à l’égard des sociétés de promotion immobilière intervenant dans le logement social , le cas échéant par des mises en demeure assorties d’astreintes financières ou de sanctions administratives.
d’évaluer l’efficacité avec laquelle la Sicap et la Sn-Hlm s’acquittent de la mission d’intérêt général qui leur est confiée ;
Au total, la réflexion doit être poursuivie. Car nous pensons que toute idée novatrice serait la bienvenue pour accompagner la nouvelle politique de promotion de l’habitat social impulsée par le président de la République.
Dakar, 26 mars (APS) – Les quotidiens parvenus jeudi à l'APS traitent en priorité de l'annulation du rassemblement que le Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) prévoyait d'organiser vendredi, à la place de l'Obélisque.
Le secrétaire général du PDS, l'ancien président Abdoulaye Wade, avait annoncé un rassemblement à la place de l'Obélisque en réaction à la condamnation dont a écopé son fils Karim Wade pour enrichissement illicite.
La Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI) avait rendu lundi son verdict dans cette affaire, condamnant Karim Wade à 6 ans d'emprisonnement et à payer une amende de 138 milliards de francs CFA,
À la "demande du khalife général des mourides, le Parti démocratique sénégalais a décidé de surseoir à son meeting de demain (…), mais entend lutter pour la libération de l'ensemble des militants incarcérés et celle de Karim Wade dont la candidature pour la prochaine élection présidentielle est maintenue", annonce Le Soleil.
"Wade annule sa manif de demain", renchérit Le Témoin quotidien. Ce journal explique que "cette rencontre initialement prévue à la place de l'Obélisque, entrait dans le cadre de la riposte politique des libéraux suite à la condamnation par la CREI de Karim Wade le 23 mars dernier".
Pour Le Populaire, "le Khalife des mourides a tordu le bras à Abdoulaye Wade". Ce journal révèle qu'à la base, "Wade révèle un +ndiguel+ (directive) du khalife général des mourides transmis par des émissaires pour surseoir à sa manifestation".
Walfadjri traite du même sujet, estimant à sa Une que le khalife général des mourides "a désarmé Abdoulaye Wade". "Wade se dégonfle", suite à l'appel du Khalife qui "l'a fait reculer", souligne pour sa part le journal Le Quotidien.
Ce dernier journal signale toutefois que les libéraux ont maintenu la candidature de Karim Wade malgré son emprisonnement. Selon le journal, le PDS a mis en garde contre toute tentative d'empêcher la candidature de Karim Wade.
"Si le pouvoir refuse à Karim Wade sa candidature pour la prochaine élection présidentielle, il y a deux choses qui s'offrent à notre parti : soit boycotter l'élection organisée par le pouvoir et laisser l'opinion apprécier, ou utiliser toutes les voies politiques, y compris empêcher l'organisation d'une élection sur l'ensemble du territoire national", déclare le porte-parole du PDS, Babacar Gaye, dans des propos rapportés par Le Quotidien.
Sud quotidien voit dans cette annulation du rassemblement des libéraux des raisons autres que celle liée à l'intervention du khalife général des mourides. "Le PDS semble perdre le contrôle de la situation", avance-il.
"La détermination des autorités étatiques à faire face aux troubles à l'ordre public, les divisions au sein du PDS, l'annonce de la poursuite de la traque des biens supposés mal acquis et le soutien de la France et des Etats-Unis d'Amérique à l'Etat du Sénégal dans sa lutte pour la bonne gouvernance sont autant de raisons qui expliquent la reculade du PDS", ajoute Sud Quotidien.
Dans le journal Enquête, Souleymane Ndéné Ndiaye, dernier Premier ministre de l'ancien président Abdoulaye Wade, annonce sa candidature à la présidentielle de 2017. "Si Dieu me prête vie, je serais candidat en 2017 (…)", déclare-t-il, assimilant la candidature de Karim Wade à "une mascarade".
L'ancien chef du gouvernement juge toutefois que M. Wade "est innocent pour le délit d'enrichissement illicite"
BABACAR KHOUMA "PRÊT À SE BATTRE" POUR UNE PLACE DANS LA TANIÈRE
Dakar, 26 mars (APS) - L'attaquant sénégalais de la Fiorentina (élite italienne), Babacar Khouma, assure être prêt à se battre pour garder une place dans la Tanière, en dépit de la concurrence prévalant à son en équipe nationale.
"Je sais que la concurrence sera rude en attaque, mais cela ne m'empêchera pas de me battre", a-t-il déclaré dans un entretien paru dans l'édition de jeudi du quotidien Le Populaire.
Précisant n'être venu prendre la place de personne, l'attaquant axial, auteur de sept buts en 19 matchs cette saison, affirme vouloir à apporter sa pierre à l'édifice.
Convoité par de grands clubs européens, Khouma reconnait la difficulté de la tâche, la sélection nationale étant dotée selon lui d'attaquant axiaux "de très haut niveau".
Il a cité Demba Ba (Besiktas, Turquie), Mame Birame Diouf (Stoke City, Angleterre), Moussa Konaté (Sion, Suisse). "J'espère bien rester dans l'équipe", a indiqué Khouma.
Le Sénégal, conduit par son nouvel entraîneur, Aliou Cissé, jouera deux matchs amicaux contre le Ghana, le samedi 28 mars, et l'équipe du Havre, le mardi 31 mars.
LES AGENTS DE SANTÉ FAUTIFS ENCOURENT LA RADIATION
MESURES CONTRE LES COMPORTEMENTS INDIGNES DANS LA PRISE EN CHARGE DES URGENCES
Désormais, les agents de santé, qui s’illustrent dans les mauvais comportements à l’égard des malades, seront sanctionnés sévèrement. L’annonce a été faite hier, par le directeur des Etablissements publics de santé. Saliou Diallo, qui faisait ainsi le point et l’évaluation des directives du ministre de la Santé avec les chefs de service, les syndicats et le personnel de l’hôpital Dantec sur la problématique de l’accueil, de la prise en charge des urgences dans les structures de santé, estime qu’il est inadmissible que ces pratiques prospèrent dans les établissements de santé.
Que les agents de santé se le tiennent pour le dit : le ministère de la Santé et de l’action sociale a décidé de réglementer la problématique question de l’accueil et de la prise en charge des urgences dans les structures de santé.
Le personnel de santé est maintenant obligé d’observer un comportement irréprochable à l’endroit du malade au risque de s’attendre à une sanction négative. «Si un agent de la santé crie sur un malade et se fait prendre, il risque de perdre son travail», révèle Saliou Diallo sur un ton ferme.
Cette décision phare prise hier, lors de la réunion présidée par le directeur des Etablissements publics de santé avec la direction et le personnel de l’hôpital Le Dantec, participe de la volonté de la tutelle mais aussi de la direction de mettre fin aux comportements indignes de certains agents de santé à l’égard desmalades.
La décision sera matérialisée par une note de service de la direction qui entre en vigueur dès maintenant. Désormais, il sera formellement interdit de s’adonner à de tels comportements. Car, pour Saliou Diallo, «il est inadmissible que certains agents aient des comportements indignes avec des malades. C’était interdit, maintenant c’est formellement interdit», tonne-t-il.
La direction de la santé de l’hôpital, qui a décidé aussi de combattre ces pratiques, s’est engagée à mettre en œuvre cette décision. Fustigeant ces pratiques, Aïssatou Sy Ndiaye, directrice de l’hôpital Le Dantec, a indiqué qu’il faudra rompre avec le «protectionnisme».
«Il est bon d’être solidaire avec son collègue mais je pense qu’il faudra de temps en temps sanctionner les auteurs de telles pratiques pour dissuader d’autres», estime-t-elle. Poursuivant son propos, elle ajoute que l’hôpital a eu à organiser beaucoup de formations pour le personnel afin de l’outiller pour qu’il bannisse ces mauvais comportements. Mais, dans la pratique, «on ne sent pas l’impact de ces formations. Je pense que la sanction reste un bon moyen pour mettre fin à de tels agissements».
Les établissements de santé sont également invités à produire un règlement intérieur sur toutes les questions d’accueil et de prise en charge. Aussi un bureau des usagés sera mis en place dans les différentes structures. Lieu où les malades s’expriment afin d’avoir une bonne écoute. Le tout sera piloté par un coordonnateur dans chaque établissement de santé.
La prise en charge des urgences ne se limite pas seulement aux mesures de sanction. Selon M. Diallo, elle implique plusieurs autres dispositifs. C’est pour cette raison que la tutelle avait mis en place des Services d’accueil et d’urgence (Sau).
Elle compte procéder à un recrutement de personnel qualifié, ainsi qu’un bon approvisionnement des médicaments. Car, souvent, note le directeur des établissements, «il n’y a pas de médicament qu’il faut pour lever une urgence. On est obligé de prescrire et là, on perd beaucoup de temps», regrette-t-il.
En attendant l’effectivité de ces directives, le ministère a offert des téléphones à l’hôpital Le Dantec pour une meilleure communication avec le Samu dans la prise en charge des urgences.
Les visages de la torture du régime de Hissein Habré ont été condamnés hier à des peines à perpétuité par la Cour criminelle de Ndjamena. Même si certains ont bénéficié de relaxe, les plus emblématiques comme Seleh Younous, premier directeur de la Dds, et Mahamat Djibrine, dit «El Djonto», inculpés aussi par les Cae, ont pris la peine maximale. En attendant le procès, les victimes ne boudent pas leur plaisir.
Le juge a eu la main lourde au moment de prononcer, hier, le verdict du procès des anciens responsables de la Dds, la police politique du régime de l’ex-Président tchadien Hissein Habré : la Cour criminelle spéciale de Ndjamena a prononcé sept condamnations à perpétuité pour «assassinats» et «tortures». Devant la barre, ils étaient 28 responsables de l’appareil sécuritaire de l’ex-chef de l’Etat qui était dédié aux «exactions» pour maintenir son pouvoir.
Parmi les condamnés, on peut citer Saleh Younous, premier directeur de la Dds, et Mahamat Djibrine, dit «El Djonto», présenté comme un tortionnaire. Ils ont été également inculpés par les Chambres africaines extraordinaires qui ont réclamé leur extradition.
En vain. Parmi les condamnés figurent aussi Nodjigoto Haunan, ancien directeur de la Sûreté nationale, mis en cause dans la répression contre les membres de l’ethnie Zaghawa et Khalil Djibrine, ancien chef de servicedelaDdsdansleSudduTchaden 1983-1984.
Il faut savoir que le ministère public avait requis 16 condamnations et 7 acquittements à l’encontre des 23 inculpés. En réalité, le Code pénal tchadien étant obsolète, les travaux forcés, selon Human Rights Watch, ne sont pas obligatoires et sont généralement transformés en peine de prison ferme.
Par ailleurs, les autres accusés écopent de peines allant de 7 à 20 ans de travaux forcés. Il y a eu aussi des personnes qui ont été relâchées à l’image de Toké Dadi, directeur adjoint de la Dds. Malgré ces condamnations, la traque des «tortionnaires» continue. A la fin de son délibéré, la cour a demandé à la justice tchadienne, de continuer à poursuive des agents de la Dds qui ont échappé à ce procès. Il s’agit entre autres, de Guihini Korei, ancien directeur général de la Dds et Bandjim Bandoum, ancien gendarme.
Lors de ce procès «historique», l’Etat tchadien a été condamné et doit contribuer pour moitié, au paiement des 75 milliards de francs Cfa de dommages et intérêts à verser aux 7 000 parties civiles au procès.
Audelà de cette condamnation, les juges ont demandé la transformation des locaux de la Dds, situés dans l’enceinte de l’actuelle présidence de République, en musée. En plus, un monument en la mémoire des 40 000 morts du régime de Hissein Habré doit être érigé sur «la plaine des morts» à Hamral Goz où ont été enterrées, dans des fosses communes, des centaines de victimes du régime de Hissein Habré.
Dès l’annonce du verdict, les organisations de défense des droits de l’Homme ont affiché leur joie. «La condamnation au Tchad, le 25 mars, de 20 agents de l’appareil répressif du régime de Hissène Habré (19821990), pour actes de torture, est une victoire pour la justice», célèbre l’organisation Human Rights Watch qui s’est toujours engagée dans ce combat.
«Vingt-quatre ans après la fin de la dictature de Habré, et 14 ans après que les survivants ont déposé leur plainte, le verdict d’aujourd’hui et l’ordre de réparation sont des victoires éclatantes pour les victimes de Hissène Habré», soutient Reed Brody, conseiller juridique à Human Rights Watch qui travaille auprès des victimes depuis 1999 et qui a assisté au procès.
«La condamnation des responsables de l’appareil sécuritaire de l’Etat pour des violations des droits de l’Homme constituent non seulement un hommage à la persévérance et à la ténacité des victimes, mais aussi un événement notable dans un pays où les atrocités restent trop souvent impunies», poursuit-il en rappelant que le régime dirigé par Hissein Habré est accusé de milliers d’assassinats politiques et de l’usage systématique de la torture.
«Enfin, enfin, les hommes qui nous ont brutalisés et qui ont ri de nous pendant des décennies ont eu ce qu’ils méritaient», savoure Clément Abaifouta, président de l’Association des victimes des crimes du régime de Hissène Habré (Avcrhh). En tant que prisonnier sous le régime de Habré, il a été forcé de creuser des charniers et d’enterrer de nombreux codétenus.
«Le gouvernement doit maintenant mettre en application cette décision pour que les victimes obtiennent enfin réparations pour leurs souffrances et que des mesures soient prises pour que nous ne tombions pas dans l’oubli», poursuit-il.
La Cour criminelle de Ndjamena jugeait ces prévenus pour meurtre, torture, enlèvements, détention arbitraire, coups et blessures et actes de barbarie.
La plaine des morts
Il faut savoir que des documents de la Dds, découverts par Human Rights Watch en 2001, ont révélé les noms de 1 208 personnes exécutées ou décédées en détention, et de 12 321 victimes de violations des droits de l’Homme.
Aujourd’hui, le délibéré de ce procès laisse entrevoir les attentes liées à celles des Chambres africaines extraordinaires (Cae) prévues dans les prochaines semaines. Car, les juges d’instruction des Cae ont renvoyé Hissein Habré en Cour d’assises pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et torture durant son régime qui a dirigé le Tchad de 1982 à 1990 avant d’être renversé par l’actuel Président tchadien Idriss Déby Itno. Depuis cette date, il vivait tranquillement son exil dakarois avant d’être rattrapé par les Cae.
LES RESPONSABLES MISENT SUR LA SANCTION POUR ERADIQUER CES MAUX
MAUVAIS ACCUEIL ET PRISE EN CHARGE DEFFECTUEUSE DES MALADES DANS LES HOPITAUX
Des sanctions contre les personnels de santé qui réserveraient un mauvais accueil et une prise en charge défectueuse aux malades. Voilà ce que prône désormais les responsables du secteur de la santé pour éradiquer ces maux.
«Il faut qu’on travaille à sanctionner des gens qui ont des comportements indignes. C’est vrai qu’il faut former les gens, mais on ne doit pas laisser une minorité saper le travail. C’est inadmissible que des agents aient des écarts de langage avec les malades ou leurs accompagnants. Nos compatriotes ont même peur d’aller à l’hôpital. Moi, je dis la peur, il faut la faire changer de camp en faisant de telle sorte que ces personnes qui agissent ainsi aient peur». Voilà comment Saliou Diallo, directeur des établissements de santé, qui effectuait hier une visite à l’hôpital Aristide Le Dantec, a campé le décor relativement aux conditions d’accueil des malades et de leurs accompagnants dans les structures de santé. Des patients qui sont parfois très mal reçus ou très mal pris en charge.
Décidé à résoudre le problème, le directeur des établissements de santé, déclare que «désormais, si on entend quelqu’un crier sur un malade dans un hôpital, il risque de perdre sa place». Poursuivant, il ajoute que dans le règlement intérieur des hôpitaux seront répertoriés toutes les dispositions prises, les sanctions prévues et les notes de service qui interdisent ces comportements. Et que les agents qui auront de bons comportements seront récompensés».
Les agents fautifs virés pour non-assistance à personne en danger
Meurtri par cette situation décriée par bon nombre de patients, M. Diallo recommande à ses collègues de «soigner d’abord le malade, lever l’urgence, avant toute procédure administrative ou financière. Car si on ne le fait pas, on tombe sur ce qu’on appelle non-assistance à personne en danger», dit-il. Déterminé à faire face à ces maux, il indique qu’il faut «retenir le malade, même s’il vient par taxi, au lieu de le renvoyer, quitte à le garder dans le bureau du directeur, mais qu’il ne bouge pas. Nous allons vers un hôpital Le Dantec avec des changements, car cela ne sert à rien d’avoir de beaux bâtiments avec des comportements reprochables».
Pour solutionner définitivement ces problèmes, M. Diallo exhorte les responsables des hôpitaux «à aménager le bureau des usagers qui sera un lieu où le malade pourra exprimer tout ce qui lui est arrivé, saisir le règlement intérieur. Car il est inadmissible d’avoir des comportements inappropriés dans certaines structures de santé. Des sanctions vont tomber et la formation doit continuer. Car ce n’est pas seulement l’accueil, mais pour tout le monde. Les blouses et les badges contribuent au meilleur accueil. Avoir un plan de communication, aussi bien à l’externe qu’à l’interne, permet, quand il y a un incident, que les structures puissent communiquer».
Le directeur des établissements de santé annonce, par ailleurs, que «des ambulances sont en train d’être octroyées aux structures de santé et des téléphones pour faciliter la communication entre les ambulanciers et des hôpitaux. Nous allons aussi proposer une journée nationale des urgences et des usagers». Revenant sur le bilan de la visite effectuée à Le Dantec, hier, il confie que «quelque chose est en train de bouger, avec les directives du ministère de la Santé et de l’action sociale. Une introspection a été faite et nous allons revenir régulièrement pour évaluer la situation».
Pour sa part, la directrice des services d’urgences de l’hôpital Aristide Le Dantec, Aïssatou Sy Diagne, a assuré le Directeur des établissements de santé du suivi de ces recommandations. «Il y a un comité d’audit qui est en train de travailler sur les blocs opératoires, Le Dantec a ses réalités, mais la volonté est là, la notion de territoire est le problème de Dantec. On ne peut pas comprendre que les patients ont besoin d’être opérés et que les blocs ne soient pas à leur disposition», a-t-elle déploré.
La sanction négative, une alternative aux problèmes d’accueil
Déterminée à mettre fin à ce calvaire, Mme Diagne estime que «la régulation médicale permet de régler le problème de la prise en charge des malades. Il faut qu’on s’autocontrôle, car il y a beaucoup de protectionnisme et la sanction négative est persuasive». Et pour cela, il faut, d’après elle, un personnel qualifié, des urgences évaluées, ce qui a été fait à Le Dantec. Car, il y a eu beaucoup de formations, mais le problème demeure une parfaite organisation pour éviter de renvoyer les malades. Se renseigner et voir la structure la mieux adaptée pour orienter le malade. Avoir aussi une structure qui doit assurer la coordination des services avec l’implication des majors qui doivent renseigner sur le nombre de lits disponibles. Cela permettra de réduire les va-et-vient des patients. Quand on a un malade, on connaît le calvaire. Alors, s’il y a des sanctions pour corriger les fautes, qu’on les prenne», a recommandé Mme Diagne.
D’après la directrice des services d’urgences de l’hôpital Aristide Le Dantec, «il y a un déficit quantitatif et qualitatif et il y a eu même un manque criard de personnel des urgences. Cela, alors que le processus de suivi doit être constant». «Mais, ajoute-t-elle, il faut aussi une culture d’entreprise pour faire face aux problématiques. Pour parer cette situation, il faut sanctionner dans le court terme et éduquer dans le long terme».
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KIIRA EV, PREMIÈRE VOITURE ELECTRONIQUE MADE IN OUGANDA
Un groupe d'étudiants ougandais de la faculté d'Ingénierie, de Design, d'Art et de Technologie de l'Université Makerere ont construit la première voiture électrique ougandaise (Kiira EV) en environ 30 mois.
La voiture a été testée avec succès le 1er Novembre 2011 à l'Université Makerere. Elle n'est encore qu'un prototype, mais la plupart des composants du biplace ont été conçus et construits en Ouganda: la carrosse, le système de combustion, etc.
Le projet de cette voiture appelé VDP (Vehicle Design Project) fait partie des initiatives financées et soutenues par le président ougandais.
Les batteries du véhicule ont environ 80 km d'autonomie et l'électricité est la seule source d'énergie utilisée pour faire fonctionner la Kiira EV (ce qui en fait une voiture très silencieuse). D'autres véhicules doivent être fabriqués, y compris un 7-places et un van de 30 places avec environ 200 km d'autonomie grâce à un panneau solaire.
La conception de la voiture a été réalisée par un brillant designer d'automobile - Jonathan Kasumba. En effet, il est important pour de tels projets qu'ils soient en partie centrés sur le processus de conception de la voiture ; ce qui est essentiel dans n'importe quel design industriel, surtout si la voiture doit être fabriquée en série.
L'assemblage du prototype a coûté environ 35 000 $ à la faculté, quoiqu'on pense que le coût puisse être ramené à 15 000 $.
Toute l'équipe qui a travaillé sur le projet a au moins prouvé que les Africains peuvent facilement se lancer dans des projets très difficiles et réussir.
Cela prouve, encore une fois, que les Africains ont du talent et du génie ; et qu'une industrie automobile écologique en Afrique pointe sans doute à l'horizon.