Dakar, 26 mars (APS) - Le tribunal correctionnel de Dakar a renvoyé au 9 avril prochain la confrontation de Karim Wade avec l’expert-comptable Pape Alboury Ndao, dans le cadre du procès dit du compte de Singapour.
Le renvoi du procès s’explique par la nomination d’un nouveau procureur de la République, lequel doit prendre connaissance du dossier, selon le tribunal correctionnel.
Dans cette affaire, Karim Wade accuse M. Ndao d’"escroquerie au jugement, faux et usage de faux en écriture comptable".
Lundi dernier, la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) a rejeté, pour insuffisance de preuves, un rapport de l’expert-comptable attribuant à M. Wade un compte bancaire ouvert à Singapour et crédité de 47 milliards de francs CFA.
Le même jour, la CREI a condamné Karim Wade à six ans de prison ferme et au paiement d’une amende de 138 milliards de francs CFA pour le délit d’enrichissement illicite.
Le philosophe Abdoulaye Kane possède de grandes qualités de conteur, son histoire est aussi la nôtre tant il sait enrichir sa langue dans des détails qui nous emportent sur des terres lointaines mais pourtant si familières
Plonger dans les mémoires de Abdoulaye Elimane Kane est un vrai délice, une véritable immersion littéraire au sens plein du terme. Récit autobiographique, le livre est aussi un formidable témoignage de l’histoire du Sénégal du XXème siècle, de la culture peulh et de la pensée philosophique africaine dans une démarche globale et plurielle.
Un vrai délice donc ! Car au-delà des qualités esthétiques et littéraires, la voix de Abdoulaye Elimane Kane est truculente, profonde, universelle, drôle et jamais prétentieuse.
Abdoulaye Elimane Kane nous entraîne sur le chemin de sa vie fascinante, de l’enfance à Dakar et sur les rives du fleuve Sénégal, puis de l’âge adulte, celui de l’université Cheikh Anta Diop jusqu’en France, une véritable épopée «nomade» qui nous offre des images vives de notre histoire, de notre culture.
Abdoulaye Elimane Kane possède de grandes qualités de conteur, l’histoire particulière qui est la sienne est aussi la nôtre tant il sait enrichir sa langue dans des détails qui nous emportent sur des terres lointaines mais pourtant si familières, celles de l’enfance, de la vallée du fleuve Sénégal, du Fouta Tooro, des quartiers de Dakar ou encore l’exploration des berges parisiennes, autant de lieux épiés et croqués avec une précision confondante.
Tous les endroits que Abdoulaye Elimane Kane traverse, il les habite pleinement et les trace avec sa plume de belle manière, à la fois sensible, captivante et pittoresque.
Homme de lettres, de culture et de philosophie, Abdoulaye Elimane Kane sait rendre passionnantes toutes choses dans ce récit, alternant entre ses souvenirs personnels et une histoire plus vaste de plusieurs territoires, de cultures multiples qui appellent à une réflexion absolue qui est de déchiffrer la nature de l’être, cet humain incarné par son environnement, son éducation, ses initiations intimes, ses voyages, ses choix, ses doutes et ses joies.
Tout est profondément humanité au cœur de ce voyage littéraire et sincère. Avec une étonnante facilité, Abdoulaye Elimane Kane aborde de nombreux sujets qui imprègnent la culture sénégalaise : la dynastie des familles, les rapports sociaux, la religion, les castes, la spiritualité, les croyances, les traditions ancestrales, l’héritage colonial, les valeurs de justice, la vie politique, puis plus largement le savoir, l’éducation, la transmission, la mémoire, autant de problématiques qui nous questionnent inlassablement.
Ainsi nous pouvons parcourir ce livre comme un guide pédagogique qui dit notre histoire, notre géographie, notre société avec une parfaite acuité, une intelligence fine et une élégance dans le style qui nous révèle la générosité du regard de Abdoulaye Elimane Kane.
Construit en deux parties, le récit est un formidable document qui nous permet de revivre les faits de l’histoire coloniale, de la période des indépendances et celle de notre société contemporaine. Si la première partie intitulée Le plaisir d’apprendre et d’enseigner, est tout un programme, où l’on suit les étapes de l’enfance, des études, de la vie universitaire et enseignante de Abdoulaye Elimane Kane, la seconde, intitulée Les chemins de la vie, s’attarde plus volontiers sur la réflexion philosophique et politique, longuement mûrie par l’âge et l’expérience.
Encore une fois, la grande Histoire rencontre l’intérieur de l’homme et c’est une alchimie littéraire qui nous séduit totalement.
Le début de la seconde partie, consacrée au nomadisme «naturel» de Abdoulaye Elimane Kane et à la description des modes de déplacement au Sénégal, en Afrique, en Europe et en Asie sont comme autant de chroniques savoureuses du temps, des territoires explorés, de la société avec ses contradictions et ses tourments. En filigrane, il y est aussi question de son passé d’homme politique, de quelques aventures diplomatiques et d’échanges avec le vaste monde.
De ces nombreux déplacements qui forment comme des chemins de lumière sur la carte du globe, il reste un voyage que Abdoulaye Elimane Kane évoque avec délicatesse, c’est celui de la création littéraire. Il dit que le plus beau voyage reste celui de la pensée, de la fiction reconstruite à partir d’un réel fantasmé, de l’invention fondatrice des mondes, de ces terres inconnues qui se forment au gré de l’inspiration.
Au fond, c’est aussi un récit qui possède des qualités poétiques car cette descente au cœur de notre culture, d’un temps qui a disparu, laisse des images symboliques dans notre regard de flâneur littéraire.
Pour le long chapitre consacré à la politique, là aussi nous nous retrouvons dans un moment d’histoire particulièrement vif, ponctué de faits détaillés qui permettent de mieux comprendre la vie politique sénégalaise et plus particulièrement la gouvernance de Abdou Diouf. De ses responsabilités ministérielles, Abdoulaye Elimane Kane dresse un portrait toujours honnête et enthousiaste révélant un homme portant infatigablement des valeurs de justice et le sens de la République.
La philosophie «sauvage» riche de 400 pages se termine par l’évocation de l’asthme chronique dont souffre Abdoulaye Elimane Kane et de ses nombreuses contraintes. Cela lui permet d’évoquer les frontières de l’inconscient humain entre le plaisir et l’ennui, le désespoir et l’euphorie, les racines et l’identité, la vie et la mort, l’histoire singulière et universelle des hommes.
L’univers littéraire de Abdoulaye Elimane Kane est si riche, si puissant que rien ne vous empêche de (re)lire ses ouvrages de fiction qui tracent aussi de très beaux et émouvants voyages.
MULTIPLE PHOTOS
"SI AMA BALDÉ M'ATTAQUE, JE VAIS LE CASSER EN DEUX !"
Après Ama Baldé c'était, hier, au tour de Zoss de s'adresser à la presse. Le Show man qui n'a pas failli à sa réputation devant un public nombreux a juré sur tous les saints qu'il battra le fils de Falay Baldé. Zoss qui respire la grande forme promet d'infliger une sévère correction à Ama Baldé.
Mobilisation des fans
"Cela représente beaucoup pour moi. Vous savez, je n'ai que mon fief (Parcelles Assainies). Je ressens une certaine fierté de voir tout ce beau monde venir me pousser vers la victoire. Et je tenais à leur dire merci. Merci également à Modou Lô, mon ami et frère. Je lui souhaite de décrocher le titre de roi des arènes devant Bombardier. Nous sommes un et indivisible. Notre ambition est de hisser très haut les couleurs des Parcelles Assainies. Et contre Ama Baldé, je prie pour la victoire".
Préparation
"Je n'ai jamais été aussi bien dans ma peau que sur ce combat. Il me faut gagner et s'il plait à Dieu, on vaincra. Ce combat est le mien ! Les commentaires vont bon train, mais tout sera tiré au clair le 4 avril. N'ayez aucune crainte. Physiquement et moralement, je suis prêt. Je n'attends que le jour J pour le battre. Si le combat était programmé pour demain (aujourd'hui), je lutterais. Ama Baldé ne peut pas me poser de problème ! Je viendrai avec courage, détermination et fougue pour le battre. Ceux qui me considèrent comme outsider dans ce tournoi se trompent. Dans ma carrière je n'ai battu que des champions : Gouy-gui (à deux reprises), Issa Pouye tombeur de Tapha Tine avec la manière. Je précise bien avec la manière. Moi, je bosse très dur. Et face à Ama, ce sera une question de vie ou de mort. Je ne badine pas ! Je lui dicterai ma loi. L'étiquette de favori ne m'intéresse pas car elle ne m'a jamais réussi. On ne me l'a jamais attribué malgré tout ce que j'ai prouvé dans la lutte. Ce n'est pas grave. Que Ama Baldé se le tienne pour dit: il y aura du tout dans ce duel. Et le combat sera très rapide. Je ne sous-estime personne. Ama Baldé me connaît certes, mais il ne peut pas me maitriser. Mon objectif est de remporter le tournoi. Et je le vaincrai pour bien démarrer la compétition".
Propos d'Ama Baldé
"Il a dit qu'il viendra me chercher au coup d'envoi, qu'il essaie et on verra. Ce duel, Ama ne peut pas le vouloir plus que moi. Aucun lutteur ne peut se dresser devant moi sans y laisser des plumes. Trèves de bavardage ! La date n'est plus loin. Donc place maintenant aux actes. Je le soumettrai à rude épreuve. Je n'attends que le jour J pour le battre. Je ferai tout ce que réclame le duel. Quelle que soit la stratégie utilisée par mon adversaire : bagarre ou lutte pure, je lui donnerai du répondant. Moi, je ne suis pas n'importe qui dans ce sport. Ama Baldé en saura quelque chose le 4 avril. Il affirme qu'il va livrer le combat de sa vie, inch'Allah, il va mordre la poussière. On ne me présente plus dans l'arène. Je lui infligerai la même correction que Gouy-gui. Et je suis impatient de voir ce qu'il vaut. Tout le monde sait que j'ai toujours refusé de l'affronter, mais comme il m'a choisi pour m'humilier, il verra que je lui suis supérieur. Il va perdre. Ama Baldé est comme un obstacle parmi tant d'autres que je dois franchir pour atteindre le sommet. C'est un simple combat. Personne n'a jamais osé marcher sur moi. Je dis bien personne. S'il le fait, il verra les conséquences."
Modou Lô Sparring-Partner
"Modou Lô, on a toujours eu l'habitude de s'entraîner ensemble. C'est un pote et un grand champion. Nous avons la même morphologie. Et cela traduit le travail qu'on effectue ensemble. On ne rate jamais l'occasion d'échanger des conseils. Nous sommes unis. Pour revenir à Ama Baldé, il m'a toujours défié, mais je vais le battre pour le remettre à sa place".
LE PÈRE DE LA VICTIME CRACHE SUR LES 10 MILLIONS DE L'ÉTAT
Renvoyé à plusieurs reprises, le procès de Mamadou Diop pourrait déboucher le 07 mai prochain sur une affaire particulièrement extraordinaire. Il y a de cela quelques jours, le père de la victime a craché sur les 10 millions que lui proposait l'agent judiciaire de l'État en guise d'indemnisation. Il ne veut pas, dit-on, entendre parler d'une indemnisation calculée sur la base de celle que les victimes du bateau "Le Joola" ont reçue.
Mama Diop se pliera-t-il au jugement qui sera prononcé le 7 mai prochain dans l'affaire qui oppose feu Mamadou Diop aux éléments de l'ancien Commissaire central Arona Sy ? Le père de la victime qui croit dur comme fer que son fils a été assassiné continue de s'opposer à toute solution à l'amiable.
Souhaitant que la lumière soit faite sur ce dossier, il n'a pas hésité à rejeter les 10 millions que lui proposait l'agent judiciaire de l'État, en guise d'indemnisation. Mama Diop, selon nos sources, ne veut pas entendre parler d'une indemnisation évaluée sur la même base que celle qui a été allouée aux victimes du bateau "Le Joola".
Les conditions qui ont conduit à la perte des victimes du bateau "Le Joola" et celles dans lesquelles Mamadou Diop a perdu la vie n'étant pas les mêmes, il ne peut accepter qu'on veuille lui proposer ce montant et parler d'harmoniser.
"Le Joola, c'est une calamité naturelle alors que Mamadou Diop a été assassiné"
Joint au téléphone, Mama Diop a confirmé l'information avant d'expliquer les raisons qui l'ont poussé à rejeter l'offre de l'État. "Le Joola, c'est une calamité naturelle, alors que pour Mamadou Diop, c'est un assassinat et tout le monde a entendu les autorités policières, en l'occurrence le commissaire Arona Sy, dire que ce n'est pas le Dragon qui l'a tué mais une Mercedes". Il accuse le commissaire Arona Sy et l'ancien ministre de l'Intérieur Ousmane Ngom d'avoir assassiné son fils.
Mamadou Diop qui demandait à intégrer la Fonction publique avant sa mort, a finalement été versé dans la Fonction publique à titre posthume. L'État l'a intégré. Sa famille perçoit tous les mois son salaire de fonctionnaire. Ses enfants aussi bénéficient du statut de pupilles de la Nation comme les enfants des victimes du bateau "Le Joola". À part ses droits civils, comme l'indemnisation que son père refuse d'empocher, tous ses droits au plan pénal ont été respectés", renseigne une source proche du dossier.
Gorgui s'est rendu, hier, à la prison de Rebeus. Nos radars l'ont aperçu en pleine discussion avec son fils Karim qui vient d'être condamné à six ans de prison pour enrichissement illicite. On ne sait pas ce qu'ils se sont dit, mais toujours est-il que sitôt après l'entrevue, Gorgui a regagné la permanence Oumar Lamine Badji pour présider la réunion du Comité directeur. C'est en cours de route, diton, que Madické Niang lui a transmis le message du Khalife général des mourides. A noter que le Comité directeur d'hier a connu une forte affluence avec la présence de la quasi-totalité des pontes du Pds, à l'exception de Souleymane Ndéné Ndiaye et de Habib Sy.
Come-back d'Aïda Mbodj et de Mbaye Pekh
Va-t-on vers des retrouvailles entre toutes les composantes du parti. En effet, pour les besoins du Comité directeur à la permanence du Pds la lionne du Baol Aïda Mbodj et le griot attitré de Gorgui Abdoulaye Mbaye "Pekh" ont fait le déplacement. Ces derniers, portés disparus de la galaxie libérale depuis le congrès extraordinaire qui a intronisé le fils d'Abdoulaye Wade, sont venus soutenir leurs frères dans la lutte pour la libération des prisonniers politiques du Pds.
Alboury Ndao
L'expert-comptable qui a révélé le vrai faux compte de Singapour de Karim Wade contenant 47 milliards F Cfa sera à nouveau aujourd'hui au tribunal. Alboury Ndao dont le rapport a été rejeté par le juge Henri Grégoire Diop et son équipe, connaîtra aujourd'hui le sort qui lui sera réservé dans l'affaire de diffamation qui l'oppose à Karim Wade. Pour beaucoup de libéraux, la logique voudrait qu'Alboury Ndao soit condamné pour parjures, surtout que les 47 milliards ont été soustraits du patrimoine de Karim Wade par le Juge Henri Grégoire Diop. Mais il ne faut présager de rien.
Wade annonce la libération de Aïda Ndiongue
Hier, lors du Comité directeur du Pds, Gorgui a déclaré que Aïda Ndiongue va bientôt humer l'air de la liberté. D'après l'ancien président de la République, même si Niangal va confisquer tous les biens de l'égérie libérale, cette dernière devrait retrouver les siens. Cette libération, selon les sources de Gorgui, pourrait même intervenir aujourd'hui. Car c'est ce matin que le dossier des produits phytosanitaires qui vaut la prison à Aïda Ndiongue, Aziz Ndiongue, Madou Sall, Amadou Ndiaye sera appelé devant la barre.
Retour de parquet pour Toussaint et Cie
Le suspense est maintenu sur l'arrestation de Toussaint Manga et Cie. Selon nos informations, les jeunes libéraux ont été conduits, hier, devant le Procureur, mais ils ont fait l'objet d'un retour de Parquet. Interpellés avec un vieil homme d'une soixantaine d'années, Toussaint Manga et ses compagnons d'infortune sont accusés de troubles à l'ordre suite à la manifestation qui s'est tenue sur la Corniche le jour du verdict de l'affaire Karim Wade. Certains dont Toussaint Manga sont gardés à vue dans les locaux de la police du Plateau et d'autres passent la nuit au commissariat central. Ils reviendront aujourd'hui au Tribunal pour être présentés au Procureur qui décidera de leur sort.
Toussaint risque gros
Le responsable de l'Union des jeunesses travaillistes et libérales (Ujtl) pourrait rester encore longtemps en prison. Poursuivi pour actes de vandalisme, il risque fort, surtout qu'il était dans le viseur de la police depuis belle lurette. D'ailleurs, si l'on en croit les avocats du Pds, promesse aurait été faite aux autres jeunes arrêtés d'obtenir une libération à condition d'accabler Toussaint Manga comme étant l'instigateur des actes.
26 libéraux en prison
Me Adama Fall qui faisait le point, hier, au Comité directeur a annoncé que 26 libéraux sont dans les liens de la prévention, à la suite des manifestations intervenues au lendemain de la condamnation de Karim Wade par la Crei. Même si on ne parle que de Karim Wade, les libéraux sont nombreux dans les geôles. Par ailleurs, Me Adama Fall dit avoir rencontré à la prison de Diourbel Serigne Assane Mbacké que les libéraux comptent désormais comme un des leurs, même s'il a été envoyé en prison dans le cadre de l'incendie criminel perpétré au domicile de Moustapha Cissé Lô.
Wade toujours radical
Même si le coup de fil du Khalife des mourides a refroidi l'ardeur du pape du Sopi, Me Wade est décidé à faire face au régime de Macky Sall. A l'endroit des jeunes qui scandaient : "Gorgui ! Buuur Yalla Gnuungui lay Gnan am Ndam", l'ex-Président a répliqué en ces termes : "Je suis peiné d'entendre des jeunes dire ça. Yalla Yalla Bay sa Toll". Une manière de dire aux jeunes qu'ils doivent se battre avec vigueur pour réclamer leurs droits.
50 avocats pour Me Sall
Le procès de Me Amadou Sall sera historique devant la Cour d'appel Dakar. Et pour cause, au moins 50 avocats ont déjà décidé d'enfiler leur robe pour défendre leur collègue poursuivi pour propos séditieux lors d'un meeting. Selon nos informations, Me Sall a un moral d'acier tout comme Karim Wade d'ailleurs.
Condamnation
Le député et maire de Tambacounda, Mame Balla Lô, a été reconnu coupable d'abus de confiance portant sur la somme de plus 98 millions et condamné, hier, à une peine de deux ans de prison dont six mois ferme. Mais puisqu'il avait déjà purgé six mois, il ne va pas retourner en prison. Il annonce avoir fait appel de la décision du juge. Poursuivi par des sociétaires de la mutuelle d'épargne et de crédit dont il était le Pca, il avait été arrêté en 2007 avant d'être libéré au bout de six mois sur intervention de Macky Sall qui avait commis un avocat pour lui. Le coordonnateur de l'Apr de Tambacounda accuse le garde des Sceaux d'avoir exhumé son dossier dans le but d'enterrer un adversaire politique.
La salle des témoins prend feu
Restons à Tambacounda où la salle des témoins du tribunal régional a pris feu, hier après-midi, en pleine audience, sans que personne ne sache véritablement l'origine de l'incendie. La région de Tambacounda étant connue pour être une zone très mystique, certains pensent déjà à un sort. Selon nos informations, il n'y a pas eu de dégâts majeurs, mais une enquête a été ouverte.
Insécurité
L'insécurité est en train de prendre des proportions inquiétantes dans le Sine Saloum. Les braquages sont devenus monnaies courantes. Hier, la commune de Ndoffane a été visitée par des voleurs armés de fusils de chasse. Ils ont cambriolé une boutique, dévalisé le comptoir d'un boutiquier et tiré des balles réelles avant de prendre la clé des champs. Les populations réclament une brigade de gendarmerie.
Les arbitres de foot de Diourbel en ordre de bataille
C'est à croire que les querelles intestines sont à la mode dans tous les secteurs d'activité dans la commune de Diourbel. Après la division constatée qui mine les instances de l'Odcav et les relations des dirigeants du douzième "Gaïndé" local, la guerre fait rage à la Cra (Commission régionale des arbitres). En effet, les arbitres qui ne s'entendent pas depuis déjà plusieurs années sont en train de paralyser l'arbitrage dans la capitale du Baol à telle enseigne que la Ligue régionale de Football a été contrainte de s'adresser aux arbitres de la Cra de Thiès pour officier le championnat régional. C'est ce qui a été constaté, hier après-midi, au stade Ely Manel Fall où les férus du ballon rond se sont rendus en très grand nombre. Il faut cependant souligner que les innombrables tentatives de réconciliation de la Cca (Commission centrale des arbitres) n'ont abouti à rien, et les arbitres de Diourbel continuent aujourd'hui encore de se regarder en véritables chiens de faïence.
Bouclier de Cheikh Kanté
Des proches de Cheikh Kanté prennent la défense de leur mentor qui fait l'objet d'attaques tous azimuts depuis quelque temps. À les croire, ceux qui attaquent Cheikh Kanté en faisant allusion à de prétendues révélations fracassantes pour jouer sur le sensationnel, n'ont en réalité aucun argument. "Les vrais scandales du Port de Dakar viennent d'être découverts par la nouvelle équipe. Dr Cheikh Kanté a constaté la disparition de 271 millions partagés entre d'anciens dignitaires du défunt régime libéral", d'après le communiqué des proches du Directeur général du Port et signé par Abdoulaye Khouma. L'autre scandale ajoutent-ils, "réside dans un trou béant de 80 milliards découvert dans la gestion antérieure du Port de Dakar. Une affaire qui a mené certaines personnalités de ce régime, vomis par le peuple sénégalais, en prison et qui va encore envoyer d'autres en détention". A en croire ses proches, Dr Cheikh Kanté compte engager une procédure qui aboutira dans les prochains jours à des poursuites judiciaires devant l'Ofnac, la Crei ou encore les autres Cours et tribunaux.
Macky Sall à Bruxelles
Le chef de l'Etat est rentré de Bruxelles. Macky Sall prenait part à la Conférence internationale des donateurs pour la Guinée-Bissau. Selon un communiqué de la Présidence de la République, Macky Sall a tenu à accompagner les autorités bissauguinéennes à la présentation de leur Plan stratégique de développement économique et social devant les partenaires européens. A la cérémonie d'ouverture de la Conférence internationale des donateurs pour la GuinéeBissau, le chef de l'Etat a rappelé les liens multiples qui unissent le Sénégal et la GuinéeBissau et indiqué que "ce qui est important pour la Guinée-Bissau l'est aussi pour le Sénégal". Le Président Macky Sall a évoqué également la question de la sécurité en général et de la lutte contre le terrorisme en particulier. Il a plaidé pour un plus grand soutien de l'Union européenne (Ue) dans la lutte contre le terrorisme en Afrique.
MACKY PEUT ET DOIT MIEUX FAIRE
SITUATION ÉCONOMIQUE DU PAYS, 3 ANS APRÈS LA 2e ALTERNANCE
Trois après son accession à la magistrature suprême, le président de la République Macky Sall et son gouvernement font l'objet de beaucoup de critiques sur le plan économique. S'ils ne sont pas accusés du fort taux de chômage des jeunes, c'est le faible pouvoir d'achat qui leur est imputé ou encore le taux de croissance qui, selon certains, est toujours insuffisant. La situation du Sénégal est-elle aussi mal en point depuis le 25 mars 2012 ?
Au rayon des qualificatifs, les distinctions ne manquent pas pour décrire la gouvernance de Macky Sall, 3 ans après son accession à la magistrature suprême. Assez bien, Bien, Peut mieux faire… Ce sont entre autres les mentions décernées à l'économie sénégalaise. "Ayant hérité d'un pays où son prédécesseur prédisait qu'il serait incapable de payer les salaires des fonctionnaires les 3 mois suivant son installation au fauteuil présidentiel, on peut s'estimer heureux", croit savoir Moustapha Tall, Opérateur économique. De l'avis de ce dernier, si le Sénégal arrive à lever la tête, c'est parce que beaucoup d'efforts ont été consentis.
En 2015, l'Etat projette d'atteindre 5,4% de croissance si l'on se fie aux données de la Direction de la Prévision et des Etudes Economiques (DPEE). Ces progressions notées font croire à M.Tall que les actes posés rassurent. Il en veut pour preuve le fait que le chef de l'Etat ait consolidé les rapports avec les partenaires économiques historiques, prôner l'autosuffisance en riz, lancer l'autoroute Thiès-Touba….
Des incertitudes pèsent sur plusieurs secteurs
Mais selon l'opérateur économique, Macky Sall aurait pu mieux appréhender la situation économique du pays, s'il avait tenu au préalable "des Etats généraux". Cela lui aurait permis, dit-il de "savoir où investir plus". Il a certes choisi de faire de l'agriculture le moteur de la croissance économique, un choix amplement justifié puisqu'étant un secteur qui emploie près de 70% de la population, sauf, conseille-t-il, qu'il faut l'organiser, afin d'atteindre les objectifs fixés. Le climat de fin de l'impunité qui règne actuellement dans le pays est un point positif qui, selon Moustapha Tall, trace les voies de l'émergence.
Professeur d'économie à la Faseg, Malick Sané estime quant à lui que l'économie sénégalaise se porte "assez bien ", et bien qu'étant en dessous de la moyenne des pays de l'Uemoa. Beaucoup de mesures hardies ont été prises, mais il n'en demeure pas moins que plusieurs secteurs de l'économie sénégalaise sont mal en point. Prenant exemple sur le secteur agricole, M. Sané a regretté le déroulement de la campagne de commercialisation de l'arachide, où s'est posé un "problème de financement". De fait, les huiliers n'ont pas pu acheter toute la production attendue.
Quid du secteur industriel ? Beaucoup d'entreprises sénégalaises sont en difficulté en l'occurrence les Industries Chimiques du Sénégal (ICS), Sénégal Airlines… ce qui pose un réel problème. Et même si le Plan Sénégal Emergent (PSE) est axé sur le long terme, la véritable question se trouve, selon M.Sané, dans la "mise en œuvre et la capacité du Sénégal à pouvoir lever tous ces financements qui sont prévus". Il estime également que l'amélioration du climat des affaires ne devrait pas non plus être en reste surtout que l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) annonçait, à l'issue de son enquête en 2014, que 855 entreprises étaient en cessation d'activité bien avant et au courant de l'année 2013.
Les visas et Ébola : des points noirs
Les points noirs sont l'instauration de visas pour entrer au Sénégal et la maladie Ébola. Pour le premier point, le chef de l'Etat a déclaré ce 17 mars qu"en politique, il faut savoir revenir sur une décision". Une façon d'annoncer qu'il va remédier à la situation d'autant plus que le secteur du tourisme mérite véritablement d'être relancé. Pour le professeur Sané, "des mesures contradictoires notamment l'instauration des visas", ont conduit à cette situation malencontreuse.
De son côté, la maladie Ébola a eu un impact assez significatif sur l'économie. La fermeture des frontières avec la Guinée, s'est fait ressentir sur les exportations vers ce pays où le Sénégal exporte en moyenne 11%.
Toujours au chapitre des écueils qu'il faut lever, figure la résorption du chômage des jeunes. En diminuant le taux de chômeurs, l'Etat éviterait le "gaspillage des ressources humaines". C'est la conviction de Mbaye Diène, Professeur à la Faseg et chercheur au Consortium pour la Recherche Economique et Sociale (CRES). Il estime qu'il faut mener des réformes qui permettent l'adéquation de l'offre de formation à la demande du marché du travail. Ainsi, le taux de chômage serait réduit de façon considérable. Soulignant par ailleurs qu'il est salutaire de réduire les impôts, il pense qu'il y a des "efforts à faire sur le plan infrastructurel pour soutenir les performances des industries et la productivité".
Un reporter a soutenu avoir vu entre les mains de « journalistes de la presse étrangère » (sic), bien avant l’ouverture de la séance du 23 mars, une copie du verdict de la Cour de répression de l’enrichissement illicite avant même que cette dernière ne donne le prononcé officiel de son délibéré condamnant Karim Wade et ses co-accusés, le 23 mars dernier ! Pape Ndiaye est si sûr de son vécu qu’il en a témoigné à l’émission Petit-déj sur Walf Tv. Mais, on ressent forcément un certain malaise face à une révélation dont la véracité en rajouterait au discrédit que les adversaires de la Cour de répression de l’enrichissement illicite tentent de jeter sur une juridiction controversée.
Le fait (s’il est vrai) est tellement insolite que des organisations de défense des droits de l’homme auraient tenté de s’engouffrer dans cette brèche ouverte par un journaliste dont le comportement lors d’une phase de collecte de l’information n’est pas du tout exempt de reproche. Témoin d’une telle étrangeté (la détention d’un document supposé être en la possession exclusive et confidentielle d’une cour de justice), le reporter n’a pas cru aller au-delà du simple constat personnel. Que n’a-t-il demandé à ses confrères où ils se sont procuré le document afin d’en avoir, lui aussi, une copie ? Ou, à défaut de cela, pourquoi n’a-t-il pas demandé à ces journalistes comme lui où ils ont pu entrer en possession d’une telle exclusivité ? En tout cas, dans son témoignage, il ne le dit point ; il ne dit rien de ses propres négligence et défaut de curiosité professionnelle qui lui aurait permis d’avoir un scoop, un vrai ! Et il en aurait tellement facilité la tâche aux Ong de défense de droits de l’homme et aurait apporté une preuve que la Crei est une juridiction fantoche. Mais, le chroniqueur judiciaire n’a rien fait de tel, il n’a pas eu cette curiosité qui est une des qualités que doit avoir le reporter. Il affirme avoir vu le document, mais sans en apporter la preuve.
Problème de vérification d’une information aussi que cette affirmation péremptoire que « Toussaint Manga a été kidnappé ». Là non plus, le journaliste ne précise pas qui est l’auteur de l’relèvement. Mais, on suppose que le journaliste faisait allusion à l’interpellation du jeune leader libéral par la gendarmerie ou la police pour avoir été l’auteur d’actes répréhensibles ayant consisté à brûler des pneus pour protester contre le verdict de la Crei. « De sources proches de l'enquête, écrit le portail internet « Dakaractu.com », Toussaint Manga et sa bande « ne savaient pas qu'ils étaient étroitement surveillés et que leurs moindres faits et gestes scrutés ». « Les images ont fini de faire le tour de la toile. Ils ont érigé partout des barricades, brûlés des pneus, lancé des projectiles etc... Bref, il leur est reproché des actes de vandalisme qui consistent à détruire, dégrader, détériorer volontairement le bien d'autrui, pour son seul plaisir ou dans un but de nuisance », souligne Dakaractu.om
Accuser une force publique agissant sur ordre et sous le contrôle d’une autorité judiciaire est d’autant plus grave que le kidnapping est un acte, en principe illégal, infâmant. Wikitonnaire (dictionnaire en-ligne), le définit comme une « action qui consiste à s'emparer de quelqu'un et à le détenir, contre sa volonté, généralement par la force, souvent dans l'intention d'échanger la victime contre une rançon ou une compensation en nature (libération de prisonniers, fourniture d'armes, impunité pour certains chefs d'État ou criminels). Le kidnapping peut aussi être réalisé sans perspective de libérer la victime, notamment dans le but d'obtenir certains avantages d'ordre sexuel.
Lorsque le but de l'enlèvement est politique ou qu'il a lieu dans un contexte guerrier, on parle de prise d'otages. Lorsque la personne est privée de liberté contre son gré en dehors de toute autorité légale, on parle de séquestration, la personne séquestrée n'étant pas forcément enlevée (cas par exemple d'une personne retenue prisonnière dans un lieu alors qu'elle y était venue librement). »
Est-ce la démarche et l’objectif qu’ont eu les auteurs de l’interpellation de Manga et Cie ? Attention donc à l’usage des mots et à leur valeur. C’est pas l’avoir pas su ou voulu le savoir que le jeune wadiste Mamadou Lamine Massaly s’est retrouvé en prison après avoir accusé la gendarmerie de faits infâmants (« j’ai été kidnappé » alors qu’il a été convoqué en bonne et due forme par la section de Recherches de la gendarmerie nationale. Et comme si cela ne suffisait pas, Massaly en rajoute à la gravité en affirmant avoir été « torturé »). Et c’est plus que la maréchaussée et sa hiérarchie ne pouvaient accepter et ont saisi la justice.
Dans le genre narcissique, les journalistes et les avocats sont difficiles à égaler. Dans les écrits des premiers ont lit de temps en temps des flagorneries du genre « notre excellent confrère ». La même appréciation an été faite et entendue au moins quatre fois de la bouche des avocats participant à l’émission « Condamnation d Karim : le jour d’après » de la chaîne Tfm, le 23 mars et animée par Mamadou Ibra Kâne. « Mon excellent confrère », ont dit des débatteurs avec une ostentation et une insistance à vous dégoûter de ces termes. Finalement, personne n’est médiocre ? Quand on flatte à ce point un confrère, ne serait-ce pas dans l’espoir à peine secret qu’il vous renvoie l’ascenseur de cette clause de style dès que l’occasion se présenterait ? Une certaine humilité ne gâcherait en rien la conduite des uns et des autres.
Jean Meïssa DIOP
LE PDS MENACE DE BOYCOTTER OU D'EMPÊCHER LA PROCHAINE PRÉSIDENTIELLE
À l'issue de son comité directeur tenu hier à la permanence Oumar Lamine Badji, le Parti démocratique sénégalais a pris la ferme décision soit de boycotter l'élection présidentielle de 2017, soit d'empêcher sa tenue sur toute l'étendue du territoire national si le pouvoir actuel dirigé par Macky Sall refuse à Karim Wade sa participation à ces joutes.
Le Parti démocratique tient à son candidat Karim. Après le prononcé du verdict de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI) condamnant le fils de l'ancien président de la République à une peine ferme de 6 ans d'emprisonnement en plus d'une amende de 138 milliards de nos francs, Abdoulaye Wade, secrétaire général dudit parti et ses camarades persistent sur le choix de Karim Wade pour porter leur étendard à l'élection présidentielle de 2017.
"Le Pds n'a qu'un candidat, il n'existe pas de plan B pour la prochaine élection présidentielle qui sera organisée au Sénégal", a tenu à préciser d'emblée le porte-parole du parti. Selon Babacar Gaye, "si le pouvoir actuel dirigé par Macky Sall refuse à Karim Wade sa participation à la prochaine élection présidentielle, le Pds compte se doter de tous les moyens légaux de sa politique le moment venu".
"Comme nous n'avons pas de plan B, nous n'excluons pas de boycotter l'élection organisée par le pouvoir et laisser l'opinion nationale et internationale apprécier, ou utiliser toutes les voies politiques y compris empêcher l'organisation d'une quelconque élection dans l'ensemble du territoire national si c'est utile", menace le porte-parole du jour.
Poursuivi pour enrichissement illicite durant l'exercice de ses fonctions ministérielles, Karim Wade a été condamné à six ans de prison ferme en plus d'une amende de 138 milliards par la Cour de répression de l'enrichissement illicite.
Selon les libéraux, "il n'y a jamais eu de jugement "aussi inique" dans l'histoire du pays". C'est pourquoi, estime Babacar Gaye, "les avocats de Karim Wade ont décidé de se pourvoir en cassation". Dans ce cas, l'ancien président du Conseil départemental de Kaffrine explique qu'"il y a trois possibilités : ou bien on confirme le verdict, ou bien on fait une cassation partielle, ou bien on annule purement et simplement la décision issue de l'arrêt rendu par la CREI le 23 mars 2015".
Quoi qu'il en soit, les libéraux ont déjà sonné la mobilisation pour la libération de leur candidat avant 2017. Et dans cette bataille, souligne le porte-parole du Pds, "la libération de Karim Wade ne fera pas l'objet d'une négociation". "Le Pds est déterminé à engager la lutte démocratique pour les libertés, pour que Karim Wade et les autres sortent de prison", déclame-t-il.
NDÉNÉ TACLE WADE
EXCLUSIF ENQUÊTE – L’ancien Premier ministre dénonce la tenue des Primaires du Pds – Il réaffirme sa volonté de se présenter à la prochaine présidentielle
Il est le dernier de la série des Premiers ministres du régime de Me Abdoulaye Wade. Membre du Bureau politique du Parti démocratique sénégalais (Pds), Souleymane Ndéné Ndiaye conteste le choix porté sur Karim Meïssa Wade, comme candidat à la présidentielle de 2017, à l'issue d'un congrès qu'il a boycotté. Il critique le mécanisme par lequel le détenu le plus célèbre du Sénégal a pu engranger 257 voix. Pour lui, c'est une "mascarade". Souleymane Ndéné Ndiaye n'en estime pas moins que dans le dossier judiciaire qui vaut à Karim Wade une peine d'emprisonnement de 6 ans ferme et une amende de 138 milliards de francs Cfa, n'est pas solide. Souleymane Ndéné Ndiaye sur deux tons, assène ses vérités. Et évoque son avenir au Pds.
Karim Wade vient d'être condamné à une peine d'emprisonnement de 6 ans ferme et à 138 milliards de francs Cfa d'amende. Quels commentaires en faites-vous ?
Ce que je retiens au terme de ce procès, c'est qu'aucune preuve de la participation dans le capital de sociétés listées comme faisant partie du patrimoine de Karim Wade n'a été rapportée, durant tout le temps qu'a duré ce processus d'enquête, d'instruction et du procès en tant que tel. Aucune preuve ni pour Dubaï Port World Sénégal, ni pour la société Aviation Handling Services (AHS) ou des autres sociétés listées comme étant le patrimoine de Karim Meïssa Wade. Il n'a jamais été rapporté que Karim Wade est propriétaire des actions des sociétés dont la propriété lui a été imputée. On a présenté des gens comme des prête-noms sans être en mesure de le prouver.
Un autre point, s'agissant de la maison du Point E, Karim Wade a rappelé que dans le cadre d'un partage d'ascendant, le Président Abdoulaye Wade et sa femme Viviane Wade, avant de quitter ici-bas, ont décidé de répartir leurs biens immobiliers à leurs deux enfants. Et dans ce cadre-là, Karim Wade a été affectataire de la maison du Point E, Mme Sindiély Wade la maison qui se trouve en France. Au moment d'identifier les biens de M. Karim Meïssa Wade, la maison du Point E a été ciblée. Et Me Abdoulaye Wade mis au courant avait pris soin d'éclairer la lanterne des juges de la CREI en rappelant ce partage qu'il avait fait avec sa femme pour répartir leurs biens. Le juge n'a pas tenu compte de ces éléments-là.
S'agissant des véhicules, M. Karim Wade avait clairement fait savoir aux juges que certains des véhicules dont la carte grise portait son nom étaient des véhicules de M. Abdoulaye Wade qui sont arrivés à Dakar au cours de la campagne électorale de 2012 et en ce moment-là, Me Wade étant absent de Dakar. C'est Karim Wade présent à Dakar qui a procédé aux formalités d'immatriculation. Et les véhicules ont été mis à son nom, comme du reste Me Wade nous avait demandé à nous tous, au cas où nous serions à Dakar pendant que les véhicules étaient là, de procéder aux formalités d'immatriculation. Donc, certains véhicules qui sont au nom de Karim Wade, sont en réalité des véhicules de Me Abdoulaye Wade. Pour les autres véhicules, Karim Meïssa Wade avait clairement expliqué que des Chefs d'Etats étrangers lui en avaient fait don. Il s'agit, je crois bien, de la Porsche Cayenne et d'autres voitures. Le juge n'a pas tenu compte de tout cela.
Parlant de dons, il y a d'autres éléments du dossier sur lesquels le juge s'est fondé, comme ce compte de Monaco où on a trouvé de l'argent et que M. Karim Wade justifie comme un don de son père…
Pour Monaco, il ne s'agit pas de don. S'agissant du compte de Monaco, le Président Wade a expliqué dans quelles circonstances M. Karim Wade est intervenu dans le cadre de cette affaire de Monaco. Le Président Wade avait reçu du roi d'Arabie Saoudite un don en numéraires. Sachant qu'à la fin de son magistère, certains pouvaient être amenés à fouiller et à découvrir un compte bancaire au nom de Me Abdoulaye Wade où il y avait un solde créditeur de milliards, ces personnes pourraient peut-être salir la réputation de Me Wade et le traîner dans la boue. Donc, au moment du don, il a demandé au conseiller financier du roi de se mettre en relation avec M. Karim Meïssa Wade pour que ce dernier puisse s'occuper du transfert de l'argent. Ce qui a été fait. M. Karim Meïssa Wade a pris l'argent et l'a mis dans un compte bancaire. Cet argent-là aussi a été ciblé comme faisant partie du patrimoine de M. Karim Meïssa Wade.
Il y a aussi les comptes bancaires de la CBEAO et de la SGBS. Là aussi, M. Karim Meïssa Wade ainsi que les deux témoins, les deux Victor, Kantoussan et Tendeng, ont clairement expliqué que par moments, il est arrivé que le Président Wade leur demande d'aller verser de l'argent dans les comptes de M. Karim Wade parce qu'il est le fils aîné de Me Wade. Et c'était à lui de régler certaines questions d'intendance de Me Wade à la fois au cours de ces voyages, à Dakar et même au sein de leur famille restreinte et élargie. Donc, Karim Meïssa Wade, sur chacun des points sur lesquels il a été mis en cause, a donné une réponse. Mais le plus extraordinaire, c'est justement ces sociétés-là où il n'y a aucune trace du nom de M. Karim Meïssa Wade.
On insiste que c'est au niveau de l'aéroport de Dakar qu'il y a problème, surtout à AHS.
Il n'y a, en aucun moment, le nom de M. Karim Wade attaché ni à la vie ni au fonctionnement de cette société-là, encore moins à sa création. Karim Meïssa ne détient aucune action dans la société AHS, même si Me Patricia Lake Diop au cours de son interrogatoire, en qualité de témoin, a dit qu'au moment de la création de cette société, c'est M. Karim Meïssa Wade qui était intervenu. Mais son témoignage manque de sérieux dans la mesure où elle avait même oublié où M. Karim Meïssa Wade l'avait convoquée pour engager cette procédure-là. Elle avait parlé de l'immeuble Tamaro alors qu'en 2002, l'immeuble Tamaro n'existait pas. S'agissant des autres sociétés notamment la société ABS, elle appartient à Bibo Bourgi et Alioune Samba Diassé que je connais très bien…
Mais tous ces gens-là qu'on cite dans le dossier n'avaient pas d'argent avant 2000. Le juge semble s'être fondé sur cela. Ils sont subitement devenus riches…
Si, si. M. Alioune Samba Diassé est un ancien de Bourgi transit qui a démarré avec un capital de 10 millions Cfa mais qui par la suite, compte tenu de l'essor de son entreprise, a augmenté le capital de sa société ABS. M. Alioune Samba Diassé et M. Karim Wade se sont vus pour la première fois à la gendarmerie. Alioune Samba Diassé connaissait Karim Wade de nom, comme tous les Sénégalais. Mais Karim n'avait jamais vu Alioune Samba Diassé. Donc, qu'on puisse dire que Karim est propriétaire de ABS, de AHS alors que dans le capital de ces sociétés-là son nom n'apparaît nulle part, c'est réinventer le droit des sociétés.
On a l'impression à vous entendre parler que Karim est blanc comme neige…
Je défendais quelqu'un qui était poursuivi pour des faits précis. Pour les faits pour lesquels Karim Meïssa Wade a comparu devant la CREI, il est blanc comme neige. On ne peut pas retenir une infraction pour enrichissement illicite sur la base de ce qui a été présenté comme dossier et qui comportait 42 mille pages. C'est trop faible.
Cela veut dire qu'il peut être poursuivi pour d'autres faits ?
Je ne sais pas. Mais pour les faits d'enrichissement illicite pour lesquels il a comparu devant la CREI, je pense que la décision du juge n'est pas conforme à ce qu'elle aurait dû être.
Mais le problème qui se pose aussi, c'est qu'on est devant une impasse. Vous êtes son avocat mais vous êtes également un membre du Parti démocratique sénégalais…
(Le ton baisse d'un cran…). C'est vrai que Karim Meïssa Wade a été choisi par le bureau politique comme candidat du Pds. Je n'étais pas présent à cette réunion, mais cela ne crée pas pour autant une impasse. Car, je crois que si Me Wade a créé lui-même les conditions du choix de M. Karim Meïssa Wade, c'est peut-être à des fins purement politiques. J'espère que la Cour suprême va casser l'arrêt de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI) pour que nous puissions réfléchir plus sérieusement justement à celui qui va être le candidat de notre parti.
Vous pensez donc que la candidature de M. Karim Wade n'est pas un choix sérieux…
Je considère que le bureau politique qui s'est réunie la dernière fois a tenu une réunion peu sérieuse. Vous savez que les conditions dans lesquelles les gens qui sont venus représenter les fédérations ont été choisis ne sont pas des conditions démocratiques et sérieuses. Il n'y a pas de structures régulières depuis plusieurs années. Donc comment peut-on choisir des gens qui viennent comme cela comme un cheveu qui tombe dans une soupe et dire que nous représentons les délégations ? Ce n'est pas possible. Aucune fédération n'est structurée à l'heure où je vous parle.
Est-ce cela qui explique votre absence au congrès ?
Bien sûr ! Parce que moi, je ne peux participer à une mascarade.
Cela veut dire que c'est un boycott
Oui, si vous voulez. (Il insiste). Si vous voulez. Moi, je considère que les conditions ne sont pas réunies pour tenir un bureau politique sérieux. Donc, je ne pouvais pas cautionner la tenue d'un bureau politique même si par ailleurs j'ai demandé à mes frères et sœurs de Guinguinéo de venir. Je leur ai dit : "Venez parce que si vous n'êtes pas là, vous ne pourrez pas savoir ce qui est décidé, donc venez !" Moi, je peux assumer mes positions. Mais je ne peux pas demander à d'autres personnes qui ne pensent pas comme moi de s'absenter.
Comment trouvez-vous le score engrangé, lors de ce congrès, par Karim Wade qui est quand même très important ? Il a 257 voix sur les 268…
Vous savez très bien que ce Congrès ne s'est pas tenu dans des conditions sérieuses. Comment les gens ont été choisis ? Vous vous rendez compte ? Ceux qui étaient présents et ceux qui étaient dans le Comité directeur, comment ont-ils été choisis ? Ils ont été choisis dans des conditions très obscures. On ne peut pas choisir les membres d'une direction d'un parti politique aussi sérieux, aussi représentatif que le Pds dans les conditions où ces personnes ont été choisies. Aucune légitimité, aucune représentativité. Si les gens sont choisis parce qu'ils savent hurler Karim Président, je pense quand même que nous avons fort à faire pour les prochaines élections.
Vous contestez la décision ?
Je ne conteste rien du tout. Je prends acte de ce qui s'est passé. Le moment venu, moi, je prendrai ma décision. Je ne conteste rien du tout.
Le moment venu, c'est quand ? Pouvez-vous être plus précis ?
Le moment venu… arrivera. Vous savez au moment où je vous parle, je suis plus occupé par le sort de mon frère Karim Wade que par une candidature à une élection présidentielle qui n'est pas encore venue. Le moment venu, moi je sais prendre mes responsabilités, j'en aviserai.
Vous n'avez pas l'impression que c'est l'affaire Karim qui vicie un peu l'atmosphère au sein de votre parti ?
C'est clair que depuis 2007, l'affaire Karim Wade envenime nos relations dans le parti. Evidemment nous, nous sommes solidaires de Karim pour ce qui lui arrive sur le plan judiciaire, mais sur le plan politique, nous n'apportons aucun soutien à M. Karim Meïssa Wade. C'est même indécent que nous puissions parler d'autre chose que de cette affaire judiciaire de Karim Wade.
On a l'impression que Karim Wade est comme une épine dans vos pieds
Je n'ai pas cette impression-là. Moi, je peine à parler des deux affaires à la fois. Parce que autant j'ai de la compassion et je suis solidaire de M. Karim Wade s'agissant de la tracasserie dont il est objet, autant je ne suis pas du tout d'accord sur le procédé visé par Me Abdoulaye Wade pour amener certains responsables et militants à choisir Karim Wade comme candidat du parti. Je pense que nous avons mieux à faire que ce cinéma-là.
Mais certains entrevoient l'hypothèse de retrouvailles de votre famille dite libérale de tous les partis issus du Pds, y compris l'Apr. Vous pensez que cela est possible ?
On ne peut pas fusionner avec le parti du président de la République. Cela est impossible. Le président de la République est au pouvoir, nous, nous sommes dans l'opposition. Moi Souleymane Ndéné Ndiaye, je me dis, par réalisme, qu'il n'est pas possible que nous retrouvions le parti du président de la République. Pour faire quoi ? Pour rentrer dans le gouvernement ? Il faut que nous soyons sérieux ! On n'a pas participé à l'élection de Macky Sall à la tête du Sénégal. Nous ne pouvons pas comme ça par un coup de baguette magique inventer des retrouvailles de la famille libérale pour pouvoir faire de l'entrisme. Ce serait comme l'entrisme du temps d'Abdou Diouf. Nous sommes dans l'opposition et nous devons rester dans l'opposition.
Vous, vous restez dans l'opposition et vous postulez à la magistrature suprême ?
Si Dieu me prête vie, je serai candidat en 2017 Incha Allah. Il n'y a que Dieu qui puisse m'empêcher de me présenter à l'élection présidentielle de 2017.
Là, on a l'impression que M. Souleymane Ndéné Ndiaye a un pied au Pds et un pied dehors
Non, j'ai les deux pieds au Pds. Jusqu'au moment où je vous parle je suis au Pds. Maintenant si les conditions ne sont pas réunies pour que je reste au Pds, je sortirai du Pds. Il n'y a pas de problème.
C'est une hypothèse qui est sérieusement envisagée ?
Ah oui ! Toutes les hypothèses sont envisageables. Moi, mon parti c'est le Pds, mais si les conditions de mon exclusion ou de mon départ du Pds sont réunies, je n'hésiterai pas.
Quelle est l'ambiance générale au sein de votre parti. Y a-t-il des responsables libéraux qui pensent comme vous ?
Je pense par ma tête et je parle pour moi-même. Je ne peux parler pour le compte d'une personne.
Comment voyez-vous l'avenir pour vous et le Pds ?
L'avenir, c'est l'avenir. Il appartient à Dieu. Ce qui se passera demain, Dieu Seul le Sait. Je prie pour que mon avenir soit radieux, que Dieu me prête vie et une excellente santé pour que je puisse, avec le soutien de tous ceux qui partagent mon idéal, atteindre les objectifs que je me suis fixés. C'est de travailler pour mon pays, continuer à travailler pour mon pays, toujours travailler pour mon pays.