Bruxelles, 26 mars 2015 (AFP) - "Plus d'un milliard d'euros d'aide" a été promis à la Guinée-Bissau lors d'une conférence internationale organisée à Bruxelles, a annoncé jeudi la Commission européenne, qui va fournir 160 millions d'euros pour y "consolider la démocratie".
Ces promesses d'aide, pour des projets visant à "renforcer les secteurs de l'éducation, de la santé, des infrastructures, de l'agriculture, de la gouvernance et de l'Etat de droit", émanent de 70 délégations qui participaient mercredi à cette conférence organisée par l'Union européenne, l'ONU et la Guinée-Bissau.
"Cette promesse importante montre que la communauté internationale est déterminée à aider la Guinée-Bissau dans son nouveau départ. J'espère que cette aide massive va encourager le gouvernement à poursuivre ses réformes", a commenté dans un communiqué le commissaire européen au Développement, Neven Mimica.
L'Union européenne s'était déjà engagée mercredi à fournir une aide supplémentaire de 160 millions d'euros à la Guinée-Bissau pour y "consolider la démocratie" et doper la reprise économique au sortir d'années d'instabilité.
Ces nouveaux fonds sont destinés "à l'appui de la politique de la pêche, de la société civile, des droits de l'Homme et de la démocratie", ainsi qu'à la "gouvernance foncière en Guinée-Bissau" et au "programmes régionaux", avait indiqué la Commission européenne dans un communiqué.
Cette enveloppe s'ajoute à une aide de 127 millions d'euros engagés en faveur du pays d'ici 2020 dans le cadre du Fonds européen de développement, qui doivent être "prioritairement consacrés aux secteurs de la gouvernance, du développement rural et de la santé".
L'UE a définitivement levé mardi les restrictions qu'elle avait imposées sur la coopération avec la Guinée-Bissau en juillet 2011, en réaction à une mutinerie militaire en avril 2010. Celle-ci avait préludé à une période d'instabilité qui s'est achevée avec la tenue, en mai 2014, d'élections jugées "libres et crédibles" par l'UE.
La Guinée-Bissau s'est dotée le 4 juillet 2014 d'un gouvernement dominé par le parti du président José Mario Vaz, dernière étape du retour à la légalité institutionnelle.
NIGERIA : LA PLUS HAUTE DIPLOMATE AMÉRICAINE POUR L'AFRIQUE ASSISTERA AUX ELECTIONS
Washington, 26 mars 2015 (AFP) - La plus haute diplomate américaine pour l'Afrique se rendra vendredi au Nigeria pour surveiller les élections présidentielle et législatives de samedi, a annoncé jeudi le département d'Etat, une mesure inhabituelle pour Washington qui surveille de très près la crise dans ce géant d'Afrique de l'Ouest.
La secrétaire d'Etat adjointe chargée des Affaires africaines Linda Thomas-Greenfield conduira une "mission diplomatique officielle d'observation des élections présidentielle et de l'Assemblée nationale le 28 mars", selon un communiqué du ministère américain des Affaires étrangères.
"C'est le dernier exemple de l'appui des Etats-Unis à un processus électoral crédible et pacifique au Nigeria", a indiqué le département d'Etat. Mme Thomas-Greenfield, qui sera dans la capitale Abuja, "pourrait également avoir des entretiens bilatéraux" avec les protagonistes de la présidentielle, selon la diplomatie américaine qui dépêche très exceptionnellement des hiérarques ministériels pour observer des élections à l'étranger.
Mais les Etats-Unis surveillent le Nigeria comme le lait sur le feu, notamment en raison de l'insurrection du groupe islamiste Boko Haram. Le président Barack Obama avait appelé lundi les Nigérians à voter samedi dans le calme et à ne pas suivre "ceux qui appellent à la violence".
La campagne électorale s'achevait jeudi soir dans ce géant démographique et économique du continent africain, à moins de 48 heures d'une présidentielle annoncée comme serrée, sur laquelle plane l'ombre de Boko Haram.
Le président sortant Goodluck Jonathan, 57 ans, et son principal rival, l'ancien général Muhammadu Buhari, 72 ans, sont donnés au coude-à-coude par les commentateurs.
Le secrétaire d'Etat John Kerry s'était rendu le 25 janvier à Lagos pour quelques heures afin d'apporter son soutien à des élections crédibles et pacifiques, programmées à l'époque pour le 14 février avant d'être repoussées. Il avait alors promis un appui accru de Washington à l'armée nigériane contre Boko Haram.
Les organisations de défense des droits de l'Homme contestent le verdict de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei), une juridiction d'exception qui n'avait pas, à leurs yeux, la légitimité de statuer sur le cas Karim Wade. Ils invitent également l'État du Sénégal à abroger la loi portant création de cette juridiction.
Le verdict du procès de Karim a fait sortir de leurs gongs les organisations de défense des droits de l'Homme. Ainsi, pour Alassane Seck, secrétaire exécutif la Ligue sénégalaise des droits de l'Homme (Lsdh), ce dossier est loin d'être un dossier judiciaire.
Comme lui, ses autres confrères pensent que le nouveau régime n'était pas mû par le souci de réactivation des valeurs fondées sur la transparence, la bonne gouvernance ou la reddition des comptes en ressuscitant la Crei. "C'est un instrument d'acharnement. Un instrument de règlements de comptes. Il ne va pas dans le sens de redressement de la démocratie", fulmine le secrétaire général de la Rencontre africaine des droits de l'homme.
"Le déroulement du procès, de même que le mode de fonctionnement de la Crei, montre que la justice sénégalaise n'est pas indépendante, qu'il y a une injonction de l'Exécutif sur le Judiciaire. Le relèvement du procureur de la république, l'exclusion d'un avocat de la défense, Me Amadou Sall le prouvent à souhait."
"Il faut abroger la loi portant création de la Crei"
Prenant la balle au rebond, le directeur exécutif de la Société internationale des droits de l'Homme (Sidh), Oumar Diallo, pense qu'il n'a pas été question d'un verdict. Et pour cause :
"Nous nous sommes toujours opposés au fait que Karim Wade soit jugé par cette juridiction d'exception qui ne garantit pas un procès équitable. Quand la machine a été lancée, nous avons suivi le processus, en tant qu'observatoire du procès. Nous avons depuis le début eu l'impression de suivre une rencontre politique."
Maintenant que le procès de Karim Wade a connu son épilogue, l'État ne doit pas, pour lui, se limiter à ce stade. "Il doit donner corps à la reddition des comptes. Dans un souci de transparence, il faut qu'il prouve que ce procès n'a pas des relents de règlements de comptes, en mettant tout le monde au même niveau et en traquant d'autres dignitaires qui ne soient pas uniquement du côté de l'opposition."
Quand certains plaident la suppression de la Crei, notre interlocuteur pense qu'il faut procéder à une "évaluation du procès. Il faut également évaluer la Crei avant de se fixer sur son sort. Car nous avons toujours soutenu que c'est une juridiction du droit commun qui devait, pour des questions de transparence, statuer sur le cas Karim Wade, comme c'était le cas pour l'ancien Premier ministre Idrissa Seck. Il fallait une juridiction qui présente des caractères du respect d'un procès équitable et des droits de la défense. La Crei a des problèmes en tant qu'institution".
Pour sa part, Aboubacry Mbodj, le secrétaire général de la Raddho, adopte une posture radicale. "Nous estimons qu'il faut abroger la loi portant création de la Crei, vu qu'elle a montré ses limites. Elle doit être supprimée de l'arsenal juridique du Sénégal. Elle n'était pas habilitée à juger Karim". Alassane Seck, le secrétaire exécutif de la Lsdh prône une "humanisation" de la Crei.
"Il faut l'abroger à défaut de l'adapter, la moderniser, la rendre plus acceptable, voire plus humaine." Il ne manque pas d'émettre des critiques envers le Garde des Sceaux, Me Sidika Kaba, qui a anéanti des espoirs. "On s'attendait à ce que l'actuel ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba, un défenseur avéré des droits de l'Homme, propose une modification de la loi en vue de corriger les imperfections de la Crei, dans la mesure où les lois sont créées par l'Exécutif."
Les défenseurs des droits de l'Homme campent sur leur position
"La Crei viole les droits de la défense des personnes inculpées et ne garantit pas le droit à un procès équitable, conformément aux dispositions de la Charte africaine des droits de l'Homme et des Peuples et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques." Pour des explications plus détaillées, le secrétaire général de la Raddho s'insurge contre le fait que la Crei n'ait pas respecté la présomption d'innocence de Karim Wade.
"Il y a plusieurs violations de ces droits, allant de la rupture du principe de l'égalité des armes des parties à la procédure, à l'absence de recours. On devait lui garantir la présomption d'innocence jusqu'à ce que sa culpabilité soit prouvée. La loi de la Crei n'est pas conforme à certaines dispositions de la constitution nationale qui est au-dessus de toute loi nationale".
Les droits-de-l'hommistes tirent à bout portant sur le Sénégal qui a violé les traités et conventions qu'il a ratifiés, tant au plan sous-régional qu'international.
LA MAUVAISE PASSE DU PDS
ARRESTATIONS TOUS AZIMUTS DE MILITANTS ET SYMPATHISANTS LIBÉRAUX
Le parti d'Abdoulaye Wade est décimé par les multiples détentions de ses militants avant et après-verdict de la Crei. Estomaqués par la sentence de lundi dernier, les libéraux combattent sur plusieurs fronts juridiques et devront forcément faire passer certaines batailles de libération prioritaires, au détriment d'autres.
Effet collatéral du verdict du procès de Karim Wade devant la Crei, certains partisans du Parti démocratique sénégalais dans les liens de la prévention sont zappés dans la tornade médiatique qu'a suscitée la condamnation du fils de l'ancien président de la République.
Mamadou Lamine Massaly, Victor Diouf, Amadou Bamba Ba, Me Amadou Sall, Serigne Assane Mbacké, Amina Nguirane, (et plus tard Toussaint Manga), pour ne citer que ceux là, qui ont fait les choux gras de la presse le temps d'un avant-verdict très attendu, risquent de voir leur séjour à la prison se prolonger, suite au pourvoi en cassation contre la sentence de Henri Grégoire Diop.
Massaly, Amina Nguirane, Toussaint, cas critiques
L'intérêt du parti semble s'être focalisé sur Karim. Mardi passé, lendemain du verdict, le président des jeunesses wadiste, Mamadou Lamine Massaly, qui faisait face au juge pour injures publiques, n'a pu compter que sur le soutien de Bachir Diawara. Son élargissement n'est pas à l'ordre du jour puisque des procédures le concernant se sont entremêlées.
La demande de liberté provisoire (Lp), non encore vidée, dans l'affaire l'opposant à la Gendarmerie, retarde son procès en correctionnelle contre Aminata Tall. Ledit procès est de nouveau fixé au 28 avril, où un autre renvoi est envisageable si la Cour d'appel ne se penche pas rapidement sur sa demande de Lp.
Après trois retours de parquet, le leader du mouvement 'Horizon 2017 Ak Karim', Amina Nguirane et le lutteur Bathie Séras vivent un début de calvaire qui devrait durer un semestre avant leur première comparution. Placés sous mandat de dépôt le vendredi dernier pour troubles à l'ordre public, leur situation se complique d'autant plus que la bataille de procédure, à la Crei entame sa seconde manche après la condamnation du candidat du Pds à la présidentielle de 2017.
Pour l'avocat Me Djibril Diallo, c'est une question politique. "C'était prévisible, tout le combat du Pds se résume à Karim Wade. Toute la stratégie d'Abdoulaye Wade est bâtie autour de sa libération. Pour lui, l'essentiel est que son fils soit libre", estime-t-il.
Entre un ministère public qui ne cède pas le moindre pouce de terrain et les suites de l'affaire Karim qui ne sont pas prêtes de s'estomper, ces détenus risquent de patienter encore pour un moment. Le Parti démocratique sénégalais va-t-il laisser ses militants et sympathisants, pas moins de 26 au total, seuls face à leur destin judiciaire ? Certainement pas. Lors du comité directeur du parti tenu avant-hier, les responsables ont clairement déclaré leur intention de les tirer hors des griffes de la justice.
"Le pouvoir en place veut décapiter l'aile jeune. Ils ont arrêté le responsable des jeunes et celui des étudiants. La jeunesse fera face à Macky", a lancé le porte-parole du parti, Babacar Gaye. Quant au coordonnateur de l'union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl), Toussaint Manga, déféré au parquet avant-hier mercredi, en compagnie de neuf autres personnes, rien d'officiel n'a encore filtré sur leur cas. Mais les quatre chefs d'inculpation retenus contre eux, dont les troubles à l'ordre public, laissent présager que le bout du tunnel est encore loin.
Me Amadou Sall bien entouré
Même si rien n'indique un traitement diligent des trois cas précités, l'affaire Me Amadou Sall semble être la seule éclaircie dans cet amas nuageux au dessus du Pds. En prison pour offense au chef de l'Etat et atteinte à la sûreté de l'Etat, la solidarité de corps pourrait jouer en sa faveur.
"Nos confrères sont disposés à ce qu'il soit jugé dans les plus brefs délais. Pour le moment, le dossier est à l'instruction, après c'est l'enquête. Mais il y a une solidarité de corps qui s'active pour qu'il soit jugé le plus rapidement possible", déclare Me Djiby Diallo. Le cas de l'ancien ministre de la justice, sous mandat de dépôt depuis le 17 mars dernier, pourrait connaître une évolution rapide.
Pour Me Diallo, la stratégie d'évitement est à ne pas adopter de la part des conseils car "cela affaiblit les forces de la défense. C'est pourquoi il faut savoir raison garder", poursuit-il. Mais de façon générale, tous les membres du camp libéral peuvent s'attendre à bénéficier d'une solide défense, rassure également Me Madické Niang.
"Un pool d'une cinquantaine d'avocats sera constitué pour défendre Me Amadou Sall", faisait-il savoir lors du comité directeur de mercredi. Pour le moment, la priorité demeure le pourvoi en cassation contre le verdict de la Crei. En attendant qu'elle porte ses fruits, ces détenus doivent prendre leur mal en patience au frais.
LE TRIBUNAL ET LA PRISON DE DIOURBEL «BUNKERISES», LA SECURITE DES MAGISTRATS RENFORCEE
CONSEQUENCES DE L’INCARCERATION DE SERIGNE ASSANE MBACKE
À Diourbel, les autorités judiciaires, administratives et policières sont sur le qui-vive depuis la mise sous mandat de dépôt de Serigne Assane Mbacké. en attestent les impressionnants dispositifs sécuritaires déployés aux abords du palais de justice et de la maison d’arrêt de Diourbel. au même moment, la sécurité des magistrats du tribunal régional a été renforcée par des agents qui les escortent de leurs domiciles jusque dans la salle d’audience.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’affaire Serigne Assane Mbacké n’est pas ordinaire. En atteste l’impressionnant dispositif sécuritaire mis en place depuis que le jeune Mbacké-Mbacké a été placé sous mandat de dépôt par Makha Barry, juge du premier cabinet d’instruction du tribunal régional de Diourbel.
En effet, depuis ce jour, un cantonnement du Groupement mobile d’intervention (Gmi) a été installé dans le centre-ville de Diourbel. Des forces de l’ordre, lourdement armées, forment un cordon sécuritaire à l’intérieur, aux alentours du tribunal régional et au niveau de la Maison d’arrêt où un véhicule de police est stationné tous les jours.
Le calme plat qui régnait à la prison située près de la paroisse «Notre Dame des Victoires», de la gouvernance, de la préfecture, du centre culturel régional et du marché central «Ndoumbé Diop» a été perturbé du coup. Les visiteurs qui accédaient sur les lieux sans permis de visite, sont désormaistriés sur le volet et scrupuleusement fouillés avant d’être interrogés sur les motifs de leurs visites.
Et c’est le même dispositif au palais de Justice où le seul agent de police et la demi-douzaine d’Agents de sécurité de proximité (Asp) sont désormais épaulés par des éléments du Gmi qui veillent au grain, prêtant attention aux moindres détails.
En plus, la sécurité des magistrats a été renforcée, aussi bien au tribunal que dans leurs domiciles respectifs.
Pour rappel, Serigne Assane Mbacké qui aurait revendiqué les incendies chez le député républicain Moustapha Cissé Lô alias El pistolero, le 20 juin 2014, est poursuivi pour les délits d’incendies volontaires de maisons habitées, vol en réunion avec effraction et escalade. Lesquels délits sont punis par les articles 364, 366, 368 et 406 du Code de procédure pénale. Il risque d’être renvoyé aux assises.
"LE PDS RISQUE DE NE PAS PRÉSENTER UN CANDIDAT EN 2017 SI…"
MOUSSA DIAW, ENSEIGNANT-CHERCHEUR EN SCIENCE POLITIQUE À L’UGB
Enseignant-chercheur à l’Ufr sciences juridiques et politiques de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, Moussa Diaw passe au laser la situation au Parti démocratique sénégalais. Dans cet entretien accordé à EnQuête, il décrypte la volonté du Parti démocratique sénégalais de faire de Karim Wade son principal candidat en 2017. Même si cette décision est faite à dessein, l’analyste politique pense que le Pds court le risque de ne pas présenter un candidat à la prochaine élection présidentielle.
Le Pds a décidé, à l’issue de son comité directeur d’avant-hier (mercredi), de maintenir Karim Wade comme son seul candidat en 2017, malgré le verdict de la CREI qui le condamne à six ans de prison ferme. Comment analysez-vous cette posture?
A mon avis, cela rentre dans une stratégie globale du Parti démocratique sénégalais (Pds) à s’opposer au pouvoir. Le fait de choisir Karim Wade comme candidat du parti libéral avant d’avoir le verdict de la Crei est volontaire et est décidé dans une logique symbolique. Symboliquement, c’est quelque chose d’important et cela permet moralement aux libéraux de maintenir le cap et de maintenir le combat politique pour la libération de leur candidat. Mais à mon avis, cela ne change rien dans le contexte politique actuel et dans la décision de la majorité à moraliser l’arène politique sénégalaise.
Est-ce que cette posture n’est pas en soi un pari risqué pour le Pds ?
C’est un pari risqué parce qu’ils savent bien que leur candidat désigné est sous le coup de la loi. Mais dans le fond, il y a un pourvoi en cassation au niveau de la Cour suprême qui va examiner le dossier à son tour pour voir si le droit a été dit, même si elle ne va pas rejuger l’affaire. Mais pour eux, c’est risqué parce que si jamais cette condamnation est maintenue, leur candidat risque d’être disqualifié. Mais les libéraux ont bon espoir de continuer la lutte et symboliquement, cela les conforte dans leur position. Mais politiquement, c’est très risqué.
Que risque le Pds dans tout cela ?
Le risque, c’est de ne pas avoir un autre candidat à la prochaine élection présidentielle ou d’attendre la veille des échéances pour se trouver un candidat qui n’aura pas le temps d’asseoir sa stratégie de conquête du pouvoir. Les libéraux perdent de vue la dimension politique de cette affaire. C’est aussi prendre le risque de se focaliser sur cette affaire plutôt que de réorganiser leur parti, faire en sorte que le Pds soit mieux organisé, mettre en place des structures et puis, faire des primaires pour un autre choix de candidat. Cela semble beaucoup plus pragmatique et pratique pour jouer un rôle dans l’approfondissement de la démocratie sénégalaise. Cela est plus important que de se focaliser sur un candidat emprisonné.
Est-ce qu’avec ce verdict de la Crei, les plans d’Abdoulaye Wade ne sont pas perturbés ?
C’est un verdict qui perturbe tout le monde. Me Abdoulaye Wade est un avocat, il connaissait bien la situation mais peut être qu’il ne s’attendait pas à un tel verdict. Mais c’est un risque énorme qui a été pris et ça perturbe aujourd’hui le Pds. L’autre problème, c’est que tous les efforts ont été cristallisés sur un candidat plutôt que de prendre dès le début le soin de réorganiser le parti, remobiliser les militants autour d’un projet alternatif et faire en sorte que le Pds soit le principal parti d’opposition, et puis chercher un candidat parmi les leaders de ce parti. Ce serait la position la plus réaliste si l’on veut jouer un rôle dans la démocratie sénégalaise plutôt que de mener un combat qui risque d’être perdu d’avance.
Au cas où Karim Wade est maintenu en prison, le Pds menace soit de boycotter la prochaine présidentielle, soit d’empêcher tout simplement sa tenue. Est-ce, selon vous, la meilleure conduite ?
A mon avis, cela n’est pas une bonne solution. Le boycott n’a jamais été une meilleure solution. On ne peut s’inscrire dans cette logique et obtenir gain de cause. Je pense que d’ici aux prochaines échéances politiques, ils auront le temps de bien réfléchir pour mieux affûter leur stratégie. Ce que dit le Pds n’est pas valable. Il faut nécessairement choisir quelqu’un d’autre. Si on fait une comparaison avec ce qui s’était passé en France avec l’affaire Dominique Strauss-Kahn qui était le meilleur candidat de la gauche, quand il a été confronté à un problème avec la justice, on a vite trouvé un autre candidat en la personne de François Hollande. Je pense que la réflexion des partis politiques doit être approfondie. Si on veut organiser l’espace politique sénégalais, il faut d’abord se restructurer au niveau des partis politiques, faire en sorte qu’il y ait une certaine organisation dans le cadre de la démocratie plutôt que d’inciter à la violence, de mener des rapports de forces qui ne vont pas aller loin. Je pense qu’on peut rendre mieux service à la démocratie sénégalaise quand tous ces partis prendront conscience de la nécessité de jouer un rôle dans un cadre institutionnel et politique conforme aux principes de la démocratie, et de réfléchir sur une autre façon de faire de la politique plutôt que de se mener des combats politiques qui risquent de générer de la violence, de déséquilibrer ou de déstabiliser un Etat. Il faut oser poser les vrais problèmes, les problèmes de fond pour l’intérêt du pays.
Le débat sur l’éligibilité de Karim Wade se pose au sein de l’arène politique sénégalaise. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Karim Wade est un Sénégalais comme tous les autres. Et ce débat sur son éligibilité rentre dans une logique de contradiction, de débat et de combat politique par les uns et les autres. Je pense que pour l’instant, le problème ne se pose pas. Il faut attendre la décision définitive de cette affaire et à partir de ce moment, on verra s’il pourra se présenter aux prochaines joutes électorales. Il faut attendre qu’il recouvre d’abord la liberté. Il y a des textes qui sont là qui régissent le fonctionnement de la démocratie au Sénégal. Ce n’est pas la peine d’anticiper sur des choses qu’on ne maîtrise pas bien. Il est temps qu’on réfléchisse sur la stabilité du pays, sur des projets permettant d’améliorer les conditions de vie des Sénégalais plutôt que de se focaliser sur la politique politicienne qui n’apporte rien à ce pays.
Comment appréciez-vous la posture de Souleymane Ndéné Ndiaye qui a annoncé sa candidature pour 2017 ?
Souleymane Ndéné Ndiaye est un ancien Premier ministre qui connaît bien les rouages de l’Etat. Mais est-ce qu’il va avoir le soutien nécessaire au sein de son parti pour présenter sa candidature au nom du Pds ? C’est une autre question. Au Pds, je pense que tout le monde est libre de faire des déclarations mais au moment venu, les choses vont se resserrer et on verra les candidats qui sont capables de proposer des projets de société alternatifs pour la démocratie sénégalaise. Là, la décision finale reviendra aux Sénégalais de voir s’ils sont satisfaits de cette majorité qu’ils ont élue ou pas. Et en fonction de cela, ils feront leur choix.
En dévoilant ses ambitions, Souleymane Ndéné Ndiaye n’a-t-il pas ouvert la boîte de Pandore ?
Oui ! C’est vrai qu’il y a plusieurs candidats potentiels au sein du Pds. Mais le problème, c’est que ces candidats sont seuls ou bien ils ont des mouvements qui ne drainent pas beaucoup de monde. Maintenant on sait qu’au Parti démocratique sénégalais, la référence, c’est Abdoulaye Wade qui reste un leader charismatique, un intellectuel doué d’une capacité de réflexion ; tout le monde lui reconnaît cela même si sa gouvernance politique est entachée de beaucoup de dérives. Au-delà de lui, il y a dans son entourage certains qui pourraient être soutenus par d’autres pour constituer une candidature correcte, légitimée par le parti et qui pourraient se présenter à la prochaine élection présidentielle.
Avec la situation actuelle, peut-on s’attendre à ce que le Pds convoque d’autres primaires et se trouver un autre candidat ?
Tout est possible parce qu’il y a encore du temps avant 2017. Mais il faudra d’abord que le Pds se ressaisisse et réfléchisse sur la nécessité de poser les vrais problèmes au niveau du parti. Certains ont déjà évoqué la nécessité de réorganiser le parti, la nécessité de s’entendre sur l’essentiel puisqu’il y a plusieurs prétendants au leadership du parti. Mais également la nécessité de choisir celui parmi ce groupe qui pourrait les représenter. Et qui est apte à leur faire gagner les prochaines élections. Donc il est temps que les libéraux repensent l’organisation de leur parti, et se choisissent un leader qui a les capacités de mener le combat et autour duquel ils peuvent construire un projet de société soutenu par des Sénégalais. Parce qu’ils ont quand même cette capacité de mobilisation. Les militants attendent l’érection d’un projet de société alternatif.
Abdoulaye Wade a renoncé à son meeting de demain après une intervention (selon le porte-parole du Pds) du Khalife général des Mourides. Comment analysez-vous l’intervention des chefs religieux dans le débat politique ?
Compte tenu de cette réalité au Sénégal, je pense qu’il y a aujourd’hui une nécessité d’institutionnaliser la présence des confréries religieuses dans le texte fondamental, de reconnaître leur rôle de régulateur social au niveau de la société et même de médiation politique quand il y a des crises. Je pense qu’en ce moment, puisque la tension est extrême, l’intervention des chefs religieux apaise le climat. Cette intervention du Khalife général des Mourides a permis de reporter ce meeting qui était prévu. Cela va sûrement permettre au président Wade de prendre le temps nécessaire de voir dans quelle mesure ils pourront engager le combat politique sans verser dans la violence. Le Khalife général joue son rôle dans une situation de crise, de tension pour apaiser le climat. Il faut faire en sorte que les gens prennent le temps nécessaire de réflexion avant de prendre des initiatives qui pourraient engendrer une situation difficile à gérer.
Le 25 mars dernier a marqué les 3 ans d’exercice du pouvoir de Macky Sall. Comment appréciez-vous son bilan ?
Pour l’instant il y a des initiatives qui sont prises. Maintenant il faut donner le temps au temps. Il n’y a pas grand-chose au niveau de l’évaluation politique puisqu’on avait promis un certain nombre de réformes institutionnelles mais compte tenu de l’agenda, on n’a pas pu le faire. Ce sera peut-être pour l’année prochaine. Il y a le Pse qui vient de démarrer et il faut du temps pour pouvoir faire l’évaluation. Je pense que pour le moment, le bilan n’est pas très glorieux et on a perdu beaucoup de temps.
LA CAMPAGNE S’ACHÈVE SOUS HAUTE SURVEILLANCE
PRÉSIDENTIELLE AU NIGERIA
Benjamin SIMON, Ola AWONIYI |
Publication 27/03/2015
Abuja, 26 mars 2015 (AFP) - Derniers appels aux électeurs, sécurité renforcée: la campagne électorale s'achevait jeudi soir au Nigeria, géant démographique et économique du continent africain, à moins de 48 heures d'une présidentielle annoncée comme serrée, sur laquelle plane l'ombre de Boko Haram.
Au même moment, l'offensive régionale lancée contre les insurgés islamistes dans le nord-est du Nigeria a connu une avancée avec la reprise de la ville de Gachagar, proche de la frontière avec le Niger, par les armées tchadienne et nigérienne, selon Niamey.
A quelques heures de la clôture officielle de la campagne électorale, jeudi à minuit (23h00 GMT), le président sortant Goodluck Jonathan, 57 ans, et son principal rival, l'ancien général Muhammadu Buhari, 72 ans, donnés au coude-à-coude par les commentateurs, ont jeté leurs dernières forces.
"Je ne me souviens pas d'un scrutin aussi important dans l'histoire de notre nation, et nous avons besoin de votre soutien", a lancé le président Jonathan, candidat du Parti démocratique populaire (PDP), dans un ultime message relayé dans la presse nigériane.
M. Buhari, du Congrès progressiste (APC), qui fut à la tête d'une junte militaire dans les années 1980 et aime à se définir comme un "démocrate converti", a fondé toute sa campagne sur "le changement". Le PDP est aux affaires depuis la fin des dictatures militaires en 1999.
Dans son dernier message aux électeurs, il s'est engagé à faire en sorte que "jamais plus les terroristes ne trouvent refuge au Nigeria". Les deux rivaux se sont à nouveau engagés jeudi à faire régner le calme dans leurs camps respectifs, lors d'une cérémonie à laquelle ont assisté l'archevêque catholique d'Abuja et le sultan de Sokoto, la plus importante autorité musulmane du Nigeria, dans un pays où les dissensions politiques attisent souvent les tensions religieuses.
Mais, pour le porte-parole de la Commission électorale indépendante (INEC), Kayode Idowu, c'est surtout l'acceptation de la défaite, par le candidat perdant et son camp, qui permettra d'éviter des violences après les élections.
Les périodes électorales sont souvent très violentes dans le pays le plus peuplé d'Afrique (173 millions d'habitants), première économie du continent. Lors de la dernière présidentielle en 2011, près d'un millier de personnes ont été tuées après l'annonce de la victoire de M. Jonathan contre M. Buhari, qui était déjà son principal adversaire.
"Je ne pense pas qu'il y aura de fraude électorale, comme ce fut le cas pour les précédentes élections", a déclaré M. Buhari jeudi à l'AFP à Abuja. Mais un bourrage d'urnes ne serait pas sans "conséquences", a-t-il averti.
Selon la commission nigériane des droits de l'Homme, les violences ont déjà fait près de 60 morts pendant la campagne.
- Violences politiques et islamistes -
Aux violences politiques, s'ajoutent les menaces d'attentats islamistes. Mis à mal dans ses fiefs du nord-est par une opération militaire régionale, Boko Haram, qui a fait allégeance à l'organisation Etat islamique (EI), a promis de perturber le scrutin. Initialement prévues le 14 février, les élections ont déjà été repoussées, officiellement en raison de la mobilisation de nombreux militaires contre Boko Haram dans le nord-est.
Plus de 1.000 civils ont été tués depuis début 2015 dans les attaques islamistes, selon l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW). La sécurité a été musclée à l'approche de la présidentielle mais aussi des législatives de samedi.
Les frontières maritimes et terrestres ont été bouclées mercredi à minuit (23h00 GMT) jusqu'à la même heure samedi. En début de semaine, le chef de la police nigériane a ordonné "une interdiction totale" de circuler samedi pour tous les véhicules, sauf ceux utilisés pour des "missions essentielles", entre 08H00 et 17H00.
Et le Département des services de sécurité de l' Etat (DSS), l'agence nigériane de renseignements, a appelé à la plus grande vigilance samedi dans les endroits très fréquentés, de crainte d'attentats-suicides.
"On demande aux électeurs de se méfier des personnes portant des tenues larges ou volumineuses au niveau du ventre", a déclaré une porte-parole. La sécurité sera particulièrement renforcée autour des bureaux de vote et des cibles considérées comme "vulnérables", telles que les banques et les bâtiments officiels.
Quelque 68,8 millions d'électeurs sont appelés aux urnes samedi . "Tout est en place" pour le scrutin, a assuré le porte-parole de la commission électorale. Signe de l'enjeu de ce rendez-vous pour les partenaires du pays, Linda Thomas-Greenfield, la plus haute diplomate américaine pour l'Afrique, se rendra vendredi au Nigeria pour assister au scrutin.
DES PARTISANS D' ATT, EN EXIL AU SÉNÉGAL, RÉCLAMENT SON RETOUR
Bamako, 26 mars 2015 (AFP) - Des partisans de l'ex-président malien Amadou Toumani Touré, exilé au Sénégal depuis 2012, menacé de poursuites au Mali, ont organisé des rassemblements jeudi à Bamako et en province pour réclamer son retour, selon un journaliste de l'AFP et des témoins.
Le rassemblement à Bamako a réuni dans une salle d'un centre de conférences plus d'un millier de personnes, pour la plupart en tee-shirts à l'effigie de M. Touré, surnommé "ATT" d'après ses initiales, a constaté le journaliste de l'AFP.
Des meetings similaires, avec une affluence moindre, se sont également tenus à Mopti (centre) et Gao (nord), selon des témoins joints dans ces villes. L'ex-président "ATT doit être autorisé à revenir sans tracas" au Mali, "pour la paix et la réconciliation nationale", a déclaré Oumar Touré, un des organisateurs.
Il "a non seulement son mot à dire, mais il est évident que sa contribution pour la paix sera précieuse", a estimé Amadou Abdoulaye Diallo, président du Parti pour le développement économique et social (PDES), créé par ses partisans.
Général à la retraite élu président du Mali en 2002, réélu en 2007, "ATT" avait été renversé le 22 mars 2012 par des militaires qui l'accusaient d'incurie dans la lutte contre les groupes armés alors actifs dans le nord du pays.
M. Touré avait ensuite formellement démissionné le 8 avril 2012. Quatre jours plus tard, un président de transition avait été installé et 11 jours plus tard, il avait quitté Bamako avec sa famille pour Dakar, où il vit depuis.
Le putsch a précipité la chute du Nord aux mains des groupes armés, incluant des rebelles touareg et des jihadistes liés à Al-Qaïda, qui les ont contrôlées près de 10 mois. La rébellion, d'abord alliée aux jihadistes, a ensuite été évincée par eux.
Les jihadistes ont été dispersés et partiellement chassés de cette zone par une opération militaire internationale lancée en janvier 2013 par la France, et toujours en cours. Mais des zones entières échappent toujours au contrôle de Bamako.
Amadou Toumani Touré est menacé d'un procès pour "haute trahison" par le régime du président Ibrahim Boubacar Keïta, élu en 2013. Fin décembre 2013, le gouvernement malien avait notamment mis en cause M. Touré pour avoir, pendant son mandat, laissé le Nord tomber aux mains des groupes armés. L'Assemblée nationale a ouvert il y a quelques mois une enquête pour décider d'éventuelles poursuites.
Dakar, 27 mars (APS) – Les sujets politiques sont les plus en exergue dans la livraison de vendredi de la presse quotidienne, les journaux traitant pour la plupart des perspectives nées de la condamnation de Karim Wade pour enrichissement illicite.
La Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI) a condamné l'ancien ministre Karim Wade à six ans d'emprisonnement ferme et une amende de 138 milliards de francs CFA.
Le quotidien Le Populaire, par exemple, évoque à sa Une la candidature du PDS à la présidentielle de 2017, pour dire que "Wade a légitimé le choix porté sur son fils Karim Wade".
Le journal explique que pour ce faire, le secrétaire général du PDS s'est fondé sur la présence de 51 fédérations horizontales représentant tous les départements, neuf organismes internes, 13 fédérations extérieures. S'y ajoute que selon lui, "le vote qui a désigné Karim Wade est sans équivoque".
Sud Quotidien s'intéresse lui l'absence de dialogue entre le pouvoir et l'opposition. Le journal alerte à sa Une à propos d'une ''ligne rouge''.
"La tension politique qui s'est exacerbé avant et après le verdict de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI) contre l'ex-ministre d'Etat Karim Wade (…), comme en témoigne l'interpellation de plus d’une vingtaine de membres et proches du PDS dont Me El Hadji Amadou Sall, ancien ministre de la Justice, a fini de remettre au goût du jour la problématique du dialogue politique au Sénégal", analyse Sud quotidien.
La Tribune signale que "26 libéraux sont emprisonnés’’ ces derniers jours. "Le PDS peuple Rebeuss et la riposte se prépare", écrit de son côté La Tribune, non sans rappeler que 26 libéraux se trouvent actuellement retenus en prison.
Le secrétaire général de l'Union des jeunesses travaillistes libérales (UJTL) Toussaint Manga, entre autres responsables de l'ancienne formation au pouvoir, figurent parmi ces personnes interpellées, signale le journal.
Enquête s'intéresse au même sujet et liste à sa Une "les autres victimes" du procès Karim Wade. Selon ce journal, le PDS "est décimé par les multiples détentions de ses militants avant et après le verdict de la CREI condamnant Karim Wade à six ans d'emprisonnement ferme et une amende de 138 milliards de francs CFA".
"Il faut démanteler la CREI, ce monstre froid", plaide le secrétaire général de l'Union du renouveau démocratique (URD, opposition), Djibo Leity Ka, dans des propos rapportés par Le Témoin quotidien.
Le Soleil annonce que le président Macky Sall a baptisé la deuxième université de Dakar (UNIDAK II) au nom du professeur Amadou Mahtar M'Bow, ancien ministre et directeur général de l’Unesco.
Cette décision a été prise en Conseil des ministres pour saluer ''le combat historique pour la défense du nouvel ordre mondial pour l’information, l'engagement patriotique ainsi que le militantisme permanent pour la paix et la démocratie de M. Mbow''.
DEMANDE DE RÉUNION D'URGENCE SUR BOKO HARAM DU CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME DE L'ONU
Genève, 27 mars 2015 (AFP) - Les pays africains ont demandé que le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU tienne une réunion d'urgence le 1er avril sur les violences perpétrées par le groupe islamiste nigérian Boko Haram, a déclaré vendredi un porte-parole.
Le président du Conseil, l'Allemand Joachim Gauck, a reçu dans la nuit de jeudi à vendredi une requête en ce sens déposée par l'Algérie au nom du groupe des pays africains, a indiqué aux médias le porte-parole du Conseil, Rolando Gomez.
Dix-neuf pays ont pour l'instant signé cette requête, a-t-il ajouté. Des précisions sur la demande du groupe africain seront connues dans la journée, a-t-il dit. Cette demande intervient alors que s'est achevée jeudi soir la campagne électorale au Nigeria, géant démographique et économique du continent, à moins de 48 heures d'une présidentielle annoncée comme serrée et sur laquelle plane l'ombre de Boko Haram.
Mis à mal dans ses fiefs du nord-est par une opération militaire régionale, Boko Haram, qui a fait allégeance à l'organisation Etat islamique (EI), a promis de perturber le scrutin. L'insurrection islamiste et sa répression par les forces nigérianes ont fait plus de 13.000 morts et plus de 1,5 million de déplacés depuis 2009.
Un grand nombre de ces derniers ont traversé les frontières poreuses pour trouver refuge dans les pays voisins. Le Conseil des droits de l'Homme se réunit rarement en session extraordinaire.
Vingt-deux sessions spéciales ont été organisées depuis sa création du Conseil, en 2006. Une réunion spéciale peut être convoquée à la demande d'au moins 1/3 des Etats membres, soit 16 Etats.