Dakar, 27 mars 2015 (AFP) - Le Sénégal a salué l'intervention militaire internationale dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen contre des rebelles chiites, dans un communiqué obtenu vendredi par l'AFP.
Le président sénégalais Macky Sall "a salué l'intervention militaire saoudienne en réponse à la demande du président légitime du Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi, pour défendre et protéger son pays contre les milices qui menacent sa stabilité ainsi que celle des pays voisins", indique le communiqué du conseil des ministres qui s'est tenu jeudi à Dakar.
Les frappes militaires au Yémen sont dirigées par l'Arabie saoudite et impliquent également le Koweït, le Qatar, l'Égypte, la Jordanie, le Soudan, le Pakistan et le Maroc, selon Ryad.
L'opération vient en soutien au président yéménite reconnu par la communauté internationale, Abd Rabbo Mansour Hadi, dont les forces sont incapables de faire face à l'avancée des Houthis, rebelles chiites soutenus par l'Iran, entrés en septembre à Sanaa.
L'intervention arabe, baptisée "Tempête décisive", a été déclenchée dans la nuit de mercredi à jeudi par des frappes saoudiennes sur différentes positions des Houthis. La plupart des pays arabes ont serré les rangs derrière l'Arabie saoudite et réaffirmé leur soutien à Abd Rabbo Mansour Hadi.
LE M23 SE FÉLICITE DE L’ACCORD CONCLU ENTRE LE GOUVERNEMENT ET LE SAES
Dakar, 27 mars (APS) - Le Mouvement des forces vives de la nation du 23-Juin (M23) se réjouit, dans un communiqué, de l’accord conclu par le gouvernement et le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES).
Le M23 salue "la signature d’un accord entre le gouvernement et le SAES, un accord mettant un terme à l’hypothèque qui pesait sur l’année académique" en cours.
Cette organisation "exhorte les organisations de la société civile, les syndicats et tous les citoyens à se mobiliser" pour un bon déroulement de l’année académique.
Le gouvernement et le Syndicat autonome de l'enseignement supérieur (SAES) ont signé le 16 mars dernier un accord portant sur 12 articles figurant dans la loi-cadre sur les universités.
"Seul l’article 3, qui est relatif à la détermination des places disponibles dans les universités, a donné lieu à un désaccord entre le gouvernement et le SAES'', ont indiqué les deux parties, après la signature de l’accord.
Une réforme universitaire adoptée en décembre dernier par l’Assemblée nationale a provoqué la colère des enseignants, qui sont allés en grève pour la dénoncer.
Elle portait sur la composition des conseils d’administration des universités publiques, les critères de nomination du président et du vice-président des conseils d’administration des universités, et la nomination des recteurs.
Le SAES a mis fin à sa grève après l’accord conclu le 16 mars.
Ouagadougou, 27 mars 2015 (AFP) - Des états généraux se tiennent jusqu'à samedi à Ouagadougou pour rendre sa "crédibilité" à la justice du Burkina Faso, compromise sous le régime du président déchu Blaise Compaoré, renversé par la rue en octobre après 27 ans de règne.
Son successeur, le chef de l'Etat Michel Kafando, arrivé au pouvoir mi-novembre, a fait du rétablissement de ce pilier républicain le principal objectif de sa courte mandature, qui doit s'achever après les élections d'octobre prochain.
Quelques 2.000 personnes - magistrats, avocats, ONG, gouvernants... - ont entamé depuis mardi le diagnostic de l'appareil judiciaire en vue de "réconcilier" la population avec sa justice.
Sous Blaise Compaoré, la justice "puait la corruption" et le "trafic d'influence", regrette la garde des Sceaux Joséphine Ouédraogo, interrogée par l'AFP. Elle avait "perdu toute crédibilité, car "le système judiciaire était assujetti à l'exécutif", certains magistrats étant même "devenus des politiciens".
Quand certains crimes et délits arrivaient au niveau judiciaire, "on mettait le pied dessus parce que les gens qui avaient des relations jusqu'au plus haut niveau du régime étaient intouchables", relève-t-elle.
La fréquente "immixtion de l'exécutif" mettait "à rude épreuve" l'indépendance de la magistrature, pourtant garantie par la Constitution, observe Moussa Stéphane Sory, conseiller à la cour d'appel de Ouagadougou, longtemps procureur en première instance.
Et de citer le cas d'un ancien directeur général des Douanes, soupçonné de corruption et d'abus de biens publics, relâché en 2008 après que Zakalia Koté, alors garde des Sceaux, eut bloqué les poursuites au motif que le douanier n'était pas "n'importe qui".
La compromission de la justice burkinabè était de notoriété publique. Boureima Bandini, un prédécesseur de M. Koté, avait même reconnu alors qu'il était aux affaires l'existence de "juges acquis" au régime.
Ce déni de justice a été à l'une des principales causes de la révolte populaire qui a balayé fin octobre le système Compaoré. Les manifestants ont vilipendé les dossiers emblématiques de crimes économiques et de sang restés impunis.
- Gouvernement 'attendu' -
Le gouvernement intérimaire a "pleine conscience" d'être "attendu" sur le terrain judiciaire sous peine d'une nouvelle "insurrection" de la rue, observe le juriste Abdoul Karim Sango, enseignant à l'Ecole nationale de la magistrature.
Un premier pas, majeur, a été franchi récemment. Un juge militaire a été désigné pour instruire l'assassinat du président Thomas Sankara, un chef d'Etat iconoclaste et intègre assassiné en 1987 lors du putsch ayant porté M. Compaoré au pouvoir.
L'image de M. Sankara a été brandie durant la "révolution" d'octobre. Le procureur général du Faso a été saisi fin décembre pour la réouverture du très sensible dossier Norbert Zongo.
Ce journaliste a été assassiné en 1998 alors qu'il enquêtait sur la mort d'un chauffeur de François Compaoré, frère cadet de l'ex-président. Le gouvernement dit "de transition", qui a succédé au régime Compaoré, veut juger les dossiers "emblématiques" et les dignitaires de l'ancien régime, comme le réclame une bonne partie de la société civile, insiste Joséphine Ouédraogo.
"Si des gens peuvent nous proposer une formule qui ne s'appellera pas +tribunal d'exception+ mais qui nous permet, dans le respect de la Constitution, de nous saisir des dignitaires du régime déchu ou de certains dossiers emblématiques qui piétinent encore, nous applaudirons", souligne-t-elle.
Les états généraux en cours relèvent d'une même logique de "sursaut national" et de "prise de responsabilité collective" afin de soigner "ce grand malade qu'est la justice", explique la ministre.
Des réformes concernant le statut du magistrat ou les attributions et le fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature y ont notamment été proposées. Un "pacte national" devrait être signé entre les différents acteurs samedi.
La compétence des magistrats burkinabè n'est toutefois pas en cause, remarque le juriste Abdoul Karim Sango, président de commission à ces assises judiciaires. "Il n'y a aucune raison que les juges ne disent pas le droit" maintenant que le "système" Compaoré a été "décapité", note-t-il.
Et de trancher : "Si dès la semaine prochaine, la justice est invitée à réactiver (d'autres) dossiers emblématiques, on pourra commencer à dire que nous nous dirigeons vers un changement."
DES ARTISTES-COMÉDIENS DÉPLORENT LES "CONFUSIONS" DANS LA PRATIQUE DES ARTS SCÉNIQUES
Kaolack, 27 mars (APS) - Des artistes-comédiens ont dénoncé vendredi à Kaolack (centre) les "confusions" dans l’interprétation et l’adaptation des arts scéniques dans les médias sénégalais.
"On mélange le théâtre, l’art dramatique et le téléfilm. On mélange aussi les rôles dans les arts scéniques, qui sont incarnés par des animateurs, des mannequins, et parfois des lutteurs, qui n’ont aucune notion des arts scéniques", a signalé l’artiste-comédien Lamine Ndiaye lors de la cérémonie officielle de la Journée mondiale du théâtre.
"Interpréter ces rôles exige une formation. Le théâtre, ça s’apprend", a insisté Lamine Ndiaye, ancien président de l’Association des artistes comédiens du théâtre sénégalais (ARTCOTS). Il a dénoncé "le mélange des genres et des rôles" dans les arts scéniques. "Il faut arrêter cela, sinon le théâtre ira vers la déchéance."
"Lorsque certains jeunes décrochent un rôle dans un téléfilm, ils pensent aussitôt, sous l’effet de la notoriété, qu’ils jouent du théâtre", a ajouté Lamine Ndiaye. Son confrère Bass Diakhaté a dénoncé la primauté des "aspects financiers sur la bonne qualité" de la production théâtrale.
Les artistes souhaitent que le ministère de la Culture et de la Communication mette de l’ordre dans la pratique des arts scéniques. Ce ministère était représenté à la cérémonie par son secrétaire générale Birane Niang.
Dakar, 27 mars (APS) - Le Haut conseil du dialogue social (HCDS) mise sur une ''réactualisation'' des textes qui régissent actuellement le monde du travail, en vue d'une "véritable rénovation sociale", a annoncé sa présidente, Innocence Ntap Ndiaye, vendredi à Dakar, peu après son installation officielle.
"Nous devons nous employer à mettre en place des mécanismes adaptés de dialogue social à l'échelle nationale et à tous les niveaux sectoriels. Il s'agit là d'une dimension fondamentale des missions dévolues au HCDS qui nécessite une véritable rénovation sociale", a-t-elle dit.
Innocence Ntap Ndiaye s'adressait à des journalistes, peu après son installation officielle par le ministre du Travail, du Dialogue social, des organisations professionnelles et des Relations avec les institutions Mansour Sy.
Selon elle, "les chantiers de cette rénovation vont nous mener vers la réactualisation des textes qui régissent les relations professionnelles des secteurs privé et public, des dispositions dont la plupart datent des indépendances".
"Tout au long de notre mandat, nous ne manquerons donc pas d'adopter, chaque fois que de besoin, une posture d'anticipation en menant des études sur la situation et les perspectives du dialogue social dont nous établirons annuellement un rapport sur son état", a indiqué l'ancienne ministre du travail.
Les membres du HCDS sont appelés à "jeter les bases solides d'un climat social apaisé pouvant assurer la création de richesses'', a indiqué sa présidente, ajoutant qu'il est également attendu d'eux qu'ils suscitent "une culture du dialogue social pouvant garantir une redistribution équitable de ces richesses".
"Les aspirations fortes des salariés à un travail décent et les attentes légitimes du gouvernement en matière de climat social apaisé ne peuvent être satisfaites que par l'ancrage de la justice sociale et la promotion d'un dialogue social franc et fécond", a souligné Mme Ndiaye.
"Cependant, compte tenu des défis de productivité du travail inhérents aux exigences universelles de compétitivité des entreprises, il convient de mettre en œuvres des stratégies de désamorcement des conflits de travail et d'atténuation de leurs conséquences néfastes sur l'économie et la cohésion sociale", a-t-elle fait valoir.
Dans cette perspective, "la médiation sociale constitue un dispositif approprié et le Haut conseil entend jouer pleinement sa partition dans la médiation sociale", a assuré sa présidente.
Le ministre du Travail, du Dialogue social, des organisations professionnelles et des Relations avec les institutions a pour sa part invité les membres "à parachever sans tarder le cadre organisationnel ainsi que les instruments réglementaires du Haut conseil du dialogue social".
Mansour Sy les a par ailleurs invités à élaborer "un programme ambitieux de travail qui réponde aux attentes du président de la République [Macky Sall] et des partenaires sociaux (…), afin de jouer leur partition dans l'avènement d'une paix sociale durable favorisant l'émergence économique", a-t-il conclu.
ÉDITORIAL SENEPLUS
BOUBACAR BORIS DIOP : LIRE ET RELIRE SON PREMIER TEXTE SUR VOTRE SITE
Wade a desservi Karim, renforcé la cote de popularité de Macky tout en donnant de lui-même une image négative. En somme, trois coups de pierre contre sa réputation et contre la libération de son fils.
Lire l'article de l'éditoriasliste de SenePlus.Com, Boubacar Boris Diop en cliquant ici : CE VIEIL HOMME, NOTRE ENFANT…
Sénégalo-mauritanien, Ousmane Gangué est un chanteur qui essaie tant bien que mal de tisser sa toile. Après la sortie de son premier album "Yesso", il a mis sur le marché un second opus intitulé "mi arti" (ndlr de retour en langue pulaar). De cette nouvelle production, il parle avec EnQuête ainsi que de ses relations avec Pape Diouf et les autres chanteurs en général.
Vous êtes resté pendant longtemps en retrait, pourquoi ?
J'avais voyagé. J'étais en Europe. J'y ai passé 5 années durant lesquelles je vivais de ma musique. Je suis un artiste et tout ce que j'ai aujourd'hui, je le dois à ma guitare. Le seul travail que je connais, c'est la musique. Et c'est ce que j'ai toujours fait. Je rends grâce à Dieu. Je suis resté aussi en retrait pendant 10 ans après la sortie de mon album. On m'appelait tout le temps pour la réalisation du deuxième album mais j'étais engagé dans certaines choses que je devais finaliser. Si je suis rentré aujourd'hui, c'est grâce à Pape Diouf.
Comment grâce à Pape Diouf ?
Lors d'un de ses concerts en Mauritanie, il m'a téléphoné pour me dire qu'il fallait que je rentre. Je lui ai dit : "Boy, attends que je te rappelle car je suis un peu pris en ce moment." Il m'a dit : "Non, écoute-moi d'abord, je suis venu en Mauritanie et j'ai vu ce que tu y as fait. Il faut que tu reviennes. Je sais que si tu restes en France, tu perdras ta place de leader". Pape Diouf m'a donc demandé de rentrer au Sénégal pour retrouver ma place au sein des leaders. Le cas contraire, je risquais de tomber dans l'oubli et lui, en tant qu'ami, ne pouvait voir cela arriver.
Comment est née votre amitié avec Pape Diouf ?
C'est la sincérité qui me lie à Pape Diouf. Je mets de côté nos conditions de chanteur. Je parle de sincérité. Pape Diouf est un artiste qui m'a beaucoup soutenu. Il m'a aidé à me faire quelque part. Je n'ai pas d'autres lieux de fréquentation au Sénégal que chez Pape Diouf. Je suis presque chez lui tous les soirs jusque tard dans la nuit. Je suis à l'aise chez lui et sa femme. Et ils me le rendent bien. Quand Pape Diouf vient en Mauritanie, il ne loge pas souvent à l'hôtel mais chez moi. On se dit tout. On ne se cache rien. On partage même nos problèmes familiaux et privés. Il pouvait ne pas en arriver là avec moi. Mais il ne l'a pas fait. Je veux que les Sénégalais sachent que ce n'est pas la musique qui me lie à Pape Diouf. On est de vrais amis. La musique est un métier, il fait son chemin et moi le mien. On s'est connus grâce à Youssou Ndour puisque c'est lui qui nous a pris dans son label et on jouait avec le Jololi hit band. On s'estime et depuis, on est ensemble. Les artistes n'osent pas se prêter des habits ou même un simple bracelet. Pourtant, c'est Pape Diouf qui m'a offert l'un des boubous que je porte dans mon nouveau clip qui sortira très bientôt. Il m'a offert aussi un boubou le jour du baptême de son fils. Donc Pape Diouf et moi ce n'est pas la chanson qui nous lie. Je n'ai pas peur de le dire. Il fait partie de moi. Je ne le dis pas pour telle ou telle autre raison. Je suis un torodo, je ne mendie pas. Je le dis parce que c'est vrai.
Qu'a-t-il précisément fait pour vous de très particulier qui lui vaut tous ces louanges ?
Si aujourd'hui je suis là, c'est grâce à lui. Ibou Ndour m'a appelé à maintes reprises pour la réalisation de mon deuxième album sans que je ne me décide vraiment. Il a fallu que Pape Diouf m'appelle pour que je revienne. Je l'en remercie et je remercie aussi Prince Arts. Je profite de l'occasion pour remercier par la même occasion Pa Assane Seck qui a assuré toute la communication de mon premier album et il a en charge celle du deuxième qui vient tout juste de sortir.
Au-delà de Pape Diouf, quelles relations entretenez-vous avec les autres artistes ?
Sincèrement, tous les artistes sénégalais, que ce soit les jeunes ou les aînés, m'aiment tous. C'est moi qui ne sais pas quoi faire pour eux afin de les remercier pour leur gentillesse. Je me demande aussi ce que j'ai fait pour eux qui explique tout cet amour de leur part à mon égard. Quand je les retrouve sur leurs scènes, ils sont accueillants et gentils. C'est pour cela que je considère qu'il n'y a pas de concurrence dans la musique. Ils sont tous mes amis.
Vous étiez exactement où en Europe ?
J'ai été à Paris, en Italie, en Espagne, en Suisse etc. J'ai été aussi au Canada pour une prestation et aux Usa également.
Est-ce vrai que vous aviez des problèmes en France et que vous ne pouviez plus y retourner ?
Il faut que les gens comprennent une chose : nul ne peut et nul n'a le monopole du savoir. Il est facile de se cacher derrière un ordinateur pour dire ce qu'on veut. Je n'ai peur de personne et personne n'a peur de moi aussi. Je jure sur le très Saint Coran que c'est moi qui ai pris ma carte de séjour, accompagné d'une amie qui habite Mante la Jolie, du nom de Collé Dia, pour la retourner à la préfecture d'Etampe. Celui que j'ai trouvé là-bas m'a déconseillé de faire cela parce que j'allais avoir très prochainement une carte de séjour de dix ans. Je lui ai dit non ; j'avais déjà pris ma décision suite aux conseils d'un ami. On m'avait dit que si je restais en France, je risquais d'être "exclu" du cercle des chanteurs. Il valait mieux que je rentre. Déjà que les Sénégalais m'avaient découvert à travers mon premier album qu'ils avaient très bien accueilli. J'ai offert aux gens de la préfecture les DVD de mon anniversaire que j'avais fait ici avec Mbaye Dièye Faye et Dj Prince. Ils l'ont visualisé et m'ont dit qu'ils ne savaient pas que j'avais tout ce public derrière moi. Et puis ceux qui disaient que je n'osais pas retourner en France, cela ne les concerne pas. Je ne prêtais même pas attention à ça. Et les gens, ils disent souvent ce qu'ils veulent.
Vous venez de mettre sur le marché un nouvel album : "mi arti'.' Qu'est-ce qui fait la particularité de cette production ?
Les gens se demandaient où j'étais. Que pourrais-je leur dire aujourd'hui si ce n'est que je suis de retour. Si on n'avait pas demandé après moi, je n'allais pas sentir le besoin de dire que je suis là. Après la sortie de mon album "Yesso", j'ai dit aux gens que même si j'ai chanté et qu'ils ont aimé, cela ne s'est pas fait sous mes meilleurs jours. Je ne sentais pas ce que j'ai fait dans "Yesso". Mon public m'a dit que je ne pouvais pas faire un meilleur album que celui-là. Avec "mi arti", j'ai chanté comme je le sens. On peut retrouver deux façades dans cet album. Au Sénégal, sans le mbalax on n'avance pas, c'est vrai. Mais il y a aussi des amateurs de musique aux couleurs acoustiques. Pour satisfaire tout le monde, j'ai des titres en mbalax et d'autres fortement colorés acoustiques. Dans mon premier album, il n'y a que du mbalax, les gens ne peuvent pas apprécier ce que je fais juste à travers un seul genre musical. Et dans cet album, j'ai chanté un peu en langues maure, wolof, anglais et français. Dans le premier, j'ai chanté entièrement en pulaar. J'ai constaté que ceux qui m'aiment sont nombreux. Il y a des Wolofs qui m'adorent. Pour les satisfaire, j'ai décidé de chanter 90% des sons qui composent l'album dans leur langue.
Quels sont les premiers retours que vous avez eus depuis la sortie de l'album ?
Je commence à avoir peur. Parce que l'album n'est pas encore sorti comme le clip d'ailleurs. Mais les gens m'appellent de partout pour me féliciter. C'est cela qui me fait peur. Seul Dieu sait quelle évolution aura "mi arti". Mais pour l'instant, je reste confiant. Je ne dirais pas qu'il sera le meilleur album et qu'il ne sera pas facile de trouver un meilleur album que "mi arti".
Qu'est-ce qui est prévu pour la promotion de l'album ?
Tout dépend de Pa Assane Seck et des gens de Prince Art. Je ne fais que suivre des instructions qu'on me donne pour la promotion de l'album.
Trois ans après l'arrivée du président Macky Sall au pouvoir, la copie rendue par son gouvernement dans le domaine de l'éducation est pleine de ratures. Le front social ne cesse de chauffer : la faute à des engagements non tenus.
"À en juger par le bouillonnement actuel, tout indique que 2014 n'a été que le calme qui précède la tempête. 2015 s'annonce déjà mouvementée". Cette chute de l'article qu'EnQuête avait consacré à la rétrospective 2014 dans le domaine de l'éducation n'avait rien de prémonitoire.
Surtout que l'article en question était titré : "Le calme avant la tempête revendicative." A l'heure de faire le bilan de l'éducation des trois ans de Macky Sall à la tête du pays, nous constatons hélas que le temps a confirmé ce qui était plus une crainte, fondée sur des faits, plutôt qu'un souhait.
2015 est diamétralement opposée aux années qui l'ont précédée. Elle s'est installée au cœur de la zone de turbulence, avec de multiples actions d'envergure. Dès le 9 janvier, le Grand cadre qui regroupe une bonne partie des syndicats d'enseignants avait donné le ton en déposant un préavis de grève pour exiger le respect du protocole d'accords signé le 17 février 2014.
Jusqu'à l'épuisement de celui-ci, l'organisation syndicale affirme n'avoir eu aucune réaction de la part du gouvernement. Ce qui fait qu'en début février, elle a entamé ses premiers mouvements d'humeur. Depuis lors, elle multiplie les plans d'action. La dernière en date est un abandon des classes durant toute la semaine du lundi 23 mars au vendredi 27.
A l'image du grand cadre, le CUSEMS aussi est dans la rue. Elle a organisé une marche et compte durcir le ton. Les enseignants dirigés par Abdoulaye Ndoye réclament l'alignement de l'indemnité de logement et le respect des accords. L'entrée en action du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (SUDES) est la preuve qu'il n'existe presque pas d'étoiles dans le ciel nocturne du système éducatif.
Ce syndicat connu pour sa modération a déposé un préavis de grève "qui couvre la période du 27 février au 31 décembre 2015" soit presque toute l'année. Les camarades de Amadou Diaouné, à l'image des autres enseignants, exigent "la mise en œuvre intégrale des points du protocole d'accord du 17 février 2014 aux échéances convenues (dans l'immédiat, tous ceux liés à la suppression des lenteurs administratives)".
Cette situation actuelle traduit aux yeux des syndicalistes le manque de volonté des gouvernants. "L'État reste insensible à nos demandes. Aucune réaction des pouvoirs politiques", s'indignait le coordonateur du Grand cadre, Mamadou Lamine Dianté, lors d'une conférence de presse.
Et ce dernier de renchérir : "Nous irons jusqu'au bout sans écarter aucune éventualité. Car le leitmotiv des enseignants, c'est cette année ou jamais". Ces éventualités en question, c'est la rétention des notes du 1er semestre et le boycott des conseils de classes...
Le coordonnateur de la COSYDEP Cheikh Mbow avait fait remarquer qu'il y avait une pause observée par les enseignants pendant deux ans. Une pause qui s'expliquait par l'arrivée de nouvelles autorités avec des engagements pris. Les enseignants avaient d'ailleurs qualifié cette trêve de "sursaut patriotique", parce que "ce temps de grâce" n'étant soumis à aucune condition.
Mais deux ans après, M. Mbow se demande "si le Sénégal en a suffisamment profité. Parce que quand il y a une période de deux ans de pause, elle doit être marquée par un dialogue franc permanent qui permette de vider certaines questions définitivement. A ce niveau-là, ça laisse à désirer".
En réalité, comme le suggèrent les propos de Cheikh Mbow, si le dialogue est devenu aussi difficile, c'est que l'État n'a pas joué le jeu. A vrai dire, le gouvernement n'a pas respecté ses engagements.
Et apparemment, la tenue des Assises de l'éducation n'a rien changé. Depuis le conclave, rien ne bouge. Pas de comité de suivi, pas de conseil présidentiel. Les enseignements ont le sentiment d'être "méprisés" (sic). Ce qui ne fait que rendre le dialogue plus difficile et l'avenir des enfants moins certain.
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Une volonté brouillée par la méthode
Les récents accords signés entre le gouvernement et le SAES reflètent le conflit permanent entre le monde universitaire et le ministère de l'Enseignement supérieur. Mais contrairement à l'enseignement pré-bac, le supérieur n'est pas secoué par des accords non respectés, mais plutôt par une méthode cavalière qui ne convient à aucune des composantes du sous-secteur.
La tutelle a certes envie de bien faire et surtout d'innover, de corriger. Toutefois, son péché consiste à croire que les réformes peuvent être menées sans le consentement des acteurs. C'est ce qui explique qu'il y ait des mois de combat avec les étudiants relatif à la hausse des frais d'inscription, des critères d'attribution des bourses... une confrontation qui avait débouché sur une session unique qui a du mal à être bouclée dans certaines facultés. L'année académique 2015 tarde en effet à être effective à l'Ucad.
Et à peine cette brèche fermée, le ministère en a ouvert une autre. Cette fois-ci, il est question d'une loi dite des réformes sur les universités. Les enseignants ainsi que l'ancien ministre Amadou Tidiane Ba ont accusé le ministre Mary Teuw Niane d'avoir falsifié la dernière mouture pour "livrer l'université au monde de l'entreprise".
Avec une parité (50-50) entre les différentes parties de l'université d'une part et les capitaines d'industries d'autre part. Aujourd'hui le calme est revenu, même si les deux parties ne sont pas totalement en phase sur certaines questions. Notamment sur le mode de nomination des recteurs. Il reste à espérer que les prochaines mesures auront le temps de la concertation nécessaire à un consensus.
La foire internationale de l'agriculture et des productions animales (FIARA) a ouvert hier ses portes au centre international du commerce extérieur du Sénégal (CICES). Lors de la cérémonie officielle de cette 16e édition, les représentants du gouvernement se sont réjouis de l'appropriation du projet d'autosuffisance en riz par les organisations paysannes.
Hier, il a beaucoup été question du projet d'autosuffisance en riz, lors de la cérémonie officielle de la 16e édition de la FIARA. Les représentants du gouvernement ont salué l'évolution du projet.
Notamment Moustapha Lo Diatta, le secrétaire d'État à l'accompagnement et à la mutualisation des organisations paysannes, qui a souligné que le riz local est commercialisé à 100%. Selon lui, les opérateurs ont pris l'engagement d'acheter toute la production, cette année et la prochaine.
"Pour le riz local, nous n'avons pas un problème de commercialisation. Cela veut dire que le PSE est en marche", assure le secrétaire d'État. Il se félicite que les organisations paysannes se soient appropriées le PSE et aujourd'hui, dit-il, elles affichent une volonté d'atteindre les objectifs fixés.
"Le gouvernement ne fait que fixer des objectifs, reste aux acteurs de jouer leur partition. Je pense qu'aujourd'hui, les organisations paysannes ont montré leur détermination, puisqu'elles ont pris de bonnes dispositions", a-t-il dit.
"Le Sénégal est à 500 000 tonnes d'importation en riz"
Le ministre de l'Elevage et des Productions animales, Aminata Mbengue Ndiaye, a aussi insisté sur l'accompagnement et à la mutualisation des organisations paysannes.
"Des mesures de facilitation sont prises à ce niveau. Déjà, il faut savoir que l'UNACOIS et d'autres partenaires se sont investis. L'UNACOIS a acheté une grande partie du riz de la vallée et ils ont diminué leur taux d'importation en riz, en le maintenant à 500 000 tonnes. Nous attendons une production importante qui va suppléer le riz que l'on importe", a dit le ministre.
Mme Aminata Mbengue Ndiaye a insisté sur l'accompagnement des femmes, qui à son avis, ont un rôle important à jouer dans l'auto consommation en riz local. Elle suggère une vulgarisation du riz de la vallée.
''INDIGNÉ ET OUBLIÉ''
COLLECTIF DES VICTIMES DES VIOLENCES ÉLECTORALES DE 2012
Indignées par «l’indifférence de l’Etat», les victimes de violences électorales de 2012 ont brisé hier le silence pour partager leur souffrance.
La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) et le Collectif des victimes des violences pré-électorales de 2012 au Sénégal, ont dénoncé hier, pendant un point de presse, les lenteurs liées au paiement des indemnisations
et aux poursuites judiciaires contre les auteurs des actes de violence. «Les trois dernières années ont été des années de déception», explique Rokhaya Gassama du Collectif des victimes des violences de 2012.
Depuis l’année 2012, la Raddho, des membres de la société civile et avec d’autres organisations des droits de l’Homme comme Amnesty International et la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme, maintiennent la pression sur l’Etat sénégalais pour qu’il rende justice aux familles et aux survivants des actes de violence qui ont déchiré le pays pendant la période électorale de 2012. Cependant, les organisations des droits humains constatent que l’Etat sénégalais ne se presse pas pour aider ces personnes «affligées physiquement, socialement, et psychologiquement pendant la période violente».
Il faut savoir que les acteurs ont déposé devant la justice, 32 dossiers dont 8 représentent des personnes qui ont trouvé la mort, et 24 autres personnes emprisonnées, blessées ou torturées durant les évènements électoraux. «Nous avons déposé des dossiers complets devant la justice sénégalaise, ces dossiers on été déposés pour que les personnes ou familles reçoivent des indemnisations», explique Mme Gassama. Mais, un rapport publié par la justice sénégalaise, qui n’a pas été rendu public, «montre que la plupart des dossiers n’ont pas été acceptés pour recevoir des indemnisations», continue-t-elle.
Aujourd’hui, les familles des victimes reprochent à l’Etat, sa position faite de louvoiements. Car, elles avaient entretenu un règlement à l’amiable avec le gouvernement basé sur deux conditions. «L’une d’entre elles estime que le gouvernement devrait indemniser les victimes justement cas par cas, ce que l’Etat a complètement rejeté», explique-telle. En écho, Me Abdoulaye Tine, un des avocats du collectif, explique que l’Etat veut accorder 10 millions de F Cfa à chaque mort et 3,4 millions aux blessés. «Mais, nous avons constaté que ces chiffres ne font pas justice aux victimes. On demande au gouvernement de respecter la dignité des victimes, il faut indemniser cas par cas», ajoute-t-il.
Chez les victimes et leurs familles, la peine et la souffrance sont visibles. Mme Gassama est inconsolable : «A cause de l’inaction du gouvernement, on a vécu 3 ans de souffrance. Pour nous, le Sénégal a commis un double meurtre, puisqu’il nous a oubliés.» Les témoignages du père de Mamadou Diop, qui a trouvé sa mort pendant la période, ont plongé l’assistance dans une situation indicible.
Dans un effort d’attirer plus d’attention, le collectif des victimes va continuer à internationaliser son combat. Il a obtenu l’assistance de Me Sègnonna A.T. Horace Adjolohoun, un expert de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, qui explique qu’il va appuyer les victimes dans leur bataille pour obtenir la justice au niveau de la Cour de justice de la Cedeao. Me Adjolohoun dit : «On ne peut plus attendre, ça fait déjà trois ans qu’on attend et rien n’a été fait. Nous espérons que la Cour de justice de la Cedeao mettra plus de pressions sur le gouvernement sénégalais. Et les décisions de cette cour auront un impact sur le gouvernement sénégalais. Les dossiers ont été déposés avec succès au niveau de cette cour et nous restons positifs et attendons des résultats.»