Abuja, 28 mars 2015 (AFP) - Les Nigérians commençaient samedi à se rendre aux urnes pour élire leur prochain président, au cours du scrutin le plus serré de l'histoire de ce pays le plus peuplé d'Afrique, marqué par les violences islamistes, la chute des cours du pétrole et la corruption endémique.
Du hub pétrolier de Port Harcourt, en plein sud chrétien, à Kano, la deuxième plus grande ville musulmane du continent, en passant par la mégalopole de Lagos, 68,8 millions d'électeurs - sur 173 millions d'habitants - sont appelés aux urnes, pour des élections présidentielle et législatives.
Les bureaux de vote devaient ouvrir officiellement à 08H00 locales (07H00 GMT), mais une demi-heure plus tard, des journalistes de l'AFP à Kano (nord), Lagos et Abuja ont cependant constaté que dans de nombreux bureaux, des responsables de la commission électorale indépendante (Inec) n'avaient toujours pas été déployés et le matériel électoral n'avait pas encore été distribué.
Le scrutin doit se dérouler en deux temps. Dans la matinée, les assesseurs procèdent à la vérification des inscriptions sur les listes. Dans un second temps, à partir de 13h30 (12H30 GMT), les électeurs devront revenir voter.
Le président sortant, Goodluck Jonathan (57 ans), brigue un second mandat, face à l'ancien général Muhammadu Buhari (72 ans), son principal adversaire et le candidat d'une opposition plus unie que jamais.
Des élections législatives ont également lieu samedi. Samedi matin, de longues files d'attente se sont formées devant les bureaux de vote, un peu partout dans le pays. Certains électeurs ont même raconté avoir passé la nuit sur place.
A Kano, la plus grande ville du nord du pays, frappée à plusieurs reprises par des attentats meurtriers commis par les islamistes de Boko Haram, la plupart des votants sont arrivés dès 06H00, juste après la prière du matin.
"Les élections c'est vraiment quelque chose d'important, au Nigeria", témoigne l'un d'entre eux, Dahiru Badamasi. "Le pays a besoin d'être secouru du chaos dans lequel on se trouve actuellement. L'insécurité, le manque de soins médicaux, d'éducation...
Partout, c'est la pagaille. Voilà où on en est". Pour déjouer les attentats, des membres de milices privées étaient chargés de fouiller les électeurs à l'aide de détecteurs de métaux, comme à l'intérieur d'une école primaire, bondée de monde.
De part et d'autre du pays, les électeurs s'apprêtaient à soutenir leur candidat. Ainsi, à Daura, le fief du leader de l'opposition, Muhammadu Buhari, Moustapha Osman était totalement investi : "Nous sommes 100% prêts à voter, et nous allons voter pour le candidat qui protègera nos vies et l'intégrité de ce pays."
- Rues désertes à Lagos -
A l'inverse, à Utuoke, dans le village du candidat chrétien, où Goodluck Jonathan doit voter dans la journée, Laurence Banigo, un ingénieur de 42 ans soutenait le président sortant: "Les Nigérians qui ont pu apprécier son bon boulot devraient lui donner la chance de continuer encore pour quatre ans."
Margaret Nwoyi, femme au foyer de 34 ans, se montrait tout aussi enthousiaste "pour le fils" du pays. Il a permis à notre communauté de se développer. (...) Nous devons le récompenser en votant massivement pour lui aujourd'hui".
Dans la mégalopole de Lagos, d'habitude embouteillée jour et nuit, les rues étaient désertes à cause d'une interdiction pour les véhicules de circuler pendant toute la durée du vote. Des barrages de police et de soldats étaient érigés sur les grandes artères de la ville.
Seuls, quelques piétons étaient visibles dans les rues. Dans un pays où les dissensions politiques attisent souvent les tensions religieuses, le duel entre le chef de l'Etat sortant, un chrétien du Sud, et M. Buhari, un musulman du Nord, fait redouter des violences politiques.
Une myriade d'observateurs internationaux ont été déployés dans le pays pour s'assurer du bon déroulement du scrutin. L'Inec espère pouvoir éviter les fraudes électorales, un problème récurrent lors des précédentes élections, grâce à un nouveau système de lecteurs de cartes électorales électroniques, expérimenté pour la première fois.
Les résultats sont attendus dans les 48 heures suivant la fermeture des bureaux de vote. Sur le plan sécuritaire, l'armée nigériane, qui a annoncé vendredi avoir repris le fief islamiste de Gwoza, se targue d'avoir démantelé le "califat" proclamé par Boko Haram, dans le cadre d'une offensive militaire régionale, ces deux derniers mois.
Mais les victoires récentes de l'armée nigériane contre Boko Haram, avec l'aide de ses alliés régionaux, le Tchad en tête, ne permettront sans doute pas d'effacer, dans l'esprit des électeurs, le manque de réactivité du président face à la montée en puissance du groupe islamiste, dont l'insurrection, et sa répression, ont fait en six ans plus de 13.000 morts et 1,5 million de déplacés.
Même si Boko Haram est en perte de vitesse, le groupe islamiste, désormais allié à l'organisation Etat islamique, a menacé de perturber l'élection et a prouvé ces dernières semaines avoir encore la capacité de mener des attentats-suicides meurtriers.
PAR MOHAMED SY
VITESSE ET PRÉCIPITATION
Pendant que l’Assemblée générale de la future Fédération sénégalaise de basket se profile à l’horizon, une campagne de positionnement se manifeste de plus en plus au sein de la famille du basket
Pendant que l’Assemblée générale de la future Fédération sénégalaise de basket se profile à l’horizon, une campagne de positionnement se manifeste de plus en plus au sein de la famille du basket, illustrée par une volonté tous azimuts de certains dirigeants de faire partir à tout prix le Comité de normalisation du basket pour installer la structure fédérale, alors que les jalons qui doivent nous y conduire ne sont pas encore posés.
La pacification de la famille du basket et la refonte de nos textes ont été les axes majeures de la mission qui a été assignée aux normalisateurs par la tutelle, ceci après les multiples conflits et tricheries constatés au sein de nos structures de gestion du basket.
Si le premier point a déjà été solutionné à travers la prise en compte des aspirations des clubs par une bonne gestion des compétitions, il n’en demeure pas moins que la refonte de nos textes constitue une solution inévitable pour sécuriser nos compétitions et nos athlètes afin que la fraude et la tricherie disparaissent à jamais dans notre discipline.
Alors, pourquoi une telle précipitation ?
Un bon moyen d’éviter cet empressement consiste à éviter de mettre la charrue avant les bœufs. Confondre ou assimiler cette notion peut nous éviter ces erreurs graves qui peuvent entraver la continuité et la réussite de la mission assignée aux normalisateurs.
L’empressement peut amener à bâcler le travail et de sauter les étapes qui peuvent être préjudiciables à la reconstruction de notre basket.
Certes les ambitions des uns et des autres pour diriger la future Fédération sénégalaise de basket commencent à prendre forme, que certains parmi eux, face à leur avidité, cherchent à brouiller le calendrier des normalisateurs. Ce fait ne doit nullement nous mener à une convocation expresse de l’Assemblée générale sans que les maux décriés du basket ne puissent trouver les solutions appropriées et que de nouveaux jalons puissent être posés.
Pour cela, l’adoption des nouveaux textes conçus par le Comité de normalisation, en se basant sur les règlements unifiés de Fiba par le mouvement associatif et, prochainement par l’instance Fiba Afrique, constitue la dernière étape devant nous mener à l’instauration de la structure fédérale.
Et c’est seulement après cela que pourra commencer la campagne électorale. Pour le moment, compte tenu du peu de temps qu’il leur reste aux commandes du basket, laissons les normalisateurs finir le travail dans le calme et la sérénité
PAR PAPE ABDOULAYE KHOUMA
L’ALLIANCE POUR LA RÉPUBLIQUE ET LE PRÉSIDENT MACKY SALL À L’ÉPREUVE DE L’EXERCICE DU POUVOIR : TROIS ANS APRÈS
Le 19 mars 2012, une date à marquer d’une pierre blanche dans les annales de l’histoire politique du Sénégal. Elle signe la chute de cet appareil politique qui était apparu presque comme une forteresse imprenable, du fait de sa confusion avec l’État : le Parti démocratique sénégalais, grâce notamment à cette figure emblématique qu’est Macky Sall et sa formation politique.
Cette alternance a été saluée par l’opinion internationale et l’intelligentsia sénégalaise y a vu comme : «.... un superbe lever de soleil. L’enthousiasme de l’esprit avait fait frissonner le monde comme si pour la première fois seulement on en était arrivé à cette réconciliation du divin avec le monde» (Hegel 1963).
L’histoire de l’Apr comme toute autre histoire, est escarpée, avec son lot de ratés, des conquêtes remportées haut la main, et des frustrations coexistant avec des joies précaires, des illusions salvatrices et des défis prométhéens relevés avec ardeur et abnégation. Absolument parlant, cette histoire n’est ni extraordinaire, ni surhumaine, mais elle reste passionnante à tous points de vue.
Aujourd’hui, les péripéties qui jalonnent la vie politique du Sénégal sont, depuis quelques années, suscitées, animées et réorientées par l’Apr. Le mérite de cette formation politique, malgré sa jeunesse, c’est d’avoir conquis le pouvoir en moins de trois ans de présence sur le terrain politique, là où ses concurrents directs culminaient avec un quart de siècle.
Comment un produit local, n’ayant pas fréquenté Science-po Paris, n’ayant pas la longue présence politique de ses autres concurrents connus au Sénégal, a pu, par le principe d’efficacité, construire un aussi respectable poids politique, après avoir mis sur pied un parti et sillonné le pays dans ses coins les plus reculés et face à des adversaires qui avaient tous une histoire présidentielle, en tant que Président élu ou candidats à l’élection présidentielle ?
La politique n’étant guère un espace d’altruisme et de générosité, les coups bas et les guets-apens habiles ou perfides ont littéralement rythmé les années 2009 à 2012.
En effet, la bataille que l’homme politique Macky Sall a livrée contre le défunt régime libéral a correspondu à la crise des trois référentiels du système politique sénégalais que Wade a saturés : le clientélisme, le relais maraboutique, le dispositif répressif de l’Etat. Dans la période 2008-2011, ces référentiels s’étaient effondrés au moment même où Macky Sall occupait le vide laissé par d’autres plutôt restés dans le «village médiatique».
A la rencontre des Sénégalais, Macky Sall a adopté une posture d’écoute qui lui a permis de s’approprier les priorités du pays profond pendant que les autres leaders étaient dans une «évidence de priorités». Macky Sall formulera alors un discours lisible parce qu’en phase avec des priorités réellement exprimées: l’emploi, la santé, l’eau potable, l’habitat etc.
Autres éléments importants dans la quête d‘intelligibilité du phénomène «Macky Sall» : ce que beaucoup d’analystes ou politistes ne soulignent pas souvent, c’est que l’actuel président de la République, président de l’Alliance pour la République a apporté un soin particulier à sa communication : de puissants outils d’identité visuels ayant une continuité sémique et graphique.
Une seule photo circulante pendant trois ans, un logo à image familière (le cheval), des couleurs attrayantes (marron-beige), etc. Bref, l’image d’un Macky Sall innovateur, sage et industrieux est largement ancrée dans les esprits de ses concitoyens. Cette image est restée intacte, trois ans encore après son élection à la tête du Sénégal.
Il est fort intéressant de remarquer que tout, dans la vie de Macky Sall a, d’une façon ou d’une autre, servi à son combat politique. Ses capacités d’écoute pour parler de son calme olympien quasi innée lui permettent de toujours faire face à toute situation.
Par ailleurs, Macky Sall a laissé son parti évoluer sous la forme d’un mouvement, refusant les rigidités verticales, les leaderships locaux fragiles, c’est à dire potentiellement «débauchables» par un concurrent au pouvoir et particulièrement prompt à démanteler des adversaires. Enfin, l’imaginaire a beaucoup joué : Macky Sall a été perçu tour à tour comme victime mais courtois et courageux, conséquent dans ses prises de position et surtout stratège.
Toute la virtuosité politique de Macky Sall réside, en partie, dans cette communion permanente qu’il a eue avec le peuple pendant toutes ces années d’opposition. Il a mobilisé tous les âges et toutes les catégories socio-professionnelles, parce que l’homme sait parler à tout le monde.
Le grand paradoxe dans l’ascension de l’Apr réside justement dans le fait que même si ce sont en majorité les gens de la génération de Macky Sall qui ont créé le parti, ce sont les jeunes qui l’ont véritablement porté au pouvoir avec tous les sacrifices que cela requerrait à une époque où le militantisme dans un parti d’opposition était presque un risque professionnel ou une entrave à son avenir personnel.
L’Apr, dès sa création en décembre 2008, s’est assigné comme première tâche de se battre pour délivrer le citoyen de l’asservissement mental dans lequel le confinait une conception patrimoniale de la légitimité. Les journées cauchemardesques de la place de l’Obélisque, les affrontements de son leader, Macky Sall contre l’establishment libéral, la contestation permanente sous le signe du respect des institutions et de la redevabilité en matière de gestion, ont au moins le bénéfice d’avoir fait prendre conscience au citoyen sénégalais qu’il détenait la source de la légitimité.
C’était toute une culture de l’opposition articulée par une cohésion presque obsessionnelle entre l’Alliance pour la République et ses militants. Cette prouesse, le parti actuellement au pouvoir l’a réussie au grand dam des autres formations politiques qui, en vain, cherchent à trouver la solution miracle qui permettra de le déposséder d’un tel capital de mobilisation. Pour faire face, faisons de l’unité notre crédo politique.
Unité autour du Président
Depuis trois ans au pouvoir, le président de l’Apr démontre sa capacité de cumuler l’activité présidentielle et les exigences politiques d’un parti au pouvoir.
C’est justement fort de ce constat et analysant lucidement les qualités de l’homme que le peuple l’a choisi pour porter son destin, le défendre et lui présenter une nouvelle offre politique. Ce que Macky a très tôt compris pour être «celui qui parle peu» c’est à dire, un homme d’actions et du concret «qui agit vite et bien».
Le maître, à l’image de ses ascètes du passé ou de ses vertueux souverains, a su patiemment mais obstinément construire avec l’âme d’un pédagogue, une structure politique moderne. En effet, le Président Macky Sall a mis beaucoup de temps et de pédagogie pour bâtir l’Apr, il a surtout sacrifié famille et biens pour porter son parti au pouvoir.
Comme le Directeur des structures Mbaye Ndiaye aime à le répéter, nous devons comprendre que les militants sont exclusivement ceux de Macky Sall. Mbaye Ndiaye nous enseigne d’ailleurs lors de ces audiences avec les militants que «Macky moo ko yoor té dénkanéwouko». Il répète toujours en sérère cette belle formule : «Macky tène sakhoune dé».
Unité autour du parti
Le Président a pour mission au-delà de l’aspect étatique, de gérer son parti, le massifier et le sécuriser.
En un temps record, il a réussi ce challenge en maintenant les anciens pour ne pas en faire des frustrés. Il a intégré un savant dosage des nouveaux militants convaincus par sa dimension politique et sa volonté de faire de notre parti la plus grande formation politique, la plus moderne, la plus attractive, la plus apte à répondre aux rendez-vous des échéances futures.
Dès lors un tel parti, qui a réussi sa mue de parti d’opposition à parti au pouvoir depuis trois ans, ne peut être exempt de querelles de positionnement somme toute «gérables». Cependant, il faut qu’elles restent au stade de contradictions, que l’on solutionne en toute responsabilité sur la base des mécanismes de gestion interne propres à toute démocratie.
Unité face à l’opposition
La démarche du président de l’Apr est on ne peut plus claire. Elle est basée sur la concertation, le dialogue et la fraternité militante. Macky Sall est un rassembleur. Il l’a prouvé à maintes reprises.
Au demeurant, il convient de démontrer à la face du monde notre unité et notre engagement à réélire Macky Sall aux prochaines élections.
Après trois années d’exercice du pouvoir, joyeux anniversaire à l’Alliance pour la République ou la «Grande alliance des républicains»
‘’JE PARTAGE LES CRITIQUES DES AVOCATS DE LA DÉFENSE, IL Y A EU DES DÉFAILLANCES’’
REED BRODY, CONSEILLER JURIDIQUE ET PORTE-PAROLE DE HUMAN RIGHT WATCH, SUR LE PROCÈS DES CO-ACCUSÉS DE HABRÉ
Reed Brody est revenu largement sur le procès des complices de Hissein Habré, organisé par la justice tchadienne qui a rendu son verdict mardi dernier. Sept des 20 accusés ont été condamnés à perpétuité. Le conseiller juridique et porte-parole de Human right watch, qui a regretté une procédure accélérée qui n’a pas pris le temps d’examiner toutes les preuves, s’est réjoui tout de même du verdict prononcé par la cour de N’djamena, qui est l’aboutissement de 20 longues années de lutte acharnée contre l’impunité. Le porte-parole de Human right Watch a également exprimé ses attentes et celles des victimes du régime de l’ancien Président du Tchad par rapport au procès de Hissein Habré qui doit se tenir dans quelques semaines à Dakar avec les Chambres africaines extraordinaires. Témoin privilégié du procès de Ndjamena et acteur de cette longue traque de Hissein Habré, Reed Brody raconte cette exaltante expérience.
La justice tchadienne a prononcé des peines lourdes à l’encontre d’anciens responsables de la Dds, la police politique de l’ancien régime de Hissein Habré. Sept d’entre eux, dont Saleh Younouss et Mahamat Djibrine, ont été condamnés à perpétuité. Etes-vous satisfait du verdict ?
C’est une décision qui va bien au-delà de ce qu’on attendait. Parce qu’il y a non seulement la condamnation de 20 responsables du régime de Habré mais encore une condamnation de l’Etat tchadien et des condamnés à verser 75 milliards de francs Cfa de dommages et intérêts.
L’arrêt demande la mise en place d’une commission pour faire exécuter cette décision. Plus encore, l’arrêt exige du gouvernement, la création d’un monument pour les morts et la transformation du siège de la Dds, la police politique de Habré, en musée.
C’est donc une victoire sur toute la ligne. C’est la plateforme des victimes depuis plus de 20 ans. C’est-à-dire la condamnation, le dédommagement et la reconnaissance des lieux de mémoire. C’est le fruit de luttes tenaces qu’on est en train de récolter.
Au début, il y a eu beaucoup de critiques notamment sur la procédure. A l’arrivée vous dites quoi ? Ou est-ce que vous mettez ces irrégularités dans le compte du passé ?
Nous avons été et nous sommes toujours critiques vis-à-vis de la procédure qui était une procédure accélérée à la différence de celle des Chambres africaines extraordinaires ici à Dakar. Une procédure qui a auditionné plus de 2 500 personnes, qui a commis des experts pour décrypter les structures répressifs de Hissein Habré et procéder à des confrontations.
A l’audience, ça se voyait qu’il y avait des choses qui auraient pu être établies à l’instruction. Il était plus question d’anecdotes de tel ou tel a été torturé ou pas que d’examiner la structure répressive. Le procès, bien que suivi massivement par les victimes, n’a pas été médiatisé comme on l’aurait souhaité pour un procès de cette nature. Mais bon tout est oublié maintenant.
Est-ce que vous pensez que ça été un procès juste et équitable ?
Il y a eu des défaillances dans ce procès. Et sincèrement, je partage les critiques des avocats de la défense.
Que disait la défense ?
Qu’il y avait des parties civiles qui sont venues au dernier moment. Elle disait que la procédure n’avait pas pris le temps nécessaire pour préparer. La justice n’a pas pu situer les responsabilités individuellement.
La défense disait qu’on ne peut condamner quelqu’un seulement parce qu’il était le chef de la Dds. Je partage cet avis. Est-ce qu’on a pris le temps de montrer à l’audience, ce que cette division a fait. On peut se poser cette question. J’espère que le procès qui aura lieu ici à Dakar sera beaucoup plus appréciable. Un procès qui va montrer les compétences de la justice africaine.
Donc est-ce qu’on peut dire que ce procès a été une parodie de justice qui avait comme objectif, de condamner coûte que coûte les complices de Habré ?
Non. (Il se répète). C’est aller trop loin de dire que cela a été une parodie de justice. Seulement, nous attendons plus des Chambres africaines extraordinaires. Le pouvoir judiciaire tchadien avait aussi des moyens limités pour organiser ce procès. Il n y avait pas de budget. C’est d’ailleurs ce qu’on nous opposait quand on exprimait des critiques.
Mais, hormis cela, on peut dire qu’il y avait quand même des moments de très grande émotion. Quand les victimes ont été confrontées à leurs anciens bourreaux. Quand le président de la commission d’enquête, Mouhamad Hassan Abakar, a présenté son témoignage et qu’on a regardé le film de la commission d’enquête, la salle archicomble était en larmes. C’est donc un procès qui a eu de la valeur mais moins que si c’était bien préparé.
Il y a parmi les condamnés, Mahamat Djibrine et Saleh Younnous, les deux complices réclamés par les Chambres africaines. Vous êtes satisfait de leur jugement ou vous aimeriez que les Cae les jugent ?
Je pense que la question n’est plus d’actualité. Ils ne seront pas transférés. Maintenant la question c’est est-ce que le gouvernement tchadien va accepter que ces deux-là et les autres condamnés donnent leur témoignages aux Cae.
Parce que si on lit l’ordonnance de renvoi des juges d’instruction, qui est une ordonnance très bien structurée et motivée, on voit qu’ils puisent beaucoup des déclarations de ceux qui ont travaillé pour Hissein Habré y compris une dizaine de personnes qui sont condamnées.
Il ne faut pas que le gouvernement tchadien fasse obstacle à ce que ces personnes puissent venir à Dakar témoigner ou donner leurs témoignages par vidéo. Ce sont des personnes qui ont eu à agir directement avec Hissein Habré.
C’est une chose de condamner mais c’en est une autre d’exécuter les décisions rendues par la justice tchadienne, notamment les 75 milliards de francs Cfa. Est-ce qu’on a mis des mécanismes pour amener le Tchad à payer cette somme aux victimes ?
Le jugement demande au gouvernement de mettre en place, une commission chargée de son exécution avec des représentants du gouvernement le collectif des conseils de parties civiles. Donc, maintenant on sait que le gouvernement n’exécute pas très souvent les décisions judiciaires.
C’est d’ailleurs les raisons d’une grève judiciaire qui a perturbé ce procès. On attend de voir ce que le gouvernement va faire parce que c’est beaucoup d’argent. Par rapport aux pertes en vies humaines, ce n’est rien, mais on peut dire que c’est une forte somme.
Est-ce que ce verdict-là n’annonce pas celui de Habré ?
Bon, évidemment. Si des subalternes prennent la perpétuité... (Il ne termine pas la phrase, Ndlr ) Mais ce sont deux juridictions différentes. Les Chambres africaines ne sont pas liées à la justice tchadienne. Les Cae vont apprécier en toute indépendance.
En tout cas, nous ce qu’on veut, c’est un procès juste, équitable et transparent. Les victimes ont fait ce chemin (20 ans) pour traduire Hissein Habré devant cette juridiction. Et à travers ce jugement, l’Afrique doit montrer qu’il est possible de combattre l’impunité.
Vous étiez récemment au Tchad. Comment est-ce que les victimes préparent le procès de Habré, parce qu’il va commencer d’ici quelques semaines ?
Je pense que c’est le procès des complices de Habré qui avait occupé les esprits. Peut-être que c’est un avant-goût. C’est un procès qui s’est déroulé devant eux. Moi qui travaille depuis 15 ans sur cette affaire, je me suis rendu compte que les victimes ne doutent plus de la tenue de ce procès. On attend de voir ce que Hissein Habré dira ou ne dira pas à la barre. On est très préoccupés par la question de la retransmission du procès.
Parce que comme le procès va se dérouler à des milliers de kilomètres du Tchad, il est hyper important que les victimes puissent accéder au procès dans son intégralité et non par petites bribes. Les associations font un grand travail. Jacqueline Moudeina et Clément Abaifouta viennent de sillonner le Sud du pays pour mettre en place des points focaux pour que l’information puisse être relayée dans les deux sens.
Est-ce que vous avez les garanties que le procès sera retransmis en direct, parce que les statuts le prévoient ?
C’est prévu par les statuts. Sidiki Kaba, Garde des sceaux, avait annoncé que le procès sera retransmis. Le gouvernement tchadien l’avait dit également. On note des réticences de la part de l’Etat tchadien depuis un moment. Mais, il ne faudra pas que le gouvernement tchadien puisse imposer une censure aux images et à la diffusion de ce procès.
Peut-il le faire ?
Il peut refuser la retransmission du procès à la Télévision tchadienne. Il pourrait rendre difficile cette retransmission aux chaînes privées. Ce qui serait totalement inadmissible, c’est que cette censure va jusqu’à Dakar et qu’on empêche par exemple qu’on mette sur internet l’intégralité du procès.
Parce que c’est un procès au nom de l’Afrique. C’est un procès pour montrer que la justice africaine peut fonctionner.
Je pense que le Sénégal a tout à gagner en montrant ce qui s’y se passe à la face du monde. L’idée de base, c’est qu’il y ait un streaming avec un léger différé de tout le procès de bout en bout avec la capacité de faire des résumés journaliers. Aussi que ces images soient libres de diffusion. C’est-à-dire que Rfi, France 24, des Ong puissent reprendre les images à leur guise, pour en faire des programmations.
Qu’est-ce qui expliquerait la frilosité du gouvernement tchadien pour cette retransmission. Il a des choses à se reprocher ?
Les personnes qui viennent d’être condamnées faisaient partie jusqu’à une période récente, de l’Administration actuelle pour beaucoup d’entre eux. Idris Deby était, à un moment, le chef d’Etat-major des Forces armées et ça, pas à n’importe quel moment, en septembre noir. Mais quand même, il faut dire que le Tchad a beaucoup collaboré.
Si le gouvernement tchadien n’avait pas levé l’immunité de Hissein Habré, il ne serait pas jugé. Il a collaboré avec la justice belge. Il a travaillé avec la justice sénégalaise et avec les Cae. Il a contribué financièrement au procès.
Mais je constate, depuis un certain moment, qu’il y a crispation. Et je pense qu’il a tout à gagner à faire une pleine collaboration surtout sur les deux questions. La retransmission et le témoignage de ceux qui sont condamnés pour le procès de Habré.
Pour que la logique du procès aille jusqu’au bout, il faut ces personnes. Mais cela n’entacherait en rien la crédibilité du procès puisque les crimes du régime de Habré sont parmi les crimes les plus documentés de l’Afrique à travers les documents de la Dds. Sans le témoignage de ces personnes qui se trouvent au Tchad, il y a quand même beaucoup de preuves. Cela dit on ne voudrait pas priver du procès ces personnes.
Est-ce que ce sera le Tchad qui va assurer et financer le déplacement de certaines victimes ici à Dakar pour assister au procès ?
Ce sont les Chambres africaines qui vont financer le déplacement des victimes. Les autorités des Cae vont aller au Tchad la semaine prochaine, pour s’assurer de la bonne collaboration de la justice tchadienne. C’est quand même un procès historique. C’est la première fois qu’un Tribunal africain va juger un chef d’Etat hors de son pays.
Et du coup, le Sénégal devient l’épicentre de la justice internationale. Les louanges des Etats-Unis, du commissaire aux droits de l’Homme sont bien méritées. Et je tiens à remercier l’Etat du Sénégal. Ce n’était pas facile. On sait que Hissein Habré jouit encore de beaucoup de soutiens au Sénégal, mais cette volonté politique de s’attaquer à l’impunité mérite des applaudissements de tous les défenseurs des droits humains.
Il y a deux faits marquants qui ont alimenté l’actualité de la semaine et qui méritent d’être acclamés. Le kha- life général des mourides a en effet demandé aux «jeunes marabouts» de retourner dans les champs et dans les daaras, conformément aux recommandations de leur grand-père Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké.
Celui-ci, fondateur du mouridisme, aurait sans doute applaudi des deux mains, s’il était encore de ce monde, au regard des excès de certains de ses petits- fils ou du moins, ceux qui le revendiquent.
Dans ce pays si particulier et si paradoxal, l’on assiste toujours, stupéfait, à certaines pratiques, venant de cette petite catégorie de Sénégalais, qui s’estiment devoir se passer des sens interdits, tracés par la République. Comment un «jeune marabout» peut-il crier sur tous les toits, qu’il est l’auteur d’un incendie criminel dans le domicile d’un citoyen et croire qu’il peut rester impuni ?
Pour sûr, ce pyromane, qui croupit dans la Maison d’arrêt et de correction de Diourbel, a appris ce comportement délictuel, de certains de ses aînés qui se réclament également de la même famille. On se rappelle en effet, ce marabout dont l’activité principale sous Wade était de vendre des passeports diplomatiques. Il a fallu que le pot-aux-roses soit découvert par la police, pour que tout le sablant de mythe qui l’entourait s’effrite à jamais. C’est sidérant d’ailleurs de le voir tout le temps sur des plateaux de télévision en train de raconter des inepties.
D’autres, comme lui, courent les Rédactions pour faire valoir des positions qui les dépassent souvent ès qualité. Là où d’autres ont tout bonnement investi le champ politique et ont fini par choisir l’opposition, parce qu’apparemment, tout leur modus operandi qui se reposait sur le chantage sur les pouvoirs publics a échoué.
C’est dommage parce que, pour la plupart, ils sont instrumentalisés par les politiques et ils ne savent pas qu’ils ternissent l’image de la confrérie de Cheikh Ahmadou Bamba. Que n’ont-ils pas dit au nom du khalife général des mourides, dans le supposé différend qui oppose Macky Sall à Karim Wade ?
C’est heureux, sous ce rapport, d’entendre le porte-parole du khalife qui jure que Serigne Sidy Mokhtar Mbacké ne s’est jamais prononcé sur le cas Karim, depuis que ce dernier a des ennuis judiciaires. De toute façon, c’est le contraire qui aurait étonné, connaissant l’homme qui, on l’espère, sera entendu par ces «jeunes marabouts», devenus nombreux, bavards et très encombrants.
L’autre fait marquant de la semaine, qui porte toujours l’empreinte du vénéré Khalife général des mourides, c’est son message de paix adressé à Abdoulaye Wade. Ce dernier voulait occuper la place de l’Obélisque hier vendredi, mais il a dû surseoir à cette manifestation politique, suite à l’appel de Serigne Sidy Mokhtar Mbacké. Tout le mérite revient encore au guide religieux, parce qu’il nous a sans doute évité des actes de vandalisme, après ce rassemblement à haut risque, organisé dans un contexte tendu.
Sans doute que d’autres guides religieux musulmans et chrétiens ont aussi pris leur bâton de pèlerin, pour ramener le père de Karim Wade à la raison. De la même manière, ils devraient insister sur la nécessité pour ce pays de travailler. Le Sénégal, pays pauvre très endetté, ne peut pas passer toute l’année, à faire de la politique.
Et si nous journalistes, décidons de couper le micro à tous les partis politiques pendant un délai relativement long ? Le Peuple nous en serait très reconnaissant...
‘’MOI SITOR NDOUR, JE RETOURNE AUX CÔTÉS DE MACKY SALL’’
Elan n’existe plus. Son leader, Sitor Ndour, l’a dissous hier, dans l’Apr. C’est un retour à son ancienne formation, après avoir choisi Wade dans sa guerre contre son ancien Premier ministre.
C’était attendu depuis quelque temps. Le parti Energie libérale pour une avancée nationale (Elan) vient de mourir de sa belle mort. Et c’est son leader Sitor Ndour qui a signé l’acte de décès hier à Fatick, à l’occasion d’un meeting.
Face à un public tout acquis à sa cause, l’ancien directeur du Coud se lâche : «Je déclare solennellement qu’à compter de ce jour vendredi 27 mars 2015, le parti Elan n’existe plus. Il est dissous dans l’Alliance pour la République (Apr) et moi Sitor Ndour, je retourne aux côtés de Macky Sall.»
A la suite de Matar Ba, M. Ndour a ensuite invité tous les responsables locaux de l’Apr à s’unir pour la réélection de Macky en 2017 avec un score de «90% à Fatick». Une déclaration accueillie par un vacarme indescriptible. Aussitôt, le directeur des structures de l’Apr, Mbaye Ndiaye et le ministre des Sports Matar Ba, s’arrachent de la tribune officielle pour venir se jeter dans les bras du néo-apériste.
Emboîtant le pas au désormais ex-patron de Elan, trois autres responsables politiques se sont succédé au micro pour annoncer leur démission de leur parti respectif, au profit de l’Apr.
Il s’agit de Ndella Diouf, responsable régionale de Aj/Pads de Mamadou Diop Decroix, de Matar Ndoumbé Diattara, responsable régional de Rewmi et de Pape Kane, responsable régional de l’Ucs de Abdoulaye Baldé. Prenant la parole, Mbaye Ndiaye, qui avait à ses côtés Diène Farba Sarr, Mbagnick Ndiaye, Mahmoud Saleh, Pape Maël Thiam, entre autres, a vivement salué le «courage politique» de Sitor Ndour.
«Je ne vous accorderai pas un jour de plus pour la livraison du port de Ndakhonga-Foundiougne.»
C’est ainsi que lors d’une visite de chantier effectuée le 27 décembre dernier, le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Oumar Guèye, avait apostrophé le chef de chantier du port de Ndakhonga-Foundiougne, Charles Choi, après que ce dernier s’est engagé à livrer l’infrastructure au plus tard le 31 mars 2015.
A seulement trois jours de cette date fatidique, force est de constater que M. Choi ne pourra pas respecter son engagement. Puisque sur le chantier, les ouvriers coréens et sénégalais sont encore à pied d’œuvre même si leur nombre a été augmenté comme l’avait aussi exigé la tutelle.
Un peu partout, on peut voir du matériel entassé. Au loin, on entend le vrombissement du moteur d’une machine utilisée pour souder la charpente métallique du bâtiment principal.
Au même moment, des grues sont en train de déplacer du matériel lourd. En cette matinée ensoleillée du jeudi, il est difficile de trouver un interlocuteur qui accepte de piper mot sur le retard dans l’exécution des travaux. Mais soudain, un homme sort du chantier pour aller faire des achats au niveau des étales qui longent la route menant à l’embarcadère du bac de Foundiougne.
Avec quelques hésitations, il consent à lâcher : «je ne pense pas qu’il soit possible de livrer le port le 31 mars prochain d’autant plus que les travaux sont encore en cours. D’ailleurs le ministre (Oumar Guèye) était là encore lundi dernier pour voir l’état d’avancement des travaux et il semblerait qu’il a encore accordé à l’entreprise coréenne (Ndlr : Consortium Samsung et Dongil) un délai de quatre mois.»
Un autre Monsieur qui apparemment s’y connaît mieux, après nous avoir demandé d’aller nous renseigner auprès des services du ministère, a fini par accepter de se prononcer mais sous le couvert de l’anonymat : «Nous n’avons plus d’obstacles ici et nous sommes en train de dérouler un programme qui nous permettra de terminer les travaux bientôt. Tout le quai a été déjà posé. Il reste seulement à bétonner le terre-plein et terminer le bâtiment de la gare maritime. Je ne peux pas vous en dire plus mais si vous revenez ici dans un mois vous verrez», dit-il d’un air taquin.
C’est dire donc que le ministre Oumar Guèye est dans l’obligation de prendre encore son mal en patience, surtout que la livraison du port était initialement prévue au mois d’octobre 2014.
LES DÉFIS DE INNOCENCE NTAP NDIAYE ET DE SON ÉQUIPE
INSTALLATION DES MEMBRES DU HAUT CONSEIL DU DIALOGUE SOCIAL
Le Sénégal vient de s’enrichir d’une nouvelle institution pour arbitrer les différends sociaux : il s’agit du Haut conseil du dialogue social. Un organe de 31 membres qui œuvre pour un climat social apaisé. Cette institution, dirigée par Innocence Ntap Ndiaye, a été installée hier, par le ministre du Travail, Mansour Sy.
Le Haut conseil du dialogue social (Hcds) a été installé hier, par le ministre du Travail, du dialogue social, des organisations professionnelles et des relations avec les institutions, Mansour Sy. Cette nouvelle institution, dans laquelle a été dissous le Comité national du dialogue social, prend très au sérieux ses nouvelles tâches.
La présidente, Innocence Ntap Ndiaye, annonce dès la semaine prochaine, la mise en route du règlement intérieur du Haut conseil. Egalement, le vote du budget et le début du travail.
Cette installation de la présidente et des membres du Conseil intervient dans un contexte marqué par des crises dans le milieu scolaire et dans beaucoup d’autres secteurs. Le Haut conseil, qui compte 30 membres ainsi que sa présidente, n’aura donc aucun répit pour apporter des réponses à ces nombreux différends. La résolution de la crise scolaire sera sans doute, le baptême du feu de l’institution.
Ce que semble confirmer Innocence Ntap Ndiaye quand elle dit : «L’éducation est un chantier assez urgent.» Mais, ce ne sera pas nouveau pour elle : L’ex-ministre a eu à diriger le département du Travail sous Wade.
Les membres du conseil ont ciblé aussi des entreprises «extrêmement importantes dans lesquelles, il y a des crises. Je veux nommer la Suneor, Transrail», indique-telle. Innocence Ndiaye soutient qu’elle va s’inscrire sur la feuille de route tracée par le Président Macky Sall, à travers le pacte de stabilité et d’émergence économique, consistant à observer une trêve syndicale et sociale.
D’ailleurs, prochainement des conseils du dialogue vont être créés dans toutes les entreprises qui emploient plus de 10 personnes. «Ces conseils vont travailler étroitement avec les délégués du personnel des entreprises pour un dialogue social constructif», annonce la présidente du Haut conseil du dialogue social.
Le Haut conseil du dialogue va s’engager dans des chantiers de rénovation. Un travail qui va les mener vers la réactualisation des textes qui régissent les relations professionnelles des secteurs privé et public. «Presque tous les textes sont obsolètes. Ils ne répondent plus à l’environnement des affaires. Il faut une mise à jour. La convention collective par exemple, il faut l’actualiser», souligne l’ex-ministre sous Wade.
Pour le ministre du Travail, Mansour Sy, ce Haut conseil est un espoir pour le Président, pour les travailleurs et le patronat. Il a souhaité que le Conseil ait une démarche préventive afin d’éviter les crises sociales. Il faut rappeler que le Haut conseil du dialogue a été créé par décret du président de la République qui a fixé les règles de son organisation et de son fonctionnement.
Il est composé de représentants des organisations d’employeurs, des travailleurs et du gouvernement. Il a pour une mission de procéder à des médiations sociales entre les acteurs sociaux et d’appuyer les acteurs en matière de prévention de gestion et de résolution des conflits sociaux, notamment par le biais de la formation.
Mamadou Badio Camara et Cheikh Tidiane Coulibaly sont devenus le Premier président de la Cour suprême et le procureur général près de celle-ci. Cette nomination sanctionne la longue carrière de ces deux magistrats qui siègent au niveau de la haute juridiction depuis plusieurs années.
C’était l’air.... Le remplacement de Pape Oumar Sakho, qui devait aller à la retraite, était imminent. Après la réunion du Conseil supérieur de la magistrature (Csm), le président de la République a nommé Mamadou Badio Camara, procureur général près la Cour suprême depuis juillet 2013, comme Premier président de ladite.
Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly, jusque-là président de la Chambre criminelle à la Cour suprême, devient procureur général de la haute juridiction.
Dans le monde judiciaire, les gens diront qu’il a eu la main heureuse parce que «ces deux juges sont les plus anciens dans la hiérarchie désignée et capitalisent une expérience professionnelle remarquable». Pour eux, «ce sont des critères objectifs qui ont présidé à leur nomination par le président de la République, Macky Sall, après consultation du Conseil supérieur de la magistrature».
Le nouveau Premier président de la Cour suprême fait partie de la deuxième promotion de l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (Enam) sortie en juillet 1977. Il capitalise 37 ans d’ancienneté dans la magistrature dont 22 ans au Parquet et 15 ans au siège. Ce qui fait de lui le magistrat le plus ancien depuis le départ à la retraite de l’ancien Procureur général Abdoulaye Gaye.
Jusqu’ici, il est le plus gradé du fait que le grade du procureur général près la Cour suprême est équivalent à celui de Premier président de la Cour suprême. En plus, il est le plus ancien en termes de présence dans la Cour au sein de laquelle il siège depuis octobre 1998.
En détails, Mamadou Badio Camara a occupé les fonctions de procureur de 1977 à 1998 au niveau des juridictions de Dakar, Ziguinchor, Kaolack avant de rejoindre la Cour d’appel de Dakar comme procureur général adjoint.
En tant que magistrat au siège, (1998 à 2013) il fut conseiller à la Cour de cassation (chambre pénale, 1998 à 2008) puis Président de la chambre criminelle de la Cour suprême (2008-2013), cumulativement avec la fonction de Secrétaire général, pendant neuf (9) ans de la Cour de cassation (2004 à 2008) et de la Cour suprême (2008 à 2013). Il faut savoir que le Secrétaire général exerce aussi les attributions du Premier président par délégation de pouvoirs et de signature.
Depuis plusieurs années, les deux promus se croisaient dans les couloirs de la Cour suprême. Jusqu’ici président de la Chambre criminelle, Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly a occupé au niveau de cette juridiction plusieurs postes : il a été aussi Président de la chambre sociale, conseiller à la Cour de cassation. Durant cette longue carrière, le juge Coulibaly fut le Président de la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar, de la Première chambre civile et commerciale de la Cour d’appel de Dakar.
Breveté de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam), Cheikh Tidiane Coulibaly a aussi une expérience dans l’administration sénégalaise. Avant de devenir le Directeur de cabinet du Premier ministre Mame Madior Boye, il a occupé les mêmes fonctions (avril 1991 à mai 1992) quand Me Abdoulaye Wade est entré dans le gouvernement de Abdou Diouf.
DESTRUCTION DE BIENS APPARTENANT À AUTRUI, VIOLENCES... : Mandat de dépôt pour Toussaint Manga et Cie
Toussaint Manga et ses huit coïnculpés ont été placés hier sous mandat de dépôt et envoyés à Rebeuss. Ils ont été présentés devant le doyen des juges Mahawa Sémou Diouf qui a pris la décision de les envoyer en prison, en attendant qu’il instruise leur dossier. La veille, la jeune F. Ndao, déférée au parquet en même temps que le secrétaire général de l’Union des jeunesses travaillistes (Ujtl), a été libérée à cause de son âge mineur. Ainsi, en plus des délits de trouble à l’ordre public, de destruction de biens appartenant à autrui et à l’Etat, Toussaint Manga et ses acolytes sont également accusés de violences et voies de faits sur des tiers. Certaines des supposées victimes ont confirmé leur plainte. Il s’agit de Habibatou Barro, chef de cabinet du ministère des Sports, Daouda Diouf et Diégane Sène. Les deux employés au dépôt de la Soboa de Point E affirment avoir été blessés par les manifestants libéraux, furieux du verdict de Karim Wade, condamné à 6 ans ferme et une amende de 138 milliards de F CFA pour enrichissement illicite.
AIDA MBODJ
Après Souleymane Ndéné Ndiayé qui a taclé ses camarades libéraux, suite au choix du Pds sur Karim Wade pour porter la candidature du parti à la présidentielle de 2017, c’est au tour de la députée et responsable libérale Aïda Mbodj, de s’inscrire dans la même dynamique contestataire. En effet, il nous revient de sources proches du Parti démocratique sénégalais (Pds), que la présidente du conseil départemental de Bambey a battu le rappel des troupes pour un grand rassemblement politique ce week-end dans son fief. Aïda Mbodj qui a convoqué toutes les sections Pds du département de Bambey, va faire une déclaration importante sur la situation au Pds, suivie d’une résolution.
AIDA MBODJ (SUITE)
Reçue dernièrement par Abdoulaye Wade, quelques heures après avoir animé une conférence de presse au cours de laquelle elle avait demandé le renvoi des primaires pour le choix du candidat du Parti démocratique sénégalais pour la présidentielle de 2017, Aïda Mbodj avait aussi déclaré : “Si le coordonnateur du parti, Oumar Sarr, veut prendre des chaînes et s’attacher, je ne le délivrerai pas”. Ce faisant, elle s’était présentée comme une des rares, voire la seule voix discordante à la volonté prêtée au pape du Sopi de faire de Karim Wade le futur candidat du Pds. C’était le 13 mars dernier. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Et les masques ont commencé à tomber.
75 MILLIONS
En soutirant 75 millions à un dénommé M.G en Arabie Saoudite avant de prendre les airs, direction Sénégal, S.D était loin d’imaginer qu’il ne s’était pas définitivement échappé. Pour preuve, il a été interpellé à hauteur de Thiès par la Division des Investigations Criminelles (DIC) saisie par son excollaborateur M.G. Les faits remontent à quelque temps en Arabie Saoudite où deux Sénégalais, M.G et S.D, collaboraient en parfaite harmonie sur un business qui leur rapportait gros. Mais la séparation des deux hommes devient inévitable quand S.D, qui est réputé être un spécialiste du “door marteau” (extorsion de fonds), a décidé de filer à l’anglaise à l’insu de son collaborateur, emportant avec lui ses 75 millions.
75 MILLIONS (SUITE)
Déterminé à retrouver son argent, M.G, informé du déplacement du mis en cause S. D. sur Dakar, prend également un vol pour le rattraper. Alors l’affaire qui a débuté en Arabie Saoudite va connaître son épilogue au Sénégal à la satisfaction du plaignant M.G. Alpagué à Thiès, S. D. n’a montré aucune résistance et a reconnu les faits d’escroquerie pour lesquels il est poursuivi. C’est ainsi que la DIC a mis la main sur les 45 millions trouvés sur lui, pour les mettre ensuite sous scellé. Il a été déféré au parquet et sera fixé sur son sort dans les jours à venir.
ARTISANAT/PSE
Le Président Sall a reçu hier les Présidents des Chambres de métiers et Organisations Professionnelles du Sénégal. L’information émane d’un communiqué de la Présidence de la République. Il a rappelé l’importance du rôle joué par les artisans au Sénégal et a réaffirmé sa volonté de faire de l'artisanat un secteur clé de l'émergence eu égard aux potentialités qu’il renferme en termes de création d’emplois et de valorisation des produits locaux. Toujours, selon la note de la présidence, le président de la République a rappelé les mesures financières prises par l'État pour appuyer et encadrer le secteur et a annoncé l'ouverture de la commande publique aux artisans ainsi que la redynamisation du projet mobilier national. Depuis quelques mois, les critiques sont récurrentes contre le gouvernement accusé de ne pas protéger ce secteur comme le font tous les pays…
PRÉSIDENTIELLE TOGOLAISE
Le Conseil des ministres a décidé vendredi de reporter l’élection présidentielle togolaise au 25 avril. Le président en exercice de la Cedeao, le Ghanéen John Dramani Mahama, avait proposé mardi aux autorités de repousser de dix jours le scrutin. L’élection présidentielle togolaise se tiendra le 25 avril afin de donner un délai supplémentaire à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) pour corriger les anomalies liées notamment au fichier électoral, a déclaré Gilbert Bawara, le ministre de l’Administration territoriale à nos confrères de Jeune Afrique. Le 24 mars, une mission de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) conduite par son président en exercice, le Ghanéen John Dramani Mahama, avait préconisé un report de dix jours du scrutin initialement prévu pour se tenir le 15 avril. “Le chef de l'État a pris cette décision en concertation avec l'ensemble du gouvernement pour permettre d’aller dans le sens d'un scrutin paisible et transparent souhaité par la Cedeao”, a informé M. Bawara. Pour rappel, plusieurs candidats dont le leader de l’opposition, Jean-Pierre Fabre, avaient fait part de leurs inquiétudes à la délégation ouest-africaine et demandé un report de l’élection. Si la décision du gouvernement va dans le sens de la proposition de la Cedeao, elle reste mitigée du côté de l’opposition qui réclame un plus long délai pour un audit général du fichier électoral.
BOKO HARAM
Le chef de Boko Haram a luimême ordonné de “tuer toutes les femmes” de son fief de Gwoza, dans le nord-est du Nigeria ; c'est ce que rapporte un homme enrôlé de force dans les rangs islamistes et témoin du “carnage”. Dans un entretien à l'AFP, ce fermier de 35 ans, Usman Ali, raconte que des insurgés sont arrivés le vendredi 13 mars au soir dans son village de Kilekasa, à 55 km de Gwoza. “Shekau roulait dans une jeep Toyota noire”, dans un convoi de plus de 40 pick-up surmontés de mitrailleuses, a indiqué hier ce fermier qui a réussi à s'enfuir. Le chef islamiste s'est ensuite rendu au village de Huyum, à environ 5 km de là, et le matin suivant, tous les habitants de Kilekasa ont été rassemblés et des armes distribuées aux hommes physiquement aptes. “On n'avait pas le choix”, lâche Usman Ali. Un homme qui tentait de s'enfuir a été exécuté devant tout le monde.” Shekau nous a ordonné de retourner à Gwoza et de tuer toutes les femmes qui étaient sur place”, poursuit toujours Usman Ali interrogé par l’AFP. “Il a dit que s'ils ne les tuaient pas, ils ne les retrouveraient pas au paradis. Ils nous ont amenés à Gwoza où nous avons assisté au carnage”. Dans des localités qu'il avait conquises, le groupe armé avait marié de force des femmes à ses combattants.
NIGERIA
Les élections présidentielle et législatives au Nigeria prévues demain samedi, sont surveillées comme du lait sur le feu par la communauté internationale. C’est dans ce cadre que l’organisation Horizon Sans Frontières (HSF) a publié un communiqué pour regretter l’absence de la diaspora nigériane, estimée à plus de 17 millions, à ces joutes électorales. “L’organisation internationale de migrants regrette l’exclusion des Nigérians de l’extérieur dans le scrutin présidentiel et législatif qui aura lieu ce samedi 28 mars 2015. Cette diaspora, estimée à plus de 17 millions dans le monde, disposant d’une grosse manne financière, ne vote pas faute de cadre juridique, selon les autorités du pays”, s’est offusqué Boubacar Sèye président de HSF, dans le communiqué dont EnQuête détient copie. Les amis de M. Sèye souhaitent aussi relancer le débat sur l’implication et l’intégration des migrants dans les processus de développement économique et social de leur pays. Ils ont aussi lancé un appel au calme et à l’apaisement pour un bon déroulement du scrutin dans l’ensemble du territoire.