De retour de voyage, l’édile de la Médina dont la mairie vient d’être éclaboussée par une vidéo montrant les ébats sexuels d’un conseiller municipal s’exprime. Bamba Fall, visiblement atteint par ces images, accuse le directeur de cabinet adjoint du chef de l’etat d’être derrière cet acte.
Avez-vous déjà pris des mesures contre le conseiller municipal qui vous vaut aujourd’hui d’être la risée de tout le monde ?
Le conseiller municipal incriminé n’est pas un employé de la mairie. C’est un élu comme moi. Ce n’est pas moi qui l’ai élu, ce sont les populations. Il jouit d’un mandat, et non d’une nomination. Les gens ont parlé de promotion canapé ici. J’affirme que c’est absolument faux. Selon les informations que j’ai eues, la fille est sa copine. Ils se fréquentent depuis plus de deux ans et on m’a dit que la fille est majeure. Il n’y a pas d’actes de viol ou des promesses d’emploi, parce que le gars en question, même ses propres enfants ne travaillent pas à la mairie. S’il devait lui donner un emploi, ce serait peut-être dans un autre cadre et non ici. A ce niveau, il y a une intention de jeter l’opprobre sur le maire que je suis et l’institution municipale que je dirige. Et ce sont les mêmes gens qui s’adonnent à ces pratiques viles. Ce sont des politiciens en perte de vitesse.
A qui faites-vous allusion exactement? Pouvez-vous être plus explicite ?
Je dis que c’est indigne d’un responsable qui se dit membre du cabinet présidentiel. J’étais très déçu, parce que d’abord l’acte n’est pas beau à voir. Imaginez les pères et mères de familles qui ont vu la vidéo ! Je ne défendrai jamais cet acte. J’ai suivi l’affaire des homosexuels de Mbao, ceux de Grand-Yoff, mais, à aucun moment, on a associé leur mairie à ces faits. Pourquoi cherche-t-on indirectement à atteindre le maire Bamba Fall ? Ceux qui cherchent à me déstabiliser perdent leur temps. En politique, je suis et demeure un baobab imperturbable. En fait, c’est un politicien en perte de vitesse qui est dans le cabinet du président de la République qui est derrière tout çà.
Etes-vous allé rendre visite à djibril Coulibaly à votre retour de voyage ?
Non, je ne suis pas allé lui rendre visite. Je viens juste d’arriver et il y a un travail qui m’attend. Par contre, je l’ai appelé et il m’a dit qu’il n’a jamais été question de promotion canapé avec la fille. La fille n’a pas porté plainte, parce qu’elle est majeure et elle est sa copine. Cette fille n’a jamais eu à solliciter auprès de lui un emploi. C’est un jeune qui lui était très proche et avec qui il entretient des relations cordiales qui l’a filmé. Ce dernier était au courant de leur idylle. Il m’a aussi révélé que ce n’est pas à la mairie que les choses se sont passées mais au niveau du siège de l’association qu’il dirige, à l’ancienne mairie de la Médina. Il soutient qu’il est prêt à assumer les conséquences de ses actes. Que les gens arrêtent d’y mêler mon nom, parce que cela n’a rien à voir avec la mairie. Tout le monde doit comprendre qu’il y a un grand complot qui est en train d’être ourdi contre l’équipe municipale que je dirige. Il paraît que le gars l’a filmé depuis trois mois. Il avait déjà montré la vidéo aux jeunes qui travaillent ici, il y a de cela trois mois. Il est actuellement sous couvert de trois politiciens, des adversaires de Bamba Fall. Je ne suis pas responsable de la vie privée des agents, conseillers ou Médinois. Ce qui me lie à tout ce monde, c’est le travail et le travail seul. Je n’ai pas droit de regard sur leur vie privée. Après le travail, chacun est libre de faire ce qu’il veut. Je ne suis responsable de la vie privée de personne.
Quelle suite donnez-vous donc à cette affaire?
Je vais porter plainte ! Je vais demander au procureur de se saisir de cette affaire, parce que rien de ce qui est raconté dans cette histoire ne me touche directement. C’est le programme Médina «Set» que nous déroulons actuellement qui les dérange. Celui qui veut m’atteindre en politique, doit être courageux et descendre sur le terrain, mais pas se cacher derrière des enfants pour leur faire faire le sale boulot. Leur remettre de l’argent aux fins de s’attacher leurs services, ce n’est pas courageux.
M. Coulibaly a-t-il démissionné… ?
Cela relève de sa responsabilité. Il y a de ces choses que je ne demande pas, mais je réorganiserai cette mairie. Je n’ai rien à me reprocher mais il faut que je procède à une réorganisation.
"A QUOI JOUE LE NIGERIA?", S'INTERROGENT SES VOISINS
N'Djamena, 27 mars 2015 (AFP) - Deux mois après le début de l'offensive régionale contre Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, la coopération militaire entre pays du bassin du Lac Tchad patine, ses voisins dénonçant le manque de coopération d'Abuja face aux islamistes.
Tchad, Cameroun et Niger ont déployé leurs troupes pour aider le Nigeria à faire face à l'insurrection sanglante des islamistes, qui menaçait de contaminer toute la région. Mais le pays hôte, où se tiennent samedi des élections présidentielle et législatives, ne voit pas la présence de troupes étrangères d'un bon oeil.
Dernier exemple de la confusion sur le terrain: la ville nigériane de Damasak, près du Niger, a été reprise le 9 mars par les armées tchadienne et nigérienne. Trois semaines plus tard, aucun soldat nigérian n'y a encore remis les pieds...
Même constat à Gamboru, à la frontière du Cameroun. Les troupes tchadiennes ont repris la ville début février et se sont retirées il y a quinze jours. L'armée nigériane n'a pas pris le relais. Les islamistes ont profité du champ libre pour attaquer la ville, tuant 11 civils et contraignant les soldats tchadiens à revenir.
Le président Idriss Déby Itno, fer de lance de la lutte contre Boko Haram, ne cache plus son amertume. - pas de contact avec les Nigérians - "L'armée tchadienne mène seule ses combats à l'intérieur du Nigeria (...) ce qui est un problème. Nous aurions souhaité qu'il y ait au moins une unité nigériane avec elle.
C'était même une demande expresse auprès du gouvernement nigérian, mais pour des raisons que nous ignorons, jusque-là nous n'avons pas pu travailler ensemble", a-t-il affirmé dans un entretien à l'hebdomadaire français Le Point.
"Deux mois après le début de cette guerre (...) nous n'avons pas pu avoir un contact direct, sur le terrain, avec des unités de l'armée nigériane. C'est ce qui a, plus d'une fois, obligé les forces tchadiennes à reprendre des villes", a insisté M. Déby, en soulignant a contrario les "très bons rapports" avec Nigériens et Camerounais.
Ces problèmes de compréhension s'expliquent notamment par la méfiance du Nigeria anglophone envers ses voisins francophones et de différends anciens. Les Camerounais, en conflit par le passé avec les Nigérians - notamment pour la péninsule de Bakassi - n'ont pas été autorisés à franchir la frontière et restent cantonnés à une posture défensive face aux islamistes. "On se demande bien à quoi jouent les Nigérians", s'énerve une source sécuritaire camerounaise.
- Couacs à répétition -
Autre exemple de ces couacs à répétition, l'absence du Nigeria dans la cellule de coopération et de liaison basée à N'djamena, au quartier général de l'opération anti-jihadiste française Barkhane.
Depuis environ 15 jours, la cellule est "au complet", dit-on du côté de Barkhane. Des officiers de liaison français, britanniques, américains, nigériens, tchadiens et camerounais échagent au quotidien du renseignement sur Boko Haram.
Abuja n'a pas répondu à l'invitation. Sur le terrain, le manque de coordination n'a certes pas empêché les armées de la région de gagner du terrain ces dernières semaines, chassant les islamistes de certains de leurs fiefs.
Les Tchadiens ont pris le dessus de part et d'autre du lac Tchad, permettant une relative sécurisation des frontières avec le Cameroun et le Niger. L'armée nigériane, longtemps critiquée pour n'avoir pas contenu l'insurrection islamiste qui a fait plus de 13.000 morts en six ans, a annoncé récemment des victoires sans précédent.
Selon Abuja, deux des trois Etats où Boko Haram sévissait ont été libérés: Yobe et Adamawa. Il s'agit désormais de donner un cadre juridique à une intervention avec une force régionale de près de 10.000 hommes.
Là encore, blocage. Le Tchad a présenté un projet de résolution à l'ONU pour obtenir un appui politique et financier dans la lutte contre le groupe islamiste nigérian. Et, selon des diplomates du Conseil de sécurité, il a été particulièrement irrité par une volte-face du Nigeria.
Après avoir participé à la rédaction du projet pendant des semaines, Abuja a remis en cause l'inclusion du chapitre 7, autorisant le recours à la force sur son sol. La force régionale (Tchad, Nigeria, Cameroun, Bénin, Niger) doit en effet avoir la possibilité "d'opérer librement" dans une zone déterminée, selon l'Union africaine, qui a entériné sa création début mars.
"Ce sont des pays qui n'ont pas l'habitude de travailler ensemble", souligne un officier français se voulant optimiste: "il faut absolument passer sous commandement opérationnel de la force multinationale. Avec un état-major commun, les choses vont se mettre en place progressivement". A condition que le Nigeria joue le jeu.
LE TCHAD S'ETONNE DU PEU DE COOPERATION DU NIGERIA
Paris, 27 mars 2015 (AFP) - Le président tchadien Idriss Déby, qui a déployé son armée au Nigeria pour y combattre Boko Haram, s'est plaint du peu de coopération d'Abuja face aux islamistes, s'étonnant de l'absence des militaires nigérians sur le terrain, dans un entretien au journal français Le Point.
"Deux mois après le début de cette guerre (...) nous n'avons pas pu avoir un contact direct, sur le terrain, avec des unités de l'armée nigériane. L'armée tchadienne mène seule ses combats à l'intérieur du Nigeria, ce qui est un problème", a déclaré le président Déby, dans une interview à l'hebdomadaire Le Point.
"Nous aurions souhaité qu'il y ait au moins une unité nigériane avec elle (l'armée tchadienne). C'était même une demande expresse auprès du gouvernement nigérian, mais pour des raisons que nous ignorons, jusque-là nous n'avons pas pu travailler ensemble.
Certaines villes, nous avons dû les reprendre deux fois. On est obligé d'abandonner et Boko Haram revient, il faut revenir... Cela a un coût humain et matériel", a-t-il déploré. "Tout le monde se demande pourquoi l'armée nigériane, qui était une très grande armée, qui a résolu des crises en Afrique (...).
Pourquoi n'est-elle pas en mesure de faire face à des gamins non formés, armés de kalachnikov? Cette question se pose, mais je ne peux pas vous donner la réponse", a ajouté M. Déby.
L'armée tchadienne a lancé début février une offensive terrestre au Nigeria depuis le Cameroun, en s'emparant de la ville nigériane frontalière de Gamboru après d'intenses combats. D'autre troupes tchadiennes sont ensuite entrées au Nigeria depuis le Niger, et ont chassé les combattants de Boko Haram de plusieurs localités.
Certaines de ces localités ont été néanmoins réoccupées par les islamistes, en l'absence de militaires nigérians, après que les soldats tchadiens eurent quitté les lieux pour continuer leur progression.
"Le sang des morts qu'on compte chaque jour ces dernières années ne peut pas ne pas attirer l'attention des dirigeants du pays. Mais peut-être faudrait-il poser cette question au gouvernement nigérian ou au président du Nigeria", a souligné le président tchadien, interrogé sur la lenteur de la réaction nigériane face à Boko Haram.
Idriss Déby a également critiqué les négociations menées un moment par le président nigérian Goodluck Jonathan avec Boko Haram: "j'avais même déconseillé au président Goodluck d'ouvrir des négociations avec un groupe terroriste (...).
Mais c'était un choix politique du président Goodluck, entre la négociation et la guerre, il a choisi la négociation (...). A dire vrai, je l'ai dit directement au président Goodluck, pas une fois, mais deux fois au moins".
"Il y a eu des émissaires (de Boko Haram), mais c'était pour gagner du temps, mieux se préparer et ensuite en tirer profit. Tout de suite après ces négociations, il y a eu des offensives qui ont permis (à Boko Haram de prendre) le contrôle total de toute la bande frontalière entre le Niger et le Cameroun. Toutes les villes en face du Tchad ont ainsi été contrôlées par Boko Haram", a rappelé le chef de l'Etat tchadien.
LE CAMP DE DAME MBODJI SE DEFOULE SUR LE DG DE «LA POSTE»…
La guerre fait rage entre les deux camps qui se battent, depuis deux ans, pour le contrôle du Cusems. Et elle fait des dégâts collatéraux. «La Poste», à travers sa filiale «La Poste Finance», risque d’en faire les frais, car impliquée dans la bataille suite à un blocage des comptes du syndicat.
Alors qu’ils n’ont pas fini de dérouler leur plan d’actions pour contraindre l’Etat à appliquer le protocole d’accord signé avec les centrales syndicales en février 2014, la guerre de contrôle du Cadre unitaire des syndical des enseignants du moyen secondaire (Cusems) refait surface. En effet, ça fait deux ans que deux bureau du Cusems, l’un dirigé par Dame Mbodji et l’autre par Abdoulaye Ndoye, se disputent la légalité et la légitimité de la direction du syndicat.
Dans un communiqué publié, hier, par le camp de Dame Mbodji, il est mentionné que le juge des référés du tribunal régional de Dakar a ordonné le blocage des comptes du Cusems domiciliés à «La Poste Finances», sous astreinte de 500 000 francs Cfa par jour de retard. Cela, après une audience contradictoire entre les deux parties.
«Abdoulaye Ndoye et ses partisans voulaient que le compte soit débloqué à leur faveur. Alors que le juge des référés, rendant sa décision le 20 novembre 2013, s’est déclaré incompétent et dit qu’il ne peut pas débloquer le compte», a indiqué Dame Mbodji qui accuse «La Poste» d’avoir débloqué leur argent à la faveur de l’autre camp. Même s’il a tenu à préciser que le juge des référés a été saisi de nouveau, il y a deux semaines, pour assigner «La Poste» a demandé à celle-là de bloquer le compte, sous astreinte de 500 000 francs Cfa d’amende par jour.
Cependant, Dame Mbodji persiste que l’affaire n’est pas terminée. «Nous allons envoyer une citation directe au directeur de ‘La Poste Finance’. Il faut qu’il vienne nous dire devant le tribunal correctionnel sur quelle base il a débloqué ce compte. Il y a une escroquerie dans cette affaire. Et nous allons le poursuivre pour escroquerie», a averti Dame Mbodji.
…Abdoulaye Ndoye dénonce «un régime qui casse ses opposants»
Du côté d’Abdoulaye Ndoye et de ses partisans, on balaie d’un revers de main ces accusations portées à leur encontre par le camp de Dame Mbodji. «Ce que Dame Mbodji et ses partisans racontent est vraiment ridicule. Ce sont eux qui, la première fois, avaient fait en sorte que le compte soit bloqué. Quoi qu’ils puissent dire, nous sommes les représentants légaux du Cusems. Et c’est sur cette base effectivement que le compte a été débloqué en notre faveur», a précisé M. Ndoye, joint par téléphone par nos soins.
Convaincu que ce sont des autorités qui soutiennent «ces énergumènes», il a fulminé : «On est en face d’un régime qui essaye de tout faire pour casser ses opposants. Vous l’avez vu avec les politiques. Aujourd’hui, le Cusems dérange à cause de sa représentativité. Nous ne sommes pas surpris, mais nous sommes sereins».
Et sans confirmer ou infirmer si le compte a été bloqué ou pas, il a asséné : «Nous allons vérifier d’abord si le compte a été effectivement bloqué, avant de nous prononcer convenablement là-dessus».
LA LD EXHORTE L’ETAT A POURSUIVRE LES PROCEDURES ENCLENCHEES...
La poursuite jusqu’à leur terme de toutes les procédures enclenchées dans le cadre de la traque des biens mal acquis. Voilà ce que réclame la Ligue démocratique (Ld) qui se félicite de la manière dont le procès de Karim Wade s’est dénoué.
La condamnation de Karim Wade, dans le cadre de la traque des biens mal acquis, continue de susciter des réactions au niveau de la classe politique.
La Ligue démocratique (Ld) qui a réuni, avant-hier, son instance dirigeante, sous la direction de son Secrétaire général, Mamadou Ndoye, a exprimé sa satisfaction par rapport au déroulement du procès de Karim Wade qui, se félicite-elle, «malgré les menaces, les chantages et les tentatives de déstabilisation, a abouti à la condamnation du fils de l’ancien président de la République».
Les «jallarbistes» de jubiler : «Ce procès consacre le triomphe de l’Etat de droit et de la justice sénégalaise qui a réussi à conduire un procès juste, au nom du peuple soucieux de réinstaller la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption au cœur de la gestion économique et financière de notre pays».
La Ld rappelle que «le peuple sénégalais a assisté au pillage systématique des biens du pays par Karim Wade et sa bande de copains, avec la bénédiction d’Abdoulaye Wade, lui-même, qui a installé sa famille au centre d’un système de gabegie et de prédation des ressources nationales, pendant douze longues années». C’est pourquoi Mamadou Ndoye et ses camarades exhortent le pouvoir à «poursuivre les procédures enclenchées jusqu’à leur terme».
«Il est impératif que tous les auteurs des actes de pillage des ressources nationales soient sanctionnés de façon à dissuader les élites qui cherchent le pouvoir politique pour s’enrichir, au détriment de la satisfaction des besoins des populations», assènent les «jallarbistes».
La formation susmentionnée se félicite, d’une part, de «la maturité dont le peuple sénégalais a fait montre à l’annonce du verdict», et se réjouit, d’autre part, de «l’efficacité des mesures préventives du gouvernement qui ont permis de déjouer toutes les tentatives de déstabilisation du pays».
Mais, «conscient qu’Abdoulaye Wade, de par son insouciance est capable de recourir à tous les moyens, même les plus funestes pour assouvir ses desseins», la Ld appelle le gouvernement et toutes les forces éprises de justice et de paix à «rester vigilants», et à tout faire «pour mettre hors d’état de nuire le clan Wade». S’agissant de la situation dans la sous-région, Mamadou Ndoye et compagnie appellent les différents protagonistes et acteurs de la vie politique «au dialogue, à la recherche du consensus et du compromis nécessaires». Mais aussi à «la stabilité et au déroulement normal du processus démocratique dans ces pays frères».
A signaler que Nicolas Ndiaye et Mamadou Fall, respectivement Secrétaire national chargé des relations extérieures et Secrétaire national à l’organisation, ont fait le point sur les activités de la Confédération pour la démocratie et le socialisme, de la coalition «Benno bokk yakaar», et des missions préparatoires à la Conférence nationale sur l’organisation.
Non sans oublier la situation politique qui prévaut dans la sous-région, notamment au Togo, au Nigéria et en Guinée, «où semblent visiblement se profiler des troubles politiques potentiels, liés à l’exécution du calendrier politique dans ces pays frères».
L’ancien chef de l’Etat veut clouer le bec à tous ceux qui seraient tentés de contester le choix qui a été porté sur son fils, pour briguer le suffrage des Sénégalais en 2017, pour le compte des libéraux. Le Comité directeur (Cd) a rendu publiques, hier, des informations, pour légitimer le choix de Karim Wade.
Me Abdoulaye Wade n’entend laisser personne ternir le choix qui a été porté sur son fils pour être le candidat du Parti démocratique sénégalais (Pds) à l’élection présidentielle de 2017.
Hier, 24 heures après la tenue du Comité directeur (Cd), ledit parti a sorti un communiqué pour revenir sur cette rencontre, notamment par rapport à ce qui a été dit sur le Bureau politique et le Congrès extraordinaire qui a désigné Karim Wade comme candidat du parti libéral en 2017.
«À la suite du Secrétaire général national, le Comité directeur s’est réjoui de la présence remarquable de l’ensemble des fédérations territoriales, des organismes internes et de la plupart des fédérations de l’extérieur. Au total, en plus de tous les membres du Comité directeur, il a été noté la présence de 51 fédérations horizontales représentant tous les départements que compte le pays, 9 organismes internes, notamment tous ceux qui sont au front de la lutte politique, 13 fédérations de l’extérieur, dont tous les pays à forte immigration sénégalaise», lit-on dans le communiqué susnommé.
Des chiffres qui ne sont pas fortuits. Pour la bonne et simple raison qu’ils ont été convoqués pour légitimer davantage le choix que le Pds a porté sur Karim Wade. Le document mentionne également que «le vote des fédérations, qui a permis de désigner, sans équivoque, le frère Karim M. Wade comme candidat du parti à la prochaine élection présidentielle, a démontré la maturité du parti à la base, dans les fédérations départementales et dans les sections communales et villageoises».
Autre information de taille : «Le Comité directeur demande à la direction du parti de commencer à discuter avec tous les partis, tous les mouvements de soutien à Karim Wade, toutes les organisations de masse, pour aboutir à une direction électorale et politique unifiée qui permettra à notre candidat de remporter haut la main la prochaine élection présidentielle».
«La justice sous Macky Sall ressemble à une milice dressée contre le Pds»
Sur les arrestations et poursuites judiciaires contre les militants et responsables libéraux, le Comité directeur dit avoir appris, «avec stupéfaction», qu’ils étaient déjà au nombre de vingt-six (26), «sans compter les dommages collatéraux».
Ce qui fait dire à Me Wade et ses «frères» que «la justice sous Macky Sall ressemble de plus en plus à une milice dressée contre le Pds, ses responsables, ses sympathisants et ses alliés».
«Dix jeunes, dont Toussaint Manga, Secrétaire général de l’Ujtl, ont été injustement arrêtés et poursuivis, suite aux échauffourées du 23 mars, survenues après le verdict de la Crei. Maître Amadou Sall est incarcéré et poursuivi, par une utilisation abusive de l’article 80 du Code pénal. Victor Sadio Diouf, Secrétaire général du Meel et Ahmadou Bamba Ba, militant de l’Ujtl, sont arrêtés pour un incendie imaginaire d’un bus de Dakar ‘Dem Dik’. Mohamed Massaly, Aminata Nguirane, Johnny BA, Cheikh Alassane Sène, Serigne Assane Mbacké, Cheikh Bèye, Coumba Dieng, Dr Cheikh Dieng, sont poursuivis pour des motifs ubuesques, mais en réalité, c’est parce qu’ils sont militants ou sympathisants du Pds ou simplement des proches du Président Wade», argumentent-ils.
A ce propos, le Comité directeur apporte son «soutien militant» à tous les prévenus, et félicite les avocats pour leur assistance à «tous ces innocents harcelés, emprisonnés, pour avoir participé avec le Pds au combat pour les libertés, la démocratie et la justice, pour mettre un terme immédiat aux graves dérives du régime de Macky Sall qui est train de substituer un régime d’autorité au système démocratique».
Par Boniface NDONG
BONIFACE NDONG JETTE L’EPONGE ET CHARGE LE MINISTERE DES SPORTS
Je viens par cette lettre vous annoncer que j´ai remis au Président du CNBS ma lettre de démission en tant que Manager General de l´Equipe National de Basket de Sénégal. Les raisons de ma démission sont multiples et je vais essayer de vous les résumer:
Quand j´ai accepter ce poste après beaucoup d´hésitations, j´avais comme objectif de finalement changer la manière dont on gère les campagnes internationales des nos équipes nationales de basketball à savoir la programmation a temps et la transparence sur les financement des campagnes.
Après avoir rencontrer les membres du CNBS , cet espoir était encore plus grand parce que j´avais rencontré des personnes motivées et ambitieuses. Cependant je leur avait averti que le plus grand problème de notre basket était le ministère des sports. Durant toutes les campagnes au quelle j´ai participer en tant que joueur, nous avons toujours été victime du manque d´organisation , de transparence et de respect de la part de nos dirigeants et ces problèmes sont revenus
Durant la campagne de la Coupe du Monde en Espagne dont j´ai eu le chances d´être dans l´organisation et de voir tout les détails de près. Pour vous dire, c´est écœurant de voir qu´on répète les même erreurs année après année et je peux vous assurer que ce n´est pas un problème d´argent.
Avec les sommes qu’on dépense a la fin de chaque campagne, on serait capable de faire beaucoup mieux et moins chère si on décaisse l´argent disons quatre à six mois avant chaque campagne et le mettre sur un compte bancaire pour justifier toutes les dépenses. Par exemple les billets d´avion des joueurs pour rallier Dakar ont été acheté deux jour avant et vous vous imaginer les prix.
D´autres part les agents du ministère gardent une opacité sur les dépenses en utilisant de l´argent liquide surtout pour les déplacements a l´étranger. D´autre part ils se couvrent entre eux.
Quand on distribuait a Dakar les primes avec l´argent offert par le Président de la République, Mes deux millions ont été voler par un membre du ministère des sports et Le Directeur de la Haute Compétition Mr Diop m´avait assuré que arriver a Dakar il serait facile de trouver le coupable parce que tout ce qui ont pris l´argent ont signé . Comme vous vous imaginer, à ce jour après avoir relancer le président du CNBS plusieurs fois, rien du tout.
Pire , le ministère a refusé de payer le kiné espagnol Rayco Garcia qui a fait un excellent travail durant la coupe du Monde. Après avoir relancer le président plusieurs fois pendant quatre mois, j´ai du payer la sommes que lui dois le ministère des sports a savoir près de 4000 euro. Même son billet pour rentrer chez lui j´ai du le payer de ma poche et jusqu´0 aujourd´hui je n´ai jamais été rembourser.
Pour toutes ses raisons et d´autres dont je ne peux pas parler pour faute de preuves, le plus grand problème de notre basket c´est le ministère des sport et pire, personne du moins que je sache n´élève une voix pour dénoncer ces malversations et je ne peux pas changer la situation tout seul. Nous disons partout qu’on a le potentiel pour gagner mais on fait tout le contraire de ce qu´on devrait faire.
C´est donc avec le Cœur meurtri que je quitte la sélection parce que je ne vois aucune possibilité de réussir avec cette manière de faire ou d´avoir de bonnes campagnes internationales.
Merci de votre compréhension,
Boniface Ndong.
«LES PROBLEMES BUCCO DENTAIRES PARTAGENT LES MEMES FACTEURS DE RISQUES QUE LES MALADIES CHRONIQUES»
La santé bucco-dentaire constitue une véritable problématique pour la société. Pour couper la racine du mal, l’association nationale des chirurgiens-dentistes du Sénégal a déjà saisi les autorités pour l’introduction de la santé buccodentaire dans le programme d’enseignement. En marge de la conférence de presse organisée en prélude à la journée mondiale célébrée vendredi dernier, la secrétaire adjointe de cette association, la Dr Bineta Cissé Diop revient sur les affections buccodentaires et ses liens avec les maladies chroniques.
Quelles sont les affections bucco dentaires les plus répandues aujourd’hui ?
Nous avons des chiffres alarmant de 60 à 70 % chez les enfants d’âge scolaire et chez les adultes on a un taux qui avoisine 100 % de carie dentaire. Les maladies parodontales font aussi partie des problèmes bucco dentaires et chez les adultes il y a une forte prévalence.
Comment éviter et soigner ces affections ?
C’est très simple ! C’est le mot que nous utilisons pour cette campagne. La simplicité et l’accessibilité des soins c’est surtout faire de la prévention. On demande à tout un chacun d’avoir un comportement de prévention c’est-à-dire se brosser les dents au moins deux fois par jour, le matin et le soir avant de se coucher. C’est sur la prévention qu’on a axé la communication de la journée mondiale sur la santé buco dentaire. Afin de ne pas arriver à une situation qui conduit à un coût économique très important pour le patient.
Quelle est la bataille de votre association pour faire baisser ces prévalences ?
Nous n’avons pas encore beaucoup de moyens pour mener cette lutte. Toutefois L’ANCDS compte sur des partenaires et la cotisation de ses membres. Avec ces maigres moyens nous arrivons à faire des campagnes de sensibilisation. On fait pas mal de campagne de dépistage, et on offre des kits d’hygiène bucco-dentaire aux couches vulnérables de la société.
On parle souvent des liens entre les maladies bucco dentaires et le diabète, les maladies cardiovasculaires et les AVC. Qu’en est-il exactement ?
En fait, il faut savoir que là, on parle les maladies chroniques non transmissibles à savoir les MNT avec lesquelles nous partageons les mêmes facteurs de risque. Il faut savoir que les problèmes bucco dentaires partagent les mêmes facteurs de risques que les maladies non transmissibles chroniques tels que le diabète, les pathologies cardiaques, les affections aussi rénales. Les facteurs de risques communs sont l’alimentation, le tabac et les facteurs comportementaux.
Quels conseils pour une bonne santé buccodentaire ?
Très simple, c’est-à-dire avoir une bonne hygiène buccodentaire, se brosser les dents au moins deux fois par jour, voir son dentiste pour une consultation de checkup et qui ne coûte pas très cher chez le chirurgien-dentiste. Ceci va permettre d’éviter les dégâts irréversibles.
Est-ce que le Sénégal dispose assez de ressources humaines pour contrer ces maladies ?
Les objectifs de l’Oms pour les dentistes c’est d’avoir un dentiste pour 10 000 habitants. Actuellement le Sénégal a environ 500 dentistes. C’est-à-dire que nous avons 1 dentiste pour 30 000 habitants si l’on fait une division simple. Mais il faut savoir que 74 % des dentistes ne sont pas dans les régions et se trouvent à Dakar.
La santé bucco-dentaire des enfants pose un réel problème, quel rôle joue votre association sur cette question ?
Nous avons un programme que nous allons lancer notamment avec la case des tout-petits. D’ailleurs, nous avons déjà envoyé une correspondance dans ce sens. Nous comptons aussi avec l’appui du ministère de la Santé contacter les autorités du ministère de l’Education nationale et avoir un programme commun de prévention chez les enfants. C’est-à-dire former les éducateurs pour qu’ils puissent être au courant de ce qui se passe notamment sur les méthodes d’hygiène buccodentaire qui sont très simples : les méthodes de brossage et qu’on améliore le comportement dans ce domaine.
LE TRIBUNAL DONNE RENDEZ-VOUS AU 9 AVRIL PROCHAIN
ENIEME RENVOI DES PROCES ETAT DU SENEGAL-AIDA NDIONGUE ET KARIM WADE-PAPE ALBOURY NDAO
Encore un énième report pour les procès contre Aïda Diongue, l’ex-sénatrice libérale et co-accusés, poursuivis pour détournement de deniers public, et Pape Alboury Ndao, du nom de l’expert commis par la Commission d’instruction de la Crei, accusé de faux et usage de faux par Karim Wade. Ces deux procès qui devaient se tenir au tribunal hier, jeudi, sont finalement renvoyés au 9 avril prochain.
Le marathon judiciaire se poursuit toujours pour Aïda Ndiongue, ex-sénatrice et co-prévenus, poursuivis dans le cadre de l’affaire du Plan Jaxaay, et Pape Alboury Ndao, du nom de l’expert comptable commis par la commission d’instruction de la Crei pour fouiner dans les comptes de Karim Wade à Singapour. Tous les deux procès qui devaient se tenir hier, jeudi 26 mars, au Tribunal correctionnel de Dakar, ont été renvoyés au 9 avril prochain.
Pour Aïda Ndiongue, Abdou Aziz Diop et compagnie, tous co-accusés de détournement de deniers public, de complicité d’escroquerie portant sur des deniers publics, entre autres, leur procès a été renvoyé à cause de la énième demande de liberté provisoire (Lp) introduite par l’ex-sénatrice libérale et l’ex-directeur de cabinet du ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat, Abdou Aziz Diop. En effet, les conseils de la ponte libérale ont plaidé à la barre, hier, pour la relaxe de leur cliente avant la tenue du procès. De l’avis de Me Mbaye Jacques Ndiaye, celle-ci présente toutes les garanties de se présenter devant la barre, dans la mesure où elle est déjà frappée d’une interdiction de sortie du territoire. Le même argument a été servi par les conseils de M. Diop, qui estiment que leur client ne présente pas des risques de trouble à l’ordre public.
Des demandes qui ont buté contre le véto du parquet, lequel a opposé un niet catégorique à ces différentes requêtes de Liberté provisoire. Pour le ministère public, le trouble à l’ordre public ne s’est pas estompé et il y a toujours des risques. Les demandes sont mises en délibéré ce 9 avril prochain.
C’est à peu près le même sort qu’a connu le procès opposant Pape Alboury Ndao à Karim Wade qui s’est constitué partie civile en accusant l’expert comptable de faux et d’usage de faux sur les 47 milliards censés «logés» dans un compte à Singapour et appartenir au fils de l’ancien chef de l’Etat. Le nouveau procureur qui a hérité du dossier, a demandé du temps pour mieux s’imprégner du dossier.
A noter que les 47 milliards de Singapour ont déjà été écartés par le juge de la Crei, Henri Grégoire Diop, lors de son délibéré du 23 mars dernier. Ce qui a considérablement revu à la baisse le patrimoine attribué à Karim Wade à 69 milliards.
LA LIGNE ROUGE !
Serigne Mbacké Ndiaye, Mor Ngom, Abdoulaye Wilane, Thierno Bocoum, Ibrahima Bakhoum, Ndiage Sylla : politiques et analystes jettent un regard sur les tensions entre pouvoir et opposition
Nando Cabral GOMIS et Jean Michel DIATTA |
Publication 27/03/2015
La tension politique qui s'est exacerbée avant et après le verdict de la Crei contre l'ex-ministre d'Etat Karim Wade, comme en témoignent le bras de fer ouvert entre l'opposition et le pouvoir et par ricochet l'interpellation de plus d'une vingtaine de membres et proches du Pds dont Me El Hadji Amadou Sall, ex-Garde des Sceaux, a bien fini de remettre au goût du jour la problématique du dialogue politique au Sénégal. Dans ce large tour d'horizon, des acteurs appartenant aux grands partis de l'espace politique jaugent de manière contradictoire les contours de ce dialogue qui est avant tout "la règle normale d'une démocratie", dit-on. De Serigne Mbacké Ndiaye du Pds à Abdoulaye Wilane du Ps, en passant par le député Thierno Bocoum de Rewmi ou encore Mor Ngom, le maire apériste de Ndangalma et ancien ministre de l'Environnement, les points de vue s'entrechoquent. Stigmatisant la panne ou le déficit de dialogue politique, c'est selon, ou même l'inaptitude de l'Assemblée nationale à structurer ou viabiliser ce dialogue, ou tout simplement plaidant la nécessité de relancer la prise de langue entre pouvoir et opposition, mais aussi entre pouvoir et acteurs sociaux, quoique de manière organisée, ponctuelle et sous préalable. A contre courant des positions de parti, des analystes politiques comme Ibrahima Bakhoum, sur la base d'une analyse lucide des rapports entre pouvoir et opposition, établiront la nécessité que "quelqu'un intervienne, même si ce n'est pas en termes de dialogue, pour apaiser l'espace politique". Hymne aux porteurs d'opinions ! Par contre, pour Ndiaga Sylla, autre observateur politique, "c'est à Macky Sall de créer les conditions propices du dialogue".
SERIGNE MBACKE NDIAYE, MEMBRE DU PDS : "Il faut un dialogue pour éviter ce qui s'est passé au Mali"
"Je pense que le dialogue politique est une nécessité aujourd'hui. Car, il faut arriver à une situation qui permette au pouvoir et à l'opposition de se parler. Vous l'avez constaté, dans la Constitution, sur proposition du président Wade, il est inscrit le statut de l'opposition. Mais, jusqu'au moment où nous parlons, cette disposition n'est pas encore concrétisée, c'est déjà un problème. Ensuite, à l'état actuel des choses, je pense qu'on le dise ou non, selon qu'on soit de tel ou tel autre bord, il est clair que notre pays est, aujourd'hui, sous tension.
Cette tension est perceptible à tous les niveaux et il est évident que notre économie est en train d'en subir les conséquences. Il est important donc qu'il ait un dialogue entre le pouvoir et l'opposition et au-delà même, entre le pouvoir et tous les autres acteurs de la vie publique pour une solution aux multiples tensions constatées un peu partout. Ce dialogue est d'autant plus nécessaire que le président de la République parle du Plan Sénégal émergent (Pse). On ne peut pas engager une telle réforme sans pouvoir mobiliser l'ensemble des fils de ce fils.
Or, nous vivons une situation qui ne permette pas aujourd'hui de mobiliser tous les Sénégalais autour de l'essentiel. Je pense qu'en engageant ce dialogue, cela va nous permettre de régler un certain nombre de problèmes tels que la lisibilité et la visibilité du champ politique pour éviter ce qui s'est passé au Mali. De mon point de vue, le dialogue doit être engagé sur des questions relatives à la sécurité, à la Casamance, la crise actuelle que traverse l'école sénégalaise…"
THIERNO BOCOUM, DÉPUTÉ ET PORTE-PAROLE DE REWMI : "L'Assemblée nationale est une tribune destinée à une propagande gouvernementale"
"Quand le pouvoir voudra dialoguer et précisera les questions sur lesquelles il veut dialoguer, on appréciera. Un dialogue est toujours bon, mais tout dépend du contenu qu'on veut donner au dialogue et, pour ça, nous apprécierons en tant que parti souverain. Rewmi n'est pas contre le dialogue, mais tout dépendra des sujets qui seront à l'ordre du jour et des aspects sur lesquels on doit dialoguer. A l'Assemblée nationale, il n'y a jamais de dialogue. Ça, c'est clair.
Ce qui s'y passe, c'est de la propagande gouvernementale. C'est tout. C'est une tribune destinée à une propagande gouvernementale, il n'y a pas de dialogue. Ce que le pouvoir a initié avec le passage du Premier ministre à l'Assemblée nationale, c'est une tribune destinée à une propagande gouvernementale. De toutes les façons, c'est la majorité qui pose des questions à son gouvernement. Le gouvernement répond à des questions sur lesquelles il s'est déjà préparé avant de venir. C'est juste une tribune".
MOR NGOM, MEMBRE DE L'APR : "Si nous voulons vraiment aller au dialogue, il faut un préalable"
"Je pense que tant que nous serons en vie, nous aurons toujours besoin de dialoguer. Parce que nul n'est parfait et c'est sur la base des échanges que l'on arrive à se bonifier. Moi, je suis de ceux qui pensent qu'aujourd'hui, quelle que soit la situation au Sénégal, quels que puissent être les intérêts crypto personnels, partisans ou quelquefois collectifs (parce que quand on parle des organisations politiques, ça devient du collectif), nous devons pouvoir nous taire sur tout cela et voir l'intérêt général du Sénégal.
L'intérêt général du Sénégal, c'est ce que le président Macky Sall propose. C'est la nécessité d'une convergence, d'une concertation autour du développement du Sénégal mettant en exergue notamment le Pse. Dans ce Pse, nous avons besoin de l'appropriation des populations d'abord. Pour en arriver à cela, je crois que rien n'est plus utile que le dialogue. De tout le temps, le président Macky Sall a été toujours ouvert au dialogue pour la construction nationale. Vous avez vécu tout ce qui s'est passé au Sénégal, ces derniers jours. Je pense que si on veut dialoguer, il y a des formes, des voies et des moyens qu'il faut utiliser.
Quand on se permet de mettre à la disposition des Sénégalais des choses que personne ne souhaite entendre ni voir, ce n'est pas vouloir dialoguer. Il faut qu'on se dise la vérité. Nous tous, nous sommes des humains, c'est-à-dire que nous avons des sens. Nos sens réagissent par rapport à notre environnement. Si vraiment, nous voulons aller au dialogue, il faut ce préalable. Respectons-nous d'abord. Considérons-nous comme des citoyens. Si ce préalable est déjà assuré et garanti, je pense que rien d'autre ne doit pouvoir être un obstacle pour que les Sénégalais que nous sommes, nous puissions nous assoir ensemble et décider de notre sort de demain, c'est-à-dire développer le pays".
ABDOULAYE WILANE, PORTE-PAROLE DU PARTI SOCIALISTE (PS) : "Le Sénégal est un pays de dialogue et on doit…"
"Le Sénégal est un pays de dialogue et on doit dialoguer sur tout ce qui concerne le Sénégal, pas seulement parce qu'il y a crispation politique ponctuelle. Les meilleurs moments de notre vie commune ont été toujours des moments de consensus fort, alors pourquoi donc ne pas continuer à tirer les profits du dialogue. Entre majorité et opposition, il doit y avoir un dialogue politique. Si le dialogue politique veut dire échanger, partager et confronter nos idées dans l'intérêt supérieur de la nation pour s'accorder sur des grandes questions, le dialogue politique est tout à fait normal, naturel et recommandé.
Au niveau des institutions que sont les collectivités locales comme l'Assemblée nationale, il doit avoir y avoir dialogue politique. Il doit en être de même entre gouvernants et gouvernés, je veux dire entre dirigeants de l'État et simples citoyens puisque la chose politique concerne tout le monde. Je considère que nous ne sommes pas en guerre de religion, nous sommes en politique et nous sommes tous au service de l'État et de la nation et de ce fait, nous devons dialoguer.
Le dialogue doit être en tout lieu et en toute circonstance mais avec comme seule préoccupation, la prise en charge des préoccupations des Sénégalais et l'intérêt supérieur du Sénégal. Je ne ferais jamais l'apologie ou la promotion des combines politiques. Il faut un dialogue responsable, sincère et loyal. Je suis dans un État de droit, je veux que chaque institution, chaque pouvoir, chaque segment de la cité fasse son travail et assume ses responsabilités. Je ne suis pas pour l'empiètement ou un mélange de genre".
IBRAHIMA BAKHOUM, JOURNALISTE ANALYSTE POLITIQUE : "Aujourd'hui, le pays a besoin que quelqu'un intervienne"
"Si chacun s'occupait de ce qu'il devait faire, il n'y a même pas besoin de parler normalement de dialogue. Parce que les choses sont faites de telle sorte que chacun sait ce qu'il a faire, où il doit le faire et quand il doit le faire. Donc, quand c'est fait comme ça, il n'y a même pas besoin de parler de dialogue. L'espace de rencontre républicain, c'est le parlement. Tout ce qu'il y a à dire se trouve là bas.
Maintenant, comment les choses sont réparties au sein de cette institution ? Quelles formules les gens ont-ils mis pour minorer les uns ? Ensuite, qu'est ce que l'Assemblée nationale représente véritablement ? Est-ce que c'est juste une chambre d'applaudissement ou est-ce que c'est justement une chambre d'observation, de critique, de propositions, à l'écoute des populations ? Si c'est la dernière option, généralement il n'y a pas besoin de demander un dialogue entre les uns et les autres. Ce n'est pas la peine.
Maintenant qu'il y a cette tension dans ce pays, il faut que les gens se parlent. Parce que c'est ce par quoi on devait commencer et qui est la règle normale d'une démocratie. Dans un pays où tout est normal, c'était simplement que chacun fasse ce qu'il a à faire normalement. Mais aujourd'hui, ce qui se passe, c'est que l'espace est occupé par des gens qui passent leur temps à s'insulter. Le niveau est tellement bas qu'à la limite, on se demande si c'est ça, le Sénégal. On ne peut même pas parler d'institutions qui fonctionnent normalement à partir du moment où on ne voit que la main des partisans.
Donc, il arrivera un moment où il faudra que les gens se disent qu'il faut des connexions entre les uns et les autres puisqu'on ne peut même pas parler de rupture de dialogue parce qu'il n'y en a jamais eu. Les gens peuvent dire donc qu'on a besoin d'une retrouvaille et que cette retrouvaille-là ne soit pas sur des bases électoralistes, des calculs. Il faut que les gens se retrouvent, mais quand ils se retrouvent, que se soit pour le pays. Une fois que chacun reste à sa place, qu'il joue sa partition dans la démocratie. Aujourd'hui, le pays a besoin que quelqu'un intervienne, même si ce n'est pas en termes de dialogue, pour apaiser l'espace politique".
NDIAGA SYLLA, ANALYSTE POLITIQUE : "C'est à Macky Sall de créer les conditions propices de ce dialogue"
"Je pense que, malheureusement, le contexte marqué par la traque des biens mal acquis à vicié le débat politique. Je pense que nous avons, aujourd'hui, une stabilité et une paix sociale hypothéquées par des menaces de trouble à l'ordre public, l'interdiction de manifestation, la défiance à l'autorité mais surtout des invectives de toutes parts et parfois même de l'indécence dans le discours. Je pense que cela a dû justifier les différents appels à la paix sociale. Cependant, ce qu'il faut retenir, c'est que notre pays doit pouvoir renouer avec le dialogue qui découle justement de sa tradition et constitue le ciment des relations entre les différentes communautés.
Les images ne manquent pas, les deux alternances politiques se sont déroulées dans des conditions pacifiques. Nous nous rappelons de la visite de Wade à la maman de son prédécesseur, le président Abdou Diouf juste après son élection. Cela constitue un acte majeur dans le sens de la préservation de la cohésion nationale. Malheureusement, la deuxième alternance a été engagée sous les auspices d'une traque des biens mal acquis qui, il faut le reconnaitre, découle d'une volonté des Sénégalais à obtenir la reddition des comptes.
Je pense que devons tout faire pour assurer la préservation de la paix et de la stabilité sociale des politiques. Cela, malgré le fait que le Pds avait boycotté le débat sur la réforme des institutions et celui initié par le président de la République autour de l'Acte III. Aujourd'hui, il s'impose la nécessité des porteurs d'opinions de pouvoir effectuer une médiation pour obtenir la relance du dialogue. Pour moi, la responsabilité du chef de l'État est plus importante que celle de tous les autres acteurs. C'est à lui de créer les conditions propices de ce dialogue qui serait dégagé de l'intérêt de toute affectivité puisque c'est lui, le garant du fonctionnement régulier des institutions.
Au-delà de la nécessité de créer un environnement propice, je pense que le dialogue devrait être engagé autour de l'importante volonté de rupture engagée par le président de la République et qui passera nécessairement par le débat autour de la réforme des institutions. On se projette vers un référendum, il serait un grand dommage que l'essentiel des acteurs composant l'opposition ne puissent pas participer à ce débat. Si le climat de tension persiste, le Pds n'hésitera pas à boycotter cette consultation comme ils ont eu déjà à le faire, lors de la réforme des institutions avec la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri) et l'Acte III de la décentralisation".