Le Président Macky Sall qui présidait hier l’ouverture du symposium de la Banque de l’habitat du Sénégal (Bhs) fêtant ses 35 ans d’existence, a annoncé des allègements fiscaux dans la construction de logements sociaux au Pôle urbain de Diamniadio.
«Le logement ne doit plus être l’apanage d’une catégorie spéciale mais plutôt considéré comme une partie intégrante du développement inclusif et solidaire en tant que facteur d’harmonie familiale et de stabilité sociale». Cette conviction est du président de la République. Macky Sall pour qui l’accès au logement pour tous est une priorité essentielle, estime que la mise à profit des moyens de financement innovants pourrait permettre aux Sénégalais et ceux de la diaspora d’acquérir un logement.
Présidant hier l’ouverture du symposium de la Banque de l’habitat du Sénégal (Bhs) qui fête ses 35 ans d’existence, le chef de l’Etat a rappelé les facilités du Code général des impôts en vue de la réduction de la pression fiscale sur le logement et la baisse des taux sur les crédits.
A cet effet, le président de la République exhorte le gouvernement à aménager, par l’entremise de la Banque de l’habitat du Sénégal, des mécanismes originaux de financement pour les compatriotes et les Sénégalais de la diaspora, quelque soit leur revenu et encourage la Bhs à poursuivre sa dynamique et sa vocation de recherche de solutions innovantes aux soutiens des politiques d’habitat ouvertes à toutes les couches sociales.
«Notre ambition est d’élargir l’offre de logement dans toutes nos grandes agglomérations dans l’esprit d’une mixité sociale harmonieuse et cette approche doit libérer de nouvelles opportunités pour le secteur privé sans aucune forme d’exclusion», déclare le Président Sall.
Soulignant l’opportunité que représente le Pôle urbain de Diamniadio pour le secteur privé national, Macky Sall a demandé, séance tenante que le restant des assiettes foncières soit mis à la disposition des promoteurs privés. A cet effet, il a instruit le directeur général de retirer les assiettes à ceux qui n’ont pas encore démarré la moindre action pour les attribuer à ce qui sont prêts à agir.
«Nous avons décidé d’alléger la fiscalité dans le Pôle urbain de Diamniadio. Nous allons procéder à des exonérations des droits de douane et de la Tva sur le Pôle», a annoncé Macky Sall. Maintenant que les assiettes foncières sont mises à leur disposition et que les financements sont disponibles grâce à la collaboration de la Bhs, la balle est dans le camp des promoteurs privés.
Cependant compte tenu des contraintes foncières particulièrement à Dakar, le président de la République engage les promoteurs à une occupation plus rationnelle de l’espace, par la construction en hauteur. Quant aux Sénégalais, il leur demande de s’accommoder à la vie en appartement.
En outre, il exhorte le ministre du Renouveau urbain en collaboration avec les architectes de travailler en tenant compte des contraintes foncières et de voir comment adapter le mode de vie familiale des citoyens en appartement.
Cependant, le chef de l’Etat a exigé des acteurs la préservation des zones à vocation agricole. «Il faut protéger les Niayes et arrêter de donner des projets immobiliers dans cette zone», ordonne-t-il.
Etendre les mesures
Le président des promoteurs immobiliers privés s’est félicité des engagements pris par le président de la République. Toutefois, Babacar Faye souhaite au nom de ses pairs, que ces mesures soient élargies sur l’ensemble du pays, notamment dans les grandes villes et les villes secondaires.
«Les mesures que le Président a pris pour encourager le développement de Diamniadio, je pense qu’on doit les étendre dans l’ensemble du pays. Nous l’avons toujours dit, il faut rendre disponible le foncier. L’Etat doit rationaliser la gestion foncière, faire en sorte que le Sénégalais qui a un revenu modeste puisse accéder au financement», a plaidé M. Faye. A l’en croire, les Sénégalais qui ont un revenu structuré ne font pas plus de 500 000 personnes.
«Donc si on veut élargir la gamme des Sénégalais qui veulent accéder au logement social, il faudrait faire de sorte que la garantie que le Fongip se propose de mettre à leur disposition soit opérationnelle», estime-t-il.
A l’instar du Maroc et du Mali, Babacar Faye souhaite que le logement social soit défiscalisé.
DES AGENTS DES DOUANES AFRICAINS FORMES SUR LE PHENOMENE DES ARMES CHIMIQUES
MAITRISE DES ASPECTS TECHNIQUES SUR L’INTERDICTION DES ARMES CHIMIQUES
Le ministre des Forces armées, Dr Augustin Tine, a ouvert, hier, à Dakar, un atelier sous régional de formation des fonctionnaires des douanes des Etats Parties d’Afrique. Lors de cette rencontre portant sur les aspects techniques de l’interdiction des armes chimiques, il a déclaré que celles-là «sont omniprésentes sur le territoire national».
Le Sénégal a accueilli, hier, pour la deuxième année consécutive, l’atelier sous régional de formation portant sur des aspects techniques du régime des transferts de la convention sur l’interdiction des armes chimiques à l’intention des fonctionnaires des douanes des Etats Parties d’Afrique Centrale, du Nord et de l’Ouest. Le ministre des Forces armées, Dr Augustin Tine, a fait la situation des armes chimiques au Sénégal, lors de la cérémonie d’ouverture de cet atelier de 4 jours organisée par l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (Oiac).
Le Sénégal ne détient pas d’armes chimiques, mais n’est pas à l’abri de risques liés à leurs usages
«Le Sénégal ne fabrique pas d’armes chimiques et ne détient pas cette catégorie d’armement», a précisé le ministre des Forces armées. Cependant, Dr Tine a reconnu que «notre pays n’est pas à l’abri de risques liés à l’utilisation légitime ou non de produit chimique». Puisque, a-t-il indiqué, les structures comme les cimenteries, les industries médicales, pharmaceutiques, agricoles, cosmétiques et textiles, entre autres, en ont besoin, dans le cadre de leurs activités. Il en est de même pour les consommateurs qui utilisent les produits chimiques ou des produits qui en contiennent.
«Les produits chimiques sont omniprésents sur le territoire national et jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement de la vie quotidienne sociale. Les produits chimiques peuvent involontairement nuire à la santé humaine et à l’environnement. Les dommages peuvent survenir accidentellement, par l’exposition lors de la fabrication, du stockage, du transport, ou de l’utilisation de produits chimiques ou de produits qui en contiennent, ou par l’exposition après que les produits chimiques aient été éliminés comme déchets», a renseigné Augustin Tine.
M. Tine plaide pour l’élimination complète de ces armes
Tirant la sonnette d’alarme, le ministre de Forces armées d’ajouter que «les propriétés dangereuses des produits chimiques peuvent également être volontairement utilisées par les acteurs non étatiques pour nuire à l’homme ou à l’environnement». Dès lors, il a plaidé pour l’élimination des armes chimiques dans le monde. «L’effet dévastateur que les armes chimiques ont occasionné par le passé et le risque d’emploi d’agents chimiques modernes encore plus meurtriers par des Etats en guerre et par des acteurs non étatiques, militent en faveur d’une interdiction de ces armes et de leur élimination complète à l’échelle mondiale», a-t-il recommandé.
Ainsi, pour prévenir la réémergence des armes chimiques et pour promouvoir un emploi pacifique et responsable de la chimie, la Commission nationale sur les armes nucléaires, biologiques et chimiques a prévu, dans le cadre de son plan d’actions, plusieurs activités de sensibilisation, d’éducation, d’information et de formation. Ces activités visent à mieux faire connaître les dispositions de la loi sur les armes chimiques auprès du grand public, des industriels, des universitaires, des étudiants et des élèves et des douaniers.
Risque que des criminels et terroristes transforment des produits chimiques en armes
Cela, d’autant plus que d’après le ministre des Forces armées, «les criminels et les terroristes sont capables de transformer techniquement des produits chimiques en armes chimique». A notre, en outre, que le président de l’Oiac, Pankaj Sharma, a pris part à cet atelier de formation qui prend fin vendredi.
OUATTARA DANS UN FAUTEUIL AVANT LA PRÉSIDENTIELLE D'OCTOBRE
Abidjan, 25 mars 2015 (AFP) - Majorité unie, opposition divisée, bilan flatteur selon ses soutiens : le chef de l'Etat Alassane Ouattara, candidat depuis dimanche à l'élection présidentielle d'octobre prochain en Côte d'Ivoire, a toutes les chances d'être réélu, estiment politiques et analystes.
"Son élection est pratiquement faite. La seule question qu'on peut se poser, c'est le taux de participation", affirme, triomphaliste, Joël N'Guessan, le porte-parole du Rassemblement des républicains (RDR), le parti de M. Ouattara.
"Notre objectif est de passer au premier tour avec 80% des voix. Et encore, 80%, ce n'est pas cher payé", lance Adjoumani Kobenan Kouassi, le porte-parole du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), allié du RDR, qui ne présentera pas de candidat en octobre pour garantir l'élection de Ouattara.
Plus de 10.000 militants du RDR euphoriques ont salué dimanche l'investiture d'Alassane Ouattara, qui n'a jamais fait mystère de sa volonté de briguer un second mandat. Fin février, quelque 4.000 cadres du PDCI avaient ratifié à 98,5% le ralliement à la candidature du président ivoirien, malgré une forte opposition interne.
L'alliance PDCI-RDR, deux des trois partis majeurs avec le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo, a déjà fait ses preuves. Ensemble, les deux formations avaient fait tomber l'ex-chef de l'Etat à la présidentielle de novembre 2010, au terme d'une décennie de crise politico-militaire.
Plus de 3.000 Ivoiriens étaient morts en cinq mois de violences postélectorales, causées par le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara. Pour beaucoup, l'élection à venir est une étape cruciale dans la stabilisation politique du pays.
La présence de l'opposition, gage de la crédibilité du scrutin, est requise par les partenaires de la Côte d'Ivoire. Mais le FPI, en proie à des fortes divisions internes, ne s'est toujours pas prononcé à ce sujet. Ce qui limite son potentiel de nuisance vis-à-vis du candidat Ouattara.
- 'Aucune chance' -
"C'est vrai qu'en ce moment, tout porte à croire que nous n'avons aucune chance", reconnaît Franck Bamba, le porte-parole du FPI. "Mais si d'ici fin mars, on trouve une solution à l'intérieur du parti, on gagnera.
Sept mois, c'est largement suffisant pour rattraper le temps perdu", affirme-t-il. Le parti créé par Laurent Gbagbo paraît mal parti pour se réconcilier. Son président, Pascal Affi N'Guessan, est toujours plus contesté.
La justice ivoirienne statuera jeudi sur sa "suspension", récemment prononcée par son opposition interne. Les "frondeurs" du FPI se sont en outre lancés dans une coalition avec quatre "irréductibles" du PDCI, dont l'ancien Premier ministre Charles Konan Banny, afin de proposer un front uni face à Alassane Ouattara.
Mais cette coalition, qualifiée de "contre-nature" par des acteurs politiques et des analystes, n'a fait état ni d'un programme ni d'un candidat communs, quand nombre de ses membres sont des postulants potentiels.
"Ouattara a un certain nombre de longueurs d'avance sur la coalition. Il roule vers un second mandat", estime le sociologue Rodrigue Koné. "Mais si les acteurs (de ce front) constituent un bon front anti-Ouattara, les rapports de force vont se rééquilibrer un peu", note-t-il.
Le président, qui dispose des ressources de l'Etat et du soutien des médias publics pour faire campagne, selon l'opposition, surfe en outre sur un bon bilan économique. La Côte d'Ivoire flirte avec les 9% de croissance économique annuelle depuis trois ans.
Son programme de réhabilitation et de construction d'infrastructures se traduit par des résultats concrets. Des dizaines de milliers de véhicules empruntent chaque jour le troisième pont enjambant la lagune d'Abidjan, un chantier colossal devenu symbole de son premier mandat.
La garantie du prix de vente du cacao par les autorités a enrichi des millions de planteurs, dans un pays où "l'or brun" emploie les deux-tiers de la population. Mais l'opposition, qui dénonce par ailleurs une "justice des vainqueurs", notamment après la condamnation à 20 ans de prison de l'ex-Première dame Simone Gbagbo pour son role dans la crise post-électorale, critique "la vie chère" et la mauvaise répartition des fruits de la croissance.
"Ouattara a tous les leviers entre ses mains. Il faut être naïf pour ne pas le voir. Dans une configuration ordinaire, il a un boulevard devant lui", estime le politologue Jean Alabro, qui craint toutefois des "débordements" si la nouvelle coalition faisait du "tout sauf Ouattara" son credo.
PDS : LE VERDICT CONTRE KARIM WADE CASSE LES MANŒUVRES
On écrivait dans ces colonnes que les choses sérieuses allaient commencer après le prononcé du verdict de Karim Wade dans le dossier de la traque des biens mal acquis. Nous savons de sources dignes de foi que les manoeuvres sont allées crescendo depuis hier.
Souleymane Ndéné Ndiaye, pour ne citer que celui-là, a commencé à contacter certains responsables du Pds pour, nous dit-on, ouvrir une "nouvelle brèche". Des sources proches de la Police avaient même annoncé une conférence de presse de ce dernier. Mais subitement, la machine s'est arrêtée.
Selon nos sources, les principaux lieutenants de Wade ne veulent pas apparaître comme des traîtres qu'ils préfèrent "observer le deuil", après le prononcé du verdict de 6 ans et 138 milliards de francs Cfa d'amende.
On s'y attendait un peu, la hache de guerre ne sera pas déterrée cette semaine, d'autant plus que le débat sur la candidature de Karim Wade a été complètement éteint par le verdict, attaqué en cassation. C'est donc Me Wade qui va continuer à dérouler.
En effet, il prévoit de tenir une manifestation vendredi prochain et de prendre l'avion le week-end de la fin du mois pour se rendre à Paris. Le boss du Pds doit en effet se présenter à un rendez-vous médical et recharger aussi les batteries.
«VENEZ PRESENTER VOS PROJETS ET ON VOUS DONNE LES ASSIETTES FONCIERES»
MACKY SALL RASSURE LES PROMOTEURS PRIVES A DIAMNIADIO
Le president de la République a appellé, hier, les promoteurs privés à venir presenter leurs projets pour le pôle urbain de Diamniodio, insistant sur le fait que l’Etat va mettre des terres à leur dispositions. Il a d’ailleurs annoncé que l’Etat va exonérer les droits de douane et la Tva sur le pôle de Diamniadio.
Présidant, hier, le symposium international sur «Pôles urbains : enjeux et mise en œuvre», en marge du 35e anniversaire de la Banque de l’habitat du Sénégal (Bhs), le chef de l’Etat a rassuré tous les promoteurs immobiliers nationaux quant à l’accès au foncier dans le pôle urbain de Diamniadio. Selon Macky Sall, l’ambition de l’Etat du Sénégal est d’élargir l’offre de l’accès au logement à toutes les grandes agglomérations dans l’esprit d’une mixité sociale harmonieuse. Une approche qui doit libérer de nouvelles opportunités au secteur privé national.
«Je lance un appel au secteur privé national. Le pôle urbain de Diamniadio est une opportunité pour vous. Je demande que les assiettes restantes soient mises à votre disposition pour démarrer vos programmes sans délai», a indiqué le chef de l’Etat, hier, lors de ce forum qui a eu pour cadre le Centre de conference Abdou Diouf de Diamniodio, avant de souligner que tous ceux qui sont prêts à agir devraient le faire surtout que l’Etat a décidé d’alléger la fiscalité dans le pôle urbain de Diamniadio.
L’Etat vers l’exonération des droits de douane et de la Tva sur le pôle de Diamniadio
«Nous allons procéder à l’exonération des droits de douane et de la Tva sur le pôle ainsi que le droit de l’enregistrement qui a été réduit à 1% et le foncier aménagé. J’avis indiqué au Délégué général qu’il faut retirer les assiettes pour ceux-là depuis un an ils n’ont pas pu entamer la moindre action», a dit le chef de l’Etat. «C’est l’occasion, comme ça, vous n’allez pas dire monsieur le président, on oublie les acteurs nationaux. Venez présenter vos projets et on vous donne les assiettes foncières. Aussi simple que cela», a indiqué Macky Sall qui a par ailleurs précisé que tout projet réalisable sera bien entendu éliminé.
Aussi, le chef de l’Etat a saisi l’occasion pour lancer un autre appel aux établissements bancaires, qu’il invite à ne pas manquer «ce tournant décisif qui en réalité doit servir à la fois de moment d’introspection, de cadre de révision de la perfection du risque, d’opportunité de développement et d’assouplissement des conditions d’attribution de crédit».
Toutefois, et compte tenu de nos contraintes foncières particulièrement à Dakar, le Président est d’avis qu’il nous faut une occupation plus rationnelle de l’espace. «Construire de plus en plus en hauteur et nous accommoder de la vie en appartement. Il faut qu’on protège les Niayes. Qu’on arrête de donner des baux et des projets immobiliers sur la zone des Niayes», a-t-il recommandé.
«NOUS SOMMES SUR LA BONNE VOIE, MAIS…»
ZAHRA IYANE THIAM, MINISTRE-CONSEILLER, SUR LES 3 ANS DU REGIME
C’est un bilan globalement positif que Zahra Iyane Thiam, ministre-conseiller et membre de l’instance dirigeante du parti présidentiel, fait le bilan des 3 ans de gestion du régime de Macky Sall.
3e anniversaire de l’accession de Macky Sall au pouvoir
Nous avons pris ce pays-là, après le règne de 12 ans d’un régime que nous avons jugé gabegique et qui a dilapidé les deniers publics. Ils nous ont laissés une économie déstructurée, un taux de chômage jamais égalé et des institutions fragilisées. Donc, en venant au pouvoir un certain 25 mars 2012, il était question de remettre le Sénégal à l’endroit. Le Président Macky Sall avait comme option d’avoir un Sénégal émergent autour de 3 axes stratégiques. Il s’agissait, d’abord, de revoir la manière dont l’économie du pays était structurée, pour mieux l’articuler et d’avoir un système économique qui puisse nous permettre sur un horizon de 10 ans d’atteindre un taux de croissance de 7%, d’avoir des ressources économiques partagées équitablement. Il s’agissait également d’avoir un filet social sur la base des urgences que nous avions trouvées, notamment le front social, l’assistance aux groupes vulnérables, l’accompagnement des enfants, la prise en charge de la question sanitaire. C’est ainsi que les bourses de sécurité familiale ont été créés et la Couverture maladie universelle mise en place. Il fallait aussi remettre les institutions dans leur rôle en mettant l’accent sur une gouvernance transparente.
«Benno bokk yakaar», 3 ans après
Nous nous disions où allons nous avec cette coalition ? Aujourd’hui, à mi-mandat, nous disons qu’il est temps que le «Benno bokk yakaar» puisse prendre en charge sa véritable vocation qui ne peut être séparée de la question de la candidature. Aujourd’hui, le débat autour de la candidature au sein de la coalition devrait être vidé, pour que nous sachions où nous allons. A parti de ce troisième anniversaire, nous disons que les bases du développement sont jetées. Nous nous sommes retrouvés autour d’un candidat que nous porterons et défendrons ensemble. Le plus important est que l’on sache comment irons-nous vers la candidature, puisque nous nous attendons à un référendum en mai 2016 qui, entre autres questions, va porter sur la durée du mandat du président de la République qui est de 7 ans, mais que le chef de l’Etat veut ramener à 5 ans dans le cadre du renforcement de la démocratie. Nous sommes sur la bonne voie. Mais, il y a des choses qui doivent être améliorées. Il y a des efforts à faire au niveau de l’électrification rurale, au niveau du désenclavement. A ce niveau, il faut saluer ce qui est en train d’être fait sur l’axe sud, avec la réception récente de 2 navires pour la desserte Dakar-Ziguinchor. Il est également question de prendre en charge la question du chômage des jeunes. Comment faire en sorte que nous puissions activer des leviers pour générer des emplois. Le principal levier que nous activions pour palier à cela, c’est l’agriculture. Il y a les Domaines agricoles communautaires. Nous sommes en train également de booster des domaines porteurs. C’est le cas du secteur artisanal.
Verdict procès Karim Wade
Et cela me permet de faire la transition sur le verdict du procès de Karim Wade. C’est un verdict que nous saluons, non pas parce que des personnes ont été condamnées, mais parce que notre justice s’en trouve renforcée. Aujourd’hui, chaque citoyen sait qu’il y a une justice qui est là et qui jouera, désormais, son rôle. Et en tant qu’acteur gérant des deniers publics, il faudra savoir gérer, mais aussi rendre compte. Parce que nous avons des institutions qui fonctionnent. Ce qu’il ne faudrait surtout pas faire, c’est de discréditer nos institutions. Si nous n’avons pas de repères, nous allons vers l’aventure. Et l’aventure ne nous permettra pas d’atteindre l’émergence. Nous demandons aux Sénégalais de juger le Président par rapport aux actes qu’il pose. Par rapport au procès de Karim Wade, c’était une forte attente des Sénégalais. Elle a été prise en charge. Il a posé des actes qui rassurent. Nous avons besoin de rassurer les populations. Nous en appelons à la responsabilité des membres de la majorité et de l’opposition. Ils étaient hier au pouvoir et nous dans l’opposition ? Aujourd’hui, c’est le contraire. la seule chose que nous avons aujourd’hui en commun, ce sont les principes de bonne gouvernance. Un Etat a également pour vocation, moi, j’exhorte les autorités qui ont en charge de défendre l’Etat, parce que c’est le bien que nous avons de plus cher. Maintenant, pour les autres considérations politiciennes, nous disons que l’heure est au travail pour aller vers l’émergence.
On constate, Monsieur le Ministre, que plusieurs partis de la coalition au pouvoir sont traversés par de fortes divergences sur la conduite à tenir face à la prochaine élection présidentielle. C’est le cas notamment de l’AFP et du parti socialiste. Quelle lecture en faites-vous?
Nous faisons tous le même constat en effet. Je pense, pour ma part, que cette situation est le résultat d’une difficulté majeure que la classe politique sénégalaise n’arrive pas encore à surmonter dans la gestion des coalitions de pouvoir. Qu’il s’agisse des gouvernements de majorité présidentielle élargie du président Abdou Diouf, des coalitions gouvernementales successives du président Wade, et de l’actuelle coalition BOKK YAKAAR, aucune de ces alliances gouvernementales ne s'est constituée sur la base d'un programme commun de gouvernement.
Il est indispensable à mon avis qu’on en arrive à un consensus sur une plate-forme minimale de gouvernement pour donner cohérence, stabilité et durabilité aux équipes qui nous gouvernent. Tant que ce ne sera pas le cas, il sera difficile que la cohabitation entre partis coalisés échappe aux difficultés dont vous venez de faire état, surtout à l’approche d’échéances électorales majeures.
N’êtes-vous pas en train de dire que la coalition BOKK YAKAAR est condamnée à l'éclatement?
Ce n’est ni mon propos, ni mon vœux. Je suis simplement entrain de décrire une situation objective caractéristique d’un nouveau mode de gouvernance de nos états inauguré depuis la première alternance de 2000.
Ce n’est que dans la dernière décennie des 40 ans de règne du défunt régime socialiste que les expériences de coalition gouvernementales ont eu lieu au Sénégal avec l’entrée en 1992 du PDS, du PIT et de la LD dans le gouvernement du président Abdou Diouf. Même si les résultats des élections faisaient l’objet de fortes contestations à l’époque, le parti socialiste disposait d’une majorité qui laissait plutôt apparaître ses alliés comme des forces d’appoint.
C'est avec les elections présidentielles de 2000 et 2012 que la survenue d’un second tour a donné naissance à ce qu’on peut véritablement appeler des coalitions électorales majoritaires. C’est ce nouveau mode de gouvernance qu’il y a lieu d’évaluer et d’améliorer. C’est là tout le sens de mon propos.
En décidant d’intégrer dans les rangs de l'APR beaucoup de partis et mouvements alliés, le président Macky Sall n’est-il pas en train de chercher à se donner les moyens de se passer de l’apport de ces partenaires de BOKK YAAKAR pour disposer d’une majorité qui lui soit propre?
On ne peut reprocher à un leader politique de travailler à élargir les rangs de son parti, et même à se constituer une majorité qui lui donne la latitude de dérouler la vision politique dont il est porteur. Mais je pense que c'est faire une mauvaise querelle au président Macky Sall de considérer les efforts d’élargissement de la base sociale de l’APR comme une entreprise dirigée contre ses alliés; Car aucuns de ces partis alliés n’échappe à cette volonté de renforcement voire d’hégémonie, le champ politique étant, par excellence, le champ de la compétition.
Ce que je retiens, en ce qui me concerne, c’est que les dirigeants de l’APR ont toutes les raisons de travailler à parachever le processus de construction de leur parti qui s’est retrouvé au pouvoir trois années à peine après sa création.
Pour qui connaît l’histoire politique du Sénégal, si le président Senghor est arrivé à bâtir un parti puissant qui lui a permis de gouverner 20 ans et qui lui a survécu 20 ans après son départ du pouvoir, c’est que le parti senghorien de l’époque s'est tout le temps enrichi de l’apport de nouvelles forces qui lui ont donné un nouveau souffle à des étapes décisives de l’histoire du parti et du pays.
À quoi faites-vous précisément allusion?
Vous savez, il existe une singularité frappante dans les trajectoires politiques des présidents Léopold Senghor et Macky Sall. Le BDS (Bloc Démocratique Sénégalais) du Président Senghor, issu d'une dissidence de la SFIO (Section Française de l'Internationale Ouvrière) du Président Lamine Gueye en 1948, est sortie victorieux, trois années plus tard, en 1951, d'une compétition électorale avec la SFIO. Cette victoire du BDS en 1951 a porté le président Senghor à l'assemblée nationale française pour le conduire à devenir le premier Président de la République du Sénégal en 1960. Ce qui est intéressant ici, c'est tout le processus de construction d'un parti de gouvernement que le président Senghor a réalisé les dix années pendant lesquelles il a siégé à l'assemblée nationale française avant de devenir le premier Président du Sénégal indépendant en 1960.
Il a mis ces dix années à profit pour s'enrichir de nouvelles forces politiques en organisant en 1956 la fusion entre le BDS et l'UDS (Union Démocratique Sénégalaise) d'Abdoulaye Ly et de Amadou Moctar Mbow de l'époque pour constituer le BPS (Bloc Populaire Sénégalais) en 1956. Il organisera en 1958 une même opération de fusion avec la SFIO de Lamine Gueye et les jeunes cadres de l'époque comme Obeye Diop et Blondin Diop pour faire la mutation du BPS à l'UPS (Union Progressiste Sénégalaise) qui cooptera aprés 1960 des cadres du PAI et aprés 1963, beaucoup d'autres cadres et leaders du PRA-Sénégal (Parti du Rassemblement Africain) et d'autres tenors dissidents du BMS (Bloc des Masses Sénégalaise) et du Front National du professeur Cheikh Anta Diop.
C'est à travers ces différentes étapes de fusion que le président Senghor a pu forger un grand parti de masses, de cadres et d’intellectuels qui lui ont permis de conserver le pouvoir plus d'une quarantaine d'années. Le contexte historique n'est certes pas le même, mais le président Macky Sall ne peut échapper à cette exigence d'enrichir son parti de forces, de mouvements, et de cadres politiques d'autres horizons pour parachever son organisation.
Si je comprends bien, le mouvement que vous dirigez, Alternative Citoyenne Andu Nawle, est donc prêt à rejoindre les rangs du parti présidentiel?
Andu Nawlé est un mouvement citoyen qui inscrit déjà son action dans le cadre d'un partenariat stratégique avec l'APR. Sa qualité de mouvement citoyen, donc apolitique, ne l'autorise pas à se dissoudre dans un parti. Tout au plus une affiliation reste envisageable. Mais nous avons déjà scellé un pacte avec l'APR en vue de la promotion du Plan Sénégal Émergent et de la réélection du Président Macky Sall à la prochaine échéance présidentielle. Nous avons également convenu de travailler à promouvoir le projet d'un pacte national pour la république et l'émergence qui devra constituer le cadre d'un contrat de développement économique et social ayant comme échéance l'horizon 2035.
Quel est selon vous l'enjeu de ce pacte?
En concevant le Plan Sénégal Émergent, le président Macky Sall nous place dans la perspective d'un futur que nous devons construire ensemble en nous lançant en tant que nation le défi de hisser le Sénégal au rang d'un pays émergent à l'horizon 2035, c'est à dire exactement dans vingt ans. Si nous raisonnons en termes concrets, nous devons nous rappeler que nous étions 3 millions de sénégalais lorsqu'on accédait à l'indépendance en 1960. 55 ans après, en 2015, nous sommes aujourd'hui prés de 14 millions.
En 2035, dans 20 ans, nous serons prés de 20 millions. L'ambition du PSE du Président Macky Sall est de mobiliser les 14 millions que nous sommes aujourd'hui pour nous constituer en un bloc uni et solidaire pour accroître les richesses nationales de manière telle que nous soyons capables de nourrir, de vêtir, de soigner, d'éduquer, de former et de donner du travail aux 20 millions que nous serons vraisemblablement dans 20 ans en 2035.
L'enjeu du pacte national pour la république et l'émergence est de bâtir, sur la base du Plan Sénégal Émergent, la plate-forme qui doit constituer la base de rassemblement et de mobilisation des partis, organisations, mouvements et associations déterminés à tout entreprendre sous la direction du Président Macky Sall pour que cet objectif salutaire du Plan Sénégal Émergent soit atteint en 2035.
L'idée d'un tel pacte ne risque-t-elle pas d'accélérer le processus de dislocation de la coalition Benno Bokk Yakaar?
Je pense au contraire qu'un tel débat est de nature à donner à la coalition Bokk Yakkar l'occasion de se recentrer sur la mission qui est censée être celle d'une coalition politique qui a sollicité et obtenu le suffrage des citoyens. Les électeurs qui ont répondu à l'appel de Bokk Yakkar pour l'élection à 65% du Président Macky Sall à la tête du pays l'avaient fait dans le but que cette coalition prenne en charge les problèmes concrets de développement de notre pays.
Maintenant que les citoyens ont achevé de confier à la coalition victorieuse de 2012 l'ensemble des organes de pouvoirs politiques, de l’exécutif aux collectivités locales en passant par l'assemblée nationale, le seul combat qui vaille et qui intéresse nos compatriotes est celui de la mobilisation de l'ensemble des leviers de pouvoirs qui sont mis entre les mains de la coalition majoritaire pour s'attaquer aux défis de développement économique, social et culturel, dans une société solidaire et une gouvernance vertueuse et rénovée.
Doit on pouvoir conclure en disant que rien ne s'oppose plus désormais à ce que monsieur Abdou Fall rejoigne les rangs de l'APR?
Lors de la deuxième rencontre entre le secrétariat de l'APR et les membres du comité directeur du mouvement Alternative Citoyenne Andu Nawlé, le président Macky Sall avait indiqué que l'APR était une alliance et non un parti monolithique, ce qui justifiait la présence dans ses rangs de dirigeants de sensibilités et d'itinéraires politiques variés qui s'étaient regroupés, sous sa direction, autour du programme Yonnu Yokuté qui a constitué la plateforme de premier tour de Macky 2012.
Aujourd'hui que ce programme s'est enrichi pour évoluer vers le PSE, nous disposons là des bases fondamentales d'une plate-forme de consensus pour des hommes et des femmes de bonne volonté n'ayant en vue que le Sénégal et ses intérêts dans un futur à construire dans la solidarité avec nos voisins et tous nos frères africains.
Nous sommes en effet résolument engagés au coté du Président Macky Sall, des cadres et militants de son parti pour apporter notre concours à la réalisation d'une telle ambition. Je suis d'autant plus motivé pour m'investir dans un tel projet qu'au regard de la recomposition politique en cours, le président Macky Sall dispose de tous les atouts pour construire à partir du pôle républicain dont il est l'inspirateur et le leader une offre politique novatrice, fédératrice et attrayante au service d'un Sénégal émergent et d'une Afrique unie et solidaire. Je m'investirai bien avec engagement pour apporter ma modeste contribution à la réalisation d'une telle ambition.
Quel regard portez-vous enfin sur le débat politico-judiciaire en cours autour du procès de l'ancien ministre d'état Karim Wade?
Je regrette la politisation excessive de ce débat et je souhaite que tout soit entrepris pour que la justice sénégalaise puisse en délibérer dans la sérénité et qu'elle en sorte renforcée. Nous avons tous intérêt à travailler à l'instauration d'un climat politique et social apaisé afin de nous concentrer sur les bons sujets et les bons combats pour le développement du Sénégal. Il y a peut être lieu de rappeler qu'au moment de son arrivée au pouvoir en 2012, le Sénégal était placé, en terme d'indice de développement humain, au 164e rang sur 187 pays. 20% de notre population accédaient à peine à 7% de la consommation nationale. Cette dure réalité justifie la haute portée des mesures de caractère social dont les bourses familiales prises par le gouvernement en direction des importantes couches faibles et vulnérables de notre société.
En lançant le défi de l'autosuffisance en riz à l'horizon 2017, le président Macky Sall ouvre un grand chantier patriotique pour notre autosuffisance alimentaire. Ce combat est le seul qui vaille aujourd'hui pour des raisons à la fois de dignité nationale et de progrès économique et social quand on sait que notre situation de dépendance alimentaire nous coûte plus de 726 milliards de devise par an pour les besoins de l'importation de denrées telles que le riz, les produits laitiers, la tomate et l’oignon. Et c'est précisément autour de ces ambitions d'indépendance économique et de souveraineté nationale que le PSE et le pacte national pour la république et l'émergence trouvent toute leur signification.
Et un autre sujet majeur sur lequel un consensus national doit être construit, c'est bien celui de la Casamance où, avec les dernières importantes mesures prises par le Président de la République lors de la dernière visite qu'il vient d'y effectuer nous donnent, aujourd'hui une occasion exceptionnelle de tourner définitivement le dos à cette crise qui a pendant si longtemps meurtri notre pays. La relance du tourisme, les importants chantiers de développement agricole, les opportunités du projet «Casamance pôle de développement régional», les importantes mesures de désenclavement constituent le socle d'un plan de relance de l'économie de cette région qui a tout le potentiel pour devenir une des locomotives du Plan Sénégal Émergent. C'est sur ces sujets et sur d'autres du même intérêt qu'il y a aujourd'hui lieu de recentrer le débat politique dans notre pays.
«NOUS SOMMES SUR LA BONNE VOIE, MAIS…»
ZAHRA IYANE THIAM, MINISTRE-CONSEILLER, SUR LES 3 ANS DU REGIME
C’est un bilan globalement positif que Zahra Iyane Thiam, ministre-conseiller et membre de l’instance dirigeante du parti présidentiel, fait le bilan des 3 ans de gestion du régime de Macky Sall.
3e anniversaire de l’accession de Macky Sall au pouvoir
Nous avons pris ce pays-là, après le règne de 12 ans d’un régime que nous avons jugé gabegique et qui a dilapidé les deniers publics. Ils nous ont laissés une économie déstructurée, un taux de chômage jamais égalé et des institutions fragilisées. Donc, en venant au pouvoir un certain 25 mars 2012, il était question de remettre le Sénégal à l’endroit. Le Président Macky Sall avait comme option d’avoir un Sénégal émergent autour de 3 axes stratégiques. Il s’agissait, d’abord, de revoir la manière dont l’économie du pays était structurée, pour mieux l’articuler et d’avoir un système économique qui puisse nous permettre sur un horizon de 10 ans d’atteindre un taux de croissance de 7%, d’avoir des ressources économiques partagées équitablement. Il s’agissait également d’avoir un filet social sur la base des urgences que nous avions trouvées, notamment le front social, l’assistance aux groupes vulnérables, l’accompagnement des enfants, la prise en charge de la question sanitaire. C’est ainsi que les bourses de sécurité familiale ont été créés et la Couverture maladie universelle mise en place. Il fallait aussi remettre les institutions dans leur rôle en mettant l’accent sur une gouvernance transparente.
«Benno bokk yakaar», 3 ans après
Nous nous disions où allons nous avec cette coalition ? Aujourd’hui, à mi-mandat, nous disons qu’il est temps que le «Benno bokk yakaar» puisse prendre en charge sa véritable vocation qui ne peut être séparée de la question de la candidature. Aujourd’hui, le débat autour de la candidature au sein de la coalition devrait être vidé, pour que nous sachions où nous allons. A parti de ce troisième anniversaire, nous disons que les bases du développement sont jetées. Nous nous sommes retrouvés autour d’un candidat que nous porterons et défendrons ensemble. Le plus important est que l’on sache comment irons-nous vers la candidature, puisque nous nous attendons à un référendum en mai 2016 qui, entre autres questions, va porter sur la durée du mandat du président de la République qui est de 7 ans, mais que le chef de l’Etat veut ramener à 5 ans dans le cadre du renforcement de la démocratie. Nous sommes sur la bonne voie. Mais, il y a des choses qui doivent être améliorées. Il y a des efforts à faire au niveau de l’électrification rurale, au niveau du désenclavement. A ce niveau, il faut saluer ce qui est en train d’être fait sur l’axe sud, avec la réception récente de 2 navires pour la desserte Dakar-Ziguinchor. Il est également question de prendre en charge la question du chômage des jeunes. Comment faire en sorte que nous puissions activer des leviers pour générer des emplois. Le principal levier que nous activions pour palier à cela, c’est l’agriculture. Il y a les Domaines agricoles communautaires. Nous sommes en train également de booster des domaines porteurs. C’est le cas du secteur artisanal.
Verdict procès Karim Wade
Et cela me permet de faire la transition sur le verdict du procès de Karim Wade. C’est un verdict que nous saluons, non pas parce que des personnes ont été condamnées, mais parce que notre justice s’en trouve renforcée. Aujourd’hui, chaque citoyen sait qu’il y a une justice qui est là et qui jouera, désormais, son rôle. Et en tant qu’acteur gérant des deniers publics, il faudra savoir gérer, mais aussi rendre compte. Parce que nous avons des institutions qui fonctionnent. Ce qu’il ne faudrait surtout pas faire, c’est de discréditer nos institutions. Si nous n’avons pas de repères, nous allons vers l’aventure. Et l’aventure ne nous permettra pas d’atteindre l’émergence. Nous demandons aux Sénégalais de juger le Président par rapport aux actes qu’il pose. Par rapport au procès de Karim Wade, c’était une forte attente des Sénégalais. Elle a été prise en charge. Il a posé des actes qui rassurent. Nous avons besoin de rassurer les populations. Nous en appelons à la responsabilité des membres de la majorité et de l’opposition. Ils étaient hier au pouvoir et nous dans l’opposition ? Aujourd’hui, c’est le contraire. la seule chose que nous avons aujourd’hui en commun, ce sont les principes de bonne gouvernance. Un Etat a également pour vocation, moi, j’exhorte les autorités qui ont en charge de défendre l’Etat, parce que c’est le bien que nous avons de plus cher. Maintenant, pour les autres considérations politiciennes, nous disons que l’heure est au travail pour aller vers l’émergence.
Ce mardi 25 mars 2015 marque l’an III de l’arrivée au pouvoir du Président Macky Sall. Un règne de trois ans qui s’est articulé autour de certaines réalisations et acquis sociaux, mais aussi des attentes toujours non satisfaites.
25 mars 2012-25 mars 2015. Voilà 3 ans que Macky Sall a accédé à la magistrature suprême ce, après avoir battu son ancien mentor Me Abdoulaye Wade au deuxième tour de la dernière élection présidentielle avec 65% des voix valablement exprimés. Occasion saisie par «Le Populaire» pour revenir sur le bilan à mi-parcours du président de la République.
En effet, tout en promettant une gouvernance sobre et vertueuse, Macky Sall s’est fixé comme objectif un Sénégal émergent en 2035, avec une société solidaire, dans un Etat de droit. Et, décidé à respecter ses promesses électorales, Macky Sall, qui, a mis en place le Plan Sénégal émergent, a décidé de réduire les prix de certaines denrées de consommation courante.
C’est le vendredi 20 avril 2012 que le Premier ministre d’alors, Abdoul Mbaye, avait annoncé la bonne nouvelle au sortir d’un conseil interministériel sur la campagne agricole 2012-2013. Le kilo de riz ordinaire est ainsi arrêté à 280 francs, tandis que le parfumé est à 435 francs. Pendant ce temps, le kilo du sucre est fixé à 580 francs, alors que le litre d’huile est arrêté à 960 francs.
Cerise sur le gâteau, le Premier ministre ajoutait que la mesure de baisse des prix de ces denrées de première nécessité est d’application immédiate. Deux ans plus tard, c’est au tour de la baguette du pain de connaître le même sort. Elle passe de 175 francs Cfa à 150 francs Cfa.
L’Etat se met au régime sec
Dès son accession au pouvoir, le leader de l’Alliance pour la République (Apr) a instruit son gouvernement de procéder à des économies sur certaines dépenses comme le téléphone (fixe et mobile) ainsi que les logements conventionnés. Cette politique de rationalisation vise à dégager des économies qui seront allouées par la suite à des secteurs sociaux. En outre, Macky Sall a décidé, depuis juin 2013, que l’Etat ne paiera plus de loyers pour ses fonctionnaires. Mais que ce sont les indemnités de logements réglementaires qui seraient accordés désormais.
La Cmu, une politique pour permettre à tout le monde d’accéder à la santé
Conscient que l’accès aux soins de santé constitue une très grande équation pour de nombreuses populations du pays, à cause du déficit de moyens dans le système sanitaire, Macky Sall a mis sur pied, le 21 septembre 2013, le programme de la Couverture maladie universelle (Cmu) qui complète le plan sésame initié par son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade, pour les personnes du troisième âge. A travers ce programme, les consultations, vaccinations et hospitalisations des enfants de moins de cinq ans sont devenues gratuites au niveau des postes et centres de santé. Idem pour les consultations des enfants au niveau des services d'urgence des hôpitaux et les consultations des cas qui y sont admis.
Et même si l’incompréhension par rapport à l’application de cette initiative persiste chez bon nombre de Sénégalais, la Cellule d’appui à la Cmu (Cacmu) a, en faisant le bilan de l’an 1 de la mise en œuvre de la Cmu au Sénégal, dont l’objectif est d’atteindre 75% de couverture médicale d’ici 2017, indiqué que 106 nouvelles mutuelles de santé ont été mises en place en 12 mois dans les 14 départements de concentration et environ une vingtaine en cours de restructuration.
Les bourses familiales pour soulager les démunis
Dans sa politique sociale, le Président Macky Sall a mis en place le programme de Bourse de solidarité familiale, dont l’objectif est de combattre les injustices sociales et de favoriser une meilleure répartition des richesses nationales. A travers ce programme, l’Etat, par le biais de la Délégation générale à la protection sociale et à la solidarité nationale (Dgpsn), compte mettre à la disposition de 250 000 ménages des bourses annuelles de 100 00 francs Cfa pendant 5 ans.
Le Pse pour émerger
A signaler que six mois auparavant, en février 2013, ce sont les salariés qui ont poussé un ouf de soulagement en constatant une baisse de la fiscalité sur les salaires, allant de 15 à 100%. Et un an après, soit le 24 février 2014, Macky Sall a réalisé son plus grand coup en obtenant du Groupe consultatif de Paris le financement du fameux Plan Sénégal émergent (Pse) qui doit mener le Sénégal vers l’émergence à l’horizon 2035. En quête d’environ 3500 milliards de francs Cfa, le Sénégal a pu en mobiliser près du double, soit plus de 6500 milliards. Depuis, c’est le Pse, qui a supplémenté le programme «Yoonu yokkuté» sur lequel Macky Sall a été élu en 2012, qui fait office de projet économique du pays. Il s’article autour de grands projets structures axés notamment autour des infrastructures, de l’agriculture, de l’éducation, de la santé, du développement humain et des nouvelles technologies.
Le Président réalise le rêve des locataires avec la baisse du prix du loyer
Conscient que plus de 50% des Sénégalais vivent en location à Dakar et ses banlieues, le président de la République a institué une commission pour réfléchir sur une éventuelle baisse du prix du loyer avant de saisir l’Assemblée nationale d’un projet de loi. Et le 15 janvier 2014, les députés ont voté à l’unanimité la loi sur la baisse du loyer qui est entrée en vigueur à partir de février 2014. Destinée à permettre un meilleur accès au logement au Sénégal, ladite loi fixe une baisse de 29% pour les loyers inférieurs à 150 000 francs Cfa, 14% pour ceux compris entre 150 000 francs Cfa et 500 000 francs Cfa, et 4% pour ceux dépassant 500 000 francs Cfa.
Pôle de Diamniadio, nouvelles universités, autoroute «Ilaa Touba»…
A ces réalisations, s’ajoute la construction du Centre de conférence Abdou Diouf à Diamniadio, zone géographique où va se déplacer la capitale avec la construction d’une nouvelle ville, notamment avec un projet immobilier de 40 000 logements. Il y a aussi le lancement des travaux de la deuxième université de Dakar à Diamniadio pour 65 milliards de francs Cfa, avec celle du Sine-Saloum. Egalement, les poses de première pierre pour la réfection de la route Fatick-Kaolack et de la Cité de l’émergence, avec ses 17 tours sur le site de l’ancien garage Pompiers, à Dakar. Macky a initié aussi les travaux d'extension de l'université Gaston Berger, un projet financé par la Banque mondiale (Fida), pour un montant de presque 7 milliards de francs Cfa. L’autre projet d’envergure, c’est le lancement des travaux de l’autoroute «Ilaa Touba» entre Dakar et Touba d’un coût de 410 milliards de francs Cfa.
UN RESPONSABLE DE LA CONFRÉRIE KHADRE INVITE LE CHEF DE L’ETAT A GRACIER KARIM WADE
Tambacounda, 25 mars (APS) - Le fils du khalife de la confrérie Khadriya a invité le chef de l’Etat Macky Sall à faire usage des pouvoirs que lui confère la Constitution, afin de gracier l’ancien ministre Karim Wade et de préserver la paix sociale.
‘’On demande au président de la République dont on connaît le sens de la responsabilité, vu ses pouvoirs, (de le) gracier maintenant après que la justice a fait son travail’’, a dit Cheikh Sidil Kher Ould Bounana, s’adressant, mardi, à des journalistes, sous sa tente installé dans les jardins de la mairie de Tambacounda.
Au terme de son séjour annuel à Tambacounda, dans le cadre de sa caravane annuelle à travers le pays pour prêcher la bonne parole,
Cheikh Sidil Kher Ould Bounana a lancé un appel d’apaisement, en direction de l’actuel président de la République Macky Sall ainsi que de son prédécesseur Abdoulaye Wade.
La Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) a prononcé, lundi, à l’issue d’un procès-fleuve son verdict, condamnant Karim Wade à 6 ans d’emprisonnement et à payer une amende de 138 milliards de francs CFA.
Vu la tension politique qui régnait avant que la juridiction d’exception ne rende sa décision, beaucoup avaient craint l’éclatement de la violence, en cas de condamnation du fils de l’ancien président de la république Abdoulaye Wade. M. Wade a appelé à une rencontre vendredi à la place de l’Obélisque pour se prononcer sur la décision de la CREI.
Saluant le fait que le chef de l’Etat a laissé la justice faire son travail, ce qui selon lui ‘’confirme qu’on est dans un Etat de droit’’, il a réitéré : ‘’on lui demande au nom du khalife général de la Khadriya (…) de gracier Karim Wade, on le demande au nom de la paix et de la solidarité nationale’’.
‘’Dieu a dit : +ayez pitié de ceux qui sont sur terre pour ce celui qui est au ciel ait pitié de vous+’’, a-t-il rappelé, ajoutant que vu son pouvoir, le chef de l’Etat est en position de faire usage de cette grâce.
Le guide religieux, qui agit au nom de son père frappé par le poids de l’âge, dit ne pas souhaiter au pays les scènes violence vues dans d’autres pays.
A l’endroit de l’ancien chef d’Etat, il a indiqué que vu son âge qui dans notre contexte africain est synonyme de ‘’référence’’, il ne devrait se garder d’être à l’origine de toute violence. ‘’On lui demande de nous montrer cette sagesse (qu’on lui connaît) vendredi prochain en parlant’’ à ses partisans, a-t-il plaidé.
‘’Qu’il (Wade) calme le jeu pour qu’on puisse essayer de les faire asseoir autour d’une même table lui et son fils Macky Sall’’, a exhorté Cheikh Sidil Kher Ould Bounana, avant d’ajouter : ‘’Je sais que si les deux s’assoient pour discuter ils sont capables de trouver une solution qui va arranger les deux parties, le pays et les citoyens’’.