SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
20 mars 2025
PAR GNAGNA SY
DÉFIS URGENTS
L’État comme nos entreprises sont face à leurs responsabilités. Il leur incombe de faire le choix de privilégier l’avenir des générations futures et de rentrer de plain-pied dans cette nouvelle dimension de la RSE
Cette année 2015 qui débute avec ses multiples urgences à circonscrire, comme la santé avec la catastrophe du virus EBOLA, l’éducation, notamment celle des filles, secteurs largement accaparés par le nouveau dada des grandes entreprises, la RSE, doit aussi être l’année de l’environnement.
Il devient nécessaire que nos entreprises, qui capitalisent d’énormes profits, se mobilisent autour de la recherche de solutions pour assainir notre environnement, largement abimé par leur développement, souvent réalisé au détriment d’études d’impact sérieuses.
Cette célébration de l’environnement en cette année 2015, en ce qui concerne le Sénégal, s’est ouverte dans la Baie de Hann, cette baie qui fut une des plus belles du monde, au point que pas un navigateur ne songeait faire le tour du monde sans s’y arrêter pour l’admirer et qui est en train de mourir, pétrifiée dans la pourriture déversée par les entreprises qui bordent notre littoral.
Alors, depuis 10 années maintenant, des milliards ont été dégagés, des ONG du secteur se sont penchées sur son sauvetage, et l’espoir de retrouver la beauté originelle du site repose sur un programme qui va engloutir des dizaines de milliards. Il était possible de ne pas en arriver là, si ces sociétés polluantes avaient été soumises à des conditions d’exploitation respectant les règles environnementales et si des études d’impact avaient été entreprises et mises en œuvre.
La Baie de Hann est bordée d’entreprises, parmi les plus polluantes, traitant plastiques, phosphates, hydrocarbures et autres joyeusetés. Nous ne pouvons pas croire qu’il y a de cela 30 ans, nul ne savait la nocivité pour l’environnement de ces matières premières.
Il n’existe aucune politique pour anticiper les problèmes, et il semble que nos États, privilégient les emplois, ce qui est noble, mais cela devrait s’accompagner de vision structurante autour des nécessités environnementales.
A-t-on évalué l’Impact de l’installation d’industries minières autour des Niayes sur agriculture et le maraîchage ? Nul ne sait.
Doit-on contraindre Dangoté à ne pas faire moins que d’autres multinationales, en discutant avec les populations de Pout qui s’inquiètent des conséquences de l’utilisation d’un système de refroidissement sur une nappe phréatique déjà exsangue, et faire le choix qui n’hypothèquerait pas l’avenir de leurs enfants ? Responsabilité étatique et sociétale d’entreprise en l’occurrence…
Nos grandes entreprises en cette année 2015, sont devant leurs responsabilités, auxquelles il est bien à propos de joindre urgemment les termes de «sociétales d’entreprises».
L’État a son rôle à jouer en termes d’exonérations fiscales notamment, et les entreprises ont à présent le devoir historique de peser sur l’émergence de notre continent, en prenant en compte les dimensions environnementales de leurs projets. Ce serait à leur profit. Il suffit d’inciter nos entreprises, de les convaincre ou de les contraindre. Parce que nous n’avons pas le temps de rater cette révolution environnementale. Ni le droit.
Nos enfants ne comprendraient pas que ceux qui pouvaient le faire n’aient pas intégré leur avenir dans leur course au profit. Une bombe… à mèche courte.
En cette année 2015, l’État comme nos entreprises sont face à leurs responsabilités historiques. Il leur incombe de faire le choix de privilégier l’avenir des générations futures et de rentrer de plain-pied dans cette nouvelle dimension de la RSE, qui doit muer et s’impliquer dans ce qui est la condition sine qua non d’une émergence durable, la préservation de notre environnement et de nos ressources.
C’est le seul choix éthique qui vaille. Et il est exaltant, en plus d’être patriotique.
Gnagna Sy est directrice générale du Case
Mouvement Citoyen Vigilant
L'ARRÊT TECHNIQUE DE LA SAR RALLUME LE FEU
POLÉMIQUE ENTRE LES MAJORS ET L'ASP À PROPOS DU PRIX DU SUPERCARBURANT
Dans le secteur des hydrocarbures, il sera sans doute très difficile de réconcilier les majors et certains indépendants. Cette fois-ci, la pomme de discorde est le prix de cessation du litre de supercarburant. Les nationaux regroupés autour de l'ASP dénoncent un prix illégal et anticoncurrentiel. Total explique son prix par le refus de subventionner des concurrents.
"Comme toujours, quand la SAR (Société africaine de raffinage) est en arrêt technique, l'approvisionnement du marché intérieur en supercarburant est sujet à de fortes perturbations. Il est récurrent dans pareilles situations que des variations importantes du prix de cession du Supercarburant soient constatées, variations qui vont nettement au-delà du prix plafond fixé par l'Etat et communément appelé Prix Parité Importation (PPI)". Cet extrait est tiré d'une déclaration de l'Association Sénégalaise des Pétroliers (ASP).
Les camarades d'Ameth Guissé (président de l'organisation) ajoutent :
"Les offres présentes proposées par quelques sociétés du cartel sont établies à PPI +50 F CFA/litre voire PPI + 60, alors que la contribution sur ce produit est de 34,96 F /litre". Ce qui a pour conséquence, selon leur version, d'obliger les autres compagnies de distribution des hydrocarbures, au meilleur des cas, de renoncer à la marge dégagée par la vente du produit. Au pire, cette situation les pousse à être en rupture de stock sur certains sites au lieu de vendre à perte. Et du coup, cela confère aux sociétés multinationales une situation de quasi-monopole.
Toutefois, cette vision de l'ASP n'est pas forcément partagée par toutes les compagnies indépendantes de distribution de pétrole. Birahim Diop est le patron de Star Oil, il s'est approvisionné la semaine dernière à un prix plus élevé que celui fixé par l'Etat. Il trouve pourtant des excuses aux sociétés d'approvisionnement.
"Les prix sur le marché sont parfois différents de ceux fixés par l'Etat. Il y a une certaine volatilité des prix à l'international. Le marché varie dans un sens ou dans un autre. Les sociétés achètent au prix du jour. Elles sont donc obligées de les répercuter sur le prix de vente", tempère-t-il.
En fait, le fond du débat ici est que l'approvisionnement en produit pétrolier destiné à la consommation sénégalaise revient à la Société africaine de raffinage (SAR) qui joue en même temps un rôle de régulation. Cependant, la SAR est dans une situation de déficit structurel qui ne lui permet pas de garantir un approvisionnement continu en hydrocarbures. Une situation qui s'explique par une demande supérieure à l'offre et à la vétusté de ses installations.
Arrêt technique de la SAR
C'est sans doute ce dernier point qui explique les perturbations notées et qui est la source de la polémique. Joint par téléphone, le Directeur général de la SAR confirme que la société est en arrêt technique il y a 2 à 3 mois.
"Nous avons un problème avec le réformi. C'est un outil qui permet de fabriquer du super. Nous avons donc commandé la pièce et d'ici le 15 mars, il y aura la régénération", rassure Omar Diop. En attendant cette régénération, la SAR ne produit plus de supercarburant. Son directeur ajoute toutefois que sa boîte a pris les devants et importe le produit pour éviter une rupture de stock.
Connaissant d'abord un déficit structurel et ayant un matériel vétuste, la SAR à elle seule ne peut donc garantir au Sénégal du produit pétrolier 12 mois sur 12. "C'est pourquoi d'autres compagnies pétrolières interviennent pour combler ce déficit en important et en stockant du pétrole raffiné dans d'autres centres comme Senstock créée grâce à la libéralisation du secteur des hydrocarbures", renseigne Kabirou Guèye auteur d'un mémoire sur la question.
Mais contrairement à la SAR qui est une société publique, les autres sont privées à 100%. Il faut d'abord préciser que l'importation d'hydrocarbure est en principe libre. Toutes les sociétés détentrices d'une licence peuvent y participer. Mais cette participation n'est pas donnée à tout le monde du fait des moyens financiers et logistiques à mobiliser. La lecture de la loi qui l'encadre permet aisément de comprendre que seules les sociétés qui ont les moyens peuvent le faire.
Par exemple, l'article 13 de la loi de 1998 fixant les règles relatives à l'importation, au stockage et à la distribution fait obligation à toute entreprise qui s'exerce dans une activité d'importation à importer un volume annuel minimum de 20 000 m3 de produits à l'exception des GPL dont le tonnage annuel minimum requis est de 1 500 tonnes. Les capacités de stockage sont aussi encadrées. L'article 18 indique :
"Toute entreprise envisageant d'exercer une activité de stockage de pétrole et/ou de produits dérivés doit s'engager à construire des capacités minimales de stockage de 5 000 m3 de produits, à l'exception des GPL dont les capacités requises sont de 150 tonnes."
Ceci sans doute pour mieux assurer la sécurité dans l'approvisionnement. C'est en tout cas ce qu'indique le rapport de présentation du décret n° 98340 du 21 avril 1998 fixant les modalités de constitution des stocks de sécurité des hydrocarbures. "(...) tout titulaire de licence d'importation est tenu de constituer un stock de sécurité pour chaque produit importé afin de garantir la satisfaction des besoins du marché national pour une période de 35 jours. Ceci dans le but d'éviter les ruptures d'approvisionnement pouvant porter préjudice à la population et à l'économie nationale".
Toutes ces conditions difficiles à remplir font que les sociétés de distribution qui peuvent se payer le luxe d'importer et de stocker les produits pétroliers sont très limitées. Il n'y a que les trois multinationales (les majors : Total, Shell et Oilibya) et quelques nationaux (les indépendants).
Les autres dépendent de la SAR. Et depuis que celle-ci est à l'arrêt technique, les petites compagnies de distributions sont obligées de s'approvisionner chez leurs concurrents, particulièrement les majors. Le commerce étant régulé, l'Etat fixe un prix plafond à toutes les échelles, et cela toutes les 4 semaines. N'empêche, les sociétés d'approvisionnement cèdent le litre de supercarburant à un prix supérieur à celui fixé par l'Etat.
Total : "Notre préoccupation principale est surtout de ne pas vendre à perte"
Du côté de la société de distribution Total, on confirme et assume. La chargée de communication Marième Ngom déclare d'abord que la compagnie cède effectivement le litre du supercarburant avec 50 F de plus que le prix plafond. Elle le justifie en ces termes :
"Lorsque les stocks de la SAR ne suffisent pas à couvrir les besoins du marché, Total, qui importe pour ses propres besoins, accepte de vendre aux indépendants. Cependant, la structure de prix du supercarburant n'est pas adaptée aux conditions d'approvisionnement, si bien que Total importe à des conditions moins favorables par rapport au prix fixé par l'Etat. Ce qui nous contraint à revendre à ce prix (PPI+50)".
Les indépendants regroupés au sein de l'ASP n'y voient par contre que des manœuvres visant à se retrouver au finish dans une situation de monopole. Ameth Guissé et Cie écrivent : "La raréfaction du supercarburant impacte considérablement l'essence qui en est dérivée et plus particulièrement l'essence pirogue destinée aux pêcheurs. Le secteur du réseau pêche étant dominé par les entreprises sénégalaises se voit menacé avec une forme de "pénurie organisée".
La compagnie Total, par le biais de sa chargée de communication, rétorque : "Notre préoccupation principale est surtout de ne pas vendre à perte. Total, en tant qu'entreprise commerciale cotée en bourse et devant rendre compte à ses actionnaires sénégalais (31%), n'a pas vocation à se substituer à la SAR et, ce faisant, à perdre de l'argent en approvisionnant ses concurrents à un prix fixé par l'Etat. Cela reviendrait à subventionner les concurrents".
Et, comme pour montrer qu'il n'y a rien à cacher, elle termine : "Total tient bien évidemment tous les éléments nécessaires à disposition des autorités afin de montrer qu'elle ne réalise pas de bénéfices sur ces opérations."
Quoi qu'il en soit, une chose est sûre, c'est que vendre au-delà du prix fixé constitue une "infraction commerciale", selon l'expression du DG de la SAR. Aminata Ndoye Touré la directrice des hydrocarbures a la même position. "Ils sont en porte-à-faux avec la loi. Ce n'est pas normal."
Toutefois, Mme Touré soutient que c'est EnQuête qui l'a informé de cette pratique. Elle déclare n'avoir jamais été saisie par les sociétés qui se considèrent victimes d'une certaine pratique. La directrice des hydrocarbures n'a pas non plus été informée d'une saisine du ministre de tutelle par ces dites sociétés. Elle demande ainsi à ces plaignants de s'en ouvrir à l'autorité. Pourtant un passage de la déclaration de l'ASP indique clairement que les décideurs ont été saisis plusieurs fois : "Cette pratique, souvent décriée auprès des autorités...".
SP : "Pour une application des règles"
Même si le Dg de la Sar soutient que la structure des prix tient compte du prix du baril à l'international, il n'en reconnaît pas moins que la SAR importe actuellement à perte le supercarburant. Or, si la SAR importe à perte, on peut logiquement comprendre qu'il en soit ainsi aussi pour les autres compagnies. Et pour éviter un gouffre financier, la SAR demande l'appui de l'Etat. Plus précisément, elle introduit une requête pour une compensation. Et très souvent, la requête aboutit, souligne Omar Diop le directeur général.
Ce qui n'est pas le cas pour les privés. Notre interlocuteur affirme que l'Etat est frileux quand il s'agit des privés, parce qu'il veut éviter que les compagnies privées gonflent les pertes et lui font payer plus que ce qui est dû. Ce qui veut dire en quelque sorte que les compagnies ne peuvent pas avoir les mêmes prix que la SAR, même si M. Diop précise qu'il arrive des moments où l'importation leur est favorable.
C'est sans doute pour cela, que le patron de Star Oil, Birahim Diop, fait preuve de compréhension à l'égard des majors. Et cela, même s'il achète plus que ce qui est arrêté. "Personnellement, ma position est que la structure des prix au Sénégal est déconnectée de la réalité à l'international. Ceux qui déterminent les prix, ce n'est pas leur problème si le Sénégal a un prix plafond ou pas", argumente le Dg de Star Oil.
Pour cette raison, il estime que les gens font avec leurs propres moyens. Et que ce serait plus grave si les sociétés qui peuvent le faire s'abstenaient d'importer des produits pétroliers. "Et puis, à certaines périodes, on achète à un prix inférieur à celui qui est fixé. Je ne sais pas pourquoi les gens ne dénoncent pas cela." Qu'à cela ne tienne ! L'ASP lui veut "une application des règles sanctionnant les pratiques commerciales illégales".
Au vu des différentes positions, une chose est au moins claire. C'est que l'Etat doit jouer son rôle de régulateur et trouver une solution définitive et surtout légale qui soit acceptée par tous.
VIDEO
LE CODESRIA DIAGNOSTIQUE LES UNIVERSITÉS PUBLIQUES AFRICAINES
En prélude au sommet de Dakar sur l'Enseignement supérieur en Afrique prévu à partir de ce matin et ce, jusqu'au au 12 mars, le Conseil pour le développement de la Recherche en Sciences sociales en Afrique (Codesria) a enregistré un débat de 90 mn sur les antennes de la RTS hier dans ses locaux. Au cours de cette table ronde, un regard critique a été jeté sur les systèmes des enseignements supérieurs du continent par des universitaires invités à l'occasion.
Dakar, capitale de l'Enseignement supérieur de l'Afrique : C'est du 10 au 12 mars 2015. Le thème retenu pour cette rencontre panafricaine est "La revitalisation de l'enseignement supérieur pour le développement de l'Afrique''. Parmi les points qui ont été passés en revue par les débatteurs, figure en premier lieu la question de l'investissement des ressources dans les universités publiques.
"Certes des ressources ont été investies dans l'enseignement supérieur mais on les a mal investies'', a fustigé le Pr Aminata Sall Diallo de la Faculté de Médecine de l'Ucad, en faisant allusion aux dépenses sociales dans les universités publiques sénégalaises. "Ce qui est positif avec ce sommet, c'est qu'on note un certain consensus de tous les acteurs sur la nécessité d'investir des ressources publiques dans l'Enseignement supérieur", s'est voulu optimiste le Dr. Ebrima Sall, secrétaire exécutif du Codesria.
Volet incontournable dans l'enseignement supérieur, la recherche, préconisent les invités, doit être orientée non pas vers les secteurs prédéfinis par les institutions financières internationales comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) mais dans les secteurs comme l'agriculture, l'accès à l'énergie.
Plus loin, il faudra, pense Madame Aminata Diaw Cissé, chargée du Programme de formation, bourses et subventions à Codesria, redéfinir les programmes doctoraux d'enseignement de l'Afrique de sorte qu'il y ait une adéquation entre la formation dans les universités et les besoins de développement de "nos sociétés''.
Pour ce faire, "Il est nécessaire de revoir le statut de nos chercheurs, mettre sur pied une ligne budgétaire spécialement dédiée à la recherche et doter nos chercheurs des équipements adéquats afin de leur permettre de travailler en plein temps'', a suggéré M. Diallo non sans inviter les chercheurs africains à ne pas se préoccuper uniquement de leur propre promotion.
Jusqu'à une période très récente, la mission assignée aux universités, rappelle le Dr. Ibrahima Sall, a été la production et la transmission du savoir. Mais de nos jours, fait-il remarquer, la question de l'insertion professionnelle est venue s'y greffer. C'est pourquoi, "on est tenu d'aller vers une professionnalisation de l'Enseignement supérieur'', a indiqué le Pr Goolam Mohamed Bai, ancien Recteur de l'Université de Maurice.
Selon lui, on ne valorise pas en Afrique l'enseignement professionnel, lequel est "indispensable "au développement. Et M. Golam de constater qu'"en Afrique, seuls ceux qui échouent dans les collèges vont dans l'enseignement professionnel'', regrette-t-il. "L'université n'est pas faite pour tout le monde'', a argué un autre participant lors des questions.
S'agissant du ranking (classement) des universités africaines, tous les professeurs ont contesté la position des universités du continent tout en dénonçant ce qu'ils appellent "les critères subjectifs" d'évaluation des instituts. "Sur les 5OO premières universités du monde, 5 seulement sont africaines dont 4 sud africaines. Les critères d'évaluation désavantagent l'Afrique'', a dénoncé le Pr Aminata Sall Diallo.
La rencontre de Dakar qui s'ouvre aujourd'hui, espèrent les participants à ce débat, sera un cadre privilégié d'échange d'expériences, de partage de projets communs, d'identification des sources alternatives de financement de la recherche en Afrique. A travers une déclaration dite "de Dakar'' pas mal de recommandations sont attendues de ce sommet qui permettront de panser les maux dont souffrent les systèmes d'enseignement supérieurs africains.
Le ministre de l'Education Serigne Mbaye Thiam est connu pour sa rigueur et même sa rigidité dans le management de son ministère. Il est également celui qui avait éventé le scandale des élèves-maîtres. Mais il risque d'être éclaboussé par une autre affaire. Selon nos informations, sur la liste des 68 maîtres recrutés à la suite d'un appel à candidatures, il y en a qui ne remplissent pas les critères définis. En principe, tous les candidats doivent être titulaires d'un certificat d'aptitude pédagogique (Cap) ou d'un certificat élémentaire d'aptitude pédagogique (Ceap). Or, le numéro 67 sur la liste n'a pas encore subi les épreuves orales pour obtenir le Ceap et c'est le 27 novembre dernier seulement qu'il a réussi à l'écrit. Un cas de fraude avéré, selon ses détracteurs qui en soupçonnent d'autres.
Le technicien de la Crei envoyé en prison
Après avoir bénéficié de deux retours de parquet, Abdou Adolphe Dia le technicien de la Crei, soupçonné d'avoir vendu des informations aux avocats de Karim Wade, a été placé sous mandat de dépôt. Comme l'avait d'ailleurs révélés le garde des Sceaux, les enquêteurs de la Dic ont dû fournir des éléments solides pour permettre au procureur d'envoyer Abdou Adolphe Dia en prison. Le dossier est transféré au juge du deuxième cabinet qui a désormais la charge d'instruire l'affaire. En fait, les retours de parquet dont a bénéficié le technicien de la Crei s'expliquaient par la volonté du procureur de mettre la main sur les deux présumés complices de la taupe, activement recherchés par les éléments de la Dic.
Massaly
C'est aujourd'hui que Mamadou Lamine Massaly va comparaître devant le juge des flagrants délits. Mardi dernier, l'affaire a été renvoyée pour la production du Cd d'enregistrement sur lequel, selon les gendarmes, le jeune libéral s'est mis à les accuser à tort. Pourtant, dans le procès-verbal Massaly a nié les faits qui lui sont imputés. La dernière fois, le Parquet avait sollicité le renvoi pour la production de cet élément essentiel pour la manifestation de la vérité. Par ailleurs, le Procureur ne s'était pas opposé à la mise en liberté provisoire et le juge avait ordonné sa sortie de prison, mais au final, le Parquet lui a fait un croc-en-jambe pour s'opposer en dernier lieu.
Tahibou dépend de Karim
L'affaire Tahibou Ndiaye qui est venue hier devant la cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei) a été renvoyée au 27 avril à 10 heures. D'entrée, le Président Henri Grégoire Diop a soutenu : Nous sommes obligés de procéder à un renvoi pour nous pencher plus sérieusement sur le délibéré de l'autre affaire. Le Président en a profité pour dire que les exceptions ont été jointes au fond. Le procureur spécial Cheikh Tidiane Mara a tenu à ce que la défense qui a cité d'autres témoins précise le motif des convocations.
Aliou Dia vote Macky
Le patron de la Convergence pour le Renouveau et la Citoyenneté (Crc) soutient le Président Macky Sall. Aliou Dia a été reçu hier par Macky Sall. D'après Aliou Dia, les échanges ont porté sur des questions nationales et internationales. Aliou Dia s'est dit impressionné par la vision du Chef de l'Etat pour le développement du Sénégal. Selon les services de la communication de la Présidence , il a indiqué que le Plan Sénégal Emergent prouve que le Président Macky Sall est un visionnaire et que sa vision dépasse de très loin les ambitions du Sénégal. En somme, Aliou Dia a précisé que l'organisation Forces Paysannes ainsi que le parti politique Convergence pour le Renouveau et la Citoyenneté sont engagés aux côtés du Président de la République. Après Diouf, Wade, Aliou Dia rejoint Macky Sall...
Alliance sauvons le Sénégal
La vague de désapprobation contre la sortie du l'ambassadeur de France se poursuit. Après les libéraux, ce sont les Karimistes qui sont montés au créneau. Le Mouvement Alliance Sauver le Sénégal de Babacar Mbaye Ngaaf appelle à un grand rassemblement Vendredi prochain devant l'Ambassade de France pour dénoncer les propos irresponsables et irrespectueux de l'Ambassadeur de France à Dakar. D'après ce mouvement, c'est une entorse au Droit International et une insulte à la Justice sénégalaise. Pour Ngaraf, tous les hommes épris de justice et d'éthique qu'ils soient du pouvoir ou de l'opposition doivent condamner ce comportement.
Excuse publique
D'après le communiqué de NGaraf et cie, le peuple sénégalais exige des excuses publiques à Paganon qui a brûlé l'Egypte en 2011 avant de venir au Sénégal. Son intention, d'après les Karimistes, c'est de mettre le feu dans notre pays. Car ces propos radicalisent les partisans de Karim Wade et les militants de l'opposition de manière générale et insultent la souveraineté de notre pays. En définitive, nous demandons au président François Hollande de rappeler son ambassadeur pour consultation, parce qu'il a outrepassé ses prérogatives et a commis une faute diplomatique inadmissible.
Le Cojer de Pikine dans la rue vendredi
La Convergence des jeunes Républicains (Cojer) de Pikine va battre le macadam vendredi prochain à 16 h. Mécontents du sort réservé à la candidature d'Issakha Diop, maire de Pikine-est, pour la Cojer nationale, du faible niveau de représentativité des leaders politiques de Pikine dans les sphères du parti et de l'Etat conformément au poids démographique et électoral de cette ville et des succès historiques de l'Apr dans cette localité, les jeunes apéristes vont descendre dans la rue pour une marche qui se veut pacifique. Elle va partir de la place communément appelée Essence Tally Bou Mak pour se terminer à Bountou Pikine.
Le mouvement Tout Va Mal dénonce la sortie de Paganon
Le mouvement Tout Va Mal est très remonté contre la sortie de l'ambassadeur de France Jean Felix Paganon, qui s'est prononcé sur plusieurs affaires sénégalo-sénégalaises. Son coordonnateur national Blaise Pascal Cissé fustige avec la dernière énergie cette sortie. Nous considérons qu'en dehors de traduire une ingérence dans les affaires intérieures de notre pays, sa sortie, en vérité, constitue une réelle menace pour la paix sociale, vu le caractère tendu de ce procès. Ses propos maladroits, irresponsables sont de nature à attiser davantage la tension et à diviser les Sénégalais déjà essoufflés par cette affaire. C'est vraiment faire preuve d'irresponsabilité que d'émettre de tels propos à quelques jours seulement de la délibération tant attendue, peste Blaise Pascal Cissé du mouvement Tout Va Mal.
Et exige son départ
Selon Blaise Pascal Cissé, notre pays dispose d'une justice libre et indépendante pour trancher ce procès, sans l'influence de qui que ce soit. De ce fait, il pense que l'ambassadeur se trompe non seulement et lourdement d'époque, mais au-delà, il constitue un danger pour notre pays. Compte tenu du fait que l'ambassadeur n'a pas respecté le principe de non ingérence, la retenue et la neutralité sur un dossier pendant en justice, le mouvement Tout Va Mal exige des autorités françaises son remplacement. Pour avoir gain de cause, le mouvement citoyen compte organiser un sit-in devant l'ambassade de France.
Le rapport du Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers (Crempf) a été remis hier aux autorités municipales de Dakar. Khalifa Sall et son staff sont de plus en plus convaincus que l’Etat du Sénégal veut simplement annuler l’emprunt obligataire. Une décision «politique» qui risque également d’entraîner un incident diplomatique entre Dakar et Washington, puisque l’emprunt obligataire de 20 milliards a été béni et surtout soutenu par l’Usaid qui voulait en faire un test dans la sous-région.
Les gros nuages qui pèsent sur l’emprunt obligataire de la mairie de Dakar sont loin de se dissiper au regard des derniers développements. En effet, après la réunion tenue le 5 mars dernier du Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers, pour statuer sur la saisine du ministère des Finances du Sénégal, c’est seulement hier que le rapport est tombé sur le bureau de Khalifa Sall. Il ressort du document que le gouvernement qui a déjà retiré son avis de non objection veut purement et simplement annuler cet emprunt censé pourtant soulager de nombreux Dakarois. Certes le ministre des Finances Amadou Bâ parle d’un «blocage technique qui devrait être levé», mais il semble que l’option de l’Etat est de suspendre l’emprunt d’abord, puis de l’annuler ensuite. Et pour cause !
En effet, selon des sources proches du gouvernement, l’avis de non objection que l’Etat avait donné en amont concernait la mairie de Dakar sous l’acte 2 de la décentralisation (Dakar et ses 19 communes). Or l’Acte III entré en vigueur après le 29 juin 2014 fait des communes d’arrondissement des entités de plein exercice. En conséquence, expliquent nos sources, la mairie ne dispose plus du poids et de la crédibilité suffisants pour emprunter 20 milliards payables sur 7 ans. Surtout, disent-elles, qu’elle croule sous le poids des dettes.
POURQUOI LE GOUVERNEMENT EST RETICENT ?
Pourtant, le même Conseil régional d’épargne publique et des marchés financiers avait donné l’autorisation à la mairie de Dakar, le 29 janvier, de procéder au lancement de l’emprunt. Et c’est sur la base de cette autorisation que le Conseil municipal de Dakar avait envisagé le lancement le 19 février dernier. Mais mal lui en a pris car le gouvernement a retiré son avis deux jours avant la cérémonie de lancement, le 17 février. Les experts de Dakar municipal finance (Dmf) rompus à la finance internationale en sont abasourdis. Mais leur conviction est faite qu’il s’agit d’un coup politique puisque le gouvernement a suivi le processus de bout en bout et n’a jamais émis de réserve. Mieux, dit-on du côté de la mairie, si le projet n’était pas rentable l’Usaid et la Fondation Bill et Melinda Gates n’y auraient pas mis leurs billes. L’Etat ne peut l’annuler que s’il est avéré que l’emprunt peut-être préjudiciable aux souscripteurs, confie une source qui rappelle que le projet est inédit et qu’il a même été noté positivement par le Moody. Et c’est ce succès retentissant qui refroidit les ardeurs de l’Etat qui perçoit déjà le maire de Dakar comme un sérieux challenger de Macky Sall à la prochaine présidentielle.
MEDIATIONS POUR EVITER UN INCIDENT ENTRE DIPLOMATIQUE DAKAR ET WASHINGTON
Il ne reste plus à l’Etat qu’à retirer son visa pour que l’emprunt de 20 milliards tombe à l’eau. Mais le gouvernement américain ne le perçoit pas d’un bon oeil, renseignent nos sources. C’est donc pour éviter cela que l’Usaid a initié une médiation sous la houlette de la Banque mondiale. Des sources sûres informent que des médiations tous azimuts sont en train d’être menées pour éviter l’annulation de l’emprunt, annulation qui va sans doute mécontenter les Américains et menacer la survie du Millenium Chalenge Account. A cet effet, plusieurs personnalités dont un chef religieux jadis proche du Président Macky Sall ont été approchées pour jouer au sapeur pompier. Quoi qu’il en soit, selon certaines informations, une sortie de Khalifa Sall est attendue cette semaine pour éclairer la lanterne des Dakarois.
L’édile de Dakar, Khalifa Sall, a réaménagé son staff à la mairie. Le premier magistrat de Dakar étoffe son équipe en s’entourant de l’essentiel de ceux qui l’avaient accompagné lors de son premier mandat à la tête de la Ville. Toutefois, en vue des prochaines échéances électorales, Khalifa Sall s’est bien entouré de conseillers politiques et de juristes.
Pour faire face à ses deux objectifs (avoir de bons résultats à la Ville de Dakar et bien préparer les échéances électorales futures), Khalifa Sall a réaménagé son staff de la mairie de Dakar. Le successeur de Pape Diop a repris l’essentiel de la «Dream Team» qui l’avait accompagné lors de son premier mandat
à la ville de Dakar, en faisant quelques réaménagements pour plus d’efficacité.
C’est ainsi que Bira Kane, ancien Directeur de cabinet du maire de Dakar, élu lors des dernières élections locales comme conseiller municipal, a démissionné de son poste d’élu incompatible avec celui de Directeur de Cabinet. Après sa démission, Bira Kane a conservé le poste de directeur de cabinet de Khalifa Sall, statut qu’il avait dans la dernière équipe municipale. Il se fera assister par deux directeurs de cabinet adjoints. Ces derniers sont Ramatou Kâ Sow, 1er adjoint, qui est Directeur de cabinet chargé des projets et Babacar Thioye Ba, 2ème Directeur de Cabinet adjoint, chargé des questions administratives et des questions juridiques. Ce dernier est juriste et s’est beaucoup prononcé sur des questions de droit.
La première Directrice de cabinet adjoint, Ramatou Kâ Sow est titulaire d’un master 2 en sciences politiques. Moussa Taye qui était directeur de campagne du maire de Dakar et secrétaire général adjoint dans l’ancienne équipe est devenu conseiller spécial chargé des questions politiques du maire. Il sera probablement le Directeur de campagne de Khalifa Sall, car ce poste mène naturellement vers celui de Directeur de Campagne du maire de Dakar lors de la prochaine échéance électorale.
PASSAGE DE 15 DIRECTIONS ET SERVICES à 5
Par ailleurs, selon des sources sûres, la Ville de Dakar va rendre bientôt public son organigramme. Il est annoncé que sur les 15 directions et services qui existent, il n’en restera plus que 5. La ville de Dakar va ainsi restreindre son organigramme en rapport ave l’acte 3 de la décentralisation qui réduit le domaine de compétence de la mairie de la capitale. De ce fait, l’équipe municipale devra s’adapter au contexte actuel. Cependant, d’après nos sources, le Directeur administratif et financier (Daf) et le Directeur des services techniques, qui ont une longue expérience et qui ont eu à chapeauter tous les projets de la ville de Dakar, sont partis pour conserver leur poste.
Le bureau s’est réuni hier après midi pour fixer les modalités de ce nouvel organigramme de la ville de Dakar qui sera bientôt rendu public.
"L'APNÉE DU SOMMEIL MULTIPLIE LE RISQUE D'ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL"
DR OUSMANE DIEYE, PRÉSIDENT DU CERCLE DES CARDIOLOGUES PRIVÉS DU SÉNÉGAL, CECAPS
Méconnue par la population et même par certains acteurs de la santé, l'apnée du sommeil est une maladie dangereuse qui peut entraîner des risques cardiovasculaires. Elle fait ronfler, rend somnolent et fatigué pendant la journée. Son traitement est long. Dans cet entretien, le cardiologue Docteur Ousmane Dièye revient sur cette maladie.
Qu'est-ce que l'apnée du sommeil ?
L'Apnée du sommeil est une affection fréquente qui se manifeste par un arrêt involontaire de la respiration pendant le sommeil durant au moins 10 secondes. La forme obstructive la plus fréquente est en rapport avec un collapsus parois du pharynx avec persistance des mouvements du thorax et de l'abdomen. La personne qui souffre de cette affection peut s'arrêter de respirer des centaines de fois la nuit dans la forme sévère, avec des réveils fréquents et un sommeil de mauvaise qualité.
Et qu'est-ce qui cause cette apnée du sommeil ?
Chez l'enfant, la cause majeure est représentée par l'hypertrophie des amygdales, plus rarement par celle des végétations ou la présence de malformation cranio-faciale. Chez l'adulte, lorsque le bilan ORL est normal, il n'existe pas de cause univoque et généralement, on parle de facteurs favorisants parmi lesquels l'âge (30-60 ans) ; le sexe masculin (3 fois plus fréquent chez l'homme avant 60 ans) ; le poids (l'obésité est retrouvée dans 70% des cas) ; le tour du cou (périmètre cervical > 40 cm) ; l'alcool ; les médicaments tels que les Benzodiazépines (BZD) peuvent aggraver le phénomène en baissant l'activité tonique des muscles dilatateurs du pharynx.
Comment se manifeste-t-elle ?
La personne qui souffre d'apnée du sommeil est souvent un ronfleur qui se plaint de fatigue le matin et qui a tendance à avoir souvent le sommeil pendant la journée. Le ronflement pratiquement constant (80% des apnéiques) est sonore (pouvant aller jusqu'à 100 décibels) et peut provoquer une plainte du conjoint ou de l'entourage. De même, des arrêts respiratoires nocturnes avec reprise bruyante de la respiration sont fréquemment rapportés par le conjoint ou l'entourage. Le sommeil est ainsi perturbé, fragmenté par ces réveils brusques avec sensation d'étouffement. La somnolence diurne excessive (envie de dormir la journée) représente le symptôme cardinal à côté du ronflement. Elle est liée à la fragmentation du sommeil et peut gêner l'activité professionnelle, la vie relationnelle et la conduite automobile. Les autres symptômes sont représentés par les maux de tête, la nycturie (urines fréquentes la nuit), les sueurs nocturnes, les troubles de la mémoire, de l'humeur (irritabilité, dépression), les troubles de la sexualité (baisse de la libido voire une impuissance sexuelle). Chez l'enfant, le ronflement nocturne s'associe plutôt à des signes d'hyperactivité (enfant turbulent) pendant la journée pouvant gêner la scolarité (difficulté de concentration, trouble de comportement) jusqu'à l'échec scolaire.
Est-ce qu'elle existe au Sénégal ?
L'apnée du sommeil est un problème de santé publique dans le monde, puisqu'elle concerne 5 à 15% des adultes en population générale. Cette fréquence est en augmentation compte tenu de la présence de l'obésité dans le monde et des autres facteurs de risque de l'apnée du sommeil. La prévalence est encore plus importante dans les maladies cardiovasculaires et métaboliques (le diabète). Au Sénégal, il n'y a pas d'étude en population générale, mais la pratique de la polygraphie ventilatoire a permis de diagnostiquer plusieurs cas.
Y-a-t-il des risques énormes liées à cette maladie ?
Chez l'enfant, l'échec scolaire résulte de difficulté de concentration, d'apprentissage, de mémorisation et de troubles de comportement. L'hormone de croissance étant produite pendant le sommeil, cette affection peut ralentir la croissance de l'enfant. Chez l'adulte, à court terme, le taux d'accident de voiture est 7 fois plus élevé chez les patients apnéiques, les accidents du travail et les baisses de performance sont majorés (8 fois). A long terme, (> 10 ans), les conséquences cardiovasculaires et métaboliques menacent la vie du patient apnéique. L'Apnée du sommeil est un facteur de développement du diabète et est fréquemment associé aux facteurs du risque cardiovasculaire. Elle multiplie, par rapport à une population de sujets normaux du même âge, le risque d'hypertension artérielle (2 fois), le risque de maladie coronaire (3 fois), le risque d'accident vasculaire cérébral (4 fois). Elle est également associée, 7 fois sur 10, à l'obésité et à l'insuffisance cardiaque.
Et comment se fait son traitement ?
L'Apnée du sommeil est une maladie chronique et nécessite par conséquent un traitement au long cours. Il n'y a pas de traitement médicamenteux dont l'efficacité ait été prouvée. Le traitement de référence reste la PPC (Pression Positive Continue) nasale pendant le sommeil dans les formes modérées à sévères. Il s'agit d'un appareil qui agit comme une attelle pneumatique pharyngée qui envoie de l'air sous pression pour maintenir les voies aériennes perméables. Il est important de respecter les mesures hygiéno-diététiques, quelle que soit la sévérité de l'apnée du sommeil (position latérale pendant le sommeil, amaigrissement des patients obèses, éviction de l'alcool, du tabac et des médicaments somnifères tels que les benzodiazépines (BZD). Les alternatives à la PPC sont représentées par une prothèse buccale (orthèse d'avancée mandibulaire) et plus rarement la chirurgie (ablation des végétations adénoïdes et volumineuses amygdales chez l'enfant) dont la place est discutée et en évaluation chez l'adulte.
NOUVELLE PROLONGATION DE L’INSTRUCTION DU DOSSIER AÏDA NDIONGUE
Pour la deuxième fois, la Commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) prolonge l’instruction dans le dossier de Aïda Ndiongue. Selon nos informations, l’équipe du juge Cheikh Ahmed Tidiane Bèye vient de rendre une ordonnance de prorogation de l’instruction dans cette affaire. Ils attendent des résultats d’expertise.
Si pour son dossier pendant devant le juge d’instruction du deuxième cabinet Aïda Ndiongue est fixée sur son sort, c’est loin d’être le cas pour la procédure devant la Crei. Car pour cette affaire de 47 milliards de francs, la Commission d’instruction de la Crei n’a pas encore fini son travail. D’autant que pour la deuxième fois elle a rendu une ordonnance de prorogation d’instruction.
Selon nos sources, l’équipe du juge Cheikh Ahmed Tidiane Bèye a repoussé, pour une durée indéterminée l’instruction sur le dossier de l’ancienne sénatrice libérale. Motif invoqué, le rapport de l’expert n’est pas encore tombé. Nos sources renseignent la commission d’instruction avait désigné Abdoulaye Dramé, un expertcomptable, en lui donnant la mission de revoir les avoirs bancaires, notamment les comptes d’Aïda Ndiongue. Et jusqu’à présent, l’homme de l’art n’a pas encore déposé ses conclusions. Ainsi, le juge Bèye et son équipe se sont vus obligés de proroger l’instruction sans fixer un délai. Cette ordonnance de prorogation est la seconde du genre. Il y a trois mois, la commission d’instruction avait prolongé de trois mois l’instruction sur le dossier de l’ancienne mairesse des Hlm. Cette ordonnance a été rendue au terme de l’instruction normale de six mois prévue par les textes. Les membres de la commission d’instruction attendaient encore les multiples conclusions des experts, notamment celles de Cheikh Athie qui devait examiner les bijoux de la responsable libérale.
Ces conclusions avaient revu à la baisse les montants des bijoux qui, estimés à 20 milliards de nos francs au début par le Procureur spécial, ont chuté jusqu’à atteindre à un peu plus de 3 milliards de francs. L’expertise comptable ordonnée par la commission d’instruction permettra certainement d’avoir un chiffre exact sur les avoirs bancaires de l’ancienne mairesse des Hlm. Il faut souligner par ailleurs que Mbackiou Faye revendique la propriété d’un des coffres attribués à Aïda Ndiongue et qui est ouvert dans les livres de la Cbao Attijari Wafa Bank. Mais pour le moment les montants pour lesquels l’ancienne sénatrice libérale est poursuivie n’ont pas varié. Seule une ordonnance définitive de la commission d’instruction permettra de savoir le montant exact, si toutefois elle est renvoyée devant la Cour pour être jugée.
L'idée de déplacer le service des Archives nationales pour une meilleure conservation a été émise en 1995 sous le régime du président Diouf. Vingt ans plus tard, c'est le début de la concrétisation. Mais le projet charrie des inconvénients fatals pour la mémoire de l'histoire sénégalaise et de la sous-région.
Les individus désireux d'effectuer des recherches pour des travaux académiques n'ont qu'à prendre leur mal en patience. Consulter la mémoire du Sénégal pré et post-indépendance est momentanément impossible, à cause des travaux de réfection du building administratif où était logé ce service, au rez-de-jardin. Les ‘Archives nationales' du Sénégal sont fermées depuis le 24 octobre 2014. "Désolé, nous ne pouvons laisser personne entrer, à cause des travaux", répond fermement le préposé à la sécurité devant les sollicitations pressantes pour visiter les lieux.
Des amas de gravats, de la poussière, des excavations..., la démolition du bâtiment est en cours. De hautes barrières métalliques servent de délimitation à la zone des travaux. De loin, le martèlement contre les murs se mêle au bruit de la circulation sur le Boulevard de la République. Les maçons, chasubles fluorescents et casques de protection, déambulent avec leurs brouettes remplies de gravats. L'imposant immeuble aux murs jaunis est en travaux. La démolition des locaux laisse entrevoir des plafonds nus sur plusieurs étages.
Sur les ailes est et ouest, des échafaudages métalliques forment une excroissance du bâtiment imposant qui surplombe les services annexes de la Présidence. "Les travaux ont commencé, il y a plus d'un mois", fait savoir le chargé de sécurité du site. Sur sa page internet, le service présente ses excuses pour la fermeture du site et annonce le transfert des services vers le Central Park, anciennement centre commercial "Les quatre C". Le déménagement de ce service pose plus de questionnements qu'il n'en résout.
"On ne sait ni conserver, ni valoriser les archives dans ce pays"
Atoumane Ndiaye, archiviste depuis plus de trois décennies, nourrit des appréhensions quant aux modalités de ce déplacement. "Dans quelles conditions ce transfert va-t-il être effectué ? On risque de tout perdre avec ce déménagement. On ne sait ni conserver, ni valoriser les archives dans ce pays", se désole-t-il. Des documents rares et uniques qui risquent d'être perdus, au grand dam de la mémoire historique collective. Selon lui, ces problèmes avaient connu un début de solution, il y a 18 ans, quand le président Diouf avait commencé le projet derrière l'emplacement de l'actuel camp Lat-Dior.
Mais la remise en cause du projet par son successeur a retardé l'échéance, aggravant les problèmes. Ce service a été créé par l'arrêté n° 959 du 1er juillet 1913, sous l'égide du gouverneur général William Ponty. Des historiens et chercheurs de renom ont eu à diriger les Archives comme Médoune Mbaye, Jacques Charpy, André Villard, Théodore Monod. Il regroupe les archives du Sénégal colonial de (1444 à 1960) ; celles des huit territoires de l'Afrique occidentale française (AOF) ; de la Fédération du Mali ; ainsi que celles du Sénégal.
"Le service public ne verse plus d'archives"
La documentation s'aligne sur 40 km linéaire, renseigne Atoumane Ndiaye, dont 27 seulement sont consultés. L'archive la plus ancienne est un journal de voyage d'un explorateur écrit en français, datant de 1672. Il y a assez d'espace pour conserver les documents, selon Ibrahima Diaw, un ancien archiviste. Les actes conservés durent aussi, car le papier est de bonne qualité, fait-il savoir. Le problème demeure dans l'actualisation de ces fichiers. A part l'Armée et la Police, les différents démembrements du service public sont tenus de verser des archives, après dix ans. "Depuis des années, je ne saurais dire quand, le service public ne verse plus d'archives", dénonce-t-il. Atoumane Ndiaye est beaucoup plus virulent quant aux manquements des services de la Fonction publique. "Aucun ministère de ce pays ne dispose d'archives organisées, à part les Finances et les Affaires étrangères. Encore que, pour ces deux départements, ce sont les conventions et les traités seulement qui nous parviennent", critique-t-il.
"Les termites ont tout mangé"
Une situation qu'il impute à des locaux non adéquats, car "la stature du building ne permet pas de versements de copies". La situation des archives judiciaires n'est pas plus reluisante car "les termites ont tout mangé", poursuit-il, déplorant que les acteurs de la justice ne passent jamais les consulter. La numérisation des fichiers apparaît comme la solution à ce problème, surtout avec la perte de documents due à des causes anthropiques. Atoumane Ndiaye cite le cas de centres d'états-civils incendiés comme ceux de Mbao, de Tivaouane, de Kédougou et de Vélingara. Mais l'archiviste est sceptique quant à la concrétisation d'un tel projet. "Ce sont des souhaits qui ne se réalisent jamais", déplore-t-il.
Des cocktails explosifs culinaires! Entre bouillons culinaires sur-utilisés, produits détournés de leur vocation, comme le café ou le ketchup, la cuisine sénégalaise est devenue la source de la détérioration de la santé des populations.
Méconnue de nos traditions culinaires, les bouillons en cube ou en poudre se sont incrustés dans notre cuisine, lentement avant de s’y installer définitivement. Bouillons de poisson, de viande, d’épices, de légumes ou de tomate, au choix et selon les marques, ont emporté l’adhésion des Sénégalaises qui ne jurent plus que par les petits cubes ou petits sachets qui relèvent le goût ou la couleur des mets. Ces bouillons culinaires sont utilisés dans la préparation de tous les plats par les femmes sénégalaises. Et pourtant, ces bouillons ont été fortement décriés à cause de leurs impacts négatifs sur la santé. En tout cas, les spécialistes de la santé n’encouragent pas leur consommation.
Dans le plat de riz servi à midi, se trouveraient des substances chimiques qui tuent à petit feu. Mais l’on ne se soucie pas des compositions. Les bouillons sont principalement composés de sel et de ce fait, augmentent les apports en sodium chez les consommateurs d’après Fatou Sock, experte en sécurité sanitaire des aliments. Dans un entretien paru dans le journal «Enquête» en octobre 2012, elle explique le rôle du sel dans la recrudescence des maladies cardiovasculaires.
En effet des études scientifiques prouvent clairement les effets néfastes pour la santé d'une consommation excessive de sel, notamment sur la pression sanguine qui entraîne des maladies cardiovasculaires, des cancers de l'estomac, les calculs rénaux et le diabète, etc. Le danger réside dans le fait que les bouillons sont utilisés en plus du sel de cuisine, ce qui donne des repas trop salés. Il y a lieu donc, de veiller à leur bon dosage. Normalement, deux bouillons remplissent les besoins journaliers en sel de 4 personnes.
Dans un article consacré à ces bouillons, sur le site meltyfood.fr, le médecin nutritionniste sénégalais Ismael Thiam, pense que ces bouillons seraient «du poison dans les assiettes». Il faut noter que le glutamate monosodique (E621) ou «arômes naturels» contenu dans les bouillons culinaires sont neurotoxique et favorisent les maladies neurodégénératives comme le Parkinson ou l’Alzheimer.
Mais il n’y a pas que les bouillons culinaires qui concourent à faire de nos plats des cocktails explosifs. Loin des normes nutritionnelles, on met du tout dans la cuisine sénégalaise. Trop d’ingrédients et un tas d’additifs sont ainsi utilisés, appauvrissant les mets. Comme dans les cérémonies familiales où tout est mis dans les «mbana» (grande marmite utilisée lors des cérémonies). Le café est utilisé pour dorer des plats, comme c’est le cas aussi avec certains bouillons. Le ketchup sert à donner plus de couleur à la tomate dans le «ceebu jën». Et quand cela ne suffit pas, on rajoute d’autres bouillons-tomate, juste pour donner au plat cette couleur spécifique de tomate à des plats qui finalement sortent tant de l’ordinaire qu’ils sont la cause de la recrudescence de beaucoup de maladies.