Il paraitrait que l’Artp a décidé de «vibrer» la Sonatel à la suite du blocage par cet opérateur, de l’application viber pour ses clients Orange. On ne sait pas encore comment va finir cette affaire, mais l’on doit noter que la Sonatel ne faiblit pas dans sa volonté hégémonique.
Tout de même ! Le réseau viber ne fonctionne sur un mobile que lorsque le client a suffisamment de crédit, et qu’il a acheté un «pass orange» comme on dit à la Sonatel. Du moment qu’il a payé pour utiliser sa puce, pourquoi diable Alioune Ndiaye et ses collaborateurs veulent savoir à quoi il dépense son argent ?
Contrairement à l’idée que veut faire véhiculer la Sonatel, ses usagers qui utilisent viber ont déjà payé pour ce service, au même titre que ceux qui consacrent leurs crédits à passer des appels ou des sms. Leur priver de ce service ou les diaboliser, c’est tout simplement les voler !
PS - AMBITIONS PRESIDENTIELLES DU MAIRE DE DAKAR : Khalifa Sall met la pression sur Tanor
Acte 3, Locales et emprunt obligataire. Ce sont les trois éléments majeurs d’un duel entre Khalifa Sall et Macky Sall qui mènera à 2017. Et la sortie du mouvement de soutien au maire de Dakar qui a investi ce dernier semble officialiser une candidature, mais aussi mettre la pression sur Tanor et le Ps qui tardent à se démarquer de Benno bokk yaakaar.
EVENTUEL CHOIX DE KARIM WADE POUR LA PRESIDENTIELLE : Idy et Macky à la dispute des éclats libéraux
A moins que le maire de Ziguinchor Abdoulaye Baldé attire des sympathisants, le malheur des Libéraux pourrait contribuer au bonheur électoral de Idrissa Seck et de Macky Sall. Ces deux rivaux pourraient se disputer les éventuels frustrés du choix probable de Karim Wade ce 20 mars.
DECISION - REDUCTION PROGRESSIVE DE LA MORTALITE MATERNELLE ET INFANTILE : 500 nouvelles sages-femmes ventilées à l’intérieur du pays
C’est un soulagement pour les femmes en milieu rural qui éprouvent souvent des difficultés à être assistées par des sages-femmes. Car dès ce mois de mars, 500 nouvelles sages-femmes vont en effet, être déployées un peu partout dans le pays, surtout dans les zones les plus reculées, dans le sens de réduire les complications nées des accouchements
APPLICATIONS - INACCESSIBILITE DE VIBER ET WHATSAPP : L’Artp sert une mise en demeure à la Sonatel
L’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) a servi une mise en demeure à la Sonatel suite aux dysfonctionnements constatés dans la fourniture des applications Viber et Whatsapp.
DISTINCTION - EN VISITE HIER DANS L’ILE HISTORIQUE : Issa Hayatou, pèlerin-ambassadeur de Gorée
Issa Hayatou est devenu depuis hier pèlerin-ambassadeur de l’île de Gorée. Une distinction décernée par le Conseil municipal après la visite que le président de la Caf a effectué sur l’île historique sur invitation de son maire, Me Augustin Senghor. Séjournant à Dakar pour les besoins du Chan U20, le patron du foot africain reçoit ainsi une deuxième distinction après avoir été honoré la veille avec le titre de Panthéon de la gloire du sport africain.
Un guide religieux…
La ziarra annuelle de la famille de Ahmadou Bamba Sall - grand érudit islamique qui a vécu entre la 2nde moitié du 18e siècle et les premières décennies du 19ème siècle - samedi dernier dans le village de Bamba Modou (région de Kaffrine) a été l’occasion pour le porte-parole de cette famille religieuse de réagir aux récentes attaques de Wade contre les origines familiales de SMS. Après avoir précisé que sa famille ne s’est jamais mêlée du débat politique, El hadj Mohamed Sall, porte-parole de la famille Sall de Bamba Modou, principal animateur de la manifestation, a justifié cette parenthèse à connotation politique dans cette manifestation religieuse, par la nature des déclarations de Wade : «Son discours n’est pas politique, il est social et interpelle donc toutes les forces sociales du pays, au premier rang desquelles les guides religieux, qui n’ont d’ailleurs pas failli à leurs responsabilités, car ayant élevé la voix dans le sens qu’on était en droit d’attendre».
…Retrace les origines…
Après avoir ainsi salué la réaction de ses confrères marabouts, El hadj Mohamed Sall a lancé : « En plus d’être des guides religieux, nous nous sentons directement concernés par ces propos particulièrement choquants, car la personne visée est un des nôtres. On a les mêmes origines, on est issu du même ancêtre qu’est le grand Eli Banna Moussa Sall, et on a le même sang. La famille Sall du Saloum est de la lignée de Ali Eli Banna, aîné des enfants de Eli Banna, et sa présence aussi loin des terres du Fouta s’explique par la tentative de conquête du Saloum à partir de Kahone par son ancêtre venu du nord du pays à la tête de ses troupes». Le porte-parole ajoute : «Ali Eli Banna sera tué après 14 ans d’hostilité, à Kahone même, par le Guelwar Mbégane Ndour qui va ainsi instaurer le règne des Guelwar au Saloum. Amath Eli Banna, frère cadet de Ali Eli Banna, resté au Fouta avec sa sœur Fayol Eli Banna, se retrouvera en alliance avec les Koliabés dirigés par Koli Tenguela». Visez la suite…
…De SMS et tacle 3W
«C’est Amath Eli Banna qui est l’ancêtre direct de (SMS)», dit-il en précisant : «Donc on ne peut s’attaquer au sang de (SMS) sans toucher au nôtre. Dans cette maison où nous nous trouvons aujourd’hui, et dans d’autres maisons de la famille Sall du Saloum, (SMS) a toujours assumé ses responsabilités de fils et de frère, alors même que seul Dieu savait qu’il deviendrait un jour Président de la République». Il n’a pas manqué à ce niveau de son discours de menacer. «A l’auteur de ces attaques, je voudrais simplement dire ceci : qu’il arrête, qu’il ne recommence jamais ! Les Wolofs disent que les oreilles d’une personne sont plus âgées que la personne (nopp mo mag borom) pour affirmer la réalité de l’existence d’une chaîne de transmission de l’histoire permettant aux gens de connaître des évènements antérieurs à leur naissance. On ne peut pas salir (SMS) dans ses origines et sa naissance ; son histoire et celle de sa famille sont bien connues. Il n’y a rien qui soit caché». Les révélations ne sont pas terminées…
Insinuations
Selon l’orateur, «le père de (SMS), dans sa jeunesse, a quitté Ndouloumadji dans le Fouta pour venir jusqu’à Fatick dans le Sine à la recherche de travail. S’il avait quitté ce village où sa lignée vivait déjà depuis 200 ans pour des raisons un tant soi peu infamantes, il n’aurait jamais pu retourner plus tard dans la localité, précisément à Nguidjilogne, pour chercher épouse, pour qui connaît les mœurs du pays à cette époque-là». A ce niveau encore de son discours, le porte-parole a laissé subodorer des choses qu’il n’a pas voulu dire. «Je le répète, le père de (SMS) a quitté son terroir de Ndouloumadji pour venir à Fatick dans l’espoir de trouver du travail. L’histoire retient que pour les mêmes raisons, le père de (3W) a quitté son village de Ndam Ndam dans le Gandiol pour venir à Kébémer. Donc que (3W) bannisse définitivement de sa bouche les injures familiales du genre qu’il a récemment proférées contre (SMS). J’insiste là-dessus, ‘nopp mo mag borom’ et dans ce pays, il ne s’est rien passé qui ne soit connu de certains au moins». Diantre ! Qu’a voulu dire le mara ?
Allusions
En tout cas, dans des propos très allusifs, il explique que «ce que (3W) a dit de (SMS), lui seul le sait. (SMS) n’a aucun ancêtre parti dans l’au-delà en emportant un scandale. Il n’a aucun ancêtre ayant vécu dans un village qu’on refuse de désigner par son nom authentique par superstition». Cheuteuteuteut !!!! Il faudra bien qu’il explique certaines choses. En tout cas, finissant sur cette affaire, El hadj Mohamed Sall dit : «Et si on retournait dans le passé dont (3W) a parlé, (SMS), on lui aurait forgé un sabre, on lui aurait confectionné un fourreau et des harnais pour sa monture, et à la tête de ses hommes, il chevaucherait vers le champ de bataille. C’est cela son héritage familial. Donc que la calomnie cesse, car on a beau vouloir ne pas se rabaisser dans ce débat sans grandeur, si l’on persiste à calomnier nos origines, on finira par répliquer. Et on en sait des choses». Fin !
Les avocats de Rimka…
Les réactions pleuvent du côté du Pds et de ses alliés à la suite de la sortie de l’ambassadeur de France au Sunugaal, Son Excellence Jean Félix Paganon sur le procès de Rimka Wade estimant qu’«un non-lieu serait très surprenant». Selon les avocats du fils de 3W, «ne se contentant pas de généralités sur les principes que lui recommande son statut de diplomate astreint à une obligation générale de réserve, de retenue et de prudence, Monsieur l’ambassadeur s’est laissé aller à des observations comparables à un véritable réquisitoire aux fins de condamnation». Dans un communiqué, Me Ciré Clédor Ly & Cie pensent que «l’ambassadeur de France, par ses propos absolument insoutenables sur une inévitable condamnation de (Rimka), s’est immiscé non seulement dans les affaires intérieures de son pays d’accréditation, mais s’est prononcé sur le dossier d’une affaire de justice mise en délibéré».
…Recadrent Paganon
C’est pourquoi, ils «condamnent les propos de l’ambassadeur qui peuvent faire penser à une indéfendable approbation de la France à ce qui apparaît déjà comme une décision dictée depuis Paris pour on ne sait quelle raison». En conséquence, les avocats de Rimka «demandent au ministère français des Affaires étrangères de clarifier la position du gouvernement de la France sur le procès de (Rimka) devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite et d’apporter des garanties sur la neutralité de la France dans une affaire dans laquelle elle n’a rien à souhaiter au delà de son attachement à un procès équitable garantissant les droits inaliénables et inviolables de l’homme».
L’Ujtl le déclare…
L’Union des jeunesses travaillistes et libérales (Ujtl) pensent qu’«aucun qualificatif ne sera de trop» pour qualifier la sortie de l’Ambassadeur de France sur Rimka. «Au-delà de la violation manifeste d’un principe fondamental énoncé dans la charte des Nations Unies : la non-ingérence dans les affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un Etat, Jean Felix Paganon vient de mettre à nu un complot historique ourdi par la France en vue de liquider (Rimka)». Selon Toussaint Manga, «la France a toujours comploté contre (3W) et sa famille, parce que dérangé par le courage politique de ce dernier, qui a toujours mis les intérêts du (Sunugaal) en avant».
…Persona non grata
Cela dit-il «en récupérant en avril 2010 les bases françaises au Sunugaal et en se tournant vers les pays arabes avec notamment la percée de Dp World au Port de (Ndakaaru) au détriment de Bolloré». Condamnant «cette énième forfaiture venant de la France», l’Ujtl «déclare Paganon comme persona non grata au (Sunugaal) et dit prendre à témoin l’opinion qu’ils n’accepteront «jamais que la force soit utilisée pour écarter un prétendant du jeu politique» et qu’ils apporteront «la riposte politique qui sied, que chacun prenne ses responsabilités, rendez- vous le 23 mars».
Cojer Touba…
Les dissensions au sein de la Convergence des jeunesses républicaines ne laissent pas indifférente la section locale de Touba. Réunis en assemblée générale ce mardi, les jeunes du parti présidentiel s’alignent derrière Thérèse Faye Diouf qui fait l’objet de contestation au sein de sa propre formation après le choix porté sur elle par SMS. Selon Khadim Sylla leur président, le choix du chef du parti ne peut souffrir de contestations. «A Touba, la Cojer est derrière notre sœur Thérèse Faye, nous la connaissons loyale, engagée, honnête et représentative dans sa base politique. Elle a participé aux grandes batailles aux côtés du chef de l’Etat pendant des moments de braises», dit-il.
…Derrière Thérèse…
«Si aujourd’hui, il la désigne pour diriger la jeunesse républicaine, nous nous en réjouissons», ajoute-t-il avant d’inviter Mme Diouf à prendre son bâton de pèlerin pour rencontrer tous les dissidents y compromis ses détracteurs pour une union des cœurs et des esprits. «Nous avons une lourde mission, c’est de faire en sorte que le chef de l’Etat soit réélu dès le premier tour en 2017. Et pour y parvenir nous devons ensemble œuvrer pour rendre visibles les réalisations du chef de l’Etat, porter le combat sur le terrain face aux jeunes de l’opposition afin de mériter la confiance qu’il a placée en nous en vous choisissant pour nous diriger».
…Cojer Thiès contre
Pour dire que les jeunes apéristes sont divisés, il faut noter la sortie de la Cojer de Thiès qui, par la voix de son porte-parole, Lamine Fall, dénonce la décision de SMS de propulser Thérèse Faye Diouf à la tête de la structure. Selon eux, cette décision de SMS qui n’a pas tenu compte des critères de leadership, de compétence, de représentativité et d’âge est «une mesure antidémocratique et susceptible de plonger la Cojer dans l’instabilité». Il estime aussi qu’«en nommant un coordonnateur qui sera frappé par la limite d’âge dans 9 mois, (SMS) risque de plonger la Cojer dans l’instabilité». C’est pourquoi, «la Cojer de Thiès rejette cette décision et demande à (SMS) d’y remédier le plus vite possible» et «invite les camarades des autres départements à se tenir debout pour barrer la route à cette forfaiture».
Fpdr «condamne» Paganon
Les alliés de 3W tirent sur Paganon. Condamnant ce qu’il qualifie de «manque notoire de respect» envers le peuple sunugaalien et son prési SMS, le Fpdr estime qu’il attendait de l’Ambassadeur de France, «pays de grande diplomatie», qu’il observât «doublement l’obligation de réserve qui sied à son statut». Selon les camarades de Mamadou Diop Decroix, le ministre des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, aurait dû convoquer l’Ambassadeur pour des «clarifications». Le Front considère par ailleurs que «tout cela est assurément très grave» et «révèle une posture pour le moins étrange de la part de l’Ambassadeur de France».
Intox
Suite à l’audience que «Wax waxeet Wade» a accordée au numéro 2 de l’Alliance des forces de progrès (Afp), une rencontre de haut niveau entre les responsables progressistes avait été annoncée. Mais à l’arrivée, il n’en a rien été. Joint par téléphone, Zator Mbaye, député, a démenti cette information en soulignant que c’est de «l’intox». «Il n’y a pas de rencontre à l’Afp. Cette information nous l’avons entendue comme vous. C’est de l’intox», a tonné le membre du bureau politique.
Sabaru Jinne
Aujourd’hui paraît dans le quotidien «Le Soleil», une interview d’Amadou Lamine Sall, le patron des éditions «Feu de Brousse» dans laquelle il annonce la publication toute prochaine d’un roman de notre confrère et doyen Pape samba Kane. Ce roman dont il dit beaucoup de bien est titré en fait «Sabaru Jinne, les tambours du diable». Il est présenté comme le premier roman de notre confrère, mais PSK nous précise que ce n’est pas sa première fiction, mais sa première grande fiction. D’après d’ailleurs les échos que nous en avons, cette œuvre est très attendue dans le microcosme littéraire.
500 NOUVELLES SAGES-FEMMES VENTILÉES À L’INTÉRIEUR DU PAYS
RÉDUCTION PROGRESSIVE DE LA MORTALITÉ MATERNELLE ET INFANTILE
C’est un soulagement pour les femmes en milieu rural qui éprouvent souvent des difficultés à être assistées par des sages-femmes. Car dès ce mois de mars, 500 nouvelles sages-femmes vont en effet, être déployées un peu partout dans le pays, surtout dans les zones les plus reculées, dans le sens de réduire les complications nées des accouchements.
La lutte contre la mortalité maternelle et infantile s’intensifie au Sénégal. En effet, malgré les récents résultats enregistrés dans l’Eds continue, qui confirment des progrès notables, les autorités sanitaires du pays sentent la nécessité de redoubler les efforts pour réduire davantage les taux de mortalité. Et cela passe nécessairement par des ressources humaines de qualité et accessibles partout au Sénégal.
C’est en recevant hier, des mains du Fnuap, deux véhicules de type 4X4, un camion de l’Usaid et d’autres produits d’importance vitale, que Pr Awa Marie Coll Seck, ministre de la Santé et de l’Action sociale, a annoncé la décision de déployer 500 nouvelles sages-femmes à l’intérieur du pays.
Celles-ci vont être affectées ce mois-ci, afin de soulager les femmes de Tambacounda, Sédhiou, Matam ou encore de Bakel qui éprouvent d’énormes difficultés pour donner la vie. L’importance de la décision est telle, que le ministre n’a pas caché son optimisme, relativement à la baisse continuelle des indicateurs.
«Les choses vont changer à partir de maintenant !», indique Pr Seck, selon qui, le personnel qualifié est disponible et les partenaires du Sénégal plus que jamais mobilisés pour nous accompagner. Ce qui devrait impacter sur l’amélioration de la santé des populations, dans le court, moyen et long termes.
Manifestement ravie du geste du Fnuap et de l’Usaid, elle dit : «Une partie de la réputation d’un système sanitaire est souvent fondée sur la disponibilité in situ des traitements à un prix accessible. Un système d’approvisionnement performant implique non seulement la présence d’un personnel qualifié, mais surtout la disponibilité d’une logistique roulante techniquement adaptée, gage du respect des normes et bonnes pratiques en matière de distribution auxquelles doit s’attacher toute centrale d’achat».
Ce don, destiné à la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna), devra permettre davantage à celle-ci, de persévérer dans sa politique de rapprochement des produits essentiels et d’importance vitale aux populations les plus reculées du pays.
Après l’initiative des «Pra mobiles», puis du nouveau modèle de distribution dénommé «Jegesinaa», la Pna entend encore aller plus loin dans le processus de décentralisation, d’où l’importance du don reçu en grande pompe.
MISE EN DEMEURE
Propos de l’ambassadeur Jean Félix Paganon - Les avocats de Karim Wade condamnent et demandent au gouvernement français de clarifier sa position sur le procès de leur client
(SenePlus.Com, Dakar) - «Ne se contentant pas de généralités sur les principes que lui recommande son statut de diplomate astreint à une obligation générale de réserve, de retenue et de prudence, Monsieur l’ambassadeur s’est laissé aller à des observations comparables à un véritable réquisitoire aux fins de condamnation.» Les avocats de Karim Wade n’ont pas goûté les propos de Jean Félix Paganon qui, lors de son passage au Grand Jury de la Rfm, dimanche, a déclaré qu’un «non-lieu serait plus étonnant» qu’une condamnation de l’ancien ministre d’État dont le verdict du procès est mis en délibéré pour le 23 mars.
Dans un communiqué parvenu à www.SenePlus.Com, les défenseurs de Karim Wade «condamnent les propos de l’ambassadeur qui peuvent faire penser à une indéfendable approbation de la France à ce qui apparaît déjà comme une décision dictée depuis Paris pour on ne sait quelle raison».
Ils «demandent au ministère français des Affaires étrangères de clarifier la position du gouvernement de la France sur le procès de leur client devant la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite et d’apporter des garanties sur la neutralité de la France dans une affaire dans laquelle elle n’a rien à souhaiter au delà de son attachement à un procès équitable garantissant les droits inaliénables et inviolables de l’homme».
Karim Wade est jugé pour enrichissement illicite présumé, notamment. Il est détention depuis avril 2013. Son procès a débuté le 31 juillet dernier. Il devrait être fixé sur son sort le 23 mars. Le procureur spécial a requis à son encontre une peine de 7 ans de prison ferme.
LA RADDHO SENSIBILISE SUR LES INSTRUMENTS INTERNATIONAUX ADOPTES PAR L'UA
Dakar, 10 mars (APS) - La Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme (RADDHO) a lancé, mardi à Dakar, une campagne de vulgarisation des instruments juridiques internationaux adoptés par l'Union africaine (UA), dans le but d'amener les populations africaines à s'en approprier.
Intitulée "Mon Union africaine-My African Union", cette campagne est initiée par la Coalition panafricaine de la société civile, plus connue sous l'appellation SOTU (States of Union, en anglais) dont la RADDHO est un des membres fondateurs.
Cette coalition est constituée de 10 organisations de la société civile africaine et intervient dans différents pays répartis à travers les cinq sous région du continent.
"L'objectif principal de cette campagne, c'est de vulgariser ces instruments juridiques internationaux au niveau des populations et des citoyens africains, pour qu'elles s'en approprient" et puissent "veiller à leur application effective", a déclaré Aboubacry Mbodj, secrétaire général de la RADDHO.
Les instruments adoptés par l'Union africaine "ne sont pas connus des citoyens", selon M. Mbodj, citant la Charte africaine des droits de l'Homme et des peuples, celle du droit et du bien-être de l'enfant.
De l'avis du SG de la RADDHO, la Charte africaine relative aux droits des femmes en Afrique, la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance sont également dans la même situation.
De même que la convention de l'Union africaine pour la prévention et la lutte contre la corruption, le protocole à la Charte africaine portant création de la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples.
"Tous ces instruments ont été adoptés par l'Union africaine mais sont très mal connus par les citoyens africains", a indiqué Aboubacry Mbodj.
"Ces instruments juridiques internationaux permettent de renforcer la Constitution nationale du Sénégal et feront connaitre aux citoyens africains leurs droits et leurs obligations et les feront sentir, partout où ils se trouvent dans les 54 Etats de l'UA, comme étant des Africains", a-t-il dit.
L'organisation de cette manifestation entre dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de vulgarisation des instruments juridiques de l'Union africaine relatifs à la gouvernance, à la démocratie et aux droits humains, apprend-on de ses initiateurs.
Cette campagne est prévue dans chacun des pays membre de la Coalition panafricaine de la société civile, a poursuivi le SG de la RADDHO, selon quo elle vise à faire de l'Afrique, une seule Afrique basée sur des valeurs de démocratie, de bonne gouvernance, de respect de la dignité humaine".
LES ENTREPRENEURS SÉNÉGALAIS INVITÉS À SAISIR LES OPPORTUNITÉS SOUS-RÉGIONALES
Ziguinchor, 10 mars (APS) – Les entrepreneurs sénégalais sont appelés à saisir les opportunités offertes sur le marché sous-régional avec l'entrée en vigueur du tarif extérieur commun (TEC) de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le 1er janvier dernier, a indiqué, mardi à Ziguinchor, le ministre Alioune Sarr, en charge de ce secteur.
"Nous n'avons plus un marché réduit de 13 millions au Sénégal" puisque "nous avons maintenant un marché de 300 millions de consommateurs au niveau de la CEDEAO", a déclaré le ministre du Commerce, du Secteur informel, de la Promotion des produits locaux et des Petites et moyennes entreprises (PME).
"Ce sont des opportunités à saisir par les entrepreneurs sénégalais", a ajouté Alioune Sarr, au cours de la cérémonie officielle de lancement du programme spécifique de mise à niveau des entreprises de la Casamance.
"Le Sénégal doit jouer son rôle dans cet espace sous-régional où nous avons des atouts certains", a-t-il estimé, rappelant l'entrée en vigueur du TEC de la (CEDEAO), le 1er janvier dernier.
Alioune Sarr a toutefois relevé que que le Sénégal arrivera à jouer son rôle dans cet espace sous-régional, en misant sur "l’innovation des acteurs économiques, accompagnés par l'Etat dans cet élan du dynamisme du secteur privé".
"Si nous ne le faisons pas, d'autres le feront à notre place. Et nous serons les derniers. Donc, il est temps de saisir cette importante opportunité économique et commerciale pour positionner nos entreprises dans le marché sous-régional", a insisté le ministre.
PAR GNAGNA SY
DÉFIS URGENTS
L’État comme nos entreprises sont face à leurs responsabilités. Il leur incombe de faire le choix de privilégier l’avenir des générations futures et de rentrer de plain-pied dans cette nouvelle dimension de la RSE
Cette année 2015 qui débute avec ses multiples urgences à circonscrire, comme la santé avec la catastrophe du virus EBOLA, l’éducation, notamment celle des filles, secteurs largement accaparés par le nouveau dada des grandes entreprises, la RSE, doit aussi être l’année de l’environnement.
Il devient nécessaire que nos entreprises, qui capitalisent d’énormes profits, se mobilisent autour de la recherche de solutions pour assainir notre environnement, largement abimé par leur développement, souvent réalisé au détriment d’études d’impact sérieuses.
Cette célébration de l’environnement en cette année 2015, en ce qui concerne le Sénégal, s’est ouverte dans la Baie de Hann, cette baie qui fut une des plus belles du monde, au point que pas un navigateur ne songeait faire le tour du monde sans s’y arrêter pour l’admirer et qui est en train de mourir, pétrifiée dans la pourriture déversée par les entreprises qui bordent notre littoral.
Alors, depuis 10 années maintenant, des milliards ont été dégagés, des ONG du secteur se sont penchées sur son sauvetage, et l’espoir de retrouver la beauté originelle du site repose sur un programme qui va engloutir des dizaines de milliards. Il était possible de ne pas en arriver là, si ces sociétés polluantes avaient été soumises à des conditions d’exploitation respectant les règles environnementales et si des études d’impact avaient été entreprises et mises en œuvre.
La Baie de Hann est bordée d’entreprises, parmi les plus polluantes, traitant plastiques, phosphates, hydrocarbures et autres joyeusetés. Nous ne pouvons pas croire qu’il y a de cela 30 ans, nul ne savait la nocivité pour l’environnement de ces matières premières.
Il n’existe aucune politique pour anticiper les problèmes, et il semble que nos États, privilégient les emplois, ce qui est noble, mais cela devrait s’accompagner de vision structurante autour des nécessités environnementales.
A-t-on évalué l’Impact de l’installation d’industries minières autour des Niayes sur agriculture et le maraîchage ? Nul ne sait.
Doit-on contraindre Dangoté à ne pas faire moins que d’autres multinationales, en discutant avec les populations de Pout qui s’inquiètent des conséquences de l’utilisation d’un système de refroidissement sur une nappe phréatique déjà exsangue, et faire le choix qui n’hypothèquerait pas l’avenir de leurs enfants ? Responsabilité étatique et sociétale d’entreprise en l’occurrence…
Nos grandes entreprises en cette année 2015, sont devant leurs responsabilités, auxquelles il est bien à propos de joindre urgemment les termes de «sociétales d’entreprises».
L’État a son rôle à jouer en termes d’exonérations fiscales notamment, et les entreprises ont à présent le devoir historique de peser sur l’émergence de notre continent, en prenant en compte les dimensions environnementales de leurs projets. Ce serait à leur profit. Il suffit d’inciter nos entreprises, de les convaincre ou de les contraindre. Parce que nous n’avons pas le temps de rater cette révolution environnementale. Ni le droit.
Nos enfants ne comprendraient pas que ceux qui pouvaient le faire n’aient pas intégré leur avenir dans leur course au profit. Une bombe… à mèche courte.
En cette année 2015, l’État comme nos entreprises sont face à leurs responsabilités historiques. Il leur incombe de faire le choix de privilégier l’avenir des générations futures et de rentrer de plain-pied dans cette nouvelle dimension de la RSE, qui doit muer et s’impliquer dans ce qui est la condition sine qua non d’une émergence durable, la préservation de notre environnement et de nos ressources.
C’est le seul choix éthique qui vaille. Et il est exaltant, en plus d’être patriotique.
Gnagna Sy est directrice générale du Case
Mouvement Citoyen Vigilant
L'ARRÊT TECHNIQUE DE LA SAR RALLUME LE FEU
POLÉMIQUE ENTRE LES MAJORS ET L'ASP À PROPOS DU PRIX DU SUPERCARBURANT
Dans le secteur des hydrocarbures, il sera sans doute très difficile de réconcilier les majors et certains indépendants. Cette fois-ci, la pomme de discorde est le prix de cessation du litre de supercarburant. Les nationaux regroupés autour de l'ASP dénoncent un prix illégal et anticoncurrentiel. Total explique son prix par le refus de subventionner des concurrents.
"Comme toujours, quand la SAR (Société africaine de raffinage) est en arrêt technique, l'approvisionnement du marché intérieur en supercarburant est sujet à de fortes perturbations. Il est récurrent dans pareilles situations que des variations importantes du prix de cession du Supercarburant soient constatées, variations qui vont nettement au-delà du prix plafond fixé par l'Etat et communément appelé Prix Parité Importation (PPI)". Cet extrait est tiré d'une déclaration de l'Association Sénégalaise des Pétroliers (ASP).
Les camarades d'Ameth Guissé (président de l'organisation) ajoutent :
"Les offres présentes proposées par quelques sociétés du cartel sont établies à PPI +50 F CFA/litre voire PPI + 60, alors que la contribution sur ce produit est de 34,96 F /litre". Ce qui a pour conséquence, selon leur version, d'obliger les autres compagnies de distribution des hydrocarbures, au meilleur des cas, de renoncer à la marge dégagée par la vente du produit. Au pire, cette situation les pousse à être en rupture de stock sur certains sites au lieu de vendre à perte. Et du coup, cela confère aux sociétés multinationales une situation de quasi-monopole.
Toutefois, cette vision de l'ASP n'est pas forcément partagée par toutes les compagnies indépendantes de distribution de pétrole. Birahim Diop est le patron de Star Oil, il s'est approvisionné la semaine dernière à un prix plus élevé que celui fixé par l'Etat. Il trouve pourtant des excuses aux sociétés d'approvisionnement.
"Les prix sur le marché sont parfois différents de ceux fixés par l'Etat. Il y a une certaine volatilité des prix à l'international. Le marché varie dans un sens ou dans un autre. Les sociétés achètent au prix du jour. Elles sont donc obligées de les répercuter sur le prix de vente", tempère-t-il.
En fait, le fond du débat ici est que l'approvisionnement en produit pétrolier destiné à la consommation sénégalaise revient à la Société africaine de raffinage (SAR) qui joue en même temps un rôle de régulation. Cependant, la SAR est dans une situation de déficit structurel qui ne lui permet pas de garantir un approvisionnement continu en hydrocarbures. Une situation qui s'explique par une demande supérieure à l'offre et à la vétusté de ses installations.
Arrêt technique de la SAR
C'est sans doute ce dernier point qui explique les perturbations notées et qui est la source de la polémique. Joint par téléphone, le Directeur général de la SAR confirme que la société est en arrêt technique il y a 2 à 3 mois.
"Nous avons un problème avec le réformi. C'est un outil qui permet de fabriquer du super. Nous avons donc commandé la pièce et d'ici le 15 mars, il y aura la régénération", rassure Omar Diop. En attendant cette régénération, la SAR ne produit plus de supercarburant. Son directeur ajoute toutefois que sa boîte a pris les devants et importe le produit pour éviter une rupture de stock.
Connaissant d'abord un déficit structurel et ayant un matériel vétuste, la SAR à elle seule ne peut donc garantir au Sénégal du produit pétrolier 12 mois sur 12. "C'est pourquoi d'autres compagnies pétrolières interviennent pour combler ce déficit en important et en stockant du pétrole raffiné dans d'autres centres comme Senstock créée grâce à la libéralisation du secteur des hydrocarbures", renseigne Kabirou Guèye auteur d'un mémoire sur la question.
Mais contrairement à la SAR qui est une société publique, les autres sont privées à 100%. Il faut d'abord préciser que l'importation d'hydrocarbure est en principe libre. Toutes les sociétés détentrices d'une licence peuvent y participer. Mais cette participation n'est pas donnée à tout le monde du fait des moyens financiers et logistiques à mobiliser. La lecture de la loi qui l'encadre permet aisément de comprendre que seules les sociétés qui ont les moyens peuvent le faire.
Par exemple, l'article 13 de la loi de 1998 fixant les règles relatives à l'importation, au stockage et à la distribution fait obligation à toute entreprise qui s'exerce dans une activité d'importation à importer un volume annuel minimum de 20 000 m3 de produits à l'exception des GPL dont le tonnage annuel minimum requis est de 1 500 tonnes. Les capacités de stockage sont aussi encadrées. L'article 18 indique :
"Toute entreprise envisageant d'exercer une activité de stockage de pétrole et/ou de produits dérivés doit s'engager à construire des capacités minimales de stockage de 5 000 m3 de produits, à l'exception des GPL dont les capacités requises sont de 150 tonnes."
Ceci sans doute pour mieux assurer la sécurité dans l'approvisionnement. C'est en tout cas ce qu'indique le rapport de présentation du décret n° 98340 du 21 avril 1998 fixant les modalités de constitution des stocks de sécurité des hydrocarbures. "(...) tout titulaire de licence d'importation est tenu de constituer un stock de sécurité pour chaque produit importé afin de garantir la satisfaction des besoins du marché national pour une période de 35 jours. Ceci dans le but d'éviter les ruptures d'approvisionnement pouvant porter préjudice à la population et à l'économie nationale".
Toutes ces conditions difficiles à remplir font que les sociétés de distribution qui peuvent se payer le luxe d'importer et de stocker les produits pétroliers sont très limitées. Il n'y a que les trois multinationales (les majors : Total, Shell et Oilibya) et quelques nationaux (les indépendants).
Les autres dépendent de la SAR. Et depuis que celle-ci est à l'arrêt technique, les petites compagnies de distributions sont obligées de s'approvisionner chez leurs concurrents, particulièrement les majors. Le commerce étant régulé, l'Etat fixe un prix plafond à toutes les échelles, et cela toutes les 4 semaines. N'empêche, les sociétés d'approvisionnement cèdent le litre de supercarburant à un prix supérieur à celui fixé par l'Etat.
Total : "Notre préoccupation principale est surtout de ne pas vendre à perte"
Du côté de la société de distribution Total, on confirme et assume. La chargée de communication Marième Ngom déclare d'abord que la compagnie cède effectivement le litre du supercarburant avec 50 F de plus que le prix plafond. Elle le justifie en ces termes :
"Lorsque les stocks de la SAR ne suffisent pas à couvrir les besoins du marché, Total, qui importe pour ses propres besoins, accepte de vendre aux indépendants. Cependant, la structure de prix du supercarburant n'est pas adaptée aux conditions d'approvisionnement, si bien que Total importe à des conditions moins favorables par rapport au prix fixé par l'Etat. Ce qui nous contraint à revendre à ce prix (PPI+50)".
Les indépendants regroupés au sein de l'ASP n'y voient par contre que des manœuvres visant à se retrouver au finish dans une situation de monopole. Ameth Guissé et Cie écrivent : "La raréfaction du supercarburant impacte considérablement l'essence qui en est dérivée et plus particulièrement l'essence pirogue destinée aux pêcheurs. Le secteur du réseau pêche étant dominé par les entreprises sénégalaises se voit menacé avec une forme de "pénurie organisée".
La compagnie Total, par le biais de sa chargée de communication, rétorque : "Notre préoccupation principale est surtout de ne pas vendre à perte. Total, en tant qu'entreprise commerciale cotée en bourse et devant rendre compte à ses actionnaires sénégalais (31%), n'a pas vocation à se substituer à la SAR et, ce faisant, à perdre de l'argent en approvisionnant ses concurrents à un prix fixé par l'Etat. Cela reviendrait à subventionner les concurrents".
Et, comme pour montrer qu'il n'y a rien à cacher, elle termine : "Total tient bien évidemment tous les éléments nécessaires à disposition des autorités afin de montrer qu'elle ne réalise pas de bénéfices sur ces opérations."
Quoi qu'il en soit, une chose est sûre, c'est que vendre au-delà du prix fixé constitue une "infraction commerciale", selon l'expression du DG de la SAR. Aminata Ndoye Touré la directrice des hydrocarbures a la même position. "Ils sont en porte-à-faux avec la loi. Ce n'est pas normal."
Toutefois, Mme Touré soutient que c'est EnQuête qui l'a informé de cette pratique. Elle déclare n'avoir jamais été saisie par les sociétés qui se considèrent victimes d'une certaine pratique. La directrice des hydrocarbures n'a pas non plus été informée d'une saisine du ministre de tutelle par ces dites sociétés. Elle demande ainsi à ces plaignants de s'en ouvrir à l'autorité. Pourtant un passage de la déclaration de l'ASP indique clairement que les décideurs ont été saisis plusieurs fois : "Cette pratique, souvent décriée auprès des autorités...".
SP : "Pour une application des règles"
Même si le Dg de la Sar soutient que la structure des prix tient compte du prix du baril à l'international, il n'en reconnaît pas moins que la SAR importe actuellement à perte le supercarburant. Or, si la SAR importe à perte, on peut logiquement comprendre qu'il en soit ainsi aussi pour les autres compagnies. Et pour éviter un gouffre financier, la SAR demande l'appui de l'Etat. Plus précisément, elle introduit une requête pour une compensation. Et très souvent, la requête aboutit, souligne Omar Diop le directeur général.
Ce qui n'est pas le cas pour les privés. Notre interlocuteur affirme que l'Etat est frileux quand il s'agit des privés, parce qu'il veut éviter que les compagnies privées gonflent les pertes et lui font payer plus que ce qui est dû. Ce qui veut dire en quelque sorte que les compagnies ne peuvent pas avoir les mêmes prix que la SAR, même si M. Diop précise qu'il arrive des moments où l'importation leur est favorable.
C'est sans doute pour cela, que le patron de Star Oil, Birahim Diop, fait preuve de compréhension à l'égard des majors. Et cela, même s'il achète plus que ce qui est arrêté. "Personnellement, ma position est que la structure des prix au Sénégal est déconnectée de la réalité à l'international. Ceux qui déterminent les prix, ce n'est pas leur problème si le Sénégal a un prix plafond ou pas", argumente le Dg de Star Oil.
Pour cette raison, il estime que les gens font avec leurs propres moyens. Et que ce serait plus grave si les sociétés qui peuvent le faire s'abstenaient d'importer des produits pétroliers. "Et puis, à certaines périodes, on achète à un prix inférieur à celui qui est fixé. Je ne sais pas pourquoi les gens ne dénoncent pas cela." Qu'à cela ne tienne ! L'ASP lui veut "une application des règles sanctionnant les pratiques commerciales illégales".
Au vu des différentes positions, une chose est au moins claire. C'est que l'Etat doit jouer son rôle de régulateur et trouver une solution définitive et surtout légale qui soit acceptée par tous.
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LE CODESRIA DIAGNOSTIQUE LES UNIVERSITÉS PUBLIQUES AFRICAINES
En prélude au sommet de Dakar sur l'Enseignement supérieur en Afrique prévu à partir de ce matin et ce, jusqu'au au 12 mars, le Conseil pour le développement de la Recherche en Sciences sociales en Afrique (Codesria) a enregistré un débat de 90 mn sur les antennes de la RTS hier dans ses locaux. Au cours de cette table ronde, un regard critique a été jeté sur les systèmes des enseignements supérieurs du continent par des universitaires invités à l'occasion.
Dakar, capitale de l'Enseignement supérieur de l'Afrique : C'est du 10 au 12 mars 2015. Le thème retenu pour cette rencontre panafricaine est "La revitalisation de l'enseignement supérieur pour le développement de l'Afrique''. Parmi les points qui ont été passés en revue par les débatteurs, figure en premier lieu la question de l'investissement des ressources dans les universités publiques.
"Certes des ressources ont été investies dans l'enseignement supérieur mais on les a mal investies'', a fustigé le Pr Aminata Sall Diallo de la Faculté de Médecine de l'Ucad, en faisant allusion aux dépenses sociales dans les universités publiques sénégalaises. "Ce qui est positif avec ce sommet, c'est qu'on note un certain consensus de tous les acteurs sur la nécessité d'investir des ressources publiques dans l'Enseignement supérieur", s'est voulu optimiste le Dr. Ebrima Sall, secrétaire exécutif du Codesria.
Volet incontournable dans l'enseignement supérieur, la recherche, préconisent les invités, doit être orientée non pas vers les secteurs prédéfinis par les institutions financières internationales comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) mais dans les secteurs comme l'agriculture, l'accès à l'énergie.
Plus loin, il faudra, pense Madame Aminata Diaw Cissé, chargée du Programme de formation, bourses et subventions à Codesria, redéfinir les programmes doctoraux d'enseignement de l'Afrique de sorte qu'il y ait une adéquation entre la formation dans les universités et les besoins de développement de "nos sociétés''.
Pour ce faire, "Il est nécessaire de revoir le statut de nos chercheurs, mettre sur pied une ligne budgétaire spécialement dédiée à la recherche et doter nos chercheurs des équipements adéquats afin de leur permettre de travailler en plein temps'', a suggéré M. Diallo non sans inviter les chercheurs africains à ne pas se préoccuper uniquement de leur propre promotion.
Jusqu'à une période très récente, la mission assignée aux universités, rappelle le Dr. Ibrahima Sall, a été la production et la transmission du savoir. Mais de nos jours, fait-il remarquer, la question de l'insertion professionnelle est venue s'y greffer. C'est pourquoi, "on est tenu d'aller vers une professionnalisation de l'Enseignement supérieur'', a indiqué le Pr Goolam Mohamed Bai, ancien Recteur de l'Université de Maurice.
Selon lui, on ne valorise pas en Afrique l'enseignement professionnel, lequel est "indispensable "au développement. Et M. Golam de constater qu'"en Afrique, seuls ceux qui échouent dans les collèges vont dans l'enseignement professionnel'', regrette-t-il. "L'université n'est pas faite pour tout le monde'', a argué un autre participant lors des questions.
S'agissant du ranking (classement) des universités africaines, tous les professeurs ont contesté la position des universités du continent tout en dénonçant ce qu'ils appellent "les critères subjectifs" d'évaluation des instituts. "Sur les 5OO premières universités du monde, 5 seulement sont africaines dont 4 sud africaines. Les critères d'évaluation désavantagent l'Afrique'', a dénoncé le Pr Aminata Sall Diallo.
La rencontre de Dakar qui s'ouvre aujourd'hui, espèrent les participants à ce débat, sera un cadre privilégié d'échange d'expériences, de partage de projets communs, d'identification des sources alternatives de financement de la recherche en Afrique. A travers une déclaration dite "de Dakar'' pas mal de recommandations sont attendues de ce sommet qui permettront de panser les maux dont souffrent les systèmes d'enseignement supérieurs africains.