Les cheminots sénégalais et maliens de la société privée de transport ferroviaire Transrail étaient en assemblée générale pour fustiger leur non-implication par les autorités dans le schéma institutionnel.
Transrail pas encore sur les rails. C'est l'amer constat des cheminots sénégalais et maliens en assemblée générale hier dans la mythique fosse de la société ferroviaire.
Selon Mame Demba Diakhaté, l'entreprise ferroviaire entame la dernière ligne droite devant la mener dans le nouveau cadre institutionnel du chemin de fer dont les conditions de mise en œuvre ont été arrêtées, lors de la dernière réunion entre les ministères en charge des transports terrestres du Sénégal et de la république du Mali et l'actionnaire de référence, le 16 décembre 2014 à Bamako. A quelques semaines de la date butoir du chronogramme de mise en œuvre fixée à la fin du premier trimestre 2015, beaucoup de questions trottent dans la tête des cheminots.
Il s'agit, selon le responsable du syndicat autonome des travailleurs du rail (Satrail), par ailleurs membre du cadre de concertation des cheminots de Transrail, des contours de la société de patrimoine et ses conséquences sur le personnel, de la société d'exploitation et des suites de l'annonce de l'ouverture du capital de l'actionnaire principal actuel, ou à défaut, des modalités de la transition et de la structuration de l'organe de régulation. Au regard des enjeux futurs qui se dessinent pour impulser la croissance économique du Sénégal et du Mali, les travailleurs veulent prendre leur rôle en étant impliqués sur tout le processus.
Embouchant la même trompette, Madiodio Diagne attire l'attention des autorités. "L'Etat a mis en place un secrétaire d'Etat chargé de gérer le rail, Abdou Ndéné Sall. Mais en dehors des réunions, le secrétaire trouve le malin plaisir de communiquer à travers la presse. Ce qui prouve nettement que le dossier ferroviaire est très mal géré. C'est tous les syndicats de Transrail qui se sont donné la main pour être les sentinelles de cette entreprise. En tout cas, que les autorités se le tiennent pour dit, on ne laissera jamais le chemin de fer tomber en ruine", lâche-t-il.
Le syndicaliste de lancer un cri du cœur à l'endroit du président de la République. "On ne peut pas gérer le chemin de fer sans les cheminots. Même vouloir faire le bonheur des cheminots sans les cheminots, c'est contre les cheminots".
Une interpellation que partage le secrétaire général de la section syndicat unique de Transrail Mali, Abdoulaye Berthé qui soutient qu'aucun Etat ne peut se dissocier de la convention de concession qui est une conséquence de l'accord politique du Mali et du Sénégal. "Les décisions doivent être des décisions entre les deux pays. Aucun des deux pays n'a la raison de prendre des décisions unilatérales."
"C'est un non-lieu" qui serait une surprise dans l'affaire de la traque des biens mal acquis ! Ce sont ces propos de l'ambassadeur de France au Sénégal, Jean-Félix Paganon, qui ont fait bondir les avocats les plus déterminés de Karim Wade.
C'est un mauvais procès fait à l'un des hommes parmi les mieux renseignés sur ce pays après le président de la République, le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur. Qui est fou ? Même s'il n'y a pas mis les formes, le diplomate le plus influent de la place de Dakar (avec son homologue américain), a pensé tout haut ce que beaucoup d'observateurs pensent tout bas.
Globalement, il juge que rien de grave ne se passe. A savoir que ça ne sent pas bon pour le fils de Me Wade, pourtant de double nationalité franco-sénégalaise. Dans le monde des avocats, le talent réside dans le fait de toujours tutoyer la ligne rouge. Les diplomates aussi font pareil.
A la fin de leur carrière, ils ne peuvent s'empêcher de parler, de dire leur sentiment et de faire savoir qu'eux aussi ont une opinion. Un diplomate est par essence un homme discret, peu disert, porté dans les négociations, et généralement propre à retomber sur ses pattes. Ce n'est pas pour rien que la rue Amadou Assane Ndoye a tenu à s'exprimer.
Les hommes politiques sénégalais ont une sainte horreur de l'opinion des diplomates en place à Dakar ; et cela, depuis les années Wade. C'est une attitude bien de chez nous que nous n'aimons pas qu'on opine sur nos turpitudes.
L'actuel haut représentant de la France au Sénégal n'a rien dit de plus que ce que les leaders d'opinion, journalistes ou hommes politiques disent tous les jours.
L'ancien président de la République, très chatouilleux sur tout ce que disent les gens de la conjoncture politique locale, s'est montré souvent très remonté contre les diplomates français en place à Dakar, alors que lui-même est le plus français de la scène politique locale. Qui crèche à Versailles ?
Me Wade a eu la tête de Jean-Didier Roisin, qui fut un moment l'une des sommités du Quai d'Orsay, siège du Ministère français des Affaires étrangères. Il est vrai qu'en tant que président de la République, c'est bien lui qui recevait les lettres de créances.
Il a fait face au génial écrivain Jean-Christophe Ruffin, l'un des premiers à théoriser les risques qu'il y avait à tenter de développer ce que l'on a appelé une "dévolution monarchique" du pouvoir au Sénégal, alors que le Sahel commençait à bouillir.
Quelques mois plus tard, Me Wade demandera et obtiendra le départ et la réorganisation des Forces Armées françaises au Sénégal.
Quand l'ambassadeur de France se dévoile, il faut tendre l'oreille. En général, c'est pour lancer un message. Ce qu'a voulu dire Paganon, c'est que la France considère globalement que les politiques menées actuellement au Sénégal l'agréent, et que la coopération entre les deux pays est au mieux.
Jean-Félix Paganon savait ce qu'il disait quand il a évoqué "l'affaire Karim Wade". Qui sont mieux informés que les Français à propos du Sénégal dans ce monde ?
Des intellectuels se sont même demandé pourquoi ce pays ne parvenait jamais à se défaire de l'influence de l'Hexagone. "Quand la France parle, ce sera ça !" Vrai ou pas, le fait est que le Finistère de l'ouest-africain est quand même la première zone d'influence de la France en Afrique de l'Ouest.
L'ingérence et l'expression d'une opinion sont différentes. La France ne s'ingère plus, sauf quand elle s'implique dans les affaires de ses entreprises installées à l'extérieur, ou pour des affaires géostratégiques.
Paganon, qui devrait vraisemblablement terminer sa grande carrière au Sénégal, est un orientaliste, "Langues O ", et qui a quand même été plénipotentiaire de son pays dans des zones d'influence. La France ne nomme pas n'importe qui comme ambassadeur de France au Sénégal.
De Claude Hettier de Boislambert, premier ambassadeur de France au Sénégal, à Jean-Félix Paganon, une tradition est bien établie. Quand il faut le dire, ils disent.
Gênés par leurs différents engagements militaires dans le Sahel et en Afrique Centrale, après la longue crise ivoirienne, les Français ne peuvent envisager une crise politique au Sénégal. Dans une intelligence bien comprise, Paris n'envoie des messages que quand cela est nécessaire. Ce qui est le cas.
"MACKY, MBAYE DIACK ET MOI..."
MODY MADIAW DIAW, SG DE L'UNION DES FORCES PATRIOTIQUES ÉMERGENTES
Le parti politique Aj/Pads a connu ses deux mouvances, l'Ufpe vit aujourd'hui le même syndrome. Entre Mbaye Diack, et Mody Madiaw Diaw, tous deux secrétaire général de l'Ufpe, les rapports ne sont plus au beau fixe. Mody Madiaw Diaw se réclame premier secrétaire général élu de l'Union des forces patriotiques émergentes (Ufpe). Une première, dit–il, dans l'histoire de ce parti politique créé en 2005 vu que "Mbaye Diack était élu par consensus". Entretien.
Vous êtes aujourd'hui le secrétaire général du parti que dirigeait Mbaye Diack. Pouvez-vous nous parler de votre compagnonnage avec l'ancien numéro deux de la Ld/Mpt ?
Quand Mbaye Diack a eu des problèmes avec la Ld/Mpt, je lui ai proposé de créer un parti politique. Il ne s'y attendait pas. Il a cru qu'il s'agissait d'un mouvement de soutien. Je lui ai fait comprendre qu'il nous était réellement possible de mettre en place notre propre parti politique. Il a eu à émettre des doutes, vu que c'était un peu lourd, avant d'adhérer à ma proposition. A l'époque je venais de And Jëf, j'avais arrêté la politique depuis 1982, je dirigeais une société d'état. La société Cap Skiring. Je suis revenu en politique pour soutenir Mbaye Diack qui était dans des difficultés.
Vos rapports ne sont plus au beau fixe. Vous êtes maintenant à couteaux tirés. C'est quoi le problème ?
Je l'ai appelé le 20 décembre. Il n'y a pas d'animosité entre nous. Mais il fallait qu'on en arrive là ; il fallait, à un moment, mettre de l'ordre dans le parti. Il était surpris par mon coup de fil. Les politiciens doivent être en mesure de faire preuve de fair-play et user de courtoisie dans leurs rapports. Depuis 2014, je suis le premier secrétaire général élu de l'Union des forces patriotiques émergentes (Ufpe). Une précision qui est de taille parce que c'est une première depuis l'existence du parti en 2005. L'ancien secrétaire général, Mbaye Diack a été élu par consensus. De 2005 à 2014, date de la tenue du congrès, le parti fonctionnait avec un Bureau national provisoire. Lequel a duré 9 ans, cela ne faisait pas sérieux.
Qu'est ce qui s'est passé pour qu'il y ait cassure entre Mbaye Diack et vous ?
Avec l'avènement de la deuxième alternance, c'est-à-dire avec l'arrivée de Macky Sall, Mbaye Diack a été le premier à me conseiller de me rapprocher du président nouvellement élu. Il m'a fait comprendre qu'il n'est plus en mesure d'assurer le loyer du siège de la permanence et que c'est Me Abdoulaye Wade qui lui donnait un coup de pouce. Il me dit également qu'il ne croyait plus au parti, qu'il était temps pour lui de quitter. Partant de ces aveux, j'ai pris la décision de prendre en main le parti et je le lui ai fait comprendre, quelques mois plus tard. Mais grande a été ma surprise de le voir revenir sur sa décision. Il me demande par la suite un moment de réflexion. Je lui ai fait comprendre qu'il ne peut pas avoir meilleur interlocuteur que la direction nationale provisoire. Il me demande un délai de 15 jours pour consulter les autres ; quand je suis revenu lui demander la suite de sa réflexion, sa réponse a été : "Par rapport à quoi ?" Soulignant qu'il n'a jamais émis l'idée de se retirer.
Une déclaration faite de façon officieuse, ne fallait-il pas attendre qu'il officialise cette décision devant le parti ?
Je ne pouvais que croire en ce qu'il me dit. Le "wax waxeet" ne passe pas. Il a porté préjudice à l'ancien chef de l'Etat. Ce jour-là, je lui ai signifié que nous n'avions donc plus rien à nous dire. Il m'a raccompagné en me soulignant qu'il regrettait qu'on se sépare de cette manière, que ce serait dommage.
Quelle a été la réaction des membres du parti suite à cette dissidence ?
Le parti ne comptait que ses amis avec une direction provisoire extensible. Après cette séparation, j'ai vite fait de consulter certains membres de la direction nationale provisoire, ce n'était pas évident. Les membres du parti les plus influents m'ont suivi. C'est ainsi qu'on a décidé de mettre en place une direction nationale transitoire mettant fin à la direction provisoire qui a duré 8 ans, qui devait préparer le premier congrès du parti dans un délai de 18 mois. C'est à l'issue de ce congrès tenu 6 mois après, que j'ai été élu secrétaire général du parti. Nous avons noué une alliance avec le parti au pouvoir. Ce qui témoigne de notre engagement envers Macky Sall. On est aussi membre de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Nous sommes des alliés, tout comme on était allié au Pds. C'est le peuple qui a sanctionné Wade, c'est le peuple qui a élu Macky. Ce qui nous préoccupe, c'est l'émergence, notre préoccupation majeure, c'est de mettre le pays sur les rampes du développement.
L'Ufpe a été confronté à un problème de moyens financiers. D'ailleurs, c'est l'une des causes de sa dislocation. Doit-on considérer qu'en politique, l'argent est vital ?
Nous vivons à un moment où l'argent joue un rôle fondamental. Quand on parle de crise de valeurs, on veut tout mettre sur le dos des jeunes. Mais ils ne se réfèrent qu'aux adultes. L'argent est le nerf de la guerre ; tu verras quelqu'un s'enrichir illicitement mais qui est plus considéré qu'un autre pétri de valeurs mais sans argent. Les gens viennent dans les partis pour de l'argent, où est la conviction ? Avant, non seulement on se donnait physiquement et intellectuellement pour le parti, on prenait tous les risques possibles mais on donnait notre argent pour le parti. On finançait, on travaillait pour encadrer, on participait à la conscientisation, on relevait le niveau de conscience de populations. Ce qui n'est plus le cas. C'est malheureux. Mais je préfère 10 éléments sûrs que 100 qui sont là pour le théâtre. Qu'on encadre les dix personnes pour disposer d'une bonne graine est mille fois meilleure. Je n'aime pas la théâtralisation.
Le Sénégal vit au rythme de débats de très bas niveau. Comment appréciez-vous cette situation ?
Il faut reconnaître que Wade n'a pas le monopole des propos discourtois. Heureusement que le président de la République, Macky Sall, a bien fait de siffler la fin de la récréation. Il a bien fait de rappeler ses partisans à l'ordre.
Est-ce suffisant à votre avis ?
Nous devons nous pencher sur les problèmes économiques notamment sur l'émergence du pays, c'est cela ma préoccupation majeure. Nous avons été les premiers à parler d'émergence. C'était en 2005. Le nom du parti Forces patriotiques émergentes vient de moi, de même que l'initiative du parti. J'ai toujours eu la conviction que l'émergence d'un pays dépend de ses hommes, ce sont eux qui font l'histoire. C'est Mbaye Diack qui a rajouté la notion d'union. J'ai toujours cru qu'il faut des forces nouvelles pour qu'il y ait émergence. Nous devons travailler, à notre âge, à encadrer des jeunes et des femmes car ils constituent les forces émergentes. C'est cela la substance même de l'Ufpe.
DES MAUX QUI GANGRENENT L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR EN AFRIQUE
FINANCEMENT LIMITE, FAIBLE CAPACITE DE RECHERCHE DU SYSTEME, INADEQUATION DE LA PRODUCTION DES CONNAISSANCES.
Le financement limité, l’inadaptation de la production des connaissances, sont entre autres les principaux maux dont souffre le secteur de l’enseignement supérieur en Afrique et plus particulièrement en Afrique subsaharienne.
Dakar abrite, depuis hier, le sommet de l’enseignement supérieur en Afrique. Cette rencontre est une occasion pour les participants d’entamer des réflexions sur les problèmes qui sévissent dans le secteur de l’enseignement supérieur. Et d’après la note d’orientation, l’agenda de développement post-2015 se dessine dans un contexte de demande toujours accrue d’enseignement supérieur en Afrique et de baisse des dépenses publiques, de faibles niveaux de croissance économique et de pauvreté généralisée.
L’approche instrumentalisée à l’enseignement supérieur est un peu susceptible de répondre à l’objectif central de développer et de valoriser les nouvelles connaissances. L’approche économique du savoir qui situe la croissance économique dans les idées nouvelles débouchant sur des innovations scientifiques, techniques, organisationnelles, environnementales ou sanitaires et qui n’est pas dépendante des ressources naturelles a plus de chance de favoriser le développement durable à long terme de l’Afrique.
Parmi la myriade de défis que l’enseignement supérieur Africain doit relever, le document a identifié les quatre domaines qui exigent une attention urgente. Il s’agit du financement limité de l’enseignement supérieur, de la faible capacité de recherche du système, de l’inadéquation de la production des connaissances en relation avec les besoins nationaux et régionaux et de la bureaucratie excessive et la faiblesse des systèmes administratifs dans les établissements universitaires et de recherche. A cela s’ajoute, la fuite des cerveaux, qui est un risque important pour le développement socio-économique de l’Afrique. Car remplacer les professionnels est une lourde entreprise financière. Entre 1990 et 2004, l’Afrique a perdu plus de 20 000 professionnels par an. En 2008, l’Afrique subsaharienne avait 223 000 étudiants inscrits dans les établissements d’enseignements supérieurs hors de leur pays.
Le financement est également un problème majeur. Une étude menée par la Communauté de développement d’Afrique Australe (Sadc) en 2008 a constaté que les niveaux de financements n’avaient pas évolué au cours des dernières années et qu’il existait peu de données sur le soutien du secteur privé à l’enseignement supérieur. La massification due à des inscriptions non prévues, la hausse des étudiants et les défis qui l’accompagnent comme des installations physiques surchargées, des ressources d’enseignement et d’apprentissage inadéquates, un contact réduit entre les enseignants et les élèves et l’ engagement personnel moins qualifié impactent également la qualité.
La massification a abouti à l’émergence et à l’expansion de campus satellites et de fournisseurs privés de qualité variable. Sur le plan de la pertinence, la massification a abouti à l’émergence de la diversification des cours, dont certains ne semblent pas avoir été très pertinents par rapport aux besoins du marché du travail, de l’économie nationale, continentale, ou mondiale. L’absence de formation aux compétences entrepreneuriales a été identifiée comme une déficience majeure. Ces facteurs combinés ont abouti à une augmentation du chômage des diplômés, indiquant un décalage entre la qualité, la pertinence de l’éducation universitaire par rapport aux demandes du marché du travail. Comparée à d’autres continents, l’Afrique investit peu dans la recherche contribuant donc à de faibles résultats. Pour réaliser l’excellence, il est important que les universités africaines mènent et participent à la recherche au niveau national et mondial et diffusent des résultats qui profiteront à l’innovation et au développement.
C’est sous ce rapport que les scientifiques ont émis les recommandations telles que la formalisation d’un Conseil africain de la recherche (Car) doté d’antennes nationales, l’amélioration de la disponibilité de financements des études post licence et de la recherche, l’amélioration de la supervision des études de troisième cycle ; les incitations pour développer et retenir les talents et les capacités locaux. En effet, ces recommandations seront discutées en travaux durant ces trois jours à Dakar. Et pour y remédier, bon nombre de recommandations ont été soumises à l’assemblée afin de permettre de revitaliser l’enseignement supérieur en Afrique.
LE FRONT SYNDICAL AUTONOME ACCOMPAGNE LE GRAND CADRE DANS SON COMBAT
Le Front syndical autonome (Fsa) et le Grand cadre des enseignants ont décidé d’unir leurs forces pour contraindre le gouvernement à respecter les accords signés. Les secrétaires généraux de ces deux organisations syndicales, Sidiya Ndiaye et Mamadou Lamine Dianté, ont dévoilé, hier, leur plan de combat.
Dans un climat social marqué depuis quelque temps par de vives tensions, le Front syndical autonome (Fsa) a décidé d’accompagner le Grand cadre national des enseignants dans son combat. «Notre mission n’est pas de faire une médiation, c’est plutôt une mission d’accompagnement dans la lutte d’implication. Et c’est ce que nous allons faire dans les jours à venir. Un communiqué sera publié dans quelques jours à l’issue de cette rencontre pour voir les formes que prendra ce soutien», a annoncé hier, le coordonnateur du Front syndical autonome, Sidiya Ndiaye à l’issue de leur rencontre avec le grand cadre. Il précise: Nous sommes déçus, nous déplorons ce manque de considération et nous dénonçons l’arrogance et l’insouciance de certains ministres qui se croient en territoires conquis». Et pour cela, dit-il: «Nous lançons un appel solennel au président de la République. Il doit instruire son Gouvernement pour qu’il soit à la hauteur des attentes des citoyens notamment de l’école sénégalaise».
Le syndicaliste a aussi justifié les lenteurs constatés dans la mise en œuvre des accords signés par le fait que la manipulation a pris le dessus sur l’action. «Nous sommes dans un domaine où l’intoxication et la propagande sont en train de diaboliser l’enseignant. Tout le monde sait que tout ce qu’ils ont décliné ici comme doléances et comme revendications relèvent du domaine du possible et du raisonnable», a indiqué Sidiya Ndiaye qui n'a pas manqué de se poser la question sur l’attitude de ceux qui ont applaudi, lors de la signature dudit accord. «Où se trouvent les autorités étatiques qui, au moment où elles signaient l’accord avec les enseignants, avaient dit que c’était la première fois, qu’un Gouvernement signait un accord réaliste et réalisable», s’est-il interrogé.
Pour sa part, le coordonnateur du Grand cadre national des enseignants, Mamadou lamine Dianté a expliqué les raisons du rapprochement entre les organisations syndicales. «Nous nous sommes réunis aujourd’hui, dans le cadre du 3è plan d’actions du Grand cadre des syndicats de l’enseignement. Nous avons lancé la campagne d’informations et c’est à ce titre que le Grand cadre a adressé une demande de rencontre avec le Front syndical autonome (Fsa) pour l’informer de la situation. Mais également de solliciter de leur part un soutien et une implication dans la lutte», a-t-il expliqué. Aussi, ajoute-il : «Nous sommes soucieux de l’avenir de ce pays et du devenir de l’école sénégalaise. Nous avons souhaité que la lutte soit la plus brève possible pour que l’école retrouve sa sérénité, et les élèves et leurs enseignants que nous sommes».
A cet effet, dit-il, «nous avons fait ce pas en direction du Fsa pour demander son soutien et son implication dans la lutte. Parce que le rôle d’une centrale syndicale n’est pas de jouer à la médiation mais nous partageons avec le Fsa deux valeurs, c’est-à-dire l’autonomie et la combativité. Sur ce, nous avons rencontré le Fsa pour faire un exposé des motifs». Par ailleurs, il fait savoir que «ce qui n’est pas des moindres, c’est l’augmentation substantielle de toutes les indemnités allouées aux enseignants, eu égard au décret 2014/769 du 12 juin 2014. Donc, c’est pourquoi, nous sommes optimistes quant à l’issue de cette lutte. Nous tenons à informer l’opinion que la balle est totalement dans le camp des autorités gouvernementales».
On nous raillait dès nos premières lignes sur la crise au Pds mais avec le temps, les petites vérités finissent toujours par faire jour. Au Parti démocratique sénégalais (Pds), la bataille fait rage entre les lieutenants de Wade.
Selon ce que nous savions de cette bataille, tout le monde ou presque, au niveau du top management de ce parti, sait que le schéma de Gorgui ne peut pas se concrétiser, que les casseroles de Karim Wade sont telles qu'il est presque impossible de le tirer d'affaire, qu'il sera inéluctablement condamné. C'est en fait ce qu'a dit l'ambassadeur de France Paganon et qui lui vaut aujourd'hui tant de soucis. Sans doute aurait-il mieux fallu pour lui de la boucler. Mais enfin ! Karim Wade n'est plus le problème mais l'après Karim. Ou l'après Wade.
Selon nos sources, plusieurs lieutenants sont alignés sur le départ, qui se battent pour contrôler le Pds. Dans le désordre, Omar Sarr, Modou Diagne Fada, Souleymane Ndéné Ndiaye, Me El Hadj Sall, Babacar Gaye, pour ne citer que ceux-là. Tous ont leurs armes, tous se préparent. Certains prévoient même des plans alternatifs ;
à savoir qui soutenir au cas où sa candidature ne passerait pas. Nos sources croient savoir que les choses sérieuses se passeront entre le 20 et le 25 de ce mois. Et que toutes les cartes seront dévoilées dans cette tranche temporelle. Dans ce bal masqué aux allures de jeu de dupes, les acteurs avancent avec des tulipes.
Omar Sarr... plus ambitieux que jamais
Pour ne prendre que l'exemple d'Omar Sarr, il faut savoir que si ce dernier a parlé, c'est parce qu'il a de réelles ambitions sur le parti, malgré les apparences. D'après nos interlocuteurs, s'il se range derrière Karim, c'est parce qu'il sait que ce dernier est déjà "mort", politiquement s'entend. Sa sortie dans les colonnes de l'Obs ne serait qu'un artifice pour mieux récupérer le Pds, lorsque la sentence d'une peine ferme sera prononcée. Et il semble bien que le seul adversaire sérieux qu'il aura en face de lui n'est autre que Modou Diagne Fada. A suivre...
‘’C’EST INACCEPTABLE QUE 5 FEMMES MEURENT PAR JOUR DES COMPLICATIONS DE LA GROSSESSE’’
ANDRÉA WOJNAR DIAGNE, REPRÉSENTANT RÉSIDENT DE L’UNFPA AU SÉNÉGAL
Venue remettre le don de deux véhicules d’un montant de 55 millions de francs Cfa offerts par l’Oms, de 1 700 téléphones portables, type smartphone, des médicaments pour enfant, des équipements pour le coin du nouveau-né pour un montant global de 292 millions, offerts par l’Unicef et des médicaments pour la mère pour un montant de 218 millions de francs, offerts par le Fnuap, Andréa Wojnar Diagne n’a pas fait la fine bouche en exprimant ses attentes du Sénégal.
Parlant au nom de l’Unicef, de l’Oms et du Fnuap, elle estime que ce don de près de 568 millions de francs Cfa est en quelque sorte une prime aux bons résultats du Sénégal. «Les récents résultats de l’Enquête démographique et de santé confirment que le Sénégal a enregistré des progrès notables. Le taux de prévalence contraceptive a augmenté de 8 points, passant de 12 à 20% entre 2012 et 2014.
La mortalité infantile a connu une baisse de 11 points au Sénégal, reculant de 65 à 54 décès pour mille naissances vivantes. Ces gains restent toutefois en deça des performances nécessaires pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement 4 et 5. Les défis restent nombreux», a indiqué le représentant résident du Fnuap au Sénégal.
Aujourd’hui, ajoute-t-elle : «Nous ne pouvons pas accepter qu’au Sénégal, chaque jour 5 femmes meurent des complications de la grossesse et de l’accouchement. Nous ne pouvons pas accepter que 29% des femmes qui le désirent n’aient pas accès à la contraception moderne, alors que les études ont montré que la planification familiale contribue fortement à la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile. Nous ne pouvons pas accepter qu’il y ait 54 décès d’enfants pour 1000 naissances vivantes.»
Andréa Wojnar Diagne semble convaincue du potentiel du Sénégal qui peut véritablement booster ses indicateurs. Pour elle, les efforts faits jusque-là, doivent être poursuivis par le renforcement de l’accès équitable aux médicaments essentiels, aux matériels médicaux et autres équipements pour améliorer la santé des mères, des enfants et des nouveau-nés et sauver des vies.
UN FAUX BERGER VOLE 300 MOUTONS ET SE RETROUVE EN PRISON
Les gendarmes de Dahra viennentt de réaliser un grand coup en mettant la main sur un troupeau de 300 moutons volés par Abdoulaye Diallo originaire de Aéré Lao qui, pour mieux dépouiller ses victimes, se faisait passer pour un berger. Il a été déféré au parquet de Louga et le butin restitué à son propriétaire.
DAHRA - Une rocambolesque affaire de vol de bétail défraie la chronique à Dahra et ses environs, plus précisément dans la localité de Deck Vote. En effet, une personne désirant garder l’anonymat a informé les gendarmes de Dahra d’un cas suspect de vol de moutons dans ledit village. Forts des informations ainsi fournis, les gendarmes se déportent sur les lieux, à Deck Vote, localité située dans la commune de Thiaméne-Pass distante de 10km de Dahra.
Sur place, le commandant de la brigade de la gendarmerie, Abdou Salam Diagne et ses éléments ont trouvé un individu sous bonne escorte des villageois. Il s’agit du nommé Abdoulaye Diallo qui, à peine engagé par son employeur en qualité de berger, a tout bonnement disparu après avoir reçu de la part de Boydo Birame Ka 300 moutons.
Selon le plaignant, son employé lui a été présenté le 06 mars 2015 au foirail de Dahra. Après une brève identification, Abdoulaye Diallo désigne Ali Dieynaba Diallo, notable honorablement connu dans le milieu du foirail, comme étant son parent et tuteur. Argument que Boydo Birame Ka juge suffisant pour lui accorder une grande confiance au point de lui laisser tout son troupeau. Après deux jours de bons et loyaux services, Abdoulaye Diallo disparaît avec le troupeau et se terre au village de Deck Vote où il sollicite l’hospitalité auprès des villageois pour une période de transhumance.
Intrigués par cette grande richesse et le fait que bon nombre de brebis ne sont pas avec leurs agneaux, Alassane Ka et les gens du village commencent à se poser des questions. Interpellé sur cet état de fait, Abdoulaye Diallo semble confus dans ses propos et ne trouve aucun argument pouvant convaincre l’assistance. Pour faire la lumière de cette affaire, ces derniers alertent les gendarmes qui n’ont pas tardé à saisir le voleur et le butin composé de 300 moutons.
Pour se disculper, le voleur a déclaré qu’il s’est perdu en quittant Gabougal résidence de son employeur pour se retrouver à Deck Vote. L’ensemble du troupeau a été remis à Boydo Birame Ka et le voleur déféré hier matin au parquet de Louga.
Dakar, 11 mars (APS) – Les journaux reçus mercredi à l’APS traitent en priorité des sujets politiques, faisant écho notamment d’une rencontre entre le président Macky Sall et ses alliés de la coalition Macky 2012, les primaires annoncées au Parti démocratique sénégalais (PDS), entre autres.
''Après les vives critiques de Macky2012 : Macky Sall tance ses alliés et les rassure'', titre le Témoin au quotidien qui rapporte qu’hier (mardi) ''lors de sa rencontre avec ses alliés au premier tour de la dernière présidentielle, Macky Sall a soufflé le chaud et le froid''.
Selon la presse, la coalition Macky2012 qui avait porter la candidature de Macky Sall au premier tour de l’élection présidentielle de 2012 a multiplié ces derniers jours les sorties médiatiques pour dénoncer sa mise à l’écart dans la gestion des affaires.
''Macky Sall a fermement désapprouvé les sorties médiatiques de ses alliés avant de manifester sa volonté d’arrondir les angles pour éviter l'escalade. C’est le double sens qu’il faut donner à la rencontre entre les deux parties qui s’est tenue mardi au palais’’, commente le Témoin.
Pour Le Populaire, Macky Sall a mis la pression sur ses alliés indécis. ‘’De toutes les façons les uns et les autres devront bientôt se déterminer (…) Si nous devons être ensemble, il faut que ce soit dans la confiance’’, rapporte le journal, citant le président Macky Sall.
Selon L’Observateur qui traite en priorité le même sujet, le président Sall a demandé aux responsables de la coalition Macky2012 de ‘’faire des propositions dans l’urgence en vue d’arrondir les angles’’.
Au Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) aussi, ce n’est pas la parfaite entente à en croire certains journaux. ‘’PDS : la guerre des lieutenants’’, titre Enquête avec, en guise d’illustration, des photos de Modou Diagne Fada, président du Groupe parlementaire du parti, et d’Oumar Sarr, son coordonnateur.
''Au Parti démocratique sénégalais, la bataille fait rage entre les lieutenants de l’ancien président de la République Abdoulaye Wade’’, selon Enquête. Le député Modou Diagne Fada qui a menacé dans la presse de quitter le parti ''dément tout chantage sur Wade'', selon Grand Place.
''Tout cela vient de mes adversaires dans le parti. Je ne suis même pas candidat pour diriger le PDS. Je suis Wadiste’’, a confié à Grand Place le président du Groupe parlementaire libéral et démocratique du PDS à l’Assemblée nationale.
Le Soleil s’intéresse principalement à l'ouverture officielle, mardi à Dakar, d'un Sommet dédié à la "revitalisation de l'enseignement supérieur pour le développement de l'Afrique''. ''Enseignement supérieur : Macky Sall appelle à l’édification d’un espace commun’’, titre le journal.
Pour la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma citée par Le Soleil, pour assurer ''le développement du continent, il faudrait régler au préalable la question de l’enseignement supérieur''.
L'AMBASSADEUR KOWEÏTIEN ET MGR NDIAYE ÉVOQUENT LES ENJEUX DU DIALOGUE INTERRELIGIEUX
Dakar, 11 mars (APS) - L’Ambassadeur de l’Etat du Koweït à Dakar Mohammad Fadel Khalaf a évoqué mardi ''les enjeux et l’importance du dialogue interreligieux pour un monde pacifié'' au cours d’une rencontre avec Monseigneur Benjamin Ndiaye Archevêque de Dakar à sa Résidence ''Les Badamiers’’, a appris l’APS de source diplomatique.
‘’Cette rencontre est un signal fort de la nécessité de tous et chacun de s’investir au quotidien pour la matérialisation du dialogue interreligieux dont nous connaissons la portée pour l’acheminement vers un monde pacifié’’, a expliqué un communiqué de l’Ambassade du Koweït à Dakar transmis à l’APS.
Mohammad Fadel Khalaf s’est rendu à la résidence ‘’les Badamiers’’ pour ‘’présenter ses remerciements à l’archevêque de Dakar pour avoir honoré de sa présence la célébration de la fête nationale et la libération de l’Etat du Koweït le 25 février dernier à Dakar’’.
Au cours de leurs échanges, les deux hommes ont estimé que c’est ''par la voie du dialogue entre les religions que la montée en puissance de l’extrémisme religieux pourra être contrecarrée''.
''Même le conflit israélo-palestinien qui nous préoccupe tant ne trouvera une sortie heureuse qu’a travers l’acceptation de leurs différences par deux peuples unis par un destin commun, en l’inscrivant dans le prisme de la diversité enrichissante et non pas conflictuelle'', a souligné la même source.
Selon le communiqué les deux autorités ''partageant la même vision pour un monde pacifié où la recherche de solutions durables passent par le compromis et le dialogue et non plus par la violence armée''.
L’Ambassade du Koweït à Dakar a magnifié ''le vécu religieux du Sénégal qui est illustratif à souhait, avec les confréries religieuses comme vecteurs de pacification sociale, existant en parfaite symbiose avec l’ensemble des autres sensibilités religieuses''.