Sen Apr
SMS a présidé, hier, la réunion de l’instance dirigeante de l’Alliance pour la République (Apr), le Secrétariat exécutif national (Sen). Selon nos capteurs, l’une des résolutions majeures issues de cette rencontre est la désignation de Thérèse Faye par «Kor» Marième Faye comme la nouvelle coordonnatrice de la Convergence des jeunesses républicaines (Cojer) en remplacement du député Abdou Mbow qui est atteint par la limite d’âge. Une décision qui, indiquent nos machins, a mis du baume au cœur des partisans de la directrice de la case des Tout-petits qui ont pris d’assaut le domicile de cette dernière pour faire la fête, jusque tard dans la soirée.
Sen Apr (Bis)
Restons à la rencontre du Secrétariat exécutif national (Sen) de la formation présidentielle, pour dire que SMS a répondu indirectement aux attaques en dessous de la ceinture de son ancien père spirituel, 3W. A en croire nos capteurs qui ne se mêlent jamais de ce qui les regarde, «Kor» Marième Faye s’est mué en donneur de leçons. Selon nos oreilles prolongées, SMS a appelé ses troupes au calme. “Ne répondez pas aux insultes, ne descendez pas dans les caniveaux. Concentrez-vous sur le travail. Moins de polémique et plus d’actions», a dit SMS à ses ouailles, d’après nos machins.
Le Saes indigné par…
Le Syndicat autonome de l’enseignement du supérieur (Saes) rouge de colère à la suite de la décision de l’Ucad de faire de Valérie Pécresse, docteur Honoris Causa. «Alors que les vilénies déblatérées par un certain Nicolas Sarkozy à l’Ucad II, en juillet 2007, n’ont pas fini de hanter nos mémoires meurtries tant elles ont été mensongères, abjectes et insultantes pour l’Afrique et les Africains, voilà que les étudiants et les enseignants de l’Ucad sont conviés à une cérémonie, prévue le 06 mars 2015, qui compte consacrer Madame Valérie Pécresse, Docteur Honoris Causa de l’Ucad». Pour honorer Pécresse dont la Leçon va porter sur : «L’Université, facteur de croissance et de développement», le Saes dit que «le Rectorat de l’Ucad a mis les petits plats dans les grands».
…l’Honoris Causa à…
Seulement, s’interroge le Saes : «Qui est Valérie Pécresse ?» Au-delà d’être «Député des Yvelines et ancien Ministre des universités et de la recherche de France», le syndicat souligne que «Pécresse c’est l’ex-Ministre des universités et de la recherche de France qui a mené une réforme extrêmement controversée qui a plongé les universités françaises dans une ébullition jamais atteinte ; ébullition qui visait à terme l’évaporation de l’autonomie des enseignants et des chercheurs». Seydi Ababacar Ndiaye et ses collègues enseignants, soulignent que «c’est sous le joug d’un certain nombre d’impératifs économiques que sa réforme dite Loi relative aux Libertés et responsabilités des universités (Lru) a consacré la précarisation de l’enseignement et de la recherche avec la multiplication exponentielle des précaires (Ater et post-docs) au détriment de vrais postes de titulaires».
..Valérie Pécresse
Alors, ils disent ne pas comprendre pourquoi «piqué par on ne sait quelle mouche, l’Ucad a décidé d’honorer Mme Pécresse qui symbolise, plus que toute autre personne, la précarisation, la marchandisation et la privatisation des universités ainsi que la dégradation volontaire de l’autonomie des universitaires». Le Saes s’interroge si le Rectorat «mesure le poids de ses responsabilités» et parle de «casus belli» aux gros risques «dans un contexte on ne peut plus délétère». Les enseignants du supérieur ne manquent pas de dire leurs vérités à Pécresse estimant que «l’Ucad ne saurait être un laboratoire d’expérimentation de ses idées et que les universitaires (sunugaaliens) n’ont que faire de sa leçon : ‘L’Université, facteur de croissance et de développement’» !
Menaces
Ils renseignent que «les universitaires (sunugaaliens) qui se rendent régulièrement en France, dans le cadre de voyages d’étude ou de colloques, constatent la clochardisation avancée des universités françaises, ce par la magie (maléfique) de ses idées lumineuses, promue par la Lru». Le Saes interpelle aussi le ministre de l’Enseignement supérieur, Mary Teuw Niane, sur le fait que «le destin qui unit sa Loi cadre à la Lru de Pécresse est du même rapport que le destin qui unit un mauvais produit à sa contrefaçon : tôt ou tard tous deux se retrouveront à la poubelle !» Et pour finir, le Saes prévient le Rectorat qu’«il ne cédera pas à cette provocation inutile, puérile et ridicule».
Délocalisation
Restons avec le Saes pour dire que ses responsables vont tenir une conférence de presse, ce matin, à l’Ucad II où devait se tenir la cérémonie de remise du Honoris causa à Valérie Pécresse. On conjugue au passé parce que la cérémonie n’y aura finalement pas lieu. Elle a été délocalisée à l’hôtel Terrou-bi. Et pour le Saes, c’est sa mobilisation qui a poussé le Rectorat à faire tenir la cérémonie hors de l’université
Mary Teuw
Ne quittons pas l’enseignement supérieur et ses problèmes pour faire un saut à Thiès où, hier, la salle de conférence de la gouvernance s’est révélée exiguë pour contenir l’ensemble du personnel administratif de la région, étudiants, parents d’élèves, syndicalistes entre autres face au ministre de l’Enseignement supérieur Mary Tew Niane qui y présidait, le Comité Régional de développement préparatoire de la pose de la première prière de l’Institution supérieur de l’enseignement professionnel de Thiès (Isep). Laquelle cérémonie sera présidée par le Premier ministre Momo Dionne lundi prochain. Pour le ministre de l’Enseignement supérieur, la pose de la première pierre dudit institut est une cérémonie fondatrice car l’Isep de Thiès est le premier maillon d’importants réseaux de 14 Isep qui vont voir le jour dans les prochains jours.
Mary Teuw (bis)
D’ailleurs d’après le ministre, le financement de 5 autres instituts dans les localités de Thiès, Bignona, Richard Toll, Matam et Ndakaaru à hauteur de 6,5 milliards de FCfa pour chaque Isep est déjà disponible. De même Mary Teuw Niane est revenu sur les spécificités des Isep en matière de formation en renseignant qu’ils vont conjuguer étude et entreprise pour faciliter l’insertion. Une manière de montrer d’après lui, le rôle important que vont jouer lesdits instituts. «L’enseignement supérieur n’a de sens que s’il sert la société et c’est dans ce sens-là que la réforme est en train de réorienter le système éducatif. C'est-à-dire de faire en sorte que cet enseignement soit au service de l’économie, de la société et de la culture», a indiqué le ministre.
Candidature à la tête du Pds…
Le président du Conseil départemental de Mbacké a annoncé sa candidature à la succession de 3W. «Je suis candidat à la succession de (3W) pour diriger le Pds», a-t-il déclaré en marge de la session budgétaire 2015. Pour Serigne Fallou Mbacké personne, n’est plus légitime que lui pour diriger le parti, vu son parcours politique mais aussi et surtout sa représentativité dans le département de Mbacké et son histoire avec le Pds dont son grand père Gaïndé Fatma fut un membre fondateur. Le président du Conseil départemental précise toutefois qu’il n’est pas candidat à la Présidentielle de 2017. Le fils de feu Serigne Mbacké Sokhna Lo pense même que tout le monde doit croiser les doigts et prier pour que Rimka sorte de prison.
…Mais pas pour la Présidentielle
«C’est notre meilleur candidat en ce moment, il jouit d’une popularité incontestable. Et s’il venait de sortir de prison, il allait faire tache d’huile parce qu’il est le mieux placé pour affronter (SMS) en 2017». Le Sg de la fédération Pds de Touba d’aborder ensuite les nouveautés dans sa politique de développement pour l’année budgétaire en cours. «Ma priorité est la santé, l’éducation et la création de ligne budgétaire pour aider les jeunes dans l’obtention de financements leur permettant de sortir de la pauvreté sans cesse croissante dans le département» , dit-il. Le budget 2015 du Conseil départemental de Mbacké, estimé à 731,180 millions est à 95% consacré au fonctionnement.
Menaces sur la…
Les Forces de sécurité demeurent la menace la plus importante contre la Liberté d’expression en Afrique de l’Ouest. Voilà la conclusion globale du Rapport de suivi de la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (Mfwa). Le rapport intitulé West Africa Free Expression Monitor, analyse les incidents de violations de la liberté d’expression au sein de la région pendant la période septembre-décembre 2014, selon la note de présentation qui indique que les «forces de sécurité de l’Etat - surtout la police, l’armée et les agents de renseignements - sont les violateurs principaux du droit à la liberté d’expression en Afrique de l’Ouest. Ainsi, les forces de sécurité de l’Etat ont commis plus d’une moitié des violations des droits à la liberté d’expression signalées pendant la période. 37 cas de violations ont été signalés de septembre à décembre 2014, représentant une réduction de 2,6 % des cas par rapport aux 38 enregistrés de mai à aout.
…liberté d’expression
Sept pays ont connu une augmentation dans le nombre des cas signalés : Le Bénin (par 2), Burkina Faso, Mali, Mauritanie et Togo (par 1 chacun). Par contre, huit pays ont constaté moins de cas pendant cette période : Nigeria (moins 5) ; Sénégal (moins 3) ; Gambie, Niger et Sierra Leone (moins 2) ; Côte d‘Ivoire, Guinée Bissau, et Liberia (moins 1). Le Cap Vert n‘a enregistré aucun incident, comme d‘habitude, toujours en accord avec les niveaux élevés de ses droits civiques et politiques. Autre enseignement du rapport, les forces de sécurité ont commis 19 sur le nombre total de 37 violations signalées de septembre à décembre 2014. Le document indique que par rapport à la dépénalisation et aux décisions des tribunaux favorables à la Liberté d’expression, des évolutions positives ont été signalées au Burkina Faso, en Gambie, en Guinée et au Sunugaal.
Ça chauffe …
Un problème d’emplacement de panneaux publicitaires a opposé les travailleurs de la société Sénégal Handling Services (Shs) et leurs concurrents de la société Ahs. Selon, Pape Malang Badji, délégué du personnel à Shs, «on avait installé un panneau publicitaire dans les locaux d’Air France. Mais les Ads nous avaient signifié d’enlever ce panneau parce que, disent-ils, nous n’avons pas l’agrément pour installer ce panneau. Et par courrier, nous leur avons fourni l’agrément qui nous lie à Air France. Les Ads, suite à notre courrier, nous ont transmis un autre courrier pour nous dire qu’il n’y avait aucun contrat qui nous liait à Air France».
…Entre Shs et Ahs
Pape Malang Badji informe : «face à cette situation, nous avons enlevé le panneau des locaux d’Air France pour le mettre dans nos propres locaux. Mais à notre grande surprise, aujourd’hui (ndlr : hier) on a constaté que nos concurrents de la société Ahs ont commencé à installer leur panneau publicitaire dans les mêmes locaux d’Air France». Et pour cela, dit-il, «nous nous sommes opposés à cette installation de panneau de la part de nos concurrents. Et ce sont même les gendarmes qui sont intervenus». Aussi, ajoute M Badji : «Pour l’heure, la société Ahs n’a pas réussi à mettre ses panneaux sur ordre de la gendarmerie. De notre part, nous attendons l’évolution de la situation pour aviser. Mais ce que nous pouvons dire, c’est qu’il y a un forcing qui ne dit à pas non. Et les Ads doivent jouer un rôle de régulation et non de parti-pris».
Sursis
L’un des jeunes qui avait cambriolé le bureau du Principal au CEM Mbacké II de la commune de Mbacké a été jugé en flagrant délit, ce jeudi à Diourbel. Il a été finalement condamné à 1 mois de prison avec sursis, cela après le désistement du Principal qui a retiré sa plainte. L’autre jeune avec qui il avait commis le forfait sera jugé au tribunal des mineurs mardi prochain. Pour rappel deux élèves dudit Cem ont été arrêtés, il y a une semaine pour cambriolage. Les deux potaches voulaient voler les épreuves de composition du premier semestre dans l’annexe du lycée. Leur plan a été déjoué par le vigile qui les a livrés aux autorités académiques. Leur exclusion définitive de l’établissement a été prononcée par le conseil de discipline de l’école.
Une usine se meurt, une équipe de football risque de disparaître. On pense à la Suneor. La fatalité ne s’est pas encore inscrite dans l’inéluctable, mais elle guette. On a déjà vécu un tel désastre, qui fait que la Sidec ne dit rien aux footeux de moins de 35-40 ans. Il fut également un temps où, dans les années 1990, l’Entente Sotrac-Ouakam jouait un rôle leader.
Portées par des entreprises qui ont fait faillite, ces équipes n’avaient pas en elles-mêmes la dynamique et les moyens de leur propre survie. En dehors du corps porteur, point de salut, car il n’y a jamais eu un système pour encadrer cette formule du football d’entreprise dont on a pensé, au début des années 1980, qu’elle pouvait constituer une voie de salut. Finalement, il a survécu comme un anachronisme, une anomalie sans trop de sympathie.
Le paradoxe, dans la situation actuelle de la Suneor, c’est que l’usine se trouve au stade de la dislocation alors que son équipe de football pointe à la 3e place de Ligue 1. Mais le potentiel d’entrainement n’est pas dans le ballon, il est dans le bilan d’entreprise. Le Quotidien évoque 48 milliards de francs de dettes et il faut faire table rase pour laisser l’avenir entre de nouvelles mains. Celles-ci arrivent avec une nouvelle enseigne : Suneol.
C’est la quatrième fois que l’équipe diourbelloise changerait de nom, après avoir été floquée Seib, Sonacos puis Suneor. A chaque nouvelle enseigne au fronton de l’usine, ce n’est pas la continuité qui s’installe dans les vestiaires, mais une histoire qui s’éteint. Derrière chaque nom, il y a une identité, un référentiel, un repère, le sentiment intime d’un vécu qui forge un attachement quasi éternel.
Si la Jeanne d’Arc est aussi bruyante dans son refus de mourir, c’est parce que, depuis près de cent ans, son histoire s’écrit sous une identité que des générations se sont transmise.
La disparition de la Suneor, qui se dessine, tient à une formule mal ordonnée à ses origines. Quand le football d’entreprise émergea à la fin des années 1970, c’était pour combler les limites de la «Réforme Lamine Diack» de 1969. Les grands clubs espérés dans les fusions avaient fait long feu. Les deux seules formations à avoir atteint des sommets en Afrique, dans la foulée, avec la Ja (1974) et Gorée (1979), comme demi-finalistes de la Coupe d’Afrique des clubs champions, étaient restées homogènes, hors des tendances fusionnelles. Mais derrière leurs forces, il y avait toutes les faiblesses des autres clubs traditionnels en termes de moyens et de capacité de mobilisation des facteurs financiers de performance.
Le football est bien né au XVIIIe siècle derrière les murs d’usine et à l’ombre des cheminées d’Angleterre. Mais ce n’est pas dans les mines de phosphates de l’Etics, dans les entrepôts du Port et de la Douane, dans les garages de la Sotrac, dans les champs de canne de la Css (Assur) ou encore sous les presses à huile de la Seib qu’un miracle sénégalais fera jour.
Certaines réussites n’ont servi qu’à bâtir de petites royautés locales, aux ambitions ratatinées par le défi continental.
Au moment où le football sénégalais s’essayait à cette formule, l’Algérie avait fini d’en faire une exploitation rationnelle et heureuse. Dans les belles heures du boom pétrolier du milieu des années 1970, ce pays avait bâti son sport dans un parrainage où le Mouloudia pétrolier d’Oran et la Jeunesse électronique de Tizi Ouzou ont incarné une excellence qui s’est traduite par une victoire en Coupe d’Afrique des clubs champions devant le Hafia en 1976 (Mouloudia) et une finale en Coupe des nations perdue à Lagos devant le Nigeria en 1980, pour aboutir à la phénoménale odyssée du Mondial-1982.
Le malheur de l’expérience sénégalaise du football d’entreprise est d’avoir commencé dans un environnement de crise marqué par le premier programme de redressement économique et financier, inauguré dans les dernières années du régime senghorien. C’est dans la dévaluation et le programme d’ajustement structurel du milieu des années 1990, que l’initiative du Port a aussi fini dans des eaux troubles. L’absence de cohérence et la non-existence d’un schéma structuré de l’implication de l’entreprise dans le foot, conçu par la fédération et appuyé par l’Etat, a fait le reste pour conduire à l’échec.
La Suneor, qui risque de disparaître, renseigne encore une fois sur le fait que l’approche n’est pas viable, dans les conditions actuelles. Lagardère, malgré ses milliards, n’a pas su imposer le Matra Racing comme concurrent du Psg. Sochaux vit toujours, mais ne s’appelle pas Peugeot. Au Nigeria, on n’entend plus parler de Julius Berger, encore moins d’Abiola Babes. D’autres clubs éponymes survivent sans doute, comme le Bayer Leverkusen. Mais il y a des approches plus dynamiques en matière de sponsoring, pour poser l’entreprise au milieu du football, dans un rapport dynamique, mais pas à travers une relation captive.
En Europe, se développe une nouvelle formule. Elle consiste à chercher des sponsors pour chaque match, avec une mise aux enchères pour figurer sur le maillot. Une équipe qui marche devient alors un super produit.
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BURKINA : FORTE AFFLUENCE POUR "TIMBUKTU", FILM STAR DU FESPACO
Ouagadougou, 5 mars 2015 (AFP) - Des centaines de personnes patientaient depuis des heures à Ouagadougou pour voir "Timbuktu", film vedette qui décrit la vie dans le nord du Mali sous le règne des jihadistes, projeté jeudi soir au Fespaco, festival sous haute protection.
"J'ai laissé mon travail à 15H00 pour voir +Timbuktu+. Je voulais féliciter le réalisateur pour son courage. Mais je ne vais pas le voir", se désespère Bernadette Boly, défaitiste malgré trois tickets dans les mains.
Derrière elle, Fadel Lô, un journaliste sénégalais, soupire : "Si je ne vois pas ce film, ma rédaction va me tuer". Une trentaine de policiers sont présents à proximité, sous un soleil brûlant.
Patrouilles aux abords de la manifestation, fouille minutieuse des spectateurs, portiques détectant les métaux : le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), pour sa 24e édition, est encadré par un dispositif de sécurité inédit.
"Il y a pas mal de problèmes sécuritaires qui se posent" autour de "Timbuktu", déclarait le ministre de la Culture Jean-Claude Dioma le jeudi 26 février, deux jours avant l'ouverture du festival, l'un des principaux consacrés au cinéma africain.
Le gouvernement avait envisagé de retirer le film aux 7 Césars (l'équivalent français des Oscars américains) de la programmation, même s'il n'avait reçu aucune "menace sur le Burkina", pays du Sahel voisin du Mali, à cause de cete oeuvre.
Le tollé causé par ces hésitations, assorti d'un "renforcement" de la sécurité, a finalement convaincu les autorités. Le réalisateur du film, le Mauritanien Abderrahmane Sissako, s'était dit "consterné" par la perspective d'un retrait de son film.
"Quelque chose qui pourrait m'inciter à aller avec vous dans les salles de cinéma ces jours-ci, c'est si vous me promettez que vous allez diffuser le film +Timbuktu+", avait déclaré le président burkinabé Michel Kafando, lui apportant son soutien en pleine polémique.
La présence du chef de l'Etat n'avait pas encore été confirmée pour la projection, qui se tiendra jeudi à 18H30 (locales et GMT) au ciné Burkina, l'une des plus vieilles salles de la capitale, aux quelques centaines de sièges. Abderrahmane Sissako est depuis mercredi soir à Ouagadougou, selon les organisateurs.
- 'Barbarie' -
"Timbuktu" raconte la vie quotidienne dans le nord du Mali sous la coupe des jihadistes qui l'ont contrôlé plusieurs mois entre 2012 et 2013.
A Bamako, où il a été projeté une fois, le film n'a pas fait l'unanimité, certains lui reprochant d'édulcorer la réalité. "Les jihadistes-terroristes ont coupé des mains et des femmes ont été violées. C'était la barbarie.
On ne voit pas ça clairement dans le film", avait déclaré mi-février à l'AFP un enseignant de Tombouctou. Faute de pouvoir le voir chez lui, Moustaph Touré, boubou bleu et toque blanche, affirme être arrivé mercredi à Ouagadougou en provenance de Tombouctou, à plus de 500 km au nord, "dans l'intention de voir +Timbuktu+".
La fiction, qui avait été sélectionnée aux Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger, a été l'objet d'une polémique en France. Le statut d'Abderrahmane Sissako, conseiller culturel du président Mohamed Ould Abdel Aziz, y a été vivement critiqué.
Fondé en 1969, le Fespaco se tient tous les deux ans au Burkina Faso, pays pauvre dont il constitue la carte de visite à l'international. L'édition 2015 est la première depuis la chute du président Blaise Compaoré en octobre dernier à la suite d'une révolte populaire.
Manifestation où le public se mêle aux réalisateurs, comédiens et acheteurs, le Fespaco se conclura samedi quand l'Etalon d'or de Yennenga, la distinction la plus prestigieuse, sera décerné à l'un des 19 films en compétition.
"Il y a des films sur la guerre, sur les problèmes religieux, politiques...", souligne Ardiouma Soma, son délégué général. Pour lui, le Fespaco est "une photographie de la situation de l'Afrique au cours de ces deux dernières années".
NIGERIA : NOUVEAU MASSACRE DE BOKO HARAM, QUI RASSEMBLE DES TROUPES À GWOZA
Maiduguri (Nigeria), 5 mars 2015 (AFP) - Au moins 68 personnes, dont des adolescents, ont été tuées dans un nouveau massacre perpétré par Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, au moment où le groupe islamiste rassemble des troupes dans son fief voisin de Gwoza.
C'est depuis Gwoza, prise par les insurgés en juin 2014, que leur chef Abubakar Shekau a proclamé en août un "califat" dans les zones passées sous le contrôle des islamistes armés dans le nord-est du pays.
Mais, depuis février, Boko Haram fait face à une campagne militaire sans précédent lancée par le Nigeria et ses voisins, le Tchad, le Niger et le Cameroun, qui affirment avoir repris le contrôle de plusieurs villes et villages.
Jeudi, les autorités nigérianes ont annoncé avoir repris "le contrôle total" de Mafa, à 50 km à l'est de Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno et berceau de l'insurrection. Cette information n'a toutefois pu être vérifiée de source indépendante.
Selon les experts, au moment où Boko Haram est chassé de ses fiefs, les attaques risquent de se multiplier, notamment dans les régions les plus reculées. Des hommes très lourdement armés ont attaqué mardi le village de Njaba, dans l'Etat de Borno, selon deux témoins et deux membres de milices d'autodéfense interrogés jeudi.
D'après un milicien, qui dit y avoir perdu son père, l'attaque a été lancée depuis Gwoza, localité du même Etat située à une centaine de km à l'est. "Les terroristes étaient armés jusqu'aux dents", a raconté Falmata Bisika, 62 ans, depuis Maiduguri, où elle a trouvé refuge. Ils se sont mis à tirer sur les habitants qui tentaient de fuir, "dont des adolescents et des personnes âgées", a-t-elle poursuivi.
"J'ai participé au comptage des corps, 68 personnes ont été tuées", a déclaré Muminu Haruna. Cet homme de 42 ans, qui s'est d'abord caché dans un grenier derrière chez lui, a ensuite couru jusqu'à Maiduguri, située à une cinquantaine de kilomètres au nord de Njaba.
Selon M. Haruna et les autres témoins, le village a été entièrement brûlé. "Parmi les victimes se trouvaient des garçons et des filles de 13 à 19 ans et d'autres habitants, plus âgés. Ils ont été tués par balles ou massacrés", a déclaré Ali Mulai, qui fait partie des milices d'autodéfense du village.
- Afflux d'insurgés à Gwoza -
Dans le même temps, les combattants islamistes affluent depuis plusieurs jours à Gwoza, où ils ont commis des exactions, selon un témoin et un sénateur. Ils se préparent à défendre la ville au moment où l'armée poursuit son avancée, aidée par les soldats tchadiens, a expliqué jeudi à l'AFP Ali Ndume, sénateur de cette région.
Une reprise de cette ville serait un succès hautement symbolique pour l'armée nigériane. Selon une habitante qui a fui mardi Gwoza, les insurgés ont encerclé de jeunes hommes qui étudiaient le Coran devant la résidence d'un responsable religieux local.
Ces hommes ont ensuite été exécutés devant leurs femmes, a raconté cette habitante depuis Yola, capitale de l'Etat voisin d'Adamawa. "Les hommes de Boko Haram ont rapporté des armes neuves, dans des cartons, ils les ont testées et il ont abattu tous les hommes qui ont été forcés de s'allonger sur le ventre", a-t-elle relaté.
"Les insurgés de Boko Haram affluent depuis plusieurs jours à Gwoza, où ils ont tué de nombreux habitants de sexe masculin et chassé les femmes et les enfants", a indiqué de son côté le sénateur. Il est difficile d'estimer la population actuelle de Gwoza, de nombreux habitants ayant fui vers le Cameroun voisin après la prise de la ville en juin dernier.
L'armée tchadienne, au rôle majeur dans l'opération régionale en cours, a permis au Nigeria de reprendre de vastes teritoires aux islamistes ces dernières semaines. Le président tchadien Idriss Déby Itno a promis mercredi d'"anéantir" Boko Haram et d'éliminer son chef s'il ne se rendait pas, affirmant savoir où il se trouve.
USA : WASHINGTON DIT AVOIR FÉLICITÉ LE PEUPLE GAMBIEN ET NON JAMMEH
Washington, 5 mars 2015 (AFP) - Le gouvernement de Barack Obama a nié jeudi qu'une lettre envoyée au président de la Gambie, disant que les Gambiens avaient "beaucoup à célébrer", endossait son régime autoritaire.
La lettre, envoyée pour honorer le 50e anniversaire de l'indépendance de la Gambie, a été publiée par le Daily Observer, un journal pro-gouvernemental. "Nous avons félicité le peuple de la Gambie, et pas (le président Yahya) Jammeh", a indiqué un responsable de l'administration américaine à l'AFP.
"Nous avons toujours de sérieux différends avec le gouvernement gambien sur de nombreux points, dont sa feuille de route en matière de droits de l'homme", a-t-il ajouté. Le Daily Observer a écrit que "Barack Obama, le président des États-Unis d'Amérique, a félicité le chef gambien Son Excellence Sheikh Professeur Alhaji Dr Yahya AJJ Jammeh".
Le président Jammeh, un officier militaire et ancien lutteur, règne d'une main de fer sur l'ancienne colonie britannique depuis un coup d'Etat sanglant en 1994. Le régime de M. Jammeh, qui affirme notamment pouvoir guérir le Sida, est souvent accusé de violer les droits de l'homme, de commettre des meurtres extrajudiciaires ainsi que de torturer et de museler des journalistes.
Le responsable américain a affirmé que "le président envoie régulièrement des notes aux pays lors de leur journée nationale". Les procureurs américains ont accusé trois hommes l'année dernière d'avoir conspiré pour renverser le gouvernement Gambien par un coup d'Etat raté.
Le président Jammeh avait blâmé les opposants et les "terroristes" pour l'assaut contre le palais présidentiel. Jeffrey Smith, du Centre Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l'homme, a indiqué que Jammeh essaie depuis longtemps de redorer son image grâce à des soutiens étrangers.
"(Il) est très impopulaire dans son propre pays, et dans la région, donc il cherche régulièrement à légitimer son règne en tentant de démontrer que le reste du monde, dont les États-Unis, approuve la brutalité avec laquelle il se maintient au pouvoir".
M. Smith a ajouté que "manipuler les médias locaux" était "devenu la marque" du règne de Jammeh, et que le pays est devenu l'une des "pires dictatures au monde".
EVITER "LE DÉMON DE LA SURPRODUCTION" APRÈS UNE RÉCOLTE HISTORIQUE
Abidjan, 5 mars 2015 (AFP) - La Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao dont la campagne 2014 s'est soldée par des récoltes historiques, doit éviter "le démon de la surproduction", qui impacterait négativement sur les cours mondiaux, a averti jeudi l'Organisation internationale du cacao (ICCO).
Pour le marché mondial, "il est difficile voire impossible qu'une production nationale passe d'un 1,3 million (en 2013) à 1,74 million de tonnes de cacao. 400.000 tonnes de plus, c'est énorme!", a mis en garde Jean-Marc Anga, directeur exécutif de l'ICCO, lors d'une conférence de presse.
A ce rythme, la production ivoirienne pourrait atteindre "deux millions de tonnes voire plus, dans cinq ans". La Côte d'Ivoire en conséquence "doit veiller à ne pas être prise par le démon de la surproduction", a-t-il prévenu. La surproduction ivoirienne et celle des autres pays producteurs(Ghana, Nigeria, Cameroun, l'Indonésie) "auront un effet négatif sur les cours mondiaux du cacao", selon l'ICCO.
M. Anga a appelé les pays producteurs à augmenter leurs récoltes de "façon raisonnable" pour répondre aux demandes des pays émergents comme la Chine, la Russie, le Brésil et l'Inde.
La Côte d'Ivoire est le premier producteur de cacao avec plus de 35% des récoltes mondiales. Le secteur agricole - surtout le cacao - y représente 22% du PIB, plus de 50% des recettes d'exportation et surtout les deux tiers des emplois et des revenus de la population, selon la Banque mondiale.
Selon les prévisions de l'ICCO, la campagne 2015 en cours va baisser de 1,74 million à 1,72 million de tonnes pour la Côte d'Ivoire et de 920.000 à 850.000 tonnes pour le Ghana, deuxième producteur mondial.
Au total, les récoltes mondiales vont chuter en 2015 en raison des parasites et des facteurs climatiques liés à l'harmattan (vent très sec venant du Sahara), pronostique le directeur de l'ICCO, dont le siège est à Londres.
(SenePlus.Com, Dakar) - Elle balaie toutes les accusations d’un revers d’une main et pointe de l’autre un embouteillage sur le réseau Viber. «Certains commentaires relayés cette semaine dans les media ont laissé entendre un dysfonctionnement du réseau internet de Sonatel ayant pu occasionner une inaccessibilité de certaines applications de Voix sur IP (VoIP) telles que Viber et WhatsApp. Après investigations, Sonatel précise que les difficultés d’accès à ces applications de Voix sur IP ne sont pas imputables à la qualité de service délivrée par le réseau Internet de Sonatel», informe le numéro un des opérateurs de téléphonie et d’internet du Sénégal dans un communiqué parvenu à www.SenePlus.Com.
Sonatel fait remarquer que «dans la même période indiquée, d’autres applications de VoIP similaires, comme SKYPE, IMO, MAGICJACK, etc. fonctionnaient parfaitement. Et ajoute : «Il convient de noter que les services de VoIP comme Viber et WhatsApp sont aujourd’hui victimes de leur succès surtout avec la démocratisation de plus en plus accrue des Smartphones au Sénégal. Leur caractère gratuit, la possibilité de faire des appels vidéo, très consommateur de bande passante et leur usage excessif peuvent dégrader la qualité de service offerte par ces applications de VoIP. Le nombre d’utilisateurs ne cesse d’augmenter ainsi que les types d’usages alors que la capacité qui leur est dédiée est restée inchangée.»
Dans une correspondance aux relents de mise en demeure, l’Artp avait demandé à Sonatel de s’expliquer sur les perturbations des applications telles Viber et WhatsApp. Nombre d’usagers de ces technologies, se plaignant ces derniers jours de ces désagréments, ont directement accusé l’opérateur de téléphonie d’occasionner les blocages en question dans l'espoir de détourner vers son réseau les nombreux utilisateurs de ces applications devenues populaires du fait de leur gratuité.
UNE IMPORTANTE LOI ANTI-CORRUPTION VOTÉE AU BURKINA FASO
Ouagadougou, 5 mars 2015 (AFP) - Les députés burkinabè ont voté mardi une importante loi anti-corruption, un texte très attendu alors que le clan du président déchu Blaise Compaoré était accusé de népotisme, a-t-on appris jeudi auprès de députés.
"Cette loi est exemplaire et complète. Elle ne s'attaque pas qu'à la corruption mais également à la concussion (abus d'autorité d'un fonctionnaire), au délit d'initié, au financement des campagnes électorales...", s'est félicité Wilfried Zoundi, un parlementaire du Conseil national de transition (CNT), l'assemblée intérimaire qui l'a votée.
82 députés ont adopté ce texte et un seul s'est abstenu, a déclaré David Mayenga, un parlementaire, qui salue une étape importante dans la "moralisation de la vie publique".
Les "délits d'apparence" (permettant de confondre une personne au train de vie injustifiable) seront désormais sanctionnés, alors que les hautes autorités et fonctionnaires susceptibles de se faire corrompre (gendarmes aux frontières, fonctionnaires du cadastre, magistrats, etc.) devront publier la liste de leurs biens, selon des sources concordantes.
Les coupables de crimes économiques encourent désormais jusqu'à 20 ans d'emprisonnement et de fortes amendes. "La loi votée mardi est un pas décisif, même s'il faut attendre son application en vue de lendemains meilleurs au Burkina Faso", a estimé Karfa Gnanou, un magistrat membre du Réseau national de lutte anti-corruption, une ONG centrale dans l'adoption du texte.
Le texte anti-corruption ne devrait pas avoir d'effet rétroactif, même si le "délit d'apparence" permettra, de fait, d'inquiéter des cadres de l'ancien régime, selon M. Mayenga. L'ex-président Blaise Compaoré a été renversé fin octobre par la rue, qui critiquait avant tout sa mainmise sur le pouvoir et l'accaparement des richesses nationales par ses proches.
Le président intérimaire Michel Kafando, un ancien diplomate, et son Premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida, dirigent le Burkina depuis mi-novembre, jusqu'aux élections présidentielle et législatives d'octobre.
La CNT fait office d'organe législatif intérimaire. Une loi anti-corruption avait été présentée sous M. Compaoré par des députés des anciennes majorité et opposition, mais le gouvernement l'avait retoquée en 2013 pour en faire une coquille vide. Elle avait alors été retirée par les parlementaires impliqués.
LE BURKINA AUTORISE L'EXHUMATION DE LA DÉPOUILLE PRÉSUMÉE DE SANKARA
Ouagadougou, 5 mars 2015 (AFP) - La dépouille présumée de Thomas Sankara, président burkinabè assassiné en 1987 lors d'un coup d'Etat, va être exhumée dans le but d'être identifiée formellement, une décision hautement symbolique promise par les nouvelles autorités après la chute de Blaise Compaoré.
Autre mesure spectaculaire: l'adoption par les députés d'une loi anti-corruption, un texte très attendu alors que le clan du président déchu, chassé en octobre 2014 par la rue, était accusé de népotisme.
Les "ayants-droit" de Thomas Sankara, au pouvoir de 1983 à 1987, pourront "ouvrir la tombe supposée contenir son corps" et "faire procéder à toute expertise nécessaire à l'identification", selon un décret adopté en Conseil des ministres mercredi.
La mesure était réclamée de longue date par la famille de ce chef de l'Etat iconoclaste et révolutionnaire, chantre de l'anti-impérialisme et du panafricanisme. Le capitaine Thomas Sankara, arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 1983, a été tué quatre ans plus tard lors du putsch qui a porté Blaise Compaoré au pouvoir.
Il aurait été inhumé au cimetière de Dagnoën (quartier est de Ouagadougou), mais ses proches et ses nombreux partisans doutent que son corps s'y trouve réellement.
Après avoir échoué auprès des tribunaux burkinabè, sous le régime Compaoré, à faire effectuer des tests ADN pour trancher cette question, la famille a saisi la Cour africaine des droits de l'Homme, qui a ordonné en 2008 au gouvernement du Burkina Faso d'autoriser les expertises nécessaires.
Mais le régime Compaoré s'y est toujours refusé. Le président Michel Kafando, qui a succédé au chef de l'Etat déchu Blaise Compaoré, balayé par la rue après 27 ans de règne, avait affirmé fin décembre qu'il donnerait "des moyens" à la famille Sankara pour expertiser sa tombe.
Mais Mariam Sankara, veuve de Thomas, a nié mercredi avoir été "approchée par les autorités" ou avoir abouti à un quelconque "accord" sur le sujet.
Les organisations de la société civile, dont le rôle a été central dans la "révolution" burkinabè, appellent régulièrement à rouvrir le dossier Sankara. Le président Kafando a promis que "justice serait rendue".
- 'Loi exemplaire' -
La figure de Sankara a été abondamment revendiquée durant le soulèvement populaire qui a conduit à la chute du président Compaoré. Son intégrité est autant louée que le règne de son successeur est aujourd'hui décrié, nombre de Burkinabè dénonçant un accaparement des richesses nationales par les proches de M. Compaoré alors qu'il était aux affaires.
La loi anti-corruption votée mardi par le Conseil national de transition (CNT), l'assemblée intérimaire, est donc un autre geste fort. Pour le parlementaire Wilfried Zoundi, "cette loi est exemplaire et complète.
Elle ne s'attaque pas qu'à la corruption mais également à la concussion (abus d'autorité d'un fonctionnaire), au délit d'initié, au financement des campagnes électorales..." 82 députés ont adopté le texte et un seul s'est abstenu, a déclaré David Mayenga, un autre parlementaire, qui salue une étape importante dans la "moralisation de la vie publique".
Les "délits d'apparence" (permettant de confondre une personne au train de vie injustifiable) seront désormais sanctionnés, alors que les hautes autorités et fonctionnaires susceptibles de se faire corrompre (gendarmes aux frontières, fonctionnaires du cadastre, magistrats, etc.) devront publier la liste de leurs biens, selon des sources concordantes.
Les coupables de crimes économiques encourent désormais jusqu'à 20 ans d'emprisonnement et de fortes amendes. Le texte anti-corruption ne devrait pas avoir d'effet rétroactif, même si le "délit d'apparence" permettra, de fait, d'inquiéter des cadres de l'ancien régime, selon M. Mayenga.
Le président Michel Kafando, un ancien diplomate, et son Premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida, dirigent ce pays pauvre du Sahel depuis mi-novembre, et ce jusqu'aux élections présidentielle et législatives prévues en octobre prochain.
Une loi anti-corruption avait été présentée sous M. Compaoré par des députés de la majorité et de l'opposition de l'époque, mais le gouvernement l'avait retoquée en 2013 pour en faire une coquille vide. Elle avait alors été retirée par les parlementaires impliqués.