Le communiqué qui porte l’empreinte de «Macky 2012» et qui a été rendu public, avant-hier, a fait l’effet d’une bombe et a fini de diviser ladite entité. Hier, Ndane Diouf, coordonnateur et président de la Commission des sages de cette coalition, est monté en première ligne pour cracher ses vérités. A l’en croire, le contenu dudit document n’engage nullement la coalition du chef de l’Etat.
Dans un communiqué qu’elle a rendu public, la coalition «Macky 2012» se rebelle contre son président. Elle parle de discrimination dans des financements et déplore l’attitude de l’Etat par rapport à la crise scolaire. Que se passe-t-il ?
Je peux dire que j’ai été renversé, quand j’ai lu la presse ce matin (hier) qui parle de rébellion de la coalition «Macky 2012». Il n’y a pas de rébellion dans la coalition Macky 2012. La réunion d’hier (avant-hier) a été organisée et faite dans le cadre normal des réunions que la coalition organise. Pendant ces réunions, nous diagnostiquons la situation nationale, internationale, et nous nous prononçons par rapport à ça. Sur la discrimination en matière de financement des femmes, nous avons évoqué la question, mais pas sous l’angle qu’il y a une discrimination négative à l’endroit de «Macky 2012». Nous attirons l’attention des ministres concernés pour que, si c’est un oubli, que ça soit rétabli. Les ministres travaillent selon une planification. Nous ne savons pas quelle est leur planification. Donc, nous ne pouvons pas dire qu’ils ont fait de la discrimination négative. Et ces ministres-là vont, effectivement, se tourner vers la coalition, les femmes de la coalition «Bby», pour pouvoir satisfaire tout le monde. C’est mon sentiment, parce qu’il n’a jamais été question de faire de la discrimination négative depuis que nous sommes là.
La coalition dénonce également l’attitude de l’Etat par rapport aux revendications des enseignants…
Sur le point concernant l’enseignement supérieur, je voudrais dire que «Macky 2012» appuie les réformes entreprises par le gouvernement du Sénégal. Parce que nous sommes convaincus que si nous voulons sauver l’enseignement supérieur, si nous voulons sauver l’éducation nationale, il faut nécessairement des réformes. Une réforme n’est jamais passée sans bruit. Parce que c’est un changement d’attitude, de mentalité. Cela ne peut pas plaire à tout le monde. Nous estimons que le gouvernement a vu juste. Nous estimons que les réformes sont nécessaires, et qu’il faut aller jusqu’au bout de ces réformes. Cependant, nous invitons, le président de la République et son gouvernement à ouvrir un large dialogue avec l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur et de l’éducation nationale. Parce que sans dialogue, rien ne peut aboutir de bien.
Qu’en est-il du problème relatif au choix des représentants de «Macky 2012» dans les instances de «Benno bokk yakaar» ?
En ce qui concerne le choix qu’aurait fait le président de la République à la place des leaders de «Macky 2012», je voudrais, sur ce plan-là aussi, rester cohérent. Nous avons été reçus au Palais, audience au cours de laquelle «Macky 2012», par la voix de ses délégués, a dit textuellement que Macky Sall, président de la République est aussi le président de la coalition «Macky 2012». Ce que le président a accepté. En conséquence, nous ne pouvons pas dire que c’est Macky Sall notre président, et refuser les choix et les orientations qu’il nous donne. S’il y a des choix et des orientations venus du Président, nous devons les accepter, parce que nous avons accepté qu’il soit le président de la coalition. Moustapha Niasse est le président de la coalition «Benno Siggil Senegaal», Ousmane Tanor Dieng est le président de la coalition «Benno ak Tanor». Macky Sall est président de la coalition «Macky 2012». L’Apr fait partie intégrante de «Macky 2012». Vouloir maintenant prendre tout et exclure l’Apr, je ne pense pas que ça soit possible. Je ne comprends pas comment ce communiqué a pu être rédigé. Nous avons un secrétaire chargé de la vie politique qui s’appelle Maguette Ngom, nous avons un secrétaire chargé de la permanence du parti qui s’appelle Alassane Cissé. J’ai interrogé Alassane Cissé sur ce qui est sorti. Je lui ai dit que je ne me retrouvais pas dans ce communiqué. Ayant présidé cette réunion, je ne me retrouve pas dans les propos qui ont été avancés de cette façon. Il n’y a pas eu de rébellion de la part de «Macky 2012». Il y a eu concertation, et il y a eu des conseils à l’endroit du gouvernement et du président de la République.
Il y a un véritable problème alors au sein de «Macky 2012». Comment expliquez-vous cette cacophonie ?
Vous savez, dans toute organisation, il n’y a pas l’harmonie totale. Une organisation sociale, c’est forcément des gens qui peuvent croire à leurs intérêts. Moi, ce que je pense, je l’ai dit à Alassane. C’est que le communiqué, tel qu’il a été rédigé, est tendancieux. En tant que président de séance, j’ai été manipulé. Parce qu’on a dit des choses qui n’ont pas été dites, peut-être que c’est pour régler des problèmes qui ne sont pas les problèmes de la coalition. Qu’un individu veuille régler ces problèmes à travers la coalition, je ne suis pas d’accord. C’est le sentiment que j’ai, et je ne l’ai pas caché à Alassane Cissé.
Ne pensez-vous qu’il est temps que le Président Sall reprenne en main sa coalition ?
Le président de la République va reprendre la coalition en main. Mais, un président de la République a beaucoup de charges, et c’est un seul individu. C’est très difficile pour un seul homme, et puis, il y a des priorités. Peut-être que nous ne sommes pas encore, à un moment, où le Président doit prendre en main sa coalition. Il l’a dirigée comme il se doit, ça va venir. Lui-même, il l’a dit que son socle, c’est la coalition «Macky 2012».
Peut-on s’attendre à ce qu’il y ait une séance d’explications après ce qui vient de se passer ?
Si c’est pour réunir tout le monde et se redire certaines vérités, je suis pour. Et nous allons vers cette direction. Si c’est le président qui veut réchauffer la coalition et qui appelle tout le monde autour d’une table pour que nous échangions comme nous l’avions fait, je suis aussi pour. Toute formule qui amènerait la coalition «Macky 2012» à davantage s’organiser, à garder davantage sa cohésion, moi, je suis pour. Nous ne pouvons pas être la coalition du président de la République et attaquer le pouvoir, se désolidariser de quelque manière que ce soit du président Macky Sall.
Quel message lancez-vous à vos camarades ?
A tous mes camarades de «Macky 2012», comme à mes camarades de «Bby» - parce que «Macky 2012» est une entité de «Bby» - je voudrais leur demander d’être très patients. La construction d’un pays demande beaucoup de patience, beaucoup d’abnégation, mais aussi un homme solide moralement, politiquement. Cet homme, nous l’avons, c’est Macky Sall. Il nous appartient maintenant, autour de lui, d’avoir les qualités nécessaires pour l’accompagner. C’est l’abnégation, la patience et le courage dans les idées politiques que nous posons. Si nous n’avons pas le courage de nos idées, si nous n’avons pas l’abnégation, si nous n’avons pas la patience, nous n’allons pas accompagner Macky Sall comme il se doit.
Par Patrice CORREA
LOI CADRE : NOUS PARLONS DE LIBERTE ET D’AUTONOMIE ET NON D’INDEPENDANCE
Nous avons l’obligation de combattre une loi injuste. Nous combattons donc la Loi n°18/2014 dite Loi Cadre au nom des principes de liberté et d’autonomie académiques. Notre indignation vis-à-vis de l’attitude des députés qui l’ont votée est à la hauteur de la sacralité de ces principes pour l’université. Clarifions donc le débat : il n’est pas question d’indépendance mais d’autonomie et de liberté académiques. Bien plus qu’un combat pour l’université elle-même, la légitimité de notre lutte est fondée sur la souveraineté de notre nation en raison même des nobles missions qu’assume une institution universitaire.
En clair, faisons de la pédagogie. C’est un impératif dans le contexte actuel. Pour cela, je partirai de l’interpellation d’un ami qui me posait cette question : « Pourquoi l’autorité n’aurait-elle pas un droit de regard sur l’université alors qu’elle y met de l’argent »?
Clarifions les concepts de liberté et d’autonomie
La question appelle à mon avis deux clarifications que l’histoire de l’université permet de relever aisément :
L’autonomie ne signifie pas que l’université est une zone de non-droit. Autrement dit, les universités fonctionnent sur des bases clairement définies par l’autorité compétente. Elles sont donc soumises au droit, au respect des autorités légales et remplissent entre autres, des fonctions diverses voulues ou reconnues par lesdites autorités. Mais ces fonctions sont remplies conformément à une tradition de liberté et d’autonomie du savoir scientifique. Du reste comme le dit Montesquieu : « La liberté est le droit de faire ce que les lois permettent ». L’université respecte les lois.
L’université n’est coupée ni de la société, ni des dynamiques sociopolitiques. Cette thèse ancre l’institution dans son contexte spatio-temporel, sociologique, politique et économique et en fait même un moteur de changement social… Il n’y a pas d’université en dehors de la société. L’université sénégalaise a toujours été avant-gardiste dans la problématisation des grands débats de société et impulsé une conscience politique et citoyenne dans les grands moments historiques.
L’université est une histoire de liberté et d’autonomie
Il convient donc de comprendre ces deux principes en convoquant l’histoire de cette institution. Issue des flancs de l’Église, l’université a d’abord renforcé le pouvoir ecclésiastique avant de s’émanciper au prix de hautes luttes. En tant qu’institution de production de sciencia, connaissance supérieure qui transcende tous les clivages, elle s’est forgée une liberté de fait. Une liberté scientifique reposant sur la force, voir la puissance du savoir rigoureusement conquis. En s’émancipant de l’Église, l’université s’est aussi émancipée des autres pouvoirs constitués ; celui des rois, des puissants, des systèmes politiques, idéologiques, communautaires et de tant d’autres ; si bien que son histoire devient une histoire totale : humaine, philosophique, politique, social, économique... Affirmer la liberté et l’autonomie de l’université comme principes essentiels de l’institution ne signifie pas en méconnaitre les limites. Cela ne cache pas non plus les fautes commises durant ce processus d’émancipation. Or, c’est à la lumière de cette liberté intrinsèque qu’il faut comprendre l’autonomie comme mécanisme de fonctionnement interne, stratégies et moyens scientifiques qui tiennent ce temple dégagé des tutelles et considérations aliénantes et obscurantistes. Alors, libérée de ces pesanteurs, l’université peut explorer avec une vigilance optimale les sentiers du réel et bâtir les chantiers de la civilisation de l’intelligence. Le savoir scientifique est produit dans des conditions d’équidistance vis-à-vis des pouvoirs, des pressions, des injonctions (y compris de la Banque Mondiale) et des diktats ; quels qu’ils soient tandis qu’il est encadré par des valeurs fortes : honnêteté, éthique, déontologie et humanisme. Grâce à la force du savoir scientifique, indépendant, autonome, rigoureux… les sociétés humaines sont révolutionnées sur tous les plans comme chacun le sait. En conséquence, ce savoir donne sens à l’université comme institution de production et de sa diffusion de la liberté et de la démocratie. Ôter au temple du savoir son autonomie, c’est confisquer la science d’une nation et lui priver de son essence.
Les universitaires sont dans leur droit absolu de préserver ce legs inestimable
De ce qui précède, on tire une leçon simple : l’universitaire lui-même est le premier défenseur de cette liberté académique au risque de démériter son rôle et sa légitimité. La liberté est à l’universitaire ce que l’air est à l’être humain. Elle est vitale. Elle est non seulement gage de sens et de bon sens mais encore ciment d’une civilisation durable. Voilà le fondement de notre lutte. Si nous nous battons contre la Loi Cadre (caché durant son élaboration et adoptée en catimini), c’est au nom de la sacro-sainte conviction que l’université éclaire notre commun cheminement vers un idéal humaniste. C’est un legs inestimable que nous ne pouvons sacrifier ni sur l’autel de la peur, ni sur l’autel de l’égoïsme encore moins sur celui de l’imprudence. La devise de l’Université Cheikh Anta Diop n’est-elle pas le meilleur slogan pédagogique qui soit ? En effet ; «Lux mea lex».
La loi cadre : une injonction de la Banque mondiale pour étrangler l’université
Or, la Loi Cadre, Loi financée et encouragée par la Banque Mondiale, met en place un système de gouvernance qui aliène l’université d’abord par la composition des instances décisionnelles mais aussi par l’exclusion vis-à-vis des Maitres (les professeurs) et des élèves (les apprenants) dans l’élaboration des projets pédagogiques et des besoins des acteurs. De surcroit, cette Loi donne aux acteurs non-universitaires par le biais d’un conseil académique pris en otage par les forces du marché et des affaires, des prérogatives qui font l’âme de l’université : la pédagogie et la recherche. Elle tue donc l’université, comme elle a tué l’école de la République. La banque mondiale, championne des politiques néo-libérales, championne de la privatisation et de l’injonction dans les politiques publiques des pays non-occidentaux a décidé par cette loi d’atteindre le sanctuaire de l’intelligence et de la résistance culturelle. Elle avait commencé par la diabolisation et déclarant que le seul problème au Sénégal c’est l’existence d’un syndicat de l’enseignement supérieur est trop fort. Elle a récidivé en laissant entendre que les universitaire sénégalais sont mieux traités que leurs collègues américains. Quelle grossièreté.
La loi cadre est mauvaise et ridicule ; dans la méthodologie d’élaboration, le contenu comme les conditions d’adoption. Le CA telle qu’il y est proposé frise une aberration comparable à ceci : confier un hôpital à conseil d’administration composé en majorité d’ostréiculteurs, de boulangers et de joailliers, des garderies d’enfants à des commerçants et mareyeurs et des organes de presse à des professionnels du bâtiments… La Banque Mondiale peut nous prêter de l’argent sans nous obliger à aliéner notre université. C’est une question de souveraineté nationale. Nous disons Non !
Une autonomie déjà sabotée et fracassée par un décret injuste en contradiction avec la loi
Ce type de vision prédatrice a commencé par le retrait aux universités de leurs compétences en matière d’admission et d’orientation de bacheliers par, là encore, une méthode autoritaire et violente du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (MESR). Les conséquences dramatiques du décret n° 2013-1295 du 23 septembre 2013 relatif à l’orientation et à l’inscription des bacheliers dans les universités publiques et dans les établissements d’enseignement supérieur commencent à se pointer. Nombreux sont les étudiants qui demandent une réorientation car leur choix d’orientation n’avait pas été respecté. Déboussolés, ils incriminent à juste titre la plate-forme Campusen et le MESR. Les dégâts sont notoires car des bacheliers prédisposés à des filières scientifiques se sont retrouvées dans des filières littéraires et, pire encore, à l’université virtuelle qui n’est qu’une supercherie.
Pour ne pas conclure
Il faut donc rappeler aux Sénégalais que retirer à l’université son autonomie équivaut à retirer à la nation sa lucidité, son sens critique et sa capacité prospective. Détruire les libertés académiques c’est dévoyer l’université, désorienter son projet critique et sa capacité de formation des élites; c’est aussi hypothéquer la souveraineté de la nation. C’est en ce que cette lutte n’est pas seulement l’affaire des universitaires, mais de toutes les forces vives de la nation.
Dakar, 6 mars (APS) – Les journaux abordent avec beaucoup d’intérêt les primaires annoncées à la direction du Parti démocratique sénégalais (PDS) pour désigner un candidat à la prochaine élection présidentielle.
"Présidentielle 2017 : le PDS lance un appel à candidatures", titre sobrement Le Soleil. Sud Quotidien va plus loin : "Candidature du PDS à la présidentielle 2017 : comment Wade compte faire libérer Karim".
Les quotidiens annoncent la désignation, le 20 mars prochain, du candidat du PDS pour la prochaine élection présidentielle.
Une commission constituée de neuf membres a été mise en place pour "rendre public", dans deux semaines, "le nom du candidat retenu par le parti". Elle est dirigée par l’ancien ministre Madické Niang, selon Le Soleil.
Sud Quotidien se montre affirmatif, en annonçant que l'ancien ministre Karim Wade, actuellement en prison pour enrichissement illicite présumé, sera choisi le 20 mars. Les militants du PDS "envisagent d’investir Karim Wade, le 20 mars prochain", écrit-il, en soulignant que ce choix aura lieu "à trois jours du verdict" à annoncer par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) à l’endroit du fils de l'ex-chef de l'Etat.
Le but visé, selon le même journal, "est de présenter l’ancien ministre à l’opinion comme un 'prisonnier politique' et [ensuite organiser] des manifestations dans la rue pour obtenir sa libération", écrit encore Sud Quotidien, qui dit citer des sources proches du PDS.
Walfadjri utilise le vocable de "grand jeu" pour évoquer cette intention évoquée par les sources de son confrère. Au PDS, "tout membre peut déposer sa candidature, et tout candidat peut être présenté par un membre du parti. Ainsi, même en étant en prison, Karim Wade peut espérer être le candidat du parti", explique ce journal.
Il tient toutefois à préciser que "rien ne dit qu’il (NDLR : Karim Wade) va postuler, rien ne dit qu’il est candidat à la candidature du PDS" à la présidentielle.
Abdoulaye Wade, considéré comme la "seule constante" au PDS, qu’il dirige depuis 40 ans, "va céder sa place à des variables qui vont se disputer les primaires" prévues pour sa succession, commente Direct Info.
Il laisse entendre que celui ou celle qui va remporter les primaires va prendre la direction du parti.
Direct Info évoque "une pluralité de candidatures", en citant les noms de l’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, et des anciens ministres Aïda Mbodj, Oumar Sarr et Karim Wade.
"Tous les membres du PDS ont le droit de se présenter, y compris ceux qui sont en prison", précise Le Populaire, en citant Babacar Gaye, le porte-parole du parti.
Le Quotidien est surtout intéressé par l’information judiciaire ouverte contre un informaticien de la CREI, "qui aurait été approché par la défense de Karim Wade pour lui vendre les secrets des délibérations" sur le dossier de l’ancien ministre.
Il annonce qu’un preneur de son est également mis en cause, le parquet ayant requis le mandat de dépôt contre lui, car il aurait enregistré des "phases de délibération" du procès de Karim Wade et de ses coaccusés.
Selon Enquête, l'informaticien mettait Karim Wade au courant des décisions confidentielles que prenait la CREI à son égard.
"Les rares fois que j’ai accédé à la salle des délibérations, c’était sur la demande du président" de la Cour de répression de l'enrichissement illicite, se défend l’information, cité par L’Observateur.
Selon ce journal, la Direction des investigations criminelles (DIC) a "découvert chez" lui "53 fichiers audio contenant des débats d’audience de la CREI". Le mis en cause est poursuivi pour "violation du secret des délibérations, collecte et traitement déloyal de données à caractère personnel", précise L'Observateur.
LES FORCES DE SECURITE EPINGLEES PAR UN RAPPORT DE LA MFWA
RESPECT DE LA LIBERTE D’EXPRESSION EN AFRIQUE DE L’OUEST
Dans son dernier rapport qui est parvenue hier, jeudi 5 février, à notre rédaction, la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (Mfwa) a dénoncé les Forces de sécurité du continent pour leur violation (du respect) de la liberté d’expression. Le rapport «West Africa Free Expression Monitor», qui a analysé les incidents de violations de la liberté d’expression dans la région pendant la période comprise entre septembre et décembre 2014, a signalé que les forces de sécurité «demeurent la menace la plus importante contre la Liberté d’expression en Afrique de l’Ouest».
Le dernier rapport de la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (Mfwa) intitulé «West Africa Free Expression Monitor», analysant les incidents de violations de la liberté d’expression dans tous les 16 pays de l’Afrique de l’Ouest (les 15 Etats-membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et la Mauritanie), a épinglé les forces de sécurité de la sous-région.
Le résultat de l’enquête, effectuée de septembre à décembre 2014, indexe les forces de sécurité d’Etat (surtout la Police, l’Armée et les agents de renseignements) comme étant «les violateurs principaux du droit à la liberté d’expression en Afrique de l’Ouest». Pour preuve, la Mfwa, dans son rapport récent, «a conclu que les forces de sécurité ont commis 19 sur le nombre total de 37 violations signalées de septembre à décembre 2014».
Le rapport «West Africa Free Expression Monitor» a également précisé que «les incidents de violations signalés ont été sous forme d’attaques ou de menaces (9 incidents), d’arrestations et de détentions arbitraires (4), de violations du droit à la réunion (3), de censures, d’amendes et même de meurtres (1 chacune)». Même si une toute petite baisse a été enregistré par rapport au «nombre total des incidents de violation signalés en Afrique de l’Ouest qui est passé de 38 au cours du deuxième trimestre de 2014 à 37 au cours des quatre derniers mois de l’année».
Ce qui a fait réagir Anjali Manivannan, responsable de programme pour le suivi et les campagnes pour la Liberté d’Expression de la Mfwa, en ces termes: «en tant qu’agents de l’Etat, les forces de sécurité sont obligées par le droit international de respecter et de protéger le droit à la liberté d’expression. Par conséquent, il est regrettable que nous assistions à une situation où ceux à qui incombe la réalisation des droits sont les violateurs les plus importants de la liberté d’expression».
Le Bénin est désigné dans ce rapport comme le «triste champion» des violations perpétrées par les forces de sécurité avec 5 incidents relevés. La République de Guinée et la Sierra Leone suivent sur le podium avec chacune 4 incidents, puis le Libéria avec 2 incidents, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée-Bissau et le Nigeria avec chacun 1 incident noté.
LE PLAIDOYER DE DIATOU CISSE POUR LES FEMMES DES MEDIAS
COMBATTRE LES DISCRIMINATIONS ET LES RESPONSABILISER DAVANTAGE
L’ancienne Secrétaire générale du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Sympics), Diatou Cissé, a appelé hier, jeudi 5 mars à Dakar, les organes de presse a davantage responsabiliser et faire confiance aux femmes dans les organes de presse et à cesser de les reléguer au second plan. Histoire de leur donner l’occasion et l’opportunité de mieux démonter leur savoir-faire. Elle s’exprimait à Dakar lors d’une table-ronde organisée par l’Institut Panos pour l’Afrique de l’Ouest (Ipao) et Article 19 avec comme thème: «Les médias à l’épreuve des droits des femmes».
Combattre davantage les discriminations et responsabiliser plus les femmes dans les medias, c’est le plaidoyer de Diatou Cissé envers les organes de presse. L’ancienne Secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Sympics) se prononçait hier, jeudi 5 mars à Dakar, lors d’une table-ronde sur le thème: «Les médias à l’épreuve des droits des femmes», organisée en prélude à la célébration de la Journée internationale de la femme ce 8 mars. C’est à l’initiative de l’Institut Panos pour l’Afrique de l’Ouest (Ipao) et Article 19.
Selon le prédécesseur d’Ibrahima Khaliloullah Ndiaye à la tête du Synpics, depuis longtemps le même constat est fait et la même question dénoncée par les organisations de la société civile… mais jusqu’à présent, affirme-t-elle, «une solution satisfaisant n’a toujours pas été trouvée». Et, sur ce point, elle pense qu’il est temps que ces associations avancent et cessent le tâtonnement. «Depuis les années 1980 jusqu’à aujourd’hui, on parle de la responsabilisation des femmes dans les medias. Aujourd’hui, ce dont on a besoin, ce sont des résultats concrets», indique-t-elle.
Mme Cissé appelle les medias à arrêter de ternir l’image de cette couche importante de la société et de revoir leur manière de traiter les informations les concernant. «Il faut que les choses changent», a-t-elle martelé. Toutefois, Diatou Cissé demande à ces dernières d’être plus responsables et d’assurer convenablement leur travail pour se faire respecter. «Quand on choisit de faire un métier, on a le devoir de le mener correctement et d’assumer ses responsabilités, malgré les difficultés auxquels on est confronté, pour se faire respecter. Il faut aussi renforcer nos capacités par la formation», soutient-elle.
Lui emboitant le pas, le Directeur de publication du journal Le Quotidien, Mohamed Guèye a lui aussi soutenu que les femmes font d’énormes efforts et exercent même mieux, des fois, la profession que certains hommes. «Aujourd’hui, il semble que les femmes ont plus de compétence dans ce corps de métier. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’au niveau de notre rédaction, il y a plus de femmes que d’hommes. Parce que sur les demandes de stage et d’emplois qu’on avait reçu, il se trouve que les femmes remplissaient mieux les critères», confie-t-il.
Cette table-ronde qui se fixait pour objectif de poser un regard croisé des partenaires au développement, des femmes journalistes, des organisations d’appui à la presse, des responsables de médias… ambitionne de mieux les évaluer en terme d’équité. Elle s’est voulue aussi un moyen d’appréciation de l’intérêt des acteurs susnommés pour parvenir à établir pour les femmes de media en Afrique de l’Ouest, un prix et pour renforcer leur visibilité dans les rédactions et les encourager.
Face à la détermination des syndicats d’enseignants réunis autour du Grand-Cadre pour exiger des autorités une matérialisation des accords signés le 14 février 2014, le gouvernement entend mener une opération coup de poing sur l’un des points dudit protocole. Il s’agit de la gestion de la carrière des enseignants dont les actes d’avancement, de reclassement, ont connu des lenteurs. C’est le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye, Thiam, qui l’a fait savoir hier, jeudi 5 mars, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de l’atelier de restitution des rapports de la cartographie des risques de son département.
«C’est vrai qu’il y’a des lenteurs dans les actes administratifs. Pour la gestion de la carrière d’enseignants, les actes d’avancement, de reclassement ont connu des lenteurs. Le gouvernement fera une opération coup de poing des actes qui sont de divers ordres affectés un peu dans le déménagement du ministère de la Fonction publique».
Tels sont les propos tenus par le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, en parlant de l’état d’avancement des négociations entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants réunis autour du Grand-Cadre. Il présidait hier, jeudi 5 mars, la cérémonie d’ouverture de l’atelier de restitution des rapports de la cartographie des risques de six structures du ministère de l’Education nationale.
Il s’agit de la direction des Ressources humaines (Drh), de la direction de l’Administration générale et de l’Equipement (Dage), de la direction des Constructions scolaires (Dcs), de la direction de la Planification et de la réforme de l’Education (Dpre), du Centre national des ressources éducationnelles (Cnre) et enfin l’inspection d’académie de Dakar.
«Les revendications équitables, légales et faisables seront satisfaites. Nous verrons ce qui est raisonnable et bon pour notre système éducatif et nous prendrons de mesures pour que les cours reprennent le plus normalement du monde », a souligné Serigne Mbaye Thiam. Il estime par ailleurs que le «dialogue est permanent. C’est en dialoguant avec l’ensemble des partenaires avec le Cnds/Ef qu’on trouvera des réponses. Le dialogue ne se fait pas sur la place publique».
Le Grand-Cadre des syndicats d’enseignants a pour sa part dénoncé le blocage volontaire de la carrière des enseignants par des lenteurs administratives. Mamadou Lamine Diante et Cie l’ont réitéré lors de leur marche nationale, avant-hier, soutenant que «l’application desdits accords a été renvoyée aux calendes grecques. Car, estiment-ils, pendant plus d’un an, les autorités n’ont daigné poser aucun acte sérieux allant dans le sens d’une quelconque matérialisation».
Plan de prévention des risques en perspective
Revenant sur l’atelier de restitution des rapports de la cartographie des risques, Serigne Mbaye Thiam a annoncé la mise sur pied prochainement du plan de prévention des risques avec des mesures d’atténuation de ces derniers.
Ceci permettra d’adopter une approche par anticipation de tous les événements susceptibles de compromettre l’atteinte des objectifs, afin d’améliorer la gestion des services. Ce système de management fondé sur les risques est appelé, selon le ministre, «d’identifier et d’évaluer les probabilités de survenu de différents risques qui peuvent affecter l’organisation des activités». «Il est question d’avoir un plan de mitigation de ces risques», soutient-il.
C’est parti ! La course à la candidature du Parti démocratique sénégalais (Pds) pour la présidentielle de 2017 est officiellement lancée. A la sortie d’un conclave tenu hier, jeudi 5 mars, sous la présidence de son secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade qui n’a pas fait de déclaration à la presse, le bureau politique du Pds a annoncé l’ouverture officielle des dépôts des candidatures.
S’adressant à la presse, à l’issue de cette rencontre ayant duré moins d’une heure, Babacar Gaye, le porte-parole du Pds, a indiqué que les prétendants ont une semaine pour se prévaloir de leur droit d’être candidat à la candidature pour l’élection présidentielle de 2017. LA date de clôture est fixée au 20 mars prochain, soit trois jours avant le verdict de la Crei condamnant ou libérant Karim Wade.
«Comme vous le savez, le débat sur le futur candidat du Pds ou de la coalition dans laquelle sera le Pds fait aujourd’hui l’objet de controverse et de discussion. Le parti a décidé de trancher cette question …En conséquence, le Pds s’organise afin de se choisir un porte-étendard», a déclaré l’ancien président du conseil régional de Kaffrine. Interpelé sur la modalité finale de désignation de celui qui sera le porte-étendard du Pds, Babcar Gaye a indiqué que les statuts du parti ont prévu que le choix ou la désignation du candidat soit fait, soit par le bureau politique, soit par la convention nationale. Ainsi, le congrès qui est un moment de rencontre et de mobilisation pour donner un cachet encore beaucoup plus fort se chargera de valider la candidature qui avait été proposée, le cas échéant, par le bureau politique ou par la convention nationale. «Je voudrais vous informer qu’au Pds, entre deux congrès, c’est le bureau politique qui peut prendre des décisions et toutes décisions», a-t-il fait savoir.
S’agissant du profil des candidats éligibles, le porte-parole du Pds a indiqué également que les statuts et le règlement intérieur n’excluent aucun militant détenteur d’une carte de membre en cours de validité. Mieux, il a précisé que «tout candidat peut être présenté par n’importe quel membre du parti. Tout électeur chez nous a la possibilité de participer au choix du candidat. La seule chose qu’il faut retenir est que, pour ce qui concerne la désignation de ce candidat, ce sera le fait des membres du bureau politique qui sont les représentants des fédérations au nombre de quatre par chacune, déjà élus et connus ». Et d’indiquer dans la foulée que « le secrétaire général national (Me Wade-ndlr) a proposé pour faire bonne mesure, que ces quatre membres soient composés au moins d’une femme et d’un jeune du fait que ces derniers représentent la masse la plus importante du parti ».
MADICKE NIANG ET ABDOULAYE FAYE CHARGES DE SUPERVISER LE PROCESSUS
Dans ce processus enclenché et devant se terminer le 20 mars prochain, soit soixante-douze heures avant que la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) ne rende son verdict concernant le procès qui l’oppose à Karim Wade, Me Madické Niang et Abdoulaye Faye occupent une place de choix. En effet, c’est sur eux que les membres du comité directeur ont jeté leur dévolu pour présider la commission chargée de recueillir les candidatures. A en croire le porte-parole du Pds, Babacar Gaye, les deux responsables seront aidés par deux jeunes et trois femmes et qu’au total, neuf (09) membres seront désignés pour prendre part à cette commission.
Comité Directeur du PDS : Wade joue à... la carpe
Le «Pape du Sopi» est rentré comme il est venu au Comité Directeur du Parti démocratique sénégalais (Pds) qui s’est tenu hier, jeudi : sans piper mot. A dire vrai, le patron de l’ex-formation politique au pouvoir (200-2012) et ancien président de la République qui avait accoutumé les Sénégalais à des sorties tonitruantes, lors des réunions du Pds, est resté cette fois-ci muet come une carpe. Et cela, quelques jours après avoir traité son successeur Macky Sall et la famille de celui-ci de qualificatifs qui sourdent encore dans les oreilles du citoyen lambda. Pour rappel, recevant une délégation pilotée par Serigne Modou Kara Mbacké, le président Wade n’avait pas raté l’actuel chef de l’Etat et les parents de ce dernier qu’il a accusés « d’anthropophage et d’esclave ».
Hier, à la permanence du Pds, sise sur la Vdn (Voie de Dégagement Nord), le père de Karim qui s’est présenté à 18 heures tapantes sur les lieux, s’est par contre emmuré dans un silence de cimetière, laissant à dire vrai les journalistes sur leur faim. Vêtu en marron, Me Wade qui a été vivement acclamé par ses partisans ne s’est même pas attardé devant le portail. Rapidement, il s’est engouffré dans la salle de réunion où des cris s’échappaient néanmoins. « Gorgui » ressortait quarante cinq minutes plus tard pour rentrer comme il était venu, sous les acclamations mais sans la moindre déclaration devant la presse. Pour une première, c’en était vraiment une !
CONDAMNÉ À COLLABORER
Emprunt de la ville de Dakar - L'Uemoa confirme la suspension du projet et demande au maire de la capitale, Khalifa Sall, de se rapprocher du ministère de l'Économie, des Finances et du Plan, pour se conformer à la règle
Le Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (Crepmf) a mis fin au suspense en confirmant la suspension de l’emprunt obligataire de 20 milliards de francs Cfa que la Ville de Dakar voulait lancer. Cet organe de l’Uemoa demande à la mairie de la capitale de se rapprocher des services du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan.
L’affaire dite de l’emprunt obligataire de la Ville de Dakar a été vidée hier par le Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (Crepmf). Cet organe de l’Uemoa a tranché la question en faveur du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan.
Des sources jointes hier par Le Quotidien informent en effet que le Crepmf, dans son avis rendu hier, «a suivi les arguments du ministère des Finances et a suspendu la procédure (l’emprunt obligataire de 20 milliards de francs Cfa au taux de 6,60% que la Ville de Dakar voulait lancer)».
L’institution de l’Uemoa ne s’est pas limitée à ce niveau. Elle demande, ajoute nos informateurs, «à la Ville de Dakar de se rapprocher du ministère de l’Economie, des finances et du plan». De «se rapprocher des services de ce ministère pour clarifier les objections techniques qu’ils ont soulevées». Du coup, l’organe de l’Uemoa a invité «la Ville de Dakar de se conformer» à la mesure prise par les services de Amadou Ba.
La décision du Crepmf est motivée par le fait que «les arguments soulevés par le ministère des Finances» pour suspendre la procédure déclenchée par la mairie de Dakar lui «paraissent pertinents».
Les services de Amadou Ba, écrivait Le Quotidien le mardi 24 février dernier, avaient demandé un complément d’informations, à l’issue d’une première réunion, tenue le vendredi 20 février dernier, avec des partenaires financiers du Sénégal comme l’Union européenne (Ue), l’Agence américaine pour le développement international (Usaid), la Banque mondiale, l’Agence française de développement (Afd), la Banque africaine de développement (Bad), la Banque ouest africaine de développement (Boad) etc.. L’objectif visé était d’évaluer le niveau d’endettement de la Ville de Dakar et sa capacité de remboursement.
Jusqu’ici, souligne-t-on, «la Ville de Dakar n’a pas encore satisfait à cette condition qui est sine qua non, aux yeux du Crepmf».
«Les gens avaient trouvé que la Ville de Dakar s’était trop endettée. Déjà, elle avait souscrit auprès de la Boad un emprunt de plus de 9,700 milliards de francs Cfa destinés à la voirie publique», soulignaient un de nos interlocuteurs.
Et ce dernier poursuivait, en soutenant : «Un autre emprunt de 6,600 milliards de francs Cfa avait été contracté (par la mairie de Dakar) pour l’électrification urbaine.» La même source ajoutait en annonçant que la Ville de Dakar avait reçu de certaines banques de la place des avances de trésorerie d’un montant tournant autour de 8 milliards de francs Cfa.
A travers leur démarche, les techniciens du ministère de l’Economie et des finances, informait-on, veulent savoir combien la mairie de Dakar doit et quelle est sa capacité de rembourser les dettes qu’elle a contractées.
Parce qu’en cas de défaillance de la Ville de Dakar, soulignait-on, c’est l’Etat du Sénégal qui va se subroger à la mairie de la capitale pour effectuer le remboursement. Autrement dit, ce nouvel emprunt obligataire de la Ville de Dakar risque d’engager les crédits de l’Etat.
«En cas d’informations erronées fournies aux partenaires financiers, cela peut engager la crédibilité de l’Etat du Sénégal sur les marchés financiers», avertissait-on.
Pour rappel, le ministère sénégalais de l’Economie et des finances avait saisi le Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (Crepmf), un organe de l’Uemoa, pour la suspension de l’emprunt obligataire de 20 milliards de francs Cfa au taux de 6,60% que la Ville de Dakar voulait lancer.
Et le Crepmf avait estimé que les arguments avancés par les services de Amadou Ba ne manquaient pas d’intérêt. Ce qui avait poussé ledit organe à procéder à la suspension de la procédure engagée par la mairie de Dakar.
BOTTE SECRETE DE WADE POUR FAIRE LIBERER SON FILS
CANDIDATURE DE KARIM WADE, A LA PRESIDENTIELLE DE 2017
Les libéraux du Parti démocratique sénégalais (Pds) envisagent d’investir, le 20 mars prochain, Karim Wade candidat à la présidentielle de 2017. Cela, à trois jours du verdict annoncé par la Crei (23 mars), dans le cadre de la traque des biens dits mal acquis. L’enjeu est de présenter l’ancien ministre d’Etat, aux yeux de l’opinion, comme un «prisonnier politique». Et susciter des manifestations de rue pour sa libération. C’est le schéma tracé par des sources proches des instances du Pds.
Le Comité Directeur du parti démocratique sénégalais (Pds) a lancé hier, jeudi 05 mars, l’appel à candidature pour porter les couleurs des libéraux à la présidentielle de 2017. Mais, selon des sources dignes de foi, l’enjeu de ce choix du candidat du Pds, à l’élection présidentielle de 2017, est la libération de Karim Wade dont la candidature sera proposée par un membre du parti. Le fait qu’il soit en prison ne constitue aucun handicap à sa désignation par le Bureau politique, instance habilitée, explique dans la foulée une source proche des instances du parti. Nos interlocuteurs nous ont indiqué ainsi que la plupart des ténors, en tout cas, ceux qui ont affiché clairement leur ambition de diriger le Pds, ne présenteront pas leur candidature pour porter les couleurs libérales à la présidentielle. Et pour cause : «les dés sont pipés. Nous connaissons déjà l’issue du choix du candidat du parti à la présidentielle de 2017 : c’est Karim Wade », déclarent nos sources.
Et ces dernières d’expliquer le schéma : «le Pds a convoqué le Bureau politique le 20 mars 2015, à trois jours du verdict annoncé par la Crei. Une résolution de la candidature de Karim Wade sera proposée par le Bureau politique. Et une motion demandant la transformation du Bureau politique en congrès d’investiture, sera portée par un membre de cette instance ». Et d’ajouter : «si le verdict ne tombe pas le 23 mars comme annoncé, nous allons différer le congrès d’investiture de Karim Wade», soulignent nos interlocuteurs. Les libéraux, disent-ils, cherchent ainsi à démontrer, aux yeux de l’opinion, que «Karim Wade est un prisonnier politique». Par cette démarche, le Pds entend mettre davantage la pression sur l’Etat, qui sera présenté, en cas de condamnation du fils de l’ancien Président (puisqu’il sera investi candidat à la veille du verdict de la Crei), comme un régime « qui a mis en prison un candidat à la présidentielle de 2017». Ce qui alors fera l’objet de manifestations de rue pour « demander la libération du candidat à la présidentielle de 2017 », explique une de nos sources.
Si Me Wade réussit à faire passer son fils pour la candidature à la présidentielle de 2017 (ce qui est fort probable), il lui sera toutefois difficile de franchir la seconde haie que constitue le poste de Secrétaire général du parti dont il a toujours nourri l’idée de confier les rênes à son fils. Les «rebelles» comme Modou Fada Diagne, Souleymane Ndéné Ndiaye et autre Aïda Mbodji qui ont capitalisé de longues années de pratique du terrain politique, depuis le mouvement élève-étudiant, ne se laisseront certainement pas écraser au profit d’un militant de la vingt-cinquième heure. Chacun d’eux est en train de tisser sa toile pour présider aux destinées du Pds. Le Pape du Sopi est en train, lui, de perdre sa «sacralité » au sein du parti dont les pontes l’avaient contraint à la reculade lorsqu’il a voulu réaménager la structure des cadres. Quid du poste de secrétaire général national du Pds ?
"LE PATRIOTISME D'ALIOU CISSÉ A SURTOUT PESÉ SUR SON CHOIX"
MATAR BÂ, SUR LA NOMINATION DU NOUVEAU SÉLECTIONNEUR
Hier, en marge de la session ordinaire du Conseil municipal de Fatick pour le vote du budget 2015, le ministre des Sports et non moins maire de ladite ville, s'est prononcé sur le choix que la Fédération sénégalaise de football a porté sur Aliou Cissé pour succéder à Alain Giresse à la tête des Lions. Pour le ministre Matar Bâ, c'est le patriotisme d'Aliou Cissé qui a surtout expliqué le dévolu qu'on a jeté sur lui.
"Je pense que le plus grand critère qui a pesé sur le choix d'Aliou Cissé comme sélectionneur de l'Equipe nationale A de football, c'est son patriotisme". C'est la conviction du ministre des Sports, Matar Bâ qui s'est ainsi prononcé hier à Fatick par rapport au choix du successeur de Alain Giresse à la tête de l'Equipe nationale A de football.
C'était en marge d'une session ordinaire du Conseil municipal de la cité de Mame Mindiss pour le vote du budget 2015.
"Quand on entend les gens parler de détermination, parler d'un joueur qui sait mouiller le maillot, tout le monde pense à Aliou Cissé ; parce qu'on l'a vu jouer en tant que capitaine des Lions avec beaucoup de détermination et de patriotisme. Maintenant si on y ajoute son niveau technique parce que c'est un entraîneur, je pense que ce qu'il faut c'est de prier pour lui et se mobiliser pour pouvoir l'accompagner" a soutenu le ministre.
"Donner surtout du temps à Aliou Cissé"
Par rapport aux conditions de travail du nouveau sélectionneur il ajoute : "L'Etat doit aussi prendre toutes les dispositions nécessaires pour que le contrat qui sera signé soit respecté à la lettre. Il faut que le sélectionneur perçoive son salaire à temps, qu'on l'accompagne dans son plan de travail et qu'on lui donne surtout du temps parce qu'une construction, ça demande du temps" a martelé Matar Bâ. Lequel a affirmé que l'approbation de son département par rapport à ce choix est acquise.
Par ailleurs, le patron du Sport sénégalais est revenu sur la question du mode de traitement des entraîneurs. A ce propos, Matar Bâ a laissé entendre que, du point de vue du traitement salarial, Aliou Cissé sera logé à la même enseigne que son prédécesseur.
"Concernant l'entraîneur national, il a un salaire qui sera sécurisé comme on a fait avec Giresse qui n'a jamais souffert de retard de paiement. On ne changera pas de procédé pour Aliou Cissé" assure-t-il.
"Pas normal qu'on paye par mois un entraîneur qui ne fait qu'un regroupement par année"
Quid des autres entraîneurs ? Pour ces derniers, le ministre indique par contre que les choses devraient changer.
"On a des entraîneurs nationaux dans toutes les disciplines, est-ce que vous pensez que c'est normal qu'on paye 7 millions, 10 millions par mois à un entraîneur qui ne fait qu'un regroupement par année. Non l'Etat ne peut pas continuer à supporter cela et nous sommes en train d'y réfléchir", renseigne-t-il.
Si cette réflexion dont parle le ministre arrive à maturation, certains entraîneurs nationaux deviendraient purement et simplement des pigistes.