Zurich, 10 mars 2015 (AFP) - Le Credit Suisse a annoncé mardi que son directeur général, l'Américain Brady Dougan, quitterait ses fonctions fin juin après huit ans aux commandes de la banque et passerait le flambeau au Franco-Ivoirien Tidjane Thiam, qui dirige actuellement l'assureur britannique Prudential PLC.
Retenu après un processus d'évaluation minutieux, Tidjane Thiam, 52 ans, est diplômé des prestigieuses Ecole polytechnique et Ecole des mines de Paris. Urs Rohner, président du conseil d'administration de la banque helvétique, a rendu hommage dans un communiqué à "l'engagement exceptionnel" de M. Dougan en faveur de la banque helvétique pendant une période difficile.
"Brady Dougan a modelé de façon significative et avec succès notre entreprise, il a maintenu durant ces dernières années notre banque sur la bonne voie, malgré un environnement complexe et en dépit des très grands challenges auxquels a été confrontée l'industrie financière globale", a-t-il ajouté dans un communiqué.
Brady Dougan a notamment dû tenir la barre durant l'enquête menée par le ministère américain de la Justice concernant l'aide à l'évasion fiscale, pour laquelle la banque a été condamnée l'an passé à payer une amende de 2,8 milliards de dollars.
"Avec Tidjane Thiam, c'est un leader remarquable et respecté, au bénéfice d'une réussite impressionnante dans l'industrie globale des services financiers qui reprendra la tête de notre banque", a poursuivi Urs Rohner.
Né en Côte d'Ivoire, Tidjane Thiam a été élevé en France, où il a effectué ses études à l'École Polytechnique et à École nationale supérieure des Mines de Paris. Il a également obtenu un MBA de l'école de commerce INSEAD avant de rejoindre le cabinet McKinsey à la fin des années 80.
Il travaille ensuite pour le gouvernement ivoirien de Henri Konan Bédié au sein duquel il fut ministre de la Planification et du Développement de retrouver McKinsey & Company.
De 2002 à 2008, il a exercé des fonctions dirigeantes dans le groupe d'assurances Aviva avant de rejoindre Prudential en tant que directeur financier. Il avait été nommé à la tête du groupe en 2009.
Beaucoup d'enfants au Sénégal naissent avec une cardiopathie. Avec une prise en charge très coûteuse : 2 millions si le traitement se fait au pays et 6,5 millions si c'est en France. 1 500 enfants attendent d'être opérés par la Chaîne de l'Espoir qui appuie le centre cardio-vasculaire de Fann. Reportage.
L' endroit est isolé au sein de l'Hôpital Fann. C'est un lieu très calme avec un imposant bâtiment de couleur beige. Il s'agit du service de cardiologie dudit hôpital. Un jardin bien entretenu jouxte le bâtiment. Ici sont traités les enfants à cœur ouvert. C'est-à-dire les enfants qui naissent avec une cardiopathie. Ils sont nombreux au Sénégal et le coût du traitement est excessivement cher. Pour opérer un enfant à cœur ouvert au Sénégal, il faut 2 millions, et 6,5 millions si celui-ci est évacué en France.
C'est pourquoi l'Ong "La Chaîne de l'Espoir" collabore avec le centre cardio-vasculaire de Fann, depuis 2004, pour le développement de la chirurgie cardiaque pédiatrique au Sénégal. L'équipe vient trois fois par an opérer gratuitement avec les chirurgiens sénégalais, pendant une semaine. Ces enfants sont malades de cardiopathie congénitale de la naissance, ou mal soignée après une angine, explique Paul Nahon de la Chaîne de l'espoir, à l'entrée du bloc opératoire.
Il s'apprête à nous faire visiter des lieux. Auparavant, il faut mettre la tenue adéquate. Tout le monde est couvert, de la tête aux pieds : un masque-nez pour ne pas respirer l'air du bloc, des couvre-sandales, un pantalon et boubou assortis de la même couleur. A l'intérieur du bloc, il y a deux compartiments. Dans le premier, la parole est permise.
Paul Nahon prévient : "Ces enfants qu'on a opérés peuvent mourir à tout moment. Il y a 11 enfants qui sont opérés. Chaque jour, on en opère deux. Il y a une liste d'attente de 1 500 enfants à opérer". Le ciblage des enfants à opérer est du ressort des cardiologues de Fann. Ils les repèrent selon la gravité et l'urgence.
Un travail à la chaîne
Dans le second compartiment, c'est le silence total. Un corps inerte est allongé sur un lit d'opération, couvert d'un drap vert. Les chirurgiens s'affairent autour de la poitrine qui est ouverte pour les besoins de soins. On communique par des gestes. Le professeur Daniel Roux et son équipe de chirurgiens opèrent l'enfant qui souffre d'une tétralogie de cep-halo, une pathologie cardiopathie congénitale. Régulièrement, le chirurgien tend la main et l'assistante sait exactement de quoi il a besoin. C'est un travail à la chaîne qui se fait dans cet endroit rempli de machines.
Pour opérer, on enlève tout le sang du corps et du cœur qui va dans une machine qui tourne pendant une heure. Le cœur s'arrête de battre. On opère en ce moment-là. Le cœur est ouvert et le sang a été transféré en circulation extra corporel (CEC). Une fois qu'on remet le cœur après l'opération, il se remet à battre. Après l'opération, les enfants vont en réanimation, pendant deux à trois jours et ils sont guéris définitivement. Ils sont sauvés pour le restant de leur vie.
"Tout mon corps me fait mal aussi"
En salle de réanimation est couchée la petite Diariétou Yafa. Visage émacié, elle est très pâle. Un respirateur artificiel l'aide à bien respirer. Les pouces seringues sont placés un peu partout sur son corps. Des pompes à morphine, entre autres produits, apaisent sa douleur. Agé de 13 ans, elle souffrait aussi d'une cardiopathie. Mais elle se sent mieux, après son opération hier (lundi). La voix aphone, on l'entend à peine. "J'ai mal à la gorge. Tout mon corps me fait mal aussi. Mais, je me sens mieux par rapport aux autres jours", dit-elle.
Diariétou est en classe de CM2. Elle dit être très pressée de revoir ses camarades de classe, surtout ses parents. "Je pense que je vais guérir pour passer mon examen de fin d'étude élémentaire", souhaite-t-elle. Dès le soir, elle pourra s'allonger sur un lit normal. "Normalement, elle sort cet après-midi", souffle Paul Nahon.
Les différentes causes
L'opération n'est pas du tout facile. De la préparation de l'enfant à l'opération, en passant par son habillement et l'anesthésie, il faut au moins 4 à 5 heures de temps. Le chirurgien Eric Dièye explique que ces cardiopathies congénitales sont parfois liées à des anomalies génétiques. Il y a des gens qui naissent avec des syndromes anormales.
"Il y a des situations où il y a des prédispositions génétiques. Le deuxième problème, ce sont les angines mal soignées. Les angines mal traitées peuvent être à l'origine de pathologies valvulaires. C'est la bactérie qui est à l'origine de l'angine qui va se greffer sur la valve cardiaque et qui va atteindre la valve. On l'appelle un rhumatisme articulaire aigu et une altération de la valve cardiaque", explique Dr Dièye.
Pour éviter ce genre de pathologie valvulaire, il conseille la prévention et le dépistage des angines précocement, en les traitant sous antibiotique uniquement. "On peut parler de la pathologie rhumatismale du rétrécissement mitral. Le plus souvent, on remplace la valve mitrale qui est atteinte."
A propos du patient pris en charge par le professeur Daniel Roux et son équipe, le chirurgien explique :
"Sur le plan médical, il y a la voie qui sert à éjecter le sang du ventricule droit dans l'artère pulmonaire qui est sténosée. Alors que normalement, cette voie permet l'éjection du sang qui est contenu dans le ventricule droit, sang qui théoriquement doit être acheminé jusqu'au poumon pour être oxygéné. Cette voie est sténosée, le sang est dévié vers une communication interventriculaire entre le ventricule droit et le ventricule gauche et celui-ci désoxygéné passe dans la circulation générale, à travers l'aorte. Parce qu'il n'arrive pas à oxygéner de façon satis faisante l'organisme. Ce sont des pathologies cyanogènes avec un sang peu oxygéné par rapport à un individu normal".
A cause de la présence des chirurgiens français, les opérations sont faites à un rythme soutenu. Mais, s'ils ne sont pas au Sénégal, les cardiologues sénégalais opèrent les enfants, mais à un rythme moins élevé.
Construction d'un centre en juin prochain
D'ailleurs, un institut cardio-pédiatrique va bientôt être créé. Initié en 2012 avec l'accord du ministère de la Santé et de l'Action Sociale, le projet de construction du centre sortira de terre à partir de juin 2015, grâce à l'engagement financier de la Fondation monégasque Elena Cuomo.
Selon Paul Nahon, cet institut cardiopédiatrique Cuomo de Dakar se fera en collaboration avec les associations impliquées dans La Chaîne de L'Espoir Europe, dont l'objectif est de mettre en commun les ressources et compétences des associations adhérentes. Ce sera le cas avec l'association installée à Milan qui sera chargée d'une partie de la formation, notamment en accueillant à la polyclinique St Donato des équipes sénégalaises pour des stages en formation.
Financé à hauteur de 5 à 6 millions d'euros (soit 4 milliards F Cfa), ce centre permettra d'opérer d'abord des enfants sénégalais et ceux de la sousrégion. "On va commencer les premières opérations par 500 enfants par an. Puis cela va monter à 3 000 enfants. L'important pour nous, c'est de faire, de moins en moins, amener les enfants en France, et de plus en plus opérer sur place", confie M. Nahon.
La Chaîne de l'Espoir ne vient pas seulement pour opérer les enfants. Elle vient aussi faire de la formation pour les chirurgiens sénégalais. La formation se fait aussi pour les infirmières de réanimation.
PR IBRAHIMA BARA DIOP, CHEF SERVICE CARDIOLOGIE MÉDICALE
"Ceux qui sont opérés actuellement constituent moins de 5% de la demande"
Aujourd'hui, il y a plus de 1 500 enfants souffrant de pathologies qui sont sur la liste d'attente. Comment gérez-vous cette situation ?
C'est une situation complexe. Car tout le monde n'a pas accès au centre. Pour ceux qui arrivent, il y a un tri que nous faisons. Et cette sélection est fondée sur les possibilités chirurgicales, parce que tout ne peut pas être opéré. L'infrastructure et l'équipement ne permettent pas d'opérer des moins de 10 kilogrammes. Donc tous les enfants qui pèsent moins de 10 kilogrammes sont exclus. Pour opérer des moins de 10 kg, il faut plus d'investissements en termes d'équipements, de personnels, de formation. Et en plus tout dépend des possibilités des chirurgiens.
Est-ce à dire que le Sénégal a encore des difficultés en matière de chirurgie cardiaque pédiatrique ?
La réalité, c'est que tout chirurgien cardiaque ne peut pas tout opérer. Comparé au Maghreb, il n'y avait pas une autonomie pour la chirurgie cardiaque pédiatrique. Eux, ils font venir des chirurgiens ou évacuent les cas les plus complexes. En France même, il y a des villes entières qui ne sont pas autonomes sur des cardiopathies de petits poids. D'où des évacuations sur Paris. Dakar est un carrefour où nous avons l'ambition de pouvoir développer un centre qui puisse faire ce travail. Avec des partenaires, c'est un travail de longue haleine et ça nécessite beaucoup d'investissements. Ceux qui sont opérés actuellement constituent moins de 5% de la demande. On n'est pas du tout sorti de l'auberge. Et il y a encore beaucoup de travail à faire.
Et ceux qui n'ont pas les moyens de se payer une opération ?
Leur cas se complique et souvent ils décèdent. Sauf si les organisations humanitaires les évacuent. Chaque année, on évacue des enfants, mais les humanitaires choisissent ceux qui correspondent à leurs critères, en particulier les moins chers et les moins compliqués. Donc on n'est pas autonome et il suffit d'avoir un enfant qui accède d'une mal formation pour s'en rendre compte. Nous sommes dans un dédale de problèmes. Du Maroc à l'Afrique du Sud, il n'y a que le Sénégal, ce qui veut dire qu'il y a un besoin de tous les pays qui nous entourent. C'est un centre qui a une ambition sous régionale.
«KARIM WADE, EN AUCUNE FAÇON, NE PEUT ETRE UN ADVERSAIRE CREDIBLE»
Membre du directoire de l’Alliance pour la République (Apr), Hamady Dieng estime que Karim Wade ne les empêche pas de dormir, arguant qu’il «ne peut être un adversaire crédible». Le directeur des Constructions au niveau du ministère de l’Intérieur prône la mise en place d’une nouvelle entité qui va prendre en charge la question de la réélection du Président Macky Sall.
La virulente sortie de Me Wade contre le Président Macky Sall continue de défrayer la chronique. Quel commentaire en faites-vous ?
Moi, je ne suis pas le «Baye Fall» du président de la République, mais quand il dit des choses, je les respecte. Il a demandé à ce qu’on ne réponde pas à Abdoulaye Wade. Et je crois que c’est la position la plus sage. Pour la simple et bonne raison, que les Sénégalais ont déjà jugé, et se sont positionnés par rapport à ce qui a été dit. Je pense qu’au regard de notre culture, ce sont des propos qu’il faut ignorer.
Dans l’affaire Karim Wade, le Pds et ses alliés accusent le chef de l’Etat de vouloir écarter un potentiel adversaire à la Présidentielle de 2017. Vous en dites quoi ?
C’est une question extrêmement importante. Karim Wade, en aucune façon, ne peut être un adversaire crédible. Macky Sall a été l’adversaire de son Papa, et tout le monde connaît le résultat. En moins de 3 ans, il lui a réglé son compte. Karim Wade a cherché à briguer une position. Lors des Législatives de 2009, il a été battu dans son propre bureau de vote. Je pense qu’il faut que les gens arrêtent de confondre. La pitié que les Sénégalais peuvent avoir devant un prisonnier et l’adhésion politique. Parce qu’on adhère politiquement à quelque chose par rapport à un programme, par rapport à une vision. Aujourd’hui, les Sénégalais ont pitié de Karim Wade, parce qu’il est en prison. Je dis que c’est normal, parce que nous sommes des croyants, nous sommes des musulmans. Je demeure convaincu que la volonté du président de la République, c’est d’en faire un sujet juridique, et que le procès se mène. Maintenant, Karim Wade, s’il est libre, personne ne pourra l’empêcher d’être candidat. C’est en ce moment que je pourrais parler. Mais, Karim en prison ou on attend un verdict et que ce verdict n’est pas tombé, moi, je reste zen par rapport à cette situation. Ce qui est essentiel pour moi, c’est comment développer le Sénégal, comment le faire émerger. Parce que comme j’ai l’habitude de le dire, on ne travaille pas à développer le Sénégal avec les élections. Les élections ne sont qu’une conséquence d’un résultat économique social.
Donc, une éventuelle candidature de Karim Wade à la Présidentielle de 2017 ne vous empêche pas de dormir…
Absolument pas. Non seulement elle ne m’empêchera de dormir, mais je demeure convaincu qu’aujourd’hui notre préoccupation, nous militants de l’Apr, et de tous ceux qui soutiennent le Président dans son programme, ce n’est pas Karim Wade. Je pense qu’il y a d’autres situations et d’autres leaders qui peuvent plus être notre préoccupation que Karim Wade. La vérité, c’est que l’ancien Président est un animal politique. Il est en train de vouloir prendre l’initiative et de poursuivre les choses, selon ses habitudes. Il ne faut pas le suivre. Il faudrait que les gens reprennent les choses en main, reprennent l’initiative, selon la direction indiquée par le président de la République, en travaillant avec le programme qui a été élaboré, en travaillant à organiser davantage le camp du Président, en travaillant davantage à être beaucoup plus proches des populations comme le Président le fait avec les Conseils des ministres décentralisés. C’est de cela qu’il s’agit. Ce n’est rien d’autre. La question de l’élection du Président en 2017, c’est une question de maintenant. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que 2012 est une leçon pour tous les militants de l’Apr. Aujourd’hui, il faut mobiliser les forces vives pour soutenir le président de la République, et c’est maintenant qu’il faut le faire. Il faut que le compagnonnage continue, mais cela ne doit pas empêcher la mise en place de cette nouvelle structure qui va prendre en charge cette réélection.
Ne pensez-vous pas que le camp présidentiel doit s’organiser davantage avec tous ces soutiens que le Président est en train d’enregistrer ?
Il faudrait organiser tous ceux qui viennent soutenir le Président. Je pense qu’il faut organiser et structurer pour qu’on puisse avoir une stratégie très claire, dès maintenant, pour pouvoir s’engager à la mise en œuvre, comme on l’a fait en 2012. On a pris nos responsabilités et choisi notre candidat. On s’est engagé dans la bataille politique sur le terrain, et on a gagné. Je pense que c’est une expérience qu’il faudrait renouveler, et elle restera gagnante. C’est mon avis. Et c’est dommage que le parti ne puisse pas s’organiser. Mais, on a gagné en 2012 dans ces conditions. Je pense que 2017, aussi, on fera le nécessaire avec tous ceux qui viennent, parce que tout simplement, on aura été convaincus par le Président dans ses résultats, mais aussi dans son programme.
Vous êtes responsable à Kanel, mais vous vous investissez aussi à Ouakam. Votre base politique réelle, c’est Kanel ou Ouakam ?
Moi, je suis un militant politique. Je suis un militant de mon parti, pas un militant du parti. Même si je suis en déplacement, en mission, si je vais dans un endroit, je travaille pour mon parti. Donc, je suis un militant de mon parti, je ne suis pas un militant du parti. J’ai des bases partout. C’est pourquoi je vais créer un réseau national et international. On ne va pas s’opposer à l’Apr. On va trouver les moyens pour renforcer l’Apr. Un parti non structuré a nécessairement des difficultés. Je crois à l’addition dans un parti, pas à la soustraction. Partout où je peux agir pour soutenir ce parti-là, dans son organisation, dans sa prise en charge des problèmes, je le ferai. Je réside à Ouakam depuis 20 ans et je suis né à Kanel où je suis éligible.
Rififi autour du terrain des Parcelles Assainies
Selon un communiqué signé par Serigne Tacko Fall et parvenu à «L’As», le patron de Assurim qui envisage de construire un complexe multifonctionnel sur le site litigieux opposant sa société à la mairie des Parcelles Assainies depuis 2009 a obtenu une décision de justice pour faire déguerpir les occupants. D’après la même source, le site sera libéré aujourd’hui. Pourtant, selon des sources sûres, le site appartient désormais à la banque Orabank qui se l’est adjugé hier lors de la vente à la criée du terrain.
Rififi autour du terrain des Parcelles Assainies (bis)
Joint au téléphone, le maire des Parcelles Assainies Moussa Sy indique que le terrain en question a été vendu à la criée hier par la banque Orabank (ex-Brs) au montant de 320 millions 625 mille francs et cela, après trois renvois. Pour lui, le terrain en question a été hypothéqué pour 300 millions en 2009 par le maire d’alors Mbaye Ndiaye et Serigne Tacko Fall, dans le cadre d’un partenariat public-privé et ces derniers avaient encaissé 154 millions. C’est à son arrivée qu’il a dénoncé le contrat. D’ailleurs, Moussa Sy a convoqué son bureau municipal en urgence, en attendant le Conseil municipal et l’Assemblée générale. Il entend s’opposer à l’adjudication de ce terrain légalement dévolu à la municipalité. «L’Etat n’ayant pas respecté son engagement à rembourser les 154 millions encaissés par Serigne Tacko Fall, la Banque l’a donc vendu», a déploré l’édile des Parcelles Assainies qui renseigne par ailleurs que la valeur vénale du terrain en cause est de 2,3 milliards Cfa et qu’il entend mobiliser les populations pour entrer dans son
droit.
Arène nationale
Bientôt l’arène nationale sera une réalité. Le préfet de Pikine a déjà servi une sommation aux maraîchers qui occupent le site devant arbitrer l’arène nationale. D’ici vendredi 13 mars, ils sont priés d’évacuer les lieux sous peine d’être déguerpis de force. Toutefois, ils réclament un délai plus long et posent des conditions pour quitter les lieux.
Eau
Une importante rencontre regroupe ce matin les autorités de la Sones et des bailleurs de fonds. Ce sera à partir de 8h30 à la direction de la Sones. Ce conclave vise à obtenir la réalisation de la troisième usine de Keur Momar Sarr. Le coût de cette infrastructure devrait atteindre 200 milliards de francs Cfa. Et sa capacité pourrait atteindre 200 000 mètres cubes. Les travaux sont censés démarrer en 2016 et se terminer en 2020.
Incendie
Le marché Guédj de Kaolack situé au bord de la mer, non loin du marché au poisson, a pris feu hier dans la soirée aux environs de 20 heures. Avant l’arrivée des sapeurs pompiers, le feu avait déjà consumé une vingtaine de cantines. Les dégâts matériels sont inestimables et certains grossistes ont vu leurs marchandises partir en fumée. L’origine de l’incendie reste encore à déterminer, mais selon les témoins, c’est un mauvais branchement des fils électriques qui aurait provoqué un court-circuit. Cependant, aucune perte en vie humaine n’a été déplorée.
La Cojer-France est derrière Thérèse Faye Diouf
Après sa désignation à la tête de la Convergence des Jeunes républicains (Cojer), Thérèse Faye Diouf peut compter sur le soutien de la jeunesse apériste de la diaspora. Dans un communiqué parvenu à la rédaction, la Cojer/section France souhaite plein succès à Mme Diouf dans ses nouvelles missions. «En effet, conformément à sa volonté d’animation politique et de veille sur les intérêts de la jeunesse sénégalaise, Cojer-France entend promouvoir la stratégie de développement, la massification et l’élargissement des bases du parti», peut-on lire dans le communiqué. En outre, elle se donne aussi pour mission de défendre les positions et orientations du chef de l’Etat. Enfin, les jeunes républicains de l’Hexagone invitent l’ensemble des militants et sympathisants de l’Apr à faire bloc derrière la directrice de l’Agence nationale de la Petite enfance et de la Case des Tout-petits pour l’aider à instaurer un climat apaisé pour la bonne marche de la structure.
Cojer de Dakar
Restons avec les jeunes républicains pour dire que la Cojer de Dakar, sous la houlette du député Badara Diop, a également apporté son soutien à la nouvelle patronne de la Cojer. La Cojer de Dakar salue la nomination de Thérèse Faye Diouf à la tête de la structure nationale, «choix mérité largement, vu son engagement et sa détermination à accompagner les actions du président de la République». Par ailleurs, la Cojer de Dakar salue le travail abattu par son prédécesseur Abdou Mbow qui n’a ménagé ni son temps ni ses moyens pour hisser la Cojer au rang qu’elle occupe aujourd’hui. Enfin, la Cojer de Dakar appelle tous les camarades à l’unité et à la vigilance, invite les patriotes sénégalais sincères et toutes les forces vives du pays à se regrouper autour de la République pour sa défense et son rayonnement.
Listes électorales
Les opérations de révision ordinaire des listes électorales démarrées depuis le 2 février dernier, se poursuivent jusqu’au 10 juillet prochain sur toute l’étendue du territoire, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur. Le ministre de l’Intérieur invite les citoyens non encore inscrits, notamment les
jeunes qui auront dix-huit (18) ans révolus le 31 juillet 2015, à se rendre massivement auprès des commissions administratives. Sont également concernés les électeurs désireux de modifier leur inscription ou qui ont changé de statut, c’est-à-dire les militaires et paramilitaires redevenus civils ou vice-versa. Le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique invite les citoyens à s’adresser aux Préfets, Sous-préfets et Présidents de commission électorale départementale (Ceda) pour toute information complémentaire.
Grand Cadre
Le bras de fer entre l’Etat du Sénégal et le grand cadre des syndicats d’enseignants est loin de connaître son épilogue et pour cause. Mamadou Lamine Dianté et Cie ne digèrent toujours pas le fait que l’Etat veuille octroyer des indemnités à hauteur de 30 milliards de F Cfa dans le budget national à des agents de la fonction publique, en ignorant royalement les enseignants. Pour mieux se faire entendre, ils comptent, en plus des débrayages et mots d’ordre de grève, rencontrer toutes les autorités religieuses et coutumières du pays dans l’espoir de faire entendre raison à la tutelle. Malgré toutes les agitations, le grand cadre dit souhaiter que la lutte soit la plus brève possible, et que l’école retrouve sa sérénité.
Artp met en demeure Sonatel
A la suite des dysfonctionnements constatés pendant plusieurs jours sur les applications Viber et Whatsapp, l’Artp a saisi la Sonatel pour s’enquérir des causes à l’origine de ces désagréments. En retour, Sonatel a fourni des explications sur les causes d’indisponibilité des applications Viber et Whatsapp. N’étant pas satisfaite des explications fournies par l’opérateur, d’après un communiqué du régulateur, l’Artp, conformément au règlement en vigueur et dans le cadre de sa mission de protection des intérêts des usagers, a servi à Sonatel une mise en demeure, en application de l’article 106 du code des télécommunications, la sommant de prendre toutes les dispositions utiles et d’apporter les diligences nécessaires pour mettre définitivement un terme à de pareils dysfonctionnements. Ladite mise en demeure précise par ailleurs qu’à défaut pour la Sonatel de se conformer à cette injonction, l’Artp prononcera à son encontre les sanctions requises. En plus de ces actions, l’Artp, à travers une équipe technique, a effectué une visite inopinée chez l’opérateur, visite dont les résultats sont en cours d’analyse.
Les sauvageons libéraux accusent la France
Scandaleux, ignoble, vil, pitoyable. C’est par une accumulation d’épithètes de ce genre que les jeunes libéraux ont commencé leur communiqué pour s’en prendre à l’ambassadeur de la France au Sénégal. «Au-delà de la violation manifeste d’un principe fondamental énoncé dans la charte des Nations Unies : la non ingérence dans les affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un Etat, Jean Félix Paganon vient de mettre à nu un complot historique ourdi par la France en vue de liquider Karim Wade». En effet selon eux, «la France a toujours comploté contre Wade et sa famille, parce que dérangée par le courage politique de ce dernier qui a toujours mis les intérêts du Sénégal en avant, en se tournant
vers les pays Arabes» .
Les sauvageons libéraux accusent la France (bis)
Cette nouvelle ligne politique a fragilisé les intérêts de la France qui, en guise de riposte, a ourdi un complot historique pour chasser Wade du palais, accusent-ils. «Ce coup d’éclat réussi, la France renforce sa présence militaire, Bolloré effectue un retour tonitruant au Port autonome de Dakar et Dp World est malmenée, Necotrans vient de décrocher, dans des conditions plus que nébuleuses un contrat de concession juteux. Jusque-là, le plan est bien exécuté, mais soudain, des sondages commandités et qui sont favorables à Karim Wade, installèrent la panique, et obligèrent la France à changer de fusil d’épaule, parce qu’elle considère Karim comme un allié naturel des pays arabes, et son élection menacerait ses intérêts. Sinon, comment comprendre de tels propos après avoir blanchi Wade fils ?», martèlent les jeunes libéraux.
Amadou Ba visite le pays
Une délégation conduite par le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ va entamer mercredi «une tournée de vulgarisation du Plan Sénégal émergent (Pse)» dans les villes de Diourbel, Thiès et Fatick. L’argentier national démarre par une réunion prévue au conseil régional de Diourbel aujourd’hui et demain, il sera au conseil régional de Thiès. Et pour la dernière étape de la tournée, Amadou Bâ et sa délégation seront au conseil régional de Fatick, vendredi.
LES CHEMINOTS NE SAVENT PLUS SUR QUELS RAILS SE TENIR
Les cheminots sénégalais et maliens de la société privée de transport ferroviaire Transrail étaient en assemblée générale pour fustiger leur non-implication par les autorités dans le schéma institutionnel.
Transrail pas encore sur les rails. C'est l'amer constat des cheminots sénégalais et maliens en assemblée générale hier dans la mythique fosse de la société ferroviaire.
Selon Mame Demba Diakhaté, l'entreprise ferroviaire entame la dernière ligne droite devant la mener dans le nouveau cadre institutionnel du chemin de fer dont les conditions de mise en œuvre ont été arrêtées, lors de la dernière réunion entre les ministères en charge des transports terrestres du Sénégal et de la république du Mali et l'actionnaire de référence, le 16 décembre 2014 à Bamako. A quelques semaines de la date butoir du chronogramme de mise en œuvre fixée à la fin du premier trimestre 2015, beaucoup de questions trottent dans la tête des cheminots.
Il s'agit, selon le responsable du syndicat autonome des travailleurs du rail (Satrail), par ailleurs membre du cadre de concertation des cheminots de Transrail, des contours de la société de patrimoine et ses conséquences sur le personnel, de la société d'exploitation et des suites de l'annonce de l'ouverture du capital de l'actionnaire principal actuel, ou à défaut, des modalités de la transition et de la structuration de l'organe de régulation. Au regard des enjeux futurs qui se dessinent pour impulser la croissance économique du Sénégal et du Mali, les travailleurs veulent prendre leur rôle en étant impliqués sur tout le processus.
Embouchant la même trompette, Madiodio Diagne attire l'attention des autorités. "L'Etat a mis en place un secrétaire d'Etat chargé de gérer le rail, Abdou Ndéné Sall. Mais en dehors des réunions, le secrétaire trouve le malin plaisir de communiquer à travers la presse. Ce qui prouve nettement que le dossier ferroviaire est très mal géré. C'est tous les syndicats de Transrail qui se sont donné la main pour être les sentinelles de cette entreprise. En tout cas, que les autorités se le tiennent pour dit, on ne laissera jamais le chemin de fer tomber en ruine", lâche-t-il.
Le syndicaliste de lancer un cri du cœur à l'endroit du président de la République. "On ne peut pas gérer le chemin de fer sans les cheminots. Même vouloir faire le bonheur des cheminots sans les cheminots, c'est contre les cheminots".
Une interpellation que partage le secrétaire général de la section syndicat unique de Transrail Mali, Abdoulaye Berthé qui soutient qu'aucun Etat ne peut se dissocier de la convention de concession qui est une conséquence de l'accord politique du Mali et du Sénégal. "Les décisions doivent être des décisions entre les deux pays. Aucun des deux pays n'a la raison de prendre des décisions unilatérales."
"C'est un non-lieu" qui serait une surprise dans l'affaire de la traque des biens mal acquis ! Ce sont ces propos de l'ambassadeur de France au Sénégal, Jean-Félix Paganon, qui ont fait bondir les avocats les plus déterminés de Karim Wade.
C'est un mauvais procès fait à l'un des hommes parmi les mieux renseignés sur ce pays après le président de la République, le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur. Qui est fou ? Même s'il n'y a pas mis les formes, le diplomate le plus influent de la place de Dakar (avec son homologue américain), a pensé tout haut ce que beaucoup d'observateurs pensent tout bas.
Globalement, il juge que rien de grave ne se passe. A savoir que ça ne sent pas bon pour le fils de Me Wade, pourtant de double nationalité franco-sénégalaise. Dans le monde des avocats, le talent réside dans le fait de toujours tutoyer la ligne rouge. Les diplomates aussi font pareil.
A la fin de leur carrière, ils ne peuvent s'empêcher de parler, de dire leur sentiment et de faire savoir qu'eux aussi ont une opinion. Un diplomate est par essence un homme discret, peu disert, porté dans les négociations, et généralement propre à retomber sur ses pattes. Ce n'est pas pour rien que la rue Amadou Assane Ndoye a tenu à s'exprimer.
Les hommes politiques sénégalais ont une sainte horreur de l'opinion des diplomates en place à Dakar ; et cela, depuis les années Wade. C'est une attitude bien de chez nous que nous n'aimons pas qu'on opine sur nos turpitudes.
L'actuel haut représentant de la France au Sénégal n'a rien dit de plus que ce que les leaders d'opinion, journalistes ou hommes politiques disent tous les jours.
L'ancien président de la République, très chatouilleux sur tout ce que disent les gens de la conjoncture politique locale, s'est montré souvent très remonté contre les diplomates français en place à Dakar, alors que lui-même est le plus français de la scène politique locale. Qui crèche à Versailles ?
Me Wade a eu la tête de Jean-Didier Roisin, qui fut un moment l'une des sommités du Quai d'Orsay, siège du Ministère français des Affaires étrangères. Il est vrai qu'en tant que président de la République, c'est bien lui qui recevait les lettres de créances.
Il a fait face au génial écrivain Jean-Christophe Ruffin, l'un des premiers à théoriser les risques qu'il y avait à tenter de développer ce que l'on a appelé une "dévolution monarchique" du pouvoir au Sénégal, alors que le Sahel commençait à bouillir.
Quelques mois plus tard, Me Wade demandera et obtiendra le départ et la réorganisation des Forces Armées françaises au Sénégal.
Quand l'ambassadeur de France se dévoile, il faut tendre l'oreille. En général, c'est pour lancer un message. Ce qu'a voulu dire Paganon, c'est que la France considère globalement que les politiques menées actuellement au Sénégal l'agréent, et que la coopération entre les deux pays est au mieux.
Jean-Félix Paganon savait ce qu'il disait quand il a évoqué "l'affaire Karim Wade". Qui sont mieux informés que les Français à propos du Sénégal dans ce monde ?
Des intellectuels se sont même demandé pourquoi ce pays ne parvenait jamais à se défaire de l'influence de l'Hexagone. "Quand la France parle, ce sera ça !" Vrai ou pas, le fait est que le Finistère de l'ouest-africain est quand même la première zone d'influence de la France en Afrique de l'Ouest.
L'ingérence et l'expression d'une opinion sont différentes. La France ne s'ingère plus, sauf quand elle s'implique dans les affaires de ses entreprises installées à l'extérieur, ou pour des affaires géostratégiques.
Paganon, qui devrait vraisemblablement terminer sa grande carrière au Sénégal, est un orientaliste, "Langues O ", et qui a quand même été plénipotentiaire de son pays dans des zones d'influence. La France ne nomme pas n'importe qui comme ambassadeur de France au Sénégal.
De Claude Hettier de Boislambert, premier ambassadeur de France au Sénégal, à Jean-Félix Paganon, une tradition est bien établie. Quand il faut le dire, ils disent.
Gênés par leurs différents engagements militaires dans le Sahel et en Afrique Centrale, après la longue crise ivoirienne, les Français ne peuvent envisager une crise politique au Sénégal. Dans une intelligence bien comprise, Paris n'envoie des messages que quand cela est nécessaire. Ce qui est le cas.
"MACKY, MBAYE DIACK ET MOI..."
MODY MADIAW DIAW, SG DE L'UNION DES FORCES PATRIOTIQUES ÉMERGENTES
Le parti politique Aj/Pads a connu ses deux mouvances, l'Ufpe vit aujourd'hui le même syndrome. Entre Mbaye Diack, et Mody Madiaw Diaw, tous deux secrétaire général de l'Ufpe, les rapports ne sont plus au beau fixe. Mody Madiaw Diaw se réclame premier secrétaire général élu de l'Union des forces patriotiques émergentes (Ufpe). Une première, dit–il, dans l'histoire de ce parti politique créé en 2005 vu que "Mbaye Diack était élu par consensus". Entretien.
Vous êtes aujourd'hui le secrétaire général du parti que dirigeait Mbaye Diack. Pouvez-vous nous parler de votre compagnonnage avec l'ancien numéro deux de la Ld/Mpt ?
Quand Mbaye Diack a eu des problèmes avec la Ld/Mpt, je lui ai proposé de créer un parti politique. Il ne s'y attendait pas. Il a cru qu'il s'agissait d'un mouvement de soutien. Je lui ai fait comprendre qu'il nous était réellement possible de mettre en place notre propre parti politique. Il a eu à émettre des doutes, vu que c'était un peu lourd, avant d'adhérer à ma proposition. A l'époque je venais de And Jëf, j'avais arrêté la politique depuis 1982, je dirigeais une société d'état. La société Cap Skiring. Je suis revenu en politique pour soutenir Mbaye Diack qui était dans des difficultés.
Vos rapports ne sont plus au beau fixe. Vous êtes maintenant à couteaux tirés. C'est quoi le problème ?
Je l'ai appelé le 20 décembre. Il n'y a pas d'animosité entre nous. Mais il fallait qu'on en arrive là ; il fallait, à un moment, mettre de l'ordre dans le parti. Il était surpris par mon coup de fil. Les politiciens doivent être en mesure de faire preuve de fair-play et user de courtoisie dans leurs rapports. Depuis 2014, je suis le premier secrétaire général élu de l'Union des forces patriotiques émergentes (Ufpe). Une précision qui est de taille parce que c'est une première depuis l'existence du parti en 2005. L'ancien secrétaire général, Mbaye Diack a été élu par consensus. De 2005 à 2014, date de la tenue du congrès, le parti fonctionnait avec un Bureau national provisoire. Lequel a duré 9 ans, cela ne faisait pas sérieux.
Qu'est ce qui s'est passé pour qu'il y ait cassure entre Mbaye Diack et vous ?
Avec l'avènement de la deuxième alternance, c'est-à-dire avec l'arrivée de Macky Sall, Mbaye Diack a été le premier à me conseiller de me rapprocher du président nouvellement élu. Il m'a fait comprendre qu'il n'est plus en mesure d'assurer le loyer du siège de la permanence et que c'est Me Abdoulaye Wade qui lui donnait un coup de pouce. Il me dit également qu'il ne croyait plus au parti, qu'il était temps pour lui de quitter. Partant de ces aveux, j'ai pris la décision de prendre en main le parti et je le lui ai fait comprendre, quelques mois plus tard. Mais grande a été ma surprise de le voir revenir sur sa décision. Il me demande par la suite un moment de réflexion. Je lui ai fait comprendre qu'il ne peut pas avoir meilleur interlocuteur que la direction nationale provisoire. Il me demande un délai de 15 jours pour consulter les autres ; quand je suis revenu lui demander la suite de sa réflexion, sa réponse a été : "Par rapport à quoi ?" Soulignant qu'il n'a jamais émis l'idée de se retirer.
Une déclaration faite de façon officieuse, ne fallait-il pas attendre qu'il officialise cette décision devant le parti ?
Je ne pouvais que croire en ce qu'il me dit. Le "wax waxeet" ne passe pas. Il a porté préjudice à l'ancien chef de l'Etat. Ce jour-là, je lui ai signifié que nous n'avions donc plus rien à nous dire. Il m'a raccompagné en me soulignant qu'il regrettait qu'on se sépare de cette manière, que ce serait dommage.
Quelle a été la réaction des membres du parti suite à cette dissidence ?
Le parti ne comptait que ses amis avec une direction provisoire extensible. Après cette séparation, j'ai vite fait de consulter certains membres de la direction nationale provisoire, ce n'était pas évident. Les membres du parti les plus influents m'ont suivi. C'est ainsi qu'on a décidé de mettre en place une direction nationale transitoire mettant fin à la direction provisoire qui a duré 8 ans, qui devait préparer le premier congrès du parti dans un délai de 18 mois. C'est à l'issue de ce congrès tenu 6 mois après, que j'ai été élu secrétaire général du parti. Nous avons noué une alliance avec le parti au pouvoir. Ce qui témoigne de notre engagement envers Macky Sall. On est aussi membre de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Nous sommes des alliés, tout comme on était allié au Pds. C'est le peuple qui a sanctionné Wade, c'est le peuple qui a élu Macky. Ce qui nous préoccupe, c'est l'émergence, notre préoccupation majeure, c'est de mettre le pays sur les rampes du développement.
L'Ufpe a été confronté à un problème de moyens financiers. D'ailleurs, c'est l'une des causes de sa dislocation. Doit-on considérer qu'en politique, l'argent est vital ?
Nous vivons à un moment où l'argent joue un rôle fondamental. Quand on parle de crise de valeurs, on veut tout mettre sur le dos des jeunes. Mais ils ne se réfèrent qu'aux adultes. L'argent est le nerf de la guerre ; tu verras quelqu'un s'enrichir illicitement mais qui est plus considéré qu'un autre pétri de valeurs mais sans argent. Les gens viennent dans les partis pour de l'argent, où est la conviction ? Avant, non seulement on se donnait physiquement et intellectuellement pour le parti, on prenait tous les risques possibles mais on donnait notre argent pour le parti. On finançait, on travaillait pour encadrer, on participait à la conscientisation, on relevait le niveau de conscience de populations. Ce qui n'est plus le cas. C'est malheureux. Mais je préfère 10 éléments sûrs que 100 qui sont là pour le théâtre. Qu'on encadre les dix personnes pour disposer d'une bonne graine est mille fois meilleure. Je n'aime pas la théâtralisation.
Le Sénégal vit au rythme de débats de très bas niveau. Comment appréciez-vous cette situation ?
Il faut reconnaître que Wade n'a pas le monopole des propos discourtois. Heureusement que le président de la République, Macky Sall, a bien fait de siffler la fin de la récréation. Il a bien fait de rappeler ses partisans à l'ordre.
Est-ce suffisant à votre avis ?
Nous devons nous pencher sur les problèmes économiques notamment sur l'émergence du pays, c'est cela ma préoccupation majeure. Nous avons été les premiers à parler d'émergence. C'était en 2005. Le nom du parti Forces patriotiques émergentes vient de moi, de même que l'initiative du parti. J'ai toujours eu la conviction que l'émergence d'un pays dépend de ses hommes, ce sont eux qui font l'histoire. C'est Mbaye Diack qui a rajouté la notion d'union. J'ai toujours cru qu'il faut des forces nouvelles pour qu'il y ait émergence. Nous devons travailler, à notre âge, à encadrer des jeunes et des femmes car ils constituent les forces émergentes. C'est cela la substance même de l'Ufpe.
DES MAUX QUI GANGRENENT L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR EN AFRIQUE
FINANCEMENT LIMITE, FAIBLE CAPACITE DE RECHERCHE DU SYSTEME, INADEQUATION DE LA PRODUCTION DES CONNAISSANCES.
Le financement limité, l’inadaptation de la production des connaissances, sont entre autres les principaux maux dont souffre le secteur de l’enseignement supérieur en Afrique et plus particulièrement en Afrique subsaharienne.
Dakar abrite, depuis hier, le sommet de l’enseignement supérieur en Afrique. Cette rencontre est une occasion pour les participants d’entamer des réflexions sur les problèmes qui sévissent dans le secteur de l’enseignement supérieur. Et d’après la note d’orientation, l’agenda de développement post-2015 se dessine dans un contexte de demande toujours accrue d’enseignement supérieur en Afrique et de baisse des dépenses publiques, de faibles niveaux de croissance économique et de pauvreté généralisée.
L’approche instrumentalisée à l’enseignement supérieur est un peu susceptible de répondre à l’objectif central de développer et de valoriser les nouvelles connaissances. L’approche économique du savoir qui situe la croissance économique dans les idées nouvelles débouchant sur des innovations scientifiques, techniques, organisationnelles, environnementales ou sanitaires et qui n’est pas dépendante des ressources naturelles a plus de chance de favoriser le développement durable à long terme de l’Afrique.
Parmi la myriade de défis que l’enseignement supérieur Africain doit relever, le document a identifié les quatre domaines qui exigent une attention urgente. Il s’agit du financement limité de l’enseignement supérieur, de la faible capacité de recherche du système, de l’inadéquation de la production des connaissances en relation avec les besoins nationaux et régionaux et de la bureaucratie excessive et la faiblesse des systèmes administratifs dans les établissements universitaires et de recherche. A cela s’ajoute, la fuite des cerveaux, qui est un risque important pour le développement socio-économique de l’Afrique. Car remplacer les professionnels est une lourde entreprise financière. Entre 1990 et 2004, l’Afrique a perdu plus de 20 000 professionnels par an. En 2008, l’Afrique subsaharienne avait 223 000 étudiants inscrits dans les établissements d’enseignements supérieurs hors de leur pays.
Le financement est également un problème majeur. Une étude menée par la Communauté de développement d’Afrique Australe (Sadc) en 2008 a constaté que les niveaux de financements n’avaient pas évolué au cours des dernières années et qu’il existait peu de données sur le soutien du secteur privé à l’enseignement supérieur. La massification due à des inscriptions non prévues, la hausse des étudiants et les défis qui l’accompagnent comme des installations physiques surchargées, des ressources d’enseignement et d’apprentissage inadéquates, un contact réduit entre les enseignants et les élèves et l’ engagement personnel moins qualifié impactent également la qualité.
La massification a abouti à l’émergence et à l’expansion de campus satellites et de fournisseurs privés de qualité variable. Sur le plan de la pertinence, la massification a abouti à l’émergence de la diversification des cours, dont certains ne semblent pas avoir été très pertinents par rapport aux besoins du marché du travail, de l’économie nationale, continentale, ou mondiale. L’absence de formation aux compétences entrepreneuriales a été identifiée comme une déficience majeure. Ces facteurs combinés ont abouti à une augmentation du chômage des diplômés, indiquant un décalage entre la qualité, la pertinence de l’éducation universitaire par rapport aux demandes du marché du travail. Comparée à d’autres continents, l’Afrique investit peu dans la recherche contribuant donc à de faibles résultats. Pour réaliser l’excellence, il est important que les universités africaines mènent et participent à la recherche au niveau national et mondial et diffusent des résultats qui profiteront à l’innovation et au développement.
C’est sous ce rapport que les scientifiques ont émis les recommandations telles que la formalisation d’un Conseil africain de la recherche (Car) doté d’antennes nationales, l’amélioration de la disponibilité de financements des études post licence et de la recherche, l’amélioration de la supervision des études de troisième cycle ; les incitations pour développer et retenir les talents et les capacités locaux. En effet, ces recommandations seront discutées en travaux durant ces trois jours à Dakar. Et pour y remédier, bon nombre de recommandations ont été soumises à l’assemblée afin de permettre de revitaliser l’enseignement supérieur en Afrique.
LE FRONT SYNDICAL AUTONOME ACCOMPAGNE LE GRAND CADRE DANS SON COMBAT
Le Front syndical autonome (Fsa) et le Grand cadre des enseignants ont décidé d’unir leurs forces pour contraindre le gouvernement à respecter les accords signés. Les secrétaires généraux de ces deux organisations syndicales, Sidiya Ndiaye et Mamadou Lamine Dianté, ont dévoilé, hier, leur plan de combat.
Dans un climat social marqué depuis quelque temps par de vives tensions, le Front syndical autonome (Fsa) a décidé d’accompagner le Grand cadre national des enseignants dans son combat. «Notre mission n’est pas de faire une médiation, c’est plutôt une mission d’accompagnement dans la lutte d’implication. Et c’est ce que nous allons faire dans les jours à venir. Un communiqué sera publié dans quelques jours à l’issue de cette rencontre pour voir les formes que prendra ce soutien», a annoncé hier, le coordonnateur du Front syndical autonome, Sidiya Ndiaye à l’issue de leur rencontre avec le grand cadre. Il précise: Nous sommes déçus, nous déplorons ce manque de considération et nous dénonçons l’arrogance et l’insouciance de certains ministres qui se croient en territoires conquis». Et pour cela, dit-il: «Nous lançons un appel solennel au président de la République. Il doit instruire son Gouvernement pour qu’il soit à la hauteur des attentes des citoyens notamment de l’école sénégalaise».
Le syndicaliste a aussi justifié les lenteurs constatés dans la mise en œuvre des accords signés par le fait que la manipulation a pris le dessus sur l’action. «Nous sommes dans un domaine où l’intoxication et la propagande sont en train de diaboliser l’enseignant. Tout le monde sait que tout ce qu’ils ont décliné ici comme doléances et comme revendications relèvent du domaine du possible et du raisonnable», a indiqué Sidiya Ndiaye qui n'a pas manqué de se poser la question sur l’attitude de ceux qui ont applaudi, lors de la signature dudit accord. «Où se trouvent les autorités étatiques qui, au moment où elles signaient l’accord avec les enseignants, avaient dit que c’était la première fois, qu’un Gouvernement signait un accord réaliste et réalisable», s’est-il interrogé.
Pour sa part, le coordonnateur du Grand cadre national des enseignants, Mamadou lamine Dianté a expliqué les raisons du rapprochement entre les organisations syndicales. «Nous nous sommes réunis aujourd’hui, dans le cadre du 3è plan d’actions du Grand cadre des syndicats de l’enseignement. Nous avons lancé la campagne d’informations et c’est à ce titre que le Grand cadre a adressé une demande de rencontre avec le Front syndical autonome (Fsa) pour l’informer de la situation. Mais également de solliciter de leur part un soutien et une implication dans la lutte», a-t-il expliqué. Aussi, ajoute-il : «Nous sommes soucieux de l’avenir de ce pays et du devenir de l’école sénégalaise. Nous avons souhaité que la lutte soit la plus brève possible pour que l’école retrouve sa sérénité, et les élèves et leurs enseignants que nous sommes».
A cet effet, dit-il, «nous avons fait ce pas en direction du Fsa pour demander son soutien et son implication dans la lutte. Parce que le rôle d’une centrale syndicale n’est pas de jouer à la médiation mais nous partageons avec le Fsa deux valeurs, c’est-à-dire l’autonomie et la combativité. Sur ce, nous avons rencontré le Fsa pour faire un exposé des motifs». Par ailleurs, il fait savoir que «ce qui n’est pas des moindres, c’est l’augmentation substantielle de toutes les indemnités allouées aux enseignants, eu égard au décret 2014/769 du 12 juin 2014. Donc, c’est pourquoi, nous sommes optimistes quant à l’issue de cette lutte. Nous tenons à informer l’opinion que la balle est totalement dans le camp des autorités gouvernementales».
On nous raillait dès nos premières lignes sur la crise au Pds mais avec le temps, les petites vérités finissent toujours par faire jour. Au Parti démocratique sénégalais (Pds), la bataille fait rage entre les lieutenants de Wade.
Selon ce que nous savions de cette bataille, tout le monde ou presque, au niveau du top management de ce parti, sait que le schéma de Gorgui ne peut pas se concrétiser, que les casseroles de Karim Wade sont telles qu'il est presque impossible de le tirer d'affaire, qu'il sera inéluctablement condamné. C'est en fait ce qu'a dit l'ambassadeur de France Paganon et qui lui vaut aujourd'hui tant de soucis. Sans doute aurait-il mieux fallu pour lui de la boucler. Mais enfin ! Karim Wade n'est plus le problème mais l'après Karim. Ou l'après Wade.
Selon nos sources, plusieurs lieutenants sont alignés sur le départ, qui se battent pour contrôler le Pds. Dans le désordre, Omar Sarr, Modou Diagne Fada, Souleymane Ndéné Ndiaye, Me El Hadj Sall, Babacar Gaye, pour ne citer que ceux-là. Tous ont leurs armes, tous se préparent. Certains prévoient même des plans alternatifs ;
à savoir qui soutenir au cas où sa candidature ne passerait pas. Nos sources croient savoir que les choses sérieuses se passeront entre le 20 et le 25 de ce mois. Et que toutes les cartes seront dévoilées dans cette tranche temporelle. Dans ce bal masqué aux allures de jeu de dupes, les acteurs avancent avec des tulipes.
Omar Sarr... plus ambitieux que jamais
Pour ne prendre que l'exemple d'Omar Sarr, il faut savoir que si ce dernier a parlé, c'est parce qu'il a de réelles ambitions sur le parti, malgré les apparences. D'après nos interlocuteurs, s'il se range derrière Karim, c'est parce qu'il sait que ce dernier est déjà "mort", politiquement s'entend. Sa sortie dans les colonnes de l'Obs ne serait qu'un artifice pour mieux récupérer le Pds, lorsque la sentence d'une peine ferme sera prononcée. Et il semble bien que le seul adversaire sérieux qu'il aura en face de lui n'est autre que Modou Diagne Fada. A suivre...