Selon un communiqué de la Direction de l'information et des relations publiques des armées (Dirpa) publié samedi 6 janvier 2024, 5 commandos marins sont portés disparus depuis vendredi 5 janvier 2024 à 20 heures. Cet événement fait suite à l'interception par «Le Walo», un patrouilleur de haute mer, d'un navire suspecté de trafic international de drogue au large de Dakar.
Lors de la fouille du navire par l'équipe d'intervention des commandos marins, «une ouverture des vannes a été constatée», indique le communiqué de la Dirpa. Les forces armées estiment qu'«il s'agissait d'un acte de sabotage visant à couler le navire pour effacer toute trace de son chargement illicite».
Selon la Dirpa, les secours menés par «Le Walo» ont permis de récupérer 7 éléments de l'équipe d'intervention et 10 membres de l'équipage du navire suspecté. «Toutefois, 5 commandos marins n'ont pas encore été retrouvés», précise le communiqué.
Cet incident intervient alors que la marine sénégalaise multiplie les saisies de drogue au large du pays, une zone au cœur de la route maritime privilégiée des narcotrafiquants sud-américains. Le 14 décembre 2023, «Le Walo» avait déjà intercepté un navire transportant de la drogue à 425 km au Sud des eaux sénégalaises, selon le quotidien L'Observateur.
De plus, le 27 novembre 2023, près de 3 tonnes de cocaïne avaient été saisies par le patrouilleur «Le Fouladou» à 150 km au Sud de Dakar, ce qui constitue un record. Les 10 membres de l'équipage, de nationalités sénégalaise, portugaise, capverdienne, anglo-colombienne, bissau-guinéenne et nigériane, avaient alors été arrêtés et remis à l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS).
Les recherches se poursuivent activement pour tenter de retrouver les 5 commandos marins portés disparus après cette importante saisie de drogue en mer.
LES LIONS MISENT SUR LA CONTINUITÉ À L'ÉGYPTIENNE
Inspirée par le parcours victorieux de l'Égypte entre 2004 et 2010, la sélection sénégalaise entend s'appuyer sur un modèle de structuration durable pour conserver son titre de champion d'Afrique, selon le directeur technique national (DTN), Mayacine Mar
L’équipe nationale du Sénégal de football compte s’inspirer du modèle de structuration administrative ayant permis à l’Egypte de rempoter trois Coupes d’Afrique des nations (CAN) d’affilée, entre 2004 et 2010, a indiqué, samedi, à Dakar, le directeur technique national (DTN), Mayacine Mar.
« Nous avons élaboré une stratégie pour garder notre trophée. Nous avons essayé de voir de 2004 à 2010, qu’elle était le profil de cette équipe d’Egypte, qui a réussi l’exploit de remporter trois CAN d’affilée, en termes de structuration administrative », a-t-il dit.
Il intervenait au cours d’un panel sur « L’opération de conservation du titre de champion d’Afrique de football », à l’initiative de l’Association nationale de la presse sportive du Sénégal (ANPS).
« Nous avons pensé que si nous essayions de ressembler un peu à ce profil d’équipe, nous aurions l’avantage de garder notre trophée. Nous avons remarqué que de 2004 à 2010, il y a une stabilité au niveau de la Fédération, du staff technique et de l’équipe égyptienne », a-t-il noté.
Selon Mayacine Mar, « beaucoup de similitudes » ont été notées entre l’équipe actuelle du Sénégal et celle de l’Egypte de cette époque, qui était sur le toit du football africain.
« En terme de stabilité fédérale, l’Egypte a beaucoup bénéficié de la proximité du siège de la Confédération africaine de football (CAF) [qui se trouve au Caire]. Elle a ainsi pu bénéficier de l’expérience de gestion de la CAF », a souligné Mayacine Mar, estimant que la Fédération sénégalaise de football « présente actuellement une meilleure expérience ».
« Nous allons participer à notre 6e CAN. 90% des dirigeants sont depuis 2012 dans l’équipe fédérale. Nous avons alors l’expérience de gestion pour réduire toute incertitude qui pourrait nous éloigner de la reconquête de cette CAN », a-t-il rassuré.
Selon le DTN, la stabilité du staff de l’Egypte a été un atout pour l’équipe. « Hassan Shehata a pris l’équipe de 2004 à 2011. Il est resté sept ans comme entraîneur, ce qui lui a valu de gagner trois fois la CAN », a-t-il rappelé.
« Nous avons un coach (Aliou Cissé) qui est depuis huit ans avec le Sénégal. Cette deuxième similitude dans le staff technique est aussi une idée que nous sommes sur la bonne voie de faire comme l’Egypte », a ajouté Mayacine Mar.
Et de relever que la stabilité de l’équipe du Sénégal, qui va jouer sa troisième CAN d’affilée, constitue une troisième ressemblance avec celle de l’équipe des Pharaons de 2004 à 2010.
« Le Sénégal a joué avec 80% de son effectif à la CAN 2019, 90% en 2021. Nous allons à la CAN 2023 avec encore 90% de notre effectif. C’est de l’expérience, avec des joueurs professionnels et expérimentés à 98% », a-t-il soutenu.
par Oumar Mbaye
KHALIFA ABABACAR SALL, LE SOUFFLE DÉMOCRATIQUE DONT LE SÉNÉGAL AVAIT BESOIN
En prenant le risque de s’adresser directement au peuple sénégalais mercredi 3 janvier à travers les plateaux de la 2stv, le candidat à la présidentielle montre la voie
Le rendez-vous est donné sur la 2stv, première chaîne de télévision privée du Sénégal. Nous y retrouvons le candidat Khalifa Ababacar Sall, entouré des citoyens, qui se soumet volontiers aux interrogations des journalistes et d’un jury inclusif (Nina Penda Faye, journaliste pour les questions sociales et liées à l’égalité de genre, Sobel Ngom, Entrepreneur social pour les questions liées à la Jeunesse et l’Education, Moundiaye Cissé, sur l’Etat de droit et les institutions, Souleymane Niang, sur les sujets économiques).
Ailleurs, l’exercice paraîtrait presque banal tant les acquis démocratiques sont ancrés. Ce soir du mercredi 3 janvier, sur ce plateau à l’air libre, l’innovation est pourtant majeure au Sénégal : pour la première fois, un candidat à la présidentielle accepte de se confronter en transmission directe sur les plateformes TV & internet, à des représentants du peuple du l’élira, sur les axes stratégiques de son programme articulé autour du triptyque : l’Humain, l’Eau et la Terre. Le candidat s’est montré à l’aise sur les sujets économiques, sociaux y compris de genre, sur l’industrialisation, la dette souveraine, la jeunesse, le coût de la vie, comme sur la création d’emplois. Mais un autre constat retient tout particulièrement notre attention : le caractère inédit de l’émission.
Dans un pays où la scène politique est dominée par une instrumentalisation de la justice, un acharnement des dépositaires du pouvoir sur tout candidat susceptible de menacer leurs privilèges et des querelles de chapelle qui détournent de l’essentiel que sont la dignité des Sénégalais et la soutenabilité de la vie dans le pays, Khalifa Ababacar Sall a choisi d’élever de plusieurs niveaux le débat politique et la méthode du discours électoral.
En prenant le risque colossal de s’adresser directement au peuple sénégalais, de se soumettre à son jugement non pas sur des promesses creuses mais un programme solidement bâti et enrichi grâce à la tournée Mottali Yéene dans le Sénégal des profondeurs, le candidat à la présidentielle montre la voie.
Tant par ce nouvel exercice qu’en insistant sur son intention de garantir aux populations et aux collectivités territoriales une réelle capacité à agir, Khalifa Ababacar Sall jette les bases d’une vision qui place l’humain au cœur des politiques publiques. Surtout, et la précision est importante, le candidat donne le ton de la campagne électorale à venir, impose sa posture présidentielle et s’affirme comme une véritable alternative. De quoi inspirer les autres candidats et rehausser la qualité du débat démocratique que tous les Sénégalais sont en droit d’attendre.
LA MÉMOIRE DE MILLIONS D'ESCLAVES HONORÉE
La première pierre du mémorial de Gorée a été posée ce 6 janvier pour honorer la mémoire des victimes de l'esclavage et promouvoir la réconciliation entre les peuples. Ce projet permettra de raconter l'héroïsme des esclaves face à l'horreur de la Traite
La pose de la première pierre du mémorial de Gorée est un symbole qui renvoie à un exercice mémoriel devant contribuer à une réconciliation des peuples, afin que « l’horreur » de la Traite négrière « ne se répète plus jamais », a déclaré, samedi, à Dakar, le chef de l’Etat, Macky Sall.
« En posant ici, face aux berges de l’Atlantique, ce samedi 6 janvier 2024, la première pierre du mémorial de Gorée […], j’accompli au nom du peuple sénégalais, de l’Afrique et des diasporas, un acte d’exercice mémoriel et de réconciliation des peuples », a-t-il dit, en lançant les travaux de ce monument appelé selon lui à devenir « un lieu d’histoire ouvert au monde pour témoigner du passé ».
Les travaux du mémorial de Gorée, dont le site se trouve sur la corniche ouest dakaroise, devraient durer vingt mois avant son inauguration prévue en septembre 2025.
L’édifice, attendu pour être « un carrefour d’échanges et de rencontres », sera dressé sur 3,5 hectares et sera fait d’un tour d’acier de 108 mètres de hauteur, selon Macky Sall.
Il « sera un lieu de rappel de notre histoire pour que l’horreur du passé ne se répète plus jamais », a indiqué le président de la République, selon qui avec ce monument, « on dira enfin : plus jamais ça ! ».
« Comme un miroir, il sera le reflet et le témoin de la mémoire collective de la nation, de l’Afrique et de ses diasporas, un foyer ardent de notre culture », a-t-il ajouté, en présence du ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow, et d’autres personnalités.
Macky Sall a évoqué « les horreurs de l’esclavage », soulignant qu' »à quelques encablures » du site du mémorial, sur l’île de Gorée, au large de Dakar, « l’innommable s’est produit, des hommes, des femmes et des enfants de tous âges ont été rassemblés, enchainés, torturés, transportés par millions et réduits sans pitié à l’esclavage, génération après génération ».
Le mémorial de Gorée « racontera l’histoire héroïque d’hommes et de femmes qui, par milliers, ont résisté au prix de leur vie, préférant la mort à l’asservissement », a par ailleurs indiqué le président de la République.
Le commissaire général du mémorial de Gorée, le poète Amadou Lamine Sall, a évoqué « un grand moment d’histoire » en parlant de cette cérémonie de lancement.
« Ce n’est ni une pose de première pierre, ni le lancement, mais une inauguration, l’histoire commence et s’achève 30 ans après sa gestation », a dit l’écrivain et poète dont les propos étaient empreints d’une forte émotion. Il a remercié le chef de l’Etat pour avoir « protégé, sécurisé ce chantier de la politique ».
Amadou Lamine Sall, qui porte depuis plus de trente ans ce projet, a qualifié ce mémorial de « phare qui va illuminer Dakar pendant des siècles et des siècles, et fera désormais partie […] de l’histoire ».
Colette Césaire, la fille de l’écrivain martiniquais Aimé Césaire, a assisté également à cette cérémonie, au nom de la diaspora, et des afro-descendants, ainsi que plusieurs artistes et hommes de lettres sénégalais.
Les travaux seront réalisés par la Compagnie sahélienne d’entreprise (CSE) et Suma, avec comme maitresse d’œuvre l’Agence de promotion des investissements et des grands travaux de l’Etat (APIX).
PLAIDOYER POUR LE RENOUVEAU AFRICAIN
Cartes obsolètes, dépendance intellectuelle, relations déséquilibrées avec l'ancienne puissance coloniale : Mamadou Diouf dénonce les carcans qui entraveraient l'Afrique. L'historien appelle à un profond renouvellement du continent et de sa narration
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 06/01/2024
Dans une importante interview accordée au magazine Jeune Afrique, l'historien sénégalais Mamadou Diouf a esquissé les grandes lignes d'une réinvention politique et intellectuelle du continent africain. Professeur prestigieux à l'université Columbia, il défend depuis longtemps l'idée d'un renouvellement des paradigmes permettant de penser l'Afrique.
Son dernier livre "L'Afrique dans le temps du monde" paru en 2023 jette les bases de cette réflexion. S'appuyant sur une solide analyse historique et scientifique, Mamadou Diouf y souligne les limites des Etats-nations post-indépendance, découpés selon les frontières arbitraires de la colonisation. Ces dernières n'auraient pas permis l'émergence de nations véritablement souveraines et prospères.
Dans son entretien avec Jeune Afrique, l'intellectuel approfondit cette idée. Il estime que les 60 années écoulées depuis les indépendances ont montré les failles des cartes politiques héritées. Les nombreuses crises traversées par le continent sont révélatrices de l'inadéquation entre les territoires définis et les réalités socioculturelles profondes. Mamadou Diouf appelle donc à une remise à plat totale de la carte, afin de dessiner de nouveaux ensembles plus cohérents.
Au-delà de cette refonte territoriale indispensable, l'historien souhaite un changement radical de perspective sur le passé et l'avenir du continent. Il constate ainsi que les relations privilégiées entretenues entre la France et ses anciennes colonies, qualifiées autrefois "d'intimité", ont disparu faute de respect mutuel. Pour Mamadou Diouf, le temps est venu d'une appropriation par les Africains du récit de leur propre histoire.
Avec cette proposition visionnaire d'une réinvention en profondeur, Mamadou Diouf trace un nouvel horizon pour l'Afrique. Ses idées audacieuses pourraient bien inspirer de futures générations d'intellectuels et de dirigeants politiques sur le continent.
LES LANGUES NATIONALES AU CENTRE DES DEBATS
Les langues nationales garantissent une acquisition rapide de connaissances et leur promotion contribuerait au développement du Sénégal. C’est la conviction de bon nombre de professeurs, des adeptes de Cheikh Anta Diop
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 06/01/2024
Les langues nationales garantissent une acquisition rapide de connaissances et leur promotion contribuerait au développement du Sénégal. C’est la conviction de bon nombre de professeurs, des adeptes de Cheikh Anta Diop dont la célébration du centenaire a été clôturée, mercredi, au Musée Théodore Monod, par une table ronde.
Clap de fin pour la célébration du centenaire de la naissance de l’éminent savant Cheikh Anta Diop. Pendant presque une semaine, beaucoup d’activités connexes étaient initiées pour dépoussiérer, discuter et rappeler ses écrits et œuvres. Les organisateurs qui sont convaincus de l’importance de l’apprentissage des langues nationales, ont tenu une table ronde en ce sens, mercredi dernier, au Musée Théodore Monod. Dans une salle archicomble, la cérémonie a débuté par une série d’hommages et une minute de silence en la mémoire des précurseurs Pathé Diagne, Assane Sylla, Saliou Kandji, Fallou Cissé, Yéro Sylla…, avant d’enchainer par une déclamation de poèmes de Cheikh Aliou Ndao célébrant le «pharaon du savoir». Une 2e table ronde axée sur les thèmes «Clivage entre les intellectuels et les masses» a été animée par Abdou Khadre Kébé suivie de celle portant sur la «revalorisation des langues africaines», animée par Mourtada Diop. Il s’en est suivi des échanges fructueux entre débatteurs et intervenants, avant un petit air musical, un hymne dédié à Cheikh Anta Diop scandé par Ablaye Coulibaly et la chanteuse de Thiès Ma Sané du groupe «Waflash».
Fary Ndao : «Cheikh Anta Diop s’est trompé sur la date…»
Le second panel présenté par Fary Ndao, jeune ingénieur, géologue de formation et économiste de l’énergie, était axé sur «Les sources d’énergie». Ce dernier a, en effet, montré une autre dimension de Cheikh Anta Diop qui, selon lui, est «un homme qui est en avance sur le monde». Il a travaillé sur un texte issu d’une transcription d’un meeting de Cheikh Anta Diop face à des populations du Sénégal «wolophone». «Il parlait de science et notamment des sources d’énergie particulières : La question de l’hydrogène comme carburant pour le transport, la seconde c’était la question de la finitude du pétrole et des énergies fossiles et enfin les interconnexions électriques entre les pays africains en donnant l’exemple du Zaïre et du Sénégal», a-t-il expliqué. Cela montre d’après lui que Cheikh Anta était trop en avance sur son monde. «Parce qu’il abordait des sujets qui n’étaient pas encore très prégnants à l’époque. Car le pétrole était encore triomphant à la fin des années 70-début des années 80, même s’il y avait eu des chocs pétroliers. Et l’hydrogène était un sujet qui n’était pas discuter en dehors des cercles scientifiques. Donc, le fait qu’il puisse penser à une utilisation commerciale de l’hydrogène était quelque chose, à mon avis, d’avant-gardiste. Même si je dois dire qu’il s’est trompé sur la date car lui pensait que l’hydrogène serait compétitif dès les années 2000 alors que ce n’est pas encore le cas aujourd’hui», souligne Fary Ndao.
Et selon lui, ce qui frappe chez Cheikh Anta Diop lorsqu’il parle de ces sujets-là, il respecte une phrase qu’il avait écrite dans «Alerte sur les Tropiques» qui dit que «le peuple n’est pas dénué de bon sens». «Il faisait de la pédagogique, c’est une conception de la politique très noble. Cheikh ne faisait pas de la politique politicienne», fait-il savoir. La contribution de Abdou Fall, ancien ministre de la Santé, a porté sur la centrale solaire Cheikh Anta Diop à Mérina Ndakhar et son impact dans la vie des communautés. Selon beaucoup d’intervenants, les langues nationales garantissent une acquisition rapide de connaissances et leur promotion développerait le Sénégal.
par Ndiouga Sakho
PROFIL D’UN PRESIDENT
Que toutes celles et ceux qui aspirent à diriger les 18 millions de Sénégalais me pardonnent, je les respecte en leurs rangs et qualités, mais nombre d’entre eux respectent-ils les sénégalais ?
Que toutes celles et ceux qui aspirent à diriger les 18 millions de Sénégalais me pardonnent, je les respecte en leurs rangs et qualités, mais nombre d’entre eux respectent-ils les sénégalais ? A travers de grands renforts médiatiques, les «présidentiables» s’en donnent à cœur joie : c’est la «société du spectacle et le situationnisme à son apogée» comme disait Guy Debord ! Pour la première fois dans l’histoire de notre jeune nation, on assiste à un spectacle désolant, lié à une floraison de candidats (qui se croient tous, investis d’une mission divine !) au poste le plus éminent de ce pays et dont les critères exigent un certain nombre de prérequis, si l’on se fie aux différentes formes de légitimité (historique, traditionnelle, légale, rationnelle et charismatique).
Pour la première fois au Sénégal, 266 personnes ont cru devoir solliciter les suffrages des citoyens dont 93 d’entre eux se croient déjà, confortablement installés sur le fauteuil présidentiel. Beaucoup d’entre eux prétendent (sans sourciller !) surpasser le leadership de Senghor, de Wade, de Diouf et de Sall ! Alors qu’ils n’ont ni leur profil, ni leur expérience, ni leur éloquence, ni leur parcours, encore moins, leur intelligence et leur charisme. Si ces critères sont nécessaires, c’est parce que :
- Être Président, c’est d’abord, avoir la stature et la notoriété qui dépassent son quartier, sa ville, sa région, son pays, pour pouvoir représenter le Sénégal et avoir la crédibilité de porter sa voix, là où se décident les affaires du monde ;
- Être Président, c’est être préparé à la fonction d’assumer les principales missions régaliennes de l’État (Sécurité, Justice, Affaires étrangères, Économie et Finance) ;
- Être Président, c’est avoir la vision, l’autorité, l’expérience, le leadership et la compétence de pouvoir réconcilier le pays avec lui-même et rétablir l’autorité de l’État ;
- Être Président, c’est comprendre les enjeux géostratégiques mondiaux liés à l’histoire, à la culture, à la géographie, à la sécurité, à l’économie, à la finance et aux nouvelles technologies ;
- Être Président, C’est être à même de pouvoir dialoguer avec les grands de ce monde dans les grands fora internationaux ;
- Être Président, C’est encore et surtout, avoir la volonté, la capacité et les qualités morales pour manager une équipe, pour agir et répondre aux exigences de justice sociale, de progrès économique, de cohésion nationale et pour rétablir l’espoir auprès des composantes les plus dynamiques et les couches les plus vulnérables de notre pays ;
- Être Président, c’est être capable enfin, de trouver les voies et moyens de rétablir les fondamentaux de notre économie, de corriger les disparités sociales et d’installer définitivement le Sénégal au rang des pays émergents, où il fait bon vivre !
Le Sénégal se trouve à la croisée des chemins ; Compte tenu de ce qui précède, comment serat-il possible d’organiser une élection présidentielle, si par extraordinaire, un grand nombre de prétendants passait l’étape du Conseil Constitutionnel ?
Comment les électeurs pourront ils se retrouver dans ce «désordre organisé» ?
Force est de constater que la question du «filtre» du parrainage citoyen, souventes fois contesté, ne suffit plus à arrêter cette «hémorragie» électorale ! Car, au-delà des qualités personnelles du leader, Il va falloir monter d’un cran et «corser» davantage les conditions, car si l’on y prend garde, le pays risque de se retrouver avec un «Président bou todjoul fenneu !».
Au demeurant, n’est-il pas nécessaire, demain, d’accroître la part du parrainage citoyen (2% du corps électoral) et de le combiner avec l’obligation de présenter la signature de cent élus locaux (départementaux et municipaux) et d’au moins cinq députés ?
Ne sera-t-il pas nécessaire de renforcer la part «censitaire» en relevant aussi la caution à cent millions de francs CFA et d’exiger en même temps, le versement d’un forfait de dix millions non remboursable, au moment du retrait des fiches de parrainage ?
Vous excuserez mon impertinence, mais par moment, j’ai pensé à «la dictée de Pivot» et à un test de culture générale ! Car diriger un pays, ce n’est pas diriger une entreprise, un business, une municipalité ! Et la République n’est pas un « louma » où chacun cherche à tirer le maximum de gains, selon ses capacités à valoriser ou à faire scintiller son bibelot ou sa brocante ! On peut prétendre à occuper le poste de Président dans toutes sortes d’organisations, mais la fonction et les responsabilités d’un Président de la République sont trop sérieuses pour que n’importe qui puisse songer à le devenir sans véritablement faire ses preuves. A moins que, certains «présidentiables» misent sur des alliances futures pour «négocier» une présidence d’institution, un poste de ministre ou de simple député !
En attendant l’organisation d’un référendum «salutaire» pour revisiter en profondeur le profil de candidat à la haute fonction publique, prions DIEU SWT pour qu’au-delà du «filtre constitutionnel», le choix du peuple souverain soit bien guidé par la Lumière Divine, pour que le meilleur pour le Sénégal, soit choisi, au détriment de tous les marchands d’illusions !
LE BILAN DU CONTROLE DES PARRAINAGES ET LE VERDICT DU PROCES DE SONKO AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE WEEK END
Les quotidiens parvenus samedi à l’APS continuent de rendre compte des travaux du Conseil constitutionnel consacrés au contrôle de la validité des parrainages pour la présidentielle du 25 février et le rejet des dossiers de l'opposant Ousmane Sonko
Dakar, 6 jan (APS) – Les quotidiens parvenus samedi à l’APS continuent de rendre compte en priorité des travaux du Conseil constitutionnel consacrés au contrôle de la validité des parrainages à la présidentielle du 25 février prochain, de nombreux titres revenant sur le rejet du dossier présenté par l’opposant Ousmane Sonko.
« Neuf passent, Sonko éliminé », à l’issue du dernier jour des travaux du Conseil constitutionnel, résume le quotidien Le Soleil, selon lequel la première phase du contrôle des parrainages au Conseil constitutionnel a été bouclé vendredi. « A l’issue de l’opération, neufs candidats sont admis d’office », d’autres ont 48 heures pour compléter leurs dossiers, tandis que plusieurs des 93 postulants ont été recalés.
Le cas de l’opposant Ousmane Sonko, leader du parti dissout Pastef-Les patriotes, semble le plus marquant aux yeux des journaux, qui reviennent largement sur le rejet du dossier de candidature du maire de Ziguinchor, déclaré « incomplet » par le Conseil constitutionnel.
« Sonko écarté », affiche le quotidien L’As à ce sujet. « Le coup de grâce », estime L’info. « Ousmane Sonko définitivement recalé », affirme Les Echos. « Sa candidature invalidée par le Conseil constitutionnel, Ousmane Sonko médite, du fond de sa cellule, sur son sort actuel », commente le journal Le Quotidien.
« Le terminus où l’a conduit son parcours électoral a été parsemé d’embûches et de pièges qu’il s’est créés lui-même, et qui se sont refermés sur lui. La base de ceux-ci reste ses virées nocturnes à Sweet Beauty », ajoute Le Quotidien, en allusion à l’affaire relative aux accusations de viols portées à son encontre par une employée d’un salon de massage dakarois.
Refonde la stratégie de l’ex parti Pastef
Dans cette affaire, la justice, dans une décision rendue le 1er juin dernier, avait acquitté l’opposant des faits présumés de viols, mais l’a condamné à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ».
Arrêté le 28 juillet, Ousmane Sonko a été inculpé trois jours plus tard de huit chefs d’accusation, dont celui d’appel à l’insurrection.
Il est poursuivi pour association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté de l’État, complot contre l’autorité de l’État, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, etc.
Plusieurs quotidiens rapportent que même son dossier de candidature invalidé, M. Sonko et ses avocats ne disent pas leur dernier mot et annoncent un recours. Vox Populi, parmi d’autres quotidiens, précise que le Conseil constitutionnel sera saisi d’un recours dès que le rejet de son dossier sera notifié à son mandataire.
« Plans de survie », peut-on ainsi lire à la une de Bès Bi Le Jour. « Les avocats du candidat Sonko ne lâchent pas prise. De l’avis de Me Ciré Clédor Ly, ils comptent déposer un recours afin que l’opposant + puissent participer à la présidentielle+ ». Sans compter que le camp du maire de Ziguinchor mise sur Habib Sy, Cheikh Tidiane Dièye et Diomaye Faye « pour le sauvetage du +projet+ » porté par l’ex-parti Pastef-Les Patriotes.
« Le rejet du dossier de candidature d’Ousmane Sonko par le Conseil constitutionnel est susceptible d’entraîner une refonte de la stratégie de l’ex parti Pastef. L’option des cadres de [cette formation dissoute] d’envoyer ou de +parrainer + plusieurs candidatures vise à s’assurer de la présence d’un membre de la galaxie Pastef à la présidentielle. Un moyen de contourner l’invalidation de son leader Ousmane Sonko », analyse le quotidien Enquête.
Plus généralement, L’Observateur note que la liste des candidats à la présidentielle du 25 février prochain « risque d’être longue, avec plusieurs concurrents face à Amadou Ba, candidat de la majorité au pouvoir. Cette pluralité de candidats de l’opposition présente aussi bien des avantages que des inconvénients, pour les deux camps », ajoute le journal.
« Encore des épines sous le pied », titre Walf quotidien, en s’intéressant à trois candidats – Habib Sy, Karim Wade, Déthié Fall – qui ont certes passé l’étape du contrôle des parrainages, mais qui sont « encore loin du bout du tunnel ». Il reste encore à ces candidats « un saut pour espérer prendre part à la prochaine présidentielle de 2024. Ils risquent d’être bloqués par leur passé pénal ».
Par Sankoun FATY
LE POUVOIR ETATIQUE NE PEUT SERVIR A GARANTIR L’IMPUNITE
On a l’habitude de dénoncer ce qu’on appelle «une justice à double vitesse» et de «Kumba am ndey, Kumba amul ndey» qui renvoient tous deux à une situation de traitement inégalitaire, injuste, des cas d’infraction aux lois pénales.
On a l’habitude de dénoncer ce qu’on appelle «une justice à double vitesse» et de «Kumba am ndey, Kumba amul ndey» qui renvoient tous deux à une situation de traitement inégalitaire, injuste, des cas d’infraction aux lois pénales. Ce dont on parle moins et qui est plus évident encore, est qu’il ne s’agit que de cas impliquant des personnalités politiques ou agissant dans la scène politique. Il n’est pas question de la seule justice, bien que ‘’principale accusée’’, mais aussi les deux autres sièges du pouvoir étatique que sont l’Exécutif et de Législatif.
La notion d’Etat de droit renvoie à l’idée de rapports entre les institutions étatiques et le droit, tenant en compte celui entre chacune d’elles et les citoyens. «Nul n’est au-dessus des lois» est la formule courante qui s’entend comme la soumission de toute personne à l’autorité de la loi. L’Etat de droit se caractérise donc par la primauté du droit dans l’organisation et le fonctionnement des institutions à travers la constitution, norme supérieure autour de laquelle s’articulent et se conforment toutes les autres normes juridiques qui encadrent la vie de la nation. C’est ce que Carré de Malberg exprime ainsi : «L’esprit de l’État de droit veut que la Constitution détermine supérieurement et garantisse aux citoyens ceux des droits individuels qui doivent demeurer au-dessus des atteintes du législateur.» En définitive, le respect de la règle de droit permet d’assurer une harmonieuse coexistence entre les institutions et de garantir la sécurité juridique des citoyens et non citoyens vivant sur le territoire national.
Cet idéal d’égalité des citoyens est quelques fois mis à mal à l’observation des événements se passant sous nos yeux : le député Bougazely, arrêté en flagrant délit de faux monnayage, est en liberté, même sous contrôle judiciaire, alors que deux autres parlementaires, ont été jugés, condamnés et emprisonnés et ont purgé des peines que leur avait infligées le juge correctionnel dans une affaire de trafic de passeports diplomatiques. De même, le dossier du Festival mondial des arts nègres (FESMAN) de l’inspection générale d’Etat (IGE) mettant en cause la gestion de Sindiély Wade, fille de l’ancien président de la République, coordonnatrice en 2010 de cet événement culturel de dimension mondiale, que le Chef de l’Etat a déclaré garder « sous le coude » pour des raisons sociales liées aux poursuites en cours alors, contre son frère Karim et en considération de l’âge avancé de leur père. Même si la loi reconnait au chef de l’Etat, les prérogatives de donner aux dossiers de l’IGE sur le fonctionnement de l’administration d’Etat dont il est le « chef suprême », la suite qu’il lui semble appropriée, on peut valablement donner raison à ceux qui ont dénoncé ce traitement jugé discriminatoire par rapport au dossier de ce même corps de contrôle sur la gestion des caisses d’avance de la Mairie de Dakar par M. Khalifa Sall et ses collaborateurs.
Si, à plus ou moins bonne raison, ces faits sont dénoncés comme étant des dysfonctionnements de l’appareil étatique dans le respect du principe d’égalité des citoyens devant la loi, la même logique d’indignation au niveau de l’opinion publique doit être de mise dans tous les cas de poursuites judiciaires contre les hommes politiques (comme toujours). Bien au contraire, sous le charme du discours politique usant et abusant de ce j’ai appelé dans une autre contribution «la recette de la victimisation », l’opinion de bon nombre de Sénégalais est détournée des véritables causes des déboires, essentiellement d’actes criminels perpétrés par ces hommes politiques, vers la «machine judiciaire» présentée comme étant pilotée par l’adversaire politique au pouvoir. Le discours de la victimisation en politique est bien connu en communication, sociologie et sciences politiques. De nombreux travaux y ont été consacrés notamment par Patrick Charaudeau («De l’état victimaire au discours de victimisation : Cartographie d’un territoire discursif", revue en ligne Argumentation et Analyse du Discours (AAD), Grinshpun Yana ( ‘’La fabrique des discours propagandistes contemporains. Comment et pourquoi ça marche ? ‘’Le Harmattan, coll. Quête de sens- 2023,256 p)
Morceau choisi chez Charaudeau «Tout discours politique cherche à s’attirer les faveurs de l’opinion en mettant en exergue le désordre social, en en stigmatisant les causes, et en dénonçant les responsables. Le discours populiste s’inscrit dans cette même stratégie discursive en décrivant la victimisation du peuple, en diabolisant les causes, en faisant des responsables, des coupables. Et pour ce faire, il joue sur la topique de la peur en ses divers aspects, visant à créer des frustrations et à orienter la violence qui pourrait s’ensuivre contre l’ennemi et les coupables, stratégie discursive qui peut être résumée dans la fameuse formule de Jean-Marie Le Pen «Un million d’immigrés, un million de chômeurs». Tous les spécialistes dans ces domaines notamment ces juristes recouverts de leur toge de Professeur ou de «chercheur» qu’on entend régulièrement à travers les médias, connaissent sans doute cette «musique». Au lieu d’ajouter une couche de polémique dans le débat politique, ils feraient œuvres utiles à éclairer (dans la crainte de Dieu), les citoyens afin de les capaciter à résister «aux chants des Sirènes» politiques qui n’ont d’autres buts que, comme dans la mythologie grecque, de capter leur attention et captiver leur conscience et leur opinion à dessein jamais totalement décliné.
Les Sénégalais, on le sait, ont en général ‘’mordu à l’appât’’ du discours de victimisation. On se rappelle des cas de feu Djibo Leyti Ka et Moustapha Niasse face au régime du Parti Socialiste, de celui du Macky Sall face au régime du Président Abdoulaye Wade et aussi de Karim Wade et Khalifa Sall face au régime du Président Macky Sall. Mais celui qui a le plus «crevé l’écran», le «champion toutes catégories», est incontestablement Ousmane Sonko qui, condamné pour des affaires de mœurs et de diffamation (toujours pendantes), sous poursuites pour diverses autres infractions contre la sureté de l’Etat, gagne, malgré tout, en popularité sur la base d’une communication populiste et de victimisation bien orchestrée, assaisonnée par une certaine société civile et des intellectuels déroutants de leur crédo scientifique et de sagesse mais également par les maladresses de certains agents de l’Etat.
. Il est important de noter que les cas énumérés ci-dessus, se distinguent en deux catégories en tenant compte de la nature du fondement du discours victimaire. En effet, si les trois premiers cas (Djibo Leyti Ka, Moustapha Niasse et Macky Sall) partent d’un différend politique au sein du parti auquel ils appartenaient, les trois derniers (Karim Wade, Khalifa Sall et Ousmane Sonko) par contre, sont concernés dans la commission de graves infractions à la loi pénale. Tous les trois ont été jugés et condamnés au pénal même si le cas Sonko est encore pendant devant la justice. Tous trois aspirent aujourd’- hui à être Présidents de la république du Sénégal. Terrible paradoxe ! Paradoxe parce que nul ne peut rejeter l’idée selon laquelle le pouvoir étatique ne peut servir de rempart contre l’action judiciaire et de garantie à l’impunité. Pourtant, des intellectuels, des acteurs de la société civile en plus de bon nombre de Sénégalais lambda, sont prêts à dresser une ‘’carapace blindée’’ autour de leur personne contre la justice de la République, en les plaçant à la tête de l’Etat.
Qu’on ne se cache surtout pas derrière un petit doigt accusateur de vols et autres enrichissements illicites à l’endroit des tenants du pouvoir actuel dans les discours politiques comme le décrit si bien Charaudeau, pour justifier une garantie d’impunité de ces personnes mises en cause par la justice de la République. Il est inimaginable en Europe, aux Etats Unis et dans toutes les grandes démocraties, de voir des personnes dans cette situation, prétendre à la moindre fonction publique. On sait ce qui est arrivé à Dominique StraussKahn et François Fillon en France. Il y a juste quelques jours, la Cour suprême du Colorado a fait sensation en déclarant M. Trump inéligible à la présidentielle américaine de 2024 en raison de ses agissements lors de l’assaut du Capitole. IL en est de même pour l’Etat du Maine. Même si la décision ne concerne, pour le moment, que ces deux Etats, elle est symbolique de la noblesse qui caractérise la fonction de Chef d’Etat et démontre à quel point elle est loin d’être une sinécure qui semble être le leitmotiv dans cette pléthore de candidatures à son exercice.
Qu’on ne s’y trompe pas, la majorité silencieuse des Sénégalais, sait parfaitement faire la part des choses et décider lucidement. Avant, il reviendra au Conseil constitutionnel de décider, lesquels de la centaine environ de candidatures seront en définitive soumises au suffrage des Sénégalais. A ce niveau, comme l’a dit Palouki Massina dans un article intitulé ‘’Le juge constitutionnel africain francophone : entre politique et droit’’ publié dans Revue française de droit constitutionnel 2017/3 (N° 111), pages 641 à 670, en faisant remarquer que «Les décisions du juge constitutionnel africain favorables au politique (l’intérêt collectif), bénéficient généralement de plus de publicité que celles favorables au juridique (libertés individuelles). Parce que dans la concurrence permanente que se livrent les deux notions, le néolibéralisme a fait revenir le paradigme juridique au premier plan pour soumettre le politique. Dès lors, toute décision défavorable au droit est décriée et considérée comme illégitime. Or, les deux types de décisions peuvent contribuer à l’affirmation de l’État de droit.» Vu sous cet angle et se fondant sur le large pouvoir d’investigation que lui reconnait l’article 14 alinéa 5 de la loi organique n°2016-23 du 14 juillet 2016, le Conseil constitutionnel pourrait en toute logique, rejeter ces trois candidatures conformément à «l’esprit général de la constitution» plusieurs fois évoqué dans ses décisions. L’entente politique qui a abouti à la modification du code électoral permettant aux condamnés graciés de conserver leur droit de vote et d’être élu, ne lie en rien le juge constitutionnel, dernier rempart de l’Etat de droit. Le Sénégal est à un tournant important de son avenir institutionnel : pour la première fois de son histoire, le président sortant n’est pas candidat à sa propre succession, le pays est dans l’œil du cyclone djihadiste qui a fini de déstabiliser ses voisins et le pays s’apprête à entrer dans le cercle restreint des puissances pétrolières et gazières aiguisant les appétits de forces occultes et mercantilistes. Dès lors, ‘’ les sept sages’’ seront, comme toujours (c’est notre conviction profonde), dans «l’affirmation de l’Etat de droit» et tous doivent accepter leur décision en disant comme les Chrétiens, surtout en ces temps de Noel et de Saint Sylvestre, ‘’ Ainsi soit-il. Amen ‘’
Sankoun FATY
Colonel de Gendarmerie à la retraite Juriste-consultant,
Des groupes de discussions, regroupant différentes catégories de participantes, a permis d’étudier les impacts de la gestion au quotidien des foyers sur le travail de femmes
«S’attaquer aux obstacles contextuels à la participation des femmes au marché du travail au Sénégal» tel est le titre du résultat de recherches menées par un groupe de chercheurs, pour une appréciation efficace de l’accès des femmes à un travail décent. L’étude a mis en lumière les contraintes qui pèsent sur les femmes sur le marché du travail.
Des groupes de discussions, regroupant différentes catégories de participantes, a permis d’étudier les impacts de la gestion au quotidien des foyers sur le travail de femmes. Les critères d’appréciation d’un travail décent du point de vue des participantes, les impacts du travail de soins domestiques non rémunérés (garde des enfants surtout) sur l’emploi rémunéré des femmes ont également été pris en compte dans cette étude menée par un groupe de chercheurs sénégalais et organisée dans les régions de Dakar, Thiès et Saint-Louis.
Dans le rapport de synthèse des groupes de discussions, les chercheurs ont conclu que l’accès des femmes à un travail décent apparaît ainsi, comme un objectif que les politiques publiques devraient rendre prioritaire, au vu de l’importance du travail des femmes dans le contexte actuel. En effet, cette importance pour les femmes d’accéder à un emploi rémunérateur est un premier enseignement ressorti des groupes de discussions.
Toutefois, les participantes ne semblent pas donner au qualificatif « décent » toutes ses composantes. Les travailleuses du secteur formel, celles dans l’informel et celles évoluant dans le commerce électronique ne semblent pas être très exigeantes, du point de vue de toutes les composantes qui pourraient permettre de considérer leur travail comme décent.
Dans la discussion, il est apparu que s’il n’y a pas de normes sociales interdisant le travail des femmes, il existe encore plusieurs contraintes au travail des femmes, dont celles relatives au travail de soins domestiques non rémunérés, spécialement les tâches ménagères et la garde des enfants en bas âge. L’insécurité, les violences et les harcèlements sur le chemin du travail, mais aussi au travail sont également des contraintes sérieusement relevées dans les groupes de discussions. D’autres contraintes au travail des femmes sont relatives aux difficultés d’accès à l’électricité, à la cherté des factures d’électricité, à la cherté du coût d’accès à internet et de matériels informatiques (ordinateur, téléphone…).
La levée de ces contraintes pourrait favoriser un meilleur environnement pour le travail des femmes. Enfin, il est apparu que la pandémie du coronavirus a généralement eu des impacts négatifs sur le travail des femmes