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7 février 2025
SADIO MANÉ OFFRE UNE PELOUSE SYNTHÉTIQUE AU STADE MUNICIPAL DE BAMBALY
La cérémonie de réception de la pelouse synthétique du stade municipal s’est déroulée en présence du sous-préfet de Djiredji, du maire de Bambaly, du président de la fédération sénégalaise de football et des notables religieux et coutumiers de Sédhiou
Bambaly 3 jan (APS)- Le footballeur sénégalais évoluant dans le championnat d’Arabie saoudite Sadio Mané a offert, mercredi, une pelouse synthétique au stade municipal de Bambaly, son village natal, a constaté l’APS.
La cérémonie de réception de la pelouse synthétique du stade municipal s’est déroulée en présence du sous-préfet de Djiredji, du maire de Bambaly, du président de la fédération sénégalaise de football et des notables religieux et coutumiers de la région de Sédhiou.
« Il ne s’agit pas seulement d’un cadeau de ma part à mon village bien aimé, mais surtout, c’est le symbole de notre unité, de notre force et de notre passion pour le football », a déclaré Sadio Mané devant une foule très enthousiaste.
Le champion d’Afrique avec les Lions a tenu à rappeler que ce terrain a pour vocation de « développer le talent des jeunes de Bambaly en vue de leur permettre de réaliser leur rêve de devenir footballeur professionnel ».
Le sous-préfet de Djiredji, Moussa Sy a salué la contribution de Sadio Mané au développement socio-économique de son terroir. Outre le terrain de football, il a notamment cité l’hôpital et le lycée de Bambaly, des infrastructures à l’œuvre de l’international sénégalais et qui selon lui, participent à « l’amélioration des conditions de vie et à l’épanouissement des populations locales ».
L’autorité administrative a toutefois invité les jeunes à s’inspirer du donateur, « de par son parcours et son engagement pour son pays ».
Le président de la fédération sénégalaise de football, Me Augustin Senghor a pour sa part magnifié « l’esprit patriotique et l’engagement » dont fait preuve Sadio Mané envers sa communauté et son pays.
Il a rassuré les bénéficiaires quant à l’engagement de l’instance dirigeante du football pour la promotion des jeunes talents de la région.
LE COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES DU MERCREDI 3 JANVIER 2024
Macky Sall a rappelé au Premier ministre, l’urgence de publier, courant janvier 2024, le rapport – bilan intégral des actions sectorielles de l’Etat sur la période d’avril 2012 au 31 décembre 2023.
Le Conseil des ministres s’est tenu ce mercredi 03 janvier 2024 au Palais de la République, sous la présidence du Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Macky SALL.
A l’entame de sa communication, le Président de la République a adressé, à nouveau, ses meilleurs vœux de santé, de prospérité et de bonheur aux sénégalaises, sénégalais et aux hôtes étrangers qui vivent parmi nous.
Le Chef de l’Etat a aussi formulé ses meilleurs vœux de succès au Premier Ministre et au Gouvernement dans son ensemble.
Poursuivant sa communication sur la bonne organisation de l’élection présidentielle du 25 février 2024 et l’impératif d’assurer la continuité des services publics durant la période électorale, le Président de la République a demandé au Gouvernement, notamment au Ministre de l’Intérieur, Ministre chargé des élections, de prendre les dispositions nécessaires en relation avec la CENA et toutes les parties prenantes, en vue d’un déroulement optimal du processus électoral sur l’étendue du territoire national et à l’étranger.
Revenant sur la consolidation des acquis de la vision d’un Sénégal émergent à l’horizon 2035, le Président de la République a rappelé au Premier Ministre, l’urgence de publier, courant janvier 2024, le rapport – bilan intégral des actions sectorielles de l’Etat sur la période d’avril 2012 au 31 décembre 2023. Ce document de référence, doit faire l’objet d’une communication adéquate auprès du public, des médias nationaux et internationaux, ainsi que dans les réseaux sociaux.
Le Chef de l’Etat a également insisté sur la nécessité de : (i) finaliser les grands travaux prioritaires de l’Etat pour optimiser l’aménagement durable du territoire ; (ii), continuer à relever le défi des souverainetés alimentaire, sécuritaire, budgétaire et pharmaceutique (iii), renforcer l’axe capital humain par l’inclusion, l’équité, l’amélioration des performances des systèmes sanitaire, éducatif, d’enseignement supérieur et de recherche ainsi que la prise en charge notable de la jeunesse en termes d’éducation, de formation, d’emploi et d’insertion socio-économique (iv) et préparer, au mieux, l’entrée du Sénégal dans l’exploitation effective de ses ressources pétrolières et gazières en soutenant le secteur privé national avec le développement du contenu local.
Abordant la valorisation du potentiel culturel du Sénégal, le Président de la République a salué la tenue de la 12ème édition du Festival national des Arts et de la Culture (FESNAC), prévue du 8 au 12 janvier 2024 à Fatick et regroupant des artistes de toutes les régions, de la Diaspora, et des invités étrangers.
En sa qualité de Premier Protecteur des Arts et des Lettres du Sénégal, le Chef de l’Etat a tenu à remercier, féliciter et encourager les artistes, hommes et femmes de lettres et de culture pour leur contribution remarquable au développement économique et social du Sénégal.
Par ailleurs, le Président de la République a demandé au Gouvernement de renforcer significativement les ressources allouées au secteur de la Culture et du Patrimoine, qui doit disposer de programmes budgétaires consistants, afin d’asseoir la promotion des artistes, hommes et femmes de lettres, ainsi que la réalisation des projets culturels d’envergure et à fort impact.
Dans cette optique, le Chef de l’Etat a informé le Conseil qu’il présidera, le samedi 06 janvier 2024, la cérémonie de pose de la première pierre du projet emblématique du Mémorial de Gorée, un édifice exceptionnel qui représente un jalon majeur dans le rayonnement culturel du Sénégal et de l’Afrique.
Le Président de la République a, enfin, annoncé, l’inauguration prochaine du Mémorial- Musée dédié aux victimes du naufrage du bateau « le Joola », édifié à Ziguinchor par l’Etat.
Sur le climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, le Chef de l’Etat est revenu sur les sujets suivants :
● la prévention et de la lutte contre les incendies et feux de brousse : en demandant au Gouvernement de prendre toutes les dispositions préventives, pour maitriser les incendies et feux de brousse et apporter systématiquement, l’assistance de l’Etat aux populations des villages et localités sinistrés.
● la régulation du secteur de la boulangerie : en demandant au Premier Ministre et au Ministre chargé du Commerce et de la Consommation, d’accentuer, en relation avec les professionnels de la boulangerie et les associations de consommateurs, la régulation optimale du secteur en étudiant l’accompagnement des boulangers pour le renouvellement de leurs équipements ; l’encadrement du système d’implantation et de distribution du pain, ainsi que le maintien des prix actuellement homologués.
Dans sa communication, le Premier Ministre a présenté, au nom du Gouvernement, les vœux les plus chaleureux de santé, de bonheur et de réussite au Président de la République. Le Premier Ministre est en outre revenu sur le suivi de la coordination de l’activité gouvernementale en évoquant :
● le lancement du programme d’activation du BRT et d’inauguration des autoponts ;
● le vernissage de l’exposition sur le patrimoine de Cheikh Ahmadou Bamba ;
● la situation des importations de races bovines.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES
● le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur la situation internationale ;
● le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur la clôture de la gestion 2023 et le processus d’exécution budgétaire pour le 1er trimestre de l’année 2024 ;
● le Ministre de l’Agriculture, de l’Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire a fait une communication sur le suivi de la campagne agricole 2023-2024, de la contre saison froide et des exportations horticoles.
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
Le Conseil a examiné et adopté :
● le projet de décret portant organisation du Ministère de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion ;
● le projet de décret portant érection du Centre hospitalier régional Henrich Lübke de Diourbel en Etablissement public de Santé de niveau III ;
● le projet de décret portant dénomination du Centre hospitalier régional de Fatick « Centre hospitalier régional Adja Marième FAYE SALL de Fatick » ;
● le projet de décret portant dénomination de « l’Institut d’hygiène sociale El Hadji Alioune DIAGNE MBOR »;
● le projet de décret portant dénomination de l’Institut supérieur d’Enseignement professionnel (ISEP) de Diamniadio en « Institut supérieur d’Enseignement professionnel Amadou TRAWARE »;
● le projet de décret portant dénomination de l’Institut supérieur d’Enseignement professionnel (ISEP) de Thiès en « Institut supérieur d’Enseignement professionnel Abdoulaye LY »
● le projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Commissariat à la Sécurité alimentaire et à la Résilience.
● le projet de décret portant création de l’Etablissement public à caractère industriel et commercial du Parc des Technologies numériques de Diamniadio dénommé « Sénégal Connect Park »;
● le projet de décret portant création de la Zone économique spéciale « Sénégal Connect Park ».
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Cheikh Tacko DIOP, Administrateur des services de santé, précédemment Directeur du Centre hospitalier national de Fann, est nommé Directeur de l’Hôpital général Idrissa POUYE de Grand Yoff, en remplacement de Monsieur Saliou TALL, admis à faire valoir ses droits à la retraite.
Madame Khadidiatou SARR KEBE, Administrateur des services de santé, précédemment Directeur du Centre hospitalier régional El Hadji Ibrahima NIASS de Kaolack, est nommée Directeur du Centre hospitalier national de FANN, en remplacement du Monsieur Cheikh Tacko DIOP, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Ousmane GUEYE, Administrateur des services de santé, précédemment Directeur de l’Etablissement public de Santé de niveau 2 de Ourossogui, est nommé Directeur du Centre hospitalier régional El hadji Ibrahima NIASS de Kaolack, en remplacement de Madame Khadidiatou SARR KEBE, appelée à d’autres fonctions.
Monsieur Abdou CISSE, cadre de gestion, précédemment Chef du Service administratif et financier du Centre hospitalier national Matlaboul Fawzeïni de Touba, est nommé Directeur de l’Etablissement public de Santé de niveau 2 de Ourossogui, en remplacement de Docteur Ousmane GUEYE, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Abdoulaye KANE, administrateur des services de santé, précédemment Chef du Service de la Pédiatrie de l’hôpital de Richard TOLL, est nommé Directeur de l’Institut d’Hygiène sociale (IHS), en remplacement de Monsieur Mamadou Lamine NDIAYE, appelé à d’autres fonctions.
Fait à Dakar, le 3 janvier 2024
Le Ministre du Commerce, de la Consommation et des Petites et moyennes Entreprises, Porte-parole du Gouvernement
Abdou Karim FOFANA
DEBOUTÉ PAR LA COUR SUPRÊME, NDIAGA SYLLA ANNONCE UN POURVOI EN CASSATION
Ndiaga Sylla n’a pas encore dit son dernier mot dans le recours en annulation du décret nommant les membres de la Cena.
Ndiaga Sylla n’a pas encore dit son dernier mot dans le recours en annulation du décret nommant les membres de la Cena. L’affaire a été examinée ce mercredi et l’expert électoral a été débouté par la Cour suprême. Mais Ndiaga Sylla annonce un pourvoi en Cassation. Car estime-t-il, “la décision de la Cour suprême n’est pas fondée en droit. Si les citoyens et les partis politiques n’ont plus le droit d’attaquer un décret qui fait grief, l’on n’est plus dans une République. Nous allons introduire un pourvoi en Cassation”.
Ndiaga Sylla ajoute que “dans ce pays, quand l’illégalité n’arrange pas, les gens crient , dénoncent. Quand l’illégalité arrange, ce n’est pas grave, la fin justifie les moyens”. Une pique destinée au leaders du Front pour l’inclusivité et la transparence des élections (FITE) qui ont retiré leur plainte mardi soir arguant qu’ils tenaient à la tenue des élections à date échue.
LES NOMINATIONS AU CONSEIL DES MINISTRES DU 3 JANVIER
SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du mercredi 3 janvier 2024.
"AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Cheikh Tacko DIOP, Administrateur des services de santé, précédemment Directeur du Centre hospitalier national de Fann, est nommé Directeur de l’Hôpital général Idrissa POUYE de Grand Yoff, en remplacement de Monsieur Saliou TALL, admis à faire valoir ses droits à la retraite.
Madame Khadidiatou SARR KEBE, Administrateur des services de santé, précédemment Directeur du Centre hospitalier régional El Hadji Ibrahima NIASS de Kaolack, est nommée Directeur du Centre hospitalier national de FANN, en remplacement du Monsieur Cheikh Tacko DIOP, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Ousmane GUEYE, Administrateur des services de santé, précédemment Directeur de l’Etablissement public de Santé de niveau 2 de Ourossogui, est nommé Directeur du Centre hospitalier régional El hadji Ibrahima NIASS de Kaolack, en remplacement de Madame Khadidiatou SARR KEBE, appelée à d’autres fonctions.
Monsieur Abdou CISSE, cadre de gestion, précédemment Chef du Service administratif et financier du Centre hospitalier national Matlaboul Fawzeïni de Touba, est nommé Directeur de l’Etablissement public de Santé de niveau 2 de Ourossogui, en remplacement de Docteur Ousmane GUEYE, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Abdoulaye KANE, administrateur des services de santé, précédemment Chef du Service de la Pédiatrie de l’hôpital de Richard TOLL, est nommé Directeur de l’Institut d’Hygiène sociale (IHS), en remplacement de Monsieur Mamadou Lamine NDIAYE, appelé à d’autres fonctions. "
L'HÔPITAL DE FATICK BAPTISÉ AU NOM DE MARIÈME FAYE SALL
En hommage à son implication dans le domaine de la santé, la première dame voit son nom attribué à l'établissement médical le plus important de la région du centre du pays à travers une décision annoncée en Conseil des ministres
Le gouvernement a adopté plusieurs projets de décret en vue du baptême d’infrastructures publiques aux noms de plusieurs personnalités, dont Abdoulaye Ly (1919-2013), El Hadji Alioune Diagne Mbor (1923-2016) et la Première Dame, Marième Faye Sall.
En vertu de l’un des projets de décret adoptés, l’Institut supérieur d’enseignement professionnel (ISEP) de Thiès (ouest) va porter le nom d’Abdoulaye Ly, un célèbre homme politique et ministre de la Santé (1966-1970) décédé en 2013.
L’institut d’hygiène sociale de Dakar sera baptisé au nom d’El Hadji Alioune Diagne Mbor, qui fut secrétaire général du gouvernement, dignitaire de la communauté des lébous et militant de la protection de l’environnement.
L’un des projets de décret adopté en Conseil des ministres donne le nom d’Amadou Trawaré à l’ISEP de Diamniadio (ouest).
Un projet de décret baptisant l’hôpital régional de Fatick (centre) au nom d’Adja Marième Faye Sall, l’épouse du président de la République, a été adopté par le gouvernement.
L’hôpital régional Henrich-Lübke de Diourbel devient un établissement public de santé de niveau 3, c’est-à-dire un hôpital à vocation nationale, en vertu de l’un des textes adoptés par le Conseil des ministres de ce mercredi.
A également été adopté un projet de décret ‘’portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Commissariat à la sécurité alimentaire et à la résilience’’.
L’un des textes concerne la ‘’création de l’établissement public à caractère industriel et commercial du parc des technologies numériques de Diamniadio, dénommé ‘Sénégal Connect Park’‘’.
Un projet de décret est dédié à la ‘’création de la zone économique spéciale ‘Sénégal Connect Park’‘’.
par l'éditorialiste de seneplus, félix atchadé
LA RAISON DE L’ÉTAT NÉOCOLONIAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Il est difficilement acceptable de justifier au nom de la « raison d’État » que Sonko soit privé d’élection alors que jusqu’à ce jour il a inscrit son action politique dans les normes constitutionnelles sénégalaises
Félix Atchadé de SenePlus |
Publication 03/01/2024
Diverses explications ont été données à la stratégie désordonnée, parfois insolite et malheureusement toujours pathétique avec laquelle l’administration électorale et judiciaire sénégalaise tente depuis plusieurs mois d’empêcher le maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, d’être candidat au scrutin présidentiel du 24 février 2024. Sans trop nous appesantir sur les raisons invoquées au début pour lancer l’« entreprise de sabotage » et qui à notre avis relèvent du jeu classique de dénigrement du concurrent politique (caricature de ses affiliations idéologiques, accointances alléguées avec des sociétés secrètes, intentions inavouées, etc.), nous parlerons de la toute dernière : la « raison d’État ».
D’abord évoquée par des piliers médiatiques plus ou moins sérieux du pouvoir, elle a été reprise par le député-maire de Dakar, Barthélemy Dias, de la période « cul et chemise » avec le régime. Elle est devenue depuis quelques semaines un élément de langage du camp présidentiel. Cette trouvaille est une réponse au député Ayib Daffé, mandataire du candidat Ousmane Sonko qui a qualifié de « banditisme administratif » les refus réitérés de la Direction générale des élections (DGE) placées sous l’autorité du ministre de l’Intérieur de respecter les décisions de justice favorables à l’édile de Ziguinchor.
Qu’est-ce que la « raison d’État » ? En quoi est-elle une justification possible aux moyens utilisés par tout pouvoir pour s’affranchir des contraintes de l’État de droit ? Quelle est la nature de l’État sénégalais ? Quelles sont les circonstances de sa genèse et dans quelle trajectoire historique s’inscrit-il ?
Dans cet article, nous prenons le parti de défendre la thèse que l’élection à venir est susceptible de changer radicalement la trajectoire de l’État postcolonial sénégalais si Ousmane Sonko et les forces sociales qui le soutiennent en sortent vainqueurs. Plus l’échéance approchera et davantage les tenants du pouvoir soutenus en cela par la classe dominante et ses relais médiatiques prendront des libertés avec le droit et les traditions démocratiques sénégalaises.
L’État, la « raison d’État », le droit et la démocratie
Il ne s’agit pas ici de donner une définition de l’État, nous nous satisferons d’en souligner les aspects qui en font une réalité tangible. Il s’agit d’une organisation politique et administrative reconnue d’un point de vue juridique par une « communauté d’États » et qui préside aux destinées de sociétés d’individus implantées sur un territoire déterminé grâce à une bureaucratie et des capacités de coercition s’imposant à tous. Dans notre modernité, l’État a pour rôle de garantir la sécurité, le bien-être et le développement de ses citoyens. Partant de ces caractéristiques, il s’agit d’une nouveauté quand on prend en compte la longue histoire de ce territoire que nous désignons aujourd’hui sous le vocable Sénégal.
La notion de « raison d’État » est souvent utilisée pour désigner la justification de certaines actions ou politiques menées par un État au nom de ses intérêts supérieurs ou de sa sécurité nationale. Elle est invoquée lorsque des mesures exceptionnelles sont prises, même si elles vont à l’encontre de certains principes ou valeurs démocratiques. La plupart des historiens des idées font remonter à Machiavel, un théoricien italien de la politique i du XVIe siècle, le concept de « raison d’État ». Dans son fameux livre Le Prince, il soutient qu’il arrive que pour préserver la stabilité et la sécurité de l’État, que les dirigeants violent certains principes moraux. Dans le contexte moderne, la raison d’État est souvent invoquée pour justifier des actions telles que la surveillance de masse, la restriction des libertés individuelles, l’utilisation de la force militaire ou la manipulation dans les relations internationales. Par exemple, un gouvernement peut justifier la surveillance de ses citoyens au nom de la sécurité nationale, de la lutte contre le terrorisme, etc.
La démocratie repose sur l’idée que tous les citoyens ont des droits fondamentaux et une voix dans la prise de décision politique. Le droit joue un rôle essentiel dans la consolidation de la démocratie en garantissant l’égalité devant la loi, les libertés individuelles et collectives, ainsi que la justice sociale. Il limite également le pouvoir de l’État et des gouvernants en établissant des mécanismes de contrôle et de responsabilité. La question fondamentale est de savoir si la « raison d’État » peut coexister avec la démocratie. Quand on comprend que la « raison d’État » peut être utilisée comme un prétexte pour commettre des abus de pouvoir et violer les droits de l’homme. Plus graves, les actions menées au nom de la « raison d’État » peuvent en réalité affaiblir la sécurité et la stabilité à long terme, en sapant la confiance des citoyens et en alimentant le mécontentement populaire. Nous sommes de ceux qui pensent qu’utilisée en privilégiant l’intérêt général, la « raison d’État » est nécessaire pour garantir la sécurité et la stabilité d’une nation, et qu’elle peut être conciliée avec les principes démocratiques par des mécanismes de contrôle appropriés. Tout cela étant dit, il est difficilement acceptable de justifier au nom de la « raison d’État » qu’Ousmane Sonko soit privé d’élection alors que jusqu’à ce jour il a inscrit son action politique dans les normes constitutionnelles sénégalaises et la pléthore d’avocats qu’il a recrutés, montre que le droit, les cours et tribunaux sont des instruments de premier ordre dans sa quête du pouvoir présidentiel. Malgré ses réserves, pourquoi devons-nous prendre au sérieux l’énoncé des tenants du pouvoir et leurs relais ?
Le réel et la réalité
Les philosophes nous enseignent qu’il y a lieu de distinguer entre le réel et la réalité. Ils nous disent : « si le réel est bien ce qui est et, en tant que tel, un et absolu, la réalité en est la représentation, et même la reconstruction ». Au-delà de la réalité de l’État que nous avons énoncé plus haut, que se cache-t-il ? Karl Marx considère que derrière le voile de l’État neutre et au service de l’intérêt général, il y a quelque chose de moins reluisant. Pour lui, l’État est intrinsèquement lié à la classe dominante et ne peut pas être neutre ou impartial. Marx affirme que l’État agit en faveur de la classe dominante en protégeant ses intérêts économiques et en réprimant toute contestation ou révolte de la classe ouvrière. Pour Marx, l’État est un outil de coercition et de contrôle social, utilisé pour maintenir l’ordre et garantir la domination de la classe capitaliste.
Lénine tout en se réclamant de Marx, verra dans l’État une circonstance opportune pour les classes sous domination. Pour lui, la classe ouvrière devait renverser l’État bourgeois existant et mettre en place un nouvel État dirigé par les travailleurs eux-mêmes. Antonio Gramsci, un théoricien marxiste italien du XXe siècle, nous a permis de mieux comprendre le « réel » de l’État. Il a développé le concept de classe dominante dans le cadre de sa théorie de l’hégémonie. Selon Gramsci, la classe dominante ne se contente pas d’exercer son pouvoir économique, mais cherche également à maintenir sa domination en influençant et en contrôlant les institutions culturelles et politiques. La classe dominante, selon Gramsci, ne se limite pas à la bourgeoisie capitaliste, mais comprend également des éléments de la classe moyenne et des intellectuels. Gramsci affirme que la classe dominante maintient son pouvoir en créant un consensus culturel au sein de la société, en façonnant les idées, les valeurs et les croyances qui sont acceptées par tous. Cela se fait principalement par le biais de l’hégémonie culturelle, c’est-à-dire l’influence culturelle et idéologique exercée par la classe dominante sur les classes subalternes.
Gramsci soutient que la classe dominante utilise les institutions et les pratiques culturelles, telles que l’éducation, les médias, la religion, etc., pour promouvoir son idéologie et ses intérêts. Par exemple, les médias peuvent présenter une vision biaisée de la réalité qui favorise les intérêts de la classe dominante, tandis que l’éducation peut enseigner des valeurs qui renforcent la position de la classe dominante dans la société. L’objectif de la classe dominante, selon Gramsci, est de maintenir son pouvoir et de prévenir la prise de conscience de l’exploitation par les classes subalternes. Cela est réalisé en créant un consensus culturel qui fait accepter aux classes subalternes l’ordre social existant comme naturel et juste. Pour lutter contre la classe dominante, Gramsci préconise la construction d’une contre-hégémonie, c’est-à-dire le développement d’une nouvelle vision du monde et d’une nouvelle culture qui remet en question l’ordre établi. Tous ces éléments conceptuels nous aident à comprendre ce qui est en jeu au Sénégal, au Sahel et dans bien d’autres endroits en Afrique.
L’État sénégalais derrière le rideau
L’État sénégalais indépendant a été construit sur des institutions (parlement, armée, administration territoriale) mises en place par les régimes coloniaux et sur un principe de souveraineté sanctifié par la communauté des États déjà existants. Il est un legs de la colonisation française et s’inscrit dans une continuité historique où les remises en cause ont été fréquentes, mais très sévèrement réprimées. C’est une histoire très militarisée. La conquête coloniale française a été menée, que ce soit en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale ou à Madagascar, à travers des opérations violentes de « pacification » visant à détruire toute résistance. Dans les années qui ont précédé la décolonisation, la France a utilisé à nouveau la force militaire pour casser les mouvements et partis indépendantistes, comme au Cameroun (1955-1960) ou quelques années plus tôt à Madagascar (1947-1948), avant d’installer au pouvoir des dirigeants politiques qu’elle avait choisis. Au début des années 1960, à la domination impériale directe s’est substituée une relation sans équivalent ailleurs dans le monde, désignée par les vocables de « Françafrique », « État franco-africain », etc. À l’indépendance de ces territoires, en 1960, ce nouveau cadre permet de faire de l’Afrique francophone la sphère d’influence exclusive de la France. Sur le plan pratique, Paris met en place des dispositifs techniques, économiques, monétaires (franc CFA) culturels, etc. dans une logique affichée de coopération et d’aide au développement et pour mieux conserver son influence et son accès aux matières premières africaines. Le Sénégal contemporain est le produit de cette histoire. Sa spécificité : est d’être la vitrine démocratique du pré carré français. Il n’en reste pas moins un État néocolonial en ce sens qu’il continue de subir la domination et l’exploitation économique, monétaire politique ou culturelle de la part de la France.
Au Sénégal, les relations entre l’État colonial puis postcolonial et les sociétés relativement hétérogènes ont certes été problématiques. Elles ont pu se normaliser grâce à ce que le politiste Donal Cruise O’Brien (1941-2012) a appelé le « contrat social sénégalais » qui a été scellé sur la base de ce que l’historien sénégalais Mamadou Diouf nomme « le modèle islamo-wolof ». Dans ce cadre, les confréries musulmanes sénégalaises ont joué un rôle important dans ces relations, offrant un lien efficace entre l’État et la société. Dans ce contrat, le gouvernement récompense les élites en leur octroyant diverses formes de parrainage officiel, y compris des ressources matérielles.
En retour, les hommes de religion au Sénégal offrent surtout une protection à leurs disciples contre les abus des représentants de l’État. Sous le régime de Senghor, le contrat clientéliste entre l’État et les confréries a atteint son apogée. Par la suite, pour des raisons d’ordres économiques (ajustement structurel), l’urbanisation, la montée de l’individualisme, la montée des idées réformistes dans les confréries et dans l’islam de manière général, ce modèle s’est essoufflé. En même temps qu’agonise ce système d’alliance de la bourgeoisie politico-bureaucratique garante des intérêts de l’ancienne puissante coloniale et des élites issues des processus cooptation montaient les idées nationalistes qui expliquent dans le retard économique et social du pays par le maintien des liens d’assujettissement à la domination française.
Dans le même temps émergeait une bourgeoisie nationale ayant fait son « accumulation primitive » dans l’économie populaire encore appelée secteur informel et ayant des références idéologiques qui s’imposent comme des alternatives aux discours de la classe dominance actuelle. C’est l’alliance de ces forces qui est au cœur du dispositif de soutien à Ousmane Sonko. C’est une alliance qui ne cache pas son ambition de subvertir l’ordre établi. Elle a d’autant plus les coudées franches et des chances de gagner la bataille de l’hégémonie culturelle qu’en face le discours ne s’est pas renouvelé, n’offre aucune perspective de lendemains enchanteurs et se complait à annoncer l’apocalypse en cas de changement. Ils devraient lire Gaston Berger : « Demain est moins à découvrir qu’à inventer. »
En 2019, alors que beaucoup d’analystes considéraient sa candidature comme celle du témoignage, Ousmane Sonko avait mobilisé plus de 15 % du corps électoral en développant un thème de campagne considéré jusqu’alors comme un tabou : le franc CFA. Sa critique de la « mal gouvernance » avait également séduit une partie de l’électorat. Néanmoins, le vote en sa faveur avait été circonscrit à la diaspora d’Europe et d’Amérique, aux régions de Dakar et Ziguinchor et les centres urbains d’autres régions. Cinq ans plus tard, son potentiel électorat a évolué. En plus de celles évoquées plus haut, il a été rejoint par des forces sociales qui aspirent à l’hégémonie et qui remettent en cause le vieux contrat social sénégalais et sa figure tutélaire : la France. Dans un contexte sahélien de perte d’influence de la France, l’enjeu électoral sénégalais prend la forme d’une épreuve de survie pour l’État néocolonial. C’est sa « raison » qui est à l’œuvre dans tous les manquements au droit, à la démocratie et la justice. C’est ce qui rend compte de ce que Ayib Daffé appelle le « banditisme administratif ». Ce n’est pourtant qu’un… euphémisme.
PARRAINAGES, 2 DOSSIERS VALIDÉS SUR 20, CE MERCREDI
Les recalés sont très nombreux à l’issue du contrôle des dossiers de candidature, ce mercredi 3 janvier. Sur les 20 mandataires qui sont passés devant le Conseil constitutionnel seuls deux en sont ressortis entièrement satisfaits.
Les recalés sont très nombreux à l’issue du contrôle des dossiers de candidature, ce mercredi 3 janvier. Sur les 20 mandataires qui sont passés devant le Conseil constitutionnel seuls deux en sont ressortis entièrement satisfaits. En effet, grâce aux députés de leur coalition, Karim Wade et Habib Sy ont validé leur parrainage.
Quant à Mamadou Lamine Diallo, Souleymane Ndéné Ndiaye, Boun Abdallah Dionne, Aly Ngouye Ndiaye, Malick Gackou et Serigne Gueye Diop, ils sont appelés à repasser devant le Conseil constitutionnel pour, selon leurs mandataires, régulariser des doublons.
Moins chanceux, Mamadou Diop « Decroix », Thione Niang, Papa Momar Ndong, Aliou Camara, Elhadj Ibrahima Sall, Alhousseynou Ba et Babacar Diop sont définitivement recalés pour nombre de parrains insuffisants. Assane Ka a également été recalé mais pour dossier incomplet. Selon son mandataire, c’est pour défaut d’attestation signée par le Directeur de la CDC que leur dossier a été rejeté.
CONSEIL CONSTITUTIONNEL, THIONE NIANG RECALÉ
Youssouf Diallo, le mandataire de Thione Niang, est sorti furieux du Conseil constitutionnel. Son candidat a été recalé. Les raisons évoquées par la commission de contrôle sont, estime-t-il, fallacieuses.
iGFM - (Dakar) Youssouf Diallo, le mandataire de Thione Niang, est sorti furieux du Conseil constitutionnel. Son candidat a été recalé. Les raisons évoquées par la commission de contrôle sont, estime-t-il, fallacieuses. Ci-dessous sa réaction.
«On vient d’assister à une forfaiture qui ne dit pas son nom. Notre clé qui a été mise sous scellées, a été projetée par les techniciens du Conseil constitutionnel. Nous avons présenté toutes les informations dans la clé par rapport aux parrains requis dès le premier jour de contrôle où nous avions déposé 52 220 parrains. À notre grande surprise, lorsqu’il a ouvert la région de Dakar, il a juste constaté qu’il y a un seul parrain sur 10 000 sur la région de Dakar qui présente une anomalie. Et aussitôt il s’est mis à dire que le fichier n’était pas exploitable.
J’étais accompagné de mon informaticien. Quand vous saisissez un fichier il peut arriver qu’il y ait des erreurs de saisie. Sur 10 000 parrains on ne peut pas dire qu’un seul parrain exploité qui présente des anomalies dire que le fichier n’est pas exploitable. C’est quelque chose que nous regrettons à ce stade de la démocratie au Sénégal. Quand on vient contrôler un fichier électronique en principe il devraient prendre toutes les dispositions requises pour que le contrôle soit efficace.
Lorsqu’on leur a posé la question selon laquelle, ‘‘sur 10 000 parrains, un seul parrain présente des anomalies sur la date d’expiration, comment vous pouvez tirer la conclusion que le fichier n’était pas exploitable’’. C’est une question qui les a dérangés. Et aussitôt ils nous ont demandé de libérer la salle. Et voilà le constat que nous venons de subir, cette forfaiture sur une candidature aussi sérieuse que la candidature de Thione Niang.»
FITE DANS LE FITNA
Revirement brusque et surprenant! C’est lorsque Mimi Touré annonce le retrait de la demande d’annulation du recours contre la nomination des nouveaux membres de la Cena.
Revirement brusque et surprenant! C’est lorsque Mimi Touré annonce le retrait de la demande d’annulation du recours contre la nomination des nouveaux membres de la Cena. La Cour suprême, qui devait statuer sur cette décision polémique du Président Macky, est priée maintenant de se taire. De fermer les yeux ! Même s’il s’agit d’une «forfaiture»? Ah oui, la soif du pouvoir est passée par là. Par crainte d’un report de la Présidentielle. Mais ce sera sans compter la détermination de Ndiaye Sylla. Et ça risque de dégénérer au sein du front.
LIBÉRATION DE DÉTENUS POLITIQUES, LA CEDEAO ACCULE LE BURKINA
La CEDEAO interpelle le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, et lui demande de libérer immédiatement les personnes arrêtées dans les manifestations et « tentatives » de coup d’Etat.
Au rebours des autres interpellations, celle de l’ancien chef de la diplomatie burkinabé n’est pas passée inaperçue. En effet, pour faire libérer Ablassé Ouédraogo, c’est la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui est montée au créneau pour s’en prendre au régime burkinabé. Dans un communiqué, l’organisation régionale interpelle le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, et lui demande de libérer immédiatement les personnes arrêtées dans les manifestations et « tentatives » de coup d’Etat. « C’est une procédure illégale et arbitraire », indique la CEDEAO s’agissant des réquisitions. Enfonçant le clou, l’organisation invite le pourvoir burkinabé à prendre toutes les mesures urgentes en vue d’un « retour rapide à l’ordre constitutionnel ».
La réponse du gouvernement de la transition du Burkina Faso n’a pas tardé à se faire entendre. « Le gouvernement de transition n’entend pas se laisser divertir par des communications qui procèdent d’un imaginaire débordant et tronqué sur la situation réelle de notre peuple», réplique-t-il.
Si les autorités burkinabè n’ont pas fait dans la dentelle, c’est parce que également la CEDEAO semble oublier les « régimes démocratiquement élus » pour ne s’en prendre qu’aux régimes de transition. Une politique de deux poids deux mesures qui exaspère. En effet, pendant que la CEDEAO exige la libération de détenus politiques au Burkina, plus d’un millier, en plus du leader de l’opposition, sont dans les prisons sénégalaises sans que cela ne suscite de réaction de sa part. La même chose pourrait être dite de la Côte d’Ivoire ou encore du Bénin où les opposants souffrent souvent le martyr. Seulement, pour la CEDEAO, qui faut-il le rappeler a été créée par des militaires, les régimes de transition n’ont pas droit au chapitre.