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19 avril 2025
JOE CABRAL S’INTERESSE AU MARCHE DE L’EMPLOI
Le Directeur du Laboratoire de recherches sur les institutions et la Croissance de l’UCAD de Dakar, est passé à la cérémonie de dédicace de son ouvrage intitulé : «Sénégal : quand la trajectoire de croissance « disqualifie » les qualifié
Professeur Joe Cabral, Directeur du Laboratoire de recherches sur les institutions et la Croissance (LINC) de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, par ailleurs Coordonnateur scientifique du Consortium pour la Recherche économique et sociale (CRES), est passé hier, mardi 4 février 2025, à la cérémonie de dédicace de son ouvrage intitulé : «Sénégal : quand la trajectoire de croissance «disqualifie» les qualifiés». Une rencontre qui a eu lieu à la bibliothèque de l’UCAD.
Disponible dans les rayons des librairies depuis le 09 janvier dernier, l’ouvrage du Professeur Titulaire, Joe Cabral, économiste, en poste à la Faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG) de l’UCAD dénommé : «Sénégal : quand la trajectoire de croissance de l’économie «disqualifie» les qualifiés», s’est intéressé au sort des jeunes diplômés dans le marché de l’emploi. Un sujet qui est loin d’être une nouveauté pour les universitaires et autres auteurs d’ouvrages à caractère économique. Pour ledit ouvrage, la note de presse renseigne que la particularité de la réalisation du Professeur Cabral est qu’elle montre que la trajectoire de croissance de l’économie sénégalaise confine à la périphérie du marché de l’emploi les individus dotés en qualifications. En des termes plus simples, cet ouvrage met le curseur sur «une autre catégorie de jeunes vulnérables, les jeunes qualifiés», comme l’a souligné dans sa préface, Pierre Mendy, Directeur du Centre de recherche et de formation pour le développement économique et sociale (CREFDES) et chercheur au Laboratoire de Mathématiques de la Décision et d’Analyse Numérique (LMDAN).
Dans cette même note, M. Mendy précise que l’attention du Professeur Joe Cabral a été attirée par «le paradoxe d’une trajectoire de croissance de l’économie du Sénégal qui laisse sur le ‘’bord de la route’’ les ‘’diplômés’’».
Publié parles éditions Presses Universitaires de Dakar, le livre, composé de 180 pages, comporte trois grandes séquences. Une première où l’auteur fait le diagnostic du problème. Une deuxième séquence où il montre qu’ily a un scénario de ce que les économistes appellent une croissance disqualifiée et enfin une séquence réservée aux solutions à mettre sur la table pour une sortie de crise. Hier, mardi 4 février 2025, l’auteur du livre a procédé à la cérémonie de dédicace au sein même de l’UCAD.
Pour le Professeur Joe Cabral, la motivation de mettre en place cet ouvrage vient d’un constat. «C'est parce qu'au bout de dix ans de recherche, je me suis rendu compte que le problème était mal posé dans le domaine de l’emploi. Les idées reçues qui foisonnent, c'est que le Sénégal fait face à une situation d'adéquation entre l'offre et la demande de travail. Ce qui m'a été donné de constaterlors de mes recherches, c'est qu'en fait, ce n'est pas le cas», a-t-il fait comprendre. Et d’ajouter : «nous avons une économie qui est tirée par des entreprises, dirigées en majorité par des individus qui ne sont pas allés à l'école ou, s'elles le sont, ont très tôt quitté l'école. Face à ce phénomène, les qualifiés ont du mal à se retrouver dans ce cercle et la demande de travail reste dominée par des non qualifiés.»
Pour l’économiste, face à cette situation, il y a deux horizons temporels à considérer. «À court terme, qu'est-ce qu’il faut faire ? Nous avons un bassin de jeunes très bons, technophiles. Nous avons également une diaspora qui est dominée par des Sénégalais très qualifiés, qui opèrent dans des multinationales de la technologie. Si vous avez ces deux, à court terme, vous pouvez avoir votre locomotive pour changer la façon dont le marché du travail s'est dessiné», propose-t-il.
À long terme, l’économiste estime : «je dis, c'est qu'il faut attaquer le problème à la racine. Nous devons, dès le préscolaire, doter nos enfants des valeurs qui fondent notre société et non celles des autres. Et à partir de ce moment, ces enfants peuvent être mentalement armés, des talents de demain, mais avec leurs valeurs qui nous permettent de nous projeter vers la société que nous voulons, pas ce que les êtres veulent. C'est le chemin que les asiatiques ont suivi, c'est le chemin que les peuples ont dit développer ensemble.»
HOMMAGE AU DEFUNT PROFESSEUR GAYE DAFFE
La date du 09 Janvier pour la sortie de l’ouvrage «Sénégal : quand la trajectoire de croissance de l’économie «disqualifie» les qualifiés», du Professeur Joe Cabral est loin d’être fortuite. Selon les universitaires, elle coïncide avec la date anniversaire de la disparition de celui qui en a eu l’idée le premier, à savoir le défunt Professeur Gaye Daffé, décédé ily a quatre ans. Dans un texte d’hommage à son «mentor dans la recherche, ami et confident», le Professeur Cabral, auteur de l’ouvrage, confie que le Professeur Gaye Daffé ne s’est pas contenté seulement de lui en donner l’idée, mais a pu accompagner, à force de séances de déjeuner de travail, à la structuration du plan préliminaire de l’ouvrage. Mais ce n’est qu’à sa disparition, le 09 janvier 2021, que le Professeur Cabral prit pleine conscience d’un devoir moral à accomplir en finalisant et en publiant l’ouvrage inspiré par son mentor.
DES INSTITUTIONS FINANCIERES ENGAGEES A LEVER 1000 MILLIARDS
L’écosystème sénégalais des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et des Petites et Moyennes Industries (PMI) peine à se développer, faute de financements suffisants et adéquats.
L’écosystème sénégalais des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et des Petites et Moyennes Industries (PMI) peine à se développer, faute de financements suffisants et adéquats. Pour y remédier, des institutions financières s’engagent, dans le cadre d’un Pacte de financement massif et sécurisé, à lever 1000 milliards de FCFA.
Réunis hier, mardi 4 février 2025, à Dakar, dans le cadre d’une rencontre préparatoire au 4ᵉ Forum de la PME, prévu du 18 au 20 février prochain, le Secrétariat d’État au Développement des PME-PMI, l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME), des structures de l’administration publique concernées et des institutions financières ont pris l’engagement de mobiliser 1000 milliards de FCFA pour oxygéner les PME/PMI sénégalaises, en manque criant de financements. «L’accès au financement est l’une des problématiques majeures freinant le développement des PME et PMI. C’est d’ailleurs ce qui a motivé la formulation du Programme de financement massif et sécurisé des PME et PMI, visant, entre autres, à augmenter les crédits octroyés par les institutions financières à ces acteurs», a déclaré le secrétaire d’État au Développement des PME-PMI, Ibrahima Thiam.
Il a précisé que ce fonds, qui s’élevait à600 milliards de FCFA en 2024, atteindra 3000 milliards de FCFA en 2028 grâce à la mise en œuvre de neuf (09) réformes. «Je suis convaincu que cet objectif de 3000 milliards de FCFA pourra être atteint. C’est dans ce cadre que nous voulons signer avec vous le Pacte de financement de 1000 milliards de FCFA, qui représente un tiers de notre objectif», a-t-il ajouté, en s’adressant aux institutions financières. Toutefois, M. Thiam a invité les signataires et toutes les parties prenantes à respecter les engagements souscrits et à garantir l’effectivité du programme, afin que les 1000 milliards de FCFA soient entièrement décaissés au profit des PME et PMI. «Il est temps de faire bouger les lignes et de changer notre approche afin d’obtenir des résultats concrets face à cette problématique majeure du financement des PME/PMI», a affirmé Marie Rose Faye, Directrice générale de l’ADEPME. Elle a expliqué que l’idée est de rassembler l’ensemble des parties prenantes de l’État, les structures d’accompagnement et les institutions financières, pour mobiliser divers types de financements via un guichet unique. Mme Faye a relevé que ce guichet unique de financement est une plateforme permettant de standardiser l’approche et l’accompagnement dans le cadre de ce programme. Elle a également rappelé que ce programme, initié en 2022, a abouti après plusieurs concertations, notamment sur le crédit, impliquant l’ensemble des parties concernées.
«Nous avons partagé nos engagements avec le ministre secrétaire d’État et la Directrice de l’ADEPME, afin d’exprimer notre ambition d’accompagner à grande échelle le financement des PMI», a déclaré Aïssatou Thiam Diakhaté, Directrice de la Banque commerciale d’Ecobank Sénégal, qui s’exprimait au nom des institutions financières invitées à cette réunion préparatoire. Mme Diakhaté a assuré qu’Ecobank Sénégal participera à cette levée de fonds à hauteur de 100 millions de FCFA. «Aujourd’hui, le financement des PME est un élément clé du développement économique, et cette question doit être portée par tous les acteurs de l’écosystème financier», a-t-elle conclu.
« LA NOUVELLE RESPONSABILITÉ » CONTRE-ATTAQUE
Le camp de l’ancien Premier ministre et candidat malheureux à la dernière présidentielle ne compte pas laisser son leader seul face à la supposée demande de levée de son immunité parlementaire, annoncée par certains médias
Le camp de l’ancien Premier ministre et candidat malheureux à la dernière présidentielle ne compte pas laisser son leader seul face à la supposée demande de levée de son immunité parlementaire, annoncée par certains médias. Face à la presse hier, mardi 04 février 2025, « La Nouvelle Responsabilité » a dénoncé une « tentative manifeste de liquidation politique » de son patron avant d’annoncer une tournée nationale dans les prochains jours pour s’adresser aux Sénégalais.
La Nouvelle Responsabilité (NR) fait bloc autour de son leader de parti Amadou Ba, ancien Premier ministre du Sénégal, candidat sorti en seconde position à la dernière élection présidentielle en février 2024 mais aujourd’hui sous la menace d’une supposée demande de levée de son immunité parlementaire que projetterait Dame Justice.
En point de presse tenu hier, mardi 04 février 2025, « La Nouvelle Responsabilité » dit avoir appris avec surprise « l’hypothétique demande de levée de l’immunité parlementaire du député Amadou Bâ ».
Selon Cheikh Oumar Hann et les autres membres de la N R, « il s’agit d’une manœuvre visiblement orchestrée par le régime en place, visant à museler les voix discordantes de l’opposition ». Le parti de l’ancien chef du gouvernement a estimé dans la foulée que cette information, relayée dans les médias, ne peut en aucun cas « prouver qu’Amadou Bâ a été épinglé par un rapport ». « C’est un instrument de règlement de comptes, une tentative manifeste d’élimination d’hommes politiques. Ils cherchent à décrédibiliser les figures de l’opposition et à faire taire toute dissidence par des menaces judiciaires. Cette manœuvre est vouée à l’échec », a déclaré Moïse Sarr, qui a lu le communiqué de la Nouvelle Responsabilité.
Par suite, il a appelé toutes les forces vives de la nation ainsi que la communauté internationale à se mobiliser contre cette « forfaiture ». « Nous avons subi plusieurs attaques, mais nous avions jugé inopportun d’y répondre. Cependant, il est parfois nécessaire de clarifier les choses, et nous avons estimé crucial d’alerter l’opinion sur ce qui se trame». Une tournée nationale est annoncée dans les prochains jours par le parti de Amadou Ba afin de s’adresser aux Sénégalais et d’éclairer surles tenants et aboutissants de cette affaire.
DES MEDIAS OUTILLES SUR LES FONDAMENTAUX DU PETROLE ET DU GAZ
L’opérateur BP en partenariat avec l’institut National du Pétrole du Gaz (INPG) a initié un programme de formation spécialisée dédié aux médias. Ce programme s’est déroulé les lundi 3 et mardi 4 février 2025 dans les locaux de l’INPG.
BP, en collaboration avec l’Institut National du Pétrole et du Gaz (INPG) a organisé une formation exclusive à l’endroit des professionnels des médias sénégalais. L'objectif est d'améliorer leur compréhension de l'industrie pétrolière et gazière, de promouvoir des reportages précis et de renforcer les relations entre Bp et les parties prenantes des médias..
L’opérateur BP en partenariat avec l’institut National du Pétrole du Gaz (INPG) a initié un programme de formation spécialisée dédié aux médias. Ce programme s’est déroulé les lundi 3 et mardi 4 février 2025 dans les locaux de l’INPG. Cette formation vise à améliorer la compétence et la compréhension des professionnels des médias au Sénégal en ce qui concerne l'industrie pétrolière et gazière. « C'est très important que les journalistes aient une compréhension de cette industrie, donc de la chaîne de valeur, de toutes les étapes, des enjeux, et des acteurs qui sont dans cette industrie, que ce soit l'État ou la partie privée. Donc, il est important que les journalistes comprennent pour relayer la bonne information à toutes les communautés locales qui ont besoin de comprendre ceux qui sont impactées, directement ou indirectement », explique Annie-Flore Gbenou Damas, responsable de la formation à l'Institut national du pétrole et du gaz.
Selon elle, les journalistes qui ont pu profiter de cette formation ont désormais les outils nécessaires pour relayer la bonne information. « En tout cas, nous sommes très confiants qu'avec toutes les informations qui ont été transmises sur le secteur, ces journalistes pourront corriger ce qu'ils vont entendre désormais, qui n'est pas, peut-être, conforme à la réalité. Maintenant, ils ont les outils pour passer la bonne information et pour peut-être, assainir un petit peu le débat à ce niveau », a-telle soutenu.
Au-delà de cette formation sur les fondamentaux de l’industrie pétrolière et gazière, l’INPG envisage d’aborder d’autres thématiques beaucoup plus pointues. « Ce genre d'action n'est que le début d'une petite série d’activités. C'est pour asseoir une base, c'est pour donner des informations précises sur, vraiment, le contexte, l'activité, la chaîne de valeur, les acteurs. Mais après, on peut aller dans différentes thématiques qui seront beaucoup plus pointues et plus axées sur les besoins des bénéficiaires, notamment de la presse », a promis Mme Damas. Interpellée sur l’impact de cette exploitation des hydrocarbures sur l’environnement, elle soutient : « cela est communiqué et encadré par les documents fournis à l'État.
L'étude d'impact environnemental se fera avant de mener ces activités. Il est important aussi, pour les parties prenantes, de communiquer avec les communautés, donc de leur faire savoir quels seront ces impacts et donc comment ils vont être touchés, comment ils vont pouvoir éventuellement, réaménager leur quotidien, leur activité, en fonction de cette nouvelle donne, donc de l'activité qui vient, avec laquelle ils vont devoir cohabiter ».
MULTIPLE PHOTOS
LES UNES DE LA PRESSE DE CE MERCREDI 5 FEVRIER 2025
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, QUELLE STRATÉGIE POUR LE SÉNÉGAL ?
L'IA transforme le monde à une vitesse fulgurante. En parallèle, des réglementations émergent pour encadrer cette technologie. Dans ce contexte, le Sénégal, au sein de l’ensemble africain, se trouve en pleine phase de gestation d’un cadre éthique adapté.
L’intelligence artificielle (IA) transforme le monde à une vitesse fulgurante. En parallèle, des réglementations émergent pour encadrer cette technologie. Dans ce contexte, le Sénégal, au sein de l’ensemble africain, se trouve en pleine phase de gestation d’un cadre éthique adapté.
Alors que le sommet sur l’Intelligence artificielle se tiendra à Paris les 10 et 11 février, réunissant une centaine de chefs d’État et de figures majeures de la tech, l’Europe a déjà pris une longueur d’avance dans la réglementation de l’IA. Depuis le 2 février 2025, l’IA Act est entrée en vigueur en Europe. Cette réglementation vise à trouver un équilibre délicat : limiter les abus et dérives de l’IA tout en stimulant l’innovation. Ce premier volet, destiné aux entreprises européennes, interdit certaines pratiques jugées dangereuses ou contraires aux droits fondamentaux, comme l’analyse comportementale pour restreindre l’accès à des services, la reconnaissance faciale dans les espaces publics, ou encore le fichage basé sur des critères comme l’origine ethnique, la religion, l’orientation sexuelle ou les opinions politiques.
Ces mesures illustrent l’urgence d’un cadre réglementaire, à une époque où l’intelligence artificielle, notamment générative, devient un levier de pouvoir pour les grandes puissances. Face à la domination des géants chinois et américains, une question s’impose : quelle stratégie pour le Sénégal et l’Afrique ?
IA et géopolitique
Aux États-Unis, l’intelligence artificielle est utilisée par des organismes comme la CIA pour des missions stratégiques, notamment le profilage de dirigeants mondiaux. En exploitant des masses de données (déclarations publiques, statistiques, biographies, télégrammes diplomatiques, etc.), l’IA peut reconstituer les modes de pensée de personnalités clés et prédire leurs décisions. Ces usages, illustrés par des « jumeaux numériques », montrent le potentiel immense mais aussi les risques inhérents à l’IA.
Les défis du Sénégal dans un contexte mondial
Pour le Sénégal, l’IA reste un domaine en plein essor. Selon Emmanuel Diokh, juriste spécialisé dans le numérique, une double approche est nécessaire : « encourager l’innovation en stimulant la recherche, en développant les compétences locales et en promouvant l’usage de l’IA pour le développement socio-économique. »
M. Diokh a contribué à un rapport de 158 pages pour le Forum sur l’information et la démocratie, une réflexion sur l’avenir du continent africain face à l’intelligence artificielle. Le Sénégal s’est également doté d’une « Stratégie nationale et feuille de route sur l’Intelligence artificielle (IA) ». Parmi ses objectifs figurent une utilisation éthique et responsable de l’IA, la protection des données personnelles, le respect de la vie privée et la réduction des disparités d’accès aux technologies IA.
Le juriste sénégalais insiste sur l’urgence d’une régulation adaptée : « Cela permettra d’encadrer les usages pour garantir la dignité humaine, protéger les données et prévenir les dérives comme les deepfakes. »
Une telle stratégie implique de concilier innovation et régulation. Bien que des bases aient été posées, notamment sur les données, une collaboration étroite entre chercheurs, innovateurs et décideurs politiques est indispensable pour construire une vision cohérente et contrer l’hégémonie des géants technologiques de la Silicon Valley, pense M. Diokh.
Exemples de dérives et enjeux de régulation
L’IA comporte des risques réels, comme l’a montré l’affaire impliquant le député Guy M. Sagna. Un deepfake le montrant à La Mecque a trompé même des journalistes. « Si ce type de manipulation avait concerné un contexte compromettant, les conséquences auraient pu être graves. Ce cas souligne les dangers des technologies comme les deepfakes, capables de désinformer, manipuler et nuire à la réputation des individus », prévient l’expert en législation du numérique.
L’Afrique : Entre innovation et souveraineté
L’Afrique, et le Sénégal en particulier, doit adopter une approche stratégique pour tirer parti de l’IA tout en protégeant ses intérêts. Pour Emmanuel Diokh, « cela passe par une meilleure valorisation des données du continent, actuellement exploitées par des acteurs extérieurs ; mais aussi l’éducation et la sensibilisation des populations sur les opportunités et les dangers de l’IA ; et enfin une coopération régionale pour établir un cadre éthique et technologique propre à l’Afrique »
L’Afrique ne doit pas se contenter d’être un consommateur de technologies. Elle doit devenir un acteur influent, alliant innovation et conscience éthique, pour exploiter pleinement le potentiel de l’intelligence artificielle tout en protégeant ses valeurs et son autonomie.
DES ORGANISATIONS SYNDICALES S'INSURGENT CONTRE LA HAUSSE DES PRIX
Lors d’une conférence de presse, la CSA, l’UNCS et le RUSP ont lancé un appel à l'État pour stabiliser les prix des produits de première nécessité à l’approche du Ramadan et du Carême.
iGFM- (Dakar) Dans le cadre de leurs programmes d’activités, les organisations que sont : la Confédération des Syndicats Autonomes du Sénégal (CSA), l’Union Nationale des Consommateurs du Sénégal (UNCS) et le Réseau des Usagers du Service Public (RUSP), ont fait face à la presse ce mardi sur le thème : « Propositions de mesures urgentes contre la hausse des prix à la veille du ramadan et du Carême et la campagne de lutte contre l’insécurité dans ERP ».
Selon ces différentes organisations que sont l’UNCS, le RUSP et la CSA une période sensible du mois de ramadan et de carême à venir et qui se caractérise par une augmentation de la consommation des ménages. C’est le moment, malheureusement que choisissent les commerçants véreux pour procéder à une augmentation des prix en provocant des pénuries par la rétention des produits les plus prisés. C’est pourquoi, le RUSP, la CSA et l’UNCS ont cru bon de prendre les devants et de tirer sur la sonnette d’alarme en appelant l’État à se pencher véritablement sur une ce phénomène récurrent.
L’État doit stabiliser les prix durant cette période d’une manière permanente avec un contrôle régulier et des mesures efficaces et immédiates. Pour le RUSP, la CSA et l’UNCS, un certain nombre de denrées de premier nécessité comme le riz, le sucre, la tomate, l’huile, le gaz, l’oignon et la pomme de terre entre autres produits doivent faire l’objet d’une attention particulière sur toute l’étendue du territoire national.
Dans cette perspective, le RUSP, la CSA et l’UNCS demandent la convocation d’urgence du Conseil National de la Consommation pour arrêter de commun accord la structure des prix et discuter avec les acteurs afin d’établir des tarifs qui seront appliqués sur l’ensemble des 14 régions et 46 départements du Sénégal avec des mesures d’accompagnements suivantes : la mise à la disposition des 100 véhicules réceptionnés par le président Macky Sall en octobre 2023 et affectés au ministère du commerce ; la relance du concept salutaire et efficace « des volontaires de la consommation », associer les associations de consommateurs agrées, avec une représentativité au moins dans la majorité des 14 régions et des 46 départements pour rendre réellement efficace le travail d’accompagnement sur le terrain du service public.
L’utilisation du réseau postal pour la distribution des produits de première nécessité destinés aux détaillants ou boutiques de références, tout cela dans un délai raisonnable et avant le démarrage du ramadan et du carême, avec un affichage obligatoire des prix retenus. Une application stricte des mesures prises à cet effet.
Sans douter un seul instant, de la volonté des autorités gouvernementales, notamment de celle du ministre de l’Industrie et du commerce de répondre favorablement à nos interpellations.
Autre point abordé par ces organisations syndicales, ’insécurité actuelle qui prévaut dans de nombreux établissements recevant du public. Et qui faute de contrôle permanent et régulier échappe à la vigilance des pouvoirs publics.
Les restaurants, les hôtels, les bars, les fast-foods, les musées, théâtres, les gares qu’elles soient maritimes ou ferroviaires, les établissements de santé publique ou privée, les établissements scolaires privés ou publics, les marchés les magasins sont aussi autant de lieux qui se développent sans assurance pour protéger les usagers et leurs biens en cas d’incidents ou d’accidents. Environ 70% des établissements recevant du public ne sont pas assurés contre les risques pouvant toucher des tiers.
Une autre enquête organisée par l’Observatoire de la Qualité des Services Financiers a révélé que les sujets qui devaient être obligatoirement assujettis à une assurance ne le sont pas dans leur grande majorité. Et c’est pour cela, en partenariat avec le régulateur des services financiers, les acteurs que sont les assureurs, les courtiers et le ministère des finances sous le couvert de la direction des assurances, à l’issue de la présentation des résultats de l’enquête nationale auprès des populations non assurés (ENPNA-2023) qui a eu lieu lors de l’atelier des 06, 07 et 08 juin 2024, le RSUP, la CSA et l’UNCS ont décidé de lancer une campagne nationale pour assurer tous lieux accueillant du public.
Ce projet est en voie de finalisation pour être soumis à l’Observatoire de la Qualité des Services Financiers et des acteurs et ils pensent qu’il sera mis en œuvre pour réduire sensiblement les risques dans ces différents établissements recevant du public.
MIGRATION CIRCULAIRE, UN LEVIER POUR DES DÉPARTS SÉCURISÉS ET ENCADRÉS
Invité de l’émission L’ANTINOOR sur la RTS, Moussa Seydou Diallo, chef de la division migration au ministère du Travail, a souligné l’importance d’encadrer les départs pour éviter les drames liés aux migrations irrégulières.
Moussa Seydou Diallo, chef de la division migration au ministère du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions, était l’invité de l’émission L’ANTINOOR sur la RTS. Il a abordé la question de l’émigration circulaire entre le Sénégal et l’Espagne, un mécanisme qui vise à offrir aux jeunes des opportunités de migration sécurisées et organisées.
Selon M. Diallo, la migration n’est pas un problème en soi, mais un droit consacré. « Ce que le gouvernement peut faire, c’est d’améliorer les conditions socio-économiques pour permettre à ceux qui souhaitent rester de le faire, tout en facilitant des voyages sûrs, ordonnés et réguliers », a-t-il expliqué. Il estime que la migration circulaire constitue une alternative viable pour dissuader les jeunes de prendre des routes clandestines et dangereuses.
Moussa Seydou Diallo a partagé des statistiques révélant l’ampleur du phénomène migratoire irrégulier. Entre janvier et octobre 2024, 64 embarcations ont quitté les côtes sénégalaises en direction des Îles Canaries. Au total, 34 162 personnes ont atteint ces îles, selon le ministère de l’Intérieur. Entre janvier et début novembre 2024, 35 762 migrants en provenance de l’Afrique de l’Ouest sont arrivés aux Îles Canaries, soit une augmentation de 12 % par rapport à la même période en 2023.
Le Data Hub Center de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a dénombré 957 disparus sur la route de l’Atlantique au cours de cette période. De plus, 30 999 Sénégalais sont entrés en Europe en situation irrégulière entre 2017 et 2023.
M. Diallo a précisé que l’objectif du gouvernement n’est pas d’empêcher les jeunes de partir, mais plutôt d’encadrer et d’encourager des migrations légales et sécurisées. « Il est nécessaire d’adopter une politique nationale de migration », a-t-il déclaré.
Il a également souligné le besoin urgent d’une politique nationale de l’emploi. Un programme avait été conçu pour la période 2017-2020, mais il n’a jamais été validé politiquement. « Aujourd’hui, nous travaillons pour que le Sénégal dispose enfin d’un document de politique nationale de l’emploi », a-t-il conclu.
Cette démarche vise à proposer des solutions durables à la crise migratoire tout en répondant aux aspirations des jeunes Sénégalais à une meilleure insertion économique et sociale.
EMPLOI DES JEUNES, UN CHERCHEUR APPELLE À BÂTIR UNE START-UP NATION
François Joseph Cabral a souligné l’urgence de créer un environnement propice à l’emploi des jeunes qualifiés et à l’innovation. Une transformation qui passe, selon lui, par une refonte du système éducatif.
Le directeur du Laboratoire de Recherche sur les Sciences de la Croissance et coordonnateur scientifique du Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES), François Joseph Cabral, a invité, mardi, les autorités à changer de paradigme, en créant les conditions d’émergence d’une ‘’start-up nation’’ permettant ainsi aux jeunes d’avoir un travail qualifié.
‘’Il s’agit pour l’État de créer un environnement pour qu’il y ait assez de jeunes qualifiés afin d’inverser la tendance’’, a-t-il déclaré lors de la présentation de son livre intitulé: ‘’Sénégal, quand la trajectoire de croissance de l’économie +disqualifie+ les qualifiés’’.
L’expression ‘’start-up nation’’ ou ‘’nation start-up’’ en français est un concept vantant la volonté d’un gouvernement de créer les conditions d’un pays prospère, faisant émerger de nombreuses entreprises innovantes, des entrepreneurs, notamment dans le domaine du numérique.
Sur 180 pages présentées en 7 chapitres, l’auteur de ‘’Sénégal, quand la trajectoire de croissance de l’économie +disqualifie+ les qualifiés’’ met l’accent sur les ‘’individus qui ne sont jamais allés à l’école, ou s’ils y sont allés, l’ont abandonnée très tôt’’.
‘’La seconde étape, c’est de mettre en place les ingrédients pour aller vers ce que j’appelle un pays start-up, une nation start-up, qui fasse que les jeunes qui sortent de l’École supérieure polytechnique à Dakar, de l’Institut supérieur de management, ou ailleurs, tirent leurs semblables’’, a indiqué le professeur François Joseph Cabral.
Selon lui, la recherche de travail, étant dominée par des non qualifiés, ‘’rencontre une offre qui est également dominée par des gens n’ayant jamais fait l’école ou l’ayant abandonnée très tôt ».
Face à cette situation, ‘’deux horizons temporels’’ sont à prendre en compte, selon le chercheur qui se demande ce que les pouvoirs publics et le privé peuvent-ils faire à court terme pour arriver à cette ‘’start-up nation’’ qu’il appelle de ses vœux.
‘’Nous avons un bassin de jeunes technophiles très bons. Nous avons également une diaspora qui est dominée par des gens très qualifiés, qui opèrent dans les multinationales de la technologie’’, a-t-il fait observer.
Relevant, par ailleurs, un ‘’dysfonctionnement’’ né d’une ‘’trajectoire de croissance disqualifiante’’ au Sénégal, le coordonnateur scientifique du CRES estime qu’il y a ‘’urgence à réinventer le modèle éducatif sénégalais et à faire du pays une société de savoirs.
Pour y parvenir, l’auteur de ‘’Sénégal, quand la trajectoire de croissance de l’économie +disqualifie+ les qualifiés’’, préconise dans son livre l’émergence d’une économie tournée vers l’innovation, à l’instar de beaucoup de pays asiatiques sortis du sous-développement.