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18 novembre 2024
Par Mounirou FALL
CEDEAO, 50 ANS APRES…QU’EN RESTE-T-IL ?
Cinquante ans est une étape clé de la vie de tout être humain, souvent considérée comme un tournant majeur. Depuis le 28 mai 1975, beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts… avec de bons et moins bons résultats (mise en place du TRIE).
Cinquante ans est une étape clé de la vie de tout être humain, souvent considérée comme un tournant majeur. Moment où l’on a acquis de la maturité et une expérience certaine, mais aussi de dresser un bilan de ses accomplissements et envisager de nombreux défis qu’il reste à atteindre. Depuis le 28 mai 1975, beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts… avec de bons et moins bons résultats (mise en place du TRIE). Cependant, la situation est grave actuellement avec le transfert dans le Sahel de la guerre entre la Russie et l’Ukraine et le massacre de Tinzawaténe. Entendons-nous bien, il n’est pas question de « jeter le bébé avec l’eau du bain ».
L a CEDEAO a certes beaucoup de limites, cependant son potentiel et réalisations à son actif sont nombreux . Tous les analystes s’accordent sur le fait que les volets politique et diplomatique demeurent le talon d’Achille de l’organisation sous régionale. La survie de la CEDEAO ne se fera que par le reformatage du logiciel de fonctionnement à travers le renforcement du Parlement de la Communauté (adoption d’un système parlementaire), de sa société civile (qui ne se confinera plus aux seconds rôles d’observateur), mais aussi l’indépendance de la Cour de justice ainsi qu’une atténuation de la toute-puissance prépondérance de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement
L’avenir de la CEDEAO devrait être abordé dans les différents aspects que peut prendre le besoin de destin commun :
• l’intégration géographique par la mise en commun de la gestion des ressources naturelles de chaque pays ;
• l’intégration économique et la mise en place d’un vaste marché commun pour 415 millions d’habitants ;
• l’intégration monétaire qui devrait faciliter les échanges dans la zone ; ou encore
• l’intégration par l’harmonisation des règles de droit des entreprises
Face à ces défis, la CEDEAO est aujourd’hui confrontée à une implosion avec plus de quatre coups d’Etats militaires (Guinée, Burkina FASO, Niger et Mali), face à trois coups d’Etats civils constitutionnels (Togo, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau), une monnaie – mort-née avec l’ECO. Cependant, le plus difficile reste la protection des populations civils qui ont payé un lourd tribut - entre 2021 et 2022 où, en moyenne chaque jour 18 civils sont tués dans les exactions dans les trois pays Mali-Burkina Faso et Niger. Ce phénomène qui continue encore aujourd’hui avec le massacre de Tinzawaténe.
Comment se présente la CEDEAO aujourd’hui en théorie ? Depuis le début de l’intégration, de nombreuses approches ont été développées pour conceptualiser le système politique de la Communauté.
Ce système politique comporte des éléments relevant d’un État, d’une organisation internationale, voire d’une fédération d’États, sans pour autant permettre à l’observateur de facilement évaluer l’ensemble des processus sous l’une de ces notions. Si les premiers efforts de l’analyse de la construction ouest africaine ont été pensés dans la lignée du fonctionnalisme, calquée surle modèle de la Communauté Européenne, selon lequel une « institution est créée pour accomplir une fonction précise », les cadres conceptuels se sont multipliés tout au long des cinquante dernières années. Depuis le début des années 2010, l’intégration dans l’espace CEDEAO est un échec sur les plans politiques et devenu encore plus complexe caractérisée par la critique publique de plus en plus visible des « démocraties illibérales» faits de « déficit démocratique et de résurgence des coups d’Etats militaires et civils par les tripatouillages des constitutions ».
Le déficit de démocratie a produit la résurgence du populisme, qui dessert les idéologies du souverainisme et du panafricanisme. Et l’on assiste aussi à une jonction que tout semblait opposer : les mouvements néo panafricains et les mouvements citoyens. Sur la forme tout d’abord, les premiers apparaissent virulents, clivants, (tel le mouvement France dégage) là où les seconds cultivent le registre légaliste - une mutation en partis politiques avec des modes d’action non violents basées sur le constat d’une dystopie du modèle de développement en vigueur. Sur le fond surtout, les premiers identifient la source des malheurs dans la subordination du pays à l’Occident, les seconds dans la subordination à une oligarchie corrompue. Domination externe pour les uns, domination interne pour les autres.
ADOPTER UNE NOUVELLE CHARTE DES DROITS FONDAMENTAUX
Cette « Charte » à adopter pour le cinquantenaire de la CEDEAO, serait l’issue pour ne pas mourir de sa belle mort. Il faut resserrer les rangs. En effet, avec les départs de la Mauritanie tout d’abord, puis de trois Etats importants dans le dispositif communautaire, leur retour dans la famille reste conditionné par des progrès à réaliser qui devrait constituer le terreau commun de tous les Etats membres. Si certains principes et valeurs sont érigés en gouvernail, les fondements de l’intégration de la CEDEAO. Avec quelle place au Parlement, à la société civile ? Comment mitiger le rôle pré pondérant des Chefs d’Etats ? Comment expliquer la coopération entre États et la manière dont celle-ci doit fonctionner sont des sujets nombreux, et plusieurs concluent que la CEDEAO est, au vu de sa situation hybride sur le plan politique, un « objet politique non identifié », et que l’intégration est, dès lors de nature sui generis. Le pari est de « normaliser » selon les critères endogènes, les bases politiques de la CEDEAO, de l’intégration au travers des différentes leviers que sont : le Parlement, la jeunesse, la Société civile par interaction comme dans un cadre de Fora citoyens pour fournir une base théorique, politique et légale qui devra répondre d’abord à la question des raisons pour lesquelles les États acceptent d’intégrer un ensemble régional comme la CEDEAO, et ainsi d’abandonner une partie de leur souveraineté.
Un troisième axe est le recours aux relations internationales pour expliquer l’intégration, qu’il s’agisse des approches d’intégration comparée, domaines où de nombreuses et fructueuses opportunités s’ouvrent actuellement. Sur le plan théorique, les concepts ne manquent pas : Fonctionnalisme, inter gouvernementalisme ou fédéralisme (comme c’est le projet au niveau de la Confédération des Etats Sahéliens -AES) présentent à la fois les atouts et les faiblesses. Le cadre conceptuel et la manière dont se construira l’intégration au niveau de la CEDEAO devra mettre à plat l’existant et sans complaisance analyser et opter pour l’Action. Les autres concepts de constructivisme, institutionnalisme, gouvernance, transfert de politiques publiques fournissent des explications concurrentes ou complémentaires, sans fournir une base globale d’analyse.
Au-delà des théories et concepts de l’intégration, qui présentent toutes des forces et limites, il est important de voir que ces théories et concepts ne sont non pas concurrents mais complémentaires. Il s’agit de changer et d’adapter aux besoins des populations le paradigme de référence. Cela constitue un sérieux challenge, mais il faut reconnaître que cette approche serait le premier pas qui permettra même au profane de connaître chacune des composantes de l’intégration en Afrique de l’Ouest et ainsi d’enrichir par ce pluralisme méthodologique sa propre analyse de l’intégration. A condition que le discours va-t-en-guerre affiché par la Commission de la CEDEAO sur instruction de ces Chefs d’Etats qui, eux-mêmes, ont perpétré des « coups d’Etats constitutionnels » soit définitivement abandonné.
Mounirou Fall (correspondance particulière)
Texte Collectif
MÉDIAS SÉNÉGALAIS, LA MORT PROGRAMMÉE
La presse sénégalaise ne saurait accepter cette entreprise de dénigrement orchestrée pour la décrédibiliser. Il s’agit de noircir le décor et procéder ensuite à une sélection artificielle, en fonction de ses intérêts politiques immédiats
Lorsqu’au soir de l’élection présidentielle, dimanche 24 mars 2024, au moment où les stations FM, les télévisions et les médias en ligne relayaient les données et chiffres, les résultats qui ont porté Bassirou Diomaye Diakhar Faye au pouvoir, pas un seul citoyen sénégalais, homme politique de l’actuelle équipe à la tête du Sénégal, ne pouvait médire la presse. Journaux, radios, télévisions, sites d’informations, d’un seul élan, ont transmis les résultats rassemblés aux quatre coins du Sénégal.
Combien étaient-ils à traquer les chiffres, bureau de vote par bureau de vote, à la recherche de la bonne information ? Des centaines de journalistes, envoyés sur le terrain par leurs organes de presse pour transmettre en direct les résultats et signaler le moindre dysfonctionnement, servant même souvent d’alerte aux autorités, sans aucune assistance publique ? Combien de millions de personnes étaient-ils, scotchés à leurs téléphones portables ou radios et télés, à s’abreuver de résultats donnés par ces «valeureux journalistes» sur le terrain ? Et combien ont sursauté de joie, à la publication de ces résultats, avant même que les commissions et institutions légalement habilitées ne le fassent ? Combien cela leur a-t-il coûté de savourer un tel «délice» ? Combien cela nous a-t-il coûté ?
Imaginons simplement un instant ce que serait cette élection du 24 mars 2024 et les autres qui l’ont précédées durant ce quart de siècle politiquement très mouvant au Sénégal, sans ce dispositif de relayage de l’information et de veille sur quasiment tout le territoire national ? Imaginons ce qui pourrait se passer dans la tête de certaines forces tapies dans l’ombre, si aucune information ne venait accompagner l’acte citoyen de vote ? La presse, nous a-t-on dit, au lendemain de cette échéance tant redoutée du fait de risques majeurs pour la stabilité de notre pays et des enjeux visibles ou cachés, a fait du bon travail. Vingt quatre ans (24 ans) après la présidentielle de 2000, qui avait consacré le point terminus de 40 ans de régime socialiste, elle a, encore une fois, été au rendez-vous de ce grand moment d’histoire. Good Job ! Un compliment comme un écho dans la nuit !
On aura beau caricaturer, manipuler, falsifier l’histoire, on ne pourra pas dénuer aux médias le rôle capital qu’ils ont joué ces dernières décennies, dans l’affermissement de la démocratie, par l’éveil du citoyen, en lui permettant d’accéder, surtout avec les langues locales, aux outils qui lui ont permis d’affûter sa conscience citoyenne.
Nous avons en vérité connu des moments cruciaux, dans l’histoire de notre jeune démocratie, où le curseur a souvent viré au rouge, mais la presse a toujours répondu présent, relevant les défis avec professionnalisme, sans avoir besoin d’aucun guide, sinon son sens éthique et l’intériorisation de l’éthique professionnelle et de responsabilité, conformément à l’héritage de nos aînés dont la plupart repose en paix, pour l’éternité. Aurions-nous agi autrement que la face de ce pays aurait été changé. Mais comme le dit si bien l’adage peulh, «le lait de la vache trait tous les jours en abondance, finit par ne plus avoir de saveur». Les Sénégalais que nous sommes, habitués à voir la presse assurer durant ces grands rendez-vous d’histoire, en oublient le rôle majeur que les médias jouent dans la stabilisation des institutions de la République et surtout la sauvegarde de l’État de Droit. Si un des pères fondateurs de la Nation américaine a pu dire qu’il préférait un État sans gouvernement plutôt que sans presse, c’est parce qu’il sait que celle-ci est un des piliers de la démocratie.
Depuis bientôt trois mois, la presse sénégalaise vit une des phases les plus sombres de son histoire. Une campagne de diabolisation a été actionnée pour présenter les médias, ainsi que ceux qui les animent, comme des citoyens irrespectueux des lois, ne s’acquittant d’aucune de leurs obligations, surtout fiscales. Parallèlement, une campagne est menée pour mettre à mal les éditeurs de presse avec leurs confrères, en créant un fossé entre ceux qu’on appelle «patrons de presse» et leurs collaborateurs.
La presse sénégalaise ne saurait accepter cette entreprise de dénigrement orchestrée à dessein pour la décrédibiliser. Nous sommes aguerris pour avoir expérimenté les méthodes des pouvoirs précédents pour comprendre ce qui se trame. Il s’agit de noircir le décor et procéder ensuite à une sélection artificielle et une liquidation des entreprises de presse privée, en fonction de ses intérêts politiques immédiats. L’objectif visé n’est autre que le contrôle de l’information et la domestication des acteurs des médias. C’est tout simplement la liberté de presse qui est menacée au Sénégal.
Face à cette situation (blocage des comptes bancaires, production d’état exécutoire de saisie de matériels de production, rupture unilatérale et illégale des contrats publicitaires, gel des paiements, mise en demeure, refus de concertation), nous organisons une journée sans presse, ce mardi 13 août 2024, pour sensibiliser l’opinion nationale et internationale.
Les régimes passent, la presse demeure !
Le conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse du Sénégal (Cdeps)
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L'ANALYSE DE MOUNDIAYE CISSE SUR LA REFORME DU CONSEIL SUPERIEUR DE LA MAGISTRATURE
Baadoolo - Mortal Kombat !
Sonko vs Madiambal. Wouré weu demna keung... Ce sera la première affiche de la saison de lutte post Csm. Après Sonko-Bah Diakhaté, Sonko-Amath Suazanne, voici donc le grand combat. Le Mortal Kombat. Ardo diéguessil parce que ce sera «sang» concession. Les nouveaux arbitres choisis par le Cng, pardon le Csm, atté bii dina metti dé. Ils auront aussi à se servir de la VAR. Parce qu’il y aura des actions à revoir. Et des déclarations à réécouter pour éviter les mêmes galgal ou tiakhabal prêtés aux «magistrats de Tamba».
Embarcation irrégulière pour l’Europe Près de 250 migrants arrêtés à Foundiougne
A Bambougar Malick, village situé dans la commune de Diossong, département de Foudiougne, la gendarmerie a interpellé 250 migrants qui s’apprêtaient à embarquer dans une pirogue. Soigneusement cachée dans une rive ceinturée par des algues, l’embarcation aurait passé des jours sur place en attente du moment propice pour le départ. A l’arrivée des forces de l’ordre, alertées par les autochtones, les convoyeurs, eux, ont pris la poudre d’escampette. Des premiers éléments de l’enquête issus du constat sur les lieux, il ressort que la pirogue était peuplée de jeunes dont des femmes en compagnie de leurs enfants. Tous en provenance de localités environnantes comme Sokone, Karang, Toubacouta, Djifer et Mbour. Sur place, les éléments de la gendarmerie ont eu aussi affaire à des migrants de nationalité gambienne venus tenter l’odyssée périlleuse.
Jubilé des anciennes gloires des années 80 Mbolo Birane honore le ministre Oumar Demba Ba le 17 août
Le village de Mbolo Birane honore Oumar Demba Ba le 17 août prochain. Discret, cet ancien ministre conseiller diplomatique des Présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall a participé considérablement au développement de Mbolo Birane. Un village bien doté d’infrastructures sociales de base grâce à l’Association pour le développement de Mbolo Birane (Admb), mais aussi en grande partie par la générosité de cet homme qui a souvent été au début et à la fin de la construction d’infrastructures scolaires, sanitaires, hydrauliques, agricoles, entre autres. Alors, le Jubilé des anciennes gloires des années 80, en partenariat de l’Admb, a décidé d’honorer ce digne fils, fierté de toute une commune, audelà du village. Un événement majeur placé sous le thème «Le sport, un facteur de socialisation et de communion au service du développement». Et ce sera en présence du parrain Oumar Demba Ba, ancien libéro de l’équipe locale jusque dans les années début 90.
PODOR Pour le meurtre d’un homme à Thilane - 3 hommes arrêtés
Les populations de Thilane, hameau situé à quelques kilomètres de Nguendar (dans la commune de Ndiayène Peindao), avaient signalé à la gendarmerie de Podor un corps sans vie d’un homme d’une trentaine d’années il y a quelques jours. Les pandores, après avoir mené l’enquête, ont mis la main sur trois hommes présumés meurtriers de Abdoul Djiby depuis samedi. D’après nos sources, ils devraient être déférés car d’autres éléments sont venus conforter l’adjudant-chef Ansoumana Sané et ses hommes lors de l’audition des trois mis en cause.
Désengorgement du milieu carcéral Ousmane Diagne annonce la livraison d’une nouvelle prison
Les détenus entassés un peu partout dans les geôles du Sénégal peuvent pousser un ouf de soulagement. En marge de l’assemblée générale de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums), samedi, le ministre de la Justice, a annoncé qu’une «nouvelle prison de 2500 places est prête à 90%». Ousmane Diagne, faisant allusion à ce qui est appelé «pakétass» (superposition de détenus) dans les cellules pléthoriques, a rappelé que «la dignité humaine est une priorité» pour ce gouvernement en termes de politique carcérale. «Les gens ne sont pas des animaux, ils sont des humains et ont leurs droits. Il faut rappeler que la prison n’est pas un hôtel mais il y a un minimum pour préserver la dignité des détenus. Nos prisons sont remplies, c’est une priorité de les désengorger», a insisté le Garde des sceaux.
Décès de El Hadj Tall Ngol Ngol de la 2stv Le Sénégal perd un diffuseur de la bonne parole
El Hadj Tall Ngol Ngol n’est plus. La vérité est orpheline de cet homme qui hypnotisait du beau monde entre 10h et 11h. 2Stv aussi perd un animateur diffuseur de la bonne parole, de la paix et de la cohésion nationale avec son émission «Pencci Reewmi» rappelé à Dieu samedi à l’âge de 62 ans. Une nouvelle qui a suscité beaucoup de messages de compassion à travers la toile. Il a été inhumé dans son village, Ngol Ngol, auquel il s’identifiait fièrement. «Elhadji Tall Ngol Ngol est un ami d’enfance à Péckesse. Nous avons poursuivi de partager un compagnonnage affectif et fraternel. Que Dieu l’accueille au Paradis», a témoigné le journaliste Madiambal Diagne sur X. Le Groupe E-Media Invest présente ses sincères condoléances à la famille du défunt, au patron de la 2stv, El Hadji Ndiaye et à l’ensemble des travailleurs de la 2stv.
L'APPEL AU COMPROMIS D'ANDU NAWLE
Face à une situation politique exceptionnelle, le parti invite à la sagesse et au dialogue entre toutes les forces vives de la nation dans une déclaration née d'une réunion de son comité directeur
A l'issue de la réunion de son comité directeur tenue le samedi 10 août 2024 à son siège, sicap amitie 2 villa 4025 à Dakar sous la présidence de son coordonnateur national, l'ex-ministre d'Etat Abdou Fall, il est publié la présente déclaration sur la situation politique exceptionnelle que traverse le Sénégal.
"Le comité directeur du mouvement Alternatives Citoyennes Andu Nawle s'est longuement apesanti sur la situation actuelle du pays dans cette phase cruciale de transition politique marquée par l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle majorité gouvernementale qui cohabite de fait avec un parlement dominé par des députés membres de la majorité exécutive sortante.
Dans un environnement international traversé par des crises politiques qui secouent plusieurs grandes nations de démocratie, le Sénégal qui est un modèle dans son genre sur le continent africain, porte une responsabilité qui lui est propre et qu'aucune génération d'acteurs politiques n'a le droit de mettre en périls.
Après plusieurs années de vives tensions, de convulsions et de confrontations violentes et meurtrières entre acteurs politiques, le peuple sénégalais, fidèle à son histoire et à ses traditions politiques démocratiques, a en définitive choisi la voie de la maturité et de la responsabilité pour opérer en toute liberté le choix majoritaire du changement.
Il a choisi cette voie du changement dans un vote calme et serein, réussi à la faveur d'un système électoral dont le monde entier reconnaît et salue la fiabilité.
Il convient de rappeler que ce vote du 24 mars 2024 a été précédé par des scrutins majeurs au cours desquels la libre expression des suffrages avait clairement indiqué le choix des citoyens en faveur d'une démocratie apaisée, d'équilibre et de compromis ainsi que leur profond attachement à notre régime de libertés, à l'unité nationale et à la paix civile.
C'est l'occasion pour notre mouvement de rendre hommage encore une fois au Président Macky Sall pour la lucidité, la hauteur de vue et le sens élevé des responsabilités qui l'ont guidé à l'époque pour décider des mesures fortes et courageuses de décrispation suivies d'élections organisées dans la rigueur et la sérénité ayant débouché sur les changements notés, consacrant encore une fois notre modèle de démocratie avancée dans les rangs des pays en développement.
Il est un devoir de confondre dans les mêmes hommages les responsables des juridictions impliquées dans l'écosystème de notre démocratie.
Elles ont marqué l'opinion nationale et internationale par la sérénité des décisions rendues dans un contexte de crise ouverte entre les institutions de la République.
Il convient de saluer tout autant le respect scrupuleux de ces décisions par le Président sortant et les tenants du pouvoir exécutif confirmant à la face du monde l'attachement du Sénégal et de ses dirigeants aux principes et règles de l'État de droit.
Ce sont là autant de raisons qui fondent à croire qu'il est de la responsabilité de tous les acteurs du jeu politique et de notre système démocratique de garder en toutes circonstances le souci partagé de la sauvegarde absolue de ce legs historique capital.
C'est dans cet esprit que le comité directeur du mouvement Alternative citoyenne Andu Nawle appelle solennellement les nouvelles autorités du Sénégal à refuser de céder aux chants des sirènes pour entretenir plutôt le sens de la mesure et de la retenue dans le traitement des sujets et dossiers de gestion qui tiennent à l'exercice du pouvoir d'État dans un contexte de défis lourds et complexes d'un monde tourmenté.
La tendance de plus en plus observée à la radicalité et la brutalité dans la gestion des relations avec les institutions de la République, les catégories socioprofessionnelles des différents secteurs d'activités, les communautés réligieuses ou laïques constituent des sources de frustrations, de tensions et de confrontations dont notre pays peut et doit faire l'économie.
C'est le lieu de rappeler que le Sénégal est dans une ceinture de feu et que notre nouveau statut de pays pétrolier et gazier commande que les membres de la communauté nationale soient particulièrement attentifs à l'unité, la cohésion, la qualité de notre vivre-ensemble.
Il est un impératif pour tous d'éviter des crispations de nature à provoquer des conflits qui exposeraient à des risques de crises inutiles.
En l'état actuel des rapports de forces entre les entités politiques et sociales du pays et au regard des courants majeurs qui traversent la société sénégalaise, la pratique de " la concertation et de la consultation de personalités de bons conseils " comme aimait à suggérer maître Babacar Niang est la voie de la sagesse, aujourd'hui la valeur clé pour conduire, dans la sérénité, nos pays dans la voie de l'émergence et du développement.
Le legs du dialogue national institutionnalisé doit être préservé comme mécanisme innovant d'une gouvernance qui rompt radicalement avec l'exercice solitaire du pouvoir et le pouvoir personnel sans partage.
A cet égard, le dialogue franc, ouvert et transparent entre les chefs du nouvel exécutif et les dirigeants des différentes institutions de la République est un impératif et une obligation de responsabilité par respect pour les citoyens farouchement attachés à leur liberté de choix politique tout autant à la paix civile qui leur garantit leur sécurité et celle de leurs familles.
Il convient de toujours rappeler que les questions de gouvernance sont devenues partout dans le monde des questions essentielles aux yeux des citoyens.
La question du pouvoir, la nature du pouvoir, la conception et la pratique du pouvoir sont de nos jours des sujets de fond dont le règlement conditionne dans une très large mesure l'avenir de la démocratie dans nos pays.
Autant de préalables sur lesquels les acteurs politiques de tous bords, la société civile et les forces vives de la nation ont le devoir de débattre.
C'est en allant résolument dans ce sens et non dans celui des logiques de tensions et de confrontations que le Sénégal se donnera la chance et les moyens de préserver ses acquis indéniables dans tous les domaines tout en poursuivant et en approfondissant les changements venus à maturité.
C'est sur ce terrain que les dirigeants et les forces vives de la nation sont attendus."
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GUY MARIUS SAGNA DÉNONCE UN PILLAGE SILENCIEUX À L’ASSEMBLEE NATIONALE
Le député, ex-vice-président de la commission de contrôle et comptabilité, dénonce une année d'inaction et d'opacité totale sur les finances du parlement. "Qu'est-ce qu'on cache", s'interroge-t-il, pointant un manque de reddition des comptes
Ce dimanche 11 août 2024, l'émission "Point de vue" de la RTS a été le théâtre d'une intervention explosive du député Guy Marius Sagna. Dans un réquisitoire implacable, l'élu a mis à nu ce qu'il qualifie de "pillage silencieux" au cœur même de l'Assemblée nationale.
Sagna, ex-premier vice-président de la commission de contrôle et comptabilité, a révélé une situation alarmante : pendant une année entière, cette commission cruciale est restée muette comme une carpe. Aucune réunion, aucun rapport trimestriel, aucun compte-rendu annuel. Un black-out total sur la gestion des milliards répartis par le peuple sénégalais.
"C'est un scandale monumental", a tonné le député, pointant l'ironie d'un pays qui tend la main à l'international tout en laissant ses propres fonds s'évaporer dans les couloirs de l'Assemblée. Sagna n'a pas mâché ses mots : "On détourne, on vole votre argent, carrément !".
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GUY MARIUS SAGNA SECOUE LE STATU QUO
"Anti-impérialiste, pas anti-français." C'est le message lancé par le député lors de son passage à l'émission "Point de vue" ce dimanche. Le député a exposé sa vision radicale pour un Sénégal souverain, libre de toute influence française
Ce dimanche 11 août 2024, le député Guy Marius Sagna a fait trembler les ondes de la RTS lors de l'émission "Point de vue". Dans son intervention, le parlementaire a réaffirmé sa position sur les relations franco-sénégalaises.
"Je ne suis pas anti-français, je suis anti-impérialiste", a martelé Sagna, rejetant l'étiquette souvent accolée à son discours. Le député a mis en lumière la différence cruciale entre s'opposer à un pays et s'opposer à un système, pointant du doigt l'impérialisme français comme principal obstacle à la souveraineté sénégalaise.
Au cœur de son plaidoyer : l'épineuse question de la présence militaire française sur le sol sénégalais. "Pas un seul soldat français ne devrait être sur notre territoire", a-t-il déclaré.
Sagna n'a pas mâché ses mots concernant le franc CFA, qu'il a qualifié de "monnaie néocoloniale". Sa vision ? Une décolonisation totale des affaires monétaires du Sénégal, un projet ambitieux qui promet de redéfinir l'économie du pays.
Conscient des défis à venir, le député a souligné l'importance des prochaines élections législatives, les présentant comme une étape cruciale vers la réalisation de ces changements radicaux.
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LA PRESSE EST ENVAHIE PAR DES LOBBIES
Selon Mamadou Ibra Kane, la liberté de presse est bafouée non seulement par les régimes en place, mais aussi par des forces occultes qui s'immiscent dans le secteur pour influencer la conscience des citoyens
Le Jury du Dimanche sur les ondes de la 90.3 Iradio a reçu Mamadou Ibra Kane. Il est le président du patronat de la presse sénégalaise, le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS). À la question de savoir est-ce que la presse sénégalaise joue son rôle de quatrième pouvoir ?
Il rétorque : « je vous disais que nous avons favorisé des alternances politiques. Parce que la presse était républicaine, la presse était libre et indépendante, la presse était viable économiquement. Ce n’est plus le cas. Aujourd’hui, la presse est envahie par des groupes particuliers, par des lobbies. Des lobbies dans le domaine politique qu’on connaît le plus, mais également le lobby économique, le lobby religieux. Ces lobbies-là, aujourd’hui, malgré la crise qui sévit dans le secteur de la presse, c’est eux qui financent les groupes de presse et les médias, et parfois même des journalistes. Ces lobbies ne défendent pas l’intérêt général, parce que le rôle de la presse, c’est de défendre l’intérêt général, c’est de défendre les citoyens, de rendre l’information accessible à tous les Sénégalais, et de la manière la plus équilibrée qui soit, de la manière la plus indépendante ».
Qu’est ce qui a rendu cette presse accessible à ces lobbies que vous venez de citer ?
Pour répondre à cette interrogation, il a soutenu que : « c’est la crise économique. Nous sommes tous des journalistes, nous avons besoin de vivre de notre métier et aujourd’hui beaucoup d’entreprises de presse n’ont plus les moyens, beaucoup d’entreprises de presse, entre guillemets, indépendantes, n’ont plus les moyens de recruter et de payer des journalistes de qualité. Aujourd’hui, les groupes de presse qui survivent, ce sont des groupes de presse dont l’objectif n’est pas la rentabilité économique, dont l’objectif c’est la défense d’intérêts particuliers, des intérêts de partis, des intérêts d’hommes politiques, des intérêts de confrérie, des intérêts d’hommes d’affaires.
Aujourd’hui, c’est ça la majorité de la presse sénégalaise parce que la presse sénégalaise a, au fil des années, connu une crise économique. Et ça, c’est un drame et c’est une menace pour la démocratie. La liberté d’expression, la liberté de presse, elle n’est pas bafouée seulement par un régime, mais aussi les forces occultes qui rentrent dans le secteur de la presse pour contrôler la conscience des citoyens. Et c’est pourquoi je disais que la presse est un enjeu de pouvoir où s’affrontent les différentes couches et classes sociales de la société sénégalaise ».