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18 novembre 2024
OUSMANE SONKO RETROUVE ENFIN DIAMÉ SÈNE, L’ENSEIGNANT QUI A SAUVÉ SA SCOLARITÉ
Lors de la cérémonie de remise des prix du Concours général, le Premier ministre a rendu hommage à son ancien professeur, soulignant l’important rôle qu’il avait joué dans sa scolarité.
30 ans après, Ousmane Sonko a retrouvé son ancien professeur, Diamé Sène, ce vendredi au Building administratif. Diamé Sène, désormais à la retraite, était enseignant en Sciences de la Vie et de la Terre (SVT).
Lors de la cérémonie de remise des prix du Concours général, le Premier ministre Ousmane Sonko a rendu hommage à son ancien professeur, soulignant l’important rôle qu’il avait joué dans sa scolarité.
En effet, Diamé Sène avait pris une position décisive pour éviter le redoublement de Sonko en classe de seconde, se portant garant de la réussite de cet élève prometteur.
Le Premier ministre a exprimé sa gratitude à Diamé Sène, affirmant que c’est grâce à lui qu’il a pu poursuivre son parcours scolaire avec succès.
Cette réunion émotive a permis de renouer les liens entre l’élève devenu Premier ministre et l’enseignant qui a contribué à façonner son avenir.
PAR Moustapha Diop
APPEL À DES SOLUTIONS ÉDUCATIVES ADAPTÉES À TOUBA
Les "Daara" assurent une éducation religieuse précieuse, mais cette formation, à elle seule, ne suffit pas à préparer nos enfants aux exigences du monde moderne. Les enfants de Touba ont le droit que d'accéder à une éducation gratuite
À Mesdames, Messieurs les autorités religieuses et administratives,
Chers concitoyens,
Je m'adresse à vous en tant qu'enseignant et habitant de Touba, une ville profondément enracinée dans ses valeurs religieuses et spirituelles, mais également une ville en pleine croissance démographique, où les besoins en matière d'éducation se font de plus en plus pressants.
Depuis de nombreuses années, Touba ne bénéficie pas d'écoles publiques, une situation qui place de nombreuses familles dans une position difficile. En effet, bien que notre ville compte 109 écoles privées reconnues, beaucoup de parents n'ont pas les moyens financiers d'y inscrire tous leurs enfants. Il en résulte que nombre de jeunes à Touba, n'ayant pas accès à une éducation gratuite, se retrouvent confrontés à des choix difficiles.
Certains parents, ayant des ressources limitées, envoient leurs enfants dans les écoles de Mbacké, situé à 7 km de Touba, ou encore dans les villages environnants tels que Kéré Mbaye, Kéré Ndao, Touba Fall, Darou Fall, entre autres. D'autres, ne pouvant assurer une scolarité pour leurs enfants à Touba, les confient à des proches vivant dans des localités où l'éducation publique est disponible. Ce fut mon cas : j'ai dû faire mes classes de CM1 et CM2 dans un village à 18 km de Touba, loin de mes parents. J'ai ensuite poursuivi mon collège à Mbacké, dans une famille d'accueil, et pour le lycée, j'ai dû me déplacer quotidiennement entre Touba et Mbacké.
Cette situation n'est pas viable à long terme et ne reflète pas l'égalité des chances à laquelle tous les enfants de notre pays ont droit. Les enfants de Touba ont autant le droit que ceux des autres villes d'accéder à une éducation gratuite, dans leur ville de résidence.
C'est pourquoi, je souhaite attirer votre attention sur la nécessité d'une solution durable et respectueuse des valeurs religieuses de Touba. Si pour des raisons religieuses, Touba ne peut accueillir d'écoles publiques françaises, je propose que les autorités religieuses et l'État du Sénégal collaborent pour créer des écoles spécifiques à Touba, gratuites et adaptées à notre contexte religieux. Ces écoles pourraient offrir une éducation à la fois conforme à nos traditions religieuses et ouverte aux métiers d'avenir, afin de préparer les jeunes à une insertion professionnelle réussie.
À l'heure actuelle, les "Daara" assurent une éducation religieuse précieuse, mais cette formation, à elle seule, ne suffit pas à préparer nos enfants aux exigences du monde moderne. Il est crucial d'offrir aux enfants de Touba une éducation complète, qui leur permettra de trouver un emploi après leur scolarité, sans qu'ils soient contraints de partir loin de leur famille pour recevoir une éducation.
Je suis convaincu que cette proposition pourrait être bénéfique pour l'avenir de notre ville et de ses jeunes, tout en respectant les valeurs qui nous sont chères. J'espère que mon appel sera entendu et que des mesures seront prises pour que l'éducation à Touba ne soit plus un privilège, mais un droit accessible à tous.
Je vous remercie de l'attention que vous porterez à cette requête.
Avec mes salutations respectueuses,
Moustapha Diop est enseignant et habitant de Touba.
par Jean Pierre Corréa
IMPERTINENCE…SANS PERTINENCE
EXCLUSIF SENEPLUS - Premier ministre, en tant qu’homme public, si vous parlez souvent, vous vous confondez avec le bruit médiatique. La fréquence rapide de vos interventions diminue l’intensité du désir de vous entendre
« Une ambition dont on n’a pas le talent est un crime ».
L’homme que j’ai la chance d’être, fruit joyeux d’une mère Saint-Louisienne et d’un père Ziguinchorois, villes qui ont la particularité de n’avoir qu’un seul cimetière où reposent dans une même et éternelle quiétude, musulmans et chrétiens, et qui a grandi à l’époque où Mgr Hyacinthe Thiandoum pouvait offrir à son ami Seydou Nourou Tall un terrain de l’Évêché pour qu’il y fasse construire la Grande Mosquée de sa tarikha, sans qu’il fût le moins du monde question de convoquer l’alors inutile à préciser « Dialogue Islamo-Chrétien », ne va surtout pas rajouter son humble avis à cette dangereuse mais pas si innocente querelle, allumée par notre Premier ministre au sujet d’un voile que 5 ou 6 Libanaises sur des milliers d’élèves avaient naguère tenté d’imposer au Cours Supérieur Sainte Jeanne D’Arc, alors qu’elles avaient toutes latitudes à s’en orner le front au Cours supérieur Mariama Niasse, par exemple bien sûr. Evidence…Biblique…ou Coranique… Ou Vice-versa… Il est utile de m’en arrêter là…
Tout a été dit et écrit sur le sujet lors de cette folle semaine, envahie par une actualité gazeuse et inflammable qui, dans un pays sérieux aurait dû tourner autour des inondations fétides, des jeunes qui sont engloutis dans « le ventre de l’Atlantique », d’une économie à l’arrêt, paralysée par manque de visibilité stratégique, d’emplois et d’employabilité des jeunes, et d’agriculture enfin tournée vers l’auto-suffisance alimentaire, sans oublier de nous informer sur la manière dont toutes ces urgences allaient être prises en compte par une gestion patriotique de notre pétrole et de notre gaz, en leur garantissant des solutions idoines et porteuses d’avenir. Mais bon, puisque « Le Projet » en est toujours au stade des « ressources humaines à caser », pourquoi ne pas distraire Ndoumbélane avec « l’Agenda » ? Le problème est dans l’émetteur, qui semble-t-il serait en train de perturber les récepteurs, la fréquence désordonnée des signaux envoyés, ôtant de plus en plus de pertinence à la force que lui conférait naguère sa turbulente… impertinence, et ne diffusant bientôt, s’il n’y prend garde un tintamarre aussi gênant que les « concerts de casseroles » qui avaient assourdi la fin de règne de Macky Sall.
Le signal et le bruit
Monsieur le Premier ministre, vos propos surprennent comme un coup de tonnerre dans un ciel serein, et la séduisante impertinence qui vous caractérisait, est à présent vidée de la pertinence de vos messages, déguisés d’oukases délivrés les sourcils évoquant d’antipathiques portes de prisons. Il vous faudra plus qu’une DPG devant nos députés pour emporter l’enthousiasme des Sénégalais pour votre « Projet »… Il vous sera nécessaire de travailler vos adresses à vos concitoyens, pas seulement à vos partisans, du fait que votre écriture médiatique, la syntaxe que vous choisissez, qui composent la partie analogique de votre message, ne sont pas sans influence sur la construction de votre image.
Quel est le rapport entre le « Signal » et « le Bruit » ? Ce que l’on perçoit d’un signal, c’est la différence de son intensité avec celle d’un bruit ambiant. Les citoyens sénégalais, bombardés de messages sortis d’embardées sémantiques, vivent dans le bruit permanent de vos messages. Or, Monsieur le Premier Ministre, en tant qu’homme public, si vous parlez souvent, vous vous confondez avec le bruit médiatique, et la fréquence rapide de vos interventions, diminue considérablement l’intensité du désir de vous entendre, ainsi que l’attention avec laquelle un homme chargé de vos hautes fonctions devrait être écouté. Et si, par extraordinaire, vous vous taisez pendant un moment, le désir de vous entendre, compte tenu que vous êtes Premier ministre d’un gouvernement qui de surcroît a un excellent porte-parole, va dès lors s’aiguiser et l’attention que les Sénégalais vont prêter à vos paroles expurgées de la fougue des tréteaux, va être considérable. Bénéfice immédiat, la différence entre le signal que vous émettrez et le bruit ambiant, sera très importante et dispersera plus d’impacts et de sens dans l’opinion. C’est ce qui vous donnera, en toute puissance, le statut de leader, par rapport aux acteurs politiques souvent agités, et trop présents dans les médias, dont les messages font partie intégrante du bruit public, et de ce qu’on appelle « La Rue Publique ».
Monsieur le Premier ministre, parlez peu et maîtrisez vos interventions… Ne vous démonétisez pas. Et vous verrez qu’après avoir tendu le désir qu’a l’opinion de vous écouter plus que de vous entendre sur les questions urgentes qui assaillent notre pays, le rendant aussi attractif que fragile, vous saurez délivrer vos diverses interventions sur une courte période, renforçant leurs impacts et rendant plus évident et attrayant le statut de leader qu’une importante partie du peuple Sénégalais a déposé en votre personnage.
Monsieur le Premier ministre, extirpez-vous du bruit et de la fureur… Même s’il est drôle, que, sauf votre respect, qu’en pulaar, le mot « Brouhaha » se dit « Son’kö » … ça ne s’invente pas… Découvrez le fait qu’entre émetteur et récepteur, il n’est pas bon qu’existent des parasites. Votre « Projet » mérite mieux que des larsens… Non ?
LA FACTURE SALÉE DE L'AFFAIRE ACWA POWER
Le Sénégal dans l'embarras après l'annulation du contrat de dessalement de l’eau de mer. Les autorités saoudiennes crient au camouflet. Mary Teuw Niane dépêché en urgence à Ryad pour tenter d'apaiser les tensions
Les Saoudiens n’ont pas avalé l’annulation du contrat de dessalement de l’eau de mer avec Acwa Power. Le directeur de Cabinet de Diomaye Faye a jusque-là tenté en vain de les amadouer. Quitte à annuler l’annulation du contrat ? Wait and see.
Lors de l’annonce de la rupture du contrat pour la construction de l’usine de dessalement de l’eau de mer, prévue aux environs du Lac Rose, le ministre de l’Hydraulique, Cheikh Tidiane Dièye, se désolant du coût exorbitant de l’eau qui devrait être tirée de l’usine, avait indiqué que «ce projet ne rentre pas dans les options stratégiques du gouvernement. Nous avons décidé de ne pas le poursuivre». Construite sur le mode Partenariat public-privé (Ppp), l’usine, financée par l’entreprise saoudienne Acwa Power, était estimée à 800 millions d’euros et devait produire environ 400 mille mètres cubes d’eau par jour. La société Acwa Power devait financer l’usine et la faire fonctionner, en contrepartie de l’achat par les Sénégalais de l’eau ainsi produite.
Après une autre usine de dessalement d’eau financée par la Coopération japonaise dans les environs de Dakar (zone des Mamelles), celle d’Acwa Power allait être la seconde du Sénégal. Pour le moment, tout est à l’eau, si l’on peut s’exprimer ainsi.
Si Cheikh Tidiane Dièye semble avoir convaincu les Sénégalais et les partenaires internationaux du pays de la pertinence de leur décision, il ne semble pas que ce soit le cas avec les Saoudiens. On peut en croire le mauvais moment que passe le ministre-directeur de Cabinet du Président Bassirou Diomaye Faye à Ryad.
Envoyé en urgence en Arabie Saoudite avec un message du Président Bassirou Diomaye Faye, M. Mary Teuw Niane devait convaincre les autorités saoudiennes que cette affaire «ne pouvait avoir que des incidences économiques mineures», comme cela avait été présentée à l’ambassadeur saoudien à Dakar. Ce dernier n’ayant manifestement pas été convaincu, les autorités sénégalaises ont voulu aller plus haut.
Malheureusement, ni le Roi Salmane Al Saoud ni le Prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) n’ont voulu s’abaisser à recevoir l’Envoyé spécial du Président Faye. De guerre lasse, ce dernier a voulu se rabattre au ministre des Affaires étrangères du Royaume, Son Altesse le Prince Faisal bin Farhan bin Abdullah. Ce dernier l’a renvoyé à son vice-ministre, M. Waleed El-Khuraiji, qui a finalement reçu la correspondance du Président du Sénégal.
En bon diplomates, les Saoudiens se sont contentés de déclarer que les deux personnages ont examiné «les relations bilatérales, les moyens de les renforcer et de les développer dans tous les domaines, en plus d’autres sujets d’intérêts communs». La réalité est que Mary Teuw Niane devait tout faire pour éteindre le feu de la colère saoudienne.
Des personnes bien informées ont rappelé que la rupture du contrat Ppp avec Acwa Power a été perçue comme un camouflet par la partie saoudienne. Les «amis arabes» ont d’autant plus mal vécu cette affaire que c’est le Prince héritier Ben Salmane en personne qui avait démarché le gouvernement du Président Macky Sall pour le convaincre d’accorder ce marché à Acwa Power. A l’époque, les Saoudiens avaient mis en avant l’expertise de leur entreprise et son expérience dans le domaine de la gestion de l’eau. Les mêmes personnes indiquent que les autorités sénégalaises n’auraient pas pris la peine de prendre l’attache de leurs homologues saoudiens avant de résilier de manière unilatérale ce contrat.
Pour les sujets du Roi Salmane, la chose est d’autant plus choquante que les entreprises saoudiennes n’ont pas vraiment l’opportunité de s’ouvrir des marchés en Afrique au Sud du Sahara. «Et c’est pour cela que le Prince héritier a voulu donner sa chance à Acwa Power. Cette dernière est tout de même la seconde ou la troisième entreprise saoudienne par la taille, après Saudi Aramco. Cela n’était pas malin de vouloir l’éconduire de toute manière, sans prendre la peine d’en informer des partenaires aussi importants que les Saoudiens.»
Les personnes informées rappellent l’importance de l’Arabie Saoudite dans le financement de l’économie sénégalaise : «On ne peut oublier les apports des institutions financières saoudiennes comme la Bid, la Badea, dans des projets de développement au Sénégal.» Et il n’y aurait pas que ces institutions. D’autant plus qu’une brouille avec un partenaire diplomatique aussi important risquerait de coûter encore plus cher au Sénégal dans bien des domaines, et les dirigeants actuels le savent. Est-ce sans doute à la suite de cela que, du côté du Palais de Senghor et de la Primature, on tente de faire croire qu’il n’y aurait aucune brouille entre les deux pays ? Même des diplomates sénégalais veulent faire accréditer la thèse que le contrat d’Acwa n’aurait pas été rompu, qu’il
s’agirait juste d’ajustements avant de signer encore un nouveau format. Cela irait-il jusqu’à faire avaler de l’eau saumâtre et salée à Cheikh Tidiane Dièye ?
IBRAHIMA NDOYE, UN PARCOURS 100 HISTOIRES
Nommé à la tête du Parquet de Dakar, le magistrat connaît les rouages de l'institution pour y avoir servi sous les ordres du Garde des Sceaux. Ses réquisitions controversées dans des dossiers politico-financiers lui avaient valu une certaine notoriété
Ibrahima Ndoye est le nouveau procureur de la République près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, en remplacement du magistrat Abdou Karim Diop envoyé à la Cour d’appel de Tamba comme Avocat général. Il était le premier substitut du procureur quand Ousmane Diagne, Garde des sceaux, ministre de la Justice, était le chef du Parquet de Dakar. Lors du dossier des chantiers de Thiès, il avait requis la relaxe de Bara Tall. A l’époque, cette affaire avait fait beaucoup de bruit après que les juges et le substitut lui-même ont regretté les approximations du rapport de l’Inspection générale d’Etat mené par Mme Nafi Ngom Keïta.
Ousmane Diagne avait pris son contrepied pour demander la condamnation de l’ancien Pdg de Jean Lefebvre Sénégal dont le destin avait été lié à celui de Idrissa Seck dans un dossier à tiroirs qui avait fini par un non-lieu. C’était le fameux dossier, «une affaire, deux réquisitoires», qui avait poussé en son temps l’actuel ministre de la Justice à organiser exceptionnellement une conférence de presse pour apporter des précisions après que ces contradictions internes avaient été rendues publiques par les médias. Lors du procès de M. Tall, Ibrahima Ndoye avait conclu ses réquisitions par une phrase culte : «Quand la politique entre au Tribunal, la Justice sort par la fenêtre.» Evidemment, l’homme d’affaires avait été relaxé.
Sous les ordres d'Ousmane Diagne
Après Dakar, Ibrahima Ndoye avait rejoint Thiès comme procureur de la République. L’arrestation de Cheikh Béthio dans le cadre du double meurtre de Médinatoul Salam l’avait remis en lumière. Ensuite, il a servi à Saint-Louis, puis à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) à la Cour d’appel de Dakar, avant de revenir au Parquet du Tgi hors classe régional de Dakar. Il sera secondé par Moussa Thiam, qui est le nouveau procureur de la République adjoint. Et les deux s’étaient croisés dans ce Parquet sous les ordres de l’actuel ministre de la Justice. Ainsi que Baye Thiam et Saliou Dicko, qui deviennent procureurs de la République près les tribunaux de grande instance respectivement de Saint-Louis et de Pikine-Guédiawaye. Et Cheikh Diakhoumpa rallie le Parquet de Rufisque.
Pôle financier en état de marche
Pour le Pôle financier dont Macky Sall avait placé des hommes avant que Diomaye ne révoque le décret, El Hadji Alioune Badara Sylla en est le nouveau procureur de la République. En outre, Idrissa Diarra est le président du Collège des juges d’instruction financière et Pape Mohamed Diop est choisi comme président de la Chambre de jugement financier.
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ENTRE RIGUEUR REPUBLICAINE ET TACTIQUE POLITICIENNE
Acculée et poussée jusque dans ses derniers retranchements, la presse privée a décidé de se faire davantage entendre. En conférence, ce vendredi, le patronat a annoncé, dès la semaine prochaine, un plan d’actions pour faire comprendre à l’opinion nationale et internationale «la volonté du nouveau régime d’exterminer la presse privée au Sénégal».
Face à la presse, ce vendredi, après une réunion privée tenue plus tôt, le patronat de la presse sénégalaise est revenu sur «les actes hostiles» posés par le nouveau régime et qui ont pour nom l’infirmation de l’effacement fiscal obtenu de l’ancien régime, les poursuites contre les entreprises de presse dont certaines ont vu leurs comptes bloqués, d’autres font l’objet de procédures de saisie. Le Dg d’Africom, éditeur des quotidien Stades et Sunu Lamb qui ne paraissent plus, ajoute qu’en violation de la loi, «l’Etat a résilié tous les contrats publicitaires et conventions signés avec les médias sénégalais». Mamadou Ibra Kane a cité le cas de Excaf Télécom qui a réalisé la plateforme de la Tnt au Sénégal à travers une convention à l’horizon 2033.
«Une situation qui prouve à suffisance que le nouveau régime n’a pas la volonté de négocier avec le secteur de la presse par rapport à la crise que nous traversons actuellement parce que nous avons introduit deux demandes d’audience auprès du président de la République. Il ne nous a pas répondu et, au contraire, dans une autre déclaration, il a dit qu’il attendait les propositions de la presse. C’est dans ce sens que nous avons fait une lettre ouverte depuis le 7 juillet mais on a toujours observé le même mutisme de la part des nouvelles autorités», a déploré M. Kane.
C’est fort de ce constat que les patrons de la presse privée ont élaboré une stratégie contre «les abus de la part des autorités». Excepté le 15 août, jour de l’Assomption, des actions communes seront menées dans tous les médias sénégalais tout au long de la semaine, a-t-il annoncé.
SUR LA GESTION DES INONDATIONS, LE TRAVAIL SCIENTIFIQUE EST MIS DE COTE
Ingénieur en Hydraulique, Boubacar Barry, qui faisait face aux Rédactions du Groupe E-media, ce vendredi, s’est livré à un diagnostique profond de la problématique des inondations.
Ingénieur en Hydraulique, Boubacar Barry, qui faisait face aux Rédactions du Groupe E-media, ce vendredi, s’est livré à un diagnostique profond de la problématique des inondations. Sur l’échec des pouvoirs publics à éradiquer ce phénomène devenu un fléau urbain, l’expert l’a justifié par la politisation du secteur de l’assainissement.
«Les inondations sont amplifiées par l’effet du changement climatique. Mais il faut reconnaitre qu’elles découlent aussi, en grande partie, de nos pratiques, comme notre modèle d’habitation. Et sur la gestion de ces inondations, c’est l’émotion qui domine au détriment du travail scientifique. Parce que dès que les choses dégénèrent, on crie au Plan Orsec. Or, c’est un travail qui devrait être préparé bien avant l’hivernage. C’est une question de planification. A Dakar, par exemple, le problème, c’est que les gens construisent dans n’importe quelle zone. L’eau n’a plus de voie de ruissellement. C’est comme si la planification urbaine est devenue notre ennemi. Mais il faut aussi dire que c’est à partir des années 2000 que le pays est entré en décadence.»
Les règles à respecter
«Pourtant nous avons toutes les ressources humaines qu’il faut pour régler définitivement la question des inondations. Il y a énormément de Sénégalais qui maitrisent le domaine de l’assainissement. Mais on ne leur donne pas de responsabilités parce que, tout court, ils ne font pas de la politique. Admettons-le ! C’est la politique qui a détruit ce pays. Or, régler la problématique des inondations relève d’une question de volonté, mais aussi de changement. Et ce changement doit commencer par l’établissement de règles claires respectées par tous. Il s’agit là de consigner les zones d’habitation en interdisant le lotissement et la vente de terrain sur l’ensemble de ces parties. Les blancs (pouvoir colonial) avaient séparé le réseau d’assainissement du réseau de collecte des eaux de pluie.»
Par Bamba Niakhal Sylla
LE CHEMIN DE LA TRANSFORMATION
Même si la période de trois mois d’exercice du pouvoir ne suffit pas à mettre en place une politique gouvernementale, encore moins d’évoquer un bilan, elle demeure néanmoins suffisante pour imprimer une orientation et dégager quelques perspectives.
Même si la période de trois mois d’exercice du pouvoir ne suffit pas à mettre en place une politique gouvernementale, encore moins d’évoquer un bilan, elle demeure néanmoins suffisante pour imprimer une orientation et dégager quelques perspectives. La prudence observée par les nouvelles autorités peut donner l’impression d’une gouvernance hésitante, probablement encalminée par l’ampleur des défis à relever. Est-ce le calme qui précède l’orage fécondant du changement ? l’accalmie imposée par le temps de l’imprégnation des dossiers et de la connaissance des méandres de l’Etat, comme déjà évoqué ? La volonté des autorités de se conformer au Projet sera d’autant plus partagée que la vision qui le sous-tend se déclinera dans ses modalités de mise en oeuvre concrète sur les deux axes de la politique nationale et internationale.
La transformation sociale, politique et économique radicale défendue par le PASTEF exige pour sa mise en oeuvre la conjonction d’au moins quatre conditions incontournables : (1) la détermination à toute épreuve, (2) la connaissance des réalités sociales et politiques, (3) la compétence à travers l’expertise et le leadership et enfin (4) le courage, dans un contexte politique national et international périlleux.
1. Si la détermination du pouvoir actuel ne souffre véritablement d’aucune contestation, il importe toutefois qu’elle soit constamment nourrie, entretenue et préservée des forces corruptrices du « système ». Or la perception répandue du système à travers les individus et les lobbies qui le composent est potentiellement trompeuse. Ceux-ci ne sont que la face émergée de l’iceberg.
Par sa nature composite, le système est structurant et se décline tous azimuts. Il se manifeste dans la rigidité des protocoles, dans l’obséquiosité des conseillers présidentiels, dans la flagornerie des courtisans facétieux, du jour comme du soir. Il est tapi dans le décorum et les lambris dorés des palais de la république. Il est dans les pas cadencés de la garde républicaine, qui vous sublime au point de vous déifier. Il est dans les salons feutrés des palaces visités, les sièges douillets des Maybachs présidentiels, les vrombissements stridents des longs cortèges républicains. Il est dans l’hyper présidentialisme de notre constitution monarchisant, héritée de l’ancien colonisateur ; il est encore plus insidieux lorsqu’il se propage dans le corps social telle une métastase, en altérant les repères éducatifs et les bases culturelles, notamment en 1 favorablement la richesse illicite issue de la prévarication ; Toutes choses qui ont la puissance de transformer l’individu, parfois à son corps défendant, en un abject monarque en république bananière. « On ne pense ni aux mêmes choses ni de la même façon selon que l'on vit dans une chaumière ou dans un palais » aimait à répéter Sankara, empruntant à Karl Max cet aphorisme mainte fois vérifié. En être conscient est le premier rempart à dresser pour s’en prémunir, en s’entourant sans doute de rituels protecteurs, en s’aménageant des moments de recueillement et de méditation, des retraites spirituelles régulières, mais aussi à travers la promotion et l’animation d’un espace démocratique propice à la critique, aux échanges et à l’expression libre des idées.
En vérité, le « système » dont il est question est encore plus complexe, car il n’est que l’incarnation locale d’un « Système » plus englobant, conçu et élaboré au niveau international, auquel il est assujetti. Par conséquent, combattre le Système, c’est d’abord l’appréhender dans sa totalité : sa dimension locale et ses ramifications internationales. Pour être efficace, la détermination doit s’inscrire dans une démarche de mobilisation sociale et citoyenne organisée à l’échelle du pays, à l’instar des expériences mondiales de politique de transformation sociale d’envergure. La révolution culturelle et agraire chinoise s’est organisée autour de mouvements de jeunesses, les gardes rouges, qui avaient pour mission de lutter contre les forces réactionnaires et d’accélérer l’aggiornamento culturelle en luttant contre les « quatre vieilleries » : vielles coutumes, vieilles idées, vieilles cultures et vieilles habitudes, considérées comme autant d’obstacles à l’avènement du socialisme populaire.
La révolution bourgeoise française a engendré, quant à elle, des clubs politiques, des structures d’incubation d’idées réformistes inspirées des clubs Jacobins, où se distinguera plus tard la figure emblématique de Robespierre.
La révolution bolchevik de 1917 s’est accompagnée d’une campagne d’instruction des adultes portée par des organisations de masses affiliées au parti communiste. A Cuba, la révolution avait pour fer de lance les Comités de Défense de la Révolution (CDR) qui oeuvraient à la promotion des acquis de la révolution dans l’agriculture, l’éducation, la santé, etc. et qui ont à leur actif la percée fulgurante de la méthode d’alphabétisation « Yo, Si Puedo » universellement reconnue pour son efficacité et ses résultats. Cette forme d’organisation inspira plus tard Thomas Sankara lors de son accession au pouvoir. Ces expériences diverses de mobilisation populaire, nonobstant leur efficacité et parfois leurs carences, illustrent l’importance de l’inclusion et de la participation des masses laborieuses et de la jeunesse prédominante dans les processus de développement ambitieux, de changements radicaux à l’échelle des nations.
Dans le contexte spécifique du Sénégal, outre la redéfinition nécessaire des missions des démembrements de l’administration centrale en vecteurs du changement, l’urgence revient au déploiement de la coalition des partis porteurs du Projet sur l’ensemble du territoire national. Dans cette perspective, il serait sans doute indiqué de réfléchir sur des formes d’organisation populaires innovantes, adaptées aux réalités sociales, culturelles et anthropologiques du pays.
2. La connaissance des réalités sociales et politiques est la condition préalable de l’efficacité de l’action politique. Le mimétisme des élites africaines est la tare congénitale qui a pendant longtemps brimé l’esprit d’initiative et de créativité sur le continent. Il s’explique en grande partie par la perte de la confiance en soi voulue et entretenue par l’africanisme européocentriste, fer de lance idéologique du néocolonialisme occidental.
Le dénigrement systématique de toute pensée révolutionnaire africaine, la falsification de l’histoire du continent à coup de publications tendancieuses, de matraquage idéologique, de propagande médiatique et de corruption des élites du continent, ont pendant longtemps exercé une influence négative dans les productions intellectuelles africaines, sciemment orientées vers des problématiques banales et insipides, sans intérêt véritable pour le destin de l’Afrique. On assiste aujourd’hui à un renversement de paradigme avec la prise de conscience massive de la jeunesse africaine acquise à l’influence des penseurs réformistes africains et diasporiques. Les politiques économiques et sociales appliquées sur le continent ne peuvent plus continuer à faire abstraction des réalités locales, en répétant de manière psittacique le catéchisme apocryphe du développement économique. Ces politiques conçues de l’extérieur pour les Africains, avec la complicité des organisations multilatérales, ont contribué au maintien voire à la consolidation de la main mise extérieure sur les ressources du continent.
3. La compétence : si la détermination et la connaissance sont nécessaires à l’action politique, elles ne sont pas pour autant suffisantes. La compétence à travers l’expertise et le leadership, sont le pendant de la détermination dans l’action politique. La compétence existe, à condition de savoir la dénicher, non pas dans la logique perverse de la transhumance, mais plutôt dans une approche purement utilitaire, technique voire technocratique, débarrassée des considérations partisanes. Elle est disponible à l’échelle du pays, dans le continent, en diaspora voir à l’échelle mondiale, à la seule condition qu’elle concoure à la préservation et à la défense des intérêts nationaux et au développement du pays. La compétence peut aussi se trouver dans les camps adverses de l’échiquier politique. Elle peut être sollicitée dans le cadre d’une politique d’ouverture, probablement nécessaire pour relever ensemble les défis immenses du développement.
Le consensus qu’induit cette ouverture est aux antipodes de la pratique dégradante et avilissante de la transhumance politique, car il reposerait sur l’adhésion à un projet et à des principes, et non à l’infame débauchage de personnalités politiques et intellectuelles aux convictions volatiles, promptes à renier leurs idéaux pour des strapontins ministériels ou des positions de sinécure.
4. Enfin, le courage est la véritable locomotive du changement, en particulier dans le contexte africain, où les velléités d’indépendance réelles manifestées dans le passé ont très souvent été réprimée dans le sang par l’ancien maitre colonial, avec la complicité de leurs agents locaux, comme l’illustre le tableau de chasse macabre de la Françafrique : Ruben Um Nyobée, Sylvanus Olympio, Patrice Lumumba, Barthélemy Boganda, Hamani Diori, Thomas Sankara, Mouammar Kadhafi, etc., tous assassinés pour le seul tort d’avoir voulu accéder à une pleine souveraineté de leur pays. Avoir l’ambition de défendre sa souveraineté c’est assurément s’exposé à des manoeuvres de déstabilisation criminelles. Outre la nécessité de se protéger et de renforcer notamment par la diversification du partenariat international, le meilleur rempart à la déstabilisation demeure le soutien massif de la population à la politique gouvernementale. A cet égard, la confédération des pays de l’AES a démontré que l’union des Etats pouvait constituer un puissant bouclier protecteur face aux velléités d’agression.
La menace d’invasion qui pesait sur le Niger par les troupes de la CEDEAO s’est rapidement dissipée face à la solidarité inconditionnelle des deux autres pays de l’alliance, conformément aux dispositions de la charte du Liptako Gourma. Le discours moins incisif des nouvelles autorités en responsabilité des affaires de l’Etat contraste avec la verve révolutionnaire entretenue durant la phase de conquête du pouvoir. Cela peut aisément se comprendre. Aussi, le rythme des réformes engagées peut paraitre peu soutenu par rapport à l’ampleur des urgences et à l’étendue des défis, pendant que certaines déclarations, particulièrement à l’endroit de l’AES, sont simplement incomprises. Ces préoccupations légitimes ne doivent pas pour autant se traduire en un soupçon de renoncement ou en des invectives désobligeantes, car aucun élément palpable ne conforte l’idée d’un changement de cap.
Au contraire, l’heure est plutôt à la solidarité et à la mobilisation, à la réflexion et à la créativité, pour soutenir les reformes promues par le PASTEF, qui ont suscité l’adhésion de millions de Sénégalais et d’Africains. Le rappel des engagements aux autorités est une exigence démocratique mais aussi un acte patriotique, car la réussite du Projet sera une fierté nationale et continentale. Ce qui peut apparaitre comme des hésitations peut aussi être compris comme le temps de la réflexion et de l’apprivoisement du nouvel environnement du pouvoir. Mais d’ores et déjà, la résistance victorieuse portée contre la folle dérive autocratique de l’ancien régime, avec ce qu’il charriait d’arbitraire, de tyrannique, d’impunité, de mauvaise gouvernance, de népotisme, de clientélisme, somme toute, de mépris du peuple, ouvre des perspectives crédibles vers une gouvernance sobre et intègre de la politique intérieure du pays.
Sur le plan international, la visibilité de la politique gouvernementale se pose, notamment sur les questions de souveraineté économique, militaire et politique, qui ont une incidence majeure sur la politique intérieure de redressement économique et social. Là également les interrogations légitimes ne doivent pas se traduire en un procès en renoncement en tout état de cause prématuré, car le temps des négociations diplomatiques, avec ses exigences de discrétion, s’accommode difficilement des tambours médiatiques.
Une bonne communication gouvernementale sera sans doute nécessaire pour aplanir les incompréhensions, mais aussi pour soutenir la mobilisation et animer la dynamique du changement promu. Pour le reste, le temps nous édifiera.
POURQUOI TOUTES CES INONDATIONS À DAKAR ?
Ingénieur en Hydraulique, Boubacar Barry, qui faisait face aux Rédactions du Groupe E-media, ce vendredi, s’est livré à un diagnostique profond de la problématique des inondations.
Ingénieur en Hydraulique, Boubacar Barry, qui faisait face aux Rédactions du Groupe E-media, ce vendredi, s’est livré à un diagnostique profond de la problématique des inondations. Sur l’échec des pouvoirs publics à éradiquer ce phénomène devenu un fléau urbain, l’expert l’a justifié par la politisation du secteur de l’assainissement.
«Les inondations sont amplifiées par l’effet du changement climatique. Mais il faut reconnaitre qu’elles découlent aussi, en grande partie, de nos pratiques, comme notre modèle d’habitation. Et sur la gestion de ces inondations, c’est l’émotion qui domine au détriment du travail scientifique. Parce que dès que les choses dégénèrent, on crie au Plan Orsec. Or, c’est un travail qui devrait être préparé bien avant l’hivernage. C’est une question de planification.
A Dakar, par exemple, le problème, c’est que les gens construisent dans n’importe quelle zone. L’eau n’a plus de voie de ruissellement. C’est comme si la planification urbaine est devenue notre ennemi. Mais il faut aussi dire que c’est à partir des années 2000 que le pays est entré en décadence.»