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24 avril 2025
LES QUARTS DE FINALE DE LA COUPE DU SÉNÉGAL DÉBUTENT MERCREDI
Les quarts de finale de la Coupe du Sénégal démarrent mercredi par le choc Linguère-Diambars et le déplacement à Dakar du Casa-Sports de Ziguinchor, leader de la Ligue 1, pour affronter le Port.
Dakar, 24 mai (APS) - Les quarts de finale de la Coupe du Sénégal démarrent mercredi par le choc Linguère-Diambars et le déplacement à Dakar du Casa-Sports de Ziguinchor, leader de la Ligue 1, pour affronter le Port.
La rencontre Linguère-Diambars, prévue mercredi au stade Mawade Wade de Saint-Louis, constitue le premier duel entre équipes de l’élite depuis l’entrée en jeu des clubs de Ligue 1 à partir des 32-èmes de finale de la compétition.
Battus lors de la dernière journée du championnat par le Ndiambour de Louga, les ’’Samba Linguère’’ vont tenter de réagir en Coupe du Sénégal.
Les académiciens de Saly-Portudal, mal classés en championnat, veulent de leur côté remporter la Coupe nationale pour sauver leur saison.
Tous les ingrédients semblent donc réunis pour une rencontre de haute facture.
Au Stade de Mbao, le Casa-Sports, détenteur de la Coupe nationale, devrait pouvoir franchir l’obstacle du Port de Dakar.
L’actuel leader de la Ligue 1 aura la faveur des pronostics face à l’équipe portuaire qui occupe la sixième place de la Ligue 2.
Les autres affiches des quarts de finale opposeront jeudi l’Etoile Lusitana à Thiès FC, le choc de la ville de Rufisque devant opposer Teungueth FC et l’AJEL.
Le vainqueur de la Coupe nationale va représenter le Sénégal en Coupe de la CAF lors de la prochaine saison.
Voici le programme des quarts de finale de la Coupe du Sénégal :
- Port-Casa Sports, mercredi, au stade municipal de Mbao, 16h
- Linguère-Diambars, mercredi, stade Mawade Wade, 16 h
- Teungueth FC-l’AJEL de Rufisque, jeudi, stade Ngalandou Diouf, 16h.
COMMENT LA FRANCE A OBLIGÉ HAÏTI À LUI VERSER DES INDEMNITÉS COMPENSATOIRES
Une enquête du « New York Times » retrace l’histoire de la dette haïtienne et explique notamment comment la France puis les Etats-Unis ont exigé l’équivalent de centaines de millions d’euros au petit pays après son indépendance, en 1804
Le Monde |
Marie Slavicek |
Publication 24/05/2022
Le 1er janvier 1804, les Haïtiens proclamaient leur indépendance à la suite d’une révolte d’esclaves contre les colons français. Deux siècles plus tard, Haïti figure parmi les pays les plus pauvres de la planète. Une situation souvent mise sur le compte d’un Etat défaillant et d’une corruption endémique. La misère persistante qu’elle endure est pourtant, en très grande partie, le fait d’interventions extérieures. C’est la conclusion d’une enquête (également disponible en version française) menée pendant treize mois par des journalistes du New York Times.
A travers une série de cinq articles, publiés le 20 mai, le journal américain retrace l’histoire de la dette haïtienne, révèle en détail qui en a tiré profit et explique comment elle continue d’affecter le pays. Avec, en toile de fond, cette question : et si le pays n’avait pas été pillé depuis sa naissance par des puissances étrangères et par ses propres dirigeants ?
A l’origine du malheur : la « double dette »
En 1825, vingt et un ans après son indépendance, Haïti voit un navire français – suivi d’une flottille de guerre – jeter l’ancre dans le port de Port-au-Prince, sa capitale. Un émissaire du roi Charles X vient lancer un ultimatum : verser à la France des réparations, faute de quoi la guerre sera déclarée. Sans véritable allié, le petit pays n’a guère le choix. Il paiera la somme exigée – 150 millions de francs, à verser en cinq tranches annuelles. « Le montant dépasse largement les maigres moyens d’Haïti », souligne le New York Times. En outre, la France oblige son ancienne colonie à emprunter auprès de banques françaises pour régler son premier paiement. A la somme initiale s’ajoutent donc des intérêts. C’est ce que les historiens appellent la « double dette ». Interrogé par le journal, l’économiste français Thomas Piketty parle de « néocolonialisme par la dette ».
Le quotidien new-yorkais évalue le montant total des sommes versées à 560 millions de dollars en valeur actualisée (525 millions d’euros). Mais à chaque franc payé aux anciens maîtres correspond autant d’argent qui n’est pas investi pour garantir la prospérité de la nation. « Les paiements à la France ont coûté à Haïti entre 21 et 115 milliards de dollars [entre 20 et 108 milliards d’euros] en perte de croissance économique », conclut l’enquête du New York Times, qui évoque « une spirale d’endettement qui a paralysé le pays pendant plus d’un siècle ».
La Banque nationale d’Haïti entre des mains étrangères
En 1880, la France change de tactique. La Banque nationale d’Haïti est créée, mais elle n’a d’haïtien que le nom. Le quotidien américain détaille :
« Contrôlée par un conseil d’administration basé à Paris, elle a été fondée (…) par une banque française, le Crédit industriel et commercial, ou CIC, et génère des profits faramineux pour ses actionnaires en France. Le CIC contrôle le Trésor public d’Haïti – le gouvernement ne peut ni déposer ni retirer de fonds sans verser de commissions. »
Les archives retrouvées par le New York Times montrent que le CIC a siphonné des dizaines de millions de francs à Haïti au bénéfice d’investisseurs français et accablé ses gouvernements de prêts successifs.
Le CIC et sa maison mère, la Banque fédérative du Crédit mutuel (BFCM), a réagi, lundi 23 mai, en rappelant avoir « acquis le Crédit industriel et commercial, alors banque propriété de l’Etat français, à l’aube du XXIe siècle, en 1998 ». « Parce qu’il est important d’éclairer toutes les composantes de l’histoire de la colonisation – y compris dans les années 1870, la banque mutualiste financera des travaux universitaires indépendants pour faire la lumière sur ce passé », ajoute le CIC dans un communiqué.
En 1910, de nouveaux actionnaires s’emparent de la Banque nationale d’Haïti. Ils sont français, allemands et américains. Encore une fois, la banque nationale du pays est entièrement entre des mains étrangères. Elle accorde un nouveau prêt au gouvernement haïtien, à des conditions draconiennes. Ainsi, en 1911, sur trois dollars perçus grâce à l’impôt sur le café, la principale source de revenus du pays, 2,53 dollars servent à rembourser des sommes empruntées auprès d’investisseurs français.
Associer la production artistique et la réflexion sur cette production : c’est l’un des objectifs du colloque de trois jours qui se déroule depuis lundi, à l’auditorium du Musée des Civilisations noires de Dakar
Associer la production artistique et la réflexion sur cette production : c’est l’un des objectifs du colloque de trois jours qui se déroule depuis hier, à l’auditorium du Musée des Civilisations noires de Dakar. Commissaires d’expositions, historiens de l’art, universitaires posent ainsi un discours théorique et analytique sur le thème de la Biennale.
Devenue un rendez-vous ¬culturel de premier ordre depuis plusieurs décennies, la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, le Dak’Art, met en scène la vitalité de la création contemporaine africaine en art plastique et la promeut. Comme pour les précédentes éditions, le colloque de la 14ème édition s’inscrit dans le thème général du Dak’Art 2022 «I Ndaffa». Un concept qui en langue sérère invite à forger et interpelle les imaginaires africains. Selon Felwine Sarr, président du Comité scientifique de cette 14ème édition, le terme énonce aussi bien la liberté de transformer que les multiples possibilités de créer. Aussi, dit-il, l’édition 2022 de la Biennale de Dakar, invite à la transformation des concepts et à la fondation de nouveaux sens. «Forger renvoie à l’acte de transformer une matière, le plus souvent métal. Et dans plusieurs langues, il eut le sens aujourd’hui tombé dans l’oubli de créer, d’imaginer et d’inventer», a expliqué Felwine Sarr, hier lors de l’ouverture du colloque scientifique de la Biennale. D’après lui, il s’agit donc de construire de nouvelles écritures plastiques, de nouveaux savoirs et savoir-faire, qui intègrent les lectures africaines, aux fins de forger des regards et outils susceptibles d’aider à relever les défis contemporains et aboutir ainsi à la construction sans cesse renouvelée d’un sens permettant de mieux appréhender la complexité du monde.
Ce colloque de trois jours regroupe des commissaires d’expositions, des historiens de l’art, des universitaires et intellectuels venant d’Afrique et d’Europe. Ces derniers ont profité de ce cadre pour alimenter la réflexion en explorant la thématique sur les grammaires de la création contemporain africaine. «Forger de nouvelles approches de l’histoire de l’art au 21ème siècle, c’est reconsidérer les contextes d’émergence du savoir qui le fonde», analyse Felwine Sarr qui estime que les histoires culturelles africaines n’ont pas suffisamment informé l’appréciation des objets esthétiques de l’art contemporain. «Il s’agit aussi de repenser et donc de réorganiser les temporalités traditionnelles liées à l’histoire de l’art, en y intégrant des temps composites et non linéaires de l’historiographie africaine», poursuit-il tout en précisant que demain (aujourd’hui), la question du patrimoine et celle de l’archive surtout, celles qui viennent du continent africain sera à l’ordre du jour des tables rondes. «Mais la question que l’on va se poser c’est : est-ce qu’on peut constituer une archive pour le présent et le futur ?» Et en se posant la question, comment peut-on réinventer le patrimoine, le débat sur la restitution des biens culturels refait surface mais la question centrale, dit-il, ce sont les liens avec les droits de l’Homme, avec l’histoire, la lutte contre le racisme et toutes les questions sociétales.
«Ce sont les commentaires esthétiques des Africains sur leur histoire qui en feront un art ¬universel»
Lors d’un premier panel ¬portant sur les grammaires de la création contemporain africaine, Mamadou Diouf, professeur d’histoire à l’université de Columbia, et spécialiste de l’Empire coloniale français, souligne que ce colloque est d’autant plus intéressant que les réflexions portent sur des projections et inscrivent l’Afrique dans des discussions globales. «Ce n’est pas seulement comprendre la production historique, artistique mais c’est aussi comprendre comment cette production artistique se présente dans le monde d’aujourd’hui», a ¬rappelé l’historien sénégalais. Mamadou Diouf d’estimer que dans la peinture, les arts plastiques, ce qui est important, c’est comment inscrire la production plastique africaine ou la sortir. «Est-ce qu’il y a des continuités et des discontinuités ? C’est dans ce jeu que le contemporain est confronté et qu’il est produit», a-t-il ajouté.
Pour le professeur de l’université de Columbia, ce sont les commentaires esthétiques des Africains sur leur histoire propre qui en feront un art universel. Cette première session a enregistré la participation de Gayatri Spivak, professeur à l’université de Columbia et ¬spécialiste indienne de la critique littéraire, de Malick Ndiaye, Secrétaire général de la Biennale, et Henry Nkoumo, directeur du Livre, des arts plastiques et visuels au ministère de la Culture et de la francophonie en Côte d’ivoire.
Y’EN A MARRE EXIGE LE LIMOGEAGE DU MINISTRE DE L’INTERIEUR
Le mouvement Y’en a marre regrette l’insécurité notoire qui prévaut actuellement au Sénégal. Les activistes se désolent de la récurrence et de la multiplication cas d’agression, de vol et d’assassinat
Le mouvement Y’en a marre regrette l’insécurité notoire qui prévaut actuellement au Sénégal. Les activistes se désolent de la récurrence et de la multiplication cas d’agression, de vol et d’assassinat. Au cours d’un point de presse, ils se sont essayés à un listing non exhaustif.
Ce phénomène témoigne, selon ce mouvement, de la faillite de l’Etat dans sa mission régalienne d’assurer la sécurité des Sénégalais.
Le mouvement exige, de ce fait, le limogeage du ministre de l’intérieur. Pour Y’en a marre, Antoine Félix Diome est depuis sa nomination plus pris par le recrutement de milices politiciennes, la répression des activistes ou encore l’acquisition de matériels répressifs.
Y’en a marre demande aussi l’audit des forces de sécurité, la récupération des zones de refuges et l’éclairage de la voie public. Il invite également les populations à s’impliquer dans la lutte contre l’insécurité en dénonçant les fauteurs de trouble.
LA PSYCHOSE
Il ne se passe pas un temps durant lequel on ne parle pas de meurtre d’enfant si ce n’est de femme violée puis assassinée
Dr Abdoulaye Ngom, un enseignant-chercheur à l’université Assane Seck de Ziguinchor et sociologue, a fait une analyse du niveau d’insécurité qui inquiète, ces derniers temps, les Sénégalais qui ne restent pas un jour sans entendre de crimes commis par-ci, par-là par des meurtriers. Plaidant pour un alourdissement des sanctions contre ceux qui commettent ces genres d’acte criminel, Dr Abdoulaye Ngom soutient qu’il y a lieu de repenser le moule à partir duquel est construit l’homo-senegalensis.
Le Sénégal marche sur la tête. Ce n’est pas exagéré de le dire si l’on se réfère «aux choses bizarroïdes» qui se passent actuellement sous nos cieux que nous n’avions pas l’habitude de voir du temps de notre jeunesse. Il ne se passe pas un temps durant lequel on ne parle pas de meurtre d’enfant si ce n’est de femme violée puis assassinée comme c’est le cas de la dame d’une soixantaine d’années, qui en a fait l’objet à Tivaouane Peulh durant la célébration de la fête de Korité. D’autres cas de meurtre ont été notés ce week-end avec notamment celui de la gérante de multiservices, Ndèye Kiné Gaye, assassinée par son collègue à Pikine.
Si la pression sociale pousse les gens à commettre l’irréparable comme l’argument qu’aurait servi le meurtrier de Ndèye Kiné Gaye pour satisfaire les exigences d’une épouse qui tenait à ce qu’on baptise son enfant, poussant ainsi le mari à détourner l’argent de l’établissement multiservices qu’avait l’habitude de lui verser la victime, le temps est venu de s’arrêter sur la recrudescence des meurtres au Sénégal.
Le niveau d’insécurité inquiète au point que Dr Abdoulaye Ngom, un enseignant-chercheur à l’université Assane Seck de Ziguinchor et sociologue, en a fait une lecture pour dire : «On tue une personne pour 5 mille francs ou pour un téléphone portable. C’est comme si la vie de l’être humain n’a plus de valeur au Sénégal.» S’il dit être «contre la peine de mort», abolie par le Président Abdoulaye Wade, il est pour «l’alourdissement des peines», qui ferait que les auteurs de ces meurtres puissent croupir en prison durant 40 à 50 ans. C’est la seule alternative pour mettre fin à ces meurtres au Sénégal, selon notre interlocuteur.
Revenant sur l’épisode des câbles volés du Train express régional (Ter), qui faisait les choux gras de la presse ces derniers temps, cela traduit une perte d’un certain nombre de valeurs, laisse entendre l’enseignant-chercheur qui écarte l’hypothèse d’un «sabotage», même s’il avance qu’on est habitué à ces cas de vol de cette nature en citant l’exemple des couvercles en fer des fosses de drainage des eaux usées que des énergumènes dérobent pour aller les «vendre à vil prix». Tout cela repose sur la table l’incivisme qui a atteint un niveau insoupçonné, qui pousse des gens à s’adonner à ce que bon leur semble en ne pensant qu’à défendre leur propre intérêt au détriment l’intérêt général, si l’on suit l’argumentaire Dr Abdoulaye Ngom, qui s’est appesanti sur les dérives notées au niveau des réseaux sociaux considérés comme «une zone de non droit», alors que la loi est là pour réprimer toute violation. Il ne se passe pas un jour sans qu’on ne parle de scandale dont le dernier en date a eu lieu à Dubaï.
Les dérives sur les réseaux sociaux interpellent au premier chef Dr Ngom, qui diagnostique le mal en soulignant que «les parents n’ont pas la mainmise sur ce que font leurs enfants». «C’est facile de se cacher derrière son ordinateur pour insulter. Sur les forums, ce sont les adultes qui font des menaces et si l’enfant grandit après, il va adopter un certain nombre de comportements déviants», avance l’enseignant-chercheur.
Le manque d’éducation de base est décrié par l’universitaire, qui situe la cause au niveau de la première «institution de socialisation» qu’est la famille, qui ne joue plus le rôle qui est le sien comme auparavant. «Les parents n’ont plus le temps d’éduquer leurs enfants», fait-il remarquer, lui qui soutient que les parents sont maintenant plus portés vers la recherche de la dépense quotidienne sur fond d’une crise économique. «Les temps sont durs», ne manque de faire remarquer l’enseignant-chercheur qui arrive à la conclusion selon laquelle «l’éducation de base n’est plus ce qu’elle était». «Si on n’a pas acquis les bases au sein de la famille, cela se ressent dans la rue. Ces bases acquises dans la famille nous permettent de pouvoir bien nous comporter dans la vie en société», argumente-t-il.
«On ne voit les enfants que la nuit. On n’a plus les retrouvailles qu’on avait l’habitude d’avoir avec les enfants. Maman et Papa sortent pour aller chercher de l’argent», indique le sociologue qui rappelle que ce n’est plus le temps où l’enfant grandissait dans une «famille élargie où tout le monde (la tante, la grand-mère, le voisin…) se charge son éducation». «Une personne qui a une éducation de base ne va se comporter n’importe comment dans la rue. Si on acquiert l’éducation au sein de l’instance familiale, il y a un certain nombre de mauvaises choses qu’on ne ferait pas même si on est loin de ses parents», indique Dr Ngom, qui poursuit son argumentaire en citant les séries diffusées sur le petit écran en soulignant que si l’enfant n’est pas préparé, il ne serait pas capable de faire le distinguo entre ce qui est bien à consommer et ce qui ne l’est pas, la tendance serait chez lui de prendre tout ce qui lui tombe entre les mains.
Vivement que «l’éducation morale et civique» puisse être enseignée à nouveau aux élèves comme auparavant. Et Dr Ngom de poursuivre son argumentaire en faisant porter la responsabilité à l’école pour n’avoir pas joué son rôle qui doit être le sien, à savoir être le prolongement de la famille en participant à la socialisation de l’enfant tout en l’aidant à s’instruire. Selon l’universitaire, l’école ne remplit qu’un seul rôle qui est d’encadrer l’élève pour qu’il ait de la connaissance.
Par Hamidou ANNE
DES ARCHIVES DE NOS TRACES SYMBOLIQUES
L'exposition "Mémoire vive des Arts et de la Culture" est une invitation au voyage dans le temps pour explorer les lieux du Dakar de l’époque ainsi que les grandes heures de notre histoire culturelle
Après quatre années de sevrage du fait de la pandémie du Covid-19, qui a imposé au monde une pause forcée, Dakar vibre à nouveau au rythme de la Biennale d’art contemporain.
Parmi les événements qui ont attiré mon attention, il y a l’hommage à l’Hôtel de ville consacré à Abdou Fary Faye, personnage fascinant du cinéma sénégalais.
Projectionniste, photographe de plateau, caméraman et même réalisateur, Abdou Fary Faye a écrit quelques belles pages du cinéma de notre pays. Il a collaboré avec des maîtres sénégalais du 7ème art : Paulin Soumanou Vieyra, Ababacar Samb Makharam, Cheikh Tidiane Aw, Mahama Johnson Traoré, Djibril Diop Mambety, Momar Thiam, Sembène Ousmane.
Cette expo-hommage est la photographie d’une époque révolue. Celle du Dakar des premières décennies de l’indépendance. Ville prise dans un tourbillon créatif avec ses plasticiens de l’Ecole de Dakar, ses théoriciens des arts visuels, ses danseurs, ses cinéastes incandescents et ses publics de connaisseurs et de gens raffinés et cultivés. Cette expo, intitulée «Abdou Fary Faye : mémoire vive des Arts et de la Culture», nous renvoie à une époque que je n’ai pas connue, mais pour laquelle j’ai un certain attachement.
Les mœurs de cette ville, au lendemain de l’accession du Sénégal à l’indépendance, reflètent l’ambition de Léopold Sédar Senghor de bâtir ce qu’il appelait la Grèce de l’Afrique, c’est-à-dire un pays à la féconde créativité et à la volonté forte de peser sur le cours de l’histoire humaine par l’art et la culture. Dans le Dakar culturel de l’aube des indépendances, l’effervescence artistique à travers les cinémas, les musées, les concerts et le festival mondial des arts nègres se mêlait à une tension politique et sociale qui a connu son pic spectaculaire en mai 1968. Dakar baignait dans une ambiance groovy dans les années 60-80, et elle a ainsi légué à l’histoire de grandes figures dont certaines sont négligées voire tombées dans l’oubli.
«Mémoire vive des Arts et de la Culture» est une invitation au voyage dans le temps pour explorer les lieux du Dakar de l’époque ainsi que les grandes heures de notre histoire culturelle.
Les photos du building administratif, du siège de la défunte Air Afrique, du marché Sandaga, des Allées du centenaire, nous replongent dans une ère durant laquelle le désordre, l’insalubrité et la misère architecturale n’avaient pas envahi notre ville. Dakar, ville sublime, pensée pour être un phare de l’Afrique, est devenu un souk géant sans harmonie, dans lequel se bousculent des millions de gens.
Abdou Fary Faye a aussi immortalisé de grands moments de la culture et des arts, notamment le festival mondial des arts nègres de 1966. Durant la déambulation dans l’exposition, on croise les figures immenses qui ont participé à cet événement historique, symbole du génie senghorien. On peut admirer le pianiste Duke Ellington et la chanteuse à la voix électrisante Marion Williams. Sur les clichés de l’époque figurent également nos personnalités marquantes, Birago Diop, Thérèse Mbissine Diop, Aminata Fall, Germaine Acogny, Jacqueline Lemoine dans McBeth au Sorano ou Douta Seck dans les habits du roi Christophe. J’ai été particulièrement touché par la photo de la plage de Soumbédioune sur laquelle on voit en arrière-plan le Musée Dynamique, lieu iconique arraché à la culture et symbolique de notre déclassement spirituel.
Par Moustapha DIAKHATE
LE MERCATO DES INFRASTRUCTURES
La capitale sénégalaise change de visage grâce aux infrastructures de dernière génération exécutées aux normes et standards internationaux
Dakar, Rond-Point Keur Gorgui. Les voitures individuelles occupent tout l’espace et les environs stationnant sur les trottoirs, squattant chaque terrain inoccupé.
Autour du rond-point sur le même le long de la Voie de Dégagement Nord chauffeurs de transport public, et automobilistes, marchands ambulants et mendiants se disputent la voie dans un désordre indescriptible.
Hélas tout ceci maintenant n’est que triste mémoire, l’autopont acier/béton qui enjambe l’ancien axe circulatoire du rond-point sur la VDN hauteur Cité Keur Gorgui permet une fluidité et une rapidité dignes d’une agglomération comme Dakar qui concentre près de 60% des activités économiques du Sénégal ; la capitale sénégalaise change de visage grâce aux infrastructures de dernière génération exécutées aux normes et standards internationaux.
Le TER et bientôt le BRT vont densifier ce panorama avec un maillage multimodal structurant route / rail au grand bénéfice de la communauté urbaine de Dakar qui se modernise et se dote d’un patrimoine d’infrastructures dont l’exploitation et la maintenance auront un impact économique et fiscal immédiat sur la ville de Dakar et ses recettes.
Des travaux préparatoires de l’ANOCI pour le sommet de l’OCI de 2008 à l’actuel Président de la République tel un pharaon, c’est pas moins de 2 300 milliards de F cfa engloutis dans les infrastructures de toutes sortes et de toutes catégories pour la région de Dakar y compris la ville de DIAMNADIO. C’est dire le matelas de recettes fiscales et parafiscales que peut recouvrer toutes les collectivités territoriales de la région pour peu que ce patrimoine soit exploité et valorisé à son optimum.
D’ailleurs les 50 milliards de budget de la ville Dakar représentent au prorata de l’activité économique et du patrimoine infrastructurel une estimation minimale trop infime au regard du vrai potentiel de notre capitale. Ainsi refuser un emprunt obligataire même à la ville de Dakar pour ses investissements n’est pas pertinent car la base économique, financière et fiscale est immense voire même illimitée étant sous- entendu le patrimoine des dakarois avec le foncier individuel et collectif, résidentiel et de plus en plus institutionnel. 90 % des unités de production comme les PME et PMI sont situées à Dakar.
Les changements climatiques qui vont affecter les rendements agricoles des zones rurales, les fortes températures et le sous-emploi qui provoquent les phénomènes migratoires auxquelles s’ajoutent les fractures territoriales seront autant des phénomènes d’accentuation d’une urbanisation non maitrisée obligeant l’état concepteur – constructeur - bailleur des infrastructures à en céder la gestion et l’exploitation aux collectivités territoriales dans lesquelles ses infrastructures sont érigées. Le service public devra impérativement avoir un contenu local et territorial que seul la mairie et le conseil municipal pourraient assumer.
Ainsi se dessine les prochaines mues dans nos codes des collectivités territoriales et du domaine de l’État. L’heure du mercato va bientôt sonner pour nos états centralisés et interventionnistes et les collectivités territoriales agressivement sollicitées pour des services de proximité par les citoyens et citadins. Des kilomètres de routes principale et secondaire, d’autoroutes, de ponts et d’autoponts, de tunnels, de voies ferrées, de gares, etc… seront en jeu. Attendre un ministre pour réparer un câble sectionné, écrire au cabinet du ministre pour une route secondaire pleine de nids de poule, solliciter par voie des ondes le Président de la République pour un simple glissement de terrain, ou dégager les vandales et squatteurs le long des giratoires ou sur les espaces aménagés autour des autoponts de Dakar voilà les motifs d’un transfert massif d’actifs publics même structurants vers les mairies et communes pour leur exploitation et maintenance adéquate . Ce sera le défi technique des nouvelles collectivités qui devront gérer l’infrastructure comme un patrimoine et non comme un service municipal de routine. C’est un nouveau contrat avec bien sûr des transferts de ressources et souvent même des transferts de compétence. Le génie municipal retrouve ses lettres de noblesse.
La mairie de Dakar et l’État du Sénégal devraient dès à présent réfléchir sur les contours de ce mariage de raison qu’ils sont obligés de faire. C’est un partenariat d’un nouveau type qu’ils sont obligés de sceller dans un esprit patriotique win-win. Il n’y a que synergies et complémentarités entre eux. C’est avec ce lien, relation, ou contrat de type nouveau et innovant que nous parviendrons à dépasser la fatalité d’incompétence et de mauvaise perception qui habitent les mairies et collectivités territoriales et les mettre au défi du progrès et du développement avec l’infrastructure comme levier.
Par Seybani SOUGOU
PANIQUE AU SOMMET DU POUVOIR
BBY ne peut en aucun cas participer aux législatives du 31 juillet 2022, pour motif d’irrecevabilité, lié à un dépassement du seuil maximal prévu par la loi
Dans un communiqué en date du 13 mai 2022, le pole parrainage de BBY fait état de l’article 6 de l’Arrêté du Ministre de l’Intérieur n° 006527 relatif à la mise en place d’un dispositif de contrôle des parrainages pour les législatives du 31 juillet 2022 qui dispose que «… Le surplus de parrains est considéré comme nul et non avenu et n’est pas tenu en compte au moment du contrôle des parrainages ».
Nous invitons tous les constitutionnalistes, juristes, et citoyens à lire attentivement les termes de cet arrêté totalement illégal qui défie le bon sens. Le surplus de parrains n’est pas tenu en compte au moment du contrôle des parrainages signifie, de fait, qu’il n’existe plus de seuil maximum fixé pour les parrainages. Autrement dit, tout parti politique ou toute coalition peut déposer un nombre de parrainages indéterminé : 100 000, 400 000, voire même 1 million de parrainages, puisque pendant la phase de contrôle, on ne tiendra pas compte du surplus de parrains. Il s’agit d’une aberration totale, d’une insulte à l’intelligence des citoyens sénégalais et beaucoup plus grave, d’une violation flagrante des dispositions du Code Electoral (l’unique règle de référence, qui prime sur tout arrêté ministériel). S’agissant du parrainage, il y a 2 étapes distinctes à ne pas confondre ; l’étape du dépôt des listes de parrainage et l’étape du contrôle des parrainages.
L’étape de dépôt des listes de parrainages
Concernant l’étape de dépôt des listes de parrainages, le nombre de parrains requis pour soutenir une liste de candidats est de 34.580 électeurs représentant le minimum de 0,5%, et de 55.327 électeurs représentant le maximum de 0,8% du fichier général des électeurs”. C’est la loi. L’article L.149 du code électoral dispose « que pour pouvoir présenter valablement une liste, les partis politiques et les coalitions de partis doivent obligatoirement respecter le nombre de parrains défini entre le seuil minimum de 0, 5% et un seuil maximum de 0,8% ». Tout dépassement du seuil maximum constitue un motif d’irrecevabilité absolu (jurisprudence du conseil constitutionnel – décision n°2019-3-E). L’essence du parrainage (un filtre) est de fixer un seuil plancher, et les dispositions de l’article L.149 du Code électoral sont claires, nettes et précises. Aucun arrêté ministériel ne peut fixer des normes contraires au code électoral et prétendre qu’un surplus de parrains n’entraine pas l’invalidité ou l’irrecevabilité d’une liste.
En effet, en vertu de la hiérarchie des normes, le Code électoral prime sur l’arrêté ministériel. Au demeurant, les dispositions de l’article 6 de l’arrêté ministériel n° 006527 sont nulles et non avenues car lors du dépôt, le nombre de parrainages ne doit pas dépasser le seuil maximal prévu, sous peine d’irrecevabilité absolue (cf Article 149 du Code électoral et jurisprudence du Conseil Constitutionnel –décision n°2019-3- E). Il convient de préciser que les coalitions de l’opposition se sont limitées au nombre strict de parrainages requis par la loi s’agissant du seuil maximal (55 327), alors même qu’elles disposaient d’un stock de dizaines de milliers de parrainages supplémentaires. Pendant la phase de dépôt des parrainages, aucun dépassement n’est autorisé par la loi (code électoral).
L’étape de contrôle des listes de parrainages
La phase de contrôle des parrainages consiste en un examen de conformité (vérification des doublons, des signatures et de la présence des parrains sur le fichier des électeurs, etc…). Cette phase est totalement déconnectée de la 1ére phase de dépôt (lors de la 1ere phase, le contrôle est formel et porte sur le nombre de parrains, qui doit se situer dans une fourchette (minimum et maximum) et en aucun cas dépasser le seuil maximal défini par la loi).
Conclusion :
L’article L.149 du Code électoral dispose « que pour pouvoir présenter valablement une liste, les partis politiques et les coalitions de partis doivent obligatoirement respecter le nombre de parrains défini entre le seuil minimum de 0, 5% et un seuil maximum de 0,8% ». Pour les élections législatives du 31 juillet 2022, le nombre de parrains ne doit pas dépasser 55 327. L’article 6 de l’Arrêté du Ministre de l’Intérieur n° 006527 dispose que «… Le surplus de parrains n’est pas tenu en compte au moment du contrôle des parrainages » . Autrement dit tout parti politique ou toute coalition peut déposer le nombre de parrains qu’il souhaite, quel qu’en soit le nombre, puisque pendant la phase de contrôle, on ne tiendra pas compte du surplus. Par exemple, si on dépose 200 000 parrains, on ne tiendra pas compte du surplus. La contradiction est flagrante, et l’illégalité manifeste. Les dispositions de l’article 6 de l’arrêté ministériel n°006527 sont totalement contraires au code électoral et sont frappées d’illégalité car l’article 6 met fin au seuil maximal fixé par le code électoral. Or, le code électoral prime sur l’arrêté. Par ailleurs, sans un seuil (plancher), il n’y a plus de parrainage (une absurdité affligeante).
En vérité, le communiqué du pole parrainage de BBY traduit le désarroi et la panique au sommet du pouvoir et relève de l’esbroufe (stratégie de diversion). L’irrecevabilité de la liste de coalition BBY constatée au moment du dépôt (c’est le moment du dépôt qui compte et non la phase de contrôle) ne peut faire l’objet d’aucune régularisation. La tentative de relier, par une pirouette, les 2 phases distinctes est vouée à l’échec : dans la 1ére phase, il y a un contrôle formel du nombre de parrains. Si le nombre dépasse le seuil maximum requis par la loi, la liste de la coalition concernée doit être invalidée d’office. Il faut anéantir les espoirs des partisans du régime : l’arrêté ministériel n° 006527, totalement illégal ne sera d’aucun secours pour le pouvoir. En effet, pour apprécier l’irrecevabilité d’une liste, les dispositions du code électoral sont très claires : la référence c’est L.178 dudit code.
Aux termes de l’article L.178 du Code électoral, n’est pas recevable, la liste : Qui est incomplète, Ne comporte pas les mentions obligatoires prévues aux articles L.149 et L.173, N’est pas accompagnée des pièces prévues à l’article L.174, Ne comporte pas la quittance signée par le Directeur Général de la Caisse des dépôts et Consignations, Est déposée au-delà du délai légal. Lors de l’étude de la recevabilité, il ne sera pas tenu compte de l’arrêté ministériel invoqué qui viole de manière flagrante, les dispositions du code électoral (article L.149). C’est une certitude juridique définitive : la coalition BENNO BOK YAKAAR ne peut en aucun cas participer aux législatives du 31 juillet 2022, pour motif d’irrecevabilité, lié à un dépassement du seuil maximal prévu par la loi. En définitive, l’article 6 dudit arrêté, brandi comme une « bouée de sauvetage », enfonce le régime, dont l’amateurisme, les errements et les approximations juridiques (publication d’un arrêté ministériel dont les dispositions sont totalement contraires au code électoral et à la jurisprudence du Conseil Constitutionnel) conduiront à sa perte.
LE RIRE, MEILLEUR ANTIDOTE À LA GRISAILLE AMBIANTE !
Les Sénégalais, dans leur immense majorité, souffrent. Ils souffrent de conditions sociales et économiques extrêmement difficiles.
Les Sénégalais, dans leur immense majorité, souffrent. Ils souffrent de conditions sociales et économiques extrêmement difficiles. Cette souffrance se traduit pour le plus grand nombre par des humeurs changeantes avec en toile de fond une irascibilité à fleur de peau. Quelqu’un l’a dit et à juste raison : certains déterminants sociaux (Ambiance familiale, atmosphère au bureau, travail, santé etc.) jouent un rôle important voire fondamental dans la vie mentale de l’individu.
Seulement, drapés dans leur dignité et leur légendaire « sutura » (discrétion ou pudeur), beaucoup de nos compatriotes ne laissent rien apparaître de leurs souffrances. Mais leurs faits et gestes de tous les jours trahissent leur désarroi. Et pour se convaincre de leur mal- vivre, il faut savoir les observer, les écouter au-delà des mots et savoir lire entre les lignes. Qui n’a pas entendu cette rengaine « Sikkim mo laka ndo », autrement dit tout le monde est logé à la même enseigne, côté difficultés matérielles et financières. Quelle belle antienne pour camper la réalité sociale de chez nous actuellement !
Certains esprits, prompts à la critique facile, peuvent objecter : « il exagère celui-là ! ». A ceux-là, je réponds : laissons parler les faits ! Car les chiffres brandis par certaines institutions, présentant un tableau assez idyllique de la situation économique nationale, cachent des situations fort embarrassantes. Les chiffrent ne disent pas tout. Le taux de violence, qui va crescendo, constitue l’indicateur le plus pertinent et le plus révélateur des dysfonctionnements qui existent dans la société. Au fait, le Sénégalais ne rit plus ! Il ne rit plus parce qu’il ploie sous le poids de difficultés de tous ordres ; lesquelles finissent par embrumer son âme. Quand on est à la recherche de la dépense quotidienne, le cœur est-il à la fête pour se permettre une franche rigolade ? Quand on a du mal à se faire soigner et soigner ses enfants, est-on disposé à rire ? Quand, dans une société, la respectabilité à laquelle tout homme normal doit s’attendre, est fonction du portefeuille, y a-t-il alors de quoi faire la fête, de quoi rire ?
Autant de questions qui donnent une idée du mal-vivre qui prévaut dans notre société. Pour autant, faut-il se laisser aller à la mélancolie ou abreuver notre esprit d’images négatives à même de le fragiliser ? Non ! Le bonheur ne se trouve pas toujours dans l’abondance des biens matériels.
Ecoutons à ce sujet Epictète, le célèbre philosophe stoïcien du 1er siècle, cité dans l’ouvrage de Seyyed Mojtaba Moussavi LÂRI, intitulé Problèmes moraux et psychologiques : « Il faut apprendre aux hommes qu’ils ne trouveront pas le bonheur et la bonne fortune là où ils les cherchent aveuglément et à tâtons.
Le vrai bonheur n’est pas dans la force et le pouvoir. Ni Nemrod ni Euclyos n’étaient heureux, en dépit de leur puissance exceptionnelle. La félicité n’est pas dans la richesse et les biens incalculables. Crésus ne fut pas un homme heureux malgré tous ses trésors et ses coffres innombrables. Le bonheur ne saurait se concevoir dans le pouvoir et les prérogatives politiques : les consuls romains n’en goûtèrent point du fait de leur vaste puissance…Il faut chercher le vrai bonheur en soi et dans sa conscience. »
Ces mots estampillés Epictète le stoïcien et qui défient le temps, résonnent comme un hymne consacrant la suprématie de la conscience de l’homme sur toute chose. Avoir une conscience équilibrée, en parfaite harmonie avec les pulsions du cœur, permet à l’homme de se détacher des contingences matérielles pour s’arrimer aux valeurs et autres sentiments qui rendent la vie belle et prometteuse..
Mais dans tout cela, quelle doit être la fonction du rire ?
Certains ont dit du rire qu’il est la condition indispensable à une personnalité équilibrée et « la drogue miracle contre la dépression ». Et l’Encyclopédie britannique de nous dire à propos du rire : « On pourrait l’appeler un réflexe de luxe. Sa seule fonction semble être de relâcher la tension (...). Les éclats bruyants du rire paraissent destinés à libérer l’excès de tension par une sorte de gymnastique respiratoire.”
Et ce n’est pas tout : l’humour peut rendre supportable une situation apparemment désespérée. La preuve par ces faits rapportés par Sélection du Reader’s Digest de Novembre 1973. Le magazine relate une anecdote concernant le psychiatre Victor Frankl, déporté dans un camp de concentration nazi pendant la seconde guerre mondiale : « Affamés, épuisés, malades, les détenus de cet enfer de la déshumanisation cédaient de plus en plus nombreux au suicide. Or Frankl, de par sa profession, savait à quel point l’humour peut être générateur d’énergie car il distrait l’homme, ne fût- ce qu’un instant, de l’horreur environnante. Son ami et lui se donnèrent donc pour règle d’inventer et de raconter tous les jours une histoire drôle, ayant trait, de préférence, à la vie qu’ils mèneraient après leur libération.”
En faisant cela, ils aidèrent leurs compagnons à supporter l’horrible vie d’un camp de concentration. » Tout cela montre que le rire est un exercice qui peut vous sauver la vie dans certaines situations malencontreuses. Mais attention, il y a RIRE et rire. Certains rires, de par leur manque de profondeur, n’apportent pas les bienfaits attendus d’un rire véritablement franc et sincère.
Concernant les différentes formes de rire, voilà ce que nous en dit l’Encyclopédie Universal Ilustrada (Encyclopédie Espagnole), P803, Vol51 : « “Quelle que soit la connaissance que l’on ait du cœur humain, on peut parfaitement faire la différence entre un rire innocent et un rire malicieux, entre celui d’une personne candide et celui d’une personne fourbe ; entre la tendresse du rire d’une mère et celle du rire d’un ami; entre le rire protecteur d’un homme important et le rire révérant d’un inférieur ; le rire sarcastique et narquois d’un moqueur et le rire attirant et plein de bonté d’un compagnon bienveillant ; le rire perplexe de celui qui a des sentiments partagés et le rire sincère et franc ; le rire forcé et affecté et le rire spontané et nature ».
Comme on vient de le voir, il y a différents visages du rire, mais celui qui nous intéresse dans le cadre de cet article est le rire spontané et naturel. Celui-ci participe à l’équilibre moral et social de l’individu et, par-delà ce dernier, contribue à raffermir la cohésion sociale. Cette vérité fondamentale est ignorée par certaines personnes qui prennent la vie trop au sérieux. « Toujours trop sérieux n’est pas très sérieux » disait Hampaté BA. Se croyant sorties des cuisses de Jupiter, elles ne se donnent pas la peine de rire d’elles-mêmes ; de rire des autres ; de rire des petites choses de la vie. Ce qui est dommage et pour eux et pour leur entourage. Ce que confirment ces propos du psychiatre Smiley Blanton : “J’ai rarement dû soigner quelqu’un qui a le sens du ridicule et jamais quiconque est réellement capable de rire de lui- même.” Savez- vous voir le côté humoristique de votre vie ? Quel est l’effet de l’humour sur la santé physique ? Le Dr James Walsh, dans son livre Le rire et la santé (en anglais), explique que le mouvement qui secoue le diaphragme au cours du rire agit sur les organes à la manière d’un exercice.
Faire revenir le rire au cœur des gens stressés et angoissés !
Le rire constitue un massage léger pour le cœur et il améliore la circulation. Il a également une action sur le foie et les intestins et aide à la digestion et à l’élimination des déchets. Compte tenu de cette donne, validée et attestée par la Science, quelles actions mettre en œuvre pour faire revenir le rire au cœur des gens stressés et angoissés par un avenir incertain sous bien des rapports ? Certaines télévisions et radios de la place font des efforts pour introduire dans leur programmation des émissions dont l’objectif est de faire se marrer les gens à se taper le ventre. Et c’est très bien !
J’aurais suggéré aussi aux responsables des structures médiatiques d’explorer d’autres voies nouvelles en rapport avec nos contes, proverbes et autres sentences. Ceuxci, remis au goût du jour, pourraient beaucoup apporter aux populations en termes didactiques mais aussi en amusements utiles pouvant servir d’exutoires aux angoisses et au stress. Dans cette optique toujours, il y a lieu aussi d’inciter les autres supports médiatiques (réseaux sociaux, journaux ou presse en ligne) à proposer à leurs lecteurs des rubriques qui leur permettent de s’évader d’un quotidien difficile et souvent traumatisant. Faites rire vos lecteurs, il y va de leur santé mentale et physique !
Suivons, à cet effet, le point de vue défendu par Henri Rubinstein, médecin spécialiste de l’exploration du système nerveux : « Depuis l’Antiquité, nous connaissons les bienfaits du rire…Dans les années 1970, ce journaliste atteint d’une maladie rhumatologique très douloureuse souffrait de plus en plus. Il décide un jour de quitter l’hôpital avec l’accord de son médecin, de louer une chambre d’hôtel et de visionner durant trois semaines des films comiques. Il n’arrête pas de rire…Il guérit ! Ses livres sur le pouvoir de guérison de l’individu ont eu un incroyable retentissement. Il est devenu professeur de médecine dans une université alors qu’il n’était pas médecin ! » C’est dire l’importance capitale du rire ! « Tout le monde éclata de rire… » Wangrin fit de même tout en disant : « Riez et rions ensemble car le rire est le meilleur thermomètre de la santé et du bonheur » Amadou Hampaté BA. Alors rions, rions encore et toujours. Rions franchement afin de nous doter d’une armature interne à même de faire face efficacement aux multiples tracas de l’existence. Surtout en ces temps de déprime généralisée !
Le Conseil constitutionnel a estimé "mal fondée" la décision du ministre chargé des Elections de refuser au mandataire de la coalition Yewwi askan wi, la possibilité de procéder à la substitution de ses candidats ayant sollicité leur retrait à Dakar
Le Conseil constitutionnel a estimé "mal fondée" la décision du ministre chargé des Elections de refuser au mandataire de la coalition Yewwi askan wi, la possibilité de procéder à la substitution de ses candidats ayant sollicité leur retrait sur la liste du département de Dakar au scrutin majoritaire des législatives du 31 juillet.
La DGE avait jugé irrecevable la liste de YAW pour l’élection des députés du département de Dakar en raison du non-respect de la loi sur la parité entre les hommes et les femmes parmi les personnes investies par ladite coalition.
Le mandataire de la coalition YAW avait saisi le Conseil constitutionnel, le 18 mai, aux fins d’entendre "annuler la décision (…) du 17 mai 2022 prise par le ministre chargé des élections ; autoriser le mandataire de YAW à déposer une liste de substitution des candidats ayant sollicité leur retrait’’.
Le requérant soutenait que l’accès à la commission de réception des dossiers de candidatures lui a été refusée, ce qu’il a fait constater par procès-verbal d’huissier du 11 mai 2022.
Dans une décision rendue, mardi, le Conseil constitutionnel relève que la décision du ministre, déclarant irrecevable la liste de YAW au scrutin majoritaire à Dakar, est motivée par le non-respect de la parité.
Il rappelle toutefois que l’article 173 du Code électoral qui prévoyait l’interdiction de retirer des candidatures et d’effectuer des substitutions de candidatures a été abrogé par la loi N° 2021-35 du 23 juillet 2021 portant Code électoral.
Usant de son pouvoir d’interprétation, le Conseil estime que la mandataire aurait dû, en l’absence de toute disposition légale ou réglementaire contraire, être admis à procéder au retrait et au remplacement des deux candidats démissionnaires.
Pour le Conseil, la décision du ministre chargé des Elections de refuser la substitution de candidats est mal fondée.
Par conséquent, le mandataire de la coalition Yewwi askan wi au scrutin majoritaire pour le département de Dakar est autorisé à retirer et à substituer d’autres candidats aux deux démissionnaires.
Le Conseil constitutionnel a rejeté tous les recours relatifs à l’annulation des parrainages de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (BBY) qui avait déposé un nombre de parrains supérieur au maximum requis par la loi ;