La société civile ne compte laisser sous silence la déclaration de l’opposant Ousmane Sonko qui les accusent d’être à la solde de Macky Sall. Dans un communiqué, mercredi 18 mai, le Collectif des Organisations de la Société Civile pour les Elections (COSCE) a soutenu que ces accusations « graves, infondées, disproportionnées sont inacceptables voir inexcusables d’autant plus qu’elles viennent d’un acteur politique de premier plan ».
Alioune Tine et compagnie rappellent à Ousmane Sonko que la société civile est à « équidistance de toutes les parties prenantes et ne peut être ni instrumentalisée ni discréditée auprès de l’opinion publique. »
Le COSCE fait savoir à Sonko que « l’indépendance de la société civile n’est point négociable ». « Nous ne ménageons aucun effort et ne souffrons d’aucun complexe pour défendre les principes de
la république et de l’Etat de droit. Notre posture de société civile responsable, nous a toujours permis de trouver les solutions les plus inclusives pour une participation démocratique de tous les acteurs politiques. »
Le COSCE poursuit » Qu’ils soient de l’opposition comme du pouvoir avec comme objectif principal expression du suffrage universel garant de la cohésion sociale. Nous ne pouvons, sous aucun prétexte, être sous l’emprise d’aucun groupe de lobbying et de pression au risque de violer les valeurs intrinsèques et l’éthique qui sont à la base de nos statuts et règlements intérieurs. Ayant un statut d’observateur, nous avons l’obligation, sous réserve de la loi, de donner notre point de vue, avec la rigueur et l’objectivité nécessaires, sur tout le processus électoral et ce, sans aucun parti pris histoire récente des élections locales, et même des Législatives en cours, a fini par prouver que la société civile a toujours ouvré pour préserver les acquis démocratiques dans une démarche consensuelle malgré le constat évident de manquements observes dans le dépôt des listes de certains acteurs politiques », lit-on dans le document.
En conséquence, la société civile condamne « fermement les propos » de Mr Ousmane Sonko et appelle les acteurs politiques au « calme et à la sérénité. »
UNE GESTION D'ENTREPRISE DÉCRIÉE
Des centaines de travailleurs ont pris part, jeudi, à Dakar, à une marche de protestation contre la "mal gouvernance chronique" de plusieurs entreprises publiques et privées sénégalaises, dont l’APS, La Poste, la RTS et Le Soleil, entre autres
Des centaines de travailleurs ont pris part, jeudi, à Dakar, à une marche de protestation contre la "mal gouvernance chronique" de plusieurs entreprises publiques et privées sénégalaises, dont l’Agence de presse sénégalaise (APS), La Poste, la Radiodiffusion Télévision sénégalaise (RTS) et le journal Le Soleil, a constaté l’APS.
Des travailleurs des groupes privés Excaf Telecom et Com7 ont pris part à la manifestation, aux côtés d’employés de la Direction générale des impôts et des domaines (DGID).
Sous la direction du Cadre unitaire des syndicats pour la sauvegarde du service public de la communication et des postes (CU3SP-Fippu Jotna), les manifestants ont parcouru une bonne partie du boulevard Charles-de-Gaulle pour dénoncer la gestion faite de ces entreprises.
Ils ont exhibé des pancartes et des banderoles égrenant leurs revendications : "Sauver La Poste, un patrimoine national", "Sauver la RTS", "Nous exigeons la réintégration des travailleurs licenciés ou suspendus à l’APS", etc.
Cette marche est la première manifestation du CU3SP-Fippu Jotna, après le lancement officiel de ses activités, lundi dernier.
La nouvelle organisation est constituée de sections syndicales de l’APS, de la RTS, du Soleil, de la DGID, de La Poste, d’Excaf Telecom et de Com7.
Les manifestants ont décrié leurs conditions de travail et la manière dont les entreprises les employant sont gérées.
Cheikh Diop, le secrétaire général de la CNTS/FC, a salué la mobilisation des travailleurs et a dénoncé l’état dans lequel se trouvent la plupart des entreprises représentées à la manifestation.
"Aujourd’hui, le constat est fait : le service public se meurt, on viole nos libertés, ce qui est inacceptable", a dit M. Diop, venu apporter au CU3SP-Fippu Jotna le soutien de la CNTS/FC, l’une des plus grandes fédérations syndicales du pays.
"La Poste est un patrimoine national, la sauver est une préoccupation de l’ensemble des travailleurs. Ce qui se passe dans le secteur public de l’information, à l’APS, à la RTS et au Soleil, est inacceptable. Tous les droits sociaux sont constamment violés, nos libertés sont bafouées. La situation de ce secteur est contraire avec ce qui se fait en matière de dialogue social", a-t-il soutenu.
Cheikh Diop souhaite que le président de la République, Macky Sall, s’attèle, dans l’urgence, à la résolution des problèmes du secteur public de l’information et des postes.
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C’est un revirement historique : la Suède et la Finlande demandent à rejoindre l’OTAN, mettant fin à leur ancestrale "neutralité".
La guerre en Ukraine réveille en effet la peur du voisin russe : l’île suédoise de Gotland n’est distante que de 350 km de l’enclave de Kaliningrad et la Finlande partage 1340 km de frontières avec la Russie… Sortons nos cartes !
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MACKY SALL EST EN TRAIN DE POLITISER LES DROITS DE L'HOMME
L'avocate camerounaise Alice Nkom fustige la sortie du président sénégalais dans l'affaire impliquant Gana Geye et son refus présumé de porter un maillot du PSG contre l'homophobie
"Que monsieur Macky Sall ait le courage de déclarer le Sénégal État islamique !" L'avocate camerounaise Alice Nkom fustige la sortie du président sénégalais dans l'affaire impliquant Gana Geye et son refus présumé de porter un maillot du PSG contre l'homophobie.
L’ART EST LE CORDON OMBILICAL ENTRE LES PEUPLES
Petit par la taille, mais grand par l’esprit, Kalidou Kassé est un artiste plasticien chevronné, commissaire du marché de l’art de la 14e Biennale de Dakar.
Il est un grand maître de l’art, très respecté par ses pairs. Il est même surnommé le « Pinceau du Sahel ». Petit par la taille, mais grand par l’esprit, Kalidou Kassé est un artiste plasticien chevronné, commissaire du marché de l’art de la 14e Biennale de Dakar. Cet événement marque cette année le 30e anniversaire de ce rendez-vous artistique. En prélude à cette Biennale, prévue du 19 mai au 21 juin, nous sommes allés à sa rencontre pour lever un coin du voile sur les préparatifs de ce Dak’Art. Trouvé dans son atelier, au milieu de ses tableaux, sa tenue noire tachetée affiche une palette de couleurs, il arbore un visage serein. Visiblement, il est dans son élément. Il revient dans cet entretien sur les avantages de cette manifestation culturelle. Et surtout sur l’importance de l’art dans le monde actuel.
Après 2 ans de Covid-19, que peut-on dire de la Biennale 2022 ?
Je pense que la biennale est sortie renforcée de cette Covid-19. En 2020, les artistes étaient déjà prêts. Nous avions travaillé en termes de comité d’orientation. Les artistes avaient véritablement déposé des dossiers assez solides. Nous étions partis pour dérouler la biennale malheureusement, la pandémie est arrivée. Cela a même quelque chose de positif parce que nous en avons profité pour réinventer, reprendre des choses et peaufiner ce qu’on avait déjà fait en termes de programme et d’offre artistique. Et aujourd’hui, je peux dire que les artistes sont déjà dans de très bonnes dispositions avec des offres intéressantes. Sur le plan organisationnel, nous avons réorienté certaines choses pour arriver à un résultat beaucoup plus satisfaisant par rapport à la dernière biennale. La biennale se tient tous les deux ans. 30 ans de biennale, c’est une période de maturité pour voir ce que cet événement nous a offert depuis lors, les retombées positives en termes de plus-value et en termes d’offre accessible et de capacité de nos artistes créateurs.
Dakar présente-t-elle des atouts pour accueillir cet événement ?
Dakar présente des atouts extrêmement intéressants. Dakar est devenu un carrefour international d’art. Cette biennale est la quatrième du genre reconnue au monde entier et, depuis lors, tous les projecteurs sont braqués sur Dakar.
Avez-vous déjà reçu des demandes d’artistes qui souhaitent prendre part à la biennale ?
Absolument ! Tout le monde est impatient d’arriver. Nous sommes en train de nous préparer. Nous avons des appels émanant de partout dans le monde. Des collègues artistes nous appellent pour nous faire part de leur désir de participer à cette biennale. Cela montre que nous avons grandi en maturité, en partenariat. Car, il faut savoir que l’art est le cordon ombilical entre les peuples. C’est ce qui nous unit et nous réunit autour de l’essentiel. L’art, c’est aussi la découverte de la vérité. Ce sont les échanges, le partage, la générosité. La biennale a su donner beaucoup de formation aux artistes qui ont été sélectionnés ici et là. D’autres artistes ont été accompagnés dans le cadre de leur projet pour être en mesure de dialoguer avec le monde.
Sur le plan économique qu’est-ce que la biennale a apporté au Sénégal ?
La biennale a énormément apporté au Sénégal. Elle arrive avec ses contingences sur le plan économique. Les hôtes que nous recevons achètent dans les boutiques, dans les marchés. Ils logent dans les hôtels et prennent nos moyens de transport. Même nos mamans qui vendent la cacahuète en tirent profit. Tout cela rentre dans la plus-value sénégalaise et doit être évalué et réévalué. Et si nous en sommes à ce stade, c’est grâce à l’entregent de Marieme Ba, la Secrétaire générale de la biennale qui a su, depuis deux éditions, positionner la biennale sur la ligne de crête pour permettre au monde entier de s’identifier à cet événement. Aujourd’hui cela sera plus renforcé avec cette biennale. Nous sommes contents des réalisations qui sont en train d’être posées sur Dakar et dans différents sites. Que ce soit le « in » ou le « off », nous avons des œuvres de hautes factures. Il faut dire que l’Etat du Sénégal a soutenu la biennale en augmentant la mise. C’est le lieu de faire aussi un appel aux sociétés, aux entreprises, aux mécènes pour soutenir davantage la biennale et ainsi atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. C’est une biennale dakaroise, sénégalaise, ensuite africaine et mondiale.
Quels sont les lieux qui vont abriter les expositions ?
Il y a beaucoup d’espaces. L’ancien Palais de justice abrite l’exposition internationale. Le Musée des civilisations noires va accueillir l’exposition des salons nationaux et des rencontres scientifiques. Le Monument de la Renaissance africaine va recevoir le Marché des arts international de Dakar (Miad). Nous avons aussi d’autres sites qui sont en « off », situés dans la région de Dakar et jusque dans les régions. Aujourd’hui, la biennale est allée vers la diaspora.
Parlez-nous du marché de l’art dont vous êtes le commissaire ?
Le marché de l’art était une initiative que j’avais tentée en 2016 sur le plan local. C’était pour voir quelle était la place de ce marché de l’art dans le cadre de la biennale. En 2018, je ne l’ai pas refait. Je l’ai lancé en 2022 sur le plan international, notamment dans le cadre de « in » de la biennale. Nous avons eu des retours extrêmement positifs. Aujourd’hui, nous attendons des artistes qui viennent de Los Angeles, de la Jamaïque, de New York, de Washington, du Ghana, du Maroc, de Nice, de Paris, etc. Ces artistes, une trentaine, vont se retrouver au Monument de la Renaissance africaine pour dialoguer, échanger, partager nos expériences. A l’époque, la biennale faisait la rencontre professionnelle et scientifique dans un seul cadre. Mais pour cette édition, nous avons dissocié les rencontres professionnelles de la rencontre scientifique. Nous allons, dans les panels, nous interroger sur les droits et les devoirs des artistes. Car, nous produisons des vidéos, des images, des pensées que nous partageons avec le monde. C’est pourquoi nous avons invité l’Ompi, l’Unesco, la Sodav, l’Adgpad, qui reçoivent mes droits depuis la France par rapport à mes œuvres qui sont montrées dans le monde.
Pouvez-vous revenir sur la naissance de la biennale ?
Tout au début, c’était la biennale des Arts et des Lettres, organisée par les écrivains. J’ai eu la chance et l’honneur de participer à cette première biennale à la Place de l’Obélisque avec mon ami Pollan. Mais une idée qui naît, grandit et se professionnalise. La Place de l’Obélisque est mythique mais, nous avons pensé que dans les normes internationales, il fallait que cette biennale puisse épouser toutes ces formes qui, aujourd’hui, appellent à une professionnalisation du secteur. C’est pourquoi nous avons investi d’autres espaces. Tout cela est une fusion qui nous rappelle « I ndafa », le thème de la biennale. C’est pour cela, j’en profite pour dire à la population sénégalaise de cesser d’acheter de l’or et d’acheter une œuvre d’art qui est pure.
Quel a été le déclic de la biennale et qui l’avait porté ?
Le déclic, ce sont les écrivains et les cinéastes qui étaient à l’origine de cette biennale. On peut citer Amadou Lamine Sall, Mamadou Diop Traoré, Alioune Badara Beye, Cheikh Ngaido Ba. Bref, des hommes très puissants qui ont su mener de main de maître cette première biennale qui a été récupérée par les jeunes et qui continuent aujourd’hui de poser des jalons.
Cela fait au moins trois éditions successives qu’un Sénégalais n’a pas remporté le Grand prix. Cela ne signifie-t-il pas que le reste de l’Afrique est en avance sur le Sénégal ?
L’art est une démocratie absolue, la créativité transcende les frontières. En plus, c’est un jury international qui délibère. Ses membres sont les seuls habilités à dire le vainqueur du Grand prix. Et, ce n’est que mieux parce qu’on ne peut pas toujours organiser et remporter le Grand prix. C’est important de montrer la vitalité de la gouvernance culturelle dans le monde. Ce sont des jurys assez alertes pour comprendre les créations proposées par les artistes en termes de projet de société. Maintenant, les anglophones ont beaucoup d’avance. Ils ont compris très tôt les enjeux de cette création contemporaine. Mais au-delà, il y a l’aspect de la maîtrise des technologies qui a été d’un apport important par rapport à ce Covid. C’est maintenant que les artistes africains ont compris que c’était le meilleur moyen de poser le pied sur l’accélérateur pour montrer leur créativité à travers le numérique. C’est là que Pierre Taugourdo a bien apprécié cette période de Covid pour que les Africains prennent conscience que les galeries à cette époque-là ont beaucoup fait de propositions dans le net.
Justement des artistes proposent une manifestation d’envergure entre deux biennales, qu’en pensez-vous ?
Je pense que la création est libre. C’est important s’il y a des propositions intéressantes et c’est bien si ce sont des artistes qui le font. Je ne vois pas de mal à cela, parce que la création doit être dynamique et continue. A mon niveau, je suis en perpétuel changement.
Vous faites partie de la Commission d’orientation de la biennale. En quoi consiste ce travail ?
C’est un travail fastidieux, intéressant et passionnant. Ce comité permet de donner la politique à définir pour orienter la réussite de cette biennale. A partir de ce moment, on voit tous les projets et on se focalise pour aider tel secteur à réussir son projet. Aujourd’hui, nous avons le professeur El Malick Ndiaye, Directeur artistique qui fait énormément de propositions intéressantes.
La 14e biennale coïncide avec les 30 ans de cet rendez-vous. Que faudrait-il faire pour améliorer l’événement ?
L’amélioration se fait tout naturellement. Aujourd’hui, quand on se souvient de la biennale de 90, on sent qu’il y a beaucoup d’amélioration concernant les propositions d’offres, d’organisation. On sent que l’autorité est derrière et cela est encourageant.
Parlez-nous maintenant des Sénégalais et de l’Art. Est-ce qu’il est de notre culture d’acheter un tableau d’art à des centaines de millions ?
C’est l’objet d’ailleurs de ce marché. Car depuis fort longtemps, quand j’étais tout jeune artiste, on nous disait que quand vous faites une exposition, il faut garder la liste des prix à côté. Mais la plupart du temps, il y a un changement de paradigme. Aujourd’hui, quand vous dites à une personne classique normale, un père de famille que vous avez acheté un tableau à plus de 5 millions FCFA, il va le trouver ahurissant. Alors qu’ils ne savent pas que le tableau est une valeur refuge. Ce n’est pas comme l’or qui subit des fluctuations. Le travail, c’est nous les artistes, les promoteurs d’art, l’amateur d’art, les critiques d’art, les gestionnaires… Il faut construire cette architecture. Nous devons faire rentrer dans la mentalité des Sénégalais que l’art est un corps de métier et cela nous renvoie au statut de l’artiste qui est en train d’avancer mais très lentement. Je souhaiterais qu’il y ait beaucoup plus de diligence pour permettre d’asseoir ce projet et de passer à une autre étape. On parle de la loi du 1% depuis plusieurs années, de la loi sur le mécénat, mais on n’arrive pas encore à asseoir cela. Tous les ministères qui sont arrivés, ont fait des efforts pour gérer cette situation, mais il nous faut encore beaucoup d’énergie pour que ces artistes puissent se retrouver dans ce qui est en train de se faire.
Souvent on vous reproche la cherté des tableaux.
La dernière fois quelqu’un est venu me voir pour me demander si ce qu’il a vu sur les cartels est le prix réel des tableaux. Il y avait des tableaux de 6, 5 millions, de 9, 5 millions, une toile de 40 millions FCFA. C’est un travail de dur labeur pour en arriver là. Il faut croire en soi, croire à sa création et dire que chaque œuvre d’art est destinée à une personne.
Alors qui sont vos potentiels clients ?
Nous avons beaucoup de clients d’ici et d’ailleurs. Nous avons des Sénégalais qui investissent dans les œuvres d’art. Ils ne sont pas nombreux. C’est un petit groupe qui achète des œuvres quel que soit le prix. Je vous donne un exemple : il n’y a pas longtemps, une autorité étrangère est venue au Sénégal pour chercher une œuvre de Pape Ibra Tall, quel que soit le prix.
Que pensez-vous de certains Sénégalais qui pensent que l’art doit être gratuit ?
Je pense que c’est un processus en construction, l’art doit être gratuit. Effectivement, j’ai eu beaucoup de personnes qui m’ont interpellé en me disant, M. Kassé, offrez-moi un tableau. Mais je sais ce que je fais. Je sais l’importance de ce que j’ai. Je sais la valeur de ma création. Les tableaux ne sont pas à donner. Je peux offrir parce que j’ai envie de donner. Mais, il faut savoir dire non quand il le faut. C’est pourquoi j’ai toujours dit qu’il faut le Bac art plastique. Il faut associer les artistes dans l’élaboration des curricula du système éducatif. Et un artiste doit se documenter, comprendre les enjeux sociaux économiques et culturels de ce monde pour pouvoir exister. J’invite les jeunes à aller apprendre. La guerre entre artistes a plombé la création artistique. Senghor, en tant qu’arbitre, regardait faire. Quand Iba Ndiaye en a eu marre, il est parti s’installer en France. Ibra Tall, quant à lui, est allé créer l’Ecole des beaux-arts avec une esthétique africaine. C’est ainsi que Senghor avait dit qu’il nous faut un art nouveau pour une nation nouvelle.
Mais est-ce qu’on en est arrivé là en termes de vision ?
Un art pur, une nouvelle nation, nous n’en sommes pas encore arrivés-là. Maintenant, est-ce qu’on doit faire un art pour nous-mêmes ? Je ne peux pas prétendre dire que je vais faire de l’académisme. Car je ne peux pas amener des femmes ici, nues, pour les dessiner, alors que cela se fait en Europe. Voilà le choix culturel et tout cela maintenant, il faut le réinventer par rapport à nos véritables réalités, nos us et nos coutumes. Car, on ne peut pas prétendre faire de l’art et continuer dans le néant sans avoir une véritable pédagogie, une feuille de route, une vision pour en arriver là.
MAGUETTE NDIAYE ET SES DEUX ASSISTANTS DÉSIGNÉS POUR QATAR 2022
L’arbitre Maguette Ndiaye a été retenu pour la prochaine Coupe du monde prévue au Qatar (21 novembre-18 décembre), en même temps que ses habituels assistants Djibril Camara et El Hadj Malick Samba.
Dakar, 19 mai (APS) - L’arbitre Maguette Ndiaye a été retenu pour la prochaine Coupe du monde prévue au Qatar (21 novembre-18 décembre), en même temps que ses habituels assistants Djibril Camara et El Hadj Malick Samba.
Si une désignation pour le Mondial constitue une première pour le central sénégalais, ses assistants Camara et Samba avaient accompagné Malang Diédhiou lors de la Coupe du monde 2018 en Russie.
Ces sifflets sénégalais font partie des "36 arbitres 69 arbitres assistants et 24 arbitres vidéo désignés pour la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022", indique la Fifa dans un communiqué.
Les arbitres sélectionnés représentent ce qui se fait de mieux dans le monde en termes d’arbitrage, selon la FIFA. Ils prendront part à des séminaires d’évaluation prévus pour démarrer au début de l’été, ajoute l’instance dirigeante du football mondial.
Pour la première fois de l’histoire de la Coupe du monde, six arbitres femmes ont été sélectionnées, dont la Rwandaise Salima Mukansanga qui a officié durant la CAN 2021.
"Nous sommes ravis de compter la Française Stéphanie Frappart, et la Japonaise Yoshimi Yamashita, la Rwandaise Salima Mukansanga ainsi que la Brésilienne Neuza Back, la Mexicaine Karen Díaz Medina et l’Américaine Kathryn Nesbitt dans le contingent d’arbitres qui officiera lors de la Coupe du Monde de la FIFA, une première dans l’histoire de la compétition", poursuit le communiqué de la Fifa.
La Fifa a par ailleurs désigné le Gambien Bakary Gassama, objet d’attaques de la part notamment du sélectionneur algérien Djamel Belmadi, après le match contre le Cameroun, comptant pour le match retour de la dernière phase des qualifications.
Son collègue sénégalais Maguette Ndiaye a aussi été fortement critiqué par la Fédération sud-africaine de football (SAFA) pour un penalty controversé sifflé lors du match entre les Bafana-Bafana et les Black Stars du Ghana.
L’arbitrage du Sénégalais avait été également décrié par le club congolais du TP Mazembé, battu (1-4) et éliminé par la RS Berkane (Maroc) de la finale de la Coupe de la CAF.
L’Algérien Mustapha Gorbal, le Zambien Janny Sikazwe, la Rwandaise Salima Mukansanga et le Sud-africain Victor Gomes sont les autres officiels africains désignés.
DES PARTIS VONT BRAVER L'INTERDICTION DE MANIFESTER EN GUINÉE
Des dizaines de partis parmi les plus représentatifs du pays ont décidé mercredi de défier l'interdiction de manifester imposée par la junte, un nouveau pas dans le durcissement de leurs relations avec les militaires au pouvoir depuis 2021
Ces formations réunies au sein du G58 se sont associées au Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), l'ancien parti au pouvoir que beaucoup avaient farouchement combattu, pour publier un communiqué annonçant leur intention de braver l'interdiction de manifester et dénonçant "l'autoritarisme" du chef de la junte, le colonel Mamady Doumbouya.
Dans une Guinée coutumière des violences politiques, le G58 et le RPG de l'ex-président Alpha Condé, renversé en septembre 2021 dans un putsch conduit par le colonel Doumbouya, préviennent que le pouvoir militaire "sera le seul responsable de la dégradation du climat et de la paix sociale que pourrait connaître notre pays dans les jours à venir".
La contestation des partis politiques va grandissant contre la junte, qui avait été accueillie favorablement en septembre 2021 par une population exaspérée par la répression, la pauvreté ou la corruption. Mais la grogne s'est amplifiée avec la décision des autorités, entérinée la semaine passée, de fixer à trois ans la durée de la période de transition censée précéder un retour des civils à la tête de ce pays pauvre, dirigé pendant des décennies par des régimes autoritaires ou dictatoriaux.
La junte a annoncé vendredi interdire les manifestations de rue. Le G58 et le RPG "désapprouvent avec la plus grande fermeté" cette décision, disent-ils dans un communiqué. Ils "affirment leur détermination à défendre l'État de droit, et en l'occurrence le droit de manifester" et annoncent qu'ils vont mettre en place une commission "pour l'organisation matérielle des futures manifestations pacifiques". Plus globalement, ils "dénoncent et rejettent l'autoritarisme" du colonel Doumbouya et accusent la junte d'avoir fixé "unilatéralement" la durée de la transition et de chercher à "confisquer" le pouvoir. Ils fustigent la mise en cause et l'arrestation d'un certain nombre de leurs dirigeants au nom du combat proclamé contre la corruption, ainsi que leur éviction de leur domicile au nom d'une politique de récupération de biens publics.
Amnesty International a réprouvé dans un communiqué l'interdiction de manifester. "Par cette décision, les autorités de la transition perpétuent la violation du droit de réunion pacifique fréquemment commise sous la présidence d'Alpha Condé qu'elles ont renversé le 5 septembre 2021. Elles en font même une règle destinée à être appliquée possiblement pendant plusieurs années et pour des motifs vagues, en violation du droit international", a-t-elle dénoncé.
BOUBACAR KAMARA TOURNE DOS AU SENEGAL
Le milieu de terrain français d’origine sénégalaise Boubacar Kamara est l’invité surprise de la liste publiée par le sélectionneur de la France, Didier Deschamps, pour les matchs de la Ligue des nations en juin prochain.
Dakar, 19 mai (APS) - Le milieu de terrain français d’origine sénégalaise Boubacar Kamara est l’invité surprise de la liste publiée par le sélectionneur de la France, Didier Deschamps, pour les matchs de la Ligue des nations en juin prochain.
‘’Il n’y a qu’un seul nouveau dans la liste. Boubarcar Kamara va découvrir l’équipe de France A, alors que le Sénégal faisait une cour assidue au milieu de terrain de l’OM’’, rapporte le site du quotidien français L’Equipe.
Kamara, dont le contrat avec l’Olympique de Marseille expire dans un mois, remplace numériquement dans cette liste Paul Pogba (Manchester United), qui a déclaré forfait à cause d’une blessure.
L’Equipe a annoncé en avril dernier que le milieu de terrain de l’OM avait décidé de jouer pour le Sénégal.
Deux sociétaires de l’OM, Pape Gueye et Bamba Dieng, font partie du groupe sénégalais champion d’Afrique en titre.
Didier Deschamps a publié une liste de 24 joueurs pour le tournoi de la Ligue des nations, qui verra les Bleus jouer contre le Danemark, le 3 juin, au stade de France, avant de rencontrer la Croatie à Split, le 6 du même mois.
Ils enchaîneront quatre jours plus tard avec l’Autriche, à Vienne, avant de terminer leur saison par la réception de la Croatie, le 13 juin, à Saint-Denis.
MACKY SALL AU GRAND-THÉÂTRE POUR DONNER LE COUP D’ENVOI DU DAK’ART 2022
Le chef de l’Etat, Macky Sall, vient d’arriver au Grand-Théâtre national, où il va présider la cérémonie officielle d’ouverture de la 14e édition de la Biennale de l’art africain contemporain (Dak’art).
Dakar, 19 mai (APS) - Le chef de l’Etat, Macky Sall, vient d’arriver au Grand-Théâtre national, où il va présider la cérémonie officielle d’ouverture de la 14e édition de la Biennale de l’art africain contemporain (Dak’art).
Initialement prévue en 2020, cette édition du Dak’art (19 mai-21 juin) avait été reportée raison notamment de la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19.
Le corps diplomatique accrédité à Dakar est fortement représenté à cette cérémonie officielle, de même que des représentants d’institutions internationales accréditées à Dakar.
L’humoriste canadien d’origine sénégalaise Boucar Diouf a été choisi pour animer cet évènement, l’Orchestra Baobab de Dakar étant chargé du volet musical de la manifestation.
Le thème "Ĩ Ndaffa#" (ou Forger/Out of the fire) choisi pour l’édition 2020 a été maintenu malgré le report de l’évènement et bonifié d’un dièse (#).
Le Dak’art est devenu une biennale en 1996 et depuis lors ces thèmes ont été déclinés en français notamment "L’Heure rouge" (2018), "La Cité dans le jour bleu" (2016) ou encore "Création contemporaine et dynamiques sociales" (2012).