KEEMTAAN GI - « SOUY » BALAI !
Je le confesse ici et maintenant et sans aspérité. J’ai eu un haut le cœur lorsque j’ai aperçu à la télé, hier, les vilaines tronches de la bande que forment les membres du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE). Ma peine serait plus énorme encore si ceux du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) s’étaient invités au tableau de la provocation. Des institutions improductives, inutiles et budgétivores et qui n’ont servi qu’à engraisser une clientèle et une oligarchie improductives. Voilà des gens dont les principaux rôles sont de conseiller le Gouvernement en matière de politique économique, sociale, environnementale, culturelle, sportive etc. et qui n’ont été d’aucun rendement sur les différents segments où s’étendent leurs champs consultatifs. Ils seraient utiles tous ces parasites qu’on s’en serait aperçus. En tout cas, aucun des domaines où l’on sollicite leurs expertises supposées ne s’est senti mieux après l’application de leurs remèdes. En réalité, d’ailleurs, tous leurs rapports étaient rangés dans des tiroirs... D’ailleurs, l’on n’a pas souvenance de les avoir entendus émettre une opinion opposée à celle de celui qui les a nommés à ces sinécures. On aimerait bien, d’ailleurs, qu’ils nous disent leur apport durant ces douze dernières années. Seugn Bass nous avait promis leur mise à mort. Là où il a vite fait d’abroger les décrets signés par son prédécesseur, notamment ceux concernant la magistrature, il aurait pu mettre à la poubelle les dernières nominations des membres de ces machins qui ne servent à rien sinon à caser une clientèle politique, syndicale, patronale, féminine et on en passe. L’annulation des nominations effectuées en catimini par le Chef avant son départ aurait également été un excellent signe envoyé au bon peuple des « patriotes ». Seugn Bass ne peut pas dissoudre ces machins parce qu’il n’a pas la majorité à l’Assemblée nationale ? La belle affaire ! Il dispose pourtant d’autres moyens de coercition comme bloquer les budgets de tous ces machins pour les tuer d’inanition. Et il ne se trouvera personne pour pleurer sur le sort des parasites membres de ces machins. Pour le reste, au coup de balai qui tarde et que l’on espérait pour hier, il faudra bien que les nouveaux élus du peuple mettent un peu de hargne. Qu’ils nous débarrassent définitivement de tous ces gens qui nous rappellent ce régime honni que le peuple souverain a congédié le 24 mars dernier… Comme disent les marchands ambulants de détergents : « Aywa souy balai » ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
PRATIQUES COMMERCIALES DOUTEUSES OUSMANE SONKO NE LACHE PAS LES MINOTERIES
Même si les minoteries (les industries farinières) ont abdiqué rapidement et sans conditions, en levant ce mardi leur décision de suspendre la production de farine boulangère, elles risquent de payer cher leur défiance contre le régime. Hier en Conseil des ministres, Ousmane Sonko a indiqué que le Gouvernement est déterminé à poursuivre les investigations pour tirer au clair les constats de pratiques commerciales douteuses par certaines entreprises, en commençant par celles évoluant dans la minoterie. Alors les industriels de l’AMIS n’ont qu’à se tenir prêts puisque « le « JUBAL », et le « JUBANTI» sont à leurs portes. Le Premier ministre est également revenu sur les mesures de baisse du coût de la vie, entrées en vigueur le lundi 24 juin 2024. À cet égard, il a demandé au ministre de l’Industrie et du Commerce de veiller à la mobilisation de ses services en vue du strict respect des prix sur l’ensemble du territoire national. Il a, en outre, exhorté le ministre de l’Industrie et du Commerce à entreprendre les démarches nécessaires en vue de finaliser les travaux d’élaboration des projets de décrets et d’arrêtés d’application de la loi numéro 2021-25 du 12 avril 2021 sur les prix et la protection des consommateurs.
COUP DE CHAPEAU LE GOUVERNEMENT DE SONKO DISTINGUE !
A l’image du « Wanted », du « Coup de Sabot » et du fameux « Al Khayri », le « Coup de Chapeau » est une vieille rubrique du « Témoin » née en 1990 au moment du lancement de l’hebdomadaire ancêtre de votre quotidien préféré. Le « Coup de Chapeau », comme son nom l’indique, était destiné à rendre hommage aux personnes qui s’étaient distinguées par leurs propos, leurs écrits ou leurs actions, qui avaient accompli un exploit ou suscité l’admiration du public. Justement, il y a de quoi dépoussiérer cette vieille rubrique pour la décerner au gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko. Intransigeant dans la mise en demeure pour l’application rigoureuse des nouveaux tarifs, le Gouvernement a poussé le tout puissant bataillon financier des meuniers à capituler sans conditions. Pour « Le Témoin » quotidien, les producteurs de farine doivent s’estimer heureux d’avoir échappé provisoirement à une traque fiscale. Ou alors à un raid de la police des prix dans les minoteries. Toujours est-il que le communiqué laconique du président de l’Association des meuniers industriels, Claude Demba Diop, fait rire sous cape. Surtout là où il dit que la médiation de Baïdy Agne aurait permis de décanter la situation. Médiation avec qui ? Et pour qui ? Vraiment, les meuniers prennent les Sénégalais pour des demeurés. Car l’Etat n’a jamais négocié l’ordre public, pardon l’ordre « tarifaire ». Il a mis en demeure et les meuniers ont capitulé, c’est tout !
RUFISQUE DES DROGUES D’UNE VALEUR COMPRISE ENTRE 400 A 700 MILLIARDS DE FRS INCINEREES
Les fours de la Sococim de Rufisque ont permis hier aux autorités à travers l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS) d’incinérer une importante quantité de drogue dont la valeur marchande est située entre 400 et 700 milliards de francs CFA. La drogue incinérée a été saisie dans la région de Dakar. La cérémonie, présidée par le secrétaire général du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, s’est déroulée en présence de plusieurs responsables de la sécurité publique et des autorités administratives du département de Rufisque. ‘’Nous pouvons estimer la valeur de cette drogue incinérée à environ entre 400 et 700 milliards de francs CFA. La saisie de cette drogue couvre les deux dernières années’’, a indiqué le directeur de l’OCRTIS, le commissaire Ndiarré Sène. Selon lui, la saisie de cette quantité importante de drogue est le fruit de l’action des forces de défense et de sécurité. Alioune Aidara Niang, le secrétaire général du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, a informé que le gouvernement allait mettre à profit la Semaine de lutte contre la drogue pour accroitre la sensibilisation et la mobilisation des acteurs en vue de contrer les trafiquants qui font désormais usage de la haute technologie dans leurs opérations.
SAISIES DE DROGUESDIOMAYE FELICITE LESFORCESDEDEFENSE ETDESECURITE
Parlons toujours de la drogue pour dire qu’hier, le président de la République a vivement félicité en Conseil des ministres les Forces de Défense et de Sécurité auteures des résultats remarquables obtenus ces derniers mois. Evoquant le renforcement de la lutte contre la drogue au Sénégal, le Président de la République a ainsi saisi l’occasion de la célébration ce 26 juin de la Journée mondiale contre l’abus et le trafic de drogues pour féliciter les Forces de Défense et de Sécurité. Il a demandé au Gouvernement, particulièrement au ministre de l’Intérieur, de poursuivre, avec efficacité, la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la drogue tout en renforçant la sensibilisation des populations, notamment les jeunes, sur le fléau. Le chef de l’Etat a exhorté le Gouvernement à s’atteler, sans délais et de manière inclusive, à la révision et à l’actualisation rapide du Code des drogues.
INONDATIONS, NOYADES LE GOUVERNEMENT AUX AGUETS
L’hivernage de cette année est attendu pour être pluvieux. Cela empêche nos autorités de dormir du sommeil du juste puisqu’elles multiplient les initiatives pour, comme le dit le ministre de l’Assainissement, Dr Cheikh Tidiane Dièye, amoindrir les dégâts. En tout cas hier, en Conseil des ministres, le Premier ministre Ousmane Sonko a évoqué l’impérieuse nécessité pour les départements ministériels concernés d’accorder une attention particulière aux actions requises en matière de sécurité civile, notamment pour la prévention des inondations, des noyades pendant les vacances ainsi que des chavirements de pirogues de pêche causés par les intempéries. Dans ce cadre, il a appelé à rendre opérationnels, avant l’installation de la saison des pluies sur l’ensemble du territoire national, le système d’alerte des risques d’inondation ainsi que la Cellule de crise et d’alerte pour une prise en charge efficace notamment du soutien social, des impacts sur la circulation routière et des risques d’électrocution. Il a également invité le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique à prendre les dispositions requises en vue d’une surveillance efficace des plages.
BAISSE DU PRIX DU CIMENT LE DECRET DE MODIFICATION EN COURS
Si les cimentiers et les commerçants du ciment rechignaient à appliquer la baisse de 2000 frs sur la tonne prise le 24 juin dernier par les autorités en réclamant le décret d’application, ils vont devoir s’aligner dans les prochaines heures. En effet, un coup d’œil sur la partie des textes réglementaires et législatifs du Conseil des ministres nous montre que le Gouvernement a lancé l’élaboration du Projet de décret modifiant le décret 2020-986 du 24 avril 2020 instituant une taxe parafiscale au profit du fonds pour l’habitat social dénommée « taxe sur le ciment ». Autrement dit, le nouveau texte qui supprime la taxe parafiscale prise parle président Macky Sall le 24 avril 2020 au profit du Fonds pour l’Habitat Social sera élaboré en mode fast-track !
SOCIETES NATIONALES L’IGE A DEBUTE UNE MISSION D’AUDIT A LA POSTE
La Poste est fouillée depuis hier par l’Inspection générale d’Etat. Selon nos sources, les inspecteurs généraux d’Etat de l’IGE ont débarqué dans les locaux de la direction générale de cette société nationale pour ausculter de près la gestion des dernières années des différents directeurs généraux de La Poste. Cette boîte est un vrai casse-tête pour les autorités. Elle constitue un risque budgétaire soutenu pour les finances du pays. Le document de programmation budgétaire 2025- 2027 rendu public la semaine dernière indique que la situation de la SN La Poste dont les capitaux propres se présentent à - 86,872 milliards FCFA pour un capital social de 3,325 milliards FCFA (sur la base des états financiers de 2019 qui sont les plus récents) est catastrophique. Cependant, l’Assemblée générale extraordinaire tenue à la date 10 février 2023 a décidé de la poursuite des activités de la structure en optant pour une recapitalisation par conversion des créances que l’Etat détient sur la SN La Poste pour un montant de 174,2 milliards FCFA. En plus, La Poste attend de l’Etat une mobilisation de ressources permettant le financement de son plan de relance notamment dans son volet social (plan de départ négocié avec une première phase concernant 500 agents pour un budget global de 10 milliards FCFA).
ARMEE LE GENERAL MBAYE CISSE A RENCONTRE LE GENERAL C.Q BROWN DES ETATS-UNIS
La coopération militaire entre les Etats-Unis et le Sénégal a été au menu d’une rencontre entre les deux patrons des armées sénégalaises et américaines. Les deux chefs d’étatmajor le général Mbaye Cissé et C.Q Brown des Etats-Unis ont eu un entretien au Botswana le 24 juin dernier en marge de la Conférence des Chefs d’Etats-majors africains. Le Sénégal et les Etats-Unis, qui développent une coopération militaire féconde dans tous les domaines, sont déterminés à renforcer la stabilité et la sécurité en Afrique.
DISTINCTION LE MAIRE DE NGOUNDIANE, MBAYE DIONNE, LAUREAT DE GENDER AWARD
Le maire de la commune de Ngoundiane, Mbaye Dionne, a été sélectionné dans la catégorie Leader Communautaire de Gender Award à la suite d’un processus de sélection. M. Dionne a été choisi en reconnaissance de son engagement exceptionnel et de ses réalisations significatives dans la promotion, l’inclusion et l’autonomisation des femmes au sein des zones impactées. Selon un mail des organisateurs adressé au lauréat, Mbaye Dionne a été sélectionné pour son remarquable engagement ainsi que ses efforts continus pour créer des opportunités économiques et encourager le leadership féminin dans sa commune. Mbaye et tous les autres lauréats sont invités à une cérémonie spéciale autour d’un dîner de gala qui se tiendra samedi
par Yoro Dia
ET SI ON SE PRÉPARAIT À LA COHABITATION
Le refus de Sonko de se soumettre à la DPG qu’il a pourtant abordée plusieurs fois en Conseil des ministres confirme le Projet Nakhebaye de Pastef. Le bilan des 100 jours se résument à deux mots : « excès » et « insignifiance »
Le refus du Premier ministre de se soumettre à une déclaration de politique générale qu’il a pourtant abordée plusieurs fois en conseil des ministres confirme le Projet Nakhebaye de Pastef.
Comme son nom l’indique la DPG exige une vision, une ambition et des orientations claires que notre Premier Ministre n’a jamais eues. Sonko joue la montre en attendant que les hauts fonctionnaires qu’il appelle, par ignorance ou mauvaise foi, le Système, rédigent le projet. Un projet que Pastef , par indigence intellectuelle, a mis dix ans pour lui trouver un nom. Comme pour le PSE, ce seront nos brillants hauts fonctionnaires qui vont rédiger le Projet qui s’appelle Vision 2050 et va s’inscrire inévitablement dans la continuité du PSE. Si le Premier ministre, comme le disent ses proches attend la nouvelle assemblée qui sera installée après les élections issues de la dissolution, il est de bon aloi de lui rappeler deux choses.
Premièrement, il n’appartient au Premier ministre de choisir son « Assemblée » parce que même s’il en a les instincts et les réflexes, Monsieur Sonko n’est pas Caligula qui méprisait tellement le Senat qu’il y avait nommé son cheval ou François 1er dont le bon plaisir devenait la loi.
Secundo, qu’est ce qui fait croire à Monsieur Sonko qu’il sera encore en poste après les législatives anticipées ? Le charme de la démocratie réside dans l’incertitude des élections et l’exercice du pouvoir est le plus grand ennemi du populisme.
C’est pourquoi le bilan des 100 jours de Pastef se résument à deux mots chers à Talleyrand : « excès » et « insignifiance ». Excès quand Sonko menace la presse et les juges et qualifie nommément et publiquement le président du Conseil constitutionnel de corrompu…Insignifiance quand il rabaisse sa fonction et la réduit au petit privilège du tapis rouge confirmant Talleyrand qui disait « Si les gens savaient par quels petits hommes ils sont gouvernés, ils se révolteraient vite. »
De quoi a peur le Premier ministre ? D’une motion de censure ?
Aucun Premier du Sénégal n’a jamais été renversé par une motion de censure lors d’une DPG même si la motion de censure reste un moyen de créer un débat devant l’opinion sur la vision et les orientations. La révolte, si elle n’est pas parlementaire, sera populaire et démocratique.
La révolte démocratique viendra des législatives. Pastef n’a pu prospérer que dans la tension permanente ; l’accalmie et la clarté brutale de l’exercice du pouvoir ont montré que le fameux projet n’était qu’un deep fake et donc, en réalité, Pastef n’a pas de vision, encore moins une ambition pour le pays. La meilleure façon de sanctionner de ce deep fake qu’incarne Sonko est de sanctionner démocratiquement Pastef aux législatives en imposant au président de la République une cohabitation en l’aidant démocratiquement à se débarrasser de son encombrant et incompétent Premier ministre. De toute façon en cas de cohabitation, rien va changer pour le président de la République car comme aujourd’hui à l’image du Roi d’Angleterre, il va continuer à régner mais ne pas gouverner. Aujourd’hui avec Sonko, il est plus le « Résident de la République » que Président de la République. Avec la cohabitation, il le sera moins et sera plus Président de la République.
Naturellement, on nous dira que notre constitution et nos institutions ne prévoient pas la cohabitation. La constitution et les institutions de la Ve République en France n’ont jamais prévu la cohabitation parce que De Gaule a toujours pensé qu’un Président désavoué devait s’en aller comme il le fit quand le Non l’emporta au referendum de 1969. En 1986, malgré le désaveu aux législatives Mitterrand qui n’était pas De Gaule choisit de rester et les institutions s’adaptèrent à la cohabitation. Et la France n’a jamais été aussi bien gouvernée que pendant la cohabitation Chirac- Jospin (1997-2002).
Nos institutions qui ont fait la preuve de leur solidité et notre Etat qui, comme le roseau, plie mais ne rompt pas, sont prêts à gérer cette cohabitation. Comme l’alternance devenue la respiration de notre démocratie, la cohabitation qui s’annonce sera soluble dans nos institutions comme l’alternance.
LES NOMINATIONS AU CONSEIL DES MINISTRES DU 26 JUIN
SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du mercredi 26 juin 2024.
"AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES,
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Mouhamadou Bamba DIOP, Ingénieur statisticien économiste, matricule de solde n° 615 996/D, est nommé Secrétaire général du Ministère de l’Économie, du Plan et de la coopération, en remplacement de Monsieur Allé Nar Diop appelé à d’autres fonctions ;
Madame Ndèye Fatou LO, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n° 616 254/J, est nommée Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, en remplacement de Madame Amy MBACKE appelée à d’autres fonctions. ;
Madame Marième GUEYE, Inspecteur principal du Trésor, matricule de solde n° 624 689/A, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens ;
Monsieur El Hadj SALL, Economiste-Environnementaliste spécialisé en audit et contrôle interne, matricule de solde n° 515 409/D, est nommé Inspecteur des Affaires administratives et financières au Ministère de l’Environnement et de la Transition écologique ;
Monsieur El Hadji Mamadou GUEYE, Juriste, matricule de solde n° 662 513/E, est nommé Inspecteur des Affaires administratives et financières au Ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires ;
Monsieur Mamadou Boye DIALLO, Juriste financier, matricule de solde n° 642 620/Z, est nommé Inspecteur des Affaires administratives et financières au Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage."
LES LIAISONS DANGEREUSES
Latif Coulibaly, Yoro Dia, Bougane Guèye... l'ascension des journalistes vers des carrières politiques majeures soulève des enjeux pour la crédibilité des médias. Focus sur ces parcours qui illustrent la nature ambiguë des liens presse-politique
Le Sénégal, souvent présenté comme un modèle de démocratie en Afrique, offre un paysage médiatique dynamique, mais complexe où les frontières entre journalisme et politique sont fréquemment floues. De nombreux journalistes ont franchi le Rubicon politique. Ce qui soulève des questions sur la neutralité et l’indépendance de la presse. Cet article explore divers exemples de journalistes sénégalais devenus politiciens, mettant en lumière les défis et les implications de cette dualité.
Bara Diouf : Un pionnier de la transition
Bara Diouf incarne l’un des premiers exemples marquants de cette transition. Dirigeant le quotidien national ‘’Le Soleil’’ jusqu’en 1986, il a ensuite été élu député du Parti socialiste du Sénégal pour un mandat de cinq ans. Ancien fervent défenseur des régimes de Léopold Senghor et d’Abdou Diouf, Bara Diouf n’a pas caché son admiration pour le président Abdoulaye Wade, arrivé au pouvoir en 2000. ‘’Abdoulaye Wade me plaît. Il a de l’ambition et réalise des choses importantes pour son pays. Je suis très respectueux des institutions et de la patrie. Il est donc normal que je soutienne ceux qui veulent faire de l’Afrique un grand continent’’, déclarait-il.
Malgré ses convictions politiques, Bara a su maintenir ‘’Le Soleil’’ comme une référence nationale et sous-régionale, formant plusieurs générations de journalistes. Son parcours montre qu’il est possible de jongler entre engagement politique et professionnalisme journalistique, bien que cet équilibre soit délicat.
Racine Talla : Le militantisme au cœur du service public
Racine Talla, à la tête de la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS) pendant douze ans, est un autre exemple notable. Sa gestion a été critiquée par les syndicalistes du côté du Triangle sud, le faible temps d’antenne accordé aux opposants et à la société civile et même à certains de ses contempteurs au sein du régime de Macky Sall fini de démontrer sa toute-puissance au sein de la chaîne publique.
En tant que militant de l’Alliance pour la République (APR) et maire de Wakhinane Nimzatt, Talla n’a jamais caché ses positions politiques, compliquant la distinction entre ses rôles de militant et de directeur. Ses prédécesseurs avaient déjà transformé le média en outil de propagande, lui l’avait placé à un niveau qu’il sera difficile d’égaler.
Aujourd’hui, l’arrivée de Pape Alé Niang, proche du Premier ministre Ousmane Sonko, soulève des questions sur l'avenir de cette institution. Ses premiers actes tendent cependant à un retour à la vocation première de la télévision : au service du peuple.
Yakham Mbaye : La double casquette du journaliste-politicien
Yakham Mbaye représente un cas où le militantisme a pris le dessus sur l’intégrité journalistique. Directeur du ‘’Soleil’’ et militant de l’APR à Dakar-Plateau, Yakham a surfé sur une double identité de journaliste et de partisan, ce qui lui a coûté une certaine crédibilité auprès de ses pairs. Connu pour son style incisif, il avait critiqué la dynastie ''Faye-Sall'' avant de devenir un proche de la première dame. Son militantisme a souvent éclipsé ses analyses factuelles, mettant en évidence le danger de cette double casquette.
Lamine Niang, ayant pris le relais de Yakham, se trouve dans une position délicate, mais stratégique. En tant que responsable du Pôle conseils et stratégies du Secrétariat national à la communication de Pastef et directeur de Jotna TV (média de résistance durant le second mandat de Macky Sall), il doit naviguer habilement entre ses obligations politiques et son rôle dans les médias.
Ahmed Aïdara : Entre critiques et engagement politique
Ahmed Aïdara, maire de Guédiawaye et membre de l’opposition, continue de présenter une revue de presse en wolof tous les matins. Ex-animateur de l’émission ‘’Teuss’’ sur Zik FM, Aïdara est aussi populaire qu’il divise, avec un style théâtral qui inclut pleurnicheries, rires et moqueries des acteurs politiques. Ses critiques acerbes du gouvernement Sall l’ont placé en pole position au sein de la coalition Yewwi Askan Wi en janvier 2022, le propulsant à la tête de cette mairie pour remplacer un autre journaliste, Aliou Sall.
Ce dernier, très discret, est diplômé du Cesti. Il a rapidement basculé vers les milieux politiques sous l’ère Wade, poursuivant son engagement avec l’arrivée au pouvoir de son frère Macky Sall. En un temps record, il est devenu président de l’Association des maires du Sénégal et directeur de la Caisse des dépôts et consignations.
Son parcours souligne l’influence que les journalistes peuvent exercer, même en restant partiellement actifs dans leur profession d’origine.
La transition vers la politique : Une tendance répandue
La tendance des journalistes sénégalais à se tourner vers la politique n’est pas nouvelle. Latif Coulibaly, Abou Abel Thiam, Aliou Sow, Ibrahima Ndoye, Mamadou Ibra Kane et Pape Djibril Fall ont tous mis fin à leurs activités journalistiques pour se consacrer à leurs carrières ou fonctions politiques. Cette transition leur a permis de capitaliser sur leur notoriété médiatique pour gagner en influence politique. Mais elle pose des questions sur la déontologie et l’indépendance de la presse.
Latif Coulibaly, ex-secrétaire général du gouvernement, avait défendu son choix en arguant que son engagement politique était une continuation logique de son combat pour la justice et le développement du Sénégal.
Ce qui est constant, c’est que parmi ces susmentionnés, personne n’est revenu dans les rédactions, après avoir pris goût à la politique. Certains comme Abdou Mbow ont eu une carrière éphémère dans le métier. Le journalisme n’a été qu’un statut pour eux.
Bougane Guèye Dany : Une double posture controversée
Bougane Guèye Dany, ancien journaliste (Walfadjri) et propriétaire du groupe de presse D-Média et leader du mouvement Gueum Sa Bopp, est un exemple particulièrement controversé. Patron de presse et acteur politique, il utilise ses médias pour promouvoir ses idéaux, ce qui lui vaut des critiques pour usage excessif de ses plateformes à des fins politiques.
Sa posture lui offre une tribune puissante pour influencer l’opinion publique, mais elle peut aussi se retourner contre lui, certains régimes pouvant utiliser cette double posture pour solder leurs comptes. D’aucuns pensent qu’il fait usage de ses combats politiques pour embarquer une certaine partie de la presse dans sa croisade.
Thierno Amadou Sy : L’engagement continu
Thierno Amadou Sy a fait son entrée en politique en 2018, rejoignant l’ex-parti présidentiel (APR) et déclenchant une vive polémique. Sy considère son engagement politique comme une extension de sa passion pour les questions de développement qu’il explorait déjà à travers ses émissions. ‘’Je considère mon engagement en politique comme un prolongement de ma passion pour les questions de développement quand j’étais journaliste’’, se justifie-t-il.
Son parcours montre comment l’engagement politique peut naître d’une vocation journalistique axée sur les questions de société. L’actuel directeur de l’APS est dans une posture indécise, depuis l’arrivée au pouvoir du duo Sonko-Diomaye en mars 2024. Plusieurs de ses collaborateurs militent pour qu’on le maintienne au poste, mettant en avant ses prouesses dans cette société. Alors qu’une autre partie réclame son départ à cause de sa proximité avec l’ancien régime.
Mais le nouveau régime continue de lui faire confiance. Ce qui n’est pas le cas de Bara Ndiaye qui avait retourné sa veste une semaine avant le scrutin. Il a été limogé depuis un mois.
Pour rappel, Bara Ndiaye était un responsable de l’APR et ancien maire de Méwane.
Amadou Ba : Un exemple de déontologie
Directeur général du quotidien ‘’L’AS’’ et maire de Missirah depuis janvier 2022, Amadou Ba se distingue par son engagement envers l'éthique et la déontologie. Depuis qu’il a été élu maire, il met en avant son respect strict des principes journalistiques. En tant que directeur général de ‘’L’AS’’, il a cessé de signer des articles depuis plus de deux ans, affirmant que son rôle politique était incompatible avec l'exercice actif du journalisme.
Cette décision souligne son engagement à éviter les conflits d'intérêts et à maintenir l'intégrité de la profession.
Souleymane Jules Diop, Yoro Dia, Sadikh Top et Mamadou Bamba Ndiaye : De la plume à la tribune
Actuel ambassadeur du Sénégal à l'Unesco à Paris, Souleymane Jules Diop fut responsable du desk politique du journal ‘’Wal Fadjri’’. Au début de la première alternance, il devient le conseiller en communication du Premier ministre Idrissa Seck. Le clash de ce dernier avec Wade l'exile au Canada où il se radicalise contre le régime du ‘’Pape du Sopi’’. En tant que journaliste, il s'est imposé comme une voix influente, n'hésitant pas à dénoncer ce qu'il percevait comme des abus de pouvoir ou des dysfonctionnements au sein du gouvernement. Il fait partie des premiers influenceurs et activistes politiques sur les réseaux sociaux.
À la chute de Wade, il est revenu au bercail, occupant diverses responsabilités dans les gouvernements successifs de Macky Sall.
Yoro Dia est connu pour ses analyses politiques et son approche critique des questions sociopolitiques au Sénégal. Ancien rédacteur en chef de Wal Fadjri FM, ses écrits et ses commentaires dans divers médias ont fait de lui une personnalité incontournable du paysage médiatique sénégalais. Mais comme beaucoup de journalistes de sa génération, il a fait le saut vers la politique.
Il a été nommé ministre et porte-parole sous l'administration du président Macky Sall. Ce passage du journalisme à la politique a suscité beaucoup de débats et de critiques. Certains observateurs ont vu en cela une trahison de ses idéaux journalistiques et une compromission de son indépendance.
Sadikh Top a commencé sa carrière comme journaliste où il a rapidement acquis une réputation pour son professionnalisme et sa rigueur. En rejoignant le Pastef, il a fait le choix de mettre fin à sa carrière journalistique pour se consacrer pleinement à la politique. Cette décision n’est pas sans rappeler celle de nombreux journalistes qui, ayant passé des années à analyser et critiquer les systèmes politiques, se sont engagés dans la sphère politique pour apporter le changement qu’ils prônent.
Feu Mamadou Bamba Ndiaye incarne parfaitement le parcours de nombreux journalistes sénégalais qui ont transité vers des rôles politiques de premier plan. Ancien directeur de publication et journaliste réputé, Bamba Ndiaye a franchi le pas vers la politique en devenant ministre des Affaires religieuses sous la présidence d'Abdoulaye Wade, un parcours qui met en lumière les interactions complexes entre journalisme et politique au Sénégal.
L'impact sur la crédibilité des médias
Ces parcours mettent en lumière un défi majeur pour le journalisme sénégalais : maintenir l’intégrité et la crédibilité face aux engagements politiques des journalistes. La frontière entre journalisme et politique est souvent floue, brouillant la perception d’indépendance des médias.
Pour restaurer la confiance dans les médias, une réforme des pratiques journalistiques pourrait être nécessaire, mettant l’accent sur la déontologie et l’indépendance. Les journalistes doivent pouvoir exercer leur métier sans pressions politiques, tout en ayant la liberté de s’engager politiquement de manière transparente et sans conflit d’intérêts.
Le cas des journalistes sénégalais devenus politiciens illustre les défis posés par la nature ambiguë des relations entre les uns et les autres. Tandis que certains ont réussi à naviguer dans ces eaux troubles avec une certaine dignité, d'autres ont vu leur crédibilité compromise. Pour assurer un avenir où la presse reste un pilier de la démocratie, il est important de renforcer les mécanismes garantissant l'indépendance et l'intégrité des médias au Sénégal.
La célèbre citation de Claude Julien, ‘’les journalistes aiment les politiciens comme les mouches aiment le miel’’, illustre à merveille la relation complexe entre les journalistes et les politiciens au Sénégal.
UN SERVITEUR EN QUÊTE DE RÉDEMPTION
Considéré comme le candidat de la jeunesse, Pape Djibril Fall n'a pas résisté à la vague du parti Pastef. Depuis, sa notoriété décline tandis que de nouvelles figures émergent. Isolé au sein de l'opposition, son parti se cherche une stratégie à définir
Le leader du parti Les Serviteurs, Pape Djibril Fall, est à la croisée des chemins concernant son avenir politique, dans un contexte de nouvelle hégémonie de Pastef. L’ancien journaliste de la TFM doit s’inscrire dans le champ des idées et des propositions pour essayer de constituer une alternative au parti des patriotes en 2029.
C’est un homme souriant et affable qui parcourt les allées du Centre de conférences Abdou Diouf (Cicad). En boubou blanc et lunettes vissées sur la tête, l’ancien candidat des Serviteurs n’hésite pas à s’approcher de la forêt de micros des journalistes. D’un air rassurant, il donne son avis concernant les assises de la justice sous le thème ‘’La réforme et la modernisation de la justice’’, le mardi 28 mai 2024. Le journaliste de formation indique avoir ‘’grand espoir en ces concertations, car enfin, la justice sera réformée comme le souhaitent les populations’’.
Poursuivant, le candidat malheureux de la dernière présidentielle salue l’initiative du chef de l’État. "Le président est sorti de prison pour aller au palais. Donc, il est très bien placé pour comprendre les dysfonctionnements qui existent au sein de la justice pour apporter définitivement des réformes’’, affirme Pape Djibril Fall.
Il faut dire que la surprise des dernières Législatives avait décidé de limiter ses apparitions et de ses déclarations en public depuis l’élection présidentielle du 24 mars dernier. Le benjamin des 19 candidats avait un peu souffert des projecteurs braqués sur la ‘’nouveauté’’ de cette campagne. Anta Babacar Ngom, une alternative pour la prochaine génération de citoyens, apparait comme la vraie révélation de cette campagne. Même si cette dernière termine avec 15 457 voix, soit 3 000 voix derrière l’ancien chroniqueur de la TFM, qui a récolté 18 304 voix, soit 0,4 %. Le candidat des Serviteurs et de la coalition PDF Président est arrivé à la 9e place, derrière les candidats de grandes formations comme Pastef, Rewmi, Benno, Taxawu Sénégal et PUR.
Pape Djibril Fall, qui s’est positionné comme le candidat de la jeunesse, n’a pas pu résister à la vague de rupture incarnée par le parti Pastef, qui a récolté 54 %, propulsant son candidat à la tête du pays.
Par ailleurs, l’ascension de Diomaye Faye (44 ans) vient en quelque sorte couper l’herbe sous le pied de Pape Djibril Fall, qui avait fait de l’alternance générationnelle le cœur de son discours politique auprès des jeunes qui l’ont fortement soutenu lors des élections parlementaires de juillet 2022.
En outre, le refus de s’aligner derrière le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi sur différents dossiers et sa volonté de creuser son propre sillon ont finalement abouti à l’isoler au sein de l’opposition contre Macky Sall.
Sur ce, le candidat de la jeunesse va aussi subir un lynchage médiatique sur les réseaux sociaux qui, pendant un moment, ont permis d’asseoir sa notoriété auprès des jeunes. Une situation qui, dans un contexte de bipolarisation de la vie politique sénégalaise, a fortement nui à son ascension au sein de l’opinion publique.
‘’Nous n’avons pas encore fait le bilan. C’est sûr qu’on le fera après la Tabaski’’, a affirmé Penda Dieng, responsable au sein du parti des Serviteurs. Concernant la question d’une alliance avec Pastef, avec qui il partage plusieurs points comme la formation professionnelle, la souveraineté alimentaire, la renégociation des contrats sur les ressources extractives (pétrole, gaz et mines), entre autres, l’ancienne mandataire du candidat Pape Djibril Fall botte en touche. ‘’Pour le moment, nous sommes en train de nous mobiliser pour d’éventuelles Législatives anticipées, si le nouveau régime venait à les convoquer. Rien n’est encore acté, mais on y travaille pour être plus audible à l’Assemblée nationale’’, soutient-elle.
Selon des spécialistes, Pape Djibril Fall, qui a déjà entamé son propre cursus politique, pourrait à terme se positionner comme un des éléments centraux de l’opposition sénégalaise. Dans cette optique, il devrait chercher à investir le champ des idées et des programmes pour constituer une alternative solide en vue de la Présidentielle de 2029. L’ancien chroniqueur à la 2STV pourrait ainsi devenir une force de propositions solide dans un contexte d’écrémage de la dernière Présidentielle avec le recul des politiciens chevronnés comme Khalifa Sall et Idrissa Seck ainsi que la recomposition du champ politique avec les risques d’implosion de Benno Bokk Yaakaar (BBY) et du déclin des partis alliés (PS, AFP, entre autres).
De ce fait, Pape Djibril Fall pourrait être tenté d’agréger les ‘’déçus’’ de Pastef en perspective de la présidentielle de 2029. Entre-temps, dans l’optique de renforcer le maillage de son parti politique, PDF doit intégrer une coalition afin de structurer sa formation et de lui offrir un ancrage territorial. L’ex-patron de l’Amicale des élèves du Cesti entend s’imposer comme un acteur politique majeur de la vie politique sénégalaise et pourrait ainsi s’inscrire dans cette doctrine souverainiste à fort caractère social. Ainsi, il doit essayer de se singulariser face aux autres candidats par la mise en place d’un projet politique, social et clair.
SÉNÉGAL, OPPORTUNITÉS ET IMPÉRATIFS DANS LES RELATIONS AVEC L'OCCIDENT
La volonté de Diomaye de renégocier des partenariats et de redéfinir le leadership régional laissent entrevoir une inflexion majeure. Les Occidentaux sont face à un double défi : répondre aux aspirations des Sénégalais et rétablir la confiance ébranlée
Le nouveau paysage politique au Sénégal ouvre des perspectives inédites pour les relations avec les pays occidentaux. La nette victoire du président Faye face à l’ancien Premier ministre Amadou Ba a été saluée par des partenaires internationaux, dont la France, les États-Unis et le Royaume-Uni. Emmanuel Macron s’est même distingué en adressant ses félicitations en wolof, un geste interprété comme une volonté active de rapprochement avec la nouvelle administration.
En effet, une frange importante du Pastef, parti panafricaniste de gauche, avait fortement préconisé une rupture avec la France durant la campagne présidentielle. Le président Faye, de son côté, avait promis de renégocier les contrats pétroliers et gaziers pour obtenir des conditions plus avantageuses, suscitant des inquiétudes dans certaines chancelleries occidentales.
Cependant, les premières décisions du nouveau chef d’Etat suggèrent que les craintes d’une rupture radicale étaient infondées. Celui-ci a préféré plutôt insister sur l'importance de maintenir des relations solides avec les partenaires étrangers tout en priorisant les intérêts nationaux.
Lors de l'une de ses premières déclarations publiques en tant que président élu, Bassirou Diomaye Faye a exhorté le Niger, le Mali et le Burkina Faso, qui ont annoncé leur intention de quitter la CEDEAO en début d'année, à réintégrer l'union économique régionale. Dans son discours d’investiture, le président Faye a réaffirmé encore une fois que le Sénégal, sous son magistère, privilégierait la coopération avec la communauté internationale plutôt que la confrontation.
Cette nouvelle réalité offre aux pays occidentaux une courte fenêtre d'opportunité pour redéfinir durablement leurs relations avec le Sénégal et la région, relations qui ont été fragilisées par les tensions persistantes avec l’ensemble des pays du Sahel.
Pour saisir cette chance, il est impératif que l'Occident revoie sa posture et propose des partenariats véritablement équitables. Ces partenariats doivent être conçus dans la perspective de soutenir le co-développement et renforcer la stabilité régionale, répondant ainsi aux besoins locaux tout en respectant la souveraineté des nations impliquées.
En adoptant une approche collaborative et respectueuse, les pays occidentaux peuvent non seulement réparer les liens endommagés mais aussi bâtir une base solide pour une coopération fructueuse et durable avec le Sénégal et ses voisins.
Une nouvelle ère pour les relations entre le Sénégal et l'Occident
La victoire du président Faye incarne donc la profonde frustration de la jeunesse sénégalaise face à un taux de chômage élevé. Une problématique persistante. En 2023, le chômage des jeunes au Sénégal atteignait 4,2 % selon les chiffres officiels. Toutefois, avec 84 % de l'emploi concentré dans le secteur informel, une grande majorité des moins de trente-cinq ans vivent dans une situation de précarité absolue, ayant un accès limité à l'éducation, à l'emploi formel et aux besoins de base.
C'est pourquoi les promesses de réforme économique, de lutte contre la corruption et de promotion de la préférence nationale du président Faye résonnent fortement auprès des jeunes des grands centres urbains, des populations marginalisées et de certains intellectuels frustrés par la complaisance traditionnelle du Sénégal envers les pays occidentaux.
Ces engagements de campagne de la Coalition Diomaye 2024 répondent aux attentes des citoyens en quête d'un système plus juste et transparent, capable de leur offrir de meilleures perspectives de stabilité économique et de gouvernance fondée sur le mérite, la responsabilité et l'intégrité.
En s'attaquant à la corruption endémique et en favorisant les entreprises nationales, le président Faye pourrait redonner aux Sénégalais un plus grand contrôle sur leurs ressources et leur avenir. De telles réformes ambitieuses sont de nature à susciter l'espoir et l'enthousiasme chez les citoyens en quête de changement.
Les enjeux de développement au Sénégal sont considérables, offrant une opportunité précieuse aux pays occidentaux de revoir leur posture et de redéfinir leur approche de coopération. En soutenant les ambitions de la nouvelle équipe gouvernementale, qui vise à créer des emplois pour la jeunesse et à promouvoir la croissance d'un secteur privé national solide, les pays occidentaux peuvent jouer un rôle clé dans la transformation économique du Sénégal.
Cette coopération technique et financière ciblée, ainsi que les investissements favorisant le transfert de compétences et de technologies, permettent non seulement de soutenir le développement durable du Sénégal mais également de démontrer l'engagement en faveur d'un partenariat gagnant-gagnant, bénéfique pour les deux parties.
Aussi, les récentes découvertes de réserves de pétrole et de gaz au Sénégal sont sur le point de transformer radicalement les perspectives économiques et sociales du pays. En engageant un dialogue constructif sur des questions cruciales telles que la gestion durable des ressources naturelles, les pays occidentaux ont l'occasion de soutenir activement un partenariat mutuellement bénéfique avec le Sénégal. En apportant leur expertise et leur soutien, ils peuvent contribuer à une gestion responsable de ces nouvelles richesses, tout en renforçant les liens économiques et diplomatiques entre les deux parties.
L'exploitation minière dans la région de Kédougou, par exemple, offre un aperçu des conséquences néfastes que peut engendrer le décalage entre les intérêts économiques des entreprises étrangères et les réalités des populations locales. Dans cette région, les activités minières ont parfois entraîné des expulsions forcées et porté atteinte aux moyens de subsistance des habitants, suscitant un profond ressentiment anti-occidental. Les communautés locales ont ainsi organisé de nombreuses manifestations, parfois violentes, pour protester contre les pratiques abusives des entreprises.
Seule une approche soucieuse des populations et de leur développement durable peut donc créer un climat propice à une coopération mutuellement bénéfique. À défaut, le risque est grand de voir se multiplier les conflits et les mouvements de rejet, au détriment des bonnes relations entre le Sénégal et ses partenaires occidentaux.
Une opportunité de repenser les alliances dans le Sahel
La posture anti-establishment de la coalition Diomaye 2024 avait suscité des inquiétudes au sein de la communauté internationale durant la campagne, alimentant des craintes quant à la stabilité et à la direction future du Sénégal.
Cependant, les premières annonces du Président Faye ont rapidement rétabli la confiance. Son engagement à promouvoir la transparence dans la gouvernance, à maintenir une équidistance dans les relations internationales et à mettre en œuvre des mesures fortes contre la corruption a démontré sa détermination à améliorer la gestion des affaires publiques.
Preuve supplémentaire de ce regain de confiance, le prix des obligations du Sénégal sur les marchés internationaux a connu une croissance spectaculaire le jour suivant l'élection, passant de 1,4 cent à 75,88 cents sur le dollar, réalisant ainsi la meilleure performance de la journée parmi les émetteurs de dette souveraine sur les marchés émergents. Ce rebond post-électoral suggère un optimisme prudent de la part des investisseurs quant aux perspectives économiques du Sénégal sous le leadership du Président Faye.
Afin que cet élan positif se concrétise durablement, il est désormais essentiel que la communauté internationale apporte son soutien inconditionnel à la nouvelle diplomatie régionale du Sénégal.
En effet, le président Faye a clairement affiché sa détermination à défendre une idéologie souverainiste, en appelant notamment le Niger, le Burkina Faso et le Mali à réintégrer la CEDEAO. De plus, le Chef de l’Etat s'est engagé à promouvoir une intégration africaine plus forte, en prenant le leadership en faveur d'une réforme profonde du franc CFA. Ces initiatives ambitieuses visent à redonner au Sénégal un rôle de leader dans la définition des orientations stratégiques de l'Afrique de l'Ouest.
Cette position tranche nettement avec l'approche de son prédécesseur, Macky Sall, qui privilégiait la recherche d'un consensus au sein de l'organisation régionale avant de définir la position du Sénégal sur les questions régionales.
Le changement de cap stratégique annoncé par Bassirou Diomaye Faye offre une opportunité pour les pays occidentaux de s'appuyer sur le leadership régional du Sénégal pour réinitialiser leurs relations, devenues exécrables, avec un certain nombre de pays du Sahel par exemple. Ce partenariat permettrait ainsi d'envisager une coopération plus fructueuse dans une région rongée par l'instabilité, devenue le théâtre de conflits entre grandes puissances et où le sentiment anti-occidental est répandu.
Le panafricanisme de gauche prôné par le président Faye ne se limite pas à une vision de souveraineté nationale et d'autonomisation économique du Sénégal. Il représente également une occasion pour les pays occidentaux de repenser leur approche de coopération, en adoptant une logique d'équité et de co-développement avec le Sénégal et, plus largement, avec la région du Sahel. Le nouveau contexte politique au Sénégal constitue une opportunité unique pour la communauté internationale de démontrer son sérieux dans l'établissement de relations avec les pays africains basées sur le respect mutuel et une coopération gagnant-gagnant.
En changeant de paradigme, les pays occidentaux peuvent inaugurer une nouvelle ère de coopération et de prospérité partagée dans la région. Cependant, s'ils tardent à adopter cette nouvelle approche, le sentiment anti-occidental croissant dans la région risque de s'ancrer durablement.
Mayecor Sar conseille les gouvernements africains dans la conception de politiques publiques, le développement de stratégies et la mise en œuvre de leurs priorités (Delivery/Delivery Units) en Afrique. Il est également le fondateur et Directeur de l’Initiative pour un développement endogène de l'Afrique (IDEA), un Think Tank Panafricain travaillant sur les thématiques géopolitique et relations internationales, gouvernance et finances publiques et développement du capital humain.
TENTATIVE DE SUICIDE PAR IMMOLATION D'UN MILITAIRE INVALIDE DEVANT LE PALAIS
Les forces de sécurité présentes sur place sont rapidement intervenues pour l’empêcher de faire cet acte désespéré et ont immédiatement appelé les secours.
iGFM (Dakar) Un Militaire Invalide a tenté de s'immoler devant le Palais présidentiel au Sénégal, ce mercredi.
Un événement tragique s'est déroulé cet après midi vers 14h 30 devant le palais présidentiel. Un militaire invalide, désespéré par sa situation, a tenté de s'immoler par le feu. Cet acte désespéré vise à attirer l'attention sur les difficultés rencontrées par les anciens combattants blessés.
Vers 14h30, un homme identifié comme étant un ancien militaire du nom de Cheikh, a versé un liquide inflammable sur lui-même avant d'allumer une flamme. Les forces de sécurité présentes sur place sont rapidement intervenues pour l’empêcher de faire cet acte désespéré et ont immédiatement appelé les secours.
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LA DPG ET SONKO DANS L'ILLÉGALITÉ ?
Le règlement intérieur de l'Assemblée aurait-il été falsifié ? C'est la lourde accusation portée ce mercredi par le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi. La déclaration de politique générale du Premier ministre n'aurait ainsi plus de base légale
Le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi (YAW) a dénoncé avec force, lors d'une conférence de presse ce mercredi 26 juin 2024, une supposée "fraude" concernant le règlement intérieur de l'Assemblée nationale. Au cœur de leurs accusations : la légalité même de la déclaration de politique générale (DPG) que doit prononcer le Premier ministre.
Selon le président du groupe YAW, un règlement intérieur frauduleux datant soi-disant de juillet 2021 a été distribué aux 165 députés lors de leur installation en septembre 2022. "Cette édition est une fraude à la loi et porte atteinte à la Constitution", a-t-il affirmé, soulignant que le texte ne correspondrait pas à la version actuellement en vigueur.
La principale irrégularité dénoncée concerne justement les dispositions relatives à la DPG du Premier ministre. "On vous a parlé d'un délai de trois mois pour tenir la DPG, d'un délai de saisine de huit jours... Tout cela a été supprimé, abrogé depuis 2019 !", s'est indigné le député Ayib Daffé.
"Actuellement, la DPG est tout simplement absente de notre règlement intérieur. Le Premier ministre lui-même n'est pas mentionné !", a-t-il poursuivi, brandissant le document remis aux parlementaires.
Le vice-président de l'Assemblée nationale de l'époque, Mamadu Lamine Diallo, avait déjà dénoncé cette irrégularité dans une lettre du 11 novembre 2022, selon les dires du président de YAW. "C'est une faute grave de falsifier le règlement pour lui rajouter frauduleusement des dispositions qui n'existent plus !", a-t-il martelé.
Cette remise en cause de la base légale de la DPG soulève des questions majeures sur la régularité des procédures institutionnelles au sein du parlement.
SALY SARR CHAMPIONNE D’AFRIQUE DU TRIPLE SAUT
La spécialiste du triple saut de 21 ans a été sacrée championne d’Afrique devant les Camerounaises Anne Suzanne Foster (13,45m) et Véronique Kossendra Rey (13,35m).
Dakar, 26 juin (APS) – L’athlète sénégalaise Saly Sarr a remporté, mercredi, la finale du triple saut, avec une marque de 14,06 mètres aux championnats d’Afrique d’athlétisme en cours à Douala, au Cameroun.
Le Sénégal a encore brillé à cette 23e édition des Championnats d’Afrique d’athlétisme avec une troisième médaille d’or au triple saut féminin.
Saly Sarr rejoint ses compatriotes Cheikh Tidiane Diouf et Louis François Mendy, médaillés d’or respectivement aux 400 mètres et aux 110 mètres haies.
La spécialiste du triple saut de 21 ans a été sacrée championne d’Afrique devant les Camerounaises Anne Suzanne Foster (13,45m) et Véronique Kossendra Rey (13,35m).
Saly Sarr a remporté en 2019 aux Championnats d’Afrique cadets d’athlétisme à Abidjan, la médaille d’or en heptathlon et la médaille d’argent en saut en hauteur.
Elle avait terminé à la 8e place du triple saut aux championnats du monde juniors d’athlétisme de 2021 à Nairobi.
En 2022, Saly Sarr a décroché la médaille d’argent du triple saut aux Championnat d’Afrique d’athlétisme à Saint-Pierre, en Ile Maurice.
Elle avait fini à la 3e place du triple saut aux Jeux africains d’Accra en 2024 (18 au 22 mars).
SAISIE DE 793 COMPRIMES D’ECSTASY A KEUR AYIB
Cette saisie, qui totalise un poids de 396,500 grammes, est évaluée à une valeur de 15.860.000 francs CFA sur le marché illicite.
La Brigade commerciale de Keur Ayib a réalisé une prise significative dans la lutte contre le trafic de drogue ce 24 juin 2024. Aux environs de 20h, les autorités ont intercepté un bus en provenance de Gambie à destination de Dakar, transportant une cargaison illégale de 793 comprimés d’Ecstasy.
Cette saisie, qui totalise un poids de 396,500 grammes, est évaluée à une valeur de 15.860.000 francs CFA sur le marché illicite.
Le chauffeur du bus a été appréhendé lors de cette opération, marquant ainsi un coup dur pour les réseaux criminels opérant dans la région.
Cette intervention réussie est le fruit d’une coopération étroite entre les forces de l’ordre locales et les services de sécurité, démontrant leur engagement ferme dans la lutte contre le trafic de stupéfiants.