SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
10 mars 2025
LE CONTINGENT DE FORCES DE SÉCURITÉ KENYANS EN MISSION DE SECURISATION EN HAITI
Au Kenya, le président William Ruto a tenu lundi 24 juin une courte cérémonie pour le départ d’un premier bataillon en Haïti, qui a quitté Nairobi pour Port-au-Prince peu après.
Au Kenya, le président William Ruto a tenu lundi 24 juin une courte cérémonie pour le départ d’un premier bataillon en Haïti, qui a quitté Nairobi pour Port-au-Prince peu après. Depuis octobre, le Kenya dispose du feu vert des Nations unies pour mener une mission multinationale dans l'île caribéenne, afin de lutter contre les gangs armés qui paralysent le pays. Sur 1 000 membres de forces de sécurité que le pays est-africain enverra, le premier contingent concerne 400 recrues.
Ils sont enfin dans l’avion : le premier contingent de policiers kényans de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) en Haïti a quitté Nairobi, ce 24 juin 2024 dans la nuit, souligne notre correspondante, Gaëlle Laleix. Une MMAS, prévue pour une durée initiale d'un an (jusqu'en octobre 2024), à laquelle doivent également contribuer le Bénin, le Tchad, mais aussi le Bangladesh, les Bahamas ou la Barbade.
Depuis octobre 2023, le Kenya dispose du feu vert des Nations unies pour mener une opération là-bas, afin de lutter contre les gangs armés, qui contrôlent 80% de la zone métropolitaine de la capitale haïtienne.
Au total, Nairobi doit y envoyer 1 000 policiers. Après de nombreux faux départs, c’est enfin chose faite : 400 policiers ont donc embarqué lundi soir, direction Port-au-Prince.
Un peu plus tôt, une cérémonie de remise du drapeau national s’est tenue à l’Académie de police d’Embakasi, à Nairobi.
Le président kényan, William Ruto, a alors rappelé à ses hommes « leur responsabilité » et l’importance de « respecter les droits humains » dans cette lourde tâche de lutter contre les gangs armés en Haïti.
Lundi, lors de la cérémonie, un des commandants de ce déploiement a assuré que ses hommes étaient prêts. Ils s’entrainent pour cette mission depuis octobre.
Selon une source proche de la police, 400 autres officiers devraient rejoindre le premier contingent dans deux semaines. Le matériel quant à lui a déjà été acheminé à Port-au-Prince.
L’opposition kényane ne désarme pas
Si l'initiative de Nairobi est soutenue par le président américain Joe Biden qui parle d'un « effort historique en faveur de la police nationale haïtienne », Human Rights Watch (HRW) et plusieurs autres ONG de défense des droits humains ont rappelé qu'à plusieurs reprises la police kényane a été accusée d'avoir fait un usage excessif de la force et d'avoir perpétré des exécutions extrajudiciaires.
Un ancien hors-la-loi multirécidiviste est devenu une référence en matière d’hydrocarbures. Il est devenu un personnage adoubé, invité, enfilant même le costume de chroniqueur régulier pour des chaînes peu regardantes sur l’éthique
C’est avec un grand déchirement que j’ai lu cette semaine la lettre adressée par la famille du juge Babacar Sèye aux organes de presse de notre pays. Dans celle-ci, sa veuve et ses proches demandent aux journalistes de ne plus inviter le meurtrier de leur père, après avoir exprimé le drame que chaque apparition de cet homme provoque dans la famille. J’ai personnellement à plusieurs reprises, interpellé des amis journalistes sur cette propension à ouvrir leurs plateaux et ondes à ce sinistre individu.
Après avoir assassiné froidement un juge, il a été condamné par la Justice. Il a fallu l’arrivée au pouvoir de Abdoulaye Wade, son ancien leader en politique, pour qu’il bénéficie, avec ses complices, d’une loi d’amnistie dont les péripéties -de l’adoption au vote avaient divisé le pays et provoqué une forte levée de boucliers aussi bien auprès des organisations politiques que dans l’opinion. Finalement la loi Ezzan est passée, les anciens condamnés sont sortis de prison.
Le Sénégal a changé depuis. La vulgarité et l’impudeur se sont installées dans l’espace public et se sont même fortifiées avec le temps, du fait notamment du peu d’exigence dont l’opinion fait montre. Un ancien hors-la-loi multirécidiviste est devenu une référence en matière non pas de gangstérisme, mais…d’hydrocarbures. Il écume les plateaux de télé et les studios de radio pour dérouler sa science infuse sur le sujet et sur tous les autres liés à la gouvernance publique. Un jour, invité de deux jeunes journalistes, ces derniers le présentent comme un héros qui a été victime d’une cabale judiciaire d’un système -le mot est à la mode - inique et injuste. Il est devenu un personnage adoubé, invité, enfilant même le costume de chroniqueur régulier pour des chaînes peu regardantes sur l’éthique. Aucun rappel à l’ordre des instances compétentes dans une société si permissive avec le désordre, l’individu devient un influenceur très suivi. Une pègre dont la population ne cesse de s’agrandir a envahi les médias pour recouvrir de son vacarme inepte et mensonger les faits. L’objectif est clair et la méthode éculée : armer des mercenaires téméraires mais sans talent pour faire disparaître la vérité au milieu d’un torrent de mensonges et de manipulation
Tout ceci est possible car il faut l’avouer avec tristesse après la sidération : la calomnie, le conspirationnisme et le mensonge ne dérangent guère nos compatriotes qui s’en accommodent volontiers. Le sieur dont je parle comme d’autres «chroniqueurs», s’engouffrent dans la brèche d’une société moralement effondrée pour commettre leurs forfaits. Le mal est fait. L’affreux s’enkyste dans le corps social. Le Sénégal est certainement l’une des seules démocraties au monde où un individu condamné pour un crime aussi odieux, qui est resté comme une tache dans la conscience collective nationale, se balade dans les médias pour donner son avis sur tout. L’individu, avec quelques autres sinistres congénères, en vulgarité et en indécence, a lancé une coalition politique : Le Peuple. Ils ont rejoint Yewwi askan wi ; ces gens que visiblement rien ne répugne, leur avaient ouvert leurs portes. Le même a gagné, après le 24 mars, une respectabilité et une honorabilité qui en font un invité des Assises de la Justice. Un homme qui a le sang d’un juge constitutionnel sur les mains est invité à la même table que des magistrats pour discuter des affaires concernant cette belle vertu qu’est la Justice. On ose tout dans notre pays…Et je renvoie à nouveau à Sureau : «Aucune âme sensible ne contemple l’histoire de son pays sans douleur.»
Il n’est pas aisé de parler de ces gens, de leur offrir ne serait-ce qu’une once d’importance en les citant, tellement ils incarnent le dégout. Mais la lettre des proches de Me Sèye dont j’imagine la souffrance à chaque fois que cet homme apparaît sur leurs écrans, nous engage toutes et tous qui souhaitons un débat public sain, apaisé, dans lequel les incarnations de la défaite de l’humanité n’ont pas leur place. Devoir supporter le passage à la télévision au quotidien, du meurtrier de son père est insupportable. Je ne souhaite à personne de vivre ce châtiment qui est comparable à la cohabitation avec l’horreur.
J’admire la pudeur des propos de la famille Sèye. Je salue leur courage, leur résilience, leur dignité, leur décence et leur sens de l’honneur. Ils sont tout ce que le meurtrier de leur père n’est pas. Ils sont les exemples de ce Sénégal d’hier où les valeurs de décence et de pudeur avaient encore un sens.
L'UNIVERSITE SENEGALAISE A BESOIN DE 120 MILLIARDS POUR REGLER DANS LE COURT TERME SES PROBLEMES
En visite d'imprégnation des infrastructures des campus de Mbadakhoune et de Khelcom Birane de l'Université Sine-Saloum El Hadji Ibrahima Niass de Kaolack. Dr Abdourahmane Diouf a fait une évaluation globale des universités
Le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation a effectué, ce week-end, une visite d'imprégnation des nouvelles infrastructures des campus de Mbadakhoune et de Khelcom Birane de l'Université Sine-Saloum El Hadji Ibrahima Niass de Kaolack. Dr Abdourahmane Diouf a fait une évaluation, dans le court terme, des problèmes des universités du Sénégal qui nécessitent 120 milliards.
L'université sénégalaise a besoin d'une enveloppe financière de 120 milliards de francs CFA pour régler les problèmes d'ici la rentrée universitaire d'octobre prochain. Il s’agit d’une déclaration du ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, Dr Abdourahmane Diouf qui soutient que cette évaluation a été faite au sortir du séminaire sur la stabilisation de l’année académique et son encadrement institutionnel organisé récemment à Saly par son département, avec la participation de toutes les parties prenantes du secteur.
«L’université sénégalaise a besoin à court terme de 120 milliards francs CFA pour prendre en charge ses problèmes d’ici la rentrée universitaire d’octobre prochain. Nous avons besoin du chiffre fétiche de 120 milliards de francs CFA. Le problème avec les infrastructures des campus de l'Ussein sera bientôt résolu, si nous parvenons à mobiliser les moyens pour achever les chantiers en cours. Ainsi, ces nouvelles infrastructures pourraient être fonctionnelles dès le mois d’octobre prochain. Je ne vais pas vous raconter des histoires sur les chantiers en cours ; si nous mobilisons les moyens et nous comptons les mobiliser, en principe nous devrions vous permettre de rentrer dans vos nouveaux locaux au plus tard à la rentrée universitaire du mois d’octobre», a annoncé le ministre Abdourahmane Diouf.
À l’en croire, avec les projections faites sur le futur, l'université Sine-Saloum El Hadji Ibrahima Niass sera le point d’impulsion de la souveraineté alimentaire et de toutes les questions innovantes qui vont de plus en plus devenir la priorité du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Le gouvernement du Sénégal soutient sans doute le projet Ussein. D'ailleurs, l’Ussein est la première université thématique du Sénégal et pas n’importe quelle thématique, mais celle de la souveraineté alimentaire, a-t-il dit. «Je retiens que dans cette université, on est dans la projection, la prospection et dans l’Afrique de demain, alors qu’on nous a habitués à nous confiner dans des tâches quotidiennes pour régler des problèmes quotidiens, au moment où le reste du monde se projette sur les années futures, développe des innovations. J'invite les enseignants-chercheurs et les étudiants de l’USSEIN à être sûrs d’avoir l’accompagnement de l’Etat pour assouvir cette ambition que vous portez avec beaucoup de dignité et de compétence. L’USSEIN a les filières les plus innovantes et les plus originales du pays», a soutenu le ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation qui a par ailleurs rencontré, au cours de son déplacement dans le Sine-Saloum, les organisations syndicales et les partenaires.
CONCOURS MISS MATHS / MISS SCIENCES 2024, KHADY SÈNE ET RAMATOULAYE KANE LAUREATES
Khady Sène de l’école Keur Badiane Maï de Touba et Ramatoulaye Kane du Lycée d’Excellence scientifique de Diourbel ont remporté respectivement le trophée Miss Mathématiques nationale et le trophée Miss Sciences Nationale de l’édition 2024.
Khady Sène de l’école Keur Badiane Maï de Touba et Ramatoulaye Kane du Lycée d’Excellence scientifique de Diourbel ont remporté respectivement le trophée Miss Mathématiques nationale et le trophée Miss Sciences Nationale de l’édition 2024.
Le ministère de l’Education nationale a célébré ses brillantes élèves lors de la 13ème édition du concours Miss Maths / Miss Sciences, qui s’est tenue ce lundi matin à Dakar.
Il s’agit d’un Concours organisé Aub sénégal pour promouvoir l’accès, le maintien et la réussite des filles dans les filières scientifiques.
Cet événement met en avant les talents académiques des jeunes filles des 16 Académies du pays, en récompensant les meilleures d’entre elles en Mathématiques et en Sciences.
Khady Sène, élève en classe de 4ème au lycée Keur Badiane Maï de Touba, a été couronnée Miss Mathématiques. De son côté, Ramatoulaye Kane, en classe de seconde au lycée scientifique d’excellence de Diourbel, a remporté le titre de Miss Sciences.
Ces distinctions honorent leurs performances exceptionnelles et leur engagement dans des disciplines souvent perçues comme difficiles.
La cérémonie a été présidée par le Ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Mamba Guirassy , en présence de la marraine Fatou Fall, Médecin Général, Directeur de l’Hôpital Principal de Dakar.
Dans son discours, le ministre a souligné l’importance de la promotion des filles dans les filières scientifiques, soulignant que ces parcours sont essentiels pour le développement d’un Sénégal souverain et résilient face aux défis mondiaux, tels que les changements climatiques.
Le thème de cette année, « Promotion des filles dans les filières et séries scientifiques pour un Sénégal souverain et résilient face aux changements climatiques », met en lumière les enjeux cruciaux de l’éducation scientifique pour les filles.
Il s’inscrit dans une vision globale de renforcement des capacités locales et de préparation des jeunes générations à affronter les défis environnementaux et technologiques de demain.
Y EN A MARRE, LE «PROJET» ET LA FIN DE L'HISTOIRE ?
Après plus d'une décennie de combat pour la démocratie et contre les dérives des pouvoirs en place, les membres de ce mouvement citoyen pionnier semblent désormais en phase avec le nouveau régime
Le Mouvement citoyen Y en a marre mène depuis plus d'une décennie des combats pour le respect de la démocratie au Sénégal. Mais avec l'avènement du projet incarné par le tandem Diomaye-Sonko qui se veut souverainiste, Aliou Sané, Malal Talla, Kilifeu et Cie n'ont-ils pas obtenu gain de cause avec l'arrivée du Président Bassirou Diomaye Faye au pouvoir ?
«Le 18 janvier 2012. Mais en réalité, c’est un mouvement qui a été créé de manière très spontanée. C’était le 16 janvier, on était dans notre salon, dans ce qui est devenu notre quartier général, parce que le groupe Keur Gui, un groupe de rap qui vient de Kaolack, et moi, avec d’autres amis journalistes, avions l’habitude de nous y retrouver et de discuter, parce que nous sommes des amis d’enfance. On est tous de Kaolack. Alors le 16, on était là, et il y avait 20 heures de coupure d’électricité. Et on était là et on s’est dit: «les gars, on ne peut pas continuer à avoir les bras croisés et regarder toutes ces dérives, cette injustice, sans rien faire». Et la même nuit, on a rédigé une déclaration appelant toutes les forces vives, les jeunes, les marchands ambulants, les ouvriers, les cadres, etc. de tous bords à venir nous rejoindre pour qu’ensemble nous créions ce sursaut salutaire qui va bouleverser la classe politique», avait déclaré Fadel Barro lors d'une interview, pour expliquer la genèse du Mouvement Y en a marre. Après plus d'une décennie d'existence où les camarades du journaliste ont combattu avec véhémence les dérives des régimes des présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall, le mouvement Y en a marre est-il à la croisée des chemins avec ce nouveau régime du président Bassirou Diomaye Faye ?
L'avenir du mouvement citoyen qui a inspiré tant de pays en Afrique n'est-il pas d'exercer le pouvoir avec l'actuel gouvernement ? Les questions méritent manifestement d'être posées. En effet, avec les régimes de Wade et de Sall, le mouvement Y en a marre a toujours combattu des principes sans entrer dans des considérations partisanes, refusant de porter les combats d'un homme politique à l'époque. La ligne de démarcation était bien lisible.
Mais force est de dire que dans l'affaire Adji-Sarr-Sonko, les bouillants activistes n'ont pas hésité à prendre fait et cause pour l'ex inspecteur des Impôts tout en dénonçant par la même occasion les dérives autoritaires du Président Macky Sall. Et si le «Projet» du Pastef est arrivé à bon port politique, c'est grâce sûrement à l'abnégation des militants de cette formation politique mais aussi au soutien de membres de la société civile comme le mouvement Y en a marre dont les membres ont eu maille à maintes reprises à partir avec la justice à cause de leur indéfectible soutien à Ousmane Sonko. Ensuite, il faut souligner les similitudes idéologiques entre ces deux dynamiques sociales. Antisystèmes, panafricanistes… Y en a marre et le Pastef au pouvoir «voient» le monde de la même façon.
À cela s'ajoute aussi la propension des membres du Mouvement Y en a marre à franchir le Rubicon et s'engager en politique. L'emblématique coordinateur Fadel Barro a déjà fait sa mue. Il était candidat aux dernières élections locales et législatives. Le tonitruant rappeur et non moins chroniqueur à la TFM Mala Talla ne cracherait pas les années à venir sur une candidature à la mairie de Guédiawaye eu égard à son aura dans cette partie de la banlieue dakaroise où il aide beaucoup de jeunes, à travers la musique, à sortir de la délinquance. Dans tous les cas, l'avenir nous édifiera sur le positionnement politique de ce mouvement citoyen historique, mais visiblement, c'est un actionnaire avéré du «Projet».
DÉMARRAGE DU CFEE SANS COUAC
Le ministre de l’Education nationale donne une bonne note à l’organisation de l’examen du CFEE et du concours de l’entrée en 6ème qui ont démarré ce matin à 8h sur toute l’étendue du territoire national, en Gambie et en Guinée Bissau.
Le ministre de l’Education nationale donne une bonne note à l’organisation de l’examen du CFEE et du concours de l’entrée en 6ème qui ont démarré ce matin à 8h sur toute l’étendue du territoire national, en Gambie et en Guinée Bissau. Pas de couac noté, la sécurité est de mise.
Moustapha Mamba GUIRASSY était ce matin à l’école liberté 1 et au collège sacré cœur (à Dakar) pour constater le déroulement des épreuves.
« A l’intérieur du pays, les nouvelles sont rassurantes », souligne le ministre.
Le ministre Guirassy se dit satisfait et se félicite des innovations apportées cette année.
LES DÉPUTÉS EN PLÉNIÈRE SAMEDI POUR UN DÉBAT D’ORIENTATION BUDGÉTAIRE
Les députés se retrouvent en séance plénière samedi à partir de 9 h 30 pour un débat d’orientation budgétaire, a-t-on appris de source officielle, lundi.
Dakar, 24 juin (APS) – Les députés se retrouvent en séance plénière samedi à partir de 9 h 30 pour un débat d’orientation budgétaire, a-t-on appris de source officielle, lundi.
Cheikh Diba, le ministre des Finances et du Budget, sera ainsi face aux députés lors de cette séance qui va en même temps marquer la clôture de la session unique 2023-2024 de l’Assemblée nationale, indique l’institution parlementaire dans un communiqué émanant de son service de communication.
LES TRAVAUX EN PHASE DE FINALISATION POUR LE DEMARRAGE DU COMPACT 2 EN 2026
Réalisation d’infrastructures de transport d'électricité - Financé à hauteur de 403 millions de FCFA, les travaux du projet du transport d’électricité du Sénégal Power Compact seront livrés avant 2026, date de fin d’exécution du compact
Le secrétaire général du ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines, Cheikh Niane, a coprésidé hier, avec le directeur général de MCA Sénégal et la directrice de la Mission résidente de la Millennium Challenge corporation (MCC), une série de visites sur les différents chantiers de réalisation d'infrastructures de transport d’électricité, notamment les câbles sous-marins et souterrains, les postes électriques etc. Une occasion pour le MCA de faire le bilan des travaux en phase de finalisation pour le démarrage du Sénégal Power Compact2.
Financé à hauteur de 403 millions de FCFA, les travaux du projet du transport d’électricité du Sénégal Power Compact seront livrés avant 2026, date de fin d’exécution du compact. L’annonce est du directeur de MCA, Omar Diop qui effectuait hier une visite des chantiers sous la présidence du secrétaire général du ministère de l’Energie, du pétrole et des mines Cheikh Niane, et en présence de la directrice de la mission résidente de la Millennium Challenge corporation (MCC) et de l’ensemble des techniciens.
Selon Omar Diop même si l’état d’avancement global des travaux est différent d’un site à l’autre, la planification globale montre qu’on est dans les délais pour chaque site. Mieux, il révèle que l’ensemble des travaux seront terminés et que le réseau sera mis sous tension avant les délais de fin du compact prévus en septembre 2026. Et renforcent la fiabilité du réseau de transport haute tension du Sénégal à Dakar et ses environs en améliorant la fourniture du service d’électricité à travers le pays.
En effet, l’objectif du projet transport est de fournir de l’électricité de qualité à partir de sources à faible coût. Fruit d’un accord de don entre le Gouvernement du Sénégal et le Gouvernement des Etats-Unis d’Amérique, à travers la Millennium Challenge Corporation, le Sénégal Power Compact renforcera les efforts déjà déployés par la SENELEC, afin de réduire le coût élevé de production et améliorer la qualité de service d’électricité à travers la construction d'un réseau fiable de transport haute tension à Dakar et ses environs. De plus, les investissements du Projet Transport permettront d’améliorer l’offre de service et de réduire la fréquence et la durée des coupures. Sans oublier le fait qu’il renforce et augmente la fiabilité du réseau de transport haute tension à Dakar et ses environs, une zone qui représente environ 60% de la demande nationale en électricité et 20% de sa population, et améliorera la fourniture du service d’électricité à travers le pays. A terme, le projet devrait profiter à environ 4,6 millions de Sénégalais sur une période de 20 ans. Il faut aussi retenir que le projet est conçu pour permettre au Sénégal de tirer profit de façon plus efficace, des investissements du secteur privé dans la production d’électricité et de veiller à une fourniture fiable de l’électricité aux consommateurs.
RÉALISATION DE LIAISON SOUTERRAINE DE 30 KM DE LONG ENTRE KOUNOUNE ET PATTE D’OIE, 2X5 KM ENTRE KOUNOUNE ET CAP DES BICHES....
A en croire Omar Diop, le problème de production d’électricité ne se posera plus au Sénégal, avec un projet d’une telle envergure. «Là où le pays est en train de faire des efforts avec Senelec, c’est aujourd’hui la modernisation du système de transport d’électricité. Aujourd’hui, nous mettons 220 milliards de Fcfa dans le projet de transport. L’objectif, c’est d’assurer une quantité et une qualité de l’électricité reçue par les entreprises sénégalaises et qui, à terme, impactera leur productivité et la croissance en termes de valeur ajoutée, de création d’emplois et finalement un coût d’électricité moindre », annonce le directeur de MCA.
En effet, avec le développement du réseau haute tension HT, ce projet contribuera à réduire la congestion au niveau des lignes. Ce qui permettra une augmentation de la qualité d’énergie transmise et distribuée sur le réseau interconnecté, avec la réalisation d’une liaison souterraine (LST) longue de 30 km de lignes de transport 225 KV dont 20 km de câble souterrain entre Kounoune et Patte d’oie et 2x5 km de câble souterrain entre Kounoune et Cap des biches.
A cela s’ajoute la réalisation d’une liaison sous-marine longue de 16 km avec 14 km de câble sous-marin de 225KV entre cap des Biches et la Rive de Bel-Air et de 2 km de câble souterrain de 225 KV entre la Rive de Bel-Air et le poste de Bel-Air. Sans oublier l’extension du poste isolé au gaz (GIS) existant à Kounoune et la création de 2 nouveaux postes 225 Kv isolés au gaz, à Cap des biches et Bel-Air.
LE SENEGAL ELIGIBLE A UN 3E COMPACT SUR L'ECONOMIE BLEUE
Abondant dans le même sens, la directrice résidente de Millénium Challenge Coopération se réjouit de l’état d’avancement des travaux qui ont commencé il y a 6 mois. Pour Molly Glenn, ces travaux vont moderniser et renforcer le réseau de transport électrique. Ce qui est nécessaire pour l’avenir du Sénégal, indique-t-elle au passage. Estimant qu’il s’agit d’un investissement pour le futur du Sénégal. «On trouve que les travaux ont très bien avancé et nous sommes très satisfaites. Ils sont à jour avec leurs plans. Ils sont aussi en conformité avec toutes les normes sociales du Sfi», se réjouit la directrice de MCC. Avant d’annoncer que les Usa ont déjà formulé un troisième compact appelé compact régional qui va concerner le secteur de l’économie bleue et dont notre pays est éligible depuis un an et demi.
La France honore le Général Kandé
Alors que la polémique autour de son affectation en Inde fait toujours saliver, le général Souleymane Kandé vient d'être nommé par le président de la République française au grade d'officier dans l'ordre national de la Légion d'honneur. La nomination lui a été annoncée via un courrier du ministère des Armées françaises signé par le chef d'état-major de l'armée de Terre française, Pierre Schill et daté du 7 juin dernier. Il a, dans cette note rendue publique, remercié l'ex patron de l'armée de Terre sénégalaise pour son investissement et son dévouement tout au long de son mandat à porter haut la relation bilatérale entre les deux pays. Pierre Schill a également salué le leadership et l’action continue du Général Kandé qui, dit-il, ont été des atouts précieux pour renforcer une relation privilégiée et historique entre les deux armées de Terre. Cette nomination, à en croire le patron de l'armée de terre française, est un témoignage de reconnaissance de la République française qui salue le rôle fondamental de l'ex chef d'état-major de l'armée de Terre sénégalaise dans l'excellente coopération entre les deux armées de Terre illustrant la confiance et les liens forts qui unissent les deux pays. Enfin, Pierre Schill a souhaité, dès à présent, au successeur du général Kandé une bonne prise de fonction et un plein épanouissement dans l'exercice de ses nouvelles responsabilités.
Le débat d’orientation budgétaire prévu ce samedi
Coucou ! Revoilà les députés ! En effet, ils sont convoqués en séance plénière le samedi 29 juin 2024 à 09 H 30 à l’Assemblée nationale. L’ordre du jour porte sur le Débat d’orientation budgétaire (DOB). Lors de cette séance plénière, le tout nouveau ministre des Finances et du Budget du gouvernement d’Ousmane Sonko fera face aux députés. Selon la note de l'Assemblée nationale, cette séance sera suivie de la clôture de la Session ordinaire unique de l’année 2023-2024 de l’Assemblée nationale.
Le mot du ministre de l'Éducation aux candidats
Alors que les élèves du CM2 devront plancher à partir de ce matin sur les épreuves du CFEE et du Concours d'Entrée en Sixième, le ministre de l'Éducation nationale leur a demandé de donner le meilleur d'eux-mêmes avec confiance et sérénité. Dans son mot d'encouragement, Moustapha Mamba Guirassy a dit un grand merci aux enseignants et parents pour leur soutien.
Dr Bousso : «évitons de créer une crise qui n’existe pas» !
L’ancien Directeur des Opérations d'Urgences Sanitaire (COUS)Dr Abdoulaye Bousso relativise les cas de covid-19 enregistrés chez les pèlerins. Il demande aux autorités sénégalaises d’éviter de créer une crise qui n’existe pas. « Attention à la stigmatisation des pèlerins ! Une situation de crise sanitaire a-telle été décrétée en Arabie Saoudite ? Chaque année, après le Hajj, des centaines de personnes rentrent de La Mecque avec des syndromes respiratoires. Aussi des centaines de personnes y meurent chaque année », prévient Dr Bousso sur X. Il est d’avis que ce sera encore le cas pour les prochaines années. A l’en croire, c’est courant dans ce genre de rassemblement où des millions de personnes vivent dans la promiscuité, couplé aux importantes variations thermiques (chaleur et climatisation). Selon Dr Bousso, le coronavirus circule toujours au Sénégal et dans le monde. Toutefois, il trouve bien de dépister et d’identifier le pathogène, mais il faudra aussi beaucoup insister sur la sensibilisation des pèlerins et de leurs familles : repos, réhydratation, alimentation et suivi médical au besoin.
Les fruits des questions écrites du député Guy Marius Sagna
Le député Guy Marius Sagna a de nouveau adressé plusieurs questions écrites au gouvernement. Mais auparavant, il a fait savoir que des solutions ont été trouvées par le gouvernement sur les questions qu'il avait posées sur sa table entre le 11 et 20 juin 2024. En effet, le parlementaire avait saisi, le 11 juin 2024, le gouvernement par une question écrite relative aux conseillers en emploi de l'ANPEJ des 46 départements du Sénégal qui sont restés cinq (05) mois sans salaire. Selon lui, avant même d'avoir reçu la réponse écrite du gouvernement, le 19 juin 2024, le gouvernement a payé deux mois de salaire sur cinq dus. Guy Marius Sagna a en outre salué la nomination inédite à la tête de l'administration pénitentiaire d'un inspecteur de l'administration pénitentiaire. À travers cette rupture, dit-il, c'est la fin d'une injustice qu’il dit avoir longtemps dénoncée. Le parlementaire a aussi interpellé le gouvernement sur une autre injustice. En effet, dit-il, depuis 2022, les agents pénitentiaires perçoivent une prime de 80 000 FCFA en lieu et place de 100 000 FCFA. Il se demande où sont passés les 20 000 FCFA restants et quand ils seront payés 100 000 FCFA au lieu de 80 000 FCFA.
Les fruits des questions écrites du député Guy Marius Sagna
Le député Guy Marius Sagna a de nouveau adressé plusieurs questions écrites au gouvernement. Mais auparavant, il a fait savoir que des solutions ont été trouvées par le gouvernement sur les questions qu'il avait posées sur sa table entre le 11 et 20 juin 2024. En effet, le parlementaire avait saisi, le 11 juin 2024, le gouvernement par une question écrite relative aux conseillers en emploi de l'ANPEJ des 46 départements du Sénégal qui sont restés cinq (05) mois sans salaire. Selon lui, avant même d'avoir reçu la réponse écrite du gouvernement, le 19 juin 2024, le gouvernement a payé deux mois de salaire sur cinq dus. Guy Marius Sagna a en outre salué la nomination inédite à la tête de l'administration pénitentiaire d'un inspecteur de l'administration pénitentiaire. À travers cette rupture, dit-il, c'est la fin d'une injustice qu’il dit avoir longtemps dénoncée. Le parlementaire a aussi interpellé le gouvernement sur une autre injustice. En effet, dit-il, depuis 2022, les agents pénitentiaires perçoivent une prime de 80 000 FCFA en lieu et place de 100 000 FCFA. Il se demande où sont passés les 20 000 FCFA restants et quand ils seront payés 100 000 FCFA au lieu de 80 000 FCFA.
Guy Marius Sagna demande la réciprocité avec l’Europe
Le parlementaire a également félicité le gouvernement à travers le ministre du Transport qui a pris des mesures courageuses pour soulager nos concitoyens lors de la fête de Tabaski. À en croire le député, à travers une question écrite, il a suggéré d'ouvrir des concertations avec les différents acteurs du transport, notamment sur la question de la hausse vertigineuse des prix du transport lors de certaines fêtes. S'agissant de l'augmentation des frais de visa Schengen de 12% passant ainsi de 80 à 90 euros. J'ai demandé au gouvernement : à quand la réciprocité ? L'attaque subie il y a plusieurs jours par nos concitoyens du village de Bambaraya de la commune de Sabadola a aussi retenu l’attention du député qui a demandé au gouvernement les mesures prises pour la sécurisation du département de Saraya. Guy Marius Sagna a en outre demandé au gouvernement la possibilité pour les députés de visiter les prisons pour constater l'état des conditions carcérales afin de mieux représenter cette couche de la population. Cette demande, dit-il, sera élargie aux autres lieux de privation de liberté. Le parlementaire a aussi attiré l'attention du gouvernement sur les difficultés des industries du secteur du cajou au Sénégal avec une urgence à agir, notamment pour la disponibilité et/ou l'accessibilité de la noix de cajou.
Le concierge vole 860 mille francs à EDK
P. Faye a fait face hier au juge du tribunal de grande instance de Dakar statuant en flagrant délit pour vol au préjudice de EDK. Célibataire sans enfant, il a dérobé à l’entreprise 860 mille francs. Le prévenu a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Selon lui, c’est à heure du matin qu’il est entré dans la boutique pour prendre l'argent que le gérant a laissé dans la caisse. Il n'a dépensé que 10 mille francs sur l'argent pour payer une dette. Le prévenu renseigne qu'il a tourné les caméras au moment du vol. Mais les gendarmes en charge de l’enquête ont trouvé l'argent dans sa chambre. Le mis en cause a révélé aussi qu’il perçoit un salaire de 75 mille francs et qu’on lui doit un mois de salaire. La partie civile a réclamé un million en guise de dommages et intérêts. Il n'est pas un employé direct de EDK, raison pour laquelle il n'est pas poursuivi pour vol au préjudice de l'employeur, a soutenu le parquetier. EDK avait souscrit à une société pour la surveillance de ses locaux. Une partie de l'argent a été restituée. Finalement, le prévenu a été déclaré coupable et condamné à deux ans dont un mois ferme. En plus de la peine, il devra payer 500 mille francs pour la réparation du préjudice.
300 femmes formées sur les bio-traitants et fertilisants
Assurer l'autonomisation des femmes rurales et faciliter leur implication dans le développement local. C’est l'objectif principal de World vision qui a organisé une session de formation sur les bonnes pratiques agricoles pour les femmes de la commune de Diokoul, localité située dans la région de Kaffrine. Au total, 300 femmes ont été formées sur l'utilisation et la préparation du compost, sur les bio-traitants et les fertilisants. Selon Lamine Ndao, formateur en agroécologie, cette session va permettre aux bénéficiaires d’être autonomes, de développer de nouvelles pratiques agricoles et de faciliter leur implication dans le développement local grâce à la mise en place d'activités génératrices de revenus. Il précise que les pesticides et les engrais chimiques détruisent le sol et polluent les eaux. En outre, les produits maraîchers issus de ces intrants se conservent mal et peuvent engendrer des problèmes de santé. D'ailleurs, ces engrais bio permettent de produire en qualité et en quantité et de nourrir sainement la population. Ils contribuent également à protéger l’environnement. Maty Diop, une des bénéficiaires, a estimé que cette formation va les aider à maîtriser les nouvelles techniques agricoles, comme l’utilisation du compost.
UNE CERTAINE CONCEPTION DU JOUNALISME
Il fut journaliste pendant près de trois décennies avant d'embrasser une carrière politique. Latif Coulibaly revient sur les étapes marquantes de son parcours, sa passion pour l'écriture et les auteurs qui l'ont inspiré (2/2)
Propos recueillis par Zaynab Sangharé |
Publication 25/06/2024
Dans la première partie de l’interview exclusive qu’il nous a accordée (voir notre édition du vendredi 21 juin), a fait un large tour d’horizon de l’actualité politique marquée notamment par l’avènement de nouvelles autorités à la tête de notre pays. Dans la cette seconde partie de cet entretien, il aborde sa pratique du journalisme, son œuvre littéraire, les faits et les hommes qui l’ont inspiré pour le mener à la pratique d’une passion et d’un métier, alors qu’il n’avait que sept ans. Depuis lors, le virus ne l’a plus jamais quitté alors pourtant que Latif aurait pu choisir de faire une carrière de juriste, en particulier de magistrat ou d’avocat, vu ses études de droit. Encore une fois, l’attrait du journalisme a été plus fort pour cet enfant du Saloum dont le grand-frère siège au Conseil constitutionnel après avoir été président de la Cour Suprême !
Le Témoin - Abordons maintenant des questions relevant strictement du métier de journaliste que vous avez exercé, pendant presque trente (30) ans, avant de faire de la politique. Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel et de ce qui vous a conduit à devenir journaliste ? Et quelles ont été les étapes clés de votre carrière dans le journalisme ?
Je peux dire que chez moi le journalisme est le produit d’une passion et d’une curiosité qui ne sont pas, loin s’en faut, le fruit du hasard. J’avais sept ans, pour autant que je m’en souvienne, quand mon père est revenu de son lieu de travail avec un gros appareil, en fait un poste radio dont la marque était « Paille », le nom du créateur, j’imagine. J’étais fasciné par l’appareil qui me parlait sans que je ne comprenne absolument rien du phénomène. Je le découvrais avec fascination et éblouissement. Je voulais savoir ce qu’était ce type d’appareil, d’où des gens que vous ne voyez pas, rien que des voix sorties de nulle part, vous parlaient. Quand j’entendais décliner les noms de Ibrahima Dème, Djibril Bâ, Pape Racine Sy, Michel Amingale, Sidy El Harbi Ndiaye, Pathé Dièye Fall, Ousseynou Seck, mon bonheur montait à son comble. Je commençais à peine l’école primaire, à apprendre donc l’alphabet français. Peu importait, je savourais en entendant les journalistes parler à l’antenne. Je comprenais bien ce que disaient El Hadj Clédor Diagne et Ousseynou Seck, commis pour lire le bulletin en Wolof qui suivait la présentation du journal parlé dit en français. Cela parait donc évident que je décide de me présenter au concours d’entrée au Centre d’Etudes des Sciences de l’Information (CESTI) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, dès la fin de mes études supérieures en droit, après l’obtention d’une maîtrise en droit international, option Relations internationales. C’est ainsi qu’après une pratique de moins de cinq ans, j’ai été choisi par la direction du CESTI pour faire partie d’une cohorte d’étudiants, anciens du Centre, sélectionnés pour aller continuer leur formation avec la préparation d’un doctorat dont la soutenance au début de l’année 1990 m’aura permis d’être recruté par l’université et affecté au CESTI, dans le cadre d’un programme de relève des enseignants qui étaient envoyés par le Canada et la France pour assurer les enseignements au Centre. Avant de partir pour le Canada, j’avais pratiqué au Soleil en qualité de journaliste pigiste, à l’Agence Panafricaine de Presse (PANA). J’avais eu la chance de faire partie de la bande de journalistes chevronnés qui m’avaient fait l’avantage d’être parmi les initiateurs de la création du Groupe de presse Sud Communication.
Vous avez écrit plusieurs ouvrages. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre processus d’écriture et ce qui vous inspire dans la création de vos livres ?
Si vous lisez mes ouvrages, vous vous rendrez compte que l’ensemble de mon œuvre a été influencé par la pratique de mon métier de journaliste d’investigation que j’essayais d’être durant toute ma carrière. Y ai-je réussi ? Je ne sais pas trop. En tous les cas, j’ai essayé du mieux que je pouvais, et dans la limite de mes compétences professionnelles et de ma volonté, de trouver des faits qui méritaient d’être portés à la connaissance de mon public. Sans aucune prétention, du reste. J’ai la prétention de créer en rapportant des faits, auxquels je peux mêler des sentiments et des opinions, rendus au lecteur avec passion. Ce sont les faits que je rencontre dans mon environnement qui m’inspirent.
Quel livre de votre bibliographie vous tient le plus à cœur et pourquoi ?
Cela dépend, il y en a en réalité beaucoup. Quand il s’agit d’œuvres littéraires, je peux dire que ce sont des auteurs réalistes comme ceux du 19ème siècle qui m’inspirent. J’adore leur façon d’écrire, en se plaçant dans un univers réaliste, à partir duquel ils déroulent une histoire qui démarre pour se conclure avec une fin remarquable. Ils racontent les êtres dans leur façon d’être et de vivre, leurs conditions d’existence. J’aime cela. En lisant les auteurs dits réalistes, je saisis l’histoire qu’ils décident de narrer, dès le début de ma lecture. Je n’ai aucune peine à me retrouver. Je saisis sans subtilité particulière le début de l’histoire narrée. Autant dire que je chemine aisément dans ma lecture en ayant hâte de découvrir la fin, avec la conscience claire que l’acte final du processus de création littéraire me sautera aux yeux. Je ne me lasserai jamais de plonger dans la lecture d’un récit réaliste. En disant cela, je pense naturellement à Gustave Flaubert (Madame Bovary). C’est un ami d’enfance, un professeur émérite de littérature française à l’université Cheikh Anta Diop, dont le fils aîné porte le nom qui m’a mené vers lui. Comment ne pas citer également Honoré de Balzac, l’auteur du fameux roman Père Goriot. Je cite tous ces auteurs, en pensant aux formidables auteurs du nouveau roman qui sont d’une intelligence et d’une subtilité d’esprit parfois déroutantes pour moi. Je peine parfois devant leur production. J’espère que les amoureux du nouveau roman ne m’en voudront pas. J’avoue d’ailleurs que j’ai une admiration sans borne pour eux. Je réponds à votre question en avouant ma faiblesse pour les livres s’inscrivant dans le courant réaliste et naturaliste. J’adore Emile Zola dont on dit qu’il a encore « poussé plus loin le réalisme, en injectant dans son écriture une précision factuelle et scientifique sans doute liée à sa qualité de journaliste ». C’est dans mon amour pour les auteurs réalistes que je tire des explications pour mieux faire comprendre toute mon admiration pour deux romancières sénégalaises : Aminata Sow Fall (La grève des bàttu) et Mariama Bâ (Une si longue lettre) : deux livres devenus des textes classiques dans la littérature sénégalaise, sans oublier d’autres auteurs remarquables.
Je vois que vous aimez parler des romanciers, alors que vous êtes connu comme essayiste. Pourquoi cela ? Et qui, parmi les essayistes que vous connaissez ou avez lus vous inspire ?
C’est vrai que je n’ai produit dans ma vie d’écrivain qu’une seule œuvre littéraire intitulée La Ressuscitée. Parmi les essayistes je n’en connais pas vraiment un qui m’ait particulièrement inspiré, dans son travail. Je privilégie dans mes lectures ceux dont les ouvrages portent sur la politique, le droit public, la science politique, etc. A cet égard, je peux citer des auteurs africains. Beaucoup de jeunes qui comme moi ont fréquenté l’université Cheikh Anta Diop au milieu des années 70 ont lu Cheikh. Comme étudiant en ayant débuté le militantisme politique dans le Rassemblement démocratique (RND) dirigé par le professeur Cheikh Anta Diop. La lecture m’est apparue comme un devoir, une responsabilité que chacun se devait d’assumer : le premier ouvrage que j’ai lu de lui ce n’est pas Nations Nègres et Culture, j’avais pourtant remarqué autour de moi que beaucoup d’étudiants dans mon entourage commençaient par cet ouvrage pour entrer dans l’œuvre de Cheikh Anta Diop. Pour moi le début a été L’Afrique noire précoloniale. Ce fut ensuite Antériorité des civilisations. J’avais depuis le lycée Gaston Berger de Kaolack commencé à en prendre connaissance par l’entremise de deux aînés qui préparaient à fourbir leurs armes. Je veux parler de mon collègue journaliste Ibrahima Bakhoum et de son ami, feu Bassirou Diop, devenu commissaire de police. Les textes de Cheikh Anta Diop ont beaucoup occupé mes lectures à compter de l’année où un très grand colloque de dimension exceptionnelle a été organisé sur son œuvre dans les amphithéâtres de la faculté de droit, par l’intellectuel Pathé Diagne, directeur général à l’époque de la librairie Sankoré.
Y a-t-il des sujets ou des domaines que vous n’avez pas encore explorés mais qui vous intéressent particulièrement ?
Bien sûr que oui ! Je vais sûrement bientôt me retirer pour aller m’occuper de mes terres de culture dans ma paisible bourgade natale. J’y suis déjà, d’ailleurs, puisque je m’adonne au maraichage, à l’arboriculture, etc.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes journalistes avec cette détérioration de la profession ?
Je n’aime pas trop donner des conseils généraux aux jeunes journalistes. Juste leur dire de porter en bandoulière : la déontologie, l’éthique, l’humilité et le courage, non la témérité. L’impertinence réfléchie, oui…
Quels sont les pièges à éviter et es meilleures pratiques à adopter pour réussir dans ce métier ?
Ces pièges sont nombreux et divers, si vous gardez en bandoulière ces principes ci-haut énumérés vous saurez, sans peine, éviter ces pièges.
Comment maintenez-vous l’équilibre entre l’objectivité journalistique et vos propres convictions personnelles ?
En mettant la distance. Savoir se munir de la neutralité objective. Celle-ci signifie la capacité pour chaque journaliste à traiter les faits, du point de vue de la démarche ainsi que du choix des procédures à mettre en œuvre pour recueillir l’information et traiter équitablement les parties en cause.
Quel est, selon vous, le rôle de l’éthique dans le journalisme moderne ?
L’éthique postule le comportement et l’attitude que chaque journaliste est amené à afficher, face à l’information, en s’appuyant sur la règle générale et impersonnelle la déontologie qui régit le travail en édictant des règles générales.
Quel est votre avis sur l’impact des nouvelles technologies et des réseaux sociaux sur le journalisme ?
J’ai eu l’avantage de rédiger et de présenter une thèse de doctorat à l’université, en conduisant une étude, une enquête de type psychologique et documentaire pour opérer une critique des effets de l’introduction des nouvelles technologies de communication dans les salles de rédaction au Canada, à la fin des années 70, début 80. Les résultats étaient très instructifs. On avait noté que dans cinq quotidiens canadiens : deux journaux anglophones et trois francophones, les progrès de la qualité rédactionnelle étaient de l’ordre de 7 à 8 %, dans les rédactions, en comparant les périodes avant et après introduction massive et l’installation de l’ordinateur dans les salles de rédaction et sur les pupitres des journalistes. Ce n’est pas donc moi qui vais mettre en doute l’arrivée des nouveaux moyens technologiques, sauf à indiquer que ces moyens doivent être au service de la bonne cause : la fabrication intellectuelle et technique de bons produits journalistiques disponibles au bénéfice du public. Ces moyens ne sauraient servir pour détruire le tissu social, fragiliser la cohésion sociale, encore moins pour asservir l’humanité. Leur apparition constitue un formidable progrès. Ce progrès si formidable soit-il ne saurait à lui seul suffire pour faire du journalisme.
Pensez-vous que ces outils ont amélioré ou détérioré la qualité de l’information ?
Comme je l’ai souligné ces outils peuvent largement aider à cette amélioration, mais sous des conditions strictes comme celles que je viens citer ci-haut.
Comment appréciez-vous les rapports actuels assez conflictuels entre le pouvoir et les entreprises de presse au sujet du paiement des impôts... ? Je pose la question en pensant à la dernière sortie du Premier ministre sur la question.
Je crois honnêtement que le Premier ministre apporte une fausse réponse à une vraie et bonne interrogation. La presse doit-elle payer les impôts dus à l’état ? La réponse coule de source : oui elle doit payer ses impôts. Nul ne disserte sur la question autrement que de façon positive. Les médias n’ont jamais contesté cette évidence. Leurs responsables disent, cependant, à juste raison, que cette obligation ne doit et ne peut être utilisée comme un instrument de contrainte cachant mal une volonté non avouée de soumettre la presse. Et la contraindre à renoncer à sa politique éditoriale. C’est-à-dire : comment s’opère le choix des sujets traités, comment hiérarchiser les faits, en les traitant. Et enfin, contraindre la presse pour l’amener à renoncer à sa ligne éditoriale librement arrêtée par elle-même. Face à ces deux contraintes saugrenues et antidémocratiques, la presse doit opposer une réaction foudroyante. Sans aucune concession possible. C’est ce qu’elle a fait. Bravo à elle. Mais aussi bravo à tous les démocrates qui ont favorablement réagi face à ce qui nous apparaît comme une tyrannie rampante...
Est-ce un précédent dangereux pour notre démocratie, ce conflit entre la Presse et le Pouvoir ?
Pour être honnête, je ne pense pas que l’on puisse parler de précédent. Je me souviens, au début des années 90, le groupe dit des quatre mousquetaires, symbolisant à l’époque la presse libre : Sud, Témoin, Cafard libéré et Walf avait simultanément décidé de publier dans leurs supports respectifs un éditorial qui répondait de façon solidaire aux déclarations du pouvoir, laissant apparaître, de sa part, des velléités de soumettre la presse. Dans l’édito, les quatre signataires (Sidy Lamine Niasse, Babacar Touré, Mamadou Oumar Ndiaye et Abdoulaye Bamba Diallo) avaient, â leur manière, rappelé la magnifique phrase de Voltaire qui disait : « même si je ne suis pas d’accord avec vous sur ce que vous dites, je me battrai pour vous donner les moyens de le dire». J’ai vraiment envie de faire lire ce texte éditorial à nos dirigeants qui étaient assez jeunes à l’époque, pour s’en souvenir aujourd’hui. La presse n’est pas un adversaire du pouvoir. Le président Jefferson a remis un jour à sa place un de ses plus proches collaborateurs qui s’était plaint en lui reprochant de consacrer trop de temps à la lecture des journaux. Au lieu d’accorder plus d’attention à ses conseillers et collaborateurs qui l’assistaient dans sa tâche. Thomas Jefferson a été remarquable, quand il dit : « les journalistes que je lis tous les matins n’attendent rien de moi, sinon m’aider à mieux comprendre le sens et la portée de mon action et à éclairer mes décisions, quand je m’occupe des affaires publiques de mon pays. Or, avec vous, chers conseillers, je crois pouvoir dire que c’est différent.»
Comment pouvez-vous expliquer la charge du Premier ministre contre les médias ?
Je n’ai pas d’explications. Cependant, ce que je constate, depuis toujours avec Ousmane Sonko, c’est qu’il aime un peu trop, à mon sens, la rhétorique conflictuelle. C’est cette logique qui l’incline ainsi à faire dans la polémique, à verser dans la caractérisation teintée parfois de ressentiments. Ce serait bien, de sa part, de se montrer maintenant plus apaisé puisqu’il est aux affaires. Il est temps pour lui de rompre avec cette rhétorique conflictuelle. Cela serait très utile à la lisibilité de son discours et à son appropriation par le public, dans sa globalité. La vérité est que la question soulevée, en l’espèce, enjambe le rapport Presse-Pouvoir. Elle se pose comme une équation majeure postulant la nécessité pour le Premier ministre de se repositionner dans l’espace public. Sa posture actuelle impose à l’homme un réajustement sur cet espace en ayant à l’esprit cette réalité : Ousmane Sonko est le pouvoir et non l’opposition.
Vous mentionnez que l’obligation fiscale ne devrait pas être utilisée comme un instrument de contrainte pour soumettre la presse.
Je dis cela parce que je suis convaincu que, dans une société démocratique un gouvernement n’assume pas sa responsabilité quand il regarde mourir la presse de son pays. De quelle fierté pourrait se glorifier un gouvernement quand il contribue volontairement à déclencher le processus conduisant vers cette mort ? Combattre la presse, en lui opposant des arguments fondés sur l’idée d’un manque de civisme fiscal, sans se préoccuper des conditions économiques dans lesquelles évoluent les médias, relève, à mon sens, d’une pernicieuse pratique en porte-à-faux avec la posture et le rang que nos dirigeants prétendent incarner dans leurs discours
Est-ce que vous pouvez me citer des cas concrets où le pouvoir cherche à exercer une contrainte sur des médias ?
Il suffit, à cet égard de relire la presse le lendemain de la rencontre organisée sur l’esplanade du Grand Théâtre pour identifier des cas concrets. Le simple fait d’écouter ou de lire les journalistes suffit pour fixer des repères précis.
Vous avez évoqué la rhétorique conflictuelle du Premier ministre Sonko. Pensez-vous que cette rhétorique pourrait évoluer vers une répression, des intimidations, des emprisonnements bref une dictature historique contre la liberté de la presse sénégalaise dans un futur proche ?
Je ne sais pas de quoi demain sera fait. Dans la première partie de cette interview, j’attirais l’attention sur des dérives tyranniques potentielles auxquelles exposent la rhétorique conflictuelle et la propagande insidieuse que portent généralement les pouvoirs populistes et autoritaires. Je n’en rajouterai pas.
Dans le contexte historique que vous avez décrit avec les quatre mousquetaires de la presse, libre, quelles leçons peut-on tirer pour renforcer les relations actuelles entre le pouvoir et les médias ? D’autant que Ousmane Sonko, Premier ministre dit clairement qu’ils n’ont pas de compte à rendre à la presse, ni à l’opposition ?
La presse et le pouvoir entretiennent des relations permanentes. Chaque partie doit assumer sa part d’une responsabilité partagée pour informer le peuple, dans un respect dénué d’arrogance de part et d’autre.
Le PM dit qu’il n’a pas de comptes à rendre aux journalistes.
Nul ne le lui conteste. Les journalistes ne le lui demandent pas, non plus. Il doit cependant rendre compte au peuple. L’exécution de cette tâche lui impose l’obligation d’entretenir un commerce facile avec les médias qui constituent les principaux relais du débat public et contradictoire en démocratie. Je ne crois pas que M. Ousmane Sonko puisse ignorer cela. Et c’est en cela qu’il doit d’écouter attentivement la presse de son pays et se préoccuper de ce qu’elle dit et analyse.