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28 février 2025
TROIS MORTS SUITE À UN ACCIDENT PRÈS DE LA FOIRE DE DAKAR
Un bus Tata de la ligne 44 dont les freins ont lâché, selon des témoins, a heurté un tricycle et un taxi, faisant trois morts. L'accident a eu lieu près de la la station qui fait face au Cices, non loin de la gendarmerie de la Foire.
Trois personnes ont été tuées lundi après-midi dans une collision entre deux bus Tata, survenue sur la Voie de dégagement nord (VDN), près de la station Shell qui fait face au Cices.
Un accident est survenu ce lundi sur la voie de dégagement Nord (Vdn). Un bus Tata de la ligne 44 dont les freins ont lâché, selon des témoins, a heurté un tricycle et un taxi, faisant trois morts. L'accident a eu lieu près de la la station qui fait face au Cices, non loin de la gendarmerie de la Foire.
Après le choc, la gendarmerie a bloqué la route pour permettre aux Sapeurs-pompiers d'opérer afin d'extraire les corps qui ont été acheminés à l'hôpital.
Des éléments de la Brigade de la gendarmerie de la Foire ont procédé au constat avant qu'une enquête ne soit ouverte.
Aly Nguer FAYE
RESPONSABLES ET MILITANTS DE REW MI, TENEZ BON !
La déception peut être naturelle après une défaite électorale et la perte de membres clés, mais c’est aussi une opportunité de renouveau. C’est le moment de réaffirmer nos valeurs, notre vision et notre engagement envers notre parti et envers les citoyens
La déception peut être naturelle après une défaite électorale et la perte de membres clés, mais c’est aussi une opportunité de renouveau. C’est le moment de réaffirmer nos valeurs, notre vision et notre engagement envers notre parti et envers les citoyens que nous servons.
Pour remobiliser les militants, nous devons écouter leurs préoccupations, reconnaître leurs efforts et leurs sacrifices, et leur offrir un espace pour contribuer activement à la réflexion et à la reconstruction du parti. Nous devons également réaffirmer notre engagement envers la transparence, la démocratie interne et la responsabilité, afin de restaurer la confiance au sein de notre base militante.
Enfin, nous devons nous concentrer sur l’avenir, en élaborant une stratégie solide pour renforcer notre parti, élargir notre base de soutien et préparer nos militants pour les prochaines échéances électorales. Cela nécessitera un leadership fort, une communication efficace et une collaboration étroite entre tous les membres du parti.
Ensemble, en tant que militants de Rewmi, nous pouvons surmonter les défis actuels et continuer à travailler pour un avenir meilleur pour notre pays et ses citoyens.
DRAPEAU CHEF DE L’ÉTAT, DAKAR CONSERVE SON TITRE DE CHAMPION DU SENEGAL EN SENIORS PAR EQUIPE
La région de Dakar a remporté dimanche, à Mbour, la finale du tournoi de lutte traditionnelle par équipes, dans la catégorie des séniors, devant Fatick, à l’issue de la 24-ème édition du Drapeau du Chef de l’Etat, a constaté l’APS.
Mbour 13 mai (APS) – La région de Dakar a remporté dimanche, à Mbour, la finale du tournoi de lutte traditionnelle par équipes, dans la catégorie des séniors, devant Fatick, à l’issue de la 24-ème édition du Drapeau du Chef de l’Etat, a constaté l’APS.
La région de Dakar remporte pour la troisième fois d’affilée, le titre du Drapeau du Chef de l’Etat, doté d’un montant de 10 millions de francs CFA.
Les régions de Fatick et Kaolack occupent respectivement la deuxième et la troisième places, empochant ainsi par ordre décroissant, cinq et deux millions de FCFA.
Au niveau de la catégorie des plus de 100 kilogrammes, en individuel, Cheikh Diagne de Fatick a remporté la mise aux dépens de Lamine Diop de Kaolack.
Abdourahmane Asef de Diourbel s’est incliné face à El Hadji Ndiaye de Dakar, vainqueur pour l’affiche des 100 kilogrammes. Chez les 86 kilos, Siny Sembène de Dakar a battu Babacar Sarr de Thiès.
Mbaye Diop de Dakar a eu raison de Chérif Seydi Thiam de Tambacounda chez les 76 kilos.
Enfin, Cheikh Sadbou Sarr de Fatick a trôné au-dessus des lutteurs de 66 kilogrammes, en terrassant Babacar Diéne de Louga.
La région Ziguinchor a remporté la finale de la petite catégorie par équipe, chez les filles, devant Kolda. Dakar occupe la troisième place, suivie de Thiès, qui arrive en quatrième position.
La région de Kaolack a été sacrée championne de la petite catégorie garçons, face à Fatick. Sédhiou et Kaffrine viennent respectivement en troisième et quatrième positions.
PRIX MARC-VIVIEN FOÉ 2024, PIERRE-EMERICK AUBAMEYANG MEILLEUR JOUEUR DE LA LIGUE 1 FRANCAISE
Pierre-Émerick Aubameyang, attaquant de l’Olympique de Marseille, a remporté pour la deuxième fois, après onze ans, le prestigieux prix Marc-Vivien Foé de RFI et France 24, décerné au meilleur joueur africain évoluant en Ligue 1.
Pierre-Émerick Aubameyang, attaquant de l’Olympique de Marseille, a remporté pour la deuxième fois, après onze ans, le prestigieux prix Marc-Vivien Foé de RFI et France 24, décerné au meilleur joueur africain évoluant en Ligue 1. Il succède ainsi à son coéquipier Chancel Mbemba.
Déjà lauréat de ce prix en 2013 lorsqu’il jouait pour Saint-Étienne, l’attaquant gabonais rejoint Gervinho, ancien joueur de Lille, en tant que seul autre double vainqueur, ayant remporté le prix en 2010 et 2011.
Christophe Jousset, chef du service des sports de RFI, lui a remis son trophée lors de l’enregistrement de l’émission Radio Foot ce midi.
Favori pour ce titre, Aubameyang exprime sa joie d’avoir été élu. Il déclare à RFI, le média organisateur du scrutin : « Je suis très, très heureux, très fier de remporter ce prix. C’est la deuxième fois après mon premier en 2013. Après tant d’années, revenir en France et gagner à nouveau ce prix, c’est forcément une grande fierté. (…) Je suis très heureux du parcours depuis et du parcours aujourd’hui aussi. Donc, je suis vraiment très content, très heureux de gagner ce prix qui signifie beaucoup pour moi. »
Aubameyang devance Achraf Hakimi (PSG), Nabil Bentaleb (Lille), Wilfried Singo (Monaco) et son coéquipier Chancel Mbemba (Marseille), à qui il succède au palmarès. Il devient ainsi le deuxième joueur à remporter le Trophée Foé à deux reprises, après Gervinho. Par ailleurs, avec ses 29 buts toutes compétitions confondues, il se rapproche à trois buts du record détenu par Didier Drogba.
Cette reconnaissance met en lumière la remarquable longévité au plus haut niveau de ce joueur gabonais de l’Olympique de Marseille. Tout au long de sa carrière, il a bénéficié de l’influence bienveillante de son père, un ancien footballeur, qui l’a toujours accompagné sur son chemin sportif.
LE SOUFFLE FÉMINISTE CONTRE LA POLYGAMIE
La polygamie telle que pratiquée au Sénégal est une violence faites aux femmes et aux enfants. Elle déstabilise la famille et baisse leur qualité de vie surtout celle de la première femme, seul l’homme en tire profit. - ENTRETIEN AVEC AWA SECK
Awa Seck se revendique féministe radicale et s'oppose farouchement à la polygamie, une pratique encore répandue au Sénégal. Dans cet entretien avec Seneweb, elle dénonce les dérives de cette tradition et milite pour une réforme du Code de la Famille au nom de l'égalité entre les hommes et les femmes. Ses propos fustigent un système patriarcal injuste et appellent à une prise de conscience collective.
La polygamie, une pratique combattue autrefois par les féministes est en vogue au Sénégal. On voit de plus en plus, la nouvelle génération particulièrement les jeunes femmes instruites accepter les ménages polygames. Quelle lecture avez-vous par rapport à cette situation ?
La polygamie est la possibilité pour un homme, faire le choix, d’épouser plusieurs femmes si les conditions sont réunies, ce qui rare, pour ne pas dire impossible car aucun homme ne peut les remplir. À la base, la polygamie est annoncée seulement dans la sourate 4, An-Nisa au verset 3 qui parle des orphelins.
“ Il vous est permis d'épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent, mais, si vous craignez de n'être pas justes avec celles-ci, alors une seule... Cela, afin de ne pas faire d'injustice (ou afin de ne pas aggraver votre charge de famille) c’est pour vous le moyen d'être aussi équitables que possible »
En islam, il est donc permis à l’homme d’épouser deux, trois ou quatre sous certaines conditions qu’il est bon de rappeler : concerter sa femme ; des revenus suffisants pour entretenir ses foyers ; les capacités physiques pour satisfaire sexuellement toutes les femmes; la maturité émotionnelle pour assurer l’équilibre des foyers; il n’est pas permis d’habiter avec ses épouses dans une seule maison sauf si elles sont d’accord ; l’équité
Aucun homme sénégalais ne les respecte !
Effectivement quand on parle de féminisme et de polygamie, les féministes ont toujours combattu et dénoncé l’horreur que vivent les femmes dans ces foyers.
On doit citer Mariama Bâ, féministe, qui dénonce l’horrible condition de la femme dans le mariage polygame et la place qui lui est réservée - ou pas - dans notre société.
Dans son célèbre son œuvre « Une si longue lettre » étudiée dans toutes les universités du monde, elle décrit si bien cette pratique contraire aux principes de l’islam : équité – égalité – justice.
Pionnière du féminisme décolonial au Sénégal, la génération des femmes nées dans les années 1920 comme nos mamans et grands-mères Awa Thiam, Caroline Faye, Marie Angélique Savané pour ne pas les citer a farouchement dénoncé et combattu la polygamie au Sénégal qui est une injustice et une violence.
Il est primordial de noter que ce n’était pas seulement les féministes qui s’opposaient à la polygamie telle que vécue par les femmes mais aussi nos aïeules qui l’acceptaient par contrainte (mariage forcé ou arrangé).
La nouvelle génération de femme, elle, choisit ce statut avec une autre forme de contrainte sociale (stigmatisation du célibat).
Malheureusement la polygamie est devenue une mode au Sénégal. En effet dans une société contemporaine où le mariage est vu comme une fin en soi pour les femmes et un choix pour les hommes, la polygamie est une option pour les femmes qui veulent coûte que coûte se marier pour répondre aux attentes de la société qui leur assène « taaru jigeen seuy » (la beauté de la femme réside dans le mariage). Peu importe ce qu’accomplit une femme : elle ne représente rien sans le mariage.
L’homme sénégalais qui est un éternel attentiste pour qui on doit tout faire devient une charge pour les femmes. Alors certaines choisissent plutôt un mariage polygame que le célibat. Elles partagent la charge que représente le mari. En réalité, les femmes utilisent, pour les plus aisées financièrement, les hommes contrairement à ce qu’ils peuvent penser.
En tant que féministe, est-ce que vous n'avez pas failli dans votre lutte contre la polygamie, si on voit aujourd'hui qu'elle est à la mode?
Pas du tout ! La lutte féministe est la lutte pour l’égalité homme-femme, de permettre à chaque femme d’être instruite pour éviter les mariages forcés, travailler pour s’assurer une liberté financière, choisir dans quel type de ménage vivre. Nous l’avons réussi parce que comme vous dites les femmes la choisissent même si la polygamie en soi est une discrimination envers la femme et ils n’y gagneront jamais.
Les femmes sénégalaises affirment partout qu’elles préfèrent être deuxième ou même troisième que d’être la première. C’est un choix motivé par des raisons bien tristes parce qu’en islam le mariage est le lieu où doivent s’épanouir deux êtres pour construire un bel avenir ensemble, un projet commun.
Vu que beaucoup d’hommes en monogamie sont infidèles, et qu’en polygamie la plupart abandonne la première femme soit totalement, émotionnellement ou sexuellement, les femmes modernes veulent être deuxième ou troisième pour ne pas faire les sacrifices faites par la première épouse.
La première femme bâtit les bases du couple et souvent galère, sacrifie études et carrières pour le mari au début du mariage. Mais dès que ce dernier a une position financière assez stable, il prend une autre femme qui elle, ne connaitra que l’aisance et les paillettes.
En revanche il est dommage de voir toutes ces femmes éduquées qui n’ont pas besoin d’être financièrement entretenues par un mari qui à cause de la pression sociale, choisir la polygamie.
La polygamie telle que pratiquée au Sénégal est une violence faites aux femmes et aux enfants. Elle déstabilise la famille et baisse leur qualité de vie surtout celle de la première femme, seul l’homme en tire profit.
Nous luttons contre les violences faites aux femmes tant que l’homme sénégalais ne respectera pas le seul verset qu’il connaît par cœur tout en ignorant ses devoirs d’époux, de père, les féministes continueront à lutter contre la polygamie.
Personnellement, vous êtes pour ou contre la polygamie ?
Je suis contre la polygamie qui est un choix sous condition et non une obligation. Si en islam l’homme peut épouser jusqu’à quatre femmes, il me donne aussi le droit de refuser la polygamie. L’islam est juste, il a libéré la femme et la vie du Prophète (PSL), seul modèle pour l’homme musulman est un exemple. Je considère qu’aucun homme ne vaut la peine qu’on se batte pour lui et rivaliser entre femmes. Je mérite mieux et plus. Je considère mon mari comme mon égal devant Dieu et en tant que tel j’ai le droit de refuser. Goru jeukeunte laniu wax, je suis jigenu jeukeunte
Au delà je trouve la polygamie malsaine, elle cause l’éclatement de la famille, l’épuisement émotionnel. L’imam Chaf’i et d’autres ont dit que la monogamie est meilleure, car elle est plus proche pour l’homme de l’équité. Être équitable est une chose très difficile pour l’homme et donc prendre plusieurs femmes est une porte dangereuse pour lui et sa famille.
Certains maris finissent par devenir agressifs et violents à l’endroit de certaines épouses et de leurs enfants (souvent la première), la dernière, étant la favorite-chouchoutée (ne dit-on pas niarel xaritu jeukeureum ?).
Tous les enfants issus de ménages polygames ont vu leurs vies déstabilisées, leurs mamans changer et pas en bien, la rivalité s’installer même si on veut nous faire croire le contraire.
Serigne Cheikh Al Makhtoum, mon guide spirituel rappelait lors de sa conférence du Mawlid 2007 que « polygamie ada la du dine. Yallah couple la créer ». Dieu a créé le couple partout dans le Livre Saint quand Il parle de nous Il précise : le couple.
La polygamie est une sunna destinée à créer un cadre pour les orphelins et certaines femmes. Les hommes sénégalais s’abritent derrière des justifications religieuses, en évoquant le seul verset du coran et le seul qu’ils connaissent bien, le seul qu’ils ne respectent pas et s’en réclament pour légitimer la façon dont ils traitent les femmes et les enfants sans en avoir les capacités. C’est une violation flagrante de la loi islamique !
Qu'est ce qui fait selon vous que la nouvelle génération précisément les femmes instruites acceptent de jouer le second rôle dans les foyers?
Le patriarcat a su manipuler la polygamie pour la normaliser. D’abord on nous disait qu’il y avait plus d’hommes que de femmes, alors que le dernier recensement a montré le contraire. Il a su faire porter aux femmes le combat en leur faisant croire que le mariage est nécessaire et que les hommes ne se marient plus à cause de la pénurie de mâles et qu’elles doivent accepter la polygamie. Notons que dans son dernier rapport qui date de 2023, L’ANSD (Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie) précise que 45% des mariages polygames sont plus pauvres que ceux monogames.
En réalité la polygamie empêche les jeunes hommes en âge de se marier d’épouser les femmes de leur génération, ils n’ont pas accès à ces femmes qui cherchent des hommes déjà établis, stables financièrement qui sont souvent plus âgés.
Les femmes en âge de se marier ne sont pas nombreuses, les hommes marient de très jeunes femmes et filles qui doivent encore rester à l’école qui plus tard deviendront une force économique. Malheureusement elles se retrouvent dans un foyer en train de faire la concurrence entre femmes.
Les hommes les manipulent pour tirer le meilleur de chacune.
D’un autre côté la polygamie facilite aux femmes veuves et divorcées de se marier parce qu’au Sénégal un homme divorcé avec des enfants peut épouser une fille jamais mariée mais une femme divorcée avec enfants ne doit pas. Pour ces dernières, c'est le seul moyen de refaire une vie de couple.
Le prophète Mohamed, PSL, est resté monogame pendant 25 ans et tous ses mariages qui ont suivi étaient tactiques, des alliances matrimoniales, raffermir les liens entre communautés rivales, royaumes. Aîsha a été la seule femme jamais mariée d’où la Sunna.
La pression sur les femmes vient de tous bords.
Polygamie avant et aujourd’hui ? Y a-t-il une révolution ou un changement de mentalité selon vous ?
Il n’y a aucune révolution à être dans un mariage polygame, cependant les femmes, en la subissant essaient de la rendre plus supportable grâce à leur indépendance financière. Le mari n’étant là que pour satisfaire leurs besoins sexuels, ce dernier a souvent montré sa préférence pour la nouvelle. D’ailleurs la awo est dite awo yaay. Elle n’est plus vue comme amante, partenaire sexuelle mais une mère pour son mari, et une sœur pour sa coépouse, pratique contraire à l’islam.
Pour un homme qui craint Dieu la pratique de la polygamie va devenir particulièrement difficile de nos jours pour des raisons économiques.
Avant elle était un avantage sociopolitique. Elle représente un apport économique, car la femme, par son travail, contribue à l'entretien du ménage. Dans la plupart des ménages polygames chaque femme prend en charge son foyer.
Une épouse peut parfois individuellement bénéficier, par son travail ou l’aide de sa parenté, de conditions de vie supérieures à celles d’autres noyaux du ménage.
En milieu rural, la première épouse allait jusqu’à proposer une seconde épouse à son mari pour alléger les charges du foyer.
Les femmes s’investissent au quotidien dans les travaux des champs pour subvenir aux charges de leur ménage. Le partage des tâches domestiques entre les coépouses est nécessaire et recherché par les femmes.
La polygamie permet à l’homme de faire proliférer sa descendance pour avoir une main-d’œuvre plus importante et d’espérer une prise en charge par ses enfants durant la vieillesse. Cela n’est plus possible aujourd’hui.
L’homme entretenu par ses femmes à la vieillesse prenait une jeune épouse qui a souvent l’âge de ses enfants pour s’occuper de lui. On les appelle les gardes malades car souvent elle se retrouvait jeune veuve. La jalousie y est très violente, les femmes exerçant des violences jusqu'au crimes sur les coépouses ou leurs enfants. Tous les jours ce genre de faits divers sont exposés. Cela fait légion dans ma région plus particulièrement à Touba. La redistribution inégale des ressources en est la cause, la femme qui a la chance d’avoir un travail ou l’aide de sa famille a de meilleures conditions de vie, les enfants de la coépouse sont témoins de tout cela.
La polygamie se maintient, la faiblesse des ressources financières ne constitue pas en soi un handicap pour les hommes à devenir polygame jusqu’à dire « duma tak cas social ». Les hommes sont plus matérialistes que les femmes. Ils cherchent une femme pour les entretenir parce qu’il est impossible d’avoir un travail, payer l’éducation des enfants qui est privée et subvenir aux besoins matériels de toutes les femmes.
Chez nous, la norme islamique est souvent bafouée par les hommes et avec légèreté.
Les hommes polygames peinent à satisfaire les besoins affectifs, matériels de leurs épousent et de leurs enfants ce qui va les affecter. D’ailleurs la polygamie est interdite à un homme qui n’a pas les moyens. Quel homme sénégalais le respecte ?
Votre position par rapport à la commission onusienne qui recommande l'interdiction de la polygamie parce qu'elle considère que cette pratique est une discrimination vis à vis des femmes ?
Je suis tout à fait d’accord, ce n’est pas contre l’islam qui n’a pas inventé la polygamie. Tout ce qu’il a fait, c’est d’y mettre des restrictions. La commission fait des recommandations en matière de droits de l’homme comme pour d’autres faits sociaux qui menacent l’équilibre familial, social et les droits des femmes libre aux États soucieux du bien-être de ses citoyen.nes de les mettre en place.
L’islam a posé des conditions pour la pratique de la polygamie qui est un choix si ces conditions ne sont pas respectées, il est interdit à l’homme de la pratiquer. Chaque pays peut la restreindre ou faire plus c’est à dire interdire carrément la polygamie.
C’est le cas de La Tunisie, pays musulman, son code des statuts personnels de 1957 interdit strictement la polygamie.
Il est interdit de contracter un second mariage avant la dissolution du premier. La majorité légale est à 20 ans, au Sénégal les filles sont discriminées 16 ans et 18 ans pour les garçons. A cet âge leur seule préoccupation devrait être les études et briser le cycle de la pauvreté.
Nous attendons vivement la réforme du code de la famille promise par le nouveau gouvernement sur l’âge légal du mariage et les droits des femmes.
La polygamie est considérée comme une discrimination par l’ONU, la commission des droits humains ainsi que par le comite pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes. Les Etats font bien des efforts sur la gouvernance, la démocratie pour recevoir des financements, ils peuvent le faire pour les droits des femmes, alors pour la polygamie, c’est possible et nécessaire.
Nous pouvons faire comme le Maroc qui ne l’a pas interdit mais le législateur marocain a instauré un système de contraintes pour contrôler la polygamie, limiter ses effets néfastes sur la société. Une enquête est menée. Son Code de la famille soumet la polygamie à l’obtention d’une autorisation. Il interdit la polygamie si l’injustice entre les deux épouses est à craindre ou si la première épouse a exprimé son refus dans l’acte de mariage.
Il dépend également des ressources financières du mari, de sa capacité à subvenir aux besoins de deux familles et de fournir un logement équitable aux deux épouses.
La capacité financière du mari à gérer un second foyer. La femme peut exiger la clause polygamique.
Il y a quatre écoles en islam hanafite, malékite, shafi’’ite et hanbalite et chacune d’elle a une position différente et valable. Dans le code sénégalais de la famille la femme peut par une clause de monogamie, exiger que son mari n’épouse pas d’autres femmes. Chez les malékites la clause monogamique ce n’est pas obligatoire mais recommandée.
La polygamie est un choix reconnu à l’homme qui a aujourd’hui des effets négatifs sur la société. Le pouvoir économique de l’homme pose d’épineux problèmes socio-économiques.
Les effets pervers de cette pratique sur la structure familiale amène l’ONU à dire que c’est une discrimination comme la Tunisie et le Maroc, le Sénégal devra le restreindre. Ce sera difficile vu que le nouveau gouvernement est un gouvernement de polygames.
Afin de poser les jalons un Conseil national pour la réforme du Code de la famille doit être mis en place pour discuter de toutes les discriminations légales et légalisées que subissent les femmes, les filles et les enfants sénégalais.
Awa Thiam a été la première à parler de la polygamie comme oppression. Dans son œuvre " La parole aux negresses publiée en 1972 elle dit " la polygamie est un fléau difficile à combattre...son maintien ou son abolition sera le fait des femmes. La foi en ces dernières à la possibilité de son enrayement, doublée d'un combat acharné et continu contre cette pratique oppressive pour elles, les amèneraient à une victoire."
Vous savez maintenant pourquoi les hommes sénégalais craignent d'avoir des femmes leaders !
DÉNONCIATION DES CONCLUSIONS DU DIALOGUE INTER-MALIENS
A l'issue de cette assise, il apparaît clairement que la paix et la réconciliation n'étaient pas la priorité des autorités, désireuses avant tout de prolonger leur pouvoir, estiment les parties signataires de la déclaration commune du 31 mars
Les masques sont tombés lors du "Dialogue inter-maliens", révélant le véritable objectif poursuivi par les autorités de transition : se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible. Les parties signataires de la déclaration commune du 31 mars dénoncent, à travers la déclaration ci-après, une duperie et appellent le peuple malien à se mobiliser pour un retour rapide à l'ordre constitutionnel.
*LES MASQUES SONT TOMBÉS*
En fin de journée du vendredi 10 mai 2024, les rideaux sont tombés sur le " Dialogue inter-Maliens"
Cet exercice, lancé à l'occasion du Nouvel an 2024, s'est avéré un piège, un traquenard, un immense filet (djô) lancé devant le peuple malien par les autorités en place qui s'accrochent au pouvoir, depuis bientôt quatre années.
Les parties signataires de la déclaration commune du 31 mars 2024 dénoncent vigoureusement la mascarade de dialogue inter-maliens, initiée par les Autorités en place et rejettent ses recommandations.
Au lieu de proposer une nouvelle architecture institutionnelle, à la fin d'une Transition qui n'a que trop duré, ces autorités ont inspiré une proposition de nouvelle prolongation de deux à cinq ans, donnant ainsi raison à ceux qui ont parlé d'une Transition à durée indéterminée, ignorant superbement les aspirations profondes des Maliens (eau, électricité, emploi des jeunes, cherté de la vie, fermeture des entreprises et chantiers, restriction des libertés publiques, mauvaise qualité des décisions de justice), pour se focaliser sur la prolongation de la Transition.
En effet, ceux qui ont juré, au lendemain de leur prise du pouvoir, qu'ils n'étaient venus que pour peu de temps, ceux qui, cherchant la compréhension des forces vives, ont déclaré en mai 2021 après la mise à l'écart du président Bah Ndaw «il ne reste plus que quelques mois », ont laissé tomber tous leurs masques: *ils veulent s'éterniser au pouvoir en prenant en otage le Mali et les Maliens*
Les masques sont tombés, parce que "le dialogue inter-maliens pour la paix et la réconciliation nationale, pour l'appropriation nationale du processus de paix" a été vidé de son contenu, détourné de ses objectifs initiaux.
L'exercice qui vient de se terminer n'a accouché d'aucune initiative malienne de paix et de réconciliation.
Ses recommandations, ne reflètant aucunement la volonté du peuple, risquent d'exacerber la crise politique nationale et de plonger notre pays dans une instabilité sociale sans précédent.
*En quoi les recommandations relatives à la prorogation de la durée de la transition, à la future candidature du colonel Assimi Goita, à l'affaiblissement et au musellement des partis politiques concourent-elles au rétablissement de la paix ? Pourquoi annoncer l'ouverture d'un dialogue avec les groupes armés à la fin du "Dialogue inter-Maliens" et non durant ce "Dialogue" ?* Les masques sont décidément bien tombés. L'objectif inavoué de cette vaste duperie est à présent connu : *le retour de la paix au Mali, qui manifestement n'était pas la priorité de ce "dialogue inter-Maliens", peut attendre*.
Les Maliens, des communes à Bamako en passant par les chefs-lieux de régions et la Diaspora qui ont participé de bonne foi à cette entreprise se rendent compte qu'ils ont été dupés.
En effet, les objectifs de ce dialogue, selon les TDR, étaient de "contribuer à la restauration de la paix, de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale." Son initiateur principal, le président de la Transition, ne disait pas autre chose dans son message de nouvel an 2024 : « diagnostiquer les causes des conflits intra-communautaires et intercommunautaires afin de tracer une architecture de paix durable : recoudre le tissu social et renforcer le vivre ensemble ».
Ce dialogue, en définitive, qui était censé être un cadre fédérateur de toutes les forces vives de la Nation, afin d'identifier les sources des crises qui secouent le pays, de prévenir et gérer les conflits en valorisant des mécanismes de gestion endogène, *s'est révélé être un grotesque piège politique*, au regard de son déroulement, du contexte d'exclusion créé en amont des forces vives significatives, et de ses conclusions majeures d'avance.
En outre, les recommandations du "dialogue inter-maliens" qui vient de se terminer ne sauraient engager le peuple malien qui ploie sous l'insécurité et sous les difficultés quotidiennes, un peuple en proie aux difficultés d'une cherté de la vie sans précédent, un peuple qui est confronté aux conséquences des délestages de courant électrique auxquels les autorités ont démontré leur incapacité notoire à apporter un moindre début de solution.
Par ailleurs, la Constitution promulguée suivant le Décret n° 2023-0401 du 22 juillet 2023 dispose clairement en son article 37 que « la souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants élus au suffrage universel direct ou indirect ou par voie de référendum. Aucune fraction du Peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice.»
Les participants à ce " dialogue " n'ayant pas été élus, ils n'ont ainsi parlé qu'en leur nom personnel. Dans aucune démocratie digne de ce nom, leurs "recommandations" ne sauraient avoir valeur exécutoire
C'est pourquoi, les parties signataires de la déclaration commune du 31 mars 2024 prennent à témoin l'opinion nationale et internationale sur les risques que court une telle démarche unilatérale et exclusive qui sème les graines d'un désaccord croissant entre les forces vives de la Nation et les autorités en place à un moment crucial de notre histoire.
Par conséquent, les parties signataires de la déclaration commune du 31 mars 2024 appellent le peuple malien, toutes les forces vives du pays, à l'intérieur comme dans la Diaspora, à se concentrer sur le seul combat qui permettra au Mali d'amorcer la sortie de la crise multiforme qu'il connaît : *le retour à l'ordre constitutionnel selon un calendrier fixé de façon consensuelle*
*avec une nouvelle architecture institutionnelle*
*En dehors de ce combat, point de salut* !
Toutes les Maliennes, tous les Maliens de Diboli à Tinzawaten, de Zégoua à Léré, doivent prendre leur part dans ce combat.
Ceux qui ont participé de bonne foi au soi-disant "Dialogue inter-maliens",
Ceux qui sont dans l'expectative depuis la prise du pouvoir par les cinq colonels en août 2020 et en mai 2021,
Ceux qui sont à l'extérieur du pays,
Toutes et tous, donnons-nous la main pour restaurer le Mali !
Les signataires
Ont signé :
M5-RFP MALI KURA (Fare Anka Wili, LDC, RpDM, MODEC, REPARE, FASODE, MOTEMA, ANKO
Mali Dron, EMa, EMK, MR-BAARA NI YIRIWA, ASSOCIATION LE CHANGEMENT, etc)
CADRE DES PARTIS ET REGOUPEMENTS POUR LE RETOUR A L'ORDRE CONSTITUTIONNEL
ESPERANCE NOUVELLE JIGUIYA KURA
COORDINATION DES ORGANISATION DE L'APPEL DU 20 FEVRIER 2023 POUR SAUVER LE MAL
FUMA (UNION-JEUNES LEADERS DE KATI - SOS PDFLCIS - PDPM - AMAJ - FMD - FIMDD
SEGOU-SIGUIDA TAGNÈ- MOUVEMENT 05 Étoiles)
MOUVEMENT WULI KI DJO MALI YE
ARP
YELEMA « Le Changement »
ADEMA- PASJ
PARENA
NEMA
PS YELEN KURA
FAC
VNDA
MSP
PDES
BENKAN (LE PACTE CITOYEN)
ALTERNATIF POUR LE MALI
MALI KO - YERE KO ÉTATS UNIS
par Cheikh Kasse
NOS LANGUES, À CONDITION QU’ELLES PARLENT FORTEMENT NOS IMAGINAIRES
EXCLUSIF SENEPLUS - Il y a un rapport idéologique à reconstruire avec sa propre langue : celle de sortir de la vision d’un Universel qui aplatit et détruit les divers cultuels, sociologiques, anthropologiques
Ces deux écrivains, dans leurs prescriptions, posent la centralité d’une langue dans la continuation anthropologique d’une communauté pour la sauvegarde de son imaginaire. C’est par la langue que l’essence d’une communauté se prolonge. Pourquoi il n’y a pas de mots wolofs pour désigner millions, milliards ? La réponse est dans l’absence de propension exagérée d’accaparement et de richesses au-delà des besoins de survie. Pourquoi le mot « mbok » signifie de nos jours « parents » alors qu’il est de la même famille que « bokk » qui veut dire : « se partager, ou ce qui est à tous » ?
Dans la réalité du carnage foncier sous le régime de Macky Sall, ce qui est agité contre son illégalité est une expression, ce qui est à tous, « li ñepp bokk ». La communauté dépose dans les mots le sens fort d’un en- commun. Dans les autres langues africaines, longtemps résilientes aux valeurs capitalo-libéralistes, il y a des traces - mémoires d’un en-commun tenace. Donc, l’enseignement et la pratique de nos langues prolonge leur lente et forte volonté de porter l’identité, les cultures, les imaginaires propres à nos sociétés africaines.
Donc, aujourd’hui, parler, écrire nos langues sont, certes, un palier important dans la reconquête de nos cultures, de notre souveraineté. Mais sont-ils suffisants pour ne pas parler la culture dominante de l’autre ?
Nous vivons dans ce que Patrick Chamoiseau nomme un monde-relié où règne, de nos jours, une domination furtive. Dans la domination brutale, l’injonction était de remplacer sa langue, sa culture par celles des dominateurs. Aujourd’hui, la domination furtive se fait par la cybernétique, les réseaux « sociaux ». Les centres dominateurs ont anesthésié les communautés. Patrick Chamoiseau décrit l’époque dans laquelle nous vivons en ces termes : /…/ La domination furtive ne s’oppose à rien. Ses forces uniformisantes naissent de puissances dématérialisées qui se moquent des vieilles armes. Je pouvais parler ma langue. Hisser mon drapeau. Clamer mon Dieu./…/ Je demeurais la proie de pouvoirs commerciaux : images, médias, finances, médicaments, consommation… Leurs points d’impulsion ne sont plus seulement des États-Territoires, mais, au cœur du cyberspace, des nodules d’interactions qui propagent des standards auxquels tu devrais adhérer.
Si nous sommes dans ce monde de domination furtive du capitalo-libéralisme, parler et écrire sa propre langue ne suffisent plus. Les valeurs standards (l’individu, l’atomisation même en étant en groupe, l’argent, la marchandise, le marché, etc.) passent aussi dans et par nos langues.
Il y a, à mon avis, un rapport idéologique à reconstruire avec sa propre langue. Et Chamoiseau dit qu’il y a lieu de dire contre et à l’endroit de la langue dominante : « Cette langue, c’est ma patrie. Cette langue m’a choisi ou j’habite cette langue. » Cette bifurcation te met en garde de la parler en l’infusant d’énormément de mots d’emprunt d’autres langues comme le français, le wolof, etc. Le présentateur de télévision, de radio, le discoureur dans sa propre langue refuse sciemment le processus de créolisation de leur-s langue-s par des langues dominantes (français, wolof, etc. Ce rapport idéologico- affectif est tout aussi une conscience de se défaire des normes standardisées propagées par la domination furtive qui sont les filets de notre déshumanisation. Alors que nos langues nous parlent autre pour nous rappeler la tradition de notre en-commun : « Nit nitëy garabam », ((traduit difficilement par l’homme est le remède de l’homme), la préservation de notre patrimoine identitaire : ku wacc sa ànd ànd bo dem fekko mu toj » (celui qui abandonne sa culture est sans culture ». Et beaucoup, beaucoup d’autres choses.
L’autre bifurcation fondamentale est le recentrage dans nos langues de nos imaginaires, de nos cosmogonies qui pourtant se démerdent encore par des grouillements païens, traditionnels parce qu’il y a le contrôle d’autres langues, d’autres croyances religieuses. C’est dans ce sens que la prescription de Boubacar Boris Diop et de Ngugi wa Thiong’ o de mettre aux programmes de nos classes les thèses de Cheikh Anta Diop, de traduire nos monuments littéraires en langues nationales pour que les traces-mémoires de nos traditions qui s’y trouvent participent de la re-fondation de notre identité. Césaire nous parle de ne pas nous en faire des clichés de racisme, populisme : « Ce n’est pas par haine des autres races que je m’exige bêcheur (arrogant) de cette unique race (les noirs). »
Dans ce monde-en-relation, des langues disparaissent sous l’œil joyeux des langues dominantes. Des cultures, des cosmogonies aussi par le processus de l’unité universalisante, donc par la négation ou l’uniformisation de ces divers. La bataille idéologique est de sortir de la vision d’un Universel qui aplatit et détruit les divers cultuels, sociologiques, anthropologiques. À ce niveau, la bifurcation se fait par une conscience d’être comme dit Édouard Glissant (écrivain nègre) l’oiseau de son propre divers qui vole vers d’autres lieux qui cherchent pourtant à imposer leurs divers derrière le masque de l’Universel.
C’est quoi le divers que chacune de nos langues doit porter ? Hélas, je cite encore Chamoiseau (oiseau de Cham, l’ancêtre des noirs brûlés par Dieu selon l’imaginaire européen mais principalement méditerranéen, Chamoiseau est un fils de descendants d’esclaves noirs de Martinique). Il écrit : « le divers est ce qui me densifie et me disperse, m’éloigne et me ramène, me nomme et me dilue, m’a précédé et me prolongera. » Le seul véhicule des divers d’une communauté qui entre en relation avec d’autres est sa langue. Et pour continuer ce que nous fûmes, « les fils aînés du monde », sans se faire absorber et sans le faire à d’autres, Édouard Glissant nous parle : « Maintenir notre lieu dans le monde pour signifier le monde entier. »
Dr Cheikh Kasse est Enseignant-chercheur en littérature orale.
NOUS ALLONS OUVRIR TOUTES LES USINES QUI ETAIENT FERMEES
Serigne Gueye Diop, ministre de l’Industrie et du commerce a annoncé à Sandiara la réouverture prochaine de toutes les usines qui ont été fermées
Le Ministre de l’Industrie et du commerce a annoncé à Sandiara la réouverture prochaine de toutes les usines qui ont été fermées. Serigne Gueye Diop recevait son homologue Gambien Boubacar Diouf, suite à la visite du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye à Banjul.
Le ministre sénégalais de l’Industrie et du commerce a reçu, samedi, son homologue gambien. Après Diamniadio, Serigne Gueye Diop et son hôte se sont rendus à la Zone économique spéciale de Sandiara. «Le problème essentiel de nos pays, c’est le développement de l’agriculture, du commerce et l’industrie. Nous avons une politique résolue de l’industrialisation. La vision du Président Bassirou Diomaye Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko est d’aller au-delà du triangle de prospérité», a-t-il déclaré. «Dans les mois qui viennent, dans le cadre de la politique industrielle, nous allons ouvrir huit pôles industriels. En réalité, notre politique de promotion de nos industries était inefficace. C’est pourquoi beaucoup d’usines étaient fermées. Nous allons toutes les rouvrir. Nous envisageons une zone industrielle dans chaque département, de même que des zones agricoles, commerciales, des agropoles, ce qui va créer deux millions d’emplois dans les années à venir», ajoute Serigne Gueye Diop.
Quant au ministre gambien de l’Industrie et du commerce, Boubacar Ismaïla Diouf, il dit avoir beaucoup appris de cette visite. «Le Sénégal et la Gambie entretiennent des relations séculaires. Nous sommes un même peuple. J’ai fait beaucoup de pays mais ce n’est qu’au Sénégal que j’ai vu des journalistes me parler Sérère. C’est pourquoi il est important que nos relations soient consolidées. Il faut dire que le Sénégal est beaucoup en avance sur nous en matière d’industrialisation, c’est la réalité. Il est heureux que le Sénégal tout comme la Gambie aient un ministère de l’Industrie et du commerce, ce qui est une bonne coïncidence», a dit M. Diouf.
JE SUIS AU POUVOIR PARCE QUE JE ME SUIS BATTU POUR LE DEPART DE MACKY
Il n’est pas vainqueur de l’élection présidentielle ni membre de la coalition Diomaye Président, Boubacar Camara, président du Pcs/Jengu Tabax se considère comme étant au pouvoir
Bés Bi le Jour |
Cheikh Moussa SARR & Pape Doudou DIALLO |
Publication 13/05/2024
Il n’est pas vainqueur de l’élection présidentielle ni membre de la coalition Diomaye Président. Mais le président du Parti de la construction et de la solidarité (Pcs/Jengu Tabax) se considère comme étant au pouvoir. Boubacar Camara qui était l’invité du Jury du dimanche, hier, encourage le Président Diomaye Faye et son Premier ministre Sonko, à aller jusqu’au bout de leur promesse de rupture.
Boubacar Camara brise le silence. Le président du Parti de la construction et de la solidarité (Pcs/Jengu Tabax), candidat malheureux à la Présidentielle, était l’invité du Jury du dimanche (Jdd) sur iRadio, hier. «Il fallait quand même se reposer. C’était une élection bizarre, particulièrement épuisante pour nous avec des tentatives de sabotage du président sortant sur la participation inclusive, sur la tenue même de l’élection», justifie-t-il son silence. Il est de ceux qui pensent que ce scrutin remporté dès le premier tour par Bassirou Diomaye Faye était un «référendum», donc «la victoire de la rupture sur la continuité». Mais au-delà, Boubacar Camara considère que «c’est une victoire de l’opposition». Il ajoute : «Je fais partie de l’opposition. Je me bats depuis six ans pour le départ de Macky Sall. C’est fait. Je suis content. Ah oui, on est au pouvoir. On s’oppose à qui ? À quoi ? À nos pas. Ce n’est pas le moment de s’opposer. Ce n’est même pas un problème de moment. Nous nous sommes battus pour une rupture systémique qui a été plébiscitée. La question est de savoir comment faire pour que cette rupture se traduise par une réussite bénéfique aux populations.»
«Il y a des signaux qui montrent qu’on va vers un vrai changement de système»
Boubacar Camara dit être «en parfaite entente» avec Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, même s’ils s’étaient séparés au lendemain de la Présidentielle, après leur alliance en 2019. «J’étais le superviseur de la campagne du président Ousmane Sonko en 2019, après toutes ces convergences qu’on a sur les questions programmatiques essentielles, ne pas me réjouir d’une victoire de ce pour quoi on a combattu pendant des années ne serait pas logique», a-t-il précisé. Les premiers actes posés par le «couple» exécutif sont rassurants, selon lui. « Je considère qu’aujourd’hui nous avons des signaux extrêmement importants qui montrent qu’on va vers un vrai changement de système. Il y a des gens qui attendent l’échec. Je les appelle des guetteurs de faux pas, qui sont en train d’ergoter sur des détails. L’essentiel, c’est est-ce qu’il y a la volonté de rompre avec la dilapidation des biens publics. Mais globalement, je considère qu’il n’y a rien à dire. Il faut foncer !», soutient-il.
«Si vous ne voulez pas que votre nom soit associé au bien public, n’y touchez pas»
La Direction générale des impôts et domaines a annoncé, il y a quelques jours, la suspension provisoire des procédures domaniales et foncières dans certaines zones du pays. Le président du Pcs/Jengu Tabax déclare : «Le paradoxe au Sénégal, c’est qu’il faut protéger le bien public contre les gouvernants qui sont censés les gérer en bon père de famille. C’est extraordinaire ! Ceux qui sont élus ou nommés pour gérer, optimiser les biens publics dans l’intérêt des populations, c’est euxmêmes qui se mettent à piller ces biens. Et donc, toute mesure qui va dans le sens d’arrêter cette spirale est à saluer. Le foncier, les ressources naturelles, les deniers publics, tout ce qui est commande publique, la transparence doit être de mise. Pour le foncier, c’est extraordinaire ! Il y a une conséquence énorme sur l’aménagement du territoire, sur l’environnement.» Il poursuit : «On ne peut pas se taper le foncier qui appartient à tout le monde comme ça, parce que simplement on a été élu ou bien on est maire, ou bien on est ceci ou cela. Il faut arrêter cela. Et il faut aller jusqu’au bout. Que ce soit très clair, qu’il n’y ait pas de deux poids, deux mesures. Et aujourd’hui, chacun doit prendre ses responsabilités. Restituer les terres qui ont été obtenues illégalement. Il faut paralyser la main prédatrice sur le foncier, les ressources naturelles et le denier public. Ce n’est pas un problème de religieux. Le bien public, c’est le bien public. Si vous ne voulez pas que votre nom soit associé au bien public, n’y touchez pas, c’est aussi simple que ça. C’est ça la rupture. La protection, c’est fini.»
«Encourager la publication des rapports, mais éviter de jeter en pâture des gens»
Des cas de malversations ou de mauvaises gestions des deniers publics ont été relevés par les rapports des corps de contrôle. «J’étais inspecteur général d’Etat. J’ai souvent été frustré par le fait que, après le rapport et tout, ça finit comme de l’eau de boudin. Les gens épinglés, vous les rencontrez partout. Ils sont là en train de plastronner, après avoir dilapidé les biens. Pourquoi devrait-on devrait cacher la vérité aux populations ? Évidemment, si les fautes qui sont commises ne méritent pas d’être portées à la connaissance du public, il y a des règles pour voir ce qu’il faut publier, comment il faut le publier (…)», a-t-il dit. Par ailleurs, Boubacar Camara estime qu’avec ces malversations le développement ne sera pas pour maintenant. «Si ces malversations étaient évitées, on aurait déjà gagné beaucoup d’argent. Estce que vous savez, selon l’Ocde, que plus de 142 milliards de dollars ont été dilapidés en Afrique et planqués ailleurs ? Alors qu’il suffit d’avoir 72 milliards pour transformer l’Afrique. Toutes les infrastructures, les gares, le TGV et tout. Donc ça veut dire que l’Afrique n’est pas pauvre. Le Sénégal aussi n’est pas pauvre. Donc, c’est la même chose pour les ressources naturelles. Je pense qu’il faut encourager cette tendance-là à la publication des rapports. Il faut bien sûr prendre une loi pour voir les conditions de publication, les déclassifications qu’il faut faire, pour éviter de jeter en pâture des gens, pour des détails, etc.», dit-il. «Ce qui a manqué au régime précédent, c’est deux choses : le respect des populations et la transparence. Mais ce besoin, c’est comme de la nourriture. Les gens ont besoin d’être respectés. Les gens ont besoin que leur bien soit géré dans la transparence.»
LE CAPS PORTE LE COMBAT
A l'heure où le gouvernement veut booster le secteur halieutique en publiant les licences de pêche, le Collectif des acteurs de la pêche du Sénégal (CAPS) tient une rencontre et apporte son soutien total à l'initiative
Les membres du Collectif des acteurs de la pêche du Sénégal (CAPS) ont tenu une rencontre, ce samedi, pour se prononcer sur la volonté du gouvernement de booster le secteur halieutique par la publication des licences de pêche et l’évaluation des licences ainsi que des accords de pêche. Pour le président du CAPS Alioune Thiam, cette initiative vient à son heure et le collectif va porter le combat. Adoubé par les acteurs du secteur présents à la rencontre, il a lancé des piques à ses détracteurs.
C’est une véritable démonstration de force que le Collectif des acteurs de la pêche du Sénégal (CAPS) a réussie ce samedi, pour mobiliser ses troupes et exprimer sa totale approbation à la démarche du nouveau gouvernement sur la publication des licences de pêche et l’évaluation des accords de pêche. «Il y a un nouveau pouvoir, avec l’arrivée d’un nouveau ministre qui a posé un acte fort, qui était une demande sociale : la publication des navires autorisés à pêcher dans le pays. Nous rendons grâce à Dieu car le CAPS fait partie de ceux qui sont autorisés à pêcher dans les eaux sénégalaises. Le Président accorde une importante capitale au secteur de la pêche. C’est pourquoi nous ne pouvons pas rester les bras croisés sans parler de cette affaire», a déclaré Alioune Thiam, président du CAPS.
Dans une salle pleine comme un œuf et sous les applaudissements des membres du CAPS, Alioune Thiam a expliqué : «Nous sommes très contents de la décision du président de la République de réviser le code de la pêche. Tout rentrera dans l’ordre quand le code sera révisé. C’est pourquoi nous sommes debout pour soutenir cette noble initiative. Le Président a dit qu’on doit évaluer les licences et les accords de pêche. Il y a des gens qui étaient là depuis 20 ans, 40 ans ; on doit évaluer ce qu’ils ont fait quand on leur a remis les licences. Parce que c’est la constitution du Sénégal qui a dit que les ressources appartiennent au peuple. Donc, on doit évaluer si le Sénégal tire son épingle du jeu dans son partenariat avec ceux à qui l’État a remis des licences de pêche».
Très à l’aise dans son discours et applaudi par l’assistance, M. Thiam se réjouit de la démarche des nouvelles autorités pour mettre la lumière sur l’exploitation des ressources halieutiques puisqu’il y a, semble-t-il, des détenteurs de licences de pêche qui ont passé tout leur temps à se remplir les poches et leurs comptes bancaires sans rien apporter en retour au Sénégal qui leur a donné l’opportunité de devenir des hommes riches. « On doit faire un état des lieux pour savoir si ceux à qui on a remis des licences de pêche depuis 30 ans ont réalisé des infrastructures où travaillent des Sénégalais. Ce que nous avons vu nous a ouvert les yeux. Maintenant la balle est dans notre camp, car le Président a dit qu’on doit évaluer les accords de pêche», a-t-il dit.
« Le Caps travaille »
Adoubé par les membres du CAPS, il a lancé quelques pierres dans le jardin de ses détracteurs. «Les gens parlent beaucoup, mais aujourd’hui, tout le monde constate que le secteur de la pêche est ici présent. Il y a des gens qui font le tour des télévisions et des radios et parlent pour parler car c’est de cette manière qu’ils vivent, mais tout le monde sait que le CAPS n’a pas de temps pour ça et sa vocation est de travailler. C’est le CAPS la solution et nous ne sommes intéressés que par cela», a-t-il précisé.