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28 février 2025
UN TROU DE 782 MILLIONS CFA SUR LES REDEVANCES DES LICENCES DE PÊCHE
Ce défaut de liquidation de 782 millions de francs CFA a des conséquences négatives sur le fonctionnement de la Caisse d’Encouragement de la pêche industrielle et artisanale.
782 millions de francs CFA ont échappé au Trésor public sénégalais entre 2010 et 2016 à cause du non recouvrement des redevances issues des attributions de licences de pêche par la Direction des pêches maritimes (DPM), selon un rapport de la Cour des comptes publié vendredi. Sur cette période, le montant global des redevances à payer était de 5 milliards 731 millions 549 mille 322 francs CFA. Seuls 4 milliards 949 millions 545 mille 761 francs CFA ont été effectivement collectés.
Ce défaut de liquidation de 782 millions de francs CFA, relève la Cour des comptes dans son Rapport définitif concernant la gestion des licences de pêche, a des conséquences négatives sur le fonctionnement de la Caisse d’Encouragement de la pêche industrielle et artisanale (CEPIA) et sur l’Agence de gestion et de coopération entre le Sénégal et la Guinée Bissau (AGC). Ces deux structures « subissent une diminution de leurs recettes potentielles » car « une partie des redevances leur est reversée selon la clé de répartition suivante: 95% Etat et CEPIA (respectivement pour 1/3 et 2/3) et 5% pour l’AGC ».
Par ailleurs, la Cour des comptes a découvert que des armateurs sans scrupules ont obtenu ou renouvelé des licences alors qu’ils devaient des pénalités de plus de 167 millions de francs CFA.
« Cette situation est de nature à compromettre les chances de recouvrement d’une dette que la surveillance de nouvelles infractions pourrait considérablement augmenter », avertit la Cour. Elle demande au chef de la DPM « de procéder à la liquidation complète des montants des redevances indépendamment des mesures de gestion du secteur, comme le repos biologique, qui pourraient être prises par les autorités ».
Entre 2010 et 2016, 4 ministres se sont succédé à la tête du ministère en charge de la Pêche : Khouraïchi Thiam (2010- avril 2012), Pape Diouf (avril 2012- septembre 2013), El Ali Haïdar (septembre 2013- juillet 2014) et Oumar Guèye (juillet 2014 – décembre 2016).
Dans la même période, les directeurs des pêches maritimes (DPM) ont été : Mamadou Goudiaby (depuis février 2015), Camille Jean Pierre Manel (février 2013-février 2015), Moustapha Thiam (juin 2011-février 2013) et Ousmane Ndiaye (janvier 2010-juin 2011).
L'ALLIANCE INATTENDUE DES FRONDEURS
"Faut-il y voir les prémices d'une nouvelle approche des autorités sénégalaises avec la France ?", s'interroge le dessinateur et éditorialiste Damien Glez au sujet de la visite prochaine de Jean-Luc Mélenchon à Dakar sur invitation du Pastef
(SenePlus) - La visite annoncée de Jean-Luc Mélenchon à Dakar du 14 au 18 mai prochain, sur invitation du nouveau pouvoir sénégalais emmené par Ousmane Sonko, soulève des interrogations sur une éventuelle nouvelle donne dans les relations entre le Sénégal et la France. Comme le souligne Damien Glez, éditorialiste à Jeune Afrique, "Désormais au pouvoir au Sénégal, le parti Pastef exprime sa proximité avec La France insoumise, en invitant à Dakar son timonier, Jean-Luc Mélenchon. Faut-il y voir les prémices d'une nouvelle approche des autorités sénégalaises avec la France ?"
Cette visite intervient dans un contexte particulier. Glez rappelle que "Jean-Luc Mélenchon écrivait dès 2021 : 'Le Sénégal nous parle. Sachons l'entendre.'" Et en février dernier, le leader de LFI appelait déjà à "ne pas museler l'opposant Ousmane Sonko" lors d'un rassemblement parisien de solidarité avec le Sénégal.
Un échange de bons procédés semble se dessiner. Pour Mélenchon, comme l'analyse Glez, "Controversé dans le chaudron qu'est devenue la France depuis l'importation du conflit Israël-Hamas, le fondateur de La France insoumise (LFI) prendra un peu d'air marin." Quant à Sonko et son Premier ministre Bassirou Diomaye Faye, "il s'agit d'éviter la traditionnelle 'présentation de lettres de créances' informelles à laquelle avaient habitué les précédents chefs de l'État qui se rendaient rapidement en voyage chez l'ancien colon."
Au-delà des intérêts de communication réciproques, Glez note une "compatibilité idéologique" entre les trois hommes : "Diomaye, Sonko et Mélenchon sont plutôt idéologico-compatibles." Une rencontre qui pourrait ainsi préfigurer un "front anti-Macron" selon les mots mêmes de l'éditorialiste.
Si elle se concrétise, cette alliance inattendue entre la nouvelle garde au pouvoir à Dakar et l'opposant radical français à Emmanuel Macron marquerait un tournant inédit dans les relations franco-sénégalaises traditionnellement empreintes d'une certaine continuité postcoloniale.
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OSC : CES RESSOURCES DISPONIBLES INSOUPÇONNÉES
Dans leur élan de mobilisation des ressources, les OSC ont une tendance compulsive à ne viser que les partenaires étrangers alors que localement, les ressources sont disponibles, les financements alternatifs peuvent faire l’affaire pour bien des projets.
Dépendre d’une seule sources de revenue n’est pas viable pour une organisation de la société civile. Mieux, toujours viser les ressources de partenaires étrangers est une erreur que les Organisations de la société civile devraient corriger afin de garantir leur durabilité.
D’ailleurs la pandémie de Covid-19 a montré la vulnérabilité et la fragilité des organisations qui ne dépendaient que d’une seule source de revenus. D’où l’urgence pour ces associations de diversifier absolument leurs partenariats pour la mobilisation des ressources.
En effet, pour l’Institut de la société civile ouest-africaine (WACSI), un think thank base au Ghana, les ressources sont localement disponible et mobilisables auprès des concitoyens, en l'occurrence des celebrites, des artistes et autres personnalites nanties sans idees precises de comment utiliser leurs ressources.
C’est grosso modo le message délivré par cette organisation lors de la formation qu’elle a délivré en mars à Abidjan, à l’endroit des OSC de l’Afrique de l’Ouest francophone, Une formation commandité par Open Society Africa ( Ex-Osiwa, qui s’est séparée de ses partenaires classique à la suite de sa restructuration sous-régionale.
En marge de cette formation, AfricaGlobe a interviewé Farouk Alhassan, le chargé des programmes de WACSI pour approfondir certaines questions discute avec les participants. Suivez son entretien sur AfricaGlobe Tv.
PUMA : SALAIRES DU PERSONNEL, FRAIS DE MISSION…
La Cour des comptes a décelé des dépassements considérables sur les salaires, les frais de mission accordés au personnel du Programme d’urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (Puma) dans la période 2019- 2021
La Cour des comptes détecte des dépassements considérables
La Cour des comptes a décelé des dépassements considérables sur les salaires, les frais de mission accordés au personnel du Programme d’urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (Puma) dans la période 2019- 2021
Dans la période 2019-2021, les ressources financières du Programme d’urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (Puma) n’ont pas été gérées selon les principes d’économie, d’efficience et d’efficacité. Pour preuve, la Cour des comptes, dans son rapport d’audit 2019-2021, relève une gestion pas du tout orthodoxe. En guise d’exemple, les vérificateurs ont détecté «des dépassements considérables sur les salaires du personnel». «Le montant des salaires du personnel est ainsi fixé : 444 millions 148 mille 097 francs Cfa en 2019, 491 millions 294 mille 628francsCfa en 2020 et 504 millions 600 mille 184 francs Cfa en 2021.»
Au cours de la période sous revue, les montants des salaires payés aux personnels sont supérieurs aux autorisations budgétaires. L’excédent des réalisations sur les prévisions se monte à 203 millions 373 mille 737 francs Cfa en 2021 en valeur absolue, soit 42% en valeur relative. Comparé à celui de l’année 2020, le dépassement sur les salaires a augmenté de 15 points, selon les contrôleurs.
Malgré ces chiffres, le Coordonnateur national du Puma soutient qu’il n’y a pas eu de dépassements budgétaires sur la ligne «salaires du personnel». A l’appui, il avance, sans en préciser la composition et la source, les montants suivants : 413 millions 113 mille 632 francs Cfa en 2019, 448 millions 517 mille 849 francs en 2020 et 462 millions 698 mille 437 francs en 2021.
Le Coordonnateur national estime que les montants des salaires payés au personnel sont alourdis par les impôts etles cotisations sociales, lesquels sont budgétisés sur des lignes différentes. Mais pour la Cour, ces arguments ne sont pas recevables dans la mesure où les salaires autorisés par le comité de pilotage ne concernent que les gains composés des salaires de base, sursalaires, primes et indemnités. Les prélèvements opérés sur les salaires bruts au titre de l’impôt (Ir et Trimf) et de cotisations pour la retraite (Fnr et Ipres) sont à la charge des salariés et non du Puma.
Des dépassements sur les frais de mission
Au titre des budgets révisés du Puma pour les années sous revues, le comité de pilotage a fixé les frais de mission respectivement à 82 millions de francs Cfa, 77 millions et 83 millions 019 mille 100 francs Cfa.
Toutefois, il ressort des balances générales que les crédits consommés sur la ligne «Frais de mission» se montent à 155 millions 009 mille 525 francs Cfa en 2021 contre 116 millions 106 mille 486 francs Cfa en 2019. Les dépassements se chiffrent ainsi à 71 millions 990 mille 425 francs en 2021 contre 34 millions 100 mille 486 francs Cfa en 2019.
En valeur relative, l’excédent des réalisations sur les prévisions est de 86, 71% en 2021 contre 41, 59% en 2019.
Au regard des documents récapitulatifs fournis par le département administration et finances, les montants payés au titre des frais de mission ont essentiellement pour objet les cérémonies d’inauguration d’infrastructures ou de livraison d’équipements.
Le Coordonnateur national relève que les cérémonies d’inauguration procèdent des instructions des autorités supérieures en vue de la vulgarisation des actions du Puma pour susciter une appropriation de la politique du chef de l’Etat par les populations. Il explique les dépassements observés sur les frais de mission par la prévision insuffisante de ressources et soutient que la ligne «frais de mission à l’intérieur du pays» ne présente pas de dépassement budgétaire sur la période sous revue. Les «dépassements» notés découlent d’erreurs d’imputation comptable et non d’excédents des réalisations sur les prévisions.
Aucun chiffre n’ayant été produit par le Puma pour étayer l’argument de non-dépassement sur les frais de mission, la Cour estime que l’exécution des dépenses liées aux frais de mission au-delà des autorisations du comité de pilotage ne participe pas d’une gestion économique et efficiente des ressources financières.
LA MIFERSO REMISE EN CAUSE
La Cour des comptes, dans son rapport publié, se demande si la Miferso a encore une utilité, depuis la création de la Société des mines du Sénégal (Somisen), à la tête de laquelle vient d’être placé M. Ngagne Demba Touré
Avec la création de la Somisen, et au regard de tous les problèmes de gestion qu’elle connaît, la Société des mines du Sénégal oriental (Miferso) a-t-elle encore une utilité, d’autant plus que depuis des décennies, elle n’a nullement fait avancer son unique objectif, celui de l’exploitation du fer de la Falémé ? La Cour des comptes n’en est pas convaincue.
La Cour des comptes, dans son rapport publié hier, se demande si la Miferso a encore une utilité, depuis la création de la Société des mines du Sénégal (Somisen), à la tête de laquelle vient d’être placé M. Ngagne Demba Touré, connu pour être un greffier particulièrement vocal pour la cause du leader du parti Pastef, M. Ousmane Sonko. Le rapport de la Cour des comptes, qui porte sur la gestion 2014-2018 de cette compagnie, se désole de ce que, «aujourd’hui, 46 ans après, aucun gramme de fer n’est extrait de nos importantes réserves estimées à 750 millions de tonnes dont 650 millions de tonnes prouvées». Le rapport constate que «des investisseurs étrangers se sont intéressés à l’exploitation, mais aucun projet n’a abouti jusqu’à présent en raison de la résiliation du contrat par l’Etat ou de l’abandon du projet par l’investisseur. Il est à noter, cependant, que seule la piste de l’exploitation par des privés est mise en branle, même si l’Etat doit réaliser certains investissements lourds». Les magistrats de la Cour des comptes se permettent même une comparaison avec la Mauritanie, «qui a créé sa société d’exploitation durant les années 60, la Miferma devenue la Snim, la Société nationale industrielle et minière, qui est depuis des décennies productrice de fer. La Snim exploite une ligne de chemins de fer longue de 704 km, reliant les mines de fer de Zouerate au Port minéralier de Nouadhibou. Cette société est le deuxième employeur du pays et contribue à hauteur de 30% au budget national»
D’où la déduction des rapporteurs selon laquelle «il y a lieu de s’interroger sur les stratégies privilégiées jusqu’à présent, à savoir trouver un partenaire privé capable d’exploiter le fer».
Le rapport en a profité pour rappeler les deux conflits qui ont opposé l’Etat du Sénégal, à travers la Miferso, à deux grandes multinationales, à savoir la Sud Africaine Kumba Resources, pour rupture abusive de son contrat, et la Franco-Britannique Arcelor Mittal, pour non-respect de ses engagements. Ces deux affaires seront réglées devant les tribunaux compétents, et si le Sénégal se voit condamné à indemniser les Sud-Africains, il gagnera son procès face à Arcelor Mittal. Néanmoins, cette dernière affaire connaîtra de gros remous au Sénégal, parce que des personnes trop intelligentes estimeront que le pays aurait été lésé par rapport à ce qu’il a fini d’obtenir de la multinationale britannique. La Cour des comptes elle-même indique que les avocats de l’Etat avaient à l’époque estimé que le Sénégal aurait dû récolter 2 mille 500 milliards de francs Cfa de Mittal, au lieu des 75 milliards qu’il avait fini par obtenir. Néanmoins, on peut estimer que le pays n’a pas perdu grandchose, en dehors du temps, parce que ces indemnités lui avaient permis de désintéresser Kumba Resources (avec 35 milliards de francs Cfa) et de récupérer ses études techniques, estimées à 25 milliards de francs Cfa. Ce qui le met en position de force en cas d’ouverture de négociations pour une éventuelle exploitation de ce fameux minerai.
En dehors de cela, souhaitons simplement que la Somisen n’a pas hérité des tares de la Miferso, telles que relevées dans le rapport de la Cour des comptes, et surtout que les nouvelles autorités, dans leur volonté de relancer ce projet, tiendront compte des desiderata des populations concernées. On sait ainsi que pour relancer l’exploitation des mines de la Falémé, l’Etat veut faciliter la création d’un port minéralier à Bargny, ainsi que l’implantation d’une aciérie montée par les Turcs de Tosyali, juste à côté.
La Cour des comptes se demande pourquoi, depuis 2018, ce projet n’a pas été mis en place, alors qu’il est l’un des piliers majeurs du développement économique du pays, tel que pensé par le Plan Sénégal émergent (Pse). Il demande aux autorités compétentes de tout faire pour relancer rapidement le projet d’exploitation de ce minerai. Mais rien n’est dit, par exemple, des réticences des populations de Bargny et Sendou, lieux d’implantation de l’usine sidérurgique et du port minéralier, de voir ces projets sortir de terre.
ABDOULAYE SOW SOUFFRE DEJA DE LA SOLITUDE DU POUVOIR
AVEU Après la perte de la direction du pays - Devoir s’habituer à la solitude du pouvoir, qui a déjà commencé à l’habiter. Telle est la nouvelle situation dont doit s’accommoder l’ancien ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique...
Devoir s’habituer à la solitude du pouvoir, qui a déjà commencé à l’habiter. Telle est la nouvelle situation dont doit s’accommoder l’ancien ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique, Abdoulaye Saydou Sow.
C’est spécial d’être au pouvoir. Il suffit de le perdre lors d’une élection majeure comme la Présidentielle pour s’en rendre compte. L’ancien ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique ne dira pas le contraire.
A peine deux mois après la perte par l’Alliance pour la République (Apr) et Benno bokk yaakaar (Bby) du pouvoir, Abdoulaye Saydou Sow souffre déjà de «la solitude du pouvoir», qui marque une grande différence avec sa vie actuelle ou la nature de ses relations avec les populations qui a complètement changé. «Ceux qui viennent vous voir lorsque vous êtes au pouvoir, ces gens-là n’ont rien à voir avec la réalité. C’est quand vous perdez le pouvoir que vous allez vous heurter à la réalité», a déclaré l’ancien ministre et actuel maire Bby de la commune de Kaffrine, lors d’une émission sur la chaîne privée 7Tv avec la directrice Maïmouna Ndour Faye.
D’après le maire de Kaffrine, «tous ces gens qui viennent vous voir vont fuir et vous laisser seul face à la réalité. C’est ce que l’un d’eux appelait la solitude du pouvoir», a affirmé M. Sow, faisant ainsi allusion au concept exprimé par l’actuel Premier ministre Ousmane Sonko, lorsqu’il était dans l’opposition.
A en croire ce membre du Secrétariat exécutif national de l’Apr et responsable de Bby dans le Ndoucoumane, «cela menace tout le monde». Abdoulaye Saydou Sow parle en connaissance de cause, lui qui était ministre. Mais à chacun son tour au banquet royal.
LE PASTEF MET LA PEDALE DOUCE
Une suspension de la vente de ses cartes et d’autres activités, c’est ce que le parti Pastef a décidé de faire. Cette formation politique, qui est au pouvoir, a rendu publique cette décision à travers un communiqué de presse
Une suspension de la vente de ses cartes et d’autres activités, c’est ce que le parti Pastef a décidé de faire. Cette formation politique, qui est au pouvoir, a rendu publique cette décision à travers un communiqué de presse. Ledit document revient sur les raisons ayant motivé cette mesure.
Le parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef/Les Patriotes), dirigé par Ousmane Sonko, l’actuel Premier ministre, annonce une suspension majeure. Laquelle suspension tourne autour de l’arrêt de toutes les opérations de vente de cartes de membre ainsi que de création ou de renouvellement de leurs diverses structures. Cette décision, qui gèle ces activités, vise à asseoir une organisation plus rigoureuse. Une mesure de suspension prise jusqu’à nouvel ordre, aussi bien sur le territoire national qu’à l’étranger. Ce sont les cellules, sections, coordinations, directoires et mouvements nationaux qui sont concernés par ce gel temporaire dont le but est de permettre la finalisation du règlement intérieur du parti au pouvoir Pastef. Ce document crucial a tendance à préciser et compléter les statuts adoptés en 2021. L’annonce, qui a été faite via un communiqué parvenu à Senego, précise que cette mesure transitoire et conservatoire est mise en place pour garantir que la composition et le fonctionnement des structures du parti soient en accord avec les statuts et le futur règlement intérieur qui reste en attente de validation par le Bureau politique national. Cette décision stratégique ne devrait pas mettre un coup d’arrêt aux activités courantes de mobilisation, d’animation et de communication des structures déjà constituées. Le parti Pastef compte sur la collaboration de ses membres pour une transition en douceur vers ce nouveau cadre règlementaire.
La décision du parti Pastef/Les Patriotes de suspendre toutes les opérations de vente de cartes de membre et de renouvellement de structures est comme du «pain béni», en ce sens qu’elle tombe à un moment stratégique. Un moment intervenant juste après un grand bouleversement politique au Sénégal. Il s’agit, bien évidemment, de l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye comme président de la République et de la nomination de Ousmane Sonko, le leader du parti Pastef, comme Premier ministre. Cette suspension pourrait faire bien penser à une attitude prudente pour cimenter les fondations du parti en cette période de nouvelle donne politique. Le timing est tel que cela pourrait également servir à prévenir ce que certains appellent la «transhumance politique», un phénomène consistant pour des acteurs de l’ancien régime à se repositionner dans le nouveau cadre pour éviter l’isolement ou minimiser les répercussions de la perte du pouvoir.
COUR DES COMPTES SICAP, MIFERSO, PUMA : SALL COMPTES
La Cour des comptes a relevé beaucoup de manquements dans la gestion de la Sicap, dans son rapport 2014-2018 qui coïncide avec le mandat de M. Ibrahima Sall.
La Cour des comptes a relevé beaucoup de manquements dans la gestion de la Sicap, dans son rapport 2014-2018 qui coïncide avec le mandat de M. Ibrahima Sall.
Par Bocar SAKHO – Que dire ? La Sicap Sa est un organisme généreux envers son personnel, des hommes politiques, des chanteurs, des hommes religieux et des sportifs. Le Rapport définitif de contrôle de la Sicap (2014-2018) montre des dépenses irrégulièrement imputées. «L’examen des situations d’exécution budgétaire a permis de constater que des dépenses ont été imputées à des rubriques autres que celles prévues par la nomenclature budgétaire. Au-delà de son caractère irrégulier, cette pratique vise à masquer et à minorer les dépassements budgétaires», note la Cour des comptes. C’est dans cette rubrique que sont logés les soutiens accordés à certaines personnalités publiques comme Waly B. Seck, qui a reçu de la société 300 mille F, Mame Goor Diazaka (1 million), Doudou Ndiaye Mbengue (750 mille), l’Unacois-Jappo (500 mille), d’autres anonymes comme Zeinab Aïdara (900 mille), Ibrahima Sarr (1 million), Thierno Ndiaye (1 million), Abdou Lakhat Ndiaye (1 million), Makhtar Diakhaté (1 million 500 mille). La liste est évidemment loin d’être exhaustive.
S’il y a plusieurs dizaines de bénéficiaires, les plus réguliers en termes de dons reçus restent Mbaye Badiane (20 fois pour 6 millions 200 mille), El Hadj Malick Sy Djamil (9 fois pour 3 millions 750 F), Gnima Sonko (6 fois pour 3 millions 300 mille), Serigne Sidy Moctar Mbacké (5 fois pour 2 millions 800 mille), Serigne Mahmadane Mbacké (3 fois pour 2 millions 700 mille) et Ndèye Marème Badiane (4 fois pour 2 millions 500 mille).
La Cour relève que les dépenses au titre des dons et subventions accordés par la Sicap durant la période sous revue s’élèvent à un montant cumulé de 703 millions 456 mille 450 F Cfa. Pour elle, il s’agit de «dons et subventions irrégulièrement imputés à des rubriques telles que 627000 «Publicité, publications et relations publiques», 658300 «Mécénat», 658810 «responsabilité sociétale» et 831000».
Elle a publié, à titre illustratif, «un échantillon de dons et subventions, abusivement accordés par la Sicap, de montant supérieur ou égal à 1 million F Cfa, durant la période sous contrôle». La Cour fait le même constat : «il est relevé que ces dons et subventions sont destinés notamment à des responsables politiques, à des chefs religieux, à des communicateurs traditionnels et à des artistes, pour des motifs sans rapport avec l’objet social de la société, malgré les prescriptions de la circulaire 000379/Pm/Sgg/Bsc/Sp du 3 juin 2015 relative à l’abus dans l’octroi des dons et subventions dans les entreprises publiques», avance-t-elle. Elle poursuit : «Les motifs mentionnés sur les demandes renseignent à suffisance sur le caractère abusif des dons et subventions, à titre d’exemples : soutien à Pape Diouf pour organisation Grand Bégué, appui pour journée de prières de l’Assemblée nationale, subvention journées culturelles Association Gossas émergent, aide financière pour des jeunes talibés endettés, soutien pour organisation Ndogou Ramadan. Il est également relevé que des particuliers bénéficient, sur toute la période sous revue, de dons et subventions selon une périodicité régulière.»
Par ailleurs, la Cour des comptes a aussi constaté des irrégularités dans la gestion des missions, qui ont connu une grosse évolution. Les indemnités de mission sont passées de 53 millions 508 mille 156 F en 2014 à 60 millions 251 mille 983 F en 2015, ensuite 75 millions 094 mille 266 F en 2016, avant de chuter en 2017 à 72 millions 363 mille 766 F, puis de monter jusqu’à 103 millions 255 mille 866 F en 2018. Elle s’est surtout désolée que «des frais de mission à l’étranger sont réglés alors que les ordres de mission ne sont visés ni au départ ni à l’arrivée». Sans oublier le «règlement d’indemnités sans production de pièces justificatives».
Indemnités de mission
Dans le lot, il y a le directeur Ibrahima Sall, Mame Bounama Sall dont les noms reviennent le plus souvent, avec des cumuls qui atteignent des dizaines de millions F Cfa avec des visites dans des pays européens, en Amérique du Nord et en Asie. «Il ressort des réponses de l’ancien Directeur général que celui-ci a effectué des déplacements à Paris pour assister à des réunions de Conseil d’administration prévues pour se tenir durant un après-midi, mais les jours de missions décomptés ont atteint, suivant les cas, 8, 9 ou 10 jours. Concernant le président du Conseil d’administration, il a produit des copies de pages de ses passeports portant des visas, du reste insuffisantes pour attester l’effectivité des missions. Ainsi, en l’absence de pièces attestant l’exécution effective de ces missions, la régularité des dépenses listées n’est pas établie et elles ne devraient pas faire l’objet de paiement», remet en cause la Cour.
Par ailleurs, la Cour des comptes est aussi revenue sur l’existence d’un plan-autos ne «garantissant pas la préservation des intérêts de la société». Elle constate un «cumul de l’indemnité de transport et de la dotation de carburant». «Les cadres de la Sicap bénéficient d’une indemnité compensatrice de transport fixée à 300 000 F Cfa net pour les directeurs et 200 000 F Cfa net pour les chefs de service. Durant la période sous revue, les indemnités versées sont passées de 65 millions 128 mille 235 F en 2014 à 72 millions 151 mille 299 F en 2018. Il est néanmoins relevé qu’outre l’indemnité compensatrice de transport, ces agents bénéficient de dotations en carburant, ce qui constitue un cumul indu d’avantages et de primes destinés à couvrir le même objet.
En outre, il est relevé qu’une dotation mensuelle de 1250 litres de carburant est accordée au Dg et au Pca. Or, l’article 9 du décret n°2014-696 du 27 mai 2014, fixant la rémunération et les avantages des directeurs généraux ou directeurs, des présidents et membres des conseils d’administration des entreprises du secteur parapublic et des autres établissements publics, ne prévoit de dotation que pour les directeurs généraux, soit 500 litres par mois», regrette la Cour.
Octroi de logements à des prix préférentiels au personnel de la Sicap : Charité bien ordonnée commence par soi-même
La Sicap loge d’abord ses hommes à des prix préférentiels. Dans son rapport, la Cour des comptes a constaté «des écarts significatifs entre les prix appliqués aux particuliers et ceux appliqués aux agents de la Sicap Sa». Pour elle, cette «attribution d’unités d’habitation aux agents à des taux préférentiels est entachée d’abus puisque certains ont été attributaires de plus d’une unité d’habitation sur différents projets réalisés par la société». Par exemple, le Directeur général, Cheikh Gaye, Secrétaire général, Ndèye Merry Ba, Directrice commerciale, Maïmouna Kane se sont octroyé deux logements à Sacré-Cœur, Sicap Keur Gorgui. Alors que Mariama Sonko, cheffe Service financier (Sacré-Cœur, Sicap Grand Mbao), Papa S. Doumbiya, Directeur technique (Sacré-Cœur, Keur Gorgui), Oumar Diagne, Dcgaq 2 (Sacré-Cœur, Keur Gorgui), Oumar Ba, chef service Marketing (Grand Mbao, Mbao Villeneuve), Elie Kotor Diémé, chef service Travaux (Grand Mbao, Mbao Villeneuve), Aliou Seck, chef service Locataires (Grand Mbao, Mbao Villeneuve), René Stanislas Sarr, chef service Audit interne (Grand Mbao, Keur Gorgui), Abdourahmane Senghor, chef service Réseaux et exploitation (Grand Mbao, Mbao Villeneuve). «Il convient de relever que l’ancien Directeur général s’est fait attribuer un logement suivant un tarif préférentiel, sur le projet Sicap Sacré Cœur-Vdn extension. Un Terrain viabilisé à bâtir (Tvb) lui a également été cédé, toujours à conditions préférentielles, sur le site de Keur Gorgui, d’une superficie de 596 m2, pour un prix de cession de 45 millions 319 mille 646 F. L’octroi de plus d’une villa à un agent de la Sicap, à conditions préférentielles, constitue un avantage indu et ne peut être justifié par le souci de permettre aux agents d’avoir accès à un logement», note la Cour. «Par exemple, un logement cédé à un particulier à 55 millions revient à un agent à 23 millions 113 mille 918 F, soit une différence de 31 886 082 F. Avec 9 agents de la Sicap Sa bénéficiaires de logements à tarif préférentiel sur ce projet, le manque à gagner est évalué à un montant de 286 millions 974 mille 738 F. Dans le cadre du projet Sicap Grand Mbao, l’affectation de 20 villas à des agents, à des tarifs préférentiels, devrait entraîner un manque à gagner d’un montant de 323 millions 884 mille 900 F Cfa», évalue la Cour des comptes. Sa conclusion est implacable : «Il est donc nécessaire de rationaliser l’octroi de logements aux agents dans les différents programmes, notamment en fixant un quota, pour que les marges réalisées ne soient pas accaparées par les avantages consentis au personnel.»
Avantages indus
Dans ses réponses, l’ancien Directeur général «soutient que toutes les attributions se sont faites suivant les délibérations du Conseil d’administration au cours des séances des 23 avril et 25 juin 1986, et des dispositions de l’accord d’établissement. Il précise que tous les programmes présentés sous la revue ont dégagé un solde bénéficiaire pour le compte de la Sicap». Alors que la Cour insiste sur «le caractère irrégulier de l’octroi de plus d’un logement à un agent de la Sicap suivant les conditions préférentielles», elle considère également que «la cession de logements au personnel à tarif réduit doit être rationalisée pour limiter son impact sur la rentabilité des projets».
LA RESURRECTION DE NEEW BI
Le rappeur Abdourahmane Sèye à l’état civil, plus connu sous le pseudo de «Neew bi» signe son retour avec un nouvel album de 9 titres. Ce, après une absence de 6 ans suite à une longue maladie. L’artiste signe sa résurrection avec l’opus «Vigilance»
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 11/05/2024
Le rappeur Abdourahmane Sèye à l’état civil, plus connu sous le pseudo de «Neew bi» signe son retour avec un nouvel album de 9 titres. Ce, après une absence de 6 ans suite à une longue maladie. L’artiste, qui revient de loin, signe sa résurrection avec l’opus «Vigilance».
«Vigilance». C’est le titre de l’album du rappeur Neew bi (La dépouille). C’est une production nouvelle qui marque le retour sur scène de Abdourahmane Sèye à l’état civil. C’est une résurrection après une longue absence de 6 ans. Dans un entretien avec Seneweb, l’un des artistes les plus écoutés durant une décennie raconte sa mésaventure. Une longue maladie l’a contraint à un retrait de l’univers musical. Il a failli tomber dans l’anonymat. N’ayant plus les moyens, d’après Seneweb, il a jugé nécessaire de faire une pause, le temps de chercher un boulot. Il est passé partout pour essayer de s’en sortir puisqu’il a travaillé d’abord comme vigile pour faire des économies et préparer son album, «Vigilance» qui est composé de neuf titres. L’artiste parle de sa vie avec des messages pointus adressés à la société. Ayant traversé une vie difficile avec beaucoup d’obstacles, le rappeur a bénéficié d’une cagnotte qui lui a permis de surmonter des contraintes et de refaire sa vie d’artiste. Dans cet album, il parle de la souffrance et de la méchanceté.
Neew bi n’est pas mort. Il a réussi une belle production artistique de qualité avec l’aide de label Mpossible Groupe qui a rendu publique l’œuvre ce week-end. «Pour trouver du travail, une entreprise m’a engagé en tant que vigile. J’ai vécu beaucoup de choses et j’ai appris la vie et ses réalités. Je prenais les cars ‘’Ndiaga Ndiaye’’, parfois je marchais pour rejoindre mon domicile. C’était un moment très difficile de ma vie avec une maladie qui m’a rendu vulnérable. J’ai décidé de partager mon expérience de vie avec le grand public. C’est pourquoi j’ai produit cet album», a-t-il raconté à Seneweb. Avec cette nouvelle production, l’artiste prend un nouveau départ pour la reconquête de sa place dans le paysage musical.
IL FAUT MILITARISER LA SOCIETE SENEGALAISE
L’implication annoncée de l’armée dans les opérations de distribution d'engrais et de semences est «déjà un premier pas rassurant» vers la souveraineté alimentaire, estime Ibou Fall.
L’implication annoncée de l’armée dans les opérations de distribution d'engrais et de semences est «déjà un premier pas rassurant» vers la souveraineté alimentaire, estime Ibou Fall. Lors de l’émission «Xew xewu jamono» sur iRadio, du jeudi 9 mai, le journaliste a estimé qu’il faut aller plus loin en militarisation la société sénégalaise.
«Je plaide pour la militarisation de la société sénégalaise parce que l'armée est le dernier bastion de l'esprit républicain. Notre administration a été dévoyée par le personnel politique, ce qui explique que la répartition des biens et des services est minée par des pratiques partisanes. On ne sert que ses amis politiques. Les intermédiaires sur la chaîne de distribution des engrais ou de semences ont toujours une coloration politique. Or, on peut considérer qu'un militaire n'a pas de clientèle politique. Ensuite, la discipline et l'organisation relèvent même de la culture militaire, de ce qui caractèrise l'armée. Mais pour moi, il faut aller au-delà de cette implication dans la distribution des engrais et des semences. Le service civique doit avoir des objectifs immédiats en ayant parmi ses objectifs d'atteindre la souveraineté alimentaire. Tous les jeunes qui ne travaillent pas doivent être encadrés par l'armée et les techniciens de l'agriculture, de l'élevage ou de la pêche. Et encore que pour moi ce n'est pas suffisant. Les services de santé, l'éducation nationale, les transports publics doivent être militarisés, c'est-à-dire ramener la rigueur dans ces secteurs.
C'est déjà un premier pas et je trouve qu'il est rassurant parce que permettre aux Sénégalais de se nourrir convenablement est devenu une urgence».