LEUK DAOUR NIE AVOIR PUBLIÉ LES PHOTOS DE LA FEMME DE MAME MBAYE NIANG
Le prévenu allègue qu’il a été piégé par le fameux Kocc Barma, l’administrateur du site pour adultes «Seneporno». Le verdict sera prononcé le 13 août prochain
Abdel Kader Ba, alias Leuk Daour, est accusé d’avoir publié les photos intimes de Thiamél Ndiade Niang, épouse de l’ancien ministre Mame Mbaye Niang sur le net, avec complicité de Fatou Coulibaly. Ce qui lui a valu de comparaitre hier devant la barre du Tribunal Correctionnel de Dakar pour association de malfaiteurs, extorsion de fonds et collecte de données à caractères personnel. Le prévenu allègue qu’il a été piégé par le fameux Kocc Barma, l’administrateur du site pour adultes «Seneporno». Le verdict sera prononcé le 13 août prochain.
Des photos intimes de Thiamé Ndiade Niang, épouse de l’ancien ministre Mame Mbaye Niang se sont retrouvées sur le site pour adultes «Seneporno» et sur le compte Snapchat de Leuk Daour. Ces photos ont été publiées par Leuk Daour. Après avoir visionné la vidéo, l’étudiante Fatou Coulibaly a pris le numéro de la dame sur Snapchat et lui a envoyé un message en se présentant comme la cousine de Leuk Daour.
L’ancien ministre du Tourisme ne s’est pas fait prier pour porter plainte contre le propriétaire du site «Seneporno». Grâce à l’enquête ouverte, il a été prouvé que l’étudiante habite à Mbour. Les gendarmes lui tendent un piège en lui donnant rendez-vous à Dakar. Dès qu’elle s’est présentée sur les lieux, elle a été alpaguée. Au même moment, une autre plainte a été déposée par un jeune homme qui accusait Abdel Kader Ba d’être le titulaire du compte Snapchat «Leuk Daour» et de lui avoir extorqué 100.000 Fcfa avant de diffuser ses vidéos intimes. C’est ainsi que les limiers ont fait la conjonction des deux dossiers.
D’où la comparution d’Abdel Kader Ba devant la barre du Tribunal Correctionnel de Dakar pour association de malfaiteurs, complicité, extorsion de fonds et collecte de données à caractère personnel. D’entrée, le prévenu a nié les faits qui lui sont reprochés. Son intention n’était pas d’escroquer, mais d’aider la partie civile. «C’est le plaignant Amadou Lamine Dieng qui m’a appelé pour solliciter mes services afin que je retire les photos à caractère personnel sur le site de Kocc. Je lui ai répondu que je pouvais le faire moyennant 200.000 Fcfa. Une semaine après, il m’a envoyé 100.000 Fcfa pour que je commence le travail. Quelques jours après, on m’a arrêté alors que je n’avais pas encore terminé la part de mon contrat», s’est-il défendu. Le prévenu prétend que le très controversé Kocc Barma lui a tendu un piège parce qu’il essayait de le combattre. «Je suis le contraire de Kocc Barma. Après mon arrestation, il a publié sur sa page que son ennemi a été arrêté. C’est Kocc qui est en même temps Leuk Daour», argue-t-il.
A la suite du parquet qui a requis l’application de la loi, Me Abdoulaye Sène de la défense considère l’arrestation de son client comme une erreur judiciaire. «Abdel Kader Ba est une victime. Il a été arrêté, car une personne victime de cyber criminalité l’a contacté. Il a toujours combattu le nommé Kocc. Ce dernier a compris qu’il peut supprimer ses vidéos. On a sollicité son expertise moyennant 200.000 Fcfa. Il n’y a pas eu d’extorsion de fonds, ni d’association de malfaiteurs. La dame Coulibaly a été arrêtée pour des faits différents. Qui plus est, Abdel Kader Ba n’a pas publié les vidéos. Donc, on ne peut pas parler de collecte dans ce cas», tranche Me Sène qui estime que le prévenu est en prison depuis 8 mois à tort. Aussi, a-t-plaidé la relaxe.
Abondant dans le même sillage, Me Baba Diop pointe l‘absence de preuve dans ce dossier. «Ce qui a aggravé la situation, c’est la dame Fatou Coulibaly qui a envoyé un message à l’épouse de Mame Mbaye Niang. Le jour de l’arrestation de mon client, Kocc a dit que la personne qui cherchait à lui nuire a été arrêtée. Alors que Fatou Coulibaly a été arrêtée depuis belle lurette», souligne Me Diop. A la suite de ces observations, il a plaidé le renvoi à des fins de la poursuite sans peine ni dépens. En plus, la défense a demandé une liberté provisoire en faveur de son client. Malheureusement, le juge a rejeté cette demande avant de fixer le délibéré au 13 août prochain.