VIDEOGENÈVE, LE PARADIS DISCRET DES AUTOCRATES
Paul Biya, président du Cameroun depuis 1982, a fait de Genève sa seconde résidence. Chaque année, il s'offre des séjours luxueux de plusieurs semaines, loin de son pays en crise. Le coût ? Plus de 100 millions de francs en 35 ans
Dans les rues étincelantes de Genève, entre les boutiques de luxe et les banques prestigieuses, se cache un secret bien gardé : la ville suisse est devenue le refuge préféré des dictateurs et autocrates du monde entier. Une enquête exclusive révèle l'ampleur de ce phénomène troublant, mêlant argent sale, impunité et complicité silencieuse.
Au cœur de cette révélation, des passionnés d'aviation aux allures de détectives amateurs. Armés de radars et d'antennes, ils traquent inlassablement les jets privés des potentats. Leurs découvertes sont stupéfiantes : certains dirigeants, comme Paul Biya du Cameroun, passent plus de temps à Genève que dans leur propre pays. Le coût astronomique de ces séjours ? Plus de 100 millions de francs en 35 ans, pendant que le Cameroun s'enfonce dans la pauvreté.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. La justice suisse, longtemps passive, commence à s'éveiller. Teodoro Obiang Nguema, fils du dictateur de Guinée équatoriale, en a fait les frais. Ses luxueux jouets - voitures de sport et yachts démesurés - ont été saisis, révélant l'ampleur obscène de sa fortune mal acquise.
Pendant ce temps, une nouvelle vague d'autocrates s'installe discrètement. Les proches du régime kazakh transforment les banlieues chics de Genève en un "Beverly Hills" version steppe, achetant des propriétés à prix d'or. Ces transactions soulèvent des questions gênantes sur le rôle des banques et des intermédiaires suisses.